REACh

NGL, la proactivité

NGL En marge du congrès CleanMéca 2021, Thomas Marchal, le directeur commercial de NGL, société suisse spécialisée dans le nettoyage de haute précision, revient sur l’adaptation du nettoyage aux enjeux environnementaux, une des thématiques de CleanMéca. Focus sur REACh et son impact sur la chaîne de valeur de la production.

Thomas Marchal, directeur commercial et marketing de NGL Suisse.

Galvano Organo: Quels sontlesavoir-faire et la valeur ajoutée de NGL pour les marchés auxquels elle s’adresse?

Thomas Marchal : La spécificité de NGL : proposer des solutions à la préparation de surface de pièces de haute précision des grandes (et petites) maisonshorlogères, de bijouterie et de joaillerie, des dispositifs médicaux comme les instruments chirurgicaux ou implants, des optiques de précision ou ophtalmiques ou encore des outils de coupes avant revêtement. Chacun de ces secteurs à ses défis techniques propres : petite dimension de pièces, géométries complexes, substrats sensibles, hautes exigences de propreté, transformations de la surface autrement appelées activation ou passivation. Depuis sa création en 1978, NGL conçoit des procédés de nettoyage efficaces, sans recours aux solvants chlorés (CFC, HCFC). Pionniers à l’époque dans la lutte contre la pollution atmosphérique et les risques professionnels, les fabricants de lessives sont aujourd’hui amenés à évoluer à nouveau pour répondre aux enjeux de réduction desrisques pour la santé etlapollution.

GO : Depuis sonentrée en vigueur en2007, la règlementation REACh préoccupe…

Thomas Marchal : Lors de ma présentation à CleanMéca, j’ai évoqué l’évolution de REACh et du CLP (règlementation européenne sur l’information liée aux risques indiqués sur les étiquettes et les FDS). Le dossier REACh est loin d’être clos. L’on peut penser qu’une fois l’enregistrement des substances réalisé, l’essentiel est fait. Or, la phase d’évaluation des risques est une étape stratégiqueselon laquelle les mentionsdedanger figurant surles FDS peuvent et vont changer, et ce tout au long de la phase d’évaluations des substances, soit jusqu’en 2027. REACh, et par ricochet le CLP, évoluent et impactent la gestion des risques en production : évolution des étiquetages, changement de formulation des consommables, changement des matériaux (exemple, l’élimination du plomb dans les laitons), etc.L’intégration des polymères à REACh prévue à moyen terme devrait également apporterson lotdesurprises!

GO : Dans ce contexte, quel est le principalenjeupourlemarchéauquel vous vous adressez?

Thomas Marchal : Peu de gens le savent, mais les synthèses des évaluations des substances sont publiques et consultables parn’importe qui sur le site de l’Echa. La principale conséquence est donc une mise en lumière des risques liés à l’utilisation de produits chimiques par les industries européennes. Fort heureusement, les industriels européensetnos clients en particulier font de la maîtrise des risques de santé et environne-

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Des pièces de « très» haute précision nécessitant des solutions personnalisées.

mentaux une priorité depuis déjà plusieurs années. En témoigne la croissance de notre département detraitement deseaux, quiconnait un succès indéniable auprès des industries horlogères et de bijouterie/joaillerie, en Suisse comme en France. Au-delà de leur image demarque, «produirepropre»dans lerespectdel’environnementetde lasanté est stratégique pour les industriels. Parmi les clients comme pour les salariés, l’incarnation d’un développement durable devient une nécessité. À nous d’accompagner nos clients par notre maîtrise technique et règlementaire et d’apporter des solutions à ces problématiques. La clé dans cette démarche est l’anticipation. L’objectif est d’apporter desréponsesappropriéesetsurtout pérennes.

GO : Concrètement, quelle est la solution proposée par NGL pours’adapter auxenjeuxcitéscidessus?

Thomas Marchal : NGL intervient lors d’étapes critiques de préparation de surfaces de pièces à haute valeur ajoutée. Une demi-journée d’essais, c’est autant de temps en moinsdédié à la production, c’estle risque d’endommager des pièces très couteuses, ou un équipement de nettoyage (matériau d’un joint incompatible par exemple), sans parler du coût pour NGL. Pour résumer, notre solution nécessite de la recherche et de la préparation, pour trouver une formule efficace sur les pollutions à éliminer, compatible avec les substrats, conforme à la règlementation (qui évolue constamment), mais aussi et surtout, stable, ce dernier point étant particulièrement ardu. Passé ce stade, un ingénieur de notre centre d’application peut enfin réaliser des essais afin de reproduire les paramètres de nettoyage existants du client, ou élaborer un procédé en partant de zéro.

GO: Près de 40 ansdesavoir-faire avec une équipe d’une centaine de personnes dans le groupe. De bonnes perspectives face aux défis?

ThomasMarchal:Afinderépondre aux nouvelles exigences règlementaires, nous développons des procédés moins nocifs : solvants «non étiquetés» à base d’alcool à haut point éclair, produits de passivation à base d’acide citrique, détergents à base de tensioactifs végétaux,une gamme complète sans phosphates, des équipements de traitement des eaux, etc. Notre stratégie est proactive, elle est déployée à travers NGL en Suisse, mais également par le biais de nos filiales, en France, en Allemagne, au Danemark, aux USA et en Asie : améliorer continuellement notre connaissance des besoins de nos marchés en mettant en face des solutions innovantes et fiables.

Depuis 2015, NGL s’est lancé dans un ambitieux projet de R&D pour un nettoyage de précision plus respectueux des opérateurs et de l’environnement. L’objectif : apporter la même efficacité que les produits reconnus (Galvex 17.30, Galvex 18.01, Helit, etc.), sans étiquetages GHS 06, 08, 09.

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