4 minute read

Les premiers légumes ont poussé WELL Community™ :

LES PREMIERS LÉGUMES ONT POUSSÉ !

À la suite des premiers essais réalisés en 2022, de nouvelles variétés de fruits et légumes vont être cultivées près de la frontière française. Les tests s’échelonnent sur trois ans et ces premières expérimentations sont encourageantes.

Un doux clin d’œil aux jardins ouvriers qui s’étalaient autrefois du côté d’Audun-le-Tiche (F) et d’Esch (L) : une parcelle de près de 6 000 m2 , à la frontière, sera plantée de fruits, légumes, herbes aromatiques et fleurs. Après une première phase de tests en 2021, une seconde va être réalisée en 2022 et 2023 pour s’assurer que cette terre est propice à une culture saine, voire bio. La ferme urbaine, qui devrait être en mesure de fournir des produits pour une centaine de foyers, est située sur la partie française du site, mais accessible uniquement côté luxembourgeois. Les experts de la société Microhumus, spécialisée dans la gestion des sites pollués par phytomanagement* et dans la restauration des sols dégradés, procèdent à de nouveaux tests. Ceux-ci se déroulent en quatre étapes. La première, en 2021, consistait en l’analyse des qualités du sol. Les essais de germination menés en laboratoire, avec des semis de radis, basilic et autres herbes aromatiques, ont été encourageants. « Tout a poussé, mais le sol s’avère pauvre », nuance Aline Picard, Senior Project Manager chez IKO Real Estate. « D’autres essais ont été effectués avec différentes qualités de sol, l’ajout de compost par exemple, et une culture sous serre de légumes tels que des tomates cerises, courgettes, etc. Tout a bien poussé et les légumes sont sains, aucune trace de métaux n’a été retrouvée. » Début 2022, deux autres tests ont été réalisés sur deux parcelles de 100 m2 chacune. Leur particularité : elles sont recouvertes par environ deux mètres d’épaisseur de laitiers sidérurgiques, des résidus issus de l’exploitation industrielle du site. « Sur la première parcelle, nous avons procédé à une inversion de couches : les matériaux naturels non contaminés du site, situés initialement en profondeur, ont été mis à la surface des laitiers sidérurgiques, puis refonctionnalisés** avant d'être plantés », complète Gaylord Machinet, Directeur Technique chez Microhumus. La seconde parcelle fait office de témoin dans le cadre de ces tests. Les 80 cm de laitiers initialement situés en surface ont été remplacés par une terre végétale fertile, en provenance du syndicat local Minett Kompost. L’emploi de matériaux de proximité est un fil conducteur pour tout le quartier, de la conception à la vie quotidienne, dans une logique de développement durable. « Les mêmes espèces ont été plantées sur les deux parcelles », poursuit Gaylord Machinet. « Cependant, nous n’avons pas obtenu la qualité attendue de cette production sur la première parcelle, car la terre de surface a été contaminée par des laitiers souillés pendant la phase de terrassement. »

* Phytomanagement : qui consiste à gérer les sites et sols pollués par l'utilisation de phytotechnologies, et redonner de la valeur aux sites. ** Refonctionnaliser : restaurer des fonctions des sols dégradés par les activités industrielles.

UNE PARCELLE DE PRÈS DE 6 000 M SERA PLANTÉE DE FRUITS, LÉGUMES, HERBES AROMATIQUES ET FLEURS.

2

Les experts de la société Microhumus, spécialisée dans la gestion des sites pollués par phytomanagement* et dans la restauration des sols dégradés, procèdent à des tests depuis 2021.

ROUT LËNS - LES 4 PILIERS LA PLACE DE LA NATURE - UN SENTIMENT VÉGÉTAL

© Microhumus

Une nouvelle phase de test sera menée au printemps 2023 avec la plantation de tomates.

Légumes-feuilles et légumes-racines

« Nous avons récolté les légumes plantés sur la première parcelle durant l’été 2022 : pommes de terre, courgettes, tomates, radis, haricots, pois, etc. », poursuit Gaylord Machinet. « Des analyses sont toujours en cours, mais nous avons déjà pu constater qu’il n’y avait pas eu de transfert de métaux dans ces légumes, et que leur qualité était similaire à celle de ces mêmes légumes achetés dans le commerce ! » Les tests menés sur la première parcelle vont être renouvelés, après un nouveau terrassement, en septembre 2022. Des semis sont prévus dès l’automne 2022 afin de procéder à de nouvelles analyses. « Et rebelote au printemps 2023 ! », sourit Gaylord Machinet. « Avec d’autres espèces cette fois-ci, qui nous fourniront d’autres informations. Nous planterons des légumesfeuilles tels que des salades et épinards ; des légumes-racines : radis, carottes, etc. Ainsi que des légumesfruits comme des tomates ou des courges. » Des fraisiers avaient été plantés en 2022, mais les limaces et escargots en ont fait un festin… Point de fraises à analyser dans les laboratoires cette fois-ci. L’ingénieur a également ajouté des fleurs à ses plantations-tests « pour attirer les pollinisateurs et favoriser le développement de la biodiversité sur cette ancienne friche ». Ces expérimentations dureront environ trois ans. Ces différentes étapes sont nécessaires afin de s’assurer que les fruits et légumes qui y poussent sont parfaitement sains pour la consommation humaine. Si les résultats sont suffisamment bons, les démarches pour un label bio pourront être entamées. Bio ou pas, ces plantations en permaculture contribueront à restaurer les écosystèmes. À terme, la production de la ferme urbaine sera vendue dans le Magasin TT.

Une première récolte de légumes sains a eu lieu durant l'été 2022.

© Microhumus

This article is from: