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SOLUTIONS
NOUVELLES INDICATIONS
JakaviMD
NOVARTIS PHARMA CANADA INC.
Comprimés de ruxolitinib dosés à 5 mg, 10 mg, 15 mg et 20 mg, par voie orale
Nouvelle indication
1) Pour le traitement d’une réaction du greffon contre l’hôte (GVH) aiguë, réfractaire aux stéroïdes ou dépendante des stéroïdes chez les adultes et les enfants âgés d’au moins 12 ans; 2) Pour le traitement d’une réaction du greffon contre l’hôte (GVH) chronique chez les adultes et les enfants âgés d’au moins 12 ans qui présentent une réponse inadéquate aux corticostéroïdes ou aux autres traitements à action générale.
Posologie
Maladie du greffon contre l’hôte aiguë: la dose initiale recommandée est de 5 mg par voie orale deux fois par jour. Maladie du greffon contre l’hôte chronique: la dose initiale recommandée est de 10 mg par voie orale deux fois par jour.
OctagamMD
OCTAPHARMA CANADA INC.
Solution pour perfusion d’immunoglobuline intraveineuse (humaine) à 10 %
Nouvelle indication
Dermatomyosite (DM) chez les adultes.
Posologie
La dose recommandée est de 2 g/kg (20 mL/kg) fractionnée en doses équivalentes administrées sur deux à cinq jours consécutifs toutes les quatre semaines.
LenvimaMD
EISAI LIMITÉE
Capsules de lenvatinib à 4 mg et à 10 mg
Extension d’indication
En association avec le pembrolizumab pour le traitement de l’hypernéphrome avancé ou métastatique (qui ne peut être guéri par chirurgie ou radiothérapie) chez les patients adultes qui n’ont pas déjà reçu de traitement à action générale contre ce cancer au stade métastatique.
Posologie
La dose recommandée est de 20 mg (deux capsules à 10 mg) par voie orale une fois par jour en association avec du pembrolizumab à 200 mg administré par voie intraveineuse pendant 30 minutes toutes les trois semaines ou à 400 mg toutes les six semaines, jusqu’à ce que les effets toxiques deviennent inacceptables, que la maladie évolue ou jusqu’à concurrence de 24 mois ou de 35 doses de 200 mg ou de 18 doses de 400 mg, la période la plus longue devant être celle retenue. Une fois le traitement d’association terminé, LENVIMA peut être administré seul jusqu’à ce que la maladie évolue ou que les effets toxiques deviennent inacceptables.
CabometyxMD
IPSEN BIOPHARMACEUTICALS CANADA INC.
Comprimés de cabozantinib à 20 mg, à 40 mg et à 60 mg, par voie orale
Nouvelle indication
Pour le traitement du carcinome différencié localement avancé ou métastatique de la thyroïde chez les adultes dont la maladie a progressé après un traitement antérieur ciblant le récepteur du VEGF et qui sont réfractaires ou ne sont pas admissibles au traitement par l’iode radioactif. (Auparavant approuvé pour le traitement de l’adénocarcinome rénal avancé et pour le traitement du carcinome hépatocellulaire.
Posologie
Carcinome thyroïdien: la dose recommandée est de 60 mg une fois par jour. Administrer au moins une heure avant ou au moins deux heures après le repas. Avalez les comprimés entiers. L’interruption du traitement ou la réduction de la dose, ou l’arrêt définitif, peuvent être nécessaires pour gérer les effets indésirables. Des modifications de la dose sont également nécessaires en cas d’administration conjointe avec des inhibiteurs ou des inducteurs puissants du CYP3A4; consulter la monographie du produit pour plus de détails.
INFIRMIÈRES ET INFIRMIERS EN PHARMACIE
Élargir le champ des possibles
«Tout ce qu’on peut faire avec les pharmaciens, c’est extraordinaire! C’est vraiment un duo complémentaire», croit Cindy Caron, infirmière depuis 20 ans, et qui exerce en pharmacie depuis 2019. Quels sont les avantages pour une pharmacie d’avoir une infirmière en ses murs?
CATHERINE COUTURIER
Ça ne fait aucun doute, la pharmacienne propriétaire Mélissa Béland ne se passerait plus de l’infirmière Cindy Caron à sa pharmacie affiliée à Accès pharma, à Lévis. Idem pour Maxime et Jean Provost, copropriétaires d’une pharmacie affiliée à Jean Coutu à Granby, qui embauchent trois infirmières, bientôt quatre. «Les trois sont en vacances cette semaine, et on a hâte qu’elles reviennent », plaisante Maxime Provost. Alors que le gouvernement compte de plus en plus sur les différents professionnels de la santé pour pallier le manque de médecins de famille, et que les pharmacies peinent à recruter des pharmaciens et des assistants techniques en pharmacie (ATP), intégrer les infirmières en pharmacie s’avère une solution bénéfique à bien des égards.
Élargir l’éventail de services
Ajouter une infirmière à son équipe permet d’offrir un plus large éventail de services aux clients. «Les infirmières ont 17 champs de pratique encadrés par l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ)», explique Sylvie Gagnon, fondatrice et présidente d’Infirmières et infirmiers en pharmacie du Québec (IIPQ), un regroupement qui met en contact les infirmières travaillant en pharmacie communautaire, et leur offre soutien et formations.
Outre l’administration de vaccins contre la COVID-19, les infirmières peuvent prêter main-forte aux pharmaciens pour ceux contre la grippe, les hépatites et en prévision d'un voyage. Elles sont également les seules qui peuvent vacciner sans restriction, et faire l’évaluation du patient (contrairement aux ATP, qui pourront bientôt vacciner, mais pas évaluer les patients). Le tout, pour un salaire moins élevé que celui d’un pharmacien.
Soin et suivi des plaies (changement de pansement, retrait de points de suture), évaluation du degré d’une brûlure, suivi de diabète, traitement des verrues, irrigation des oreilles, traitement des infections urinaires, suivi de la dyslipidémie, injection des médicaments et enseignement, prises de sang… Les services réservés à l’infirmière sont variés. «Ça améliore
: COURTOISIE PHOTO
Cindy Caron, infirmière en pharmacie
: COURTOISIE PHOTO
Mélissa Béland, pharmacienne propriétaire
CHOISIR LA BONNE FORMULE ET LA BONNE INFIRMIÈRE
Avant d’offrir les services d’une infirmière, les pharmaciens doivent se demander : quels sont les besoins de mes clients ? Quels types de services leur offrir ?
La question du budget est aussi cruciale. Intégrer une infirmière à l’équipe comporte des coûts, variables selon la formule choisie (embauche, recours à une agence ou à une infirmière travailleuse autonome, location d’un bureau). Les frais minimaux réclamés aux patients ne permettent pas d’absorber toutes les dépenses; mais en ces temps de pénurie de pharmaciens et d’ATP, l’ajout d’un membre supplémentaire à l’équipe permet de dégager du temps précieux aux pharmaciens, et de réduire les coûts pour certains actes (il en coûte moins cher de payer une infirmière pour vacciner qu’un pharmacien, par exemple).
Au départ, il peut être intéressant de commencer tranquillement, en proposant les services de l’infirmière quelques heures par semaine, et de réajuster au fur et à mesure. Toutes les infirmières n’ont pas les mêmes compétences ni les mêmes champs de compétence, et le pharmacien peut les soutenir dans les formations complémentaires à effectuer.
Chose certaine, l’infirmière choisie doit avoir eu des expériences variées, soulignent les intervenantes interrogées. Le leadership et le goût de s’impliquer auprès des patients sont aussi essentiels. Hors réseau, l’infirmière doit en effet être doublement à l’affût des mises à jour. « À l’hôpital, s’il y a quelque chose, on parle au département des soins infirmiers (DSI). Mais en pharmacie, on est notre propre DSI », souligne Sylvie Gagnon. Autonomie, sens de l’organisation, expérience, leadership, écoute, entregent, patience sont des qualités à rechercher, croit-elle.
Promouvoir ses services
Un autre aspect à considérer est celui de l’espace. L’infirmière doit minimalement disposer de son propre bureau (avec des normes de l’OIIQ à respecter) et d’un ordinateur. L’espace nécessaire variera selon les services offerts : évier pour irriguer les oreilles, espace pour y étendre un patient incommodé après un vaccin, etc.
Finalement, il faut faire connaître les services de l’infirmière aux clients : promotion, envois postaux, journées de sensibilisation. C’est sans oublier d’informer sa propre équipe, afin qu’elle puisse suggérer certains services de l’infirmière aux patients.
l’offre de services en pharmacie», résume Mélissa Béland.
Se soutenir entre professionnels…
C’est le travail d’équipe qui plaît le plus à Cindy et Mélissa. «On discute des cas à deux; c’est agréable de se sentir appuyées l’une et l’autre», constate Mélissa Béland. Le tandem pharmacien(ne)/infirmière met en contact deux professionnels indépendants complémentaires et responsables de leurs propres actes. L’infirmière, avec son bagage, apporte une aide précieuse. «Parfois, on se consulte pour valider certaines choses. J’ai vu et traité [plusieurs pathologies] en travaillant à l’hôpital. Mon œil est différent», explique Cindy Caron.
Mais surtout, intégrer une infirmière à son équipe permet au pharmacien de se dégager du temps pour les patients. «De plus en plus, on demande aux pharmaciens de s’impliquer dans le suivi des patients. On peut ajuster les dosages, cesser des médicaments. Ça prend du temps», assure Mélissa Béland. En déléguant des tâches aux infirmières (prise de tension, suivi de la prise des médicaments et des habitudes de vie, etc.), les pharmaciens peuvent se concentrer sur ce qu’ils font le mieux. Intégrer une infirmière, c’est donc mettre les bons efforts, le bon professionnel, au bon endroit, à l’image des principes d’administration des médicaments (le bon médicament, au bon moment, au bon dosage).
…Et soutenir la communauté
Pour le patient, il est très pratique d’avoir accès à plusieurs services à l’endroit même où il obtient ses médicaments. «Il manque de ressources partout… mais on est là!» rappelle l’infirmière Cindy Caron, qui ajoute que les patients sont prêts à payer pour ces services. «Je peux bien recommander la vaccination des enfants de moins de 6 ans, mais je ne peux pas l’administrer, illustre Mélissa Béland. Avec une infirmière, tout se passe en pharmacie.» Un client peut se faire prescrire et recevoir ses médicaments et ses vaccins avant de partir en voyage; l’infirmière peut en profiter pour examiner les oreilles du patient et évaluer s’il a besoin de bas compressifs avant de prendre l’avion, par exemple.
«Il manque de médecins. Il faut utiliser au maximum nos connaissances. Avec les infirmières et les autres professionnels, le pharmacien facilite l’accès aux soins de santé», avance Jean Provost. Un CLSC débordé qui approche une pharmacie pour faire peser les bébés naissants par son infirmière, une infirmière qui dirige à temps un patient à l’hôpital: «On entend de belles histoires», raconte Sylvie Gagnon. Offrir ces nouveaux services permet ainsi de satisfaire et de fidéliser la clientèle tout en désengorgeant le système de santé.
«Dans les régions qui sont loin de tout, ça permet d’augmenter la distribution de services », constate Sylvie Gagnon. Véritable «dépanneur» pour la santé, la pharmacie occupe plus que jamais une place privilégiée pour donner accès à des services de proximité aux patients. n
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Sylvie Gagnon, fondatrice et présidente d’Infirmières et infirmiers en pharmacie du Québec