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Zure Euskal herriko aldizkaria Votre magazine du Pays basque

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le magazine

numéro 8 - 2015 negu / Hiver

Le diamant noir de Lokiz

Donostia

Quand la Navarre prend des allures d'Alba ou de Périgord, c'est vers la sierra de Lokiz qu'il faut se rendre, pour découvrir des paysages uniques et un autre trésor. Chaque année, depuis 1884, le premier samedi de février, la capitale du Gipuzkoa, rend un hommage vibrant et coloré à une partie de sa population


Urdiñarbe

Ordiarp (Urdiñarbe) pourrait apparaßtre comme une photographie sépia à jamais figée par le temps. Mais, à y regarder de plus prÚs, on y verra vibrer l'ùme de la Soule.

Pasaia

Une belle et terrible histoire d'hommes et d'Océan.

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Singulier Pays basque

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NUMÉRO 9 - 2015

numéro 10- 2015

numéro 11- 2016

NUMÉRO 12- 2016

UDABERRI / PRINTEMPS

uda / été

negu / hiver

UDABERRI/ PRINTEMPS

Pottok

Alarde

Mundaka

Mascarade

Baldorba

Almadia

Et les Basques découvrirent l'Amérique

Au fil des siĂšcles, la date de fĂȘtes a changĂ©, leur durĂ©e aussi, mais elles restent, depuis 1324, le rendez-vous initiatique immanquable pour les Basques.

AprÚs des décennies de déclin, d'oubli et de mauvais marketing, le pottok renaßt sous l'impulsion d'éleveurs qui espÚrent bien lui redonner toute sa place dans la galaxie équestre.

Bien avant Colomb, des hommes venus du sud-ouest europĂ©en dĂ©couvrirent l'AmĂ©rique sans aucune volontĂ© de colonisation. C'est peut-ĂȘtre pour cela qu'on les a oubliĂ©s.

Amaiur

Une histoire navarraise de trahison et d'héroïsme.

Ortzaize

Sous la tutelle rassurante de l'Haltzamendi et du Baigura, OssĂšs Ă©grĂšne ses maisons, comme son histoire, au fil du temps.

Depuis 377 ans, chaque année, Hondarribia s'enflamme le 8 septembre pour une commémoration mémorielle unique, mais pas toujours unanime.

San Fermin

Les trois Grandes

Aizkorri, Anboto, Gorbeia, forment la colonne vertébrale montagneuse d'Hegoalde. Des montagnes chargées d'histoire. Laissez-vous embarquer pour une randonnée inoubliable.

Bastida

Ville nouvelle, en son temps, Labastide Clairence reste un petit joyau d'urbanisme et d'architecture.

En Soule, la mascarade est bien plus qu'une simple fĂȘte, c'est Ă  la fois la cĂ©lĂ©bration de la danse et de la langue basques, et un moment fort d'union entre les gĂ©nĂ©rations.

Le carnaval de Mundaka ne ressemble Ă  aucun autre, et c'est bien lĂ  ce qui fait tout son charme et son intĂ©rĂȘt. À dĂ©couvrir de toute urgence ! Elle n'est pas la plus connue des vallĂ©e navarraise. Pourtant, avec son chapelet de villages, ses trĂ©sors romans, une faune et une flore trĂšs riches, sans parler de la prĂ©cieuse tuber melanospĂ©rum, la petite vallĂ©e mĂ©rite qu'on s'y arrĂȘte.

Aussi loin qu'ils se souviennent, les hommes de la vallĂ©e du Roncal ont vu les bois flottĂ©s pour rejoindre leur destination finale. Une tradition perdue, mais un savoir-faire sauvegardĂ©, et aussi une occasion de faire la fĂȘte.

MĂ©moire

Fort San Cristobal

Les images de télévision, en noir et blanc, datent de 1959. Les paysages ont peu changé, la vie des bergers un peu plus. Nous sommes partis à la recherche des acteurs de l'époque.

De fort, il n'a que le nom. Prison conviendrait mieux. Perché sur les hauteurs de Pampelune, il témoigne d'une période cruelle de la Navarre.

Bozate est un quartier d'Arizkun à la bien triste mémoire.

À l'occasion de Donostia 2016, dĂ©couvrez l'incroyable destin de Katalina de Erauso.

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NUMÉRO 13 – 2016

NUMÉRO 14 – 2017

NUMÉRO 15 – 2017

NUMÉRO 16 - 2017

NUMÉRO 17 - 2018

UDA/ÉTÉ

NegU/hiveR

UdabeRRi/pRiNteMps

UDA/ÉTÉ

NEGU

Lekeitio

Barcus

Tudela

Zumaia

Mauléon

Euskara

Histoire d’une des plus anciennes langues d’Europe, et peut-ĂȘtre des plus mystĂ©rieuses


Sasi Ardia, Kintoa

Brebis Sasi ardi, Kintoa, les races locales font de la résistance.

Balbutiements de l’histoire

19/04/2016 19:49

Au Pays Quint, ou dans la Bidassoa, l’Histoire s’offre, ici, quelques balbutiements


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NEGU/HIVER

Cagots

Pastorale

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HORS SÉRIE 2019

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le magazine

NUMÉRO 18 – 2018 UDABERRI/PRINTEMPS

Cesta punta

C'est la discipline la plus spectaculaire de la pelote basque. Mais elle est aussi une formidable ambassadrice du Pays basque partout dans le monde.

Dolores Redondo

Auteure de la Trilogie du Baztån, énorme succÚs d'édition, l'écrivaine donastiarra Dolores Redondo, confie à Ibilka l'origine de ses différentes sources d'inspiration.

Le géant d'Altzo

Joaquim Eleizegi Ateaga, le GĂ©ant d'Altzo, eut le triste privilĂšge d'ĂȘtre l'homme le plus grand du monde


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Aux confins d'Euskal Herri, ce petit village de moins de 700 ùmes occupe une place particuliÚre dans l'imaginaire basque. Il est un peu le Conservatoire de l'identité souletine

L'Arboleda

Les stigmates de la nature, dans cette banlieue de Bilbo, témoignent des tortures auxquelles la terre fut soumise pendant des siÚcles pour l'extraction de minerai. Matéo, ancien mineur, nous raconte.

Guernika

Il y a 80 ans, le 26 avril 1936, la LĂ©gion Condor bombardait Guernika. George L. Steer, reporter de guerre anglais, arriva le premier sur les lieux.

Pont de Biscaye

Il relie Portugalete à Getxo et il fut le premier pont transbordeur construit au monde. Un endroit unique, comme d'autre au Pays basque que nous vous ferons découvrir.

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NUMÉRO 19– 2018

NUMÉRO 20-2018

UDA- ÉTÉ

NEGU/HIVER

Itsas Begia

L’OcĂ©an est au cƓur de l’histoire du Pays basque. Marin, pĂȘcheur, corsaire, aventurier des mers, le Basque fut un peu tout cela au fil des siĂšcles. L’association Itsas Begia rend hommage Ă  cette mĂ©moire des mers.

L’Hîpital Saint-Blaise

Halte trÚs courue sur le chemin du piémont, la petite église souletine reste un témoignage important des relations transpyrénéennes.

Mendizale

Mendizaletasun exprime en euskara la passion des montagnes. C’est bien d’une histoire d’amour dont il s’agit, et qui de plus pertinent qu’un mendizale revendiquĂ© pour la conter ?

Champion du monde

Certains hommes ont des destins peu communs. Paulino Uzcudun est de ceux-lĂ .

La ville navarraise aux trois cultures reste un modÚle de civilisation que l'on découvre en s'abandonnant dans le dédale de ses petites rues parcourues en compagnie d'un journaliste du Diario de Navarra.

Bois

Au Pays basque, le bois occupe une place Ă  part, comme une identitĂ©, de la forĂȘt et sa mythologie, Ă  l'espace domestique avec ses meubles, qu'ils soient traditionnels ou contemporains.

Surf

Face à la beauté et à la fureur de l'Océan on pourrait penser que le surf et le Pays basque sont intimement liés depuis la profondeur des temps. Pourtant, sur la CÎte basque, il y a seulement 60 ans qu'il est apparu.

Diaspora

L'écrivain américain Craig Johnson nous parle des Basques du Wyoming.

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PĂȘcheurs de sable

C'Ă©tait un temps oĂč pour vivre, des hommes n'hĂ©sitaient pas Ă  rester, de trĂšs longues heures, immergĂ©s jusqu'Ă  la taille, pour extraire le sable des riviĂšres.

La ceinture de fer

Soucieux de rĂ©habiliter la mĂ©moire historique, Ă  travers une reconstitution fidĂšle, ils ne laissent rien au hasard, bouton de guĂȘtres, uniformes, armes
 Le photographe Jorge Moreno est devenu le spĂ©cialiste de ces reconstitutions et ses photos relĂšvent d'un hyper rĂ©alisme trĂšs troublant.

Lesaka

En Navarre, Lesaka vaut vraiment le détour pour découvrir ses canaux et les secrets qu'elle recÚle. Nous l'avons fait en compagnie de Juan Carlos Pikabea Zubiri, l'artiste peintre originaire de la ville.

Tour de France

Il y a 58 ans, le 3 juillet 1959, Marcel Quéheille l'enfant de Sauguis, prend le départ de l'étape qui mÚne les coureurs de Bordeaux jusqu'à Bayonne, bien convaincu que ce jour-là sera son jour de gloire. Il se souvient


DrĂŽle d'endroit

Il n'a de chĂąteau que le nom, on ne le distingue qu'au dernier moment, Latsaga reste une Ă©nigme.

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NUMÉRO 21- 2019

NUMÉRO 22- 2019

UDABERRI / PRINTEMPS

UDAZKEN/AUTOMNE

Ustaritz masquée Le carnaval d'Ustaritz ne transige pas avec la date : c'est à Mardi Gras que musiciens, danseurs, kaskarot, zirtzil, et autres acteurs incontournables se retrouvent dans les rues.

Au-delĂ  du charmant port de pĂȘche, c'est l'ensemble de cette partie du littoral du Gipuzkoa qui mĂ©rite l'attention. Il invite Ă  un voyage de plus de 60 millions d'annĂ©es.

Malerreka et ses sortilĂšges

C'est une contrĂ©e navarraise qui abrite treize villages. VoilĂ  pour la gĂ©ographie. Mais le plus intĂ©ressant est ailleurs dans l'histoire, voire la fantasmagorie. À dĂ©couvrir sans hĂ©siter


Les moulins du Temps

On passe souvent à cÎté sans les voir ; c'est regrettable parce que les moulins ne font pas que brasser du vent ou de l'eau, ils racontent, à qui sait prendre le temps de les écouter une histoire de l'Humanité.

Corsaire des temps modernes Moins connu que ses illustres ancĂȘtres de la flibuste, Lezo Urreiztieta, peut tout de mĂȘme ĂȘtre qualifiĂ© de corsaire des temps modernes. Il incarne les rĂȘves les plus fous d'Euskadi.

Le Monde du silence

Vous avez envie de découvrir les profondeurs du Golfe de Gascogne en compagnie des plongeurs de l'Union Sportive de Biarritz ? Alors n'hésitez pas ! Entre épaves et espÚces plus étonnantes les unes que les autres, nous vous invitons à un merveilleux voyage dans le monde du silence.

Isards et cerfs

Parfois, l'automne est davantage un Ă©tat d'Ăąme qu'une saison. C'est en compagnie des gardes forestiers que nous vous convions Ă  la rencontre de la faune sauvage de nos forĂȘts et massifs.

L'indésirable loup

La sierra de Gibixoko Ă©tait considĂ©rĂ©e comme le repĂšre des loups. De bien cruelles pratiques s'y sont dĂ©veloppĂ©es – dont les fosses aux loups – pour se dĂ©barrasser de l'animal.

Davantage qu'un quartier de Mauléon-Licharre, la Haute-Ville possÚde sa mémoire propre. Certains s'en souviennent encore et racontent.

Roncevaux

Le lieu oĂč se dĂ©roula la cĂ©lĂšbre bataille du 15 aoĂ»t 778 fait dĂ©bat au sein de la communautĂ© des historiens. Un archĂ©ologue amateur tente d'apporter ses piĂšces au dĂ©bat.

Vues du ciel

S'imaginer, un instant, dans la peau du GypaĂšte et dĂ©couvrir le Pays basque Ă  travers son Ɠil. C'est ce que nous offre Eric SoulĂ© de Lafont, aviateur et photographe.

Pionnier

A jamais attaché au Vignemale, Henry Russel a également parcouru le Pays basque et notamment La Rhune, avant de s'éteindre à Biarritz en 1909.

Au centre de la terre

Aralar

PartagĂ©e entre la Navarre et le Gipuzkoa, la sierra d'Aralar, qui culmine Ă  1 431 mĂštres d'altitude, tient une place beaucoup plus grande dans le cƓur des mendizale que cette faible altitude pourrait le laisser supposer. Elle est un peu ce que la Sainte-Victoire Ă©tait pour CĂ©zanne, une parure dans un Ă©crin, et davantage encore


Makila

Chacun ici connaĂźt le makila, et beaucoup en possĂšde un, mais savezvous que ce bĂąton souvent symbole d'honneur et de reconnaissance sociale Ă©tait aussi une redoutable arme. Certains font aujourd'hui revivre la tradition Ă  travers des combats extrĂȘmement codifiĂ©s et dont la violence fait de cet escrime du pauvre une sorte d'art martial basque.

Le gouffre d’Aphanize, propose un vertigineux voyage dans les profondeurs de la terre.

Delika

La cascade est aussi belle et impressionante que le

ibilka le magazine - SINGULIER PAYS-BASQUE - NUMÉRO HORS SÉRIE - NEGU/HIVER 2019

Le petit port de Bizkaia a surtout connu ses heures de gloire Ă  travers la pĂȘche qui fut, jusqu'au milieu du XXe siĂšcle, l'activitĂ© essentielle. Depuis, le tourisme a, peu Ă  peu, pris le dessus, sans que pour autant Lekeitio n'y perde son Ăąme.

Canal de Navarre

Une coulée verte, dans un lit de béton de prÚs de 180 kilomÚtres, qui traverse la Navarre.


Ohiz kanpoko zenbakiak Hors-SĂ©ries

sommaire 04 _ Portfolio Du pottok, en passant par les pintxos, les jeux de force basque, les rĂ©gates de trainiĂšres, ou encore l’etxe, la danse
, les singularitĂ©s basques sont aussi nombreuses qu’étonnantes.

Zure Euskal herriko aldizkaria

14 _ Euskara

18 _ Brebis Sasi ardia

À peine 2 500 hectares pour cette extravagance de la gĂ©ographie oĂč vit encore une grosse poignĂ©e de familles partagĂ©es entre deux pays. d'une mutation urbaine rĂ©ussie.

Vice-championne du monde de frontenis en 2018, Claire DutaretBordagaray, porte les valeurs de la pelote basque jusque dans les instances internationales.

h a b i t a n t s

s a

Histoire

Buenos Aires

La diaspora basque a imprégné la capitale argentine.

Que savons-nous réellement de l'histoire douloureuse de Donostia ? 2016 et son titre de Capitale européenne de la culture sont l'occasion de la visiter.

Urdiñarbe

Ordiarp (Urdiñarbe) pourrait apparaßtre comme une photographie sépia à jamais figée par le temps. Mais, à y regarder de plus prÚs, on y verra vibrer l'ùme de la Soule.

Traversée des Andes

MAÑUETAKO TXURRO PAREGABEAK

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Mañueta karrikan, duela 145 urte, penintsulako txurro hoberenak egiten dira. Familiako historio bat, bostgarren belaunaldikoa.

basques d'argentine

numéro 8 - 2015 negu / Hiver

les bĂątisseurs d'une natiOn

Le diamant noir de Lokiz

Quand la Navarre prend des allures d'Alba ou de Périgord, c'est vers la sierra de Lokiz qu'il faut se rendre, pour découvrir des paysages uniques et un autre trésor.

Buenos Aires

La diaspora basque a imprégné la capitale argentine.

Donostia

Chaque année, depuis 1884, le premier samedi de février, la capitale du Gipuzkoa, rend un hommage vibrant et coloré à une partie de sa population


Mendoza

Chaque vendredi soir, l'euskal etxe est le rendez-vous incontournable de la communauté basque.

Cordoba

Urdiñarbe

Le groupe de musique Baietz revisite notre tradition au sein de l’association gerora.

Ordiarp (Urdiñarbe) pourrait apparaßtre comme une photographie sépia à jamais figée par le temps. Mais, à y regarder de plus prÚs, on y verra vibrer l'ùme de la Soule.

Traversée des Andes

Depuis 1951, Vicente Lecea et ses Transportes Los Vascos ont franchi des centaines de fois la cordillĂšre des andes.

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82_ Fer

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Votre magazine du Pays basque

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Pasaia

Une belle et terrible histoire d'hommes et d'Océan.

Sanfermines, six heures moins le quart du matin. Quand certains occupent dĂ©jĂ  le vallado (barriĂšres) de l’encierro pour ne rien manquer du spectacle, d’autres prĂ©fĂšrent se joindre Ă  l’impressionnante file s’étirant devant la churrerĂ­a la Mañueta, laquelle ouvrira ses portes Ă  six heures prĂ©cises. La lente procession gourmande ; noctambules et frais levĂ©s s’y croisent joyeusement ; ne cessera plus jusqu’à onze heures, heure traditionnelle de fermeture du vĂ©nĂ©rable Ă©tablissement. Les GĂ©ants et Cabezudos ne s’y trompent pas lesquels, durant les fĂȘtes, lors du dĂ©filĂ© matinal quotidien, s’y arrĂȘtent. Gaiteros et porteurs marquent le pas et Elias Elizalde, de la 4e gĂ©nĂ©ration de la Mañueta, txistulari Ă©mĂ©rite, traditionnellement, leur prĂ©sente un plateau des inĂ©galables churros avec un petit verre de patxaka (liqueur navarraise de pomme parfumĂ©e Ă  l’anis). Un succulent accompagnement.

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SAVOIR-FAIRE ET PASSION

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spĂ©cial NUMÉRO 9 - 2015

numéro 10- 2015

UDABERRI / PRINTEMPS

uda / été

Pottok

Depuis 377 ans, chaque année, Hondarribia s'enflamme le 8 septembre pour une commémoration mémorielle unique, mais pas toujours unanime.

Histoire

San Fermin

Et les Basques découvrirent l'Amérique

Bien avant Colomb, des hommes venus du sud-ouest europĂ©en dĂ©couvrirent l'AmĂ©rique sans aucune volontĂ© de colonisation. C'est peut-ĂȘtre pour cela qu'on les a oubliĂ©s.

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basques d'argentine

les bĂątisseurs d'une natiOn

Amaiur

Buenos Aires

Une histoire navarraise de trahison et d'héroïsme.

La diaspora basque a imprégné la capitale argentine.

Mendoza

Chaque vendredi soir, l'euskal etxe est le rendez-vous incontournable de la communauté basque.

Cordoba

Le groupe de musique Baietz revisite notre tradition au sein de l’association gerora.

Traversée des Andes

Ortzaize

En Biscaye, la forge d’El Pobal, perpĂ©tue la mĂ©moire des ferronniers.

la ville miroir d'euskadi

Alarde

AprÚs des décennies de déclin, d'oubli et de mauvais marketing, le pottok renaßt sous l'impulsion d'éleveurs qui espÚrent bien lui redonner toute sa place dans la galaxie équestre.

Sous la tutelle rassurante de l'Haltzamendi et du Baigura, OssĂšs Ă©grĂšne ses maisons, comme son histoire, au fil du temps.

DONOsTia

Depuis 1951, Vicente Lecea et ses Transportes Los Vascos ont franchi des centaines de fois la cordillĂšre des andes.

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numéro 8 - 2015

NUMÉRO 9 - 2015

negu / Hiver

UDABERRI / PRINTEMPS

Le diamant noir de Lokiz

Quand la Navarre prend des allures d'Alba ou de Périgord, c'est vers la sierra de Lokiz qu'il faut se rendre, pour découvrir des paysages uniques et un autre trésor.

Donostia

Chaque année, depuis 1884, le premier samedi de février, la capitale du Gipuzkoa, rend un hommage vibrant et coloré à une partie de sa population


Urdiñarbe

Ordiarp (Urdiñarbe) pourrait apparaßtre comme une photographie sépia à jamais figée par le temps. Mais, à y regarder de plus prÚs, on y verra vibrer l'ùme de la Soule.

Pasaia

Une belle et terrible histoire d'hommes et d'Océan.

Pottok

AprÚs des décennies de déclin, d'oubli et de mauvais marketing, le pottok renaßt sous l'impulsion d'éleveurs qui espÚrent bien lui redonner toute sa place dans la galaxie équestre.

Et les Basques découvrirent l'Amérique

Bien avant Colomb, des hommes venus du sud-ouest europĂ©en dĂ©couvrirent l'AmĂ©rique sans aucune volontĂ© de colonisation. C'est peut-ĂȘtre pour cela qu'on les a oubliĂ©s.

Amaiur

Une histoire navarraise de trahison et d'héroïsme.

Ortzaize

Sous la tutelle rassurante de l'Haltzamendi et du Baigura, OssĂšs Ă©grĂšne ses maisons, comme son histoire, au fil du temps.

Au fil des siĂšcles, la date de fĂȘtes a changĂ©, leur durĂ©e aussi, mais elles restent, depuis 1324, le rendez-vous initiatique immanquable pour les Basques.

Que savons-nous réellement de l'histoire douloureuse de Donostia ? 2016 et son titre de Capitale européenne de la culture sont l'occasion de la visiter.

Les trois Grandes

DĂ©couverte

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le magazine

S'abandonner, sans but, est une belle maniÚre de (re)découvrir Donostia.

Aizkorri, Anboto, Gorbeia, forment la colonne vertébrale montagneuse d'Hegoalde. Des montagnes chargées d'histoire. Laissez-vous embarquer pour une randonnée inoubliable.

numéro 10- 2015 uda / été

Alarde

Depuis 377 ans, chaque année, Hondarribia s'enflamme le 8 septembre pour une commémoration mémorielle unique, mais pas toujours unanime.

Gastronomie

San Fermin

Au fil des siĂšcles, la date de fĂȘtes a changĂ©, leur durĂ©e aussi, mais elles restent, depuis 1324, le rendez-vous initiatique immanquable pour les Basques.

L'une des villes les plus étoilées au monde se passionne aussi pour sa grande cuisine en minuscule.

Les trois Grandes

Aizkorri, Anboto, Gorbeia, forment la colonne vertébrale montagneuse d'Hegoalde. Des montagnes chargées d'histoire. Laissez-vous embarquer pour une randonnée inoubliable.

Bastida

Ville nouvelle, en son temps, Labastide Clairence reste un petit joyau d'urbanisme et d'architecture.

Bastida

Ville nouvelle, en son temps, Labastide Clairence reste un petit joyau d'urbanisme et d'architecture.

San Juan

La mémoire de la mer s'écrit tout prÚs d'ici.

numéro 11- 2016

NUMÉRO 12- 2016

negu / hiver

UDABERRI/ PRINTEMPS

La Mañueta ? Une incontournable sĂ©quence familiale pamplonaise qui perdure depuis 1872. SituĂ©e au 8 de l’étroite rue Mañueta, la plus cĂ©lĂšbre churrerĂ­a de la pĂ©ninsule – elle n’ouvre que durant les fĂȘtes et les dimanches d’octobre – ne brille pourtant ni par sa vitrine, il n’y a en pas, ni par un dĂ©cor particulier, seule la dĂ©signe une façade intensĂ©ment corail que barre un frustre vantail de bois s’ouvrant sur un comptoir fonctionnel. Le reste ? L’avenance, le sourire toujours, la passion pour un vieil office et un

Mascarade

Mundaka

En Soule, la mascarade est bien plus qu'une simple fĂȘte, c'est Ă  la fois la cĂ©lĂ©bration de la danse et de la langue basques, et un moment fort d'union entre les gĂ©nĂ©rations.

Le carnaval de Mundaka ne ressemble Ă  aucun autre, et c'est bien lĂ  ce qui fait tout son charme et son intĂ©rĂȘt. À dĂ©couvrir de toute urgence !

Baldorba

Almadia

Elle n'est pas la plus connue des vallĂ©e navarraise. Pourtant, avec son chapelet de villages, ses trĂ©sors romans, une faune et une flore trĂšs riches, sans parler de la prĂ©cieuse tuber melanospĂ©rum, la petite vallĂ©e mĂ©rite qu'on s'y arrĂȘte.

Aussi loin qu'ils se souviennent, les hommes de la vallĂ©e du Roncal ont vu les bois flottĂ©s pour rejoindre leur destination finale. Une tradition perdue, mais un savoir-faire sauvegardĂ©, et aussi une occasion de faire la fĂȘte.

MĂ©moire

Fort San Cristobal

Les images de télévision, en noir et blanc, datent de 1959. Les paysages ont peu changé, la vie des bergers un peu plus. Nous sommes partis à la recherche des acteurs de l'époque.

De fort, il n'a que le nom. Prison conviendrait mieux. Perché sur les hauteurs de Pampelune, il témoigne d'une période cruelle de la Navarre.

Cagots

Pastorale

Bozate est un quartier d'Arizkun à la bien triste mémoire.

À l'occasion de Donostia 2016, dĂ©couvrez l'incroyable destin de Katalina de Erauso.

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NUMÉRO 13 – 2016 UDA/ÉTÉ

Lekeitio

Le petit port de Bizkaia a surtout connu ses heures de gloire Ă  travers la pĂȘche qui fut, jusqu'au milieu du XXe siĂšcle, l'activitĂ© essentielle. Depuis, le tourisme a, peu Ă  peu, pris le dessus, sans que pour autant Lekeitio n'y perde son Ăąme.

Cesta punta

C'est la discipline la plus spectaculaire de la pelote basque. Mais elle est aussi une formidable ambassadrice du Pays basque partout dans le monde.

Dolores Redondo

Auteure de la Trilogie du Baztån, énorme succÚs d'édition, l'écrivaine donastiarra Dolores Redondo, confie à Ibilka l'origine de ses différentes sources d'inspiration.

Le géant d'Altzo

Joaquim Eleizegi Ateaga, le GĂ©ant d'Altzo, eut le triste privilĂšge d'ĂȘtre l'homme le plus grand du monde


Le XXe siĂšcle a vu la disparition, presque totale, du Kintoa. Une poignĂ©e d’éleveurs de la vallĂ©e des Aldudes a entrepris le sauvetage de la race. Avec succĂšs !

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s e s

b a s q u e .

savoir-faire unique pour une pĂątisserie simple mais, ici au goĂ»t incomparable. Elias, 68 ans, expert-comptable de son Ă©tat, dans un français impeccable a bien SEPT ÉTAPES voulu nous confier un secret qui n’existe pas. « Une affaire de famille dont les membres pratiquent tous COUPS DE CƒUR d’autres mĂ©tiers, et de passion surtout. Moi-mĂȘme de la 4e gĂ©nĂ©ration avec mes enfants Elias, 41 ans, et Oihana, 37 ans, de la 5e gĂ©nĂ©ration, nous travaillons ensemble mais il y a aussi Mikel, Renata, Juan, Nicolas, Itsasoa, les neveux et les niĂšces. » Car enfin, le churro ce Aramaio n’est jamais que de la Dans isolement, farine, de l’eau, du sel et de son l’huile. Mais Ă  la estd’olive un petitvierge Mañueta, la farine de blĂ©laetvallĂ©e l’huile paradis naturel. : « nous sont rigoureusement sĂ©lectionnĂ©es ouvrons deux samedis avant les Sanfermines Vitoria-Gasteiz pour les tester », avait expliquĂ© Elias. Quant Ă  la a fait de la cuisson, elle est unique, La et capitale pour en saisir toute qualitĂ©dans de lales vie entrailles de ses la subtilitĂ©, il faut descendre habitants signature. brĂ»lantes de la Mañueta, espacesa crĂ©pusculaire lĂ©chĂ© par les flammes, Ă  mi-chemin entre fonTreviño derie et athanor d’alchimiste. La confection des La petite enclave aimerait churros relĂšve d’un incroyable ballet, d’une gesbien devenir la huitiĂšme tuelle Ă  la prĂ©cision chirurgicale. Dans les chaudrons, les mĂȘmes depuis cuadrilla 145 ans,d’Álava. saturĂ©s d’huile bouillante chauffĂ©e exclusivement au bois de hĂȘtre qui leur donnera ce fumetGorbeia unique, les façonniers, Le plus vaste parc Ă  l’aide d’une Ă©norme seringue et par de larges naturel d’Euskadi gestes en cercles concentriques, y projettent la estse untransmue endroit magique. pĂąte qui, instantanĂ©ment, en goĂ»teuses roscas, ces immenses spirales d’or aussiToloño tĂŽt rĂ©cupĂ©rĂ©es Ă  l’aide d’une longue pince. Une BarriĂšre climatique, fois dĂ©coupĂ©es, elles Ă©quivaudront exactement sierra sĂ©pare Ă  douze churros et demi.la« petite Les churros sont prĂ©mondes. parĂ©s au fur et Ă  mesure deux des commandes, ce qui explique les files d’attente », confiera Elias. Valdejero La famille Elizalde ne consacre que peu de temps Terre confi ns un verre aux Sanfermines. La corrida tousdeles jours, oĂč l’Èbre annonce, que l’on s’accorde aprĂšs les taureaux, guĂšre plus. Une nouvelle mĂątinĂ©e degĂ©ographiquement, labeur va vite dĂ©boula fila n d’Euskal Herri. foi ler comme se profile dĂ©jĂ  6e gĂ©nĂ©ration, d’Elias : « Mes petits enfants raffolent des churRioja alavesa ros, un signe non ? » Des bodegas, Ɠuvres d’art, et des vins nectars. MOTS CLÉS HITZ GAKOAK

Spécial Álava

PĂąte : ore Chaudron : galdara HĂȘtre : pago Frire : frijit

L'une des villes les plus étoilées au monde se passionne aussi pour sa grande cuisine en minuscule.

Bastida

Ville nouvelle, en son temps, Labastide Clairence reste un petit joyau d'urbanisme et d'architecture.

Depuis 1951, Vicente Lecea et ses Transportes Los Vascos ont franchi des centaines de fois la cordillĂšre des andes.

San Juan

La mémoire de la mer s'écrit tout prÚs d'ici.

ibilka

ibilka

Votre magazine du Pays basque

le magazine

le magazine

ibilka

Gastronomie

Aizkorri, Anboto, Gorbeia, forment la colonne vertébrale montagneuse d'Hegoalde. Des montagnes chargées d'histoire. Laissez-vous embarquer pour une randonnée inoubliable.

Zure Euskal herriko aldizkaria

LES INÉGALABLES CHURROS

ibilka

S'abandonner, sans but, est une belle maniÚre de (re)découvrir Donostia.

San Fermin

Au fil des siĂšcles, la date de fĂȘtes a changĂ©, leur durĂ©e aussi, mais elles restent, depuis 1324, le rendez-vous initiatique immanquable pour les Basques.

page 1

Depuis 145 ans, rue Mañueta, on confectionne les meilleurs churros de la Péninsule. Une histoire de famille. Aujourd'hui la 5e génération.

En Soule, le gouffre d’Aphanize est l’un des plus profonds d’Europe.

P a y s

Une belle et terrible histoire d'hommes et d'Océan.

DE LA MAÑUETA

74 _ Aphanize

Ortzaize

Sous la tutelle rassurante de l'Haltzamendi et du Baigura, OssĂšs Ă©grĂšne ses maisons, comme son histoire, au fil du temps.

Pasaia

page 1

ibilka

Votre magazine du Pays basque

Une histoire navarraise de trahison et d'héroïsme.

Alarde

Depuis 377 ans, chaque année, Hondarribia s'enflamme le 8 septembre pour une commémoration mémorielle unique, mais pas toujours unanime.

Les trois Grandes

Traversée des Andes

Amaiur

DĂ©couverte

numéro 10- 2015

ibilka le magazine -Donastia

ibilka le magazine - argentine

ibilka le magazine - argentine

Zure Euskal herriko aldizkaria

Bien avant Colomb, des hommes venus du sud-ouest europĂ©en dĂ©couvrirent l'AmĂ©rique sans aucune volontĂ© de colonisation. C'est peut-ĂȘtre pour cela qu'on les a oubliĂ©s.

le magazine

uda / été

Le groupe de musique Baietz revisite notre tradition au sein de l’association gerora.

Et les Basques découvrirent l'Amérique

Donostia

Cordoba

Argitxu Camus Etxecopar explique comment la diaspora se renouvelle, change et Ă©volue.

l e

ibilka

Cordoba

Pottok

AprÚs des décennies de déclin, d'oubli et de mauvais marketing, le pottok renaßt sous l'impulsion d'éleveurs qui espÚrent bien lui redonner toute sa place dans la galaxie équestre.

Chaque année, depuis 1884, le premier samedi de février, la capitale du Gipuzkoa, rend un hommage vibrant et coloré à une partie de sa population


Le groupe de musique Baietz revisite notre tradition au sein de l’association gerora.

72 _ Diaspora

NUMÉRO 9 - 2015 UDABERRI / PRINTEMPS

Le diamant noir de Lokiz

Mendoza

Joseba nous entraßne dans un bien délicieux périple au-dessus de la sierra Salvada et des chutes du Nervion.

s o n

Chaque vendredi soir, l'euskal etxe est le rendez-vous incontournable de la communauté basque.

le magazine

numéro 8 - 2015 negu / Hiver

Quand la Navarre prend des allures d'Alba ou de Périgord, c'est vers la sierra de Lokiz qu'il faut se rendre, pour découvrir des paysages uniques et un autre trésor.

Chaque vendredi soir, l'euskal etxe est le rendez-vous incontournable de la communauté basque.

62 _ MontgolfiĂšres

i m p r Ăš g n e n t

Buenos Aires

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d'argentine

Depuis 1951, Vicente Lecea et ses Transportes Los Vascos ont franchi des centaines de fois la cordillĂšre des andes.

c u l t u r e ,

la ville miroir d'euskadi

basques

les bĂątisseurs d'une natiOn

90_ Porc basque

52 _ Frontenis

DONOsTia

les bĂątisseurs d'une natiOn

le magazine

PAMPELUNE AUX

BILBAO

DEUX VISAGES

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numéro 8 - 2015 negu / Hiver

Le diamant noir de Lokiz

Quand la Navarre prend des allures d'Alba ou de Périgord, c'est vers la sierra de Lokiz qu'il faut se rendre, pour découvrir des paysages uniques et un autre trésor.

Donostia

Chaque année, depuis 1884, le premier samedi de février, la capitale du Gipuzkoa, rend un hommage vibrant et coloré à une partie de sa population


Urdiñarbe

Ordiarp (Urdiñarbe) pourrait apparaßtre comme une photographie sépia à jamais figée par le temps. Mais, à y regarder de plus prÚs, on y verra vibrer l'ùme de la Soule.

Pasaia

Une belle et terrible histoire d'hommes et d'Océan.

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NUMÉRO 9 - 2015 UDABERRI / PRINTEMPS

Pottok

AprÚs des décennies de déclin, d'oubli et de mauvais marketing, le pottok renaßt sous l'impulsion d'éleveurs qui espÚrent bien lui redonner toute sa place dans la galaxie équestre.

Et les Basques découvrirent l'Amérique

Bien avant Colomb, des hommes venus du sud-ouest europĂ©en dĂ©couvrirent l'AmĂ©rique sans aucune volontĂ© de colonisation. C'est peut-ĂȘtre pour cela qu'on les a oubliĂ©s.

Amaiur

Une histoire navarraise de trahison et d'héroïsme.

Ortzaize

Sous la tutelle rassurante de l'Haltzamendi et du Baigura, OssĂšs Ă©grĂšne ses maisons, comme son histoire, au fil du temps.

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le magazine

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numéro 11- 2016

NUMÉRO 12- 2016

NUMÉRO 13 – 2016

NUMÉRO 14 – 2017

negu / hiver

UDABERRI/ PRINTEMPS

UDA/ÉTÉ

NegU/hiveR

Mascarade

Mundaka

En Soule, la mascarade est bien plus qu'une simple fĂȘte, c'est Ă  la fois la cĂ©lĂ©bration de la danse et de la langue basques, et un moment fort d'union entre les gĂ©nĂ©rations.

Le carnaval de Mundaka ne ressemble Ă  aucun autre, et c'est bien lĂ  ce qui fait tout son charme et son intĂ©rĂȘt. À dĂ©couvrir de toute urgence !

Baldorba

Almadia

Elle n'est pas la plus connue des vallĂ©e navarraise. Pourtant, avec son chapelet de villages, ses trĂ©sors romans, une faune et une flore trĂšs riches, sans parler de la prĂ©cieuse tuber melanospĂ©rum, la petite vallĂ©e mĂ©rite qu'on s'y arrĂȘte.

Aussi loin qu'ils se souviennent, les hommes de la vallĂ©e du Roncal ont vu les bois flottĂ©s pour rejoindre leur destination finale. Une tradition perdue, mais un savoir-faire sauvegardĂ©, et aussi une occasion de faire la fĂȘte.

MĂ©moire

Fort San Cristobal

Les images de télévision, en noir et blanc, datent de 1959. Les paysages ont peu changé, la vie des bergers un peu plus. Nous sommes partis à la recherche des acteurs de l'époque.

De fort, il n'a que le nom. Prison conviendrait mieux. Perché sur les hauteurs de Pampelune, il témoigne d'une période cruelle de la Navarre.

Cagots

Pastorale

Bozate est un quartier d'Arizkun à la bien triste mémoire.

À l'occasion de Donostia 2016, dĂ©couvrez l'incroyable destin de Katalina de Erauso.

Bami 12imp.indd 1

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le magazine

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NUMÉRO 16 - 2017

NUMÉRO 17 - 2018 NEGU

Zumaia

Lesaka

En Navarre, Lesaka vaut vraiment le détour pour découvrir ses canaux et les secrets qu'elle recÚle. Nous l'avons fait en compagnie de Juan Carlos Pikabea Zubiri, l'artiste peintre originaire de la ville.

Tour de France

Il y a 58 ans, le 3 juillet 1959, Marcel Quéheille l'enfant de Sauguis, prend le départ de l'étape qui mÚne les coureurs de Bordeaux jusqu'à Bayonne, bien convaincu que ce jour-là sera son jour de gloire. Il se souvient


DrĂŽle d'endroit

Il n'a de chĂąteau que le nom, on ne le distingue qu'au dernier moment, Latsaga reste une Ă©nigme.

Cesta punta

C'est la discipline la plus spectaculaire de la pelote basque. Mais elle est aussi une formidable ambassadrice du Pays basque partout dans le monde.

Dolores Redondo

Auteure de la Trilogie du Baztån, énorme succÚs d'édition, l'écrivaine donastiarra Dolores Redondo, confie à Ibilka l'origine de ses différentes sources d'inspiration.

Le géant d'Altzo

Joaquim Eleizegi Ateaga, le GĂ©ant d'Altzo, eut le triste privilĂšge d'ĂȘtre l'homme le plus grand du monde


Barcus

Aux confins d'Euskal Herri, ce petit village de moins de 700 ùmes occupe une place particuliÚre dans l'imaginaire basque. Il est un peu le Conservatoire de l'identité souletine

L'Arboleda

Les stigmates de la nature, dans cette banlieue de Bilbo, témoignent des tortures auxquelles la terre fut soumise pendant des siÚcles pour l'extraction de minerai. Matéo, ancien mineur, nous raconte. Il y a 80 ans, le 26 avril 1936, la Légion Condor bombardait Guernika. George L. Steer, reporter de guerre anglais, arriva le premier sur les lieux.

Pont de Biscaye

Il relie Portugalete à Getxo et il fut le premier pont transbordeur construit au monde. Un endroit unique, comme d'autre au Pays basque que nous vous ferons découvrir.

Mauléon

Davantage qu'un quartier de Mauléon-Licharre, la Haute-Ville possÚde sa mémoire propre. Certains s'en souviennent encore et racontent.

Roncevaux

Le lieu oĂč se dĂ©roula la cĂ©lĂšbre bataille du 15 aoĂ»t 778 fait dĂ©bat au sein de la communautĂ© des historiens. Un archĂ©ologue amateur tente d'apporter ses piĂšces au dĂ©bat.

Vues du ciel

S'imaginer, un instant, dans la peau du GypaĂšte et dĂ©couvrir le Pays basque Ă  travers son Ɠil. C'est ce que nous offre Eric SoulĂ© de Lafont, aviateur et photographe.

Pionnier

A jamais attaché au Vignemale, Henry Russel a également parcouru le Pays basque et notamment La Rhune, avant de s'éteindre à Biarritz en 1909.

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le magazine

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NUMÉRO 18 – 2018

NUMÉRO 19– 2018

UDABERRI/PRINTEMPS

UDA- ÉTÉ

Aralar

PartagĂ©e entre la Navarre et le Gipuzkoa, la sierra d'Aralar, qui culmine Ă  1 431 mĂštres d'altitude, tient une place beaucoup plus grande dans le cƓur des mendizale que cette faible altitude pourrait le laisser supposer. Elle est un peu ce que la Sainte-Victoire Ă©tait pour CĂ©zanne, une parure dans un Ă©crin, et davantage encore


Makila

Chacun ici connaĂźt le makila, et beaucoup en possĂšde un, mais savezvous que ce bĂąton souvent symbole d'honneur et de reconnaissance sociale Ă©tait aussi une redoutable arme. Certains font aujourd'hui revivre la tradition Ă  travers des combats extrĂȘmement codifiĂ©s et dont la violence fait de cet escrime du pauvre une sorte d'art martial basque.

Delika

La cascade est aussi belle et impressionante que le

Spécial Pampelune

Itsas Begia

L’OcĂ©an est au cƓur de l’histoire du Pays basque. Marin, pĂȘcheur, corsaire, aventurier des mers, le Basque fut un peu tout cela au fil des siĂšcles. L’association Itsas Begia rend hommage Ă  cette mĂ©moire des mers.

L’Hîpital Saint-Blaise

Halte trÚs courue sur le chemin du piémont, la petite église souletine reste un témoignage important des relations transpyrénéennes.

Mendizale

Mendizaletasun exprime en euskara la passion des montagnes. C’est bien d’une histoire d’amour dont il s’agit, et qui de plus pertinent qu’un mendizale revendiquĂ© pour la conter ?

Champion du monde

Certains hommes ont des destins peu communs. Paulino Uzcudun est de ceux-lĂ .

LA VILLE FUTUR

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Taxi

S’abandonner au hasard, pour plonger dans l’intimitĂ© de Pampelune et de ses habitants.

le magazine

Qui, mieux qu’un chauffeur de taxi, peut faire dĂ©couvrir une ville ?

numéro 10- 2015 uda / été

Alarde

Depuis 377 ans, chaque année, Hondarribia s'enflamme le 8 septembre pour une commémoration mémorielle unique, mais pas toujours unanime.

Musées

San Fermin

Au fil des siĂšcles, la date de fĂȘtes a changĂ©, leur durĂ©e aussi, mais elles restent, depuis 1324, le rendez-vous initiatique immanquable pour les Basques.

Txantrea

Du Guggenheim et ses ailes de titane au MusĂ©e de Bellas Artes, Bilbao s’expose.

Les trois Grandes

Aizkorri, Anboto, Gorbeia, forment la colonne vertébrale montagneuse d'Hegoalde. Des montagnes chargées d'histoire. Laissez-vous embarquer pour une randonnée inoubliable.

Ce n’est pas le plus beau quartier, ni le plus branchĂ©, mais il incarne une aventure collective unique.

Bastida

Ville nouvelle, en son temps, Labastide Clairence reste un petit joyau d'urbanisme et d'architecture.

Circuits urbains

De Zaspi Kale à Zorrotzaure, en passant par la Ría, Bilbao est une ville qui se découvre en marchant.

Ville capitale

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Se plonger dans l’histoire de Pampelune, c’est parcourir celle du royaume de Navarre, de ses conquĂȘtes et de ses pertes


le magazine

NUMÉRO 15 – 2017 UdabeRRi/pRiNteMps

Tudela

La ville navarraise aux trois cultures reste un modÚle de civilisation que l'on découvre en s'abandonnant dans le dédale de ses petites rues parcourues en compagnie d'un journaliste du Diario de Navarra.

Foot et musique

Bois

Impossible d’ignorer l’Athletic, le plus ancien club de foot de la pĂ©ninsule, ni les Bilbainadas, des chansons typiquement locales.

Au Pays basque, le bois occupe une place Ă  part, comme une identitĂ©, de la forĂȘt et sa mythologie, Ă  l'espace domestique avec ses meubles, qu'ils soient traditionnels ou contemporains.

Guernika

19/04/2016 19:49

UDA/ÉTÉ

Au-delĂ  du charmant port de pĂȘche, c'est l'ensemble de cette partie du littoral du Gipuzkoa qui mĂ©rite l'attention. Il invite Ă  un voyage de plus de 60 millions d'annĂ©es.

Lekeitio

Le petit port de Bizkaia a surtout connu ses heures de gloire Ă  travers la pĂȘche qui fut, jusqu'au milieu du XXe siĂšcle, l'activitĂ© essentielle. Depuis, le tourisme a, peu Ă  peu, pris le dessus, sans que pour autant Lekeitio n'y perde son Ăąme.

Errance

Surf

L’envers du foulard

Face à la beauté et à la fureur de l'Océan on pourrait penser que le surf et le Pays basque sont intimement liés depuis la profondeur des temps. Pourtant, sur la CÎte basque, il y a seulement 60 ans qu'il est apparu.

Diaspora

L'écrivain américain Craig Johnson nous parle des Basques du Wyoming.

Sait-on vraiment ce que les Sanfermines reprĂ©sentent pour les Pamploneses, comment ils les vivent ? PlongĂ©e dans l’envers du dĂ©cor.

Rencontres

Des peñas aux célÚbres churros, en passant par les mythiques xahako Z.Z.Z, rencontres.

FĂȘtes ibilka le magazine - BILBAO - NUMÉRO HORS SÉRIE - UDAZKENA / AUTOMNE 2018

42 _ Pays Quint

ibilka

le magazine

ibilka le magazine - PAMPELUNE - NUMÉRO HORS SÉRIE - UDAZKENA / AUTOMNE 2017

Coulant sur quelque 180 kilomĂštres, depuis le barrage d’Itoiz, le Canal de Navarre ravit autant les agriculteurs qu’il inquiĂšte les dĂ©fenseurs de l’environnement..

ibilka

Plongée dans le monde des travaux subaquatiques.

ibilka le magazine - ÁLAVA - NUMÉRO HORS SÉRIE - UDAZKENA / AUTOMNE 2016

30 _ Canal de Navarre

54 _ Ibaia

ibilka le magazine - argentine

Le plus petit condominium du monde, nichĂ© dans la Bidasoa est, peut-ĂȘtre, par son statut, l’ancĂȘtre de l’Union europĂ©enne.

spécial

d'argentine

Mendoza

ibilka le magazine -Donastia

26 _ Îles des Faisans

basques

La diaspora basque a imprégné la capitale argentine.

ibilka le magazine - argentine

Certainement l’ancĂȘtre de la race manex, la sasi ardia entame un reconquĂȘte de son territoire sous l’impulsion d’une quinzaine d’éleveurs.

l a n g u e ,

le magazine

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La langue basque demeure, encore aujourd’hui, un mystùre pour les linguistes.

S a

ibilka

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Votre magazine du Pays basque

Aste Nagusia, c’est la Grande Semaine des fĂȘtes, neuf jours Ă  ne manquer sous aucun prĂ©texte.

Spécial Bilbao


Ohiz kanpoko zenbakiak Hors-SĂ©ries

sommaire 04 _ Portfolio Du pottok, en passant par les pintxos, les jeux de force basque, les rĂ©gates de trainiĂšres, ou encore l’etxe, la danse
, les singularitĂ©s basques sont aussi nombreuses qu’étonnantes.

Zure Euskal herriko aldizkaria

14 _ Euskara

18 _ Brebis Sasi ardia

À peine 2 500 hectares pour cette extravagance de la gĂ©ographie oĂč vit encore une grosse poignĂ©e de familles partagĂ©es entre deux pays. d'une mutation urbaine rĂ©ussie.

Vice-championne du monde de frontenis en 2018, Claire DutaretBordagaray, porte les valeurs de la pelote basque jusque dans les instances internationales.

h a b i t a n t s

s a

Histoire

Buenos Aires

La diaspora basque a imprégné la capitale argentine.

Que savons-nous réellement de l'histoire douloureuse de Donostia ? 2016 et son titre de Capitale européenne de la culture sont l'occasion de la visiter.

Urdiñarbe

Ordiarp (Urdiñarbe) pourrait apparaßtre comme une photographie sépia à jamais figée par le temps. Mais, à y regarder de plus prÚs, on y verra vibrer l'ùme de la Soule.

Traversée des Andes

MAÑUETAKO TXURRO PAREGABEAK

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le magazine

Mañueta karrikan, duela 145 urte, penintsulako txurro hoberenak egiten dira. Familiako historio bat, bostgarren belaunaldikoa.

basques d'argentine

numéro 8 - 2015 negu / Hiver

les bĂątisseurs d'une natiOn

Le diamant noir de Lokiz

Quand la Navarre prend des allures d'Alba ou de Périgord, c'est vers la sierra de Lokiz qu'il faut se rendre, pour découvrir des paysages uniques et un autre trésor.

Buenos Aires

La diaspora basque a imprégné la capitale argentine.

Donostia

Chaque année, depuis 1884, le premier samedi de février, la capitale du Gipuzkoa, rend un hommage vibrant et coloré à une partie de sa population


Mendoza

Chaque vendredi soir, l'euskal etxe est le rendez-vous incontournable de la communauté basque.

Cordoba

Urdiñarbe

Le groupe de musique Baietz revisite notre tradition au sein de l’association gerora.

Ordiarp (Urdiñarbe) pourrait apparaßtre comme une photographie sépia à jamais figée par le temps. Mais, à y regarder de plus prÚs, on y verra vibrer l'ùme de la Soule.

Traversée des Andes

Depuis 1951, Vicente Lecea et ses Transportes Los Vascos ont franchi des centaines de fois la cordillĂšre des andes.

Zure Euskal herriko aldizkaria

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82_ Fer

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Votre magazine du Pays basque

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Pasaia

Une belle et terrible histoire d'hommes et d'Océan.

Sanfermines, six heures moins le quart du matin. Quand certains occupent dĂ©jĂ  le vallado (barriĂšres) de l’encierro pour ne rien manquer du spectacle, d’autres prĂ©fĂšrent se joindre Ă  l’impressionnante file s’étirant devant la churrerĂ­a la Mañueta, laquelle ouvrira ses portes Ă  six heures prĂ©cises. La lente procession gourmande ; noctambules et frais levĂ©s s’y croisent joyeusement ; ne cessera plus jusqu’à onze heures, heure traditionnelle de fermeture du vĂ©nĂ©rable Ă©tablissement. Les GĂ©ants et Cabezudos ne s’y trompent pas lesquels, durant les fĂȘtes, lors du dĂ©filĂ© matinal quotidien, s’y arrĂȘtent. Gaiteros et porteurs marquent le pas et Elias Elizalde, de la 4e gĂ©nĂ©ration de la Mañueta, txistulari Ă©mĂ©rite, traditionnellement, leur prĂ©sente un plateau des inĂ©galables churros avec un petit verre de patxaka (liqueur navarraise de pomme parfumĂ©e Ă  l’anis). Un succulent accompagnement.

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SAVOIR-FAIRE ET PASSION

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spĂ©cial NUMÉRO 9 - 2015

numéro 10- 2015

UDABERRI / PRINTEMPS

uda / été

Pottok

Depuis 377 ans, chaque année, Hondarribia s'enflamme le 8 septembre pour une commémoration mémorielle unique, mais pas toujours unanime.

Histoire

San Fermin

Et les Basques découvrirent l'Amérique

Bien avant Colomb, des hommes venus du sud-ouest europĂ©en dĂ©couvrirent l'AmĂ©rique sans aucune volontĂ© de colonisation. C'est peut-ĂȘtre pour cela qu'on les a oubliĂ©s.

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basques d'argentine

les bĂątisseurs d'une natiOn

Amaiur

Buenos Aires

Une histoire navarraise de trahison et d'héroïsme.

La diaspora basque a imprégné la capitale argentine.

Mendoza

Chaque vendredi soir, l'euskal etxe est le rendez-vous incontournable de la communauté basque.

Cordoba

Le groupe de musique Baietz revisite notre tradition au sein de l’association gerora.

Traversée des Andes

Ortzaize

En Biscaye, la forge d’El Pobal, perpĂ©tue la mĂ©moire des ferronniers.

la ville miroir d'euskadi

Alarde

AprÚs des décennies de déclin, d'oubli et de mauvais marketing, le pottok renaßt sous l'impulsion d'éleveurs qui espÚrent bien lui redonner toute sa place dans la galaxie équestre.

Sous la tutelle rassurante de l'Haltzamendi et du Baigura, OssĂšs Ă©grĂšne ses maisons, comme son histoire, au fil du temps.

DONOsTia

Depuis 1951, Vicente Lecea et ses Transportes Los Vascos ont franchi des centaines de fois la cordillĂšre des andes.

page 1

numéro 8 - 2015

NUMÉRO 9 - 2015

negu / Hiver

UDABERRI / PRINTEMPS

Le diamant noir de Lokiz

Quand la Navarre prend des allures d'Alba ou de Périgord, c'est vers la sierra de Lokiz qu'il faut se rendre, pour découvrir des paysages uniques et un autre trésor.

Donostia

Chaque année, depuis 1884, le premier samedi de février, la capitale du Gipuzkoa, rend un hommage vibrant et coloré à une partie de sa population


Urdiñarbe

Ordiarp (Urdiñarbe) pourrait apparaßtre comme une photographie sépia à jamais figée par le temps. Mais, à y regarder de plus prÚs, on y verra vibrer l'ùme de la Soule.

Pasaia

Une belle et terrible histoire d'hommes et d'Océan.

Pottok

AprÚs des décennies de déclin, d'oubli et de mauvais marketing, le pottok renaßt sous l'impulsion d'éleveurs qui espÚrent bien lui redonner toute sa place dans la galaxie équestre.

Et les Basques découvrirent l'Amérique

Bien avant Colomb, des hommes venus du sud-ouest europĂ©en dĂ©couvrirent l'AmĂ©rique sans aucune volontĂ© de colonisation. C'est peut-ĂȘtre pour cela qu'on les a oubliĂ©s.

Amaiur

Une histoire navarraise de trahison et d'héroïsme.

Ortzaize

Sous la tutelle rassurante de l'Haltzamendi et du Baigura, OssĂšs Ă©grĂšne ses maisons, comme son histoire, au fil du temps.

Au fil des siĂšcles, la date de fĂȘtes a changĂ©, leur durĂ©e aussi, mais elles restent, depuis 1324, le rendez-vous initiatique immanquable pour les Basques.

Que savons-nous réellement de l'histoire douloureuse de Donostia ? 2016 et son titre de Capitale européenne de la culture sont l'occasion de la visiter.

Les trois Grandes

DĂ©couverte

ibilka

le magazine

S'abandonner, sans but, est une belle maniÚre de (re)découvrir Donostia.

Aizkorri, Anboto, Gorbeia, forment la colonne vertébrale montagneuse d'Hegoalde. Des montagnes chargées d'histoire. Laissez-vous embarquer pour une randonnée inoubliable.

numéro 10- 2015 uda / été

Alarde

Depuis 377 ans, chaque année, Hondarribia s'enflamme le 8 septembre pour une commémoration mémorielle unique, mais pas toujours unanime.

Gastronomie

San Fermin

Au fil des siĂšcles, la date de fĂȘtes a changĂ©, leur durĂ©e aussi, mais elles restent, depuis 1324, le rendez-vous initiatique immanquable pour les Basques.

L'une des villes les plus étoilées au monde se passionne aussi pour sa grande cuisine en minuscule.

Les trois Grandes

Aizkorri, Anboto, Gorbeia, forment la colonne vertébrale montagneuse d'Hegoalde. Des montagnes chargées d'histoire. Laissez-vous embarquer pour une randonnée inoubliable.

Bastida

Ville nouvelle, en son temps, Labastide Clairence reste un petit joyau d'urbanisme et d'architecture.

Bastida

Ville nouvelle, en son temps, Labastide Clairence reste un petit joyau d'urbanisme et d'architecture.

San Juan

La mémoire de la mer s'écrit tout prÚs d'ici.

numéro 11- 2016

NUMÉRO 12- 2016

negu / hiver

UDABERRI/ PRINTEMPS

La Mañueta ? Une incontournable sĂ©quence familiale pamplonaise qui perdure depuis 1872. SituĂ©e au 8 de l’étroite rue Mañueta, la plus cĂ©lĂšbre churrerĂ­a de la pĂ©ninsule – elle n’ouvre que durant les fĂȘtes et les dimanches d’octobre – ne brille pourtant ni par sa vitrine, il n’y a en pas, ni par un dĂ©cor particulier, seule la dĂ©signe une façade intensĂ©ment corail que barre un frustre vantail de bois s’ouvrant sur un comptoir fonctionnel. Le reste ? L’avenance, le sourire toujours, la passion pour un vieil office et un

Mascarade

Mundaka

En Soule, la mascarade est bien plus qu'une simple fĂȘte, c'est Ă  la fois la cĂ©lĂ©bration de la danse et de la langue basques, et un moment fort d'union entre les gĂ©nĂ©rations.

Le carnaval de Mundaka ne ressemble Ă  aucun autre, et c'est bien lĂ  ce qui fait tout son charme et son intĂ©rĂȘt. À dĂ©couvrir de toute urgence !

Baldorba

Almadia

Elle n'est pas la plus connue des vallĂ©e navarraise. Pourtant, avec son chapelet de villages, ses trĂ©sors romans, une faune et une flore trĂšs riches, sans parler de la prĂ©cieuse tuber melanospĂ©rum, la petite vallĂ©e mĂ©rite qu'on s'y arrĂȘte.

Aussi loin qu'ils se souviennent, les hommes de la vallĂ©e du Roncal ont vu les bois flottĂ©s pour rejoindre leur destination finale. Une tradition perdue, mais un savoir-faire sauvegardĂ©, et aussi une occasion de faire la fĂȘte.

MĂ©moire

Fort San Cristobal

Les images de télévision, en noir et blanc, datent de 1959. Les paysages ont peu changé, la vie des bergers un peu plus. Nous sommes partis à la recherche des acteurs de l'époque.

De fort, il n'a que le nom. Prison conviendrait mieux. Perché sur les hauteurs de Pampelune, il témoigne d'une période cruelle de la Navarre.

Cagots

Pastorale

Bozate est un quartier d'Arizkun à la bien triste mémoire.

À l'occasion de Donostia 2016, dĂ©couvrez l'incroyable destin de Katalina de Erauso.

Bami 12imp.indd 1

19/04/2016 19:49

PAGE 1

ibilka

le magazine

NUMÉRO 13 – 2016 UDA/ÉTÉ

Lekeitio

Le petit port de Bizkaia a surtout connu ses heures de gloire Ă  travers la pĂȘche qui fut, jusqu'au milieu du XXe siĂšcle, l'activitĂ© essentielle. Depuis, le tourisme a, peu Ă  peu, pris le dessus, sans que pour autant Lekeitio n'y perde son Ăąme.

Cesta punta

C'est la discipline la plus spectaculaire de la pelote basque. Mais elle est aussi une formidable ambassadrice du Pays basque partout dans le monde.

Dolores Redondo

Auteure de la Trilogie du Baztån, énorme succÚs d'édition, l'écrivaine donastiarra Dolores Redondo, confie à Ibilka l'origine de ses différentes sources d'inspiration.

Le géant d'Altzo

Joaquim Eleizegi Ateaga, le GĂ©ant d'Altzo, eut le triste privilĂšge d'ĂȘtre l'homme le plus grand du monde


Le XXe siĂšcle a vu la disparition, presque totale, du Kintoa. Une poignĂ©e d’éleveurs de la vallĂ©e des Aldudes a entrepris le sauvetage de la race. Avec succĂšs !

h i s t o i r ,

s e s

b a s q u e .

savoir-faire unique pour une pĂątisserie simple mais, ici au goĂ»t incomparable. Elias, 68 ans, expert-comptable de son Ă©tat, dans un français impeccable a bien SEPT ÉTAPES voulu nous confier un secret qui n’existe pas. « Une affaire de famille dont les membres pratiquent tous COUPS DE CƒUR d’autres mĂ©tiers, et de passion surtout. Moi-mĂȘme de la 4e gĂ©nĂ©ration avec mes enfants Elias, 41 ans, et Oihana, 37 ans, de la 5e gĂ©nĂ©ration, nous travaillons ensemble mais il y a aussi Mikel, Renata, Juan, Nicolas, Itsasoa, les neveux et les niĂšces. » Car enfin, le churro ce Aramaio n’est jamais que de la Dans isolement, farine, de l’eau, du sel et de son l’huile. Mais Ă  la estd’olive un petitvierge Mañueta, la farine de blĂ©laetvallĂ©e l’huile paradis naturel. : « nous sont rigoureusement sĂ©lectionnĂ©es ouvrons deux samedis avant les Sanfermines Vitoria-Gasteiz pour les tester », avait expliquĂ© Elias. Quant Ă  la a fait de la cuisson, elle est unique, La et capitale pour en saisir toute qualitĂ©dans de lales vie entrailles de ses la subtilitĂ©, il faut descendre habitants signature. brĂ»lantes de la Mañueta, espacesa crĂ©pusculaire lĂ©chĂ© par les flammes, Ă  mi-chemin entre fonTreviño derie et athanor d’alchimiste. La confection des La petite enclave aimerait churros relĂšve d’un incroyable ballet, d’une gesbien devenir la huitiĂšme tuelle Ă  la prĂ©cision chirurgicale. Dans les chaudrons, les mĂȘmes depuis cuadrilla 145 ans,d’Álava. saturĂ©s d’huile bouillante chauffĂ©e exclusivement au bois de hĂȘtre qui leur donnera ce fumetGorbeia unique, les façonniers, Le plus vaste parc Ă  l’aide d’une Ă©norme seringue et par de larges naturel d’Euskadi gestes en cercles concentriques, y projettent la estse untransmue endroit magique. pĂąte qui, instantanĂ©ment, en goĂ»teuses roscas, ces immenses spirales d’or aussiToloño tĂŽt rĂ©cupĂ©rĂ©es Ă  l’aide d’une longue pince. Une BarriĂšre climatique, fois dĂ©coupĂ©es, elles Ă©quivaudront exactement sierra sĂ©pare Ă  douze churros et demi.la« petite Les churros sont prĂ©mondes. parĂ©s au fur et Ă  mesure deux des commandes, ce qui explique les files d’attente », confiera Elias. Valdejero La famille Elizalde ne consacre que peu de temps Terre confi ns un verre aux Sanfermines. La corrida tousdeles jours, oĂč l’Èbre annonce, que l’on s’accorde aprĂšs les taureaux, guĂšre plus. Une nouvelle mĂątinĂ©e degĂ©ographiquement, labeur va vite dĂ©boula fila n d’Euskal Herri. foi ler comme se profile dĂ©jĂ  6e gĂ©nĂ©ration, d’Elias : « Mes petits enfants raffolent des churRioja alavesa ros, un signe non ? » Des bodegas, Ɠuvres d’art, et des vins nectars. MOTS CLÉS HITZ GAKOAK

Spécial Álava

PĂąte : ore Chaudron : galdara HĂȘtre : pago Frire : frijit

L'une des villes les plus étoilées au monde se passionne aussi pour sa grande cuisine en minuscule.

Bastida

Ville nouvelle, en son temps, Labastide Clairence reste un petit joyau d'urbanisme et d'architecture.

Depuis 1951, Vicente Lecea et ses Transportes Los Vascos ont franchi des centaines de fois la cordillĂšre des andes.

San Juan

La mémoire de la mer s'écrit tout prÚs d'ici.

ibilka

ibilka

Votre magazine du Pays basque

le magazine

le magazine

ibilka

Gastronomie

Aizkorri, Anboto, Gorbeia, forment la colonne vertébrale montagneuse d'Hegoalde. Des montagnes chargées d'histoire. Laissez-vous embarquer pour une randonnée inoubliable.

Zure Euskal herriko aldizkaria

LES INÉGALABLES CHURROS

ibilka

S'abandonner, sans but, est une belle maniÚre de (re)découvrir Donostia.

San Fermin

Au fil des siĂšcles, la date de fĂȘtes a changĂ©, leur durĂ©e aussi, mais elles restent, depuis 1324, le rendez-vous initiatique immanquable pour les Basques.

page 1

Depuis 145 ans, rue Mañueta, on confectionne les meilleurs churros de la Péninsule. Une histoire de famille. Aujourd'hui la 5e génération.

En Soule, le gouffre d’Aphanize est l’un des plus profonds d’Europe.

P a y s

Une belle et terrible histoire d'hommes et d'Océan.

DE LA MAÑUETA

74 _ Aphanize

Ortzaize

Sous la tutelle rassurante de l'Haltzamendi et du Baigura, OssĂšs Ă©grĂšne ses maisons, comme son histoire, au fil du temps.

Pasaia

page 1

ibilka

Votre magazine du Pays basque

Une histoire navarraise de trahison et d'héroïsme.

Alarde

Depuis 377 ans, chaque année, Hondarribia s'enflamme le 8 septembre pour une commémoration mémorielle unique, mais pas toujours unanime.

Les trois Grandes

Traversée des Andes

Amaiur

DĂ©couverte

numéro 10- 2015

ibilka le magazine -Donastia

ibilka le magazine - argentine

ibilka le magazine - argentine

Zure Euskal herriko aldizkaria

Bien avant Colomb, des hommes venus du sud-ouest europĂ©en dĂ©couvrirent l'AmĂ©rique sans aucune volontĂ© de colonisation. C'est peut-ĂȘtre pour cela qu'on les a oubliĂ©s.

le magazine

uda / été

Le groupe de musique Baietz revisite notre tradition au sein de l’association gerora.

Et les Basques découvrirent l'Amérique

Donostia

Cordoba

Argitxu Camus Etxecopar explique comment la diaspora se renouvelle, change et Ă©volue.

l e

ibilka

Cordoba

Pottok

AprÚs des décennies de déclin, d'oubli et de mauvais marketing, le pottok renaßt sous l'impulsion d'éleveurs qui espÚrent bien lui redonner toute sa place dans la galaxie équestre.

Chaque année, depuis 1884, le premier samedi de février, la capitale du Gipuzkoa, rend un hommage vibrant et coloré à une partie de sa population


Le groupe de musique Baietz revisite notre tradition au sein de l’association gerora.

72 _ Diaspora

NUMÉRO 9 - 2015 UDABERRI / PRINTEMPS

Le diamant noir de Lokiz

Mendoza

Joseba nous entraßne dans un bien délicieux périple au-dessus de la sierra Salvada et des chutes du Nervion.

s o n

Chaque vendredi soir, l'euskal etxe est le rendez-vous incontournable de la communauté basque.

le magazine

numéro 8 - 2015 negu / Hiver

Quand la Navarre prend des allures d'Alba ou de Périgord, c'est vers la sierra de Lokiz qu'il faut se rendre, pour découvrir des paysages uniques et un autre trésor.

Chaque vendredi soir, l'euskal etxe est le rendez-vous incontournable de la communauté basque.

62 _ MontgolfiĂšres

i m p r Ăš g n e n t

Buenos Aires

ibilka

le magazine

d'argentine

Depuis 1951, Vicente Lecea et ses Transportes Los Vascos ont franchi des centaines de fois la cordillĂšre des andes.

c u l t u r e ,

la ville miroir d'euskadi

basques

les bĂątisseurs d'une natiOn

90_ Porc basque

52 _ Frontenis

DONOsTia

les bĂątisseurs d'une natiOn

le magazine

PAMPELUNE AUX

BILBAO

DEUX VISAGES

ibilka

le magazine

numéro 8 - 2015 negu / Hiver

Le diamant noir de Lokiz

Quand la Navarre prend des allures d'Alba ou de Périgord, c'est vers la sierra de Lokiz qu'il faut se rendre, pour découvrir des paysages uniques et un autre trésor.

Donostia

Chaque année, depuis 1884, le premier samedi de février, la capitale du Gipuzkoa, rend un hommage vibrant et coloré à une partie de sa population


Urdiñarbe

Ordiarp (Urdiñarbe) pourrait apparaßtre comme une photographie sépia à jamais figée par le temps. Mais, à y regarder de plus prÚs, on y verra vibrer l'ùme de la Soule.

Pasaia

Une belle et terrible histoire d'hommes et d'Océan.

PAGE 1

ibilka

le magazine

NUMÉRO 9 - 2015 UDABERRI / PRINTEMPS

Pottok

AprÚs des décennies de déclin, d'oubli et de mauvais marketing, le pottok renaßt sous l'impulsion d'éleveurs qui espÚrent bien lui redonner toute sa place dans la galaxie équestre.

Et les Basques découvrirent l'Amérique

Bien avant Colomb, des hommes venus du sud-ouest europĂ©en dĂ©couvrirent l'AmĂ©rique sans aucune volontĂ© de colonisation. C'est peut-ĂȘtre pour cela qu'on les a oubliĂ©s.

Amaiur

Une histoire navarraise de trahison et d'héroïsme.

Ortzaize

Sous la tutelle rassurante de l'Haltzamendi et du Baigura, OssĂšs Ă©grĂšne ses maisons, comme son histoire, au fil du temps.

PAGE 1

ibilka

le magazine

ibilka

le magazine

ibilka

le magazine

ibilka

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numéro 11- 2016

NUMÉRO 12- 2016

NUMÉRO 13 – 2016

NUMÉRO 14 – 2017

negu / hiver

UDABERRI/ PRINTEMPS

UDA/ÉTÉ

NegU/hiveR

Mascarade

Mundaka

En Soule, la mascarade est bien plus qu'une simple fĂȘte, c'est Ă  la fois la cĂ©lĂ©bration de la danse et de la langue basques, et un moment fort d'union entre les gĂ©nĂ©rations.

Le carnaval de Mundaka ne ressemble Ă  aucun autre, et c'est bien lĂ  ce qui fait tout son charme et son intĂ©rĂȘt. À dĂ©couvrir de toute urgence !

Baldorba

Almadia

Elle n'est pas la plus connue des vallĂ©e navarraise. Pourtant, avec son chapelet de villages, ses trĂ©sors romans, une faune et une flore trĂšs riches, sans parler de la prĂ©cieuse tuber melanospĂ©rum, la petite vallĂ©e mĂ©rite qu'on s'y arrĂȘte.

Aussi loin qu'ils se souviennent, les hommes de la vallĂ©e du Roncal ont vu les bois flottĂ©s pour rejoindre leur destination finale. Une tradition perdue, mais un savoir-faire sauvegardĂ©, et aussi une occasion de faire la fĂȘte.

MĂ©moire

Fort San Cristobal

Les images de télévision, en noir et blanc, datent de 1959. Les paysages ont peu changé, la vie des bergers un peu plus. Nous sommes partis à la recherche des acteurs de l'époque.

De fort, il n'a que le nom. Prison conviendrait mieux. Perché sur les hauteurs de Pampelune, il témoigne d'une période cruelle de la Navarre.

Cagots

Pastorale

Bozate est un quartier d'Arizkun à la bien triste mémoire.

À l'occasion de Donostia 2016, dĂ©couvrez l'incroyable destin de Katalina de Erauso.

Bami 12imp.indd 1

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le magazine

ibilka

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NUMÉRO 16 - 2017

NUMÉRO 17 - 2018 NEGU

Zumaia

Lesaka

En Navarre, Lesaka vaut vraiment le détour pour découvrir ses canaux et les secrets qu'elle recÚle. Nous l'avons fait en compagnie de Juan Carlos Pikabea Zubiri, l'artiste peintre originaire de la ville.

Tour de France

Il y a 58 ans, le 3 juillet 1959, Marcel Quéheille l'enfant de Sauguis, prend le départ de l'étape qui mÚne les coureurs de Bordeaux jusqu'à Bayonne, bien convaincu que ce jour-là sera son jour de gloire. Il se souvient


DrĂŽle d'endroit

Il n'a de chĂąteau que le nom, on ne le distingue qu'au dernier moment, Latsaga reste une Ă©nigme.

Cesta punta

C'est la discipline la plus spectaculaire de la pelote basque. Mais elle est aussi une formidable ambassadrice du Pays basque partout dans le monde.

Dolores Redondo

Auteure de la Trilogie du Baztån, énorme succÚs d'édition, l'écrivaine donastiarra Dolores Redondo, confie à Ibilka l'origine de ses différentes sources d'inspiration.

Le géant d'Altzo

Joaquim Eleizegi Ateaga, le GĂ©ant d'Altzo, eut le triste privilĂšge d'ĂȘtre l'homme le plus grand du monde


Barcus

Aux confins d'Euskal Herri, ce petit village de moins de 700 ùmes occupe une place particuliÚre dans l'imaginaire basque. Il est un peu le Conservatoire de l'identité souletine

L'Arboleda

Les stigmates de la nature, dans cette banlieue de Bilbo, témoignent des tortures auxquelles la terre fut soumise pendant des siÚcles pour l'extraction de minerai. Matéo, ancien mineur, nous raconte. Il y a 80 ans, le 26 avril 1936, la Légion Condor bombardait Guernika. George L. Steer, reporter de guerre anglais, arriva le premier sur les lieux.

Pont de Biscaye

Il relie Portugalete à Getxo et il fut le premier pont transbordeur construit au monde. Un endroit unique, comme d'autre au Pays basque que nous vous ferons découvrir.

Mauléon

Davantage qu'un quartier de Mauléon-Licharre, la Haute-Ville possÚde sa mémoire propre. Certains s'en souviennent encore et racontent.

Roncevaux

Le lieu oĂč se dĂ©roula la cĂ©lĂšbre bataille du 15 aoĂ»t 778 fait dĂ©bat au sein de la communautĂ© des historiens. Un archĂ©ologue amateur tente d'apporter ses piĂšces au dĂ©bat.

Vues du ciel

S'imaginer, un instant, dans la peau du GypaĂšte et dĂ©couvrir le Pays basque Ă  travers son Ɠil. C'est ce que nous offre Eric SoulĂ© de Lafont, aviateur et photographe.

Pionnier

A jamais attaché au Vignemale, Henry Russel a également parcouru le Pays basque et notamment La Rhune, avant de s'éteindre à Biarritz en 1909.

ibilka

le magazine

ibilka

le magazine

NUMÉRO 18 – 2018

NUMÉRO 19– 2018

UDABERRI/PRINTEMPS

UDA- ÉTÉ

Aralar

PartagĂ©e entre la Navarre et le Gipuzkoa, la sierra d'Aralar, qui culmine Ă  1 431 mĂštres d'altitude, tient une place beaucoup plus grande dans le cƓur des mendizale que cette faible altitude pourrait le laisser supposer. Elle est un peu ce que la Sainte-Victoire Ă©tait pour CĂ©zanne, une parure dans un Ă©crin, et davantage encore


Makila

Chacun ici connaĂźt le makila, et beaucoup en possĂšde un, mais savezvous que ce bĂąton souvent symbole d'honneur et de reconnaissance sociale Ă©tait aussi une redoutable arme. Certains font aujourd'hui revivre la tradition Ă  travers des combats extrĂȘmement codifiĂ©s et dont la violence fait de cet escrime du pauvre une sorte d'art martial basque.

Delika

La cascade est aussi belle et impressionante que le

Spécial Pampelune

Itsas Begia

L’OcĂ©an est au cƓur de l’histoire du Pays basque. Marin, pĂȘcheur, corsaire, aventurier des mers, le Basque fut un peu tout cela au fil des siĂšcles. L’association Itsas Begia rend hommage Ă  cette mĂ©moire des mers.

L’Hîpital Saint-Blaise

Halte trÚs courue sur le chemin du piémont, la petite église souletine reste un témoignage important des relations transpyrénéennes.

Mendizale

Mendizaletasun exprime en euskara la passion des montagnes. C’est bien d’une histoire d’amour dont il s’agit, et qui de plus pertinent qu’un mendizale revendiquĂ© pour la conter ?

Champion du monde

Certains hommes ont des destins peu communs. Paulino Uzcudun est de ceux-lĂ .

LA VILLE FUTUR

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Taxi

S’abandonner au hasard, pour plonger dans l’intimitĂ© de Pampelune et de ses habitants.

le magazine

Qui, mieux qu’un chauffeur de taxi, peut faire dĂ©couvrir une ville ?

numéro 10- 2015 uda / été

Alarde

Depuis 377 ans, chaque année, Hondarribia s'enflamme le 8 septembre pour une commémoration mémorielle unique, mais pas toujours unanime.

Musées

San Fermin

Au fil des siĂšcles, la date de fĂȘtes a changĂ©, leur durĂ©e aussi, mais elles restent, depuis 1324, le rendez-vous initiatique immanquable pour les Basques.

Txantrea

Du Guggenheim et ses ailes de titane au MusĂ©e de Bellas Artes, Bilbao s’expose.

Les trois Grandes

Aizkorri, Anboto, Gorbeia, forment la colonne vertébrale montagneuse d'Hegoalde. Des montagnes chargées d'histoire. Laissez-vous embarquer pour une randonnée inoubliable.

Ce n’est pas le plus beau quartier, ni le plus branchĂ©, mais il incarne une aventure collective unique.

Bastida

Ville nouvelle, en son temps, Labastide Clairence reste un petit joyau d'urbanisme et d'architecture.

Circuits urbains

De Zaspi Kale à Zorrotzaure, en passant par la Ría, Bilbao est une ville qui se découvre en marchant.

Ville capitale

ibilka

Se plonger dans l’histoire de Pampelune, c’est parcourir celle du royaume de Navarre, de ses conquĂȘtes et de ses pertes


le magazine

NUMÉRO 15 – 2017 UdabeRRi/pRiNteMps

Tudela

La ville navarraise aux trois cultures reste un modÚle de civilisation que l'on découvre en s'abandonnant dans le dédale de ses petites rues parcourues en compagnie d'un journaliste du Diario de Navarra.

Foot et musique

Bois

Impossible d’ignorer l’Athletic, le plus ancien club de foot de la pĂ©ninsule, ni les Bilbainadas, des chansons typiquement locales.

Au Pays basque, le bois occupe une place Ă  part, comme une identitĂ©, de la forĂȘt et sa mythologie, Ă  l'espace domestique avec ses meubles, qu'ils soient traditionnels ou contemporains.

Guernika

19/04/2016 19:49

UDA/ÉTÉ

Au-delĂ  du charmant port de pĂȘche, c'est l'ensemble de cette partie du littoral du Gipuzkoa qui mĂ©rite l'attention. Il invite Ă  un voyage de plus de 60 millions d'annĂ©es.

Lekeitio

Le petit port de Bizkaia a surtout connu ses heures de gloire Ă  travers la pĂȘche qui fut, jusqu'au milieu du XXe siĂšcle, l'activitĂ© essentielle. Depuis, le tourisme a, peu Ă  peu, pris le dessus, sans que pour autant Lekeitio n'y perde son Ăąme.

Errance

Surf

L’envers du foulard

Face à la beauté et à la fureur de l'Océan on pourrait penser que le surf et le Pays basque sont intimement liés depuis la profondeur des temps. Pourtant, sur la CÎte basque, il y a seulement 60 ans qu'il est apparu.

Diaspora

L'écrivain américain Craig Johnson nous parle des Basques du Wyoming.

Sait-on vraiment ce que les Sanfermines reprĂ©sentent pour les Pamploneses, comment ils les vivent ? PlongĂ©e dans l’envers du dĂ©cor.

Rencontres

Des peñas aux célÚbres churros, en passant par les mythiques xahako Z.Z.Z, rencontres.

FĂȘtes ibilka le magazine - BILBAO - NUMÉRO HORS SÉRIE - UDAZKENA / AUTOMNE 2018

42 _ Pays Quint

ibilka

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ibilka le magazine - PAMPELUNE - NUMÉRO HORS SÉRIE - UDAZKENA / AUTOMNE 2017

Coulant sur quelque 180 kilomĂštres, depuis le barrage d’Itoiz, le Canal de Navarre ravit autant les agriculteurs qu’il inquiĂšte les dĂ©fenseurs de l’environnement..

ibilka

Plongée dans le monde des travaux subaquatiques.

ibilka le magazine - ÁLAVA - NUMÉRO HORS SÉRIE - UDAZKENA / AUTOMNE 2016

30 _ Canal de Navarre

54 _ Ibaia

ibilka le magazine - argentine

Le plus petit condominium du monde, nichĂ© dans la Bidasoa est, peut-ĂȘtre, par son statut, l’ancĂȘtre de l’Union europĂ©enne.

spécial

d'argentine

Mendoza

ibilka le magazine -Donastia

26 _ Îles des Faisans

basques

La diaspora basque a imprégné la capitale argentine.

ibilka le magazine - argentine

Certainement l’ancĂȘtre de la race manex, la sasi ardia entame un reconquĂȘte de son territoire sous l’impulsion d’une quinzaine d’éleveurs.

l a n g u e ,

le magazine

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La langue basque demeure, encore aujourd’hui, un mystùre pour les linguistes.

S a

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Votre magazine du Pays basque

Aste Nagusia, c’est la Grande Semaine des fĂȘtes, neuf jours Ă  ne manquer sous aucun prĂ©texte.

Spécial Bilbao


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Zure Euskal herriko aldizkaria Votre magazine du Pays basque

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numéro 8 - 2015 negu / Hiver

Le diamant noir de Lokiz

Donostia

Quand la Navarre prend des allures d'Alba ou de Périgord, c'est vers la sierra de Lokiz qu'il faut se rendre, pour découvrir des paysages uniques et un autre trésor. Chaque année, depuis 1884, le premier samedi de février, la capitale du Gipuzkoa, rend un hommage vibrant et coloré à une partie de sa population


Urdiñarbe

Ordiarp (Urdiñarbe) pourrait apparaßtre comme une photographie sépia à jamais figée par le temps. Mais, à y regarder de plus prÚs, on y verra vibrer l'ùme de la Soule.

Pasaia

Une belle et terrible histoire d'hommes et d'Océan.

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Singulier Pays basque

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le magazine

NUMÉRO 9 - 2015

numéro 10- 2015

numéro 11- 2016

NUMÉRO 12- 2016

UDABERRI / PRINTEMPS

uda / été

negu / hiver

UDABERRI/ PRINTEMPS

Pottok

Alarde

Mundaka

Mascarade

Baldorba

Almadia

Et les Basques découvrirent l'Amérique

Au fil des siĂšcles, la date de fĂȘtes a changĂ©, leur durĂ©e aussi, mais elles restent, depuis 1324, le rendez-vous initiatique immanquable pour les Basques.

AprÚs des décennies de déclin, d'oubli et de mauvais marketing, le pottok renaßt sous l'impulsion d'éleveurs qui espÚrent bien lui redonner toute sa place dans la galaxie équestre.

Bien avant Colomb, des hommes venus du sud-ouest europĂ©en dĂ©couvrirent l'AmĂ©rique sans aucune volontĂ© de colonisation. C'est peut-ĂȘtre pour cela qu'on les a oubliĂ©s.

Amaiur

Une histoire navarraise de trahison et d'héroïsme.

Ortzaize

Sous la tutelle rassurante de l'Haltzamendi et du Baigura, OssĂšs Ă©grĂšne ses maisons, comme son histoire, au fil du temps.

Depuis 377 ans, chaque année, Hondarribia s'enflamme le 8 septembre pour une commémoration mémorielle unique, mais pas toujours unanime.

San Fermin

Les trois Grandes

Aizkorri, Anboto, Gorbeia, forment la colonne vertébrale montagneuse d'Hegoalde. Des montagnes chargées d'histoire. Laissez-vous embarquer pour une randonnée inoubliable.

Bastida

Ville nouvelle, en son temps, Labastide Clairence reste un petit joyau d'urbanisme et d'architecture.

En Soule, la mascarade est bien plus qu'une simple fĂȘte, c'est Ă  la fois la cĂ©lĂ©bration de la danse et de la langue basques, et un moment fort d'union entre les gĂ©nĂ©rations.

Le carnaval de Mundaka ne ressemble Ă  aucun autre, et c'est bien lĂ  ce qui fait tout son charme et son intĂ©rĂȘt. À dĂ©couvrir de toute urgence ! Elle n'est pas la plus connue des vallĂ©e navarraise. Pourtant, avec son chapelet de villages, ses trĂ©sors romans, une faune et une flore trĂšs riches, sans parler de la prĂ©cieuse tuber melanospĂ©rum, la petite vallĂ©e mĂ©rite qu'on s'y arrĂȘte.

Aussi loin qu'ils se souviennent, les hommes de la vallĂ©e du Roncal ont vu les bois flottĂ©s pour rejoindre leur destination finale. Une tradition perdue, mais un savoir-faire sauvegardĂ©, et aussi une occasion de faire la fĂȘte.

MĂ©moire

Fort San Cristobal

Les images de télévision, en noir et blanc, datent de 1959. Les paysages ont peu changé, la vie des bergers un peu plus. Nous sommes partis à la recherche des acteurs de l'époque.

De fort, il n'a que le nom. Prison conviendrait mieux. Perché sur les hauteurs de Pampelune, il témoigne d'une période cruelle de la Navarre.

Bozate est un quartier d'Arizkun à la bien triste mémoire.

À l'occasion de Donostia 2016, dĂ©couvrez l'incroyable destin de Katalina de Erauso.

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NUMÉRO 13 – 2016

NUMÉRO 14 – 2017

NUMÉRO 15 – 2017

NUMÉRO 16 - 2017

NUMÉRO 17 - 2018

UDA/ÉTÉ

NegU/hiveR

UdabeRRi/pRiNteMps

UDA/ÉTÉ

NEGU

Lekeitio

Barcus

Tudela

Zumaia

Mauléon

Euskara

Histoire d’une des plus anciennes langues d’Europe, et peut-ĂȘtre des plus mystĂ©rieuses


Sasi Ardia, Kintoa

Brebis Sasi ardi, Kintoa, les races locales font de la résistance.

Balbutiements de l’histoire

19/04/2016 19:49

Au Pays Quint, ou dans la Bidassoa, l’Histoire s’offre, ici, quelques balbutiements


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NEGU/HIVER

Cagots

Pastorale

Bami 12imp.indd 1

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HORS SÉRIE 2019

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NUMÉRO 18 – 2018 UDABERRI/PRINTEMPS

Cesta punta

C'est la discipline la plus spectaculaire de la pelote basque. Mais elle est aussi une formidable ambassadrice du Pays basque partout dans le monde.

Dolores Redondo

Auteure de la Trilogie du Baztån, énorme succÚs d'édition, l'écrivaine donastiarra Dolores Redondo, confie à Ibilka l'origine de ses différentes sources d'inspiration.

Le géant d'Altzo

Joaquim Eleizegi Ateaga, le GĂ©ant d'Altzo, eut le triste privilĂšge d'ĂȘtre l'homme le plus grand du monde


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Aux confins d'Euskal Herri, ce petit village de moins de 700 ùmes occupe une place particuliÚre dans l'imaginaire basque. Il est un peu le Conservatoire de l'identité souletine

L'Arboleda

Les stigmates de la nature, dans cette banlieue de Bilbo, témoignent des tortures auxquelles la terre fut soumise pendant des siÚcles pour l'extraction de minerai. Matéo, ancien mineur, nous raconte.

Guernika

Il y a 80 ans, le 26 avril 1936, la LĂ©gion Condor bombardait Guernika. George L. Steer, reporter de guerre anglais, arriva le premier sur les lieux.

Pont de Biscaye

Il relie Portugalete à Getxo et il fut le premier pont transbordeur construit au monde. Un endroit unique, comme d'autre au Pays basque que nous vous ferons découvrir.

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NUMÉRO 19– 2018

NUMÉRO 20-2018

UDA- ÉTÉ

NEGU/HIVER

Itsas Begia

L’OcĂ©an est au cƓur de l’histoire du Pays basque. Marin, pĂȘcheur, corsaire, aventurier des mers, le Basque fut un peu tout cela au fil des siĂšcles. L’association Itsas Begia rend hommage Ă  cette mĂ©moire des mers.

L’Hîpital Saint-Blaise

Halte trÚs courue sur le chemin du piémont, la petite église souletine reste un témoignage important des relations transpyrénéennes.

Mendizale

Mendizaletasun exprime en euskara la passion des montagnes. C’est bien d’une histoire d’amour dont il s’agit, et qui de plus pertinent qu’un mendizale revendiquĂ© pour la conter ?

Champion du monde

Certains hommes ont des destins peu communs. Paulino Uzcudun est de ceux-lĂ .

La ville navarraise aux trois cultures reste un modÚle de civilisation que l'on découvre en s'abandonnant dans le dédale de ses petites rues parcourues en compagnie d'un journaliste du Diario de Navarra.

Bois

Au Pays basque, le bois occupe une place Ă  part, comme une identitĂ©, de la forĂȘt et sa mythologie, Ă  l'espace domestique avec ses meubles, qu'ils soient traditionnels ou contemporains.

Surf

Face à la beauté et à la fureur de l'Océan on pourrait penser que le surf et le Pays basque sont intimement liés depuis la profondeur des temps. Pourtant, sur la CÎte basque, il y a seulement 60 ans qu'il est apparu.

Diaspora

L'écrivain américain Craig Johnson nous parle des Basques du Wyoming.

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PĂȘcheurs de sable

C'Ă©tait un temps oĂč pour vivre, des hommes n'hĂ©sitaient pas Ă  rester, de trĂšs longues heures, immergĂ©s jusqu'Ă  la taille, pour extraire le sable des riviĂšres.

La ceinture de fer

Soucieux de rĂ©habiliter la mĂ©moire historique, Ă  travers une reconstitution fidĂšle, ils ne laissent rien au hasard, bouton de guĂȘtres, uniformes, armes
 Le photographe Jorge Moreno est devenu le spĂ©cialiste de ces reconstitutions et ses photos relĂšvent d'un hyper rĂ©alisme trĂšs troublant.

Lesaka

En Navarre, Lesaka vaut vraiment le détour pour découvrir ses canaux et les secrets qu'elle recÚle. Nous l'avons fait en compagnie de Juan Carlos Pikabea Zubiri, l'artiste peintre originaire de la ville.

Tour de France

Il y a 58 ans, le 3 juillet 1959, Marcel Quéheille l'enfant de Sauguis, prend le départ de l'étape qui mÚne les coureurs de Bordeaux jusqu'à Bayonne, bien convaincu que ce jour-là sera son jour de gloire. Il se souvient


DrĂŽle d'endroit

Il n'a de chĂąteau que le nom, on ne le distingue qu'au dernier moment, Latsaga reste une Ă©nigme.

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NUMÉRO 21- 2019

NUMÉRO 22- 2019

UDABERRI / PRINTEMPS

UDAZKEN/AUTOMNE

Ustaritz masquée Le carnaval d'Ustaritz ne transige pas avec la date : c'est à Mardi Gras que musiciens, danseurs, kaskarot, zirtzil, et autres acteurs incontournables se retrouvent dans les rues.

Au-delĂ  du charmant port de pĂȘche, c'est l'ensemble de cette partie du littoral du Gipuzkoa qui mĂ©rite l'attention. Il invite Ă  un voyage de plus de 60 millions d'annĂ©es.

Malerreka et ses sortilĂšges

C'est une contrĂ©e navarraise qui abrite treize villages. VoilĂ  pour la gĂ©ographie. Mais le plus intĂ©ressant est ailleurs dans l'histoire, voire la fantasmagorie. À dĂ©couvrir sans hĂ©siter


Les moulins du Temps

On passe souvent à cÎté sans les voir ; c'est regrettable parce que les moulins ne font pas que brasser du vent ou de l'eau, ils racontent, à qui sait prendre le temps de les écouter une histoire de l'Humanité.

Corsaire des temps modernes Moins connu que ses illustres ancĂȘtres de la flibuste, Lezo Urreiztieta, peut tout de mĂȘme ĂȘtre qualifiĂ© de corsaire des temps modernes. Il incarne les rĂȘves les plus fous d'Euskadi.

Le Monde du silence

Vous avez envie de découvrir les profondeurs du Golfe de Gascogne en compagnie des plongeurs de l'Union Sportive de Biarritz ? Alors n'hésitez pas ! Entre épaves et espÚces plus étonnantes les unes que les autres, nous vous invitons à un merveilleux voyage dans le monde du silence.

Isards et cerfs

Parfois, l'automne est davantage un Ă©tat d'Ăąme qu'une saison. C'est en compagnie des gardes forestiers que nous vous convions Ă  la rencontre de la faune sauvage de nos forĂȘts et massifs.

L'indésirable loup

La sierra de Gibixoko Ă©tait considĂ©rĂ©e comme le repĂšre des loups. De bien cruelles pratiques s'y sont dĂ©veloppĂ©es – dont les fosses aux loups – pour se dĂ©barrasser de l'animal.

Davantage qu'un quartier de Mauléon-Licharre, la Haute-Ville possÚde sa mémoire propre. Certains s'en souviennent encore et racontent.

Roncevaux

Le lieu oĂč se dĂ©roula la cĂ©lĂšbre bataille du 15 aoĂ»t 778 fait dĂ©bat au sein de la communautĂ© des historiens. Un archĂ©ologue amateur tente d'apporter ses piĂšces au dĂ©bat.

Vues du ciel

S'imaginer, un instant, dans la peau du GypaĂšte et dĂ©couvrir le Pays basque Ă  travers son Ɠil. C'est ce que nous offre Eric SoulĂ© de Lafont, aviateur et photographe.

Pionnier

A jamais attaché au Vignemale, Henry Russel a également parcouru le Pays basque et notamment La Rhune, avant de s'éteindre à Biarritz en 1909.

Au centre de la terre

Aralar

PartagĂ©e entre la Navarre et le Gipuzkoa, la sierra d'Aralar, qui culmine Ă  1 431 mĂštres d'altitude, tient une place beaucoup plus grande dans le cƓur des mendizale que cette faible altitude pourrait le laisser supposer. Elle est un peu ce que la Sainte-Victoire Ă©tait pour CĂ©zanne, une parure dans un Ă©crin, et davantage encore


Makila

Chacun ici connaĂźt le makila, et beaucoup en possĂšde un, mais savezvous que ce bĂąton souvent symbole d'honneur et de reconnaissance sociale Ă©tait aussi une redoutable arme. Certains font aujourd'hui revivre la tradition Ă  travers des combats extrĂȘmement codifiĂ©s et dont la violence fait de cet escrime du pauvre une sorte d'art martial basque.

Le gouffre d’Aphanize, propose un vertigineux voyage dans les profondeurs de la terre.

Delika

La cascade est aussi belle et impressionante que le

ibilka le magazine - SINGULIER PAYS-BASQUE - NUMÉRO HORS SÉRIE - NEGU/HIVER 2019

Le petit port de Bizkaia a surtout connu ses heures de gloire Ă  travers la pĂȘche qui fut, jusqu'au milieu du XXe siĂšcle, l'activitĂ© essentielle. Depuis, le tourisme a, peu Ă  peu, pris le dessus, sans que pour autant Lekeitio n'y perde son Ăąme.

Canal de Navarre

Une coulée verte, dans un lit de béton de prÚs de 180 kilomÚtres, qui traverse la Navarre.


Singularités

SociĂ©tĂ© Ă©ditrice : BAMI Communication Rond-point de Maignon, Avenue du 8 mai 1945 BP 41 - 64183 Bayonne bami-communication@bami.fr Directeur de la publication : Jean-Paul InchauspĂ© Coordination : Jean-Paul Bobin bobinjeanpaul@gmail.com RĂ©daction : Txomin Laxalt, Santiago Yaniz Aramendia, Jean-Paul Bobin Direction artistique : Sandrine Lucas Fabrication : Patrick Delprat Iru Errege Le Forum 64100 Bayonne N° ISSN 2267-6864 Traduction : La traduction des articles de Santiago Yaniz Aramendia (pages : 30-41, 62-71 et 82-89) a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par Chelo de Bastida. CrĂ©dit photographique : DR : p.15, p.28, p.98 ; Paul de Bie : p.66 ; P.olo Garat : p. 67-68,72-73 ; Éric Kammenthaler : p.70 ; JĂ©rĂŽme Tainguy : 70 bas ; Bernard MaziĂšre : p. 78-79. Photo couverture : Santiago Yaniz Aramendia

e dictionnaire nous apprend que le terme singulier signifie « qui est propre Ă  chacun, qui indique une singularitĂ©. » Et parmi les synonymes, il propose insolite, Ă  savoir « qui provoque l'Ă©tonnement. » Tout cela nous convient parfaitement pour vous prĂ©senter ce nouveau numĂ©ro hors-sĂ©rie d'IBILKA que nous avons intitulĂ© Singulier Pays basque, et Ă  travers lequel nous avons choisi de vous proposer quelques-unes des particularitĂ©s qui contribuent Ă  l'originalitĂ© de notre Pays basque. De tous nos marqueurs identitaires, l’euskara est certainement le plus Ă©vident et le plus lĂ©gitime. Longtemps, trop longtemps mise Ă  l’écart, la langue basque est aujourd’hui bien vivante, via notamment les iskatolak et le batua, mieux, elle est devenue le viatique indispensable de Bilbao Ă  MaulĂ©on, de Bayonne Ă  Vitoria-Gasteiz. Elle fait partie de notre ADN. À travers ce numĂ©ro nous avons souhaitĂ© nous arrĂȘter sur certaines des singularitĂ©s du Pays basque, qu’elles soient liĂ©es Ă  notre identitĂ©, notre culture oĂč aux alĂ©as de la gĂ©ographie et de l’histoire. Ainsi, au fil des pages vous dĂ©couvrirez que vous ĂȘtes, peut-ĂȘtre, passĂ©s souvent prĂšs du plus petit condominium du monde sans le savoir, ou bien prĂšs de l'un des plus profonds gouffres d'Europe ou encore que les Ă©leveurs basques ont sauvĂ© des races locales, que notre identitĂ© est forgĂ©e par quelques endĂ©mismes, notamment dans le domaine sportif, qui contribuent Ă  reconnaĂźtre un Basque partout dans le monde. Nous avons optĂ© Ă©galement pour quelques propositions plus insolites que vous dĂ©couvrirez, je l'espĂšre, avec autant de plaisir. À une Ă©poque oĂč le monde se standardise, n'oublions jamais que notre singularitĂ© est notre force. Je vous souhaite une trĂšs bonne lecture, et vous prĂ©sente tous mes meilleurs vƓux pour cette nouvelle d'annĂ©e.

Jean-Paul Inchauspé, Directeur de la publication

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textes J-P Bobin / photographies S A N T I A G O Y A N I Z A R A M E N D I A

U N PLU R I E L R É CO N FO RTANT Qu'est-ce qu'une nation ? À cette interrogation, chacun possĂšde certainement ses propres Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse. D'aucuns avanceront son histoire, d'autres sa gĂ©ographie - dont la vĂ©ritĂ© dĂ©pend, la plupart du temps, des prĂ©cĂ©dents - d'autres encore valoriseront ses coutumes, sa culture, son modĂšle de sociĂ©té , mais tous s'accorderont certainement pour mettre en avant sa langue, Ă  l'image des peuples amĂ©rindiens, spoliĂ©s de leurs terres, baignĂ©s par une culture Ă©trangĂšre dominante, qui n'ont rĂ©ussi Ă  conserver leurs identitĂ©s qu'Ă  travers la sauvegarde, souvent diïŹƒcile, de leurs langues. Au Pays basque, l'euskara est un bien commun, mais ce qui fait sa singularitĂ© reste le mystĂšre qui l'entoure. Alors bien sĂ»r, nous aurions pu multiplier les singularitĂ©s du Pays basque : qu'elles relĂšvent de la culture, comme la danse ou le bertsularisme et la gastronomie ; du sport, telles les rĂ©gates de trainiĂšres, les jeux de force basque ou l'incontournable pelote ; de la faune sauvage ou assimilĂ©e : pottok et betizu ou encore de l'histoire. Rechercher les singularitĂ©s d'un pays, ce n'est pas vouloir l'opposer aux autres mais, bien au contraire c'est proposer un pluriel rĂ©confortant, montrer comment ces Ă©lĂ©ments disparates et enchevĂȘtrĂ©s contribuent Ă  l'Ă©criture d'une incomparable poĂ©sie teintĂ©e de la mĂ©moire et du savoir-faire des hommes, c'est s'interroger sur le lien qui existe entre l'imaginaire et le rĂ©el. Souvent le premier dĂ©teint sur le second et c'est tant mieux ; on peut alors envisager le Pays basque comme une poĂ©sie Ă©crite Ă  plusieurs mains et se souvenir que Gabriel Celaya, le poĂšte d'Hernani, aïŹƒrmait que : « La poesĂ­a es un arma cargada de futuro » !

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LA MAISON/ETXEA « Je dĂ©fendrai/La maison de mon pĂšre/Contre les loups/Contre la sĂ©cheresse/Contre les usuriers », Ă©crivait le poĂšte Gabriel Aresti (Bilbao : 19331975). L'etxe fut longtemps au centre de la sociĂ©tĂ© basque, elle en constituait la vĂ©ritable cellule sociale, elle imposait son nom. C'Ă©tait avant tout une maison rurale qui se transmettait de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration, en gĂ©nĂ©ral, Ă  l'aĂźnĂ© de la famille. Par son architecture, fortement identifiable, elle demeure, un marqueur fort de la singularitĂ© basque.

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POTTOK Comme la betizu, cette vache que l'on trouve à l'état sauvage, le pottok incarne une certaine conception de la liberté, au moins dans les clichés véhiculés par les cartes postales du Pays basque. Le pottok n'en reste pas moins l'un des animaux les plus typiques du bestiaire basque : un cheval rustique, à moitié sauvage et qui vit à la belle étoile toute l'année. Depuis quelques décennies, une poignée d'éleveurs ont décidé de lui redonner ses lettres de noblesse en revalorisant la race.

ET, AU FOND, LE VIEUX MUR MONUMENTAL SE DRESSE, CONTRE LEQUEL LES PELOTES VIENDRONT FRAPPER, IL Y A UN FRONTON ARRONDI QUI SEMBLE UNE SILHOUETTE DE DÔME. (((

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MAIN NUE On peut pinailler sur l'origine de la pelote, dire que le Basque ne l'a pas inventĂ©e, mais on s'accordera pour reconnaĂźtre qu'aucun autre sport ne maquille autant un territoire que celui-lĂ . Le plus petit village, parfois mĂȘme quartier, possĂšde son fronton, tĂ©moin basque universel. Parmi les vingtdeux disciplines reconnues aujourd'hui, la main nue tient toujours une place Ă  part, comme Ă©tant la discipline de base, celle par laquelle les gamins dĂ©butent en toute libertĂ©, celle qui confĂšre, encore aujourd'hui, toute sa noblesse Ă  ce sport.

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TRAINIÈRES À l'origine, il s'agissait d'un bateau destinĂ© Ă  la chasse Ă  la baleine ; le premier qui revenait au port obtenait les meilleurs prix ! Aujourd'hui, les rĂ©gates de trainiĂšres - embarcations d'une douzaine de mĂštres de long activĂ©es par treize rameurs et un barreur - sont un sport local trĂšs prisĂ©. En moyenne, plus de 100 000 spectateurs assistent aux courses qui se dĂ©roulent les deux premiers dimanches de septembre, Ă  Donostia. Comme dans d'autres sports, les Ă©quipes reprĂ©sentent leur port d'attache.

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DANSE Les danses traditionnelles font partie intĂ©grante des fĂȘtes et carnavals, elles en sont l'un des Ă©lĂ©ments incontournables, et ont su rester prĂ©sentes dans le quotidien basque. Indissociable de la culture, la danse rĂ©unit toutes les gĂ©nĂ©rations. Si chacune de sept provinces possĂšde ses particularitĂ©s chorĂ©graphiques, la danse demeure un tronc commun de l'identitĂ© : « Il s'est dĂ©veloppĂ© de nombreuses variantes dans les divers groupes de danses basques, affirmant ainsi leur identitĂ© locale » explique l'anthropologue Thierry Truffaut.

LA GÉOGRAPHIE HUMAINE, CELLE COMPOSÉE DE CES PETITS RITES DU QUOTIDIEN D'UNE SOCIÉTÉ, EST LA PLUS RICHE DES GÉOGRAPHIES !

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LA PEINTURE N'EST PAS FAITE POUR DÉCORER LES APPARTEMENTS, C'EST UN INSTRUMENT DE GUERRE OFFENSIF ET DÉFENSIF CONTRE L'ENNEMI, AURAIT DIT PABLO PICASSO

GUERNICA Cette toile, actuellement visible au musée Reina Sofia de Madrid, est l'une des plus célÚbres de l'histoire de la peinture, autant pour ses qualités artistiques que par son témoignage. Le lundi 26 avril 1937, les avions allemands de la Légion Condor et ceux de l'Italie fasciste, en appui au gouvernement franquiste, bombardÚrent la ville basque, causant plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de morts. Il est des singularités dont on se passerait, mais à ne jamais oublier.

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À L'INSTAR DE LA ^PLUPART DES BASQUES, JE CROIS QUE CE QUI CARACTÉRISE LE MIEUX NOTRE COMPORTEMENT, NOTRE MANIÈRE DE VIVRE, C'EST NOTRE RAPPORT À L'EUSKARA, ÉCRIT BERNARDO ATXAGA

L'A R T D U P I NT XO Si la cuisine est une pratique universelle, au Pays basque, elle est un art. D'abord, parce que c'est une cuisine de produits, de l'OcĂ©an, de l'eau, de la terre ; ensuite, parce qu'elle est autant rustique qu'urbaine, autant familiale que publique, mais surtout parce qu'elle est toujours un moment de partage, illustrĂ© par nos sociĂ©tĂ©s gastronomiques. Dans cet univers, le pintxo tient une place Ă  part, cette « cuisine en minuscule », cĂ©lĂ©brĂ©e par tous les guides gastronomiques, offre, de comptoirs en comptoirs, des eucharisties majuscules


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FORCE BASQUE Tout est parti des dĂ©fis que se lançaient les travailleurs dans leurs travaux quotidiens, d'un champ Ă  l'autre, d'une ferme Ă  l'autre. Les jeux de force basque reproduisent la culture rurale et industrielle du Pays basque : bĂ»cheron, (aizkolariak), jeux de traction, lever de ballots de paille, de pierres, tir Ă  la corde, course bĂątĂ©e
 Au-delĂ  de l'image un tantinet folklorique qu'ils renvoient aujourd'hui, ils restent des marqueurs identitaires forts.

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EUSKARA

texte Txomin Laxalt

UNE HISTOIRE DE

L’origine des langues reste une des plus grandes Ă©nigmes de l’HumanitĂ©. Aujourd’hui celle de l’euskara divise les linguistes.

EUSKARAREN HISTORIA BAT

Hizkuntzen jatorria Gizadiaren enigma handienetako bat geratzen da. Gaur, euskararenak hizkuntzalariak zatikatzen ditu.

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EN CARTE En 1863, le linguiste Louis-Lucien Bonaparte publia cette carte de dĂ©limitation des zones oĂč l'euskara est parlĂ©e.

S

Si l’on excepte l’insoluble Ă©nigme d’un au-delĂ  et les prĂ©somptions d’hypothĂ©tiques arriĂšremondes, l’origine des langues reste sans doute le plus grand mystĂšre de l’HumanitĂ©. L’affaire ne s’arrange pas quand il s’agit de faire la genĂšse de l’euskara dont on s’accorde Ă  dire qu’elle est l’une des plus anciennes langues d’Europe. Paul Jules Antoine Meillet, le linguiste français le plus brillant du XXeᔉ siĂšcle, avait cependant Ă©crit : « La dĂ©finition de l’identitĂ© linguistique ne peut-ĂȘtre que sociale : quelles que soient les diffĂ©rences de fait entre les sujets parlants, il y a une langue lĂ  oĂč des individus, se comprenant entre eux, ont d’une façon consciente ou inconsciente, le sentiment et la volontĂ© d’appartenir Ă  une mĂȘme communautĂ© linguistique. » (1). Une Ă©vidence qui soulĂšve de lĂ©gitimes interrogations quand la plupart des linguistes s’accordent Ă  affirmer que la langue suppose toujours la nation. Un autre et vaste dĂ©bat qu’on nous pardonnera de nĂ©gliger. Nous nous contenterons d’un long mais passionnant voyage Ă  travers l’histoire en

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dĂ©clinant les diffĂ©rentes hypothĂšses parfois gĂ©nialement ou tragiquement farfelues qui ont tentĂ© d’élucider l’origine de l’euskara dont le chanoine Lafitte, membre de l’Euskaltzaindia (AcadĂ©mie de la langue basque) Ă©crivait dans sa Grammaire basque qu’il Ă©tait l’aboutissement d’une histoire longue et mystĂ©rieuse. Avec un assentiment dĂ©concertant, il fut admis un moment que l’euskara Ă©tait la langue primitive, pas moins, descendant en droite ligne du Paradis terrestre ou de l’Arche de NoĂ© Ă  travers la branche japhĂ©tique, Japhet Ă©tant l’un des trois fils de NoĂ©, considĂ©rĂ© comme l’ancĂȘtre des populations indo-europĂ©ennes. Cette sulfureuse et inique exĂ©gĂšse biblique basĂ©e sur la malĂ©diction de Canaan, fut dĂ©veloppĂ©e en Europe au XVIIeᔉ siĂšcle. Elle dĂ©finissait les pĂšres des soixante-dix nations censĂ©es composer l’humanitĂ© et surtout, permit Ă  l’Église et aux États la dĂ©considĂ©ration des peuples d’Afrique afin de cautionner l’esclavage. Loin du postulat prĂ©cĂ©demment citĂ© mais s’appuyant au contraire sur l’hypothĂšse de l’origine


EUSKARA

Tenue Pour ĂȘtre la

plus ancienne langue d'Europe, l'euskara n'appartiendrait pas à la famille, dite des langues indoeuropéennes, une théorie ancienne, mais aujourd'hui contestée

africaine de l’Homme moderne, la thĂ©orie d’une langue mĂšre – elle se serait diffĂ©renciĂ©e au cours de l’évolution des groupes humains – est dĂ©fendue encore par plusieurs linguistes. Nous ne rĂ©sistons pas Ă  Ă©voquer la savoureuse hypothĂšse qui a fait de l’euskara la langue de l’Atlantide, ce continent englouti, citĂ© par Platon dans ses Dialogues et dont les Basques auraient Ă©tĂ© les seuls rescapĂ©s.

L'AIDE DE LA TOPONYMIE Plus sĂ©rieusement, nous sommes tenus de nous attacher aux textes pour situer les Basques dans l’histoire. Si pour les temps les plus anciens, les tĂ©moignages linguistiques manquent pour dater l’ethnie euskarienne que dĂ©finit prĂ©cisĂ©ment la langue qu’elle parle ainsi que l’écrit Jacques AlliĂšres (2), les auteurs grecs et romains ne manquent pas de mentionner Vascons et Aquitains. Sur le bronze d’Ascoli datĂ© de - 90 av. J.-C, dĂ©couvert en 1908 Ă  Rome, sont gravĂ©s les noms des membres d’un escadron de cavalerie (30 IbĂšres et 12 Vascons) ; on y trouve un Elandus Enneges, un Agirhes Bennabels, ou encore un Arranes Arbiscar. Membre de l’Euskaltzaindia, Jean-Louis Davant Ă©crit Ă  propos de l’euskara : « Ce n’est pas une langue celtique comme le gaulois, le breton, le gaĂ©lique. Ce n’est pas non plus une langue romane, issue du latin, comme le sont ses voisines : français, castillan, occitan, catalan, portugais, galicien, italien, romanche, roumain
 Et pas davantage une langue germanique, slave ou grecque
 À noter qu’en euskara, il n’y a pas d’autre mot qu’euskalduna, c’est Ă  dire bascophone, pour dĂ©signer la personne basque. C’est dire la centralitĂ© de la langue dans l’identitĂ©, la personnalitĂ© basque. » (3). Pour les temps les plus reculĂ©s, on trouve des traces de l’Homo sapiens (120 000 ans) en Soule et de Cro-Magnon (35 000 av. J.-C), en particulier Ă  Altamira (Cantabria), Lascaux (Dordogne) et Oxocelhaya (BasseNavarre). Ce qui fait dire Ă  Jean-Louis Davant qu’il faut parler « d’une civilisation franco-cantabrique s’étendant des deux cĂŽtĂ©s des PyrĂ©nĂ©es, au sud de la calotte glaciaire qui englobait le Massif central, et au nord de la Meseta castillane. Son aire coĂŻncide avec l’espace que l’on attribue aux proches ancĂȘtres des Basques vers la fin de la protohistoire. » Il est certain qu’au sens linguistique du terme, l’euskara a Ă©tĂ© polluĂ©, en particulier par le latin - il reprĂ©sente 25 % du dictionnaire, estimait le chanoine Lafitte – et le roman. « L’influence du latin et des langues romanes sur la langue basque est forte mais cependant elle n’a pas brisĂ© les principales structures originales de la langue », prĂ©cise Xarlex Videgain, linguiste et membre de l’Euskaltzaindia. Il est indĂ©biable que des Ă©lĂ©ments de vocabulaire renvoient vers des temps trĂšs anciens. Ainsi les noms d’outils construits autour du mot haitz (roche) : haitzurra (la pioche), aizturrak (les ciseaux), aiztoa (le couteau)
 Le mot horma qui signifie la glace mais aussi le mur, renvoie sans doute vers les temps des derniĂšres glaciations quand l’homme vivait dans les grottes. Dans cette notion de temps, le vocabulaire, toujours en usage, fait Ă©cho au

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calendrier premier quand il s’agit des jours de la semaine : astelehen (le premier de la semaine) pour lundi, astearte (milieu de semaine) pour mardi, asteazken (dernier de la semaine) pour mercredi, vraisemblablement autant de repĂšres lunaires. « Autre Ă©lĂ©ment du calendrier premier : l’annĂ©e comprend deux grandes saisons : uda (l’étĂ©) et negua (l’hiver). Cette binomie correspond Ă  la pensĂ©e des climatologues actuels, pour lesquels les deux autres saisons seraient des inventions de poĂštes. Les anciens Basques en tenaient tout de mĂȘme compte comme annexes de l’étĂ© : udaberria, littĂ©ralement le nouvel Ă©tĂ© ou printemps et udazkena, littĂ©ralement le dernier Ă©tĂ© ou automne. » rappelle JeanLouis Davant. La toponymie peut nous ĂȘtre d’une grande aide pour circonscrire l’espace gĂ©ographique oĂč Ă©tait parlĂ© l’euskara. « L’euskara n’est venu de nulle part. Il reprĂ©sente ici une sorte d’ülot qui est ce qui reste d’une famille qui a dĂ» ĂȘtre beaucoup plus Ă©tendue, car il y a des vestiges de cette langue dans toute l’Aquitaine et Ă  l’est, jusqu’en Catalogne. », explique le linguiste et acadĂ©micien basque, Luis Michelena, citĂ© par J.L Davant. Il est toujours admis que l’euskara, pour ĂȘtre la plus ancienne langue d’Europe, n’appartiendrait cependant pas Ă  la famille dite indo-europĂ©enne laquelle, pour leurs ressemblances lexicologiques, morphologiques et syntaxiques, rĂ©unit quelque mille langues (romanes, hellĂ©niques, germaniques, celtiques, balto-slaves, indoiraniennes dont le sanscrit, et anatoliennes). Cette thĂ©orie dite de l’isolat fut bousculĂ©e en 2006 par Eñaut Etchamendy, ancien professeur, connu surtout comme Ă©crivain, poĂšte, chanteur-compositeur. Dans sa thĂšse de doctorat d’études basques, Euskara-erderak. Basque et langues indo-europĂ©ennes. Essai de comparaison, l’auteur, s’est attachĂ© Ă  dĂ©montrer que l’euskara figure parmi les langues indo-europĂ©ennes. « Je suis effectivement le seul linguiste Ă  avancer cette thĂšse, et pour cause. Je suis le seul Ă  avoir tentĂ© vĂ©ritablement une comparaison des langues basque et indo-europĂ©ennes Ă  l’aide des outils lĂ©guĂ©s par les linguistes les plus Ă©minents du XXeïżœ siĂšcle
 Cette affaire de prĂ©tendus conquĂ©rants envahisseurs invincibles qui auraient effacĂ© tous les idiomes antĂ©rieurs, Ă  l’exception notamment du basque, est un conte des origines qui ne rĂ©siste pas Ă  l’analyse moderne historico-archĂ©ologique », rĂ©sume-t-il dans un article publiĂ© dans L’Express (Le basque est une langue indo-europĂ©enne, 04-05-2015). BerbĂšre, caucasienne
, les hypothĂšses n’ont donc pas manquĂ© pour signifier l’origine de l’euskara, toutes rĂ©futĂ©es sinon rudement battues en brĂšche. « Finalement ce sont moins les linguistes que les archĂ©ologues et les gĂ©nĂ©ticiens qui ont proposĂ© d’autres hypothĂšses satisfaisantes Ă  l’esprit », estime Xarlex Videgain Ă©voquant au passage la permanence d’un fait biologique dans la population basque : « Plus de 50 % de type O, chiffre le plus Ă©levĂ© en Europe et un pourcentage de rhĂ©sus nĂ©gatif le plus Ă©levĂ©

dans le monde. » Dernier avatar de l’euskara, le batua ou basque unifiĂ© a Ă©tĂ© mis en place en 1968 (CongrĂšs d’Arantzazu) aprĂšs de longs et douloureux dĂ©bats. L’un des maĂźtres d’Ɠuvre fut JosĂ© Luis Alvarez Enparantza Txillardegi, linguiste, Ă©crivain et homme politique. Ce basque standard adoptĂ© dans les sept provinces est dĂ©sormais reconnu dans tous les secteurs d'activitĂ©s. Le batua a donnĂ© un second souffle Ă  la vieille langue, dĂ©sormais

Le batua a donné un second souffle à la vieille langue, désormais parlée par quelque 700 000 personnes

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parfaitement adaptĂ©e au XXIeᔉsiĂšcle et parlĂ©e par quelque 700 000 personnes. MalgrĂ© conquĂȘtes, vagues migratoires, volontĂ©s centralistes d’éradication, l’euskara est toujours prĂ©sent et farouchement dĂ©fendu. Hizkuntza bat ez da galtzen ez dakitenek ikasten ez dutelako, dakitenek hitz egiten ez dutelako baizik (Une langue ne se perd pas parce que ceux qui ne la savent pas ne l’apprennent pas mais parce que ceux qui la savent ne la parlent pas), Ă©crivait le poĂšte Joxean Artze. (1) Le problĂšme de la parentĂ© des langues, 1914 (2) Les Basques, PUF, 1977 (3) Histoire du peuple basque, Elkar, 2007

Sources ‱ Histoire du peuple basque – Jean-Louis Davant, Elkar, 2007 ‱ Historia del euskara – Jean-Louis Davant, Nabarralde, Udalbide ‱ Mais oĂč sont passĂ©s les Indo-EuropĂ©ens ? Jean-Paul Demoule, Paris, Seuil, 2014 ‱ Les Basques – Jacques AlliĂšres, Presses Universitaires de France, 2002 ‱ Grammaire basque – Pierre Lafitte, 1962 ‱ Le problĂšme de la parentĂ© des langues, 1914 – Paul-Jules-Antoine Meillet ‱ L’origine de la langue basque – Eñaut Etchamendy, Dominique Davant, Fina Davant, Roger Courtois, L’Harmattan, 2017

MOTS CLÉS HITZ GAKOAK Origine : jatorri Langue : hizkuntza Linguiste : hizkuntzalari Racine : erro


BREBIS

LA SASI ARDI, D’UNE TRES VIEILLE LIGNEE Peu nombreuses mais obstinĂ©es. En Iparralde, une quinzaine d’éleveurs dĂ©fend la sasi ardia, sans aucun doute l’ancĂȘtre de la race Manex. Nous avons rencontrĂ© Gabriel Durruty, son fougueux dĂ©fenseur.

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texte Txomin Laxalt / photographies Cédric Pasquini

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BREBIS

Petite, campée sur des pattes fines, petites oreilles toujours dressées, elle arbore un masque triangulaire et effilé, dont le front s'abaissant en ligne droite jusqu'à la truffe noire lui confÚre une sorte de noblesse

BROUSSAILLES Il s'agit d'une trÚs ancienne variété de brebis du Pays basque, qui serait à l'origine des racines ovines actuelles. Sasi ardia signifie « brebis de broussailles ».

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P

BREBIS

SASI ARDIA, OSO LEINU LUZE BATEZ Oso gutxi dira, baina tematsuak. Iparraldean, hamabost bat hazlek defenditzen dute sasi ardia, dudarik gabe Manex arrazaren aintzinekoa. Topaketa Gabriel Durrutyrekin defendatzaile sutsu bat.

« Puis ils iront dans la salle de l’auberge et boiront face Ă  face. Ils chanteront Ă  tue-tĂȘte de vieux airs, prolongeant Ă  perte de voix des accords dissonants, cependant qu’à cĂŽtĂ© l’orchestre joue twists et cha-cha-chas. Et, par deux ou par trois, ils s’éloigneront lentement, Ă  la fin de la nuit, vers leurs fermes reculĂ©es
 » Qu’est ce qui lie cette phrase clĂŽturant l’inĂ©galĂ©e Ă©tude du sociologue Pierre Bourdieu, CĂ©libat et condition paysanne (Études rurales, 1962) Ă  la sasi ardia (littĂ©ralement, brebis des broussailles) qui nous intĂ©resse ? Sans aucun doute le systĂšme traditionnel familial basque comme principe d’organisation sociale, lequel promouvant la succession unique – la maison comme personne morale dĂ©tentrice d’un domaine – n’admet qu’un maĂźtre, contraignant le cadet Ă  la condition de donado (cĂ©libataire) ou otto Karlos (oncle Karlos ) ainsi qu’on le dĂ©signe curieusement du cĂŽtĂ© d’Hasparren. Mais encore ? « Ce cĂ©libat institutionnel obligeait nos Karlosak qui ne possĂ©daient ni terre, ni maison, ni troupeau, Ă  laisser Ă  l’état semi sauvage dans la montagne, le seul bĂ©tail qu’ils pouvaient possĂ©der mais non pas vendre sur les marchĂ©s traditionnels : le betiso (vache sauvage), le pottok et
 la sasi

L'animal est difficile à observer. La sasi ardi est, en effet, une fervente adepte de la circonspection et de la dérobade

ardi », nous avait expliquĂ© Gabriel Durruty. Un personnage haut en couleurs et anti conformiste. Ce fils d’agriculteur, ancien professeur et directeur du LycĂ©e agricole d’Hasparren, sa ville natale, mais aussi Ă©leveur de pottok, producteur de sagardo (cidre), spĂ©cialiste incontestĂ© des arbres fruitiers mĂšne, entre autres combats environnementaux, une croisade pour la rĂ©habilitation de cette non moins marginale et attachante brebis qu’est la sasi ardi.

INDÉPENDANTES On sait le lien fort qui, en Pays basque, unit le berger Ă  son troupeau, le pastoralisme restant l’illustration la plus Ă©vidente de ce collectif de travail homme-animal, le plus ancien dans l’histoire de l’HumanitĂ©. Gabriel Durruty, quand il Ă©voque les espĂšces qui font la fiertĂ© de nos bergers, tĂȘtes rousses ou noires, reste persuadĂ© que le pays faisant la race, il ne fait aucun doute que la sasi ardi est Ă  l’origine des races ovines Manex. Mais encore faut-il connaĂźtre la vieille histoire de l’ovin, sa longue transhumance Ă  travers le temps et l’espace et que Gabriel sait sur le bout de la houlette : « Son ancĂȘtre est le mouflon qui vivait au Tibet et qui s’est dĂ©placĂ© de l’Asie vers le Moyen-Orient. » Les migrations de l’homme, inhĂ©rentes Ă  sa condition et Ă  sa fabuleuse histoire, ont inĂ©luctablement conduit notre ovinĂ© familier jusqu’aux pĂąturages des Alpes et des PyrĂ©nĂ©es. « Vivre Ă  l’extĂ©rieur en complĂšte libertĂ© toute l’annĂ©e dans la vĂ©gĂ©tation arbustive de montagne suffit Ă  dĂ©finir la sasi ardi », rĂ©vĂšle Gabriel Durruty « et cela a des consĂ©quences Ă©videntes sur son comportement ». Nous sommes loin de l’instinct grĂ©-

gaire, du dĂ©placement mercuriel qui caractĂ©risent le troupeau traditionnel et dont on se moque Ă  tort. Une attitude due Ă  un long travail de domestication qui a permis de constituer le troupeau homogĂšne, indivisible et fusionnel, facile Ă  localiser et Ă  travailler dans ce milieu hostile qu’est souvent la montagne. Rien de tout cela avec les sasi ardi. IndĂ©pendantes, elles sont difficilement localisables, se dĂ©plaçant sur les pentes, par petits groupes en quĂȘte de nourriture, broussailles, glands, herbe sĂšche, la mĂšre jamais Ă©loignĂ©e de son petit. Un territoire d’abord, circonscrit entre Urrugne et Osses, englobant les incomparables landes d’Hasparren – injustement mĂ©sestimĂ©es par le randonneur – et les pentes du Baigura. Mais ne pas croire pour autant que le marcheur le plus endurant, Ă  moins d’ĂȘtre guidĂ© dans ce qui relĂšve d’un parcours initiatique, pourra l’observer Ă  loisir ; aussi furtive que le chevreuil, la sasi ardi est fervente adepte de la circonspection et de la dĂ©robade. Une histoire ensuite. « C’est Ă  la fin des annĂ©es soixante que la brebis laitiĂšre traditionnelle a pris le pas sur la sasi ardi, au profit d’une autre forme d’économie, plus rentable, on s’en doute », prĂ©cise Gabriel Durruty. Adepte du contre courant sans doute et farouchement attachĂ© aux pratiques traditionnelles, « elles ont eu le temps de dĂ©montrer toute leur pertinence », il n’a eu de cesse dans les annĂ©es quatre-vingt, de rĂ©cupĂ©rer la souche d’une lignĂ©e qui avait scandĂ© les riches heures d’une enfance rurale. « À force de persuasion, j’ai pu acheter Ă  un berger de Mendionde, le dernier Ă  en possĂ©der, un personnage aussi ombrageux qu’un bĂ©lier, quelques reliquats de cette race en voie d’extinction. »

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EN LIBERTÉ Ces brebis sont peu grĂ©gaires et se dĂ©placent en petits groupes isolĂ©s. L'effectif recencĂ© est d'environ 1 600 tĂȘtes.

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BREBIS

ÉLEVAGES Une quinzaine d'Ă©levages produisent aujourd'hui la Sasi ardi en Iparralde et quelques-uns en Hogoalde.

PIONNIER L'un des pionniers de la réhabilitation de la sasi ardi, Gabriel Durruty est membre de Sasi Artalde, association créée pour défendre la race.

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CampĂ©e sur des pattes fines, petites oreilles toujours dressĂ©es, elle arbore un masque triangulaire qui lui confĂšre une sorte de noblesse Pour mieux apprĂ©hender la dĂ©marche d’une tribu que d’aucuns considĂ©rĂšrent longtemps comme un groupe de timbrĂ©s – quinze Ă©leveurs en Iparralde pour quelque 1 500 sasi ardi – mais que guide la seule passion plutĂŽt que la rentabilitĂ© Ă©conomique, nous avions accompagnĂ© Gabriel Durruty sur la lande d’Hasparren. Ici, le piĂ©mont n’a cure de se hisser vers les premiers contreforts pyrĂ©nĂ©ens, trop occupĂ©s, sous le dĂ©bonnaire Baigura, Ă  tramer un lacis de coteaux herbeux entrecoupĂ©s de halliers et que viennent cli-

ver des combes touffues
 Mais sur le plus proche horizon, ni d’amĂšnes troupeaux, ni la moindre ligne coulissante, signalant la troupe d’ovidĂ©s. Il fallut tourner et tourner encore au hasard de routes pastorales pour que Gabriel localise enfin son groupe. À premiĂšre vue, il y a bien dans l’allure gĂ©nĂ©rale quelque chose qui la distingue de la brebis habituelle, l’effronterie plutĂŽt que l’apprĂ©hension, l’affĂ»t plutĂŽt que l’alarme. La suite vint conforter la premiĂšre impression alors que Gabriel est parvenu Ă  acculer la petite troupe. Quand il se fut agi d’en saisir une, pour plus ample connaissance, l’affaire releva davantage d’un authentique rodĂ©o en appelant Ă  la poigne et Ă  des jurons Ă  faire rougir le plus madrĂ© des marro (bĂ©lier). « Tu imagines le travail que peut demander la tonte d’un troupeau sans parler d’une illusoire traite ! » commente-t-il avec malice, et de rajouter, non sans fiertĂ© : « Il faut voir le bĂ©lier aller audevant des vautours jusqu’à les faire fuir quand ils se pressent un peu trop autour du troupeau ! »

RÉSISTANTE ET RUSTIQUE À regarder de plus prĂšs, la morphologie de la sasi ardi est dĂ©routante tant elle s’éloigne des canons auxquels nous ont habituĂ©s nos tĂȘtes rousses ou noires. Plus petite, campĂ©e sur des pattes fines, petites oreilles toujours dressĂ©es, elle arbore un masque triangulaire et effilĂ© dont le front, en s’abaissant en droite ligne jusqu’à la truffe noire, lui confĂšre une sorte de noblesse que souligne une dense collerette ambrĂ©e au-dessus d’une toison rĂȘche tirant entre l’ivoire et le roux. Si parfois, des embryons de cornes percent le crĂąne, n’y voyons qu’un rappel ; la touchante boule de laine abrite un diable ! Il n’est que de constater les bonds et les coups de tĂȘte dont elle est capable. De l’ensemble se dĂ©gage cependant une Ă©lĂ©gance qui impacte l’allure gĂ©nĂ©rale du troupeau. « La tĂȘte rousse pĂšse 70 kg, la tĂȘte noire 60 kg, les deux donnent quelque deux litres de lait quand la sasi ardi ne pĂšse que 40 Ă  45 kilos et ne donne qu’1/2 litre de lait qu’elle rĂ©serve Ă  l’agneau » rappelle Gabriel et de

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prĂ©ciser qu’autrefois pour une si faible quantitĂ© on ne comptait pas en litres mais en txirrist (nombre de jets). « Il est aisĂ© de comprendre que la valorisation de la sasi ardi passe par la vente des agneaux Ă  deux mois, deux mois et demi, d’un poids de 10 Ă  12 kilos vifs . Surtout, sa rĂ©sistance et sa rusticitĂ© en font une race idĂ©ale pour l’entretien des milieux dĂ©laissĂ©s par les autres formes de pĂąturage », explique-t-il abordant lĂ  l’un de ses pottok de bataille, Ă  savoir l’entretien naturel de l’espace, une digue efficace, entre autres, contre l’inconsĂ©quence aujourd’hui des Ă©cobuages, un autre et dĂ©licat sujet
 Outre un goĂ»t exceptionnel qui ravira les gourmets, sa texture tendre et fondante offre un goĂ»t dĂ©licat avec un persillĂ© dĂ©veloppĂ© – ah !, un navarrin, un txilindron, voire une cĂŽtelette ! – la sasi ardi fait dĂ©sormais l’objet d’une attention particuliĂšre, comme signe modeste sans doute, mais patent, d’une remise en question du mode productiviste. En 2014 naissait l’association Sasi artalde, en 2016 la race Ă©tait reconnue officiellement pour, l’annĂ©e suivante, remporter le premier prix de la Fondation pour l’Agro biodiversitĂ© Animale. La reconnaissance la plus Ă©vidente se dĂ©chiffre pourtant dans le regard chargĂ© de nostalgie que porte le berger traditionnel sur la sasi ardi. N’est-elle pas l’ultime tĂ©moin d’un trĂšs vieux pacte conclu dans les PyrĂ©nĂ©es, il y a 7 000 ans, entre l’homme et l’animal, entre l’homme et son milieu ?

MOTS CLÉS HITZ GAKOAK Zikiro : agneau chĂątrĂ© Marro : bĂ©lier Ardi : brebis Mouton : zikite, ahari


HISTOIRE

UN VICE-ROI SUR LA BIDASSOA

TRAITÉ DES PYRÉNÉES Le MĂ©morial qui commĂ©more le TraitĂ© des PyrĂ©nĂ©es, signĂ© en 1659, entre l'Espagne et la France.

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texte Jean-Paul Bobin / photographies Santiago Yaniz Aramendia

Bien que le gĂ©ographe l’ait gĂ©nĂ©reusement qualifiĂ©e d’üle, l’Île des Faisans, lovĂ©e dans la Bidassoa, est davantage un Ăźlot de quelque 6 820 m2 que personne n’aurait remarquĂ©, fut-ce son imposant passĂ© historique et peut-ĂȘtre son statut international de condominium et, qui plus est, le plus petit au monde ! Aujourd'hui, partagĂ©e entre l'Espagne et la France, elle conserve un intĂ©rĂȘt stratĂ©gique et possĂšde mĂȘme
 son vice-roi.

L

orsqu'on regarde l'Île des Faisans, si discrĂšte et si paisible, depuis les rives de la Bidassoa, peut-on imaginer que l'on se trouve face Ă  l'un des hauts lieux de l'histoire de l'Europe ? C'est en effet ici, qu'en 1659, Ă  la suite de la Guerre de Trente ans et des diffĂ©rents conflits qui opposĂšrent la France et l'Espagne au cours du XVIIe siĂšcle que fut signĂ©e la paix. En effet, en 1658, les deux pays entament des nĂ©gociations de paix qui aboutissent Ă  la signature d'un prĂ©-accord de paix incomplet. En aoĂ»t 1659, les nĂ©gociations reprennent sur l'Île des Faisans. « Dans l'Ăźle neutralisĂ©e, tout se trouvera partagĂ© par moitiĂ© : le terrain, les dĂ©penses, la responsabilitĂ© de construction » Ă©crit l'historien Daniel SĂ©rĂ©. Pour sceller la paix dĂ©finitive entre les deux pays, les nĂ©gociations prĂ©voient le mariage du roi Louis XIV avec Marie-ThĂ©rĂšse, la fille aĂźnĂ©e de Philippe IV d'Espagne. L'objectif est aussi territorial, Mazarin, fait remarquer que « la nature avait formĂ© la sĂ©paration de la France et de l'Espagne », la France aimerait rĂ©cupĂ©rer, outre le Roussillon, le Conflent et la Cerdagne. Le TraitĂ© des PyrĂ©nĂ©es, signĂ© le 7 novembre 1659, met fin Ă  la guerre franco-espagnole, conclut le mariage entre l'infante Marie-ThĂ©rĂšse et Louis XIV et fixe la frontiĂšre sur toute la longueur du massif pyrĂ©nĂ©en. Depuis le TraitĂ© de Bayonne de 1856, l'Ăźle est un condominium placĂ© sous l'autoritĂ© indivise de l'Espagne et de la France, alternant leur souverainetĂ© tous les six mois : du 1er aoĂ»t au 31 janvier pour la France et du 1er fĂ©vrier au 31 juillet pour l'Espagne. Le condominium - interdit au public est administrĂ© par deux vice-rois. Pour la France, c'est actuellement Christophe MĂ©rit, Directeur dĂ©partemental adjoint, DĂ©lĂ©guĂ© Ă  la mer et au littoral et Commandant de la station navale française de la Bidassoa. Il nous prĂ©cise ce statut particulier et en explique l'intĂ©rĂȘt et les enjeux contemporains.

ERREGE ORDAIN BAT BIDASOA GAINEAN Nahiz eta geografoak uharte kalifikatu, Faisaien uhartea, Bidasoan kokatua, gehiago irlatxo bat da, 6820 metro karratukoa. Inork sumatuko ez zukeena, iragan historiko bat izan arren eta beharbada bere kondominioaren nazioarteko estatusarengatik, gainera, mundurik ttipiena. Gaur egun, Espaniaren eta Frantziaren artean banatua, interes estrategiko bat dauka, eta bere Errege ordaina ere bai.

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HISTOIRE

EN QUOI

CONFÉRENCE Plan des bĂątiments prĂ©vus par le chevalier de Beaulieu pour l'entrevue des rois de France et d'Espagne.

CONSISTE LA GOUVERNANCE A LT E R N É E ?

CE STATUT EST PRÉCURSEUR DE CELUI DE L'UNION EUROPÉENNE, MAIS CELA S'EST PASSÉ AU XVIIE SIÈCLE !

Christophe MĂ©rit : La gouvernance alternĂ©e de l'Île des Faisans n'est que la partie saillante d'un dispositif plus Ă©tendu qui couvre la Baie du Figuier et la Bidassoa jusqu'Ă  12 km en amont. Le principe de cette gouvernance est d'assurer les mĂȘmes droits d'usage des sites pour les habitants des deux cĂŽtĂ©s de la frontiĂšre. Les conflits d'usages ont en effet provoquĂ© tueries et vandettas jusqu'au milieu du XIXe siĂšcle, et imposĂ© la prĂ©sence de forces militaires garantissant l'ordre public, ce qui explique pourquoi, encore aujourd'hui, mon homologue espagnol et moi-mĂȘme sommes officiers de la marine de guerre de nos pays respectifs. ConcrĂštement, le dispositif rĂ©glementaire moderne est axĂ© sur les droits de pĂȘche : c'est la convention franco-espagnole de 1959, dont de nombreuses ordonnances conjointes ont Ă©tĂ© dĂ©rivĂ©es par entente entre les deux commandants, qui disposent du pouvoir rĂ©glementaire pour toute la zone de gouvernance. Pourquoi ce statut particulier pour l'ĂŻle-des-Faisans ? C.M. : Parce que ce n'est pas une Ă©tendue d'eau, mais une terre ferme qui aurait pu faire l'objet de disputes, non pas internationales, mais locales. C'est la raison principale de sa fermeture au public, une sanctuarisation par dĂ©faut mais qui porte aujourd'hui une forte charge symbolique : on y retrouve de temps en temps des banderoles revendicatives, de la demande de mariage un peu romantique Ă  l'affirmation des libertĂ©s LGBT. C'est anecdotique par rapport aux massacres historiques, je le concĂšde volontiers. Et puis ce statut dĂ©montre aussi la capacitĂ© des peuples Ă  s'entendre, Ă  co-construire, sur la base de rĂšgles partagĂ©es. Le dispositif est prĂ©curseur de celui de l'Union europĂ©enne, mais cela s'est passĂ© au XVIIe siĂšcle, Ă  la fin de la Guerre de Trente Ans, qui

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correspond Ă  l'apogĂ©e de la puissance française en Europe. Lorsque le programme d'activitĂ© des services le permet, nous organisons des passations de gouvernance sur l'Ăźle mĂȘme, mais c'est assez contraignant en termes logistiques. L'usage veut que la passation se fasse par Ă©crit officiel et par ailleurs, nous nous voyons rĂ©guliĂšrement avec nos camarades espagnols pour tisser des liens de travail plus humains et plus efficaces. L'apex de ces relations, c'est la rĂ©union annuelle de la Commission technique mixte de la Bidassoa, qui est une revue des dossiers en cours, et en prĂ©sence de dĂ©lĂ©gations qui intĂšgrent les pouvoirs publics locaux. Elle se tient alternativement soit en Espagne (Donostia) soit en France (Hendaye, Bayonne). Il peut Ă©galement y avoir des commĂ©morations
 Quels sont, aujourd'hui, vos principaux sujets d'Ă©changes : C.M. : Aujourd'hui la co-gestion des droits de pĂȘche n'est plus le sujet stratĂ©gique. Nous discutons davantage de l'amĂ©nagement du territoire et de la prĂ©servation du milieu, et y associons pleinement les acteurs majeurs que sont les communes riveraines. Par exemple, le projet de draguage des accĂšs portuaires de Hendaye entre dans sa phase finale, et il faut le coordonner avec Irun et Fontarrabie pour bien en apprĂ©hender les impacts. De mĂȘme, j'ai relancĂ© le processus de gestion de deux sites Natura 2000, Ă  l'arrĂȘt depuis 2006, car dĂ©finis par erreur cartographique, Ă  cheval sur la frontiĂšre. LĂ , c'est chacun de son cĂŽtĂ©, mais je n'exclus pas d'associer les autoritĂ©s espagnoles. Encore faut-il identifier le bon interlocuteur, car le dĂ©coupage administratif n'est pas le mĂȘme que chez nous. Le pilotage et l'animation de ces sites signifient qu'Ă  l'avenir, des programmes d'Ă©tude et de mesures concrĂštes sur le terrain

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CONTRASTE Cette vue aérienne permet de se rendre compte de la taille de l'ßle, mais ne peut pas témoigner de son importance historique !

permettront de promouvoir de bonnes pratiques environnementales sans mettre sous cloche ni les activitĂ©s ni les amĂ©nagements. L'Union europĂ©enne dispose de fonds pour cela, et les retombĂ©es sur le territoire ne sont pas nĂ©gligeables. Au quotidien, les services français rĂ©gulent les activitĂ©s nautiques, et notamment le mouillage en baie de Chingoudy. Ce n'est pas un travail Ă  plein temps, puisque depuis la fermeture de la base navale d'Anglet, c'est la dĂ©lĂ©gation de la mer et du littoral au sein de la DDTM qui est la seule ressource disponible pour administrer la zone sous gouvernance internationale. Et le titre de vice-roi ? C.M. : L'appellation de vice-roi est l'hĂ©ritage d'un passĂ© qui imposait l'affirmation d'une autoritĂ© investie de compĂ©tences de coercition immĂ©diate et sans appel
 Elle provoque beaucoup de fantasmes, mais la rĂ©alitĂ© est une compĂ©tence certes spĂ©cifique, mais qui ne correspond Ă  aucun des fantasmes que le public peut y associer. Toutefois, le titre oblige Ă  se replonger dans l'histoire, Ă  ne pas oublier notre passĂ© et les vicissitudes qui ont conduit Ă  la situation actuelle. C'est de ce point de vue une machine Ă  remonter le temps Ă  vertu hautement pĂ©dagogique. Au surplus, le statut de l'officier apporte une certaine envergure Ă  la fonction. Les rĂ©sidents attendent Ă  la fois de la fermetĂ© et en mĂȘme temps beaucoup d'Ă©coute, et qu'on les dĂ©fende face aux intĂ©rĂȘts non-maĂźtrisĂ©s qui pourraient dĂ©border sur les berges du cĂŽtĂ© français. C'est donc un rĂŽle de sentinelle, et qui n'est pas dĂ©nuĂ© d'une certaine noblesse... nonhĂ©rĂ©ditaire ! Entre diplomatie et technicitĂ©, le poste de monarque intermittent est trĂšs gratifiant, mais il n'est pas celui d'un autocrate, (
) un titre ne confĂšre pas l'omniscience, et ce n'est pas rien de le dire par les temps qui courent.

MOTS CLÉS HITZ GAKOAK Condominium : kondominio Droits de pĂȘche : arrantza eskubideak Sanctuarisation : sagaratze Commission technique mixte de la Bidasoa : Bidasoako bitariko batzorde


CANAL DE NAVARRE

CANAL

UN LONG RUBAN Le canal de Navarre s'Ă©coule sur prĂšs de 177 kilomĂštres depuis le barrage d'Itoiz construit sur le fleuve Irati.

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texte et photographies Santiago Yaniz Aramendia

DE NAVARRA LE CANAL DE LA DISCORDE

Au fil du temps, l’eau dessine les paysages. Mais en Navarre, depuis quelques dĂ©cennies, c’est l’homme qui trace la route des nouvelles voies d’eau, telles le Canal de Navarre, non sans soulever des questions, voire des contestations.

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CANAL DE NAVARRE

DESADOSTASUNAREN URBIDEA Denbora joatearekin, urak paisaiak marrazten ditu. Baina Nafarroan, duela hamarkada batzuk, gizakiak urbide berriak irekitzen ditu, hala Nafarroako urbidea, ez galdekatzerik sortu gabe, zer esanik ez, ihardokitzerik.

urant des milliers d’annĂ©es l’eau a dessinĂ© les paysages navarrais, mais depuis Ă  peine une dizaine d’annĂ©es, elle est en train de les rĂ©duire Ă  une gĂ©omĂ©trie rectiligne.En cause, une sorte de bandeau en bĂ©ton armĂ© qui traverse le territoire du Nord a Sud : le Canal de Navarre. L’eau a changĂ© les microclimats locaux, modifiĂ© les couleurs autrefois jaunĂątres des moissons remplacĂ©es par les verts des vĂ©gĂ©taux, elle a transformĂ© l'Ă©conomie locale. « Avec l’eau, nous avons le ciel », Ignacio Aguirre Rodriguez est tranchant, il est Ă©leveur mais aussi irrigant de Caparroso, une ville vĂ©tuste situĂ©e au bord du fleuve AragĂłn, dans la moyenne Navarre. « C’est important, je me souviens, il y a dĂ©jĂ  plusieurs annĂ©es, quand avec mon pĂšre nous sommes allĂ©s en bus pour dĂ©fendre la mise en route de la construction du barrage d’Itoitz, l’opposition au barrage Ă©tait alors Ă©norme. » Il Ă©voque son installation Ă  Caparroso, au pied des hangars qui abritent presque trois mille brebis : « Le fait que l’eau d’Itoiz arrive jusqu’à ici, a apportĂ© la prospĂ©ritĂ© Ă  beaucoup de gens, mais Ă©galement aux industries agroalimentaires de la Ribera. GrĂące Ă  l’eau, en gĂ©rant bien les cultures, nous pouvons obtenir plusieurs rĂ©coltes dans l’annĂ©e, deux en rotation, par exemple, maĂŻs et petit-pois, et trois, en alternance avec les cĂ©rĂ©ales, le maĂŻs et les lĂ©gumes potagĂšres. » AccompagnĂ© de son frĂšre Eduardo et de son pĂšre Santiago, Ignacio sĂ©pare les brebis de son immense troupeau. Deux employĂ©s travaillent avec eux dans la ferme familiale qui a grandi considĂ©rablement et ce, grĂące Ă  l’eau du fleuve Iraty. À cĂŽtĂ©, des hangars, oĂč

POUR SES PARTISANS, LE CANAL EST BEAUCOUP PLUS PROFITABLE AUX HABITANTS QUE LA LIGNE TGV QUI N'APPORTERAIT QUE PEU DE SERVICES !

ils Ă©lĂšvent des brebis qu’ils vendent surtout sur le marchĂ© castillan, (Burgos, Soria, Palencia, LeĂłn
), poussent d’énormes plantations de tomates et de piments, arrosĂ©es avec la mĂȘme eau du canal que boivent les brebis. « L’eau n’est pas chĂšre. Pour nous elle est trĂšs rentable, bien que le liquide coĂ»te moins que ce que nous payons pour les services ajoutĂ©s : la maintenance des infrastructures, la surveillance, l’administration, etc. » explique-t-il. MalgrĂ© ce plaidoyer en faveur de l’eau, Eduardo reconnaĂźt que le canal a ajoutĂ© beaucoup de bĂ©ton au paysage, « mais au moins, il est productif et rend service aux gens, bien plus que la ligne du TGV, qui est ici-mĂȘme et qui coupe en deux la gĂ©ographie, en rĂ©alitĂ©, pour peu de services », souligne-t-il. LĂ©gĂšrement plus au nord, sur les collines perceptibles depuis le chĂąteau de la ville mĂ©diĂ©vale d’Olite, les eaux du canal permettent d’arroser des cultures traditionnelles telle la vigne, les arbres fruitiers, beaucoup de maĂŻs, les cĂ©rĂ©ales, et le fourrage, mais Ă©galement d’autres cultures beaucoup plus singuliĂšres, comme la lavande, le houblon ou les Ă©ponges vĂ©gĂ©tales. Pedro et Juan Rodeles ont compris que maintenant qu’ils ne sont plus contraints d’attendre l’eau du ciel, ils peuvent obtenir de la terre des produits jusqu’à prĂ©sent rares en Navarre. L’eau du canal sert Ă  arroser, mais elle est aussi indispensable pour alimenter la

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MERS INTÉRIEURES Le barrage d'Itoiz, d'une capacitĂ© de 418 hm3, aura nĂ©cessitĂ© 1 337 460 m3 de bĂ©ton pour sa construction.

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IRRIGATION Destinées avant tout à l'irrigation de quelque 59 000 hectares de terres agricoles, les eaux du barrage sont censées approvisionner également en eau potable, une partie de la population navarraise.

PLAZA SANTIAGO Elle doit son nom Ă  la cathĂ©drale Ă©ponyme, elle-mĂȘme dĂ©diĂ©e Ă  Saint-Jacques parce qu'elle est est situĂ©e sur le chemin du Nord du pĂšlerinage. Saint-Jacques est d'ailleurs le patron officiel de la ville depuis 1643. PAGE 34


LE CANAL EN CHIFFRES La premiĂšre pierre du canal a Ă©tĂ© posĂ©e le 15 octobre 2001. Le 22 mars 2011, dix ans plus tard la construction est achevĂ©e. Entre Itoiz et Pitillas, l’extrĂȘme sud du tracĂ©, le canal coule sur 101 kilomĂštres Ă  ciel ouvert. 76 kilomĂštres supplĂ©mentaires pour la deuxiĂšme phase sont prĂ©vus. Pour ces travauwx, 819 kilomĂštres de chemins ont Ă©tĂ© tracĂ©s et l’on a creusĂ© 254 kilomĂštres de tranchĂ©es d’écoulement. Pour la distribution de l’eau depuis le canal 890 kilomĂštres de tuyauteries ont Ă©tĂ© utilisĂ©s et 15 kilomĂštres de rĂ©seaux Ă©lectriques ont Ă©tĂ© installĂ©s. 2,5 millions de mĂštres cubes de terre ont Ă©tĂ© dĂ©placĂ©s, la moitiĂ© de roches compactĂ©es ont Ă©tĂ© soumises Ă  des explosions ; on a levĂ© 3,6 millions de mĂštres cubes de remblai et on a construit 3 600 mĂštres de siphons avec tuyauterie double. Les eaux d’Itoiz arrosent environ

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59 000 hectares agricoles et sont destinĂ©es Ă  la consommation d’eau potable de la population, ce qui reprĂ©sente 36 hectomĂštres cubes annuels, (39 billions de litres) et pour l’industrie 37 hectomĂštres cubes, (37 billions de litres). Les terrains cultivĂ©s grĂące Ă  la premiĂšre phase du canal et qui jadis Ă©taient des terrains de culture sĂšche sont distribuĂ©s entre une vingtaine de localitĂ©s et appartiennent Ă  plus de 3 000 agriculteurs irrigants qui produisent plus de 42 produits diffĂ©rents. Le dĂ©veloppement de la ramification du fleuve Ega alimente en eau 15 275 hectares de 15 localitĂ©s pour plus de 6 000 irrigants. L’investissement de l’ensemble du projet barrage+canal est supĂ©rieur Ă  1 200 millions d’euros, somme dĂ©jĂ  revue Ă  la hausse au moins de 50 % !


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chaudiĂšre Ă  vapeur, juste en bas de leur propriĂ©tĂ©, dans laquelle ils distillent la lavande pour obtenir l’hydrolat et l’huile essentielle de lavande, qu’ils vendent Ă  Olite, dans une trĂšs curieuse boutique, mais aussi par le biais d’Internet. « Cette huile reprĂ©sente un revenu,et c’est grĂące Ă  l’eau », constate Juan en glissant ses doigts mouillĂ©s sur le bord d’un verre oĂč flotte l’essence cristalline.

LA NAVARRE SÉPARÉE PAR UN CANAL Les premiĂšres eaux du fleuve Iraty coulent entre les chĂȘnes de Baxenafarroa, sur les flancs du pic Eskaleak, lĂ  oĂč un timide ruisseau reçoit le nom d’Urbeltza. En entrant dans la Navarre du Sud, l’Urtxuria vient le rejoindre, et ensemble, ils donnent naissance au fleuve Iraty, trĂšs vite captĂ© par le bassin d’Irabia et par le gigantesque et polĂ©mique barrage d’Itoiz. Durant la premiĂšre dĂ©cennie de l’an 2000, la prĂ©sentation du projet conjoint du barrage et du canal de Navarre, a entraĂźnĂ© une trĂšs forte opposition, accompagnĂ©e de sabotages et de luttes sociales, voire mĂȘme un recours devant la Cour europĂ©enne des droits de l’homme de Strasbourg. Aux flagrantes corruptions des initiateurs du projet, se sont ajoutĂ©es de rĂ©currentes alertes scientifiques de risques de sismicitĂ©. Mais rien n’a empĂȘchĂ© qu’un bon nombre de villages disparaissent de la carte et qu’un Ă©cosystĂšme protĂ©gĂ©, d’une grande valeur, soit inondĂ© quand, en mars 2008, le barrage d’Itoiz a atteint sa hauteur de remplissage. La construction du Canal de Navarre Ă©tait considĂ©rablement avancĂ©e, elle avait dĂ©butĂ© en 2001, traçant un gigantesque trait sur le paysage de la Navarre, et coupant en deux la gĂ©ographie visuelle de ce territoire. AprĂšs la capture d’Itoiz, l’eau du fleuve Iraty ne jouit plus de beaucoup de libertĂ©. C’est seulement un petit ruisseau qui file sur sa voie naturelle ; le reste, pas moins de 45 000 litres par seconde, coule rapidement par un ravin artificiel de bĂ©ton pour se soumettre immĂ©diatement au bassin de Villaveta. DorĂ©navant, cette eau bleu turquoise ne pourra couler que canalisĂ©e entre ces murs en bĂ©ton. Mais pas vraiment couler, car le canal cherche paisiblement le niveau de descente vers la Ribera navarraise en franchisant certaines cĂŽtes, submergĂ© dans de longs siphons. Vers le sud d’Itoiz, aprĂšs un parcours zigzagant au milieu de champs de cĂ©rĂ©ales, le circuit dessinĂ© par le canal esquive Pampelune

VIGNOBLES, CULTURES POTAGÈRES : OIGNONS, TOMATES, COURGETTES, AUBERGINES
TRÈS SOUVENT SURVEILLÉES PAR DES FEMMES MAROCAINES

en passant par le flanc oriental de la Higa de Monreal ; il se lance alors Ă  la recherche des terres de la Moyenne Navarre. LĂ , il irrigue, Ă  foison, des terres que, jadis Ă©taient dĂ©diĂ©es Ă  la culture sĂšche, mais oĂč maintenant pousse le maĂŻs. Il y a quelques vignobles, des arbres fruitiers et d’énormes quantitĂ©s de lĂ©gumes potagĂšres : oignons, carottes, endives, courgettes, aubergines, choux, ou tomates
, trĂšs souvent surveillĂ©s par des femmes marocaines en burkas et couvertes des chapeaux colorĂ©s. Aux portes de Pitillas, le canal, aprĂšs un voyage de 101 kilomĂštres, abouti Ă  son point final. Une fin provisoire pendant que l’on attend le dĂ©veloppement d’une deuxiĂšme phase qui conduirait les eaux jusqu’à la Ribera et la ville d’Ablitas ; mais les responsables politiques sont toujours en train de s’interroger pour savoir si la phase en question est nĂ©cessaire et rentable, et si oui, quel sera le tracĂ©, qui paiera, combien d’hectares pourrait-il arroser ? Tout autour de cet itinĂ©raire le paysage a reverdi. Soudain, on croirait qu’un tapis vert a poussĂ©, mais la cause est que les irrigants navarrais ont dĂ©versĂ© sur cette terre assoiffĂ©e presque 80 millions de mĂštres cubes, (quatrevingt mille millions de litres) d’eaux de pluie tombĂ©es sur les PyrĂ©nĂ©es. De cette artĂšre principale, appelĂ©e « PremiĂšre phase » partent les agrandissements oĂč les ramifications rĂ©alisĂ©s au moyen d’une Ă©norme conduite souterrainne Ă  travers laquelle l’eau de l’Iraty descend vers le bassin de la riviĂšre Ega en traversant les terres d’Estella (Lizarraondoa). Les dĂ©tracteurs contestent ces modifications du paysage, voire de tout l’écosystĂšme. « Ils veulent nous imposer le canal de Navarre, on nous apporte l’eau depuis Itoiz, Ă  plus de 100 km de distance. Ceci suppose un coĂ»t par Navarrais de 1 400 euros, et un coĂ»t par hectare de 5 500 euros Ă  payer par l’agriculteur avec un coĂ»t annuel pour l’eau, et pour les droits d’arrosage, quatre fois supĂ©rieur Ă  l’actuel, sans compter les rĂ©parations du systĂšme. Et pendant ce temps, nous cessons de profiter des eaux du fleuve qui coule Ă  cĂŽtĂ© de nos propriĂ©tĂ©s », se plaignait ainsi un agriculteur de Miranda de Arga sur le blog du rĂ©seau social Urbizi qui dĂ©fend les fleuves et l'Ă©cosystĂšme naturel.

LA SOCIÉTÉ PUBLIQUE CANASA (Canal de Navarra S.A.) composĂ©e par le Gouvernement d’Espagne (60 %), et par le Gouvernement de Navarre (40 %) s’est chargĂ©e de l’implĂ©mentation du projet, et c’est la sociĂ©tĂ© publique Riegos del Canal de Navarra S.A., qui gĂšre et exploite. Les irrigants payent annuellement pour l’eau 300 € environ l’hectare, ce qui correspond Ă  la redevance de rĂ©gulation d’Itoiz ; Ă  la CHE (ConfĂ©dĂ©ration Hydrographique de l’Èbre), une cotisation fixe Ă  Canasa pour le transport de l’eau par le canal depuis Itoiz, une cotisation variable annuelle de 25 € et 40 € par hectare payĂ©e aux sociĂ©tĂ©s qui gĂšrent le dernier tronçon, Aguacanal et Aguas de Navarra, et finalement une cotisation annuelle de 10 € environ pour la gestion des communautĂ©s d’irrigants dĂ©partementaux et locaux.

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RENOUVEAU AGRICOLE L'agriculture connaßt un véritable essor grùce à l'irrigation et les sociétés agroalimentaires se frottent les mains. Le canal est devenu une manne économique.

« Le modĂšle de privatisation du Canal est un modĂšle pervers dont les consĂ©quences font que les produits agricoles deviennent plus chers et que des secteurs Ă©trangers Ă  l’agriculture s’enrichissent avec une initiative publique payĂ©e par la sociĂ©tĂ©. L’administration de la Navarre nous a trompĂ©s quand elle dĂ©fendait le projet avec, comme argument, la nĂ©cessitĂ© d’eau potable pour Pampelune. Elle n’est pas consommĂ©e, car sa qualitĂ© est pire que celle des autres sources », (Arteta et barrage d’Eugi), proteste et nuance le professeur de l’UniversitĂ© de Saragosse, expert en Ă©conomie de l’eau et crĂ©ateur du mouvement social FundaciĂłn Nueva Cultura del Agua. Les irrigants du canal de Navarre sont contents, les gĂ©rants des industries agroalimentaires, qui ne cessent de croĂźtre, se frottent les mains, parce qu’ils ont le produit au pied de leurs fabriques. Pendant ce temps, le paysage souffre d’une gigantesque blessure qui le dĂ©figure pour toujours de Nord au Sud.

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MOTS CLÉS HITZ GAKOAK Barrage : urtegi Irrigation : ureztatze Écosystùme : ekosistema Risque sismique : arrisku sismiko


Les premiers

Européens

C'est un petit pays de quelque 2 500 hectares oĂč vivent Ă  peine une quinzaine de personnes partagĂ©es entre deux Ă©tats, l'Espagne et la France. Des EuropĂ©ens avant l'heure.

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texte Jean-Paul Bobin / photographies Emmanuel Grimault

Q U I N T PAGE 43

LIMITES Cette carte, tracée sur un coin de table par Michel Ernaga maire d'Urepel, rappelle les limites du Pays Quint.

C'est un petit pays de quelque 2 500 hectares oĂč vivent Ă  peine une quinzaine de personnes partagĂ©es entre deux Ă©tats, l'Espagne et la France. Des EuropĂ©ens avant l'heure.


PAYS QUINT

Avant 1980, le Pays Quint était un territoire oublié, voire isolé, personne, ni en France, ni en Espagne, ne se souciait de ses habitants. Les choses ont un peu changé depuis

v

PÂTURAGES Il n'est pas rare de croiser des animaux en libertĂ©, brebis, vaches, chevaux ; le Pays Quint est une terre de pĂąturages et se plaĂźt Ă  le rappeler.

NATURE Antonio Marittorena, garde forestier navarrais, en charge de tout ce qui concerne l'environnement, une responsabilité de la Communauté autonome de Navarre.

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ÉLECTRICITÉ L'Ă©lectricitĂ© n'est arrivĂ©e qu'en 1980, grĂące notamment Ă  l'action de Marie-Antoinette Etchebarren, alors maire d'Urepel.

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PAYS QUINT

LEHEN EUROPARRAK

phie, mais, comme le souligne, À la sortie d'Esnazu, une fois non sans ironie, Idoia Iribarren, laissĂ©es derriĂšre nous la place 2500 hektaroko herritxo bat propriĂ©taire de la venta BaztĂĄn, du fronton et la petite chada, non doi-doia hamabost construite par son pĂšre en 1971, pelle de l'Assomption, la route bat pertsona bizi baitira, bi « les gens du coin, ils s’en foutent « internationale » serpente lenestaturen artean banatuak, pas mal de l’histoire ! ». tement Ă  travers une palette Espania eta Frantzia. Europarrak Pourtant, c’est l’une des premiĂšres de verts telle un monochrome ordua baino lehen. choses que l’on vous raconte, gĂ©ant de la nature. Prairies chacun y allant de son anecdote. fauchĂ©es, sous-bois et forĂȘts Non pas l’histoire consignĂ©e dans moutonnent Ă  perte de vue et les livres, mais celle plus personle regard se noie Ă  la recherche nelle, qui laisse sa griffe dans la de quelque amer susceptible mĂ©moire de chacun. Idoia, elle-mĂȘme, se souvient de cet de dĂ©voiler Kintoa. La brume matutinale Ă©cume les somhiver, lorsque les carabiniers gardaient encore la fronmets, plongeant le visiteur dans un monde onirique tiĂšre, et lui interdirent l'accĂšs jusqu'Ă  sa venta. « J'avais habitĂ© par la ronde des vautours fauves, discrĂštes sentibeau leur dire qu'ils me connaissaient, que j'Ă©tais la fille nelles de la montagne. Le silence semble hantĂ© par les de Panxo, rien Ă  faire, ils n'ont pas voulu me laisser pasvers de Xabier Lete : Nun hago, zer larretan/Urepeleko ser. Ça marque ! » Cette nuit lĂ , Idoia dut rebrousser cheartzaina,/Mendi hegaletan gora/Oroitzapen den gerora/ min jusqu'Ă  son village natal, Dantxaria. Ihesetan joan hintzana. (1) Cette ode au plus cĂ©lĂšbre des bergers d'Urepel, Fernando Aire Etxart, plus connu comme poĂšte et bertsolari sous LE LIEU DE RENCONTRES le nom de Xalbador, nous rappelle l'histoire de ces territoires vouĂ©s naturellement au pastoralisme. Le tintinnabulement des sonnailles nous ramĂšne Ă  la rĂ©aSi aujourd'hui, l'immense caserne situĂ©e un peu plus haut litĂ©. RĂ©guliĂšrement, la route est embouteillĂ©e de brebis, n’inspire plus la crainte, avec ses portes et fenĂȘtres murĂ©es, chĂšvres et autres chevaux, squatters de bon droit, souelle intrigue nĂ©anmoins. En effet, depuis quelques mois lignant eux aussi la destination de ces terres. Quelques des mouvements de voitures de luxe et des travaux au rares bordes pointillent le paysage, puis de part et d'autre compte goutte laissent libre cours Ă  toutes les interprĂ©tade la chaussĂ©e, deux supports rouillĂ©s, dĂ©risoires et fantions sur son avenir. Cauteleuse, la personne rencontrĂ©e tomatiques tĂ©moins d’une frontiĂšre de funĂšbre souvenir, sur les lieux ne fut pas trĂšs prolixe se contentant d'une attestent de notre arrivĂ©e au Pays Quint, Kintoa en eusrĂ©ponse laconique : « Elle appartient Ă  notre famille. » kara. Ici, la terre appartient Ă  l’Espagne mais les rĂ©sidents Antonio Marittorena, garde forestier navarrais croit, lui, dĂ©pendent de la France (lire encadrĂ©) et plus particuliĂšsavoir que « ce sont des Espagnols, loin dans l'Espagne, rement de la commune d'Urepel, forte de 292 habitants. qui l'on rachetĂ©e » Une situation qui fut, par le passĂ©, souvent difficile, voire En cette matinĂ©e d'automne aux allures estivales, Ă  ubuesque, pour les autochtones. Les errances de l’Hispeine ouverte, la venta BaztĂĄn accueille dĂ©jĂ  ses pretoire entraĂźnent parfois les balbutiements de la gĂ©ogramiers clients. Épicerie, bazar, bar, restaurant, magasin

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Comme le souligne Idoia Irribarren, patronne de la venta Baztan, « les gens du coin, ils s'en foutent pas mal de l'histoire ! »

FAMILLE Idoia Irribarren a repris la venta construite par son pÚre en 1971. Née à Dantxaria, elle avoue « avoir toujours vécu sur une frontÚre. »

CONVIVIALITÉ Jean-Pierre, dit Pampi, Daniel et Raimundo sont des habituĂ©s de la venta, autant des clients que des amis qui profitent de ce moment de convivialitĂ©.

KITSCH Une décoration kitsch assumée qui fait se cÎtoyer des paniers en osier suspendus en vitrine avec une vue d'artiste du lieu, des bois de rennes et une multitude d'improbables souvenirs


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PAYS QUINT

Les Kintoars commencent Ă  ĂȘtre lassĂ©s de la curiositĂ© suscitĂ©e par leur petit bout de terre, notamment auprĂšs des mĂ©dias nationaux et particuliĂšrement des chaĂźnes de tĂ©lĂ©vision de souvenirs, station service, elle est l'unique commerce de Kintoa, mais bien plus que cela, le lieu de rencontre de ce petit pays de 2 500 hectares et mĂȘme d'au-delĂ  ; on y vient aussi d'Urepel, des Aldudes et de toute la vallĂ©e. « Avant, on venait trĂšs tĂŽt le matin pour le Ricard » confie Idoia en un sourire complice. Un endroit oĂč le temps paraĂźt suspendu. Ici, tout le monde se connaĂźt, on se salue, en basque, en français ou en espagnol, les trois langues que chacun pratique indiffĂ©remment. « Les clients, on les connaĂźt tous depuis le temps » prĂ©cise la patronne.

MARRE DES JOURNALISTES

EN FAMILLE Michel Gascue reçoit, ce jour-là, la visite de sa fille Nadia, vétérinaire à Garazi, accompagnée de Jade, sa petite-fille qui adore cùliner Neige, la chienne de la famille.

AdĂšle est installĂ©e aujourd'hui Ă  Esnazu, mais elle est nĂ©e et a grandi Ă  Kintoa oĂč vivent toujours ses parents. Idoia est une amie d'enfance : « La venta a toujours Ă©tĂ© le point de rencontres. » Elle aussi a la tĂȘte emplie de souvenirs : « Dans les annĂ©es 40, ma grand-mĂšre a connu jusqu'Ă  deux mois consĂ©cutifs de neige. » Ici, on ne questionne pas le rĂ©chauffement climatique, on le constate et depuis quelques annĂ©es, il est trĂšs rare d'enregistrer plus de deux jours enneigĂ©s, « et encore », prĂ©cisent les agents du Conseil dĂ©partemental des PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques : « C'est notre boulot de dĂ©neiger la route dĂ©partementale » expliquent-ils. Aujourd'hui, c'est pour une simple pause cafĂ© qu'ils ont fait une halte diplomatique Ă  la venta : « Comme dit notre chef, lĂ , on entretient les relations transfrontaliĂšres » Ce jour-lĂ , Pampi, Daniel et Raimundo, des habituĂ©s, refont le monde au comptoir. Comme eux, beaucoup des visiteurs, venus pour le pain, s'autorisent quelques minutes de convivialitĂ© devant un cafĂ© ou la fameuse sangria maison d'Idoia. « Nous allons chercher les produits frais Ă  Pampelune, Ă  45 kilomĂštres, on travaille surtout avec les Français » explique-t-elle. Il y a bien quelques cyclistes, quelques motards ou Ă  la saison quelques cueilleurs de champignons qui s'arrĂȘtent mais Idoia constate : « Aujourd'hui, il y a moins de touristes qu'avant. » Ce qui ne dĂ©plaĂźt pas obligatoirement aux autochtones lassĂ©s de la curiositĂ© suscitĂ©e par leur petit bout de terre si singulier, notamment auprĂšs des mĂ©dias. « On a dĂ©jĂ  donnĂ© » nous rabroue l'une des habitantes ajoutant « en avoir marre des journalistes. » On nous expliquera, plus tard, que certains reportages accentuent le cĂŽtĂ© « pays perdu et bĂȘtes de foire ». Surtout Ă  la tĂ©lĂ©vision. Ouf ! D'autres sont plus accueillants, tel Michel Gascue, dont la ferme se trouve sur un chemin communal en contre-

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UREPEL La mairie du petit village d'Urepel, tapie contre l'Ă©glise est, notamment, responsable de la petite route communale qui serpente vers le Pays Quint.

DÉPANNAGE On se croirait presque dans le Montana face Ă  cette station service aux lumiĂšres opalescentes, nichĂ©e dans ce dĂ©cors de montagnes. Elle dĂ©panne, de jour comme de nuit, les Kintoars et les habitants de la vallĂ©e.

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UNE HISTOIRE CENTENAIRE TrĂšs souvent, dans les PyrĂ©nĂ©es, lorsqu'il s'agit des questions liĂ©es Ă  la frontiĂšre, on Ă©voque le traitĂ© des PyrĂ©nĂ©es de 1659. S'agissant du Pays Quint, Kintoa en euskara, il faut ajouter celui d'Elizondo, en 1785, qui trace « la ligne d'Ornano » fixant dĂ©finitivement la frontiĂšre entre haute et basse Navarre et dĂ©limitant ainsi les zones de pĂąturage de maniĂšre si arbitraire – ne tenant compte, ni des coutumes, ni de la ligne de partage des eaux – qu'elle ne fut jamais respectĂ©e et donna lieu Ă  de nombreux incidents entre Navarrais du Nord et du Sud. Rappelons que ce territoire s'Ă©tendait sur plus de 20 000 hectares de Baigorri jusqu'Ă  Erro, les eaux communes appartenant, jusqu'au XVIe siĂšcle Ă  la Navarre. Il fallut attendre 1856 et le TraitĂ© de Bayonne pour qu'officiellement le Kintoa devienne une enclave qui appartient Ă  l'Espagne, mais dont la gestion est assurĂ©e par la commune d'Urepel, en Basse-Navarre. Son nom aurait pour origine le tribu versĂ© par les Ă©lĂ©veurs du Nord : un porc sur cinq ! Les familles qui y vivent paient les impĂŽts locaux et sur le revenu en France, mais la taxe fonciĂšre Ă  la CommunautĂ© autonome de Navarre. C'est la Commission syndicale de la vallĂ©e de Baigorry, qui regroupe sept communes, qui s'occupe de tout ce qui relĂšve de l'agriculture, l'Ă©levage et l'ensemble des problĂšmes pastoraux. Ses interlocutrices sont les vallĂ©es navarraises du Baztan et de Erro. Le 24 mai, les bĂȘtes sont marquĂ©es Ă  Urepel d'un VE (vallĂ©e d'Erro) garantissant le bon fonctionnement de l'accord. Chaque annĂ©e et Ă  perpĂ©tuitĂ©, la France verse une redevance Ă  l'Espagne pour autoriser ces droits de pĂąturage.

LIGNE « P » Vestiges de la paranoia d'un dictateur, les restes de ces bunkers - jamais utilisés témoignent de la ligne « P » (pour Pyrénées), sorte de ligne Maginot de l'Espagne franquiste.

JAMAIS LOIN AdĂšle Etcheverry est native du Pays Quint oĂč vivent toujours ses parents. Amie d'enfance d'Idoia, elle aussi se souvient de l'Ă©poque oĂč vivre au Kintoa Ă©tait parfois difficile.

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La borne frontiĂšre 137, ultime tĂ©moin d'une frontiĂšre dĂ©sormais rĂ©volue, gĂźt ensevelie sous les ronces et les mĂ»riers en contrebas de la venta bas de la venta. Ce jour-lĂ , sa fille Nadia, vĂ©tĂ©rinaire Ă  Saint-Jean-Pied-de-Port (Garazi) est venue lui rendre visite avec sa petite fille Jade. Tandis que la fillette entame une sĂ©rie de cĂąlins avec Neige, la chienne de la maison, Michel raconte qu'enfant, il mettait une heure pour se rendre Ă  pied Ă  l'Ă©cole Ă  Urepel et autant pour aller Ă  la messe. Et l'hiver davantage lorsque le chemin communal Ă©tait enneigĂ© ! Il faut rappeler que jusqu'au dĂ©but des annĂ©es 1980 « c'Ă©tait un territoire oubliĂ© », prĂ©cise MarieAntoinette Etchebarren, maire d'Urepel entre 1977 et 2008. « Il n'y avait ni Ă©lectricitĂ©, ni desserte du courrier » explique celle qui se battit pour faire arriver l'Ă©lectricitĂ© au Pays Quint, en 1980 ! C'est elle aussi qui mit en place le ramassage scolaire dont bĂ©nĂ©ficia plus tard Xabi, le fils de la famille Gascue : « On Ă©tait les derniers Ă  quitter l'Ă©cole, on fermait les volets et la porte du prĂ©au, on passait le balai. Plus tard au collĂšge, je me souviens des rĂ©flexions narquoises de Madame Duzan, les hivers enneigĂ©s, lorsque j'arrivais en retard ou au lendemain d'une absence : “Alors Xabi, la neige elle a fondu ? ” Les Quintoars Ă©taient tout de mĂȘme toujours un peu Ă  part ! ».

L'ESPAGNE NE FAIT RIEN Tout au long de ses mandats, Marie-Antoinette Etchabarren s'est battue pour le Pays Quint et ce ne fut pas toujours facile : « Les citoyens d'Urepel trouvaient qu'on en faisait un peu trop pour les Kintoars ! » Aujourd'hui, Xabi sourit, se remĂ©morant cette Ă©poque, les jeux avec les filles de la venta, BĂ©atrice et Laetitia, et puis surtout le bonheur du travail aux champs avec son pĂšre et son amour des animaux. Leur petite exploitation possĂšde 150 brebis, 15 vaches et des juments « pour le plaisir » ajoute-t-il. Quarante ans plus tard, la famille Gascue ne dispose toujours pas de tĂ©lĂ©phone filaire. La Direction gĂ©nĂ©rale des TĂ©lĂ©communications qui deviendra France TĂ©lĂ©com plus tard, – pourtant entreprise de service public – refusera l'installation d'une ligne. Et aujourd'hui, c'est uniquement grĂące au satellite que Xabi, peut surfer sur Internet, avec les alĂ©as que l'on imagine. Il en sourit. À 27 ans, il a eu le temps de s'habituer Ă  sa condition particuliĂšre de Kintoar. Michel Ernaga, l'actuel maire d'Urepel rappelle que « la

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zone habitĂ©e est petite » et la compĂ©tence de la commune concernant la route communale, celle qui part face Ă  l'Ă©glise et s'enfonce dans la montagne. Le maire nous confie qu'il reste environ, aujourd'hui, une quinzaine de personnes vivant au Pays Quint, rĂ©parties en huit foyers. Et encore, certains travaillent sur la cĂŽte et n'ouvrent leur maison que le week end. Le facteur nous confie que sa tournĂ©e journaliĂšre dure entre 3/4 d'heure et 1 heure, compte tenu de l'isolement des habitations. À l'inverse, « la factrice espagnole, qui ne passe que deux fois par semaine, laisse le courrier Ă  la venta, oĂč chacun vient le chercher. » Idoia confirme que « les Espagnols ne font rien pour nous » Antonio Marittorena, garde forestier navarrais, sourit en guise de rĂ©ponse ; il explique que « tout ce qui concerne l'environnement, eau, pĂȘche
 dĂ©pend de la Navarre » et ajoute-t-il, prenant Ă  tĂ©moin les quelques clients convaincus : « L'automne est en retard et l'Ă©tĂ© n'aura pas Ă©tĂ© bĂ©nĂ©fique aux cueilleurs de champignons, ni Ă  l'arrivĂ©e des palombes ». Il nous entraĂźne en contrebas de la venta pour dĂ©busquer, ensevelie sous les mĂ»riers, la borne frontiĂšre 137 ultime tĂ©moin d'une Ă©poque rĂ©volue. On se souvient des propos d'AdĂšle : « En 1965 quand ma mĂšre est arrivĂ©e de Navarre, elle ne parlait que l'espagnol. Franco avait interdit l'usage du basque, elle l'a appris ici. Elle arrivait d'un village oĂč il y avait l'Ă©lectricitĂ©, çà lui a fait un choc ! On Ă©tait les premiers EuropĂ©ens ! » En reprenant la petite route communale qui serpente jusqu'Ă  Urepel, on ne peut s'empĂȘcher de songer aux vers d'Edith Södergran, la grande poĂ©tesse finlandaise : « Mais il est une chose que j’ai dĂ©couverte,/une chose que j’ai vraiment conquise/ le chemin du pays qui n’est pas. » (1) OĂč es-tu, dans quels pĂąturages,/berger d'Urepel ?/ toi qui as fui/vers les flancs de la montagne,/vers les lendemains qui demeurent dans le souvenir.

MOTS CLÉS HITZ GAKOAK

Enclave : enklabe Pastoralisme : artzaingo FrontiĂšre : muga Borne : zedarri


FRONTENIS

C L A I R E D U TA R E T- B O R D A G A R AY U N E C O M B AT TA N T E La vice-championne du monde de frontenis de Barcelone, Claire Dutaret-Bordagaray, semble posséder le don d'ubiquité, tant sa passion et son sens de l'engagement la conduisent à mener plusieurs combats simultanément. Une force puisée dans un esprit de compétition hors norme.

C

e que l'on remarque en premier, c'est le sourire qui Ă©claire un visage au regard lumineux et pĂ©tillant. On ne sait pas trop si c'est le plaisir de nous rencontrer ou la vue du petit trinquet Artetxea de Bidarray qui en sont la cause ? Parions sur les deux. Lorsqu'elle sort de sa voiture, Claire est dĂ©jĂ  en tenue pour se colleter Ă  la cancha. Ce matin-lĂ , alors que l'Ă©tĂ© fait de la rĂ©sistance et que les crĂȘtes d'Iparla nous lancent une ultime invitation, elle a rendez-vous avec ses collĂšgues de l'hĂŽpital de Bayonne pour une partie amicale Ă  l'occasion du dĂ©part de Mailen, l'une d'entre elles. On a beau ĂȘtre vice-championne du monde de frontenis Ă  Barcelone en 2018 - lors de ces championnat la France a d'ailleurs rĂ©cupĂ©rĂ© la place de leader mondial en nombre de mĂ©dailles -, on n'en prend pas moins ces parties amicales avec sĂ©rieux ; l'une des premiĂšres rĂšgles de la pelote Ă©tant la courtoisie qui consiste Ă  respecter les adversaires. En entrant dans le trinquet, Claire arbore, chaussures roses et lunettes de protection. La championne commence Ă  taper quelques balles avec ses amis, mais trĂšs vite, les rires et les plaisanteries, « ce n'est pas l'Aviron ici ! », l'emportent sur le rĂ©sultat. « Les parties de pelote sont des moments de convivialitĂ© et de partage. Ici, au Pays basque, tout le monde y a jouĂ© dans son enfance. » L'Ă©change reprend et la championne n'est pas avare de quelques conseils amicaux et parfois
 railleurs. Comment qualifier Claire Bordagaray, tant ses activitĂ©s sont multiples ? MĂšre de deux enfants, infirmiĂšre de nuit en rĂ©animation au Centre hospitalier de Bayonne, Ă©lue locale dans sa mairie de Uhart-Cize, Ă©lue rĂ©gionale oĂč elle siĂšge au sein de la Commission culture, sport, jeunesse et solidaritĂ©, Vice-prĂ©sidente de la FĂ©dĂ©ration internationale de pelote basque (FIPV), PrĂ©sidente de Pelote GĂ©nĂ©ration Frontenis, et bien sĂ»r sportive de haut niveau, championne de pelote multi mĂ©daillĂ©e et sans doute en oublions-nous ! C'est peut-ĂȘtre Jean-Michel Anchordoquy, maire de Bidarray et ancien collĂšgue de Claire qui la rĂ©sume le mieux : « C'est une battante ! » Claire a dĂ©butĂ© par le tennis et la natation, et un peu de pelote au collĂšge Jean de Mayorga de Garazi. « À l'Ă©poque, deux jeunes filles s'y entraĂźnaient pour les J.O. »

BORROKALARIA

Bartzelonan, frontenis munduko txapeldun ordaina, Claire DutaretBordagarayek, iduri du ubikuitate dohaina izaten, hainbeste bere pasioak eta bere engaiamenduaren zentzuak, aldi berean hainbat borroka kudeatzera eramaten dute. Bere lehiaketa izpiritutik hartzen duen indar bat.

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texte Jean-Paul Bobin / photographies Emmanuel Grimault

À quatorze ans, elle intĂšgre la section sport-Ă©tudes pelote du lycĂ©e RenĂ© Cassin de Bayonne, spĂ©cialitĂ© frontenis et pelota gomme creuse. À 19 ans, elle prend la gĂ©rance du trinquet de Baigorri, histoire de s'immerger un peu plus dans la pelote. C'est d'ailleurs lĂ  qu'elle recontrera son mari, lui aussi pelotari. Depuis, la petite gomme rythme sa vie et la passion ne l'a plus quittĂ©e. En 1999, elle entame sa carriĂšre internationale aux championnats du monde espoirs moins de 22 ans, en Argentine, puis ce sera Pampelune, Cuba, le Mexique, et elle se prĂ©pare actuellement pour ceux de 2020 qui devraient se dĂ©rouler Ă  Valence ou au Mexique. « J'ai l'impression encore de progresser, cela me donne envie de m'entraĂźner davantage. La pelote, c'est ma soupape, tant que je suis dans cette dynamique, je n'ai pas envie de m'arrĂȘter. » Pour la sophrologue Virginie Tessari qui l'assiste dans sa prĂ©paration mentale pour les compĂ©titions depuis trois ans, « Claire fait preuve d'une grande intelligence de l'esprit et du cƓur. Depuis trois ans, sa progression est incroyable. » Ce que confirme sa collĂšgue Mailen : « Elle est dĂ©terminĂ©e et exceptionnelle au boulot. Elle a des qualitĂ©s humaines que d'autres n'ont pas. »

DISPONIBILITÉ ET ALTÉRITÉ

MOTS CLÉS HITZ GAKOAK Combat : borroka Partage : partekatze Reconnaissance : ezagutza AltĂ©ritĂ© : desberdintasun

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Et la vice-championne du monde de Barcelone entend bien dĂ©fendre ses chances en 2020 : « Je vais repartir sur une grosse prĂ©paration physique et mentale. Cette prĂ©paration mentale me sert aussi dans ma vie professionnelle. J'ai envie de continuer Ă  prendre du plaisir et Ă  transmettre aux jeunes gĂ©nĂ©rations. » En attendant, Claire milite, au sein des instances internationales pour le dĂ©veloppement de la pelote. Elle faisait partie de la dĂ©lĂ©gation de la FĂ©dĂ©ration internationale reçue par le ComitĂ© International Olympique pour prĂ©senter le projet d'intĂ©gration de la pelote comme sport additionnel. Et si elle prĂ©side Pelote GĂ©nĂ©ration Frontenis « c'est pour mieux faire connaĂźtre le frontenis », prĂ©cise Virginie Tessari. Cette reconnaissance est importante pour Claire Bordagaray : « Au Mexique, le frontenis est le deuxiĂšme sport aprĂšs le football. LĂ -bas, comme en Espagne, les joueuses sont, au minimum, semiprofessionnelles, ici, nous sommes toutes amateurs. Il y a un problĂšme de reconnaissance pour cette discipline et, pour les sportives en gĂ©nĂ©ral, les joueuses de main nue et de cesta punta ont une meilleure notoriĂ©tĂ© et c'est comme dans tous les sports, les footballeurs sont p!us connus que les footballeuses ! » Et, comme le prĂ©cise Virginie Tessari : « Claire exĂšcre l'injustice ! » Et, comme si tout cela ne lui suffisait pas, comme si elle rĂȘvait d'Ă©tirer les journĂ©es, Claire parcourt les collĂšges pour informer les jeunes sur les enjeux du sport et de la diĂ©tĂ©tique santĂ©. Celle qui sait « qu'il n'y pas de partie facile », n'hĂ©site pourtant pas Ă  en livrer plusieurs Ă  la fois, pour la sauvegarde de l'hĂŽpital public, pour faire reconnaĂźtre le frontenis Ă  sa juste place, pour valoriser la place de la femme dans la pelote et
 dans la sociĂ©tĂ©. Autant qu'une battante, Claire est une combattante qui avoue : « Ce qui m'aide, c'est la facultĂ© Ă  rĂȘver. »


GRAND BLEU

Chez nous, ils sont peu nombreux. Il y a douze ans, David Ducourneau a crĂ©Ă© l’entreprise Ibaia. Rencontre avec un scaphandrier du Pays basque.

Un tra va il d e passionnĂ©s qui exige une trĂšs grande rigueur, tant dans la prĂ©paration qu'au moment de la plongĂ©e qui, souvent, s'effectue dans des conditions extrĂȘmes dans lesquelles ils effectuent toutes les tĂąches des professionnels du BTP. Un travail d'Ă©quipe oĂč chacun veille sur la sĂ©curitĂ© des deux autres.

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Ibaia texte Txomin Laxalt / photographies Ibaia

travailleurs en eaux troubles

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GRAND BLEU

IBAIA, LANGILEAK UR NAHASITAN

Gurean, oso guti dira. Duela hamabi urte, David Ducourneau-k Ibaia enpresa sortu du. Topaketa Euskal herriko eskafalandriekin.

C

Contrairement aux eaux dans lesquelles ils Ă©voluent, que les choses soient claires ! Sans dĂ©considĂ©ration aucune, les scaphandriers seraient aux plongeurs, ce que les guides de haute montagne sont aux excursionnistes, les commandants de bord d’un vol long courrier aux pilotes d’aĂ©ro-clubs. Les scaphandriers - telle est la terminologie officielle retenue par le ministĂšre du Travail et la FĂ©dĂ©ration Nationale des Travaux Publics dont ils dĂ©pendent - sont avant tout des professionnels de travaux subaquatiques, souvent dĂ©licats, rĂ©alisĂ©s dans un milieu hyperbare oĂč la pression est supĂ©rieure Ă  la pression atmosphĂ©rique - plus un bar (1 000 hectopascals) tous les 10 m. On s’en doute, une affaire de passion et de savoir-faire. CrĂ©Ă©e en 2007, basĂ©e Ă  Briscous, la sociĂ©tĂ© Ibaia, rĂ©pond aux critĂšres classiques du BTP lesquels, en se doublant de ceux, vĂ©tilleux, du travail en immersion, en font une entreprise improbable, voire insolite sous nos cieux. Sans doute le fait de travailler dans l’incognito d’eaux glauques dans des tenues aussi imposantes que dĂ©routantes, soumis Ă  un matĂ©riel complexe, situe le mĂ©tier de scaphandrier davantage dans la catĂ©gorie d’une Ă©nigmatique confrĂ©rie d’aventuriers. La rencontre avec David Ducourneau, directeur d’Ibaia et une visite de chantier, en levant le voile sur la profession - et sans infirmer ce sentiment pour autant - nous a surtout rĂ©vĂ©lĂ© une communautĂ© de techniciens au casque bien vissĂ© sur les endosses.

HÉRITIERS DES LAISSÉS POUR COMPTE Le bureau, peut-ĂȘtre pour rappeler que les chantiers sont itinĂ©rants, est un grand algeco qui n’exclut pas la part de rĂȘve inhĂ©rente Ă  cette profession. Bien sĂ»r, la reproduction du sous-marin du professeur Tournesol figure en bonne place sur une Ă©tagĂšre. Dans un coin, une bouteille de plongĂ©e autour de laquelle, tel un caducĂ©e, se love un dĂ©tendeur, quelques posters Ă©vocateurs, une bibliothĂšque spĂ©cialisĂ©e et, comme il se doit, des dossiers. Pour synthĂ©tiser l’ensemble, un pied-lourd (nom donnĂ© au scaphandrier traditionnel). De prime abord, le mannequin fait songer au Tintin

du TrĂ©sor de Rackham le Rouge. David Ducourneau, personnage truculent tout de passion certes, mais aussi pĂ©tri de rigueur, en dĂ©signant le bonnet rouge qui coiffe le scaphandrier sous son casque boulonnĂ©, remet vite le manomĂštre Ă  la bonne pression. Jusqu’au dĂ©but du XXeᔉsiĂšcle la profession, pour les accidents mortels de dĂ©compression qu’elle gĂ©nĂ©rait, Ă©tait rĂ©servĂ©e aux bagnards qui portaient le bonnet rouge. « VoilĂ  pourquoi, Cousteau l’a choisi comme symbole. Quelque part nous sommes les hĂ©ritiers de ces laissĂ©s pour compte. » TrĂȘve de dramatisation et de mythe. David Ducourneau a rĂ©alisĂ© d’abord un rĂȘve de gosse : ĂȘtre scaphandrier. « Une vocation due en partie au documentaire de Cousteau consacrĂ© aux pĂȘcheurs d’éponges de l’üle grecque de Kalymnos, des lectures aussi dont le livre, aujourd’hui oubliĂ©, de Claude Rabault, L’Or et la griffe », confie-t-il. Un apprentissage de 18 mois Ă  la rude Ă©cole normande de scaphandrier, sous la houlette d’un authentique MaĂźtre scaphandrier, prĂ©cĂšde une fructueuse expĂ©rience professionnelle de cinq ans en Afrique. Cependant, l’attachement profond au Pays basque le conduit Ă  revenir pour crĂ©er sa propre entreprise - oĂč, faut-il le prĂ©ciser, le bilinguisme est prĂ©sent - une gageure.

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Dans un coin, une bouteille de plongée, quelques posters évocateurs, une bibliothÚque et, pour synthétiser l'ensemble, un piedlourd (nom donné au scaphandrier) qui, de prime abord, fait songer au Tintin du Trésor de Rackhlam le Rouge, un décor d'aventuriers des hauts-fonds, qui plonge le visiteur dans l'ambiance.

Briscous L'attachement profond au Pays basque a conduit David Ducourneau à revenir y créer sa propre entreprise

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Ce sont avant tout des professionnels des travaux subaquatiques souvent délicats à réaliser dans un milieu hyperbare. Une affaire autant de passion que de savoir-faire. Créée en 2007 à Br iscous, la société Ibaia répond aux critÚres classiques du BTP, et du travail en immersion, une entreprise improbable !

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boue

Des grands chantiers qui les amÚnent souvent au pied des barrages ou dans d'inquiétantes aquosités de stations d'épuration


b

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Le rite de l'habillement est avant tout une procédure de sécurité. C'est le collÚgue qui ajuste le casque de celui qui va descendre et s'assure que tout fonctionne. Grùce au narguilé, seul lien avec la surface on ne perd jamais le contact avec le plongeur et, quoi qu'il arrive, il ne manquera jamais d'air. Sécurité !

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bulles Le moindre changement de rythme dans la respiration du plongeur peut signifier un problùme


Aujourd’hui, ils sont trois Ă  Ɠuvrer au sein d’Ibaia mais constituent en pratique une forme de TrinitĂ© subaquatique ou si l’on prĂ©fĂšre, trois en un, tant leur travail demande une forme d’osmose. Nicolas, 25 ans de bulles sous les barges africaines aux cĂŽtĂ©s de David, dans la pure tradition d’un film de Robert Enrico, lĂąchera tout pour l’accompagner dans l’aventure Ibaia. Le benjamin de l’équipe, Camille, neuf ans de grand bleu apporte en plus sa formation de soudeur. BĂ©tonnage, pose de coffrages, renflouage, bathymĂ©tie mais aussi inspection d’ouvrages d’art, grappinage et curage de barrages, travaux portuaires et visites sur tous types de navires tel est le quotidien d’Ibaia. L’Adour, quand il se prĂ©pare Ă  affronter le grand ocĂ©an, participe de la vie du port de Bayonne et ses eaux turbulentes y abritent, sous sa face immergĂ©e, cette double canalisation permettant d’assurer l’alimentation en eau douce de la rive droite en cas de nuisances. Ce jour-lĂ , le bateau d’Ibaia avait mouillĂ© l’ancre pratiquement au mitan du fleuve, Ă  quelques encablures en aval du pont Saint-Esprit, entre les quais Saint-Bernard et les AllĂ©es Marines. Un vrai temps de mois d’aoĂ»t, pas de vent mais un mĂ©chant courant. Un simple travail de prĂ©lĂšvements, d’inspection et de mesure de la tuyauterie - immergĂ©e Ă  13,50 m, garrotĂ©e de concrĂ©tions, elle subit d’importantes contraintes - loin des grands chantiers qui les amĂšnent souvent Ă  travers l’Hexagone au pied de barrages ou dans les inquiĂ©tantes aquositĂ©s de quelque station d’épuration. Un chantier imposant cependant un mĂȘme et rigoureux protocole.

LES YEUX DU BUREAU D'ÉTUDES C’est Camille qui s’y colle aujourd’hui. Comme un chevalier s’abandonnant au rite de l’habillement, aprĂšs avoir revĂȘtu sa combinaison semi-Ă©tanche, il laisse Nicolas ajuster son casque qui le fera ressembler bientĂŽt Ă  quelque fabuleux animal marin reliĂ© Ă  de sibyllins embouts dont on devine qu’ils se rĂ©vĂšlent vitaux. Serpent Ă  trois tuyaux tressĂ©s, multicolore et soigneusement lovĂ©, le prĂ©cieux narguilĂ© repose encore Ă  la proue de l’embarcation. Depuis les bouteilles d’air comprimĂ© assujetties sur le pont du bateau, il sera le seul lien avec la surface, Ă  la vie. Nicolas, tout Ă  son travail d’apprĂȘt, prend le temps de commenter : « Le bleu pour l’air, le jaune pour la profondeur et le rouge pour la radio, deux arrivĂ©es d’air sur le mĂȘme flexible, plus le biberon de secours » et David, occupĂ© aux appareils de mesure, de complĂ©ter : « Depuis 2011, le narguilĂ© est une obligation dans la rĂ©glementation des travaux hyperbares. On ne perd jamais le plongeur et quoi qu’il arrive, il n’est jamais en manque d’air. »

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D’ailleurs, comme s’ils faisaient partie intĂ©grante de la personne, c’est le mot organe qui est utilisĂ© pour dĂ©signer les Ă©lĂ©ments de cet appareillage sophistiquĂ©. 15h 49, Camille a basculĂ© sous la surface, quelques longueurs du narguilĂ© serpentent au fil du courant. Comme un poignant murmure de fond, la respiration rĂ©guliĂšre de Camille parvient par la radio. « Une indication prĂ©cieuse, le moindre changement de rythme peut signifier un stress, un problĂšme ». RĂ©guliĂšrement, la communication s’établit et, avec un Ɠil toujours sur les Ă©crans de contrĂŽle, la progression du travail est soigneusement notĂ©e. « Nous sommes les yeux du bureau d’études qui fera appel Ă  nous, depuis des expertises jusqu’aux travaux proprement dits, aujourd’hui en l’occurrence, spĂ©cialisĂ© dans la mĂ©canique des vases et conduites sous-marines. » AppelĂ©s souvent pour des remplacements de piĂšces ou des soudures sur des installations immergĂ©es Ă  des profondeurs allant jusqu’à 50 m, la turbiditĂ© des eaux leur impose d’évoluer et d’Ɠuvrer le plus souvent en aveugle. Par un long travail introspectif, le scaphandrier devra, en amont et sur la terre ferme, s’imprĂ©gner du plan, souvent complexe, de l’installation, pour Ă  tĂątons, dĂ©monter et remplacer la piĂšce dĂ©fectueuse. Une stupĂ©fiante aptitude que seule la formation, la pratique et surtout une maĂźtrise de soi et du milieu permettent d’acquĂ©rir. Quand on connaĂźt le coĂ»t d’une intervention, le temps perdu n’est pas de mise. David Ducourneau s’abandonne volontiers aux souvenirs. Le meilleur ? « Un chantier imposant un bivouac dans la Maurienne prĂšs du Mont Cenis. Il fallait vider la bonde du fond d’un barrage, Ă  2 600 m d’altitude par -25°, un extraordinaire travail d’équipe entre tous les corps de mĂ©tier, dans une ambiance inoubliable. » Cet office rare - il soumet le scaphandrier Ă  une visite mĂ©dicale annuelle analogue Ă  celle des pilotes de chasse - les autorise Ă  « travailler dans cette quatriĂšme dimension oĂč l’on ne sait plus si l’on monte ou l’on descend, celle oĂč l’on perd les deuxiĂšme et troisiĂšme dimensions de notre quotidien et leurs repĂšres habituels. Peut-ĂȘtre est-ce lĂ  que rĂ©side cette part de satisfaction et de jouissance. » Camille en avait fini avec ses paliers de dĂ©compression aprĂšs plus de deux heures passĂ©es au fond. Le soleil amorçait sa bascule vers le pignada. Aussi vrai qu’on ne peut demander la lune Ă  un scaphandrier, ces trois lĂ  arboraient le sourire de ceux qui, aprĂšs un travail rondement menĂ©, accrochent Ă  leurs rĂȘves une nouvelle Ă©toile
 de mer.

MOTS CLÉS HITZ GAKOAK Scaphandrier : eskafalandria Respirer : arnasa hartu Sous-marin : itsaspeko Environnement : ingurumen


GORAAAA GOAZ !

Ez, istorio hau ez da “bost aste globoan” nobelarena, zeinetan Samuel Fergusson doktoreak belarra erre behar baitu gaizkilengandik libratzeko eta bere globoa senegal ibaiaren beste hegira eramatera. idurikatzen da paregabeko abentura bat, baizik ez da esperientza lilugarri bat airean ibiliz, zeruko burbuila bezalakoa.

ARRIBAAAAAAA !!!

DÉCOUVERTE

VAMOS

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texte etphotographies Santiago Yaniz Aramendia

Non, ce rĂ©cit n’est pas comme celui de Cinq semaines en ballon, dans lequel le docteur Samuel Fergusson doit brĂ»ler de l’herbe pour Ă©chapper aux malfaiteurs et guider son aĂ©rostat vers l’autre rive du fleuve SĂ©nĂ©gal. On l’imagine comme une aventure unique, ce n’est qu’une merveilleuse expĂ©rience, flottant dans l’air telle une bulle de ciel.

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DÉCOUVERTE

AU BALCON Le dĂ©part se fait toujours aprĂšs l’aube, c’est le meilleur moment, car les vents ne sont pas forts. BaignĂ©s par cette quiĂ©tude, les voyageurs profitent Ă  fond du paysage, certains s'abandonnent mĂȘme Ă  la mĂ©ditation, tandis que d'autres sacrifient aux inĂ©vitables souvenirs photographiques.

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LE BALLON A U N E C A PA C I T É D'ASCENSION SUPÉRIEURE À CELLE DES HÉLICOPTÈRES

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SANS SOLEIL


DÉCOUVERTE

S’offrir un voyage en ballon est le meilleur moyen de s’envoler vers ce but, d’aprĂšs ce que l’on dit, qu'il faut rĂ©aliser au moins une fois dans sa vie : Ă©crire un livre, planter un arbre, avoir un enfant, et frĂ©quemment on y ajoute, voler en ballon. En Euskal Herria ceci n’est pas du tout difficile, il suffit de monter dans la nacelle en osier de l’un des aĂ©rostats colorĂ©s pilotĂ©s par Joseba GarcĂ­a, un passionnĂ© par l’air chaud depuis son adolescence. Vrooom
, retentit le moteur Ă  essence qui fait tourbillonner un ventilateur gĂ©ant sous les reliefs de la Sierra SĂĄlvada. Ce n’est alors qu’une gigantesque ligne de nylon rouge qui commence Ă  se transformer en une sphĂšre bercĂ©e et ondulĂ©e par une lĂ©gĂšre brise. L'action se dĂ©roule sur une prairie de la bourgade de Tertanga, transformĂ©e en piste de dĂ©collage pour les ballons aĂ©rostatiques de Globoestratos. Le pic du Fraile veille sur cette scĂšne digne d’une aquarelle sur laquelle glissent les derniĂšres brumes de l’aube tout en cachant les vignobles de Delika et la ville mĂ©diĂ©vale d’Orduña. La premiĂšre tĂąche Ă  faire a Ă©tĂ© d’armer le ballon en attachant, avec des mousquetons, les cĂąbles de la gigantesque bulle en nylon Ă  la nacelle. Cette nacelle suspendue est toujours fabriquĂ©e en osier et en cuir, des matĂ©riaux qui ont prouvĂ© leur efficacitĂ© et leur souplesse dans les conditions les plus extrĂȘmes en atterrissant ou en se trainant sur des centaines de mĂštres sur terre. Indispensable dans les opĂ©rations de dĂ©ploiement et de ramassage, mais surtout, dans la poursuite du vol sur terre, pour aller recueillir les passagers et le ballon. Pendant que le ballon gonfle, la transparence de la toile dessine Ă  contre-jour des silhouettes et de capricieuses figures, crĂ©ant des fantaisies d’ombres et de couleurs. Une pure beautĂ©. Joseba essaye de parler Ă  ses voyageurs, qui imperturbables, tentent de tout photographier comme si l’instant allait leur Ă©chapper. « Regardez : avec le ventilateur, nous gonflons

SENS DES VENTS Pour voler vers la source du fleuve Nervión et survoler la Sierra Sålvada il est nécessaire que les vents du nord soient prédominants. Quand ces conditions ne sont pas réunies, les vols sont réalisés sur les terres voisines de la vallée de Mena vers Burgos.

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LE BALLON S'ÉLÈVE D O U C E M E N T, SANS SACCADES, DÉFIANT L'AIR COMME DANS UN RÊVE

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le ballon, mais il n’a pas encore la capacitĂ© de voler car l’air a la mĂȘme tempĂ©rature que sur terre ; maintenant nous allons le rĂ©chauffer. » Il ouvre aussitĂŽt la vanne d’un brĂ»leur et avec l’étincelle d’un capteur piĂ©zoĂ©lectrique, le gaz est allumĂ©. Tout de suite aprĂšs, le deuxiĂšme brĂ»leur s’allume. DĂšs qu’il ouvre le gaz, une puissante et bruyante flambĂ©e, qui rappelle les dragons des contes, rugit en lançant le feu au ballon. Comme s’il s’agissait d’un tour de magie, la sphĂšre rouge couchĂ©e sur l’herbe, commence Ă  se hisser plaçant la nacelle de l’aĂ©rostat sur pied, elle est encore attachĂ©e avec une grosse corde au 4x4. Il reste peu de rĂȘves Ă  rĂ©aliser pour Joseba. Mais celui de voler en ballon est solidement enracinĂ© dans sa mĂ©moire depuis plus de trente ans. Il a commencĂ© comme le font presque tous les amateurs : « La passion de voler, de voir le monde Ă  partir d’une autre approche, mais, sans oublier son esprit avĂ©rĂ© d’aventure, esprit commun Ă  toute personne qui monte dans un ballon. » DĂšs qu’il a mis en pratique cette passion il a eu l’opportunitĂ© de voler presque partout au-dessus de la moitiĂ© du monde, en plaçant sur ses Ă©tagĂšres toute une collection de trophĂ©es, tout ça est bien utile pour arriver Ă  partager l’expĂ©rience accompagnant les voyageurs lors d’un baptĂȘme de l’air au-dessus de la Sierra de SĂĄlvada. Voler avec lui est une garantie de tranquillitĂ©. « Maintenant nous allons apprendre quelques rĂšgles sur la sĂ©curitĂ© », dit-il Ă  haute voix quand tout le monde est dĂ©jĂ  embarquĂ© et les passagers bien disposĂ©s, comme des sardines, dans la nacelle : « Personne ne doit toucher mes appareils, et quand je vous le dirai, toutes les mains doivent rester Ă  l’intĂ©rieur de la nacelle, surtout lors de l’atterrissage, si Ă  ce moment-lĂ , il y avait du vent, tout le monde doit s’accroupir, il faut que rien ne dĂ©passe du bord de la nacelle. Compris ? Avez-vous une question ? » Ils approuvent, pendant que le pilote envoie le gaz aux brĂ»leurs. Nous sentons la chaleur du propane qui brĂ»le au-dessus de nos tĂȘtes et d’une maniĂšre presque imperceptible, nous sommes en train de nous Ă©lever, doucement, sans saccades, sans brusqueries. Peu de temps aprĂšs, la bourgade de Tertanga se trouve sous nos pieds, le profil de la Sierra avance vers nous. En rĂ©alitĂ© c’est nous qui nous rapprochons mais la sensation est d’immobilitĂ© car tous nos points de repĂšre sont Ă©loignĂ©s. « Maintenant nous allons Ă  45 kilomĂštres Ă  l’heure et sommes Ă  1 150 mĂštres d’altitude », souligne Joseba, nous sommes tous Ă©mus, et survolons le profil de la muraille calcaire du Tologorri. De l’autre cĂŽtĂ©, l’immensitĂ© des terres de Castille s’allonge dans la vallĂ©e de Losa dans la province de Burgos.

« Un ballon a une plus forte capacitĂ© d’ascension que les hĂ©licoptĂšres ou les avions de tourisme, il pourrait monter, sans difficultĂ© Ă  sept ou huit mille mĂštres », explique Joseba. Et voici, le moment du baptĂȘme de l’air est arrivĂ©, trĂšs dĂ©licatement, Joseba sort des verres en cristal, il les distribue aux voyageurs. Plop ! sonne l’ouverture de la bouteille de cava. « Tchin tchin, c’est votre baptĂȘme de l’air », conclut-il en proposant de porter un toast. L’air nous emporte dans un mouvement hiĂ©ratique ; c’est seulement l’habilitĂ© du pilote montant et descendant Ă  la recherche des courants favorables qui permet le dĂ©placement vers la destination souhaitĂ©e. Nous volons, curieux et Ă©bahis, au-dessus des champs de pommes de terre et de cĂ©rĂ©ales de la vallĂ©e de Losa. Soudain, quelque chose court Ă  travers un champ de blĂ© : « Regarde, regarde, qu’est-ce que c’est ça ! » crie l’une des passagĂšres. Quand l’animal freine sa course et scrute le ciel, nous dĂ©couvrons un chevreuil aussi surpris que nous. Que d’émotions ! Notre parcours se poursuit au-dessus de plusieurs bourgades, et un peu plus loin, Joseba cherche un endroit dĂ©gagĂ© pour atterrir, lĂ  oĂč le 4x4 de rĂ©cupĂ©ration pourra arriver sans difficultĂ©. Lentement, le globe se pose sur des chaumes, dĂšs que Joseba tire la corde qui ouvre la soupape de l’enveloppe de nylon, elle commence Ă  se dĂ©gonfler. Fin du trajet sur les terres de Burgos. Il nous reste Ă  ramasser l’enveloppe, action collective et ordonnĂ©e de tous les passagers, guidĂ©e par le pilote et Valentin. Pour couronner la journĂ©e et le vol mĂ©morable, nous allons entamer une amicale conversation autour de l’un des meilleurs pintxos de tortilla de la terre avec la remise de certificats de vol. Bon vol Ă  tous !

MOTS CLÉS HITZ GAKOAK Aerostat : aerostato Nacelle : aerostato saski Gaz : gas BaptĂȘme de l’air : aireko bataio


DÉCOUVERTE

ON A L'IMPRESSION QUE C'EST LA SIERRA QUI S ' AVA N C E V E R S LE BALLON ET NON L'INVERSE !

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ÉMOTION L'Ă©motion est tout le temps prĂ©sente, du dĂ©collage au vol lui-mĂȘme, ici au-dessus de la sierra Salvada et sans parler de
 l'atterrissage, heureusement Joseba Garcia est toujours lĂ  pour rassurer les voyageurs. Pour en savoir plus : info@globosestratos.com http://www.globosestratos.com/

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DÉCOUVERTE

E N 1 7 8 3 , P I L ÂT R E D E R O Z I E R ET LAURENT D'ARLANDES FURENT LES DEUX PREMIERS AÉRONAUTES DEL'HISTOIRE

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BI

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LES DISCIPLES D'ICARE Il y a plusieurs siĂšcles, ceux qui rĂ©vĂšrent de voler, mirent en pratique nombre d’inventions de toutes sortes pour imiter les oiseaux. Ce fut un curĂ©, Bartolomeu Lourenço de GusmĂŁo (1685-1724) qui, en voyant une bulle de savon monter au ciel en passant sur la chaleur dĂ©gagĂ©e par une bougie, dĂ©cida de demander au roi du Portugal de lui accorder le brevet du premier aĂ©rostat, lequel un lointain 8 aoĂ»t 1709, avec la chaleur d’une sorte de bougie d’air chaud, s’éleva Ă  4 mĂštres de hauteur avant de s’incendier. Fruit du chĂątiment de l’Inquisition, l’engin en question, une Passarola, n’a jamais prospĂ©rĂ©, mais trĂšs probablement, ce fut la base de l’idĂ©e dĂ©veloppĂ©e, soixante-dix ans plus tard par les frĂšres Montgolfier : Joseph-Michel et Jacques-Etienne, alors qu’ils jouaient et observaient des poches en papier inversĂ©es qui s’élevaient vers le ciel. Les Montgolfier fabriquĂšrent avec de la soie une grande enveloppe de dix-huit mĂštres cubes, ils rĂ©ussirent Ă  l’élever Ă  250 mĂštres. En 1783, peu de temps aprĂšs, ils lancent leur premier vol avec Ă©quipage. Les protagonistes, un canard, une brebis et un poulet. La mĂȘme annĂ©e, Ă  Versailles, ils organisent un vol, mais cette fois-ci avec le premier Ă©quipage humain : Jean-François PilĂątre de Rozier et le marquis d’Arlandes. Les deux pilotes volent en moins d’une heure, en montant jusqu’à 900 mĂštres d’altitude. En 1784, Joseph Montgolfier avec PilĂątre de Rozier et quatre autres voyageurs entreprennent un court vol avec un globe de 13 000 m3, mais trĂšs rapidement ils se lancent dans un autre voyage, cette fois-ci de 45 minutes, au-dessus des nuages et Ă  3 000 mĂštres d’altitude et ils parcourent 52 kilomĂštres.


DIASPORA

UNE DIASPOR A PLURIELLE UNE IMAGE POSITIVE Réparties dans une vingtaine de pays différents, les communautés basques, d'hier et plus récentes, font vivre une diaspora plurielle et offrent autant d'ambassades informelles du Pays basque.

DIASPORA PLURAL BAT

Hogei bat herritan banatuak, atzoko eta garaikideko Euskal komunitateek, diaspora plural bat biziarazten dute eta hainbeste Euskal herriko embaxada formala eskaintzen dute.

Qu'est-ce que la diaspora aujourd'hui, comment la dĂ©ïŹnir, et en quoi est-elle diïŹ€Ă©rente de celle que l'on pourrait qualiïŹer d'historique ? Argitxu Camus Etchecopar : Elle est composĂ©e des diffĂ©rentes communautĂ©s basques qui se sont crĂ©Ă©es historiquement dans plusieurs parties du globe, ce qui signifie que cette diaspora est plurielle. On est sur une vingtaine de pays diffĂ©rents ! Surtout l'AmĂ©rique. Sans parler trop de l'aspect historique, il faut rappeler que la majeure partie de la vague migratoire Ă©tait allĂ©e vers l'AmĂ©rique, du Nord comme du Sud. Encore aujourd'hui, les deux plus grandes communautĂ©s de la dispora se trouvent en Argentine et aux États-Unis. Pourquoi plurielle ? Parce qu'elle parle plusieurs langues, possĂšde diffĂ©rentes nationalitĂ©s, mais aussi parce qu'elle est issue de plusieurs vagues au cours de l'histoire. On peut, en effet, distinguer la diaspora historique, c'est-Ă -dire les personnes issues de cette vague migratoire massive, en gros entre la seconde moitiĂ© de XIXe siĂšcle jusqu'Ă  la moitiĂ© du XXe. Mais il y a la nouvelle diaspora, et mĂȘme si ce n'est pas dans les mĂȘmes proportions, les Basques continuent Ă  Ă©migrer et constituent de nouvelles communautĂ©s dans des endroits oĂč, historiquement, il n'y avait pas de communautĂ©s organisĂ©es. C'est le cas par exemple Ă  Berlin, Londres, Shanghai. Qui sont-ils ces nouveaux migrants basques ? A.C.E. : Ce sont, la plupart du temps, de jeunes professionnels et Ă©tudiants qui, la plupart du temps, restent quelques annĂ©es aprĂšs leurs Ă©tudes pour travailler Ă  l'endroit oĂč ils ont Ă©tudiĂ©.

Pour les premiers migrants, la migration Ă©tait ressentie comme un exil, est-ce toujours le cas ? A.C.E. : Non, avec les moyens de communication, tĂ©lĂ©phone, WahtsApp, etc. Ce n'est pas du tout vĂ©cu de la mĂȘme maniĂšre. La diaspora renvoie souvent une image « folklorisante » de la culture basque. Cela a-t-il tendance Ă  changer ? A.C.E. : Il est vraie que les communautĂ©s issues de la vague historique continuent Ă  perpĂ©tuer une image traditionnelle du Pays basque, parce qu'elles sont restĂ©es avec cette image du Pays basque, donc les activitĂ©s qu'elles mettent en place sont des groupes de danse, des tournois de mus
 Mais il y a un changement ces derniĂšres annĂ©es, les nouvelles gĂ©nĂ©rations sont demandeuses, de cours, de confĂ©rences sur la situation actuelle du Pays basque. Ils font venir des groupes de musique plus modernes. On peut faire une rĂ©elle diffĂ©rence entre les associations nĂ©es au cours des dix derniĂšres annĂ©es et composĂ©es de jeunes nĂ©s au Pays basque, et qui connaissent sa rĂ©alitĂ© et les plus anciennes composĂ©es de Basques de 4e ou 5e gĂ©nĂ©ration. Mais enfin, il faut admettre que la grande majoritĂ© des deux cents associations qui constituent la diaspora continue Ă  dĂ©velopper des activitĂ©s traditionnelles, mais les jeunes gĂ©nĂ©rations sont demandeuses d'autres choses. À Berlin, par exemple, ils ont organisĂ© des Ă©vĂ©nements autour de la nouvelle cuisine basque et invitĂ© des groupes musicaux plus modernes.

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Propos recueillis par Jean-Paul Bobin / photographie CĂ©dric Pasquini

Argitxu Camus Etchecopar

Docteur en Histoire, Argitxu Camus Etchecopar, a terminĂ© ses Ă©tudes aux États-Unis oĂč elle a travaillĂ© au sein du Centre d'Études basques de Reno (Nevada). Elle a enseignĂ© la langue, la culture et l'histoire basque Ă  l'UniversitĂ© Paris 3 entre 2011-213. Depuis, elle est chargĂ©e de mission en politiques linguistiques Ă  l'OïŹƒce publique de la langue basque Ă  Bayonne.

Quelle image renvoient les Basques de la diaspora dans les diïŹ€Ă©rents pays dans lesquels ils sont installĂ©s ? A.C.E. : En Argentine, par exemple, l'image du Basque est trĂšs positive. Et depuis le dĂ©but ! DĂšs qu'ils arrivaient les employeurs les recherchaient, d'ailleurs il y a cette fameuse expression qui existe encore aujourd'hui, « palabra de Vasco » qui signifie que la parole donnĂ©e d'un Basque est importante. Dans beaucoup d'associations, ils ont rĂ©ussi Ă  perpĂ©tuer ce sentiment d'appartenance Ă  une communautĂ© et de le tourner en quelque chose de positif. C'est le travail que fait la NABO (North American Basque Organizations) aux États-Unis, qui depuis les annĂ©es 70 a mis en place des colonies qui accueillent les jeunes issus des familles de diffĂ©rentes communautĂ©s basques – il y en a une quarantaine – pour les sensibiliser Ă  la langue et Ă  la culture basque et cela contribue et renforce le sentiment d'une communautĂ© basque. Quelles actions mĂšne aujourd'hui le Centre d'Ă©tudes basques de Reno, au sein duquel vous avez travaillĂ© ? A.C.E. : C'est un centre de recherches au sein duquel il y a un historien, un anthropologue, un spĂ©cialiste de littĂ©rature, etc., qui publient, en anglais, leurs recherches sur la culture basque. Par exemple, il y en a un qui travaille sur l'exil, une autre sur la rĂ©sistance au Pays basque ou sur l'Athletic de Bilbao
 Ils ont des partenariats avec l'universitĂ© du Pays basque, avec le Gouvernement basque qui finance une partie des publications. Ils ont une maison d'Ă©dition dans laquelle ils Ă©ditent, en anglais, des Ɠuvres publiĂ©es ensuite en espagnol ou en français et

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c'est trĂšs important pour toucher le monde universitaire anglo-saxon. Le Centre propose aussi un programme de thĂšses et Ă©galement, au sein de l'UniversitĂ© de Reno des cours sur le fait basque : langue, culture, histoire
 À Boise (Idaho) et Ă  Bakersfield (Californie), il y a aussi des centres d'Ă©tudes basques qui proposent des cours sur le fait basque. Le Gouvernement basque a crĂ©Ă©, il y a quelques annĂ©es, l'Institut Exepare dont la mission est de promouvoir la culture basque Ă  l'extĂ©rieur du Pays basque et, dans ce cadre, ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s, en partenariat avec une trentaine d'universitĂ©s, des lectorats basques, au sein desquels il y a des jeunes gens qui proposent des cours de langues et de culture basque. Qui sont les Ă©tudiants qui s'inscrivent Ă  ces cours ? A.C.E. : Il y a bien sĂ»r des jeunes issus de la communautĂ© basque, mais la plupart des Ă©tudiants n'ont rien Ă  voir avec les communautĂ©s basques. Vous dites aussi que les femmes sont les oubliĂ©es de la diaspora
 A.C.E. : Tout Ă  fait. En gĂ©nĂ©ral, quand on imagine un immigrĂ©, on imagine un homme. C'est vrai qu'une majoritĂ© d'hommes est partie, mais il y avait des femmes aussi, environ 35% selon les recherches. On a fait du berger, la figure, le stĂ©rĂ©otype de l'immigrĂ© basque, mais on a oubliĂ© la femme du berger. Si on gratte un peu, on se rend compte que le rĂŽle de la femme dans la continuitĂ© de la CommunautĂ© basque est trĂšs important, c'est un pilier au sein du foyer. Mais il y avait aussi des femmes qui travaillaient Ă  l'extĂ©rieur, nombreuses tenaient les hĂŽtels basques et c'est trĂšs important dans les communautĂ©s basques en AmĂ©rique du Nord comme en AmĂ©rique du Sud. Qu'apporte aujourd'hui la diaspora au Pays basque ? A.C.E. : C'est une sorte d'ambassade informelle. Ces diffĂ©rentes associations sont autant de petites vitrines qui contribuent Ă  donner une image positive des Basques et de leur culture Ă  travers le monde. Le Gouvernement autonome essaye d'institutionnaliser, de plus en plus, les liens entre la diaspora et le Pays basque.

MOTS CLÉS HITZ GAKOAK

Communauté : komunitate Recherche : bilaketa Oubliées : ahantziak Immigré : etorkin


SPÉLÉOLOGIE

texte Txomin Laxalt

UN MONDE

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Peu connue, peu pratiquée en Euskal herri, la spéléologie, entre La Pierre-Saint-Martin et la montagne des Aldudes, profite d'un exceptionnel domaine propice à l'exploration.

SANS SOLEIL RECORD Le gouffre d'Aphanizé, page de gauche, à la limite de la commune de Mendive, avec son Puits des Pirates à 328 mÚtres de profondeur, est l'un des puits naturels les plus profonds d'Europe.

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ENTRAÎNEMENT Les spĂ©lĂ©ologues ne se contentent pas d'explorer les cavitĂ©s, ils s'adonnent aussi, parfois, Ă  des exercices collectifs d'entraĂźnement, pour ĂȘtre fin prĂȘts en cas de nĂ©cessitĂ©.

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EKIRIK GABEKO MUNDU BAT

Ez biziki ezaguna, ez biziki praktikaturik Euskal herrian, speleologiak hala ere, San Martingo Harriaren eta Aldudeko mendi lerroaren artean, bere esku du miaketa eremu ezin hobea.

D

e sa surface tout a Ă©tĂ© dit ou presque. DĂ©sormais on sait l’histoire du Pays basque, seules les interprĂ©tations divergent mais n’adjoignentelles pas le piment nĂ©cessaire Ă  la quĂȘte de tout chercheur ? Sa langue reste sans doute l’une des Ă©nigmes linguistiques mais il faut bien donner du grain Ă  moudre aux philologues. Sa faune et sa flore n’ont presque plus de secrets pour les Ă©thologues et les botanistes. Si, oubliant PtolĂ©mĂ©e, Cassini ou Google Earth et, Ă©cartant toute lecture sentimentale ou politique, l’on s’en tient aux seules mesures administratives nationales, on en connaĂźt ses mensurations officielles. Mais qu’en est-il de son giron ? De son intimitĂ© ? De ses entrailles d’oĂč sourdent ses sources, riviĂšres, rus et ruisseaux ? Rien ou presque rien. Une face cachĂ©e et vacante qui Ă©chappe Ă  toute convoitise ; Ă  moins que l’on n’y subodore quelque veine aurifĂšre, gazifĂšre ou pĂ©trolifĂšre. Bref, vierge de routes, de rĂ©seau tĂ©lĂ©phonique, de tracks GPS, un espace oĂč ne s’engagent que ceux qui ont dĂ©cidĂ© de consacrer une bonne part d’eux-mĂȘmes Ă  la derniĂšre aventure terrestre, intra-muros, oserions nous affirmer, la spĂ©lĂ©ologie. NĂ© en 1986, Ă  l’initiative de quelques pompiers bĂ©nĂ©voles de Baigorri, le club spĂ©lĂ©o Leize Mendi dont le siĂšge se situe Ă  Garazi, ne revendique ni gouffres records qui vous prĂ©cipiteraient presque au centre de la terre voire au-delĂ . Ses membres, une trentaine, dont deux guides professionnels, une famille en fait, se contentent de « prospecter sur le massif des Arbailles et sur le massif d’Urkulu, dans le Pays basque essentiellement » ainsi que le prĂ©cisera Serge Planes, un historique.

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C’est vrai, quand sous nos cieux on pense spĂ©lĂ©ologie, aussitĂŽt la Verna (Santa Grazi, Soule) et son Ă©poustouflante salle oĂč l’on pourrait loger l’équivalent de sept Notre-Dame-de-Paris, vient Ă  l’esprit. « Sait-on pourtant qu’entre le chaĂźnon des Aldudes et la PierreSaint-Martin comprise, ce sont quelque 1 000 cavitĂ©s qui sont connues, rĂ©pertoriĂ©es et explorĂ©es ? Rien que sur la Pierre-Saint-Martin, on compte 461 km de rĂ©seau. », explique Serge. Il s’agit tout d’abord d’évacuer les idĂ©es reçues avançant que la spĂ©lĂ©o est une activitĂ© qui ne sert Ă  rien ou qui coĂ»te cher au contribuable parce que les mĂ©dias ne s’en font l’écho que lors d’accidents toujours spectaculaires, mobilisateurs et permettant d’entretenir un suspense de plusieurs jours. En rĂ©alitĂ©, les accidents sont rares et les spĂ©lĂ©os, gens de sacs et de cordes – en spĂ©lĂ©o ces derniĂšres sont utilisĂ©es pour la progression quand l’escalade en use pour la sĂ©curitĂ© – sont rompus aux techniques de cheminement souterrain. La spĂ©lĂ©ologie moderne – son inventeur, Édouard-Alfred Martel (18591938), fut le premier explorateur des canyons de Soule dont Kakueta (1906) – outre l’établissement d’un code d’éthique, a prouvĂ© qu’elle est une authentique discipline scientifique couvrant de nombreux champs de recherche. « Depuis une activitĂ© purement sportive, jusqu’aux techniques de secours en passant par la topographie, l’exploration, l’hydrologie-gĂ©ologie, la faune, l’archĂ©ologie ou encore, la plongĂ©e, la dĂ©sobstruction ou tout simplement
 la beautĂ©, chacun y trouvera son Graal. » À propos de Graal(s) – il peut y en avoir plusieurs – il en est un que les membres de Leize Mendi privilĂ©gient, tapi quelque part entre Urkulu l’énigmatique et les sources de la Nive au pied de l’Errozate, l’emblĂ©matique. Point de coupe d’or incrustĂ©e de diamants mais un collecteur naturel qui entretient,


SPÉLÉOLOGIE

328 MÈTRES DE VERTICALITÉ P O U R U N E P R O F O N D E U R T O TA L E DE 504 MÈTRES !

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BI

APHANIZE, LE PUITS DE S PI RATE S

TROIS PIRATES En, 1972, le puits, dit des Pirates par la suite, fut vaincu en 13 heures par trois jeunes gens : Jean-Pierre Combredet, Paul Courbon et Ruben Gomez.

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Quel randonneur ne connaĂźt pas Aphanize (Mendive/Mendibe), sur le haut du massif des Arbailles, juste au pied de l’emblĂ©matique Behorlegi ? Qui devinerait, depuis la surface, que ce modeste affaissement, sur le bord de la route d’AhĂŒzki, blotti au fond d’une humble doline que ceint Ă  peine une rangĂ©e de barbelĂ©s, abrite l’un des puits les plus profonds d’Europe, 328 m de verticalitĂ© absolue, une largeur maxi de 15 m et une profondeur totale de - 504 m ? C’est une mĂ©chante pluie hivernale qui, en 1971, dĂ©gagea l’entrĂ©e du gouffre Ă©veillant la curiositĂ© des spĂ©lĂ©ologues locaux, le massif des Arbailles Ă©tant tombĂ© dans l’oubli spĂ©lĂ©ologiquement parlant, aprĂšs les fructueuses explorations de E-A Martel, de 1901 Ă  1905. Les spĂ©lĂ©os de Pau « bloquĂšrent » Ă  – 261 m mais un lĂącher de pierres, Ă  partir de la profondeur atteinte laissa prĂ©sager quelque 350 m supplĂ©mentaires. Le Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne d’Oloron-Sainte-Marie aurait bien voulu s’offrir la premiĂšre du gouffre selon la mĂ©thode, traditionnelle alors, des Ă©chelles, du treuil et du cable. Une mĂ©thode fastidieuse, longue et compliquĂ©e Ă  mettre en place. C’était sans compter sur un jeune trio de francs-tireurs, convaincu par les techniques modernes. Ruben Gomez – depuis 2002 maire de la commune souletine de Laguinge-Restoue (LiginagaAstĂŒe) figure reconnue de l’engagement, au noble sens du terme et spĂ©cialiste du secours spĂ©lĂ©o - Paul Courbon et Jean Pierre Combredet, en toute discrĂ©tion, brĂ»lĂšrent la politesse Ă  la marĂ©chaussĂ©e. Le Miroir de la Soule parlera mĂȘme de Guerre des gouffres. La jeune Ă©quipe prĂ©fĂ©ra utiliser la corde (Éverest 9 mm) et du matĂ©riel nouveau, en particulier le JĂŒmar, une poignĂ©e autobloquante rĂ©volutionnaire. Le puits – dit dĂ©sormais des Pirates - fut vaincu en 13 h entre le 16 (18h) et le 17 septembre (7h) 1972. Pour signer cet exploit il leur aura fallu trois cordes (110m, 190m, 100m), trois JĂŒmars, deux descendeurs.


SPÉLÉOLOGIE

RUBEN GOMEZ Ci-contre, Ruben Gomez, l'un des trois jeunes qui, en 1972, vainquirent le fameux puits. Il est reconnu également comme spécialiste du secours en spéléologie.

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L A SPÉLÉO EST UN JEU RUDE, SANS CHALEUR, SANS SOLEIL , O Ù L E C O R P S D E V I E N T TA U P E

outre leur quĂȘte, une mystĂ©rieuse riviĂšre souterraine et dont ils supputent, pour les diffĂ©rences de dĂ©bit enregistrĂ©es dans l’intimitĂ© du rĂ©seau, qu’elle court sous le karst. Au hasard de leurs explorations ils espĂšrent l’atteindre, et la fluorescĂ©ine rendra son verdict. Ils vous parlent d’Oyhanbeltz, de Minassaro ou, sur les confuses Arbailles, de Karhalzeta, Bexanka ou Pikostaria comme autant de portes ouvertes non point sur d’affreux et insondables gouffres mais un monde fĂ©erique fait d’écoulements, de bruits lacustres, de draperies pĂ©trĂ©es, de concrĂ©tions, de stalactites, de gĂ©omĂ©triques gours (cuvettes gĂ©ologiques d’eau souvent en terrasses), vasques, biefs aux eaux cristallines. Curieusement, Leize Mendi, association connue et reconnue – les bergers font parfois appel Ă  eux pour rĂ©cupĂ©rer une brebis ayant chutĂ© – ne fait pas des Ă©mules localement. S’ils habitent la zone de Baigorri-Garazi, la plupart des membres sont de nouveaux arrivants ; il n’est jusqu’à Youssra, tunisienne d’origine, qui a mĂȘme suivi pour le meilleur et pour le pire, Gilen, son souletin d’initiateur !

OURS PRÉHISTORIQUES « Au-delĂ  de la seule dĂ©marche sportive, d’une action de valorisation du milieu, il y a l’aspect Ă©motionnel : ces surprises qu’on espĂšre toujours, la dĂ©couverte d’une immense salle au bout du halo de sa frontale, une prolongation de rĂ©seau, la fascination renouvelĂ©e pour ces riviĂšres souterraines, les dĂ©clinaisons de couleurs. Ce n’est pas qu’un dĂ©cor, il y a ces volumes, ces espaces vertigineux, l’alternance du plein et du vide. Un milieu hostile mais qui nous unit dans la difficultĂ© », prĂ©cise Virginie Couanon, la prĂ©sidente de l’association. La poignante dimension mĂ©taphysique

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ne leur Ă©chappe pas qui n’est peut-ĂȘtre pas Ă©trangĂšre Ă  la fascination-rejet Ă©prouvĂ©e par le non initiĂ© pour ce milieu a priori angoissant. « À l’incertitude qui prĂ©side Ă  toute exploration vient s’ajouter une fascinante confrontation au temps gĂ©ologique. Sous terre, tout se compte en millĂ©naires, en Ă©poques glaciaires. C’est toujours Ă©mouvant de se dire que cette faille large Ă  peine de 10 cm que nous enjambons sera, dans 10 000 ans, une entrĂ©e de gouffre qui laissera passer un spĂ©lĂ©ologue. » Et, stalactite sur le gĂąteau, conjoncture intemporelle que seules les Arbailles (Arbailak) peuvent offrir, croiser un cimetiĂšre d’ours prĂ©historiques (Ursus spelaeus) ou, plus Ă©mouvant encore, une grotte peinte. « C’est un rude jeu d’hommes que la spĂ©lĂ©ologie. Un jeu sans soleil, sans chaleur, oĂč le corps devient taupe. Mais qui porte en soi les joies les plus limpides qui soient pour un cƓur d’homme, l’aventure de la fatigue, le danger de la dĂ©couverte », Ă©crivait le truculent RenĂ© Fallet dans un chaleureux roman consacrĂ© Ă  cette activitĂ© (Une PoignĂ©e de mains, 1959). Qu’on nous permette d’ajouter, une merveilleuse façon d’apprĂ©hender la GenĂšse du monde.

MOTS CLÉS HITZ GAKOAK Fouille : miaketa Corde : soka Gouffre : amildegi Souterrain : lurpeko


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texte Txomin Laxalt / photographies Santiago Yaniz Aramendia texte et photographies Santiago Yaniz Aramendia

Uneau fermĂ©moire rouge Vulcain se trouve-t-il Ă  El Pobal. Oui, il y est, c’est certain ! Et avec lui, le vrai feu, celui qui dĂ©ploie toutes les couleurs de la chaleur, le feu qui transforme tout, et qui en projetant des Ă©tincelles au ciel, fabrique des outils et des Ă©motions.

VISITE Les outils trahissent l'histoire de la forge d'El Pobal de Muskiz. La visite dure environ une heure.

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TRADITION

BURDIN GORRIZKO OROIMENA El Pobalen ote da Vulcain ? Bai, hor da, segur ! Eta horrekin, benetako sua, berotasunaren kolore guziak hedatu dituenak, dena aldatzen duen suak, zeruraino txinpartak aurtikiz, tresnak eta emozioak sortzen dituenak.

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Une visite indispensable pour comprendre le mode de vie des anciens habitants et comment ils travaillaient le minerai de fer

MINERAI L'usine hydraulique transformait le minerai de fer en mĂƠtal pour la fabrication de toutes sortes d'outils, pour le travail ou la vie domestique.

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TRADITION

L 'ensemble se situe au bord de la riviÚre Barbadun qui fournissait l'énergie motrice au moulin nécessaire au fonctionnement de la forge. C'est le modÚle de fonctionnement du type de la forge à la catalane.

GÉANTS GĂ©ants, grosses tĂȘtes, musiciens, enfants libres de leurs mouvements qui profitent de la ville et de la fĂȘte. C'est la fĂȘte et ça dure neuf jours


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TRADITION

Luisma Turuelo connaĂźt presque tout du feu.

Il fabrique du charbon de bois avec des chĂȘnes-verts centenaires – c’est le meilleur charbon pour chauffer et mettre au rouge vif les lingots de fer – ensuite il l’allume, l’attise avec un soufflet gĂ©ant, et il attend. Il possĂšde la patience de celui qui sait voir avec le cƓur, il attend. C’est Ă  l’Ɠil qu’il sait que la piĂšce est Ă  bonne tempĂ©rature, alors il la retire puis la dĂ©pose entre les braises et il attend, encore. Lorsqu’il fit ces gestes pour la premiĂšre fois, Luisma resta fascinĂ© par la magie du feu, par le mystĂšre du fer au rouge, par la douce mallĂ©abilitĂ© de la piĂšce qui est presque sur le point de fondre, par la musique du marteau qui frappe en crĂ©ant des rythmes uniques, par la vapeur de cette eau qui condense force et pouvoir avant de partir vers la mer. Qui sait ? Peut-ĂȘtre parce que lĂ  se trouve Vulcain. Maintenant oui : le fer a cette couleur cerise, celle des 1 200 degrĂ©s de tempĂ©rature, l’idĂ©ale pour la forge. « De son gris naturel ; le fer traverse dans le feu une sĂ©quence magique de couleurs : noir, brunĂątre, rouge, rouge foncĂ©, rouge cerise, rouge clair, orangĂ©, et finalement, blanc ; si nous continuons Ă  chauffer le fer, il brĂ»le et se dĂ©compose », explique Luisma aux visiteurs de El Pobal en soulevant Ă  l’air. Air, fer, feu et eau sont les ingrĂ©dients du ferronnier, l’enclume, le marteau et sa force, les outils fondamentaux pour transformer la matiĂšre. Maintenant Luisma empoigne fortement avec ses tenailles la piĂšce de fer pour la sortir des braises, il demande Ă  son assistant de mettre en route le marteau, soudain, sous les coups fracassants du maillet gĂ©ant, le sol de El Pobal commence Ă  trembler. Le martinet s’élĂšve poussĂ© par une roue que la riviĂšre Barbadun fait tourner, et tombe violemment sur l’enclume attrapant au passage la piĂšce de fer qui

s’écrase projetant des Ă©tincelles Ă  l’air. Pam ! pam ! pam !
 Des dizaines de coups consĂ©cutifs transforment la piĂšce en lance : 120 coups de maillet Ă  la minute. À la forge, c’est la mĂȘme chose. LĂ , la lance devient Ă©pĂ©e, et le fer prend vie pour devenir un outil. Ce n’est pas de la magie, c’est le travail du ferronnier. C’est ainsi que, durant 500 ans, depuis le XVIe siĂšcle jusqu’à 1965, la forge Ă  la catalane de El Pobal a fabriquĂ© et forgĂ© le fer.

AU CƒUR DU BASSIN MINIER « Elle n’est pas la plus ancienne, mais, la plus vieille de celles qui ont fonctionnĂ© en Biscaye, elle a travaillĂ© cent ans de plus que prĂ©vu. Au XIXe siĂšcle, Ă  l’occasion de l’arrivĂ©e des hauts fourneaux d’Angleterre, les forges hydrauliques comme celle-ci, cessent de fonction-

ner. Mais El Pobal a survĂ©cu plus longtemps car elle Ă©tait au cƓur du bassin minier de Biscaye, et parce que tout prĂšs, se trouvait l’un des gisements de fer le plus riche d’Europe », explique Marta Zabala, directrice de la ForgeMusĂ©e, historienne et passionnĂ©e du patrimoine industriel. Au XIX e siĂšcle, en pleine exploitation des filons de fer, les compagnies miniĂšres nĂ©cessitaient des outils : seaux en fer, fougasses, pics et pelles, car la sidĂ©rurgie ne pouvait pas encore les fournir. El Pobal pouvait rĂ©pondre Ă  ces besoins, grĂące Ă  la volontĂ© d’une famille, les PĂ©rez-Ibarrondo, la derniĂšre qui avait louĂ© la forge Ă  la catalane, ils l’avaient achetĂ©e dans les annĂ©es quarante, aux anciens propriĂ©taires, les marquis de VillarĂ­as. C’est pour cela que El Pobal a Ă©tĂ© la derniĂšre en activitĂ© et qu’elle a conservĂ© toutes ses machines jusqu’à nos jours. « Les premiĂšres forges hydrauliques

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RÉDUCTION La forge Ă  la catalane permettait d'obtenir du fer par rĂ©duction directe du minerai, sans passer par la fonte, comme dans les hauts fourneaux.

datent du XIIIe siĂšcle, nous ignorons leur nombre jusqu’à la fin du XIXe siĂšcle, mais nous pourrions nous hasarder et dire qu’au XVIe siĂšcle, lors de la pĂ©riode dorĂ©e de cette prĂ©industrie de Biscaye, il y en avait plus de deux cents et que probablement Ă  un certain moment, plus de trois cents fonctionnaient simultanĂ©ment, elles Ă©taient rĂ©parties sur tout le territoire, Ă  cĂŽtĂ© de chaque petit cours d’eau », souligne Marta Zabala. Aujourd’hui, il est difficile d’imaginer cette Biscaye lĂ , parsemĂ©e sur toutes ses vallĂ©es d’ateliers et de forges, oĂč il y avait avait rĂ©ellement une activitĂ© fĂ©brile, on transportait des charrettes de minerai, on brĂ»lait d’énormes quantitĂ©s de charbon de bois, fruit des arbres abatttus dans toutes les forĂȘts des alentours. La riviĂšre Barbadun qui caresse la forĂȘt de El Pobal et se jette, majestueuse, sur son barrage, apporte ses premiĂšres eaux depuis la montagne de Kolitza, rejoignant la mer seulement quinze kilomĂštres plus loin. Mais durant sa courte vie, elle a fait travailler quatre moulins et sept forges, ils montrent encore une partie de leurs ruines au milieu de l’exubĂ©rante vĂ©gĂ©tation de l’un des plus surprenants paysages fluviaux de Biscaye. Sauvage et bien conservĂ©, depuis 2015, ce paysage est un bien culturel protĂ©gĂ© comme Ensemble Monumental. El Pobal est seulement l’étoile de ce paysage industriel qui nous rappelle une Biscaye oĂč, autour d’une riviĂšre ou d’une forĂȘt se faufilait toujours une colonne de fumĂ©e Ă©mergeant d’une forge Ă  la catalane, oĂč des mains en sueur travaillaient sans repos pour fabriquer le fer. Sur le lit du Barbadun les ruines d’autres fabriques monumentales sont toujours debout : La Olla, Olabarrieta, Bilotxi, Valdibian. L’ñme de la fleurissante industrie biscayenne du XIXe siĂšcle et dĂ©but du XXe, se trouve dans cette riviĂšre. AprĂšs trois dĂ©cennies de ruines, et de

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plusieurs annĂ©es de lente, mais progressive restauration, le 15 juin dernier, El Pobal a fĂȘtĂ© les 15 ans de sa renaissance comme un musĂ©e vivant. La forge entamait alors une nouvelle histoire Ă  raconter aux Ă©tudiants et aux voyageurs, pour montrer comment elle fonctionnait bien des annĂ©es auparavant. Durant tout ce temps, des milliers de regards ont dĂ©couvert la force du feu, la capacitĂ© de l’eau et le gĂ©nie humain pour transformer les matiĂšres premiĂšres arrachĂ©es Ă  la nature ; plus particuliĂšrement, chaque samedi le grand coup de marteau est rĂ©activĂ©, comme jadis, jour aprĂšs jour, en martelant la coulĂ©e de fer pour dĂ©gager la scorie et travailler une piĂšce qui, par la suite Ă©tait transformĂ©e en outil dans l’atelier de forge contiguĂ«. Aujourd’hui mĂȘme, il suffit de franchir l’arc en plein cintre qui donne accĂšs Ă  l’atelier, pour dĂ©couvrir, comme avant, les charbonniĂšres, la forge, comment bougeaient les soufflets et le marteau, voir les vieux outils utilisĂ©s par les forgerons et apercevoir au pied des murs, quelques morceaux de fer provenant de vrais coups de marteau de El Pobal, mais Ă©galement quelques-uns des outils sortis de sa forge. Une pure mĂ©moire du fer.

Aujourd'hui, il est difficile d'imaginer cette Biscaye parsemĂ©e d'ateliers et de forges oĂč se consumaient d'Ă©normes quantitĂ© de charbon de bois, fruit des arbres abattus dans les forĂȘts alentpurs


MOTS CLÉS HITZ GAKOAK

Forge : burdinola Fer : burdina Charbon : ikatza Soufflet : auspoa


RENAISSANCE

texte Jean-Paul Bobin / photographies Emmanuel Grimault

Quasiment disparu au dĂ©but des annĂ©es 80, le porc basque, ou kintoa, est parti Ă  la reconquĂȘte de son territoire depuis une vingtaine d'annĂ©es et
 mĂȘme du monde. Pour le plus grand bonheur des Ă©leveurs locaux et des gastronomes.

LE PORC ARRIVE

À BON PORT EUSKAL ZERRIA ITZULI ZAIGU

80ko hamarkadaren hasieran kasik desagertua, Euskal zerria edo Kintoa izenekoa, duela hogei bat urte, bere lurraldearen eta munduaren ere bai, berkonkistatzera joan da, lekuko hazleen eta gastronomoen zoriona eginez.

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IMPÔT NAVARRAIS Ci-dessus, Pierre Oteiza en compagnie de ses porcs. Au XIIe siĂšcle, le roi de Navarre crĂ©e l'impĂŽt Quintoa, - un animal sur cinq est prĂ©levĂ© sur les porcs qui viennent transhumer. D'oĂč le nom : kintoa.

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J

RENAISSANCE

AIRE DE PRODUCTION

L'aire géographique du Kintoa s'étend sur 231 communes : 157 au Pays basque, 69 en Béarn et 5 dans les Landes.

Jules Supervielle est nĂ© Ă  Montevideo en 1884, d'une mĂšre basque originaire de Garazi et d'un pĂšre bĂ©arnais. Il les perdra tous les deux Ă  l'Ăąge de huit mois. En 1926, il entame un voyage Ă  SaintJean-Pied-de-Port Ă  la recherche de ses racines. Il s'Ă©tonne alors de « cette poule juchĂ©e sur le dos de ce porc Ă  plaques noires. » (1) Le poĂšte ne pouvait se douter que l'animal qu'il observait faisait partie des plus anciennes races d'Europe avec plus de 800 ans d'histoire et que, surtout, elle allait presque s'Ă©teindre au cours du siĂšcle, passant de 158 000 individus en 1929 Ă  30 en 1981 ! Plusieurs raisons expliquent cette extinction, du dĂ©boisement du territoire jusqu'aux nouvelles pratiques d'Ă©levage avec notamment l'introduction de races plus productives qui, peu Ă  peu, entraĂźnĂšrent la disparition du porc basque. Pierre Oteiza, enfant de la vallĂ©e des Aldudes, se souvient : « J'ai dĂ©couvert le porc basque en 1989, au Salon de l'Agriculture Ă  Paris, il ne restait que 25 truies et deux verrats, mais il n'y en avait plus au Pays basque ! » Avec quelques voisins, ils crĂ©ent une association qui entreprend le sauvetage du pie noir du Pays basque et la reconstitution du cheptel. En 2019, la filiĂšre compte 74 Ă©leveurs – dont 30 fermiers – cinq transformateurs artisanaux, un abattoir Ă  Garazi, un sĂ©choir collectif aux Aldudes, plus un sĂ©choir fermier. Elle est Ă  l'origine de 205 emplois directs. « Avant les bĂȘtes partaient vivantes d'ici, notre objectif est de conserver la valeur ajoutĂ©e sur la vallĂ©e. »

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EN 1981, IL NE RESTAIT QUE

30 PORCS BASQUES

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RENAISSANCE

VALORISATION Xole Aire, Ă©lĂšve des porcs, mais aussi des brebis et des vaches, sur sa ferme, Xalbadorrenea, Ă  Urepel. Elle transforme elle-mĂȘme ses produits au sein de la coopĂ©rative Belaun, crĂ©Ă©e par un collectif d'Ă©leveurs. Une dĂ©marche qui participe au dĂ©veloppement Ă©conomique et social de la vallĂ©e.

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D E L' E X T I N C T I O N À L' A O P 1921

Premier standard de la race inscrit au Livre Généalogique par des éleveurs et agronomes de SaintPalais. Cette année-là, on recense 158 000 porcs basques.

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1981

Le Porc basque est déclaré en « voie de disparition » par le ministÚre de l'Agriculture. Il ne reste que 25 truies et cinq verrats.

1997

La race Porc Basque obtient son livre Généalogique, et devient la premiÚre race locale reconnue par le ministÚre de l'Agriculture.

2016

Reconnaissance des AOC kintoa et Jambon du kintoa par l'INAO.

2017

Reconnaissance de l'AOP kintoa par la Commission Européenne.


RENAISSANCE

ADAPTÉ À SON TERRITOIRE PlutĂŽt petit, 0,75 cm au garrot, pour une longueur de 1,40 m, le kintoa est un animal Ă  la croissance lente. À quinze mois, il fait le poids d'un cochon traditionnel de 6 mois ! Chaque truie ne donne naissance qu'Ă  dix porcelets par an. Ci-dessous, Beñat Laxague est ses kintoas, au-dessus du quartier d'Esnazu, aux Aldudes.

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ÉLEVÉS TOUTE LEUR VIE

EN PLEIN AIR

BI

Ce matin-lĂ , on se presse chez Pierre Oteiza Ă  l'entrĂ©e du village des Aldudes. Le doux soleil d'automne et le maĂźtre des lieux, bĂ©ret sur la tĂȘte, accueillent les visiteurs. Entre 300 et 500 par jour ! Il est vrai que, comme le confie l'une des permanentes de l'Association FiliĂšre porc basque, « Pierre Oteiza est un peu l'ambassadeur du porc basque. » Un groupe de Canadiens chaleureux et enjouĂ©s, vient d'arriver. « Un Canadien Ă©tait venu faire un stage, il y a 28 ans, maintenant, il s'occupe de la production Ă  MontrĂ©al ! ». Depuis, un touropĂ©rateur quĂ©bĂ©cois organise rĂ©guliĂšrement des visites dans la vallĂ©e ! Information, dĂ©gustation, vente, rien ne manque dans cette sorte de « Kintoa Land ». De grands panneaux rappellent, dates et chiffres Ă  l'appui, l'histoire et le sauvetage du kintoa. Dans les enclos rĂ©servĂ©s, des porcelets folĂątrent, leurs grandes oreilles noires battant l'air au grĂ© de leurs fouissements. AprĂšs avoir bu un cafĂ© et goĂ»tĂ© Ă  l'indispensable patxaran, les visiteurs se voient proposer un circuit de dĂ©couverte Ă  la rencontre des porcs basques, un peu plus haut dans la montagne. ArmĂ© d'un bĂąton, Pierre bĂąt les fougĂšres pour attirer l'attention de ses bĂȘtes que ne tardent pas Ă  rappliquer. L'Ă©leveur explique : « C'est une ancienne carriĂšre, nous avons plantĂ© les arbres, il y a dix-sept ans, pour que les cochons se retrouvent dans leur Ă©lĂ©ment naturel. Un terrain accidentĂ© ne les gĂȘne pas du tout, ils sont ici chez eux. » Les questions fusent, surtout sur l'alimentation : « En cette saison, ils se rĂ©galent de glands et de chĂątaignes, et nous apportons un complĂ©ment alimentaire, maĂŻs, orge, son, blé  Chaque animal ingurgite environ six kilos de nourriture quotidiennement ! » Le circuit se termine par la visite du sĂ©choir collectif, ultramoderne, installĂ© au cƓur du village des Aldudes, une coopĂ©rative crĂ©Ă©e, en 2000, par cinq associĂ©s : Pierre Accoceberry, Didier Arrieta, JosĂ© Arruabarrena, Michel Curutchet et Pierre Oteiza, pour assurer le sĂ©chage des jambons dans les meilleures conditions. Sur 3 000m2, le sĂ©choir peur recevoir 45 000 jambons !

DU PRODUCTEUR AU CONSOMMATEUR Ambiance un peu plus feutrĂ©e, Ă  quelques kilomĂštres de lĂ , au-dessus d'Urepel. Xole Aire appelle doucement, en basque, ses porcs muchĂ©s sous les fougĂšres et les ronces. Ils sont quatorze dans cette forĂȘt de trois hectares. « Toujours en plein air, mais pas en libertĂ©, il y a une clĂŽture » prĂ©cise-t-elle. En ce dĂ©but

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d'automne, les animaux se rĂ©galent de chĂątaignes et de glands qu'ils glanent sur place. Les premiers rĂ©pondent Ă  l'appel de l'Ă©leveuse qui, une fois par jour, leur apporte un complĂ©ment alimentaire. Dans sa ferme de Xalbadorrena, de l'autre cĂŽtĂ© du village, Xole Aire, Ă©lĂšve aussi des vaches, des brebis et un autre cheptel de Kintoa. « Le porc basque est trĂšs adaptĂ© Ă  notre territoire, nous avons tous des terrains en pente, boisĂ©s, et il s'y adapte trĂšs bien. Ici, c'Ă©tait une forĂȘt prise par les ronces, et ils ont tout dĂ©frichĂ©. On ne les traite pas, on ne leur donne pas d'antibiotique, parce qu'ils ont de l'espace dans un milieu sain et tout le temps en plein air. » Xole Aire est membre de la coopĂ©rative Belaun, crĂ©Ă©e en 2010 dans la vallĂ©e des Aldudes. Au service d'un collectif d'Ă©leveurs, cet outil propose une salle de dĂ©coupe et de transformation, un sĂ©choir et une cuisine semi-industrielle ainsi qu'une boutique de vente en direct des produits locaux. « C'est le plaisir d'aller au bout d'une dĂ©marche, chacun s'en sort mieux grĂące Ă  cette valeur ajoutĂ©e », explique Xole. Membre, lui aussi de Belaun, Beñat Laxague est Ă©leveur, engraisseur et transformateur de kintoas depuis 2003. Il possĂšde « deux bandes de quarante individus », nichĂ©s dans un bois au-dessus du quartier d'Esnazu. Ils arrivent au premier coup de klaxon ! « Ici, ils ont huit hectares alors que l'AOP nous oblige Ă  un hectare ! Ils mangent tout, herbe, pommes sauvages » Beñat vend une partie de sa production en direct via Belaun mais, dit-il, c'est dans les cuisines de la ferme auberge Menta, tenue par sa femme un peu en contre-bas, sur la route qui monte au Pays Quint, qu'il fait apprĂ©cier la viande persillĂ©e de ses cochons : « Quand on n'en a plus, on ne donne pas Ă  manger », affirme-t-il en souriant. Heureusement, cette Ă©poque est dĂ©sormais rĂ©volue ! (1) Les PyrĂ©nĂ©es/Saint-Jean-Pied-de-Port, Jules Supervielle, Le Festin 2007.

MOTS CLÉS HITZ GAKOAK Extinction : iraungitze Porc pie noir : euskal zerri Éleveur : hazle Appellation d'Origine ProtĂ©gĂ©e : Jatorri Deitura Gerizatu


Pour vous y retrouver Biscaye, Navarre, Soule, Basse-Navarre, Labourd, nos singularitĂ©s sont rĂ©parties presque sur l’ensemble du Pays basque. Cette carte devrait vous permettre de mieux les localiser et vous inciter Ă  les dĂ©couvrir par vous-mĂȘmes.

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Brebis Sasi ardi (zone d’Hasparren) Île-des-Faisans Canal de Navarra Pays Quint Ibaia Export (Briscous) MontgolfiĂšre au-dessus des sources du Nervion Grottes Forge El Pobal Kintoa, porc basque (VallĂ©e des Aldudes)

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