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Éditorial

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Un monde

Société éditrice : BAMI Communication Rond-point de Maignon, Avenue du 8 mai 1945 BP 41 - 64183 Bayonne bami-communication@bami.fr Directeur de la publication : Jean-Paul Inchauspé Coordination : Jean-Paul Bobin bobinjeanpaul@gmail.com

Textes : Txomin Laxalt, Jean-Paul Bobin Direction artistique : Sandrine Lucas atmosphere2@gmail.com

Fabrication : Patrick Delprat Iru Errege Le Forum 64100 Bayonne N° ISSN 2267-6864 Photos : Couverture : Santiago Yaniz Aramendia. P. 18 : Durango túrismo ; p.21 : Fundacíon Eduardo Chillida-Pilar Belzunce ; p. 22 : © F/ Eulalia Abaitua. Euskal Museoa Bilbao Museo Vasco

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arfois, la montagne se révèle complexe, autre. Là où l'on attendait une symphonie de nature et d'espaces vierges, on rencontre aussi l'histoire, celle qui s'écrit avec une majuscule, celle qui rime avec mémoire, qui conjugue civilisation et culture à tous les temps. Alors, le mendizale endosse, pour quelques heures, des habits d'anthropologue, troque quelque temps les jumelles pour l'investigation plus minutieuse, à l'affût du moindre signe qui l'instruira sur sa marche, devenue démarche. Chaque pas, chaque observation deviennent autant d'indices au service de cet « Imprécis d'histoire et de géographie » dont parlait Blondin. Là, des pierres entassées, comme planquées, maquillées par les siècles témoignent de l'activité pastorale. Des arkuek, ces bergeries uniques, des caillasses témoins de plusieurs millénaires de pastoralisme. Plus loin, une borde isolée confesse qu'ici, la vie des hommes et celle de la nature ont de tout temps été étroitement imbriquées, solidaires. Impossible d'éviter les chapelets de brebis qu'égrène la montagne un peu partout. On pense à ce qu'écrivait Mary Austin, à la fin du XIXe siècle, accompagnant des bergers basques en Californie : « Les exigences de l'élevage ovin ont imprimé leur cadence dans ces terres à force d'y être martelées. » S'immerger dans la sierra d'Aralar, c'est partir à la découverte d'un monde d'émotions, d'émerveillement et surtout de rencontres. Qu'importe alors au marcheur de savoir s'il est en Navarre ou en Gipuzkpoa, l'odyssée ne se soucie pas des frontières des hommes ! Parfois, en fin de journée, un ciel céruléen, comme un tableau de Turner, vous absorbera et l'anthropologue, le marcheur le céderont au poète sensible à un cours d'eau naissant, émerveillé par la force de cet arbre solitaire défiant le massif karstique, plus loin, ce sont d'étonnantes stalactites, ou la découverte de quelques dolmens et menhirs qui plongeront le visiteur dans une déconcertante machine à remonter le temps. Ici, assurément, l'homme et la nature ont toujours cohabité et, si ce n'est pas une leçon, c'est au moins un espoir. C'est à ce voyage de tous les instants que nous vous invitons, vous souhaitant une bonne lecture et de très belles randonnées printanières. Jean-Paul Inchauspé, Directeur de la publication

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