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The Literacy Group : faciliter les contacts entre les programmes d'AFB et les entreprises
The Literacy Group :
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Chris Prosser est le directeur général de The Literacy Group, un fournisseur de services en AFB situé dans la région de Waterloo.
COMMENT AVEZ-VOUS COMMENCÉ IL Y A 10 ANS? QUEL TYPE DE FORMATION PROPOSIEZ-VOUS ET COMMENT VOUS ÊTES-VOUS TRANSFORMÉ EN UNE PLATEFORME D’ENTREPRISE À VOCATION SOCIALE?
Même si la formation en milieu de travail avait débuté avant mon arrivée, je sais que The Literacy Group a commencé à donner ce type de formation par l’intermédiaire de petits organismes de bénévoles. Beaucoup de tuteurs bénévoles sont des professionnels qui possèdent leurs propres petites et moyennes entreprises. Comme ils comprenaient l’importance de la mise à niveau des compétences et savaient ce que The Literacy Group faisait, des rencontres et des programmes ont été rapidement organisés pour que The Literacy Group intervienne dans leur entreprise et mette à niveau des petits groupes d’employés ayant besoin d’une formation de base. Les formations à l’époque avaient pour objectif de donner un coup de pouce à des employés sur des tâches précises. On utilisait des documents authentiques pour travailler la littératie de base. Cependant, on a vite remarqué dans tous les programmes que l’engagement et la contribution des employés au quotidien grimpaient en flèche.
Forts du succès de ces programmes, il ne nous manquait plus qu’une opportunité. Plus de petits programmes similaires avec des bénévoles et des employés apprenants. En 2019, The Literacy Group a décroché un projet de subvention avec un organisme local de soutien aux réfugiés et des entreprises manufacturières locales où nous avons créé le modèle de prestation que nous utilisons aujourd’hui. VOTRE PLAN D’AFFAIRES DÉCOULE D’UNE ANALYSE SWOT DE VOS FORCES ET FAIBLESSES. RECOMMANDERIEZ-VOUS À UN FOURNISSEUR DE SERVICES D’AFB SANS BUT LUCRATIF DE PROCÉDER LUI AUSSI À CETTE ANALYSE?
Je pense que tout fournisseur de services d’AFB doit examiner méticuleusement et de façon réaliste ses limites et ses capacités. Le processus de travail avec un nouvel organisme à but lucratif évoluant en territoire inconnu a été passionnant et gratifiant, mais a demandé beaucoup d’organisation, de temps et de ressources. Nous avons d’abord constaté que les programmes se développaient rapidement et parfois au-delà des ressources et du budget mis en place.
D’APRÈS CE QUE J’AI COMPRIS, LE RÉSEAU COMMUNAUTAIRE A ÉTÉ TRÈS UTILE POUR LA CRÉATION DE THE LITERACY GROUP. DE QUELLE FAÇON?
Pour le moment, nous avons la chance de travailler avec deux réseaux, l’un dans le secteur manufacturier de l’Ontario et l’autre parmi de grands dirigeants. Le fait de bien connaitre ces réseaux a été inestimable et je recommanderais à tout fournisseur de services d’AFB de trouver ce genre de soutien lorsqu’il développe ce type de programme.
AUJOURD’HUI, QUEL TYPE DE BÉNÉVOLAT FAIT-ON À THE LITERACY GROUP ? AVEC QUEL TYPE DE BÉNÉVOLES?
Nous faisons appel à des bénévoles pour le tutorat individuel, l’enseignement en petits groupes, l’aide de groupe, le développement de ressources et le soutien administratif. Nous avons la chance d’être soutenus par des bénévoles de tous horizons (professionnels retraités, anciennes personnes apprenantes ou nouveaux arrivants au Canada à la recherche d’une expérience).

Chris Prosser
SELON UNE RÉCENTE ENQUÊTE DU CERIC (NOV-DÉC 2021), 81 % DES EMPLOYEURS CANADIENS TROUVENT QU’IL EST DIFFICILE DE POURVOIR LES POSTES AU SEIN DE LEUR ENTREPRISE ET 62 % D’ENTRE EUX SERAIENT PRÊTS À EMBAUCHER UNE PERSONNE NE POSSÉDANT PAS DE COMPÉTENCES TECHNIQUES RELATIVES AU POSTE, ET À LUI OFFRIR UNE FORMATION SI ELLE CONVIENT PAR AILLEURS. QUE PENSEZ-VOUS DES TENDANCES DU MARCHÉ DU TRAVAIL DANS LA RÉGION DE WATERLOO?
Ça ressemble beaucoup à ça, et nous l’avons entendu directement de la bouche de certains des plus grands entrepreneurs et employeurs de la région. Certains sont également très préoccupés du fait qu’il n’y aura pas suffisamment de maind’œuvre qualifiée pour répondre à la demande ces 10 prochaines années, mais aussi dans un avenir très rapproché.
Les conversations que nous avons eues indiquent aussi que le roulement de personnel reste un problème majeur dans la région. Les employeurs veulent essayer de nouvelles choses pour se démarquer et conserver leurs employés. Au niveau local, ils veulent vraiment donner à leur main-d’œuvre les compétences dont elle a besoin pour devenir plus stable et indépendante.
En outre, ces mêmes entreprises sont à la recherche de nouvelles méthodes pour aider les employés à s’améliorer et pour permettre à ceux qui se trouvent en première ligne de devenir des gestionnaires intermédiaires et contribuer ainsi à la croissance de l’entreprise. Il faut donc pourvoir ces postes et avoir des employés expérimentés prêts à travailler avec la prochaine génération d’employés. Certains de nos programmes ont suscité un grand intérêt, par exemple la formation de superviseurs amenés à jouer le rôle de mentors avec des employés peu qualifiés, ou encore une formation visant à sensibiliser et apprendre à travailler avec des adultes ayant un faible niveau d’anglais. C’était très positif, et ça reflète le type d’attitude que les employeurs doivent adopter pour faire une différence.
SELON VOUS, QU'EST-CE QUI POURRAIT FACILITER LES CONTACTS ENTRE LES PROGRAMMES D'AFB ET LES ENTREPRISES?
D’après notre expérience, les employeurs sont agréablement surpris que les services d’AFB soient gratuits et accessibles aux adultes de la communauté. Lorsque nous discutons de la manière dont ces services pourraient être mis à la disposition de leur personnel sur place, pendant leur période de travail, en particulier pour le personnel ayant des lacunes dans leur formation de base, ils sont très motivés. L’alchimie est là et le partenariat se fait tout naturellement. Le plus gros obstacle, c’est la visibilité des programmes AFB dans le monde de l’entreprise. The Literacy Group s’est aperçu qu’il fallait commencer par créer un message qui soit plus accessible aux entreprises. Nous avons compris que puisqu’on parlait des langues différentes, il fallait modifier notre message plutôt que de tenter de leur apprendre nos acronymes et notre terminologie. Une fois devenu plus neutre, nous avons utilisé notre langage pour développer un énoncé de mission plus inclusif, avec un angle plus corporatif. Le fait que ces entreprises fassent appel à un organisme communautaire et que l’on parvienne à créer un partenariat a été un gros avantage pour eux. Nous avons ensuite créé un modèle de prestation avec des exemples de réussite concrets, puis nous avons discuté des tarifs. Le contact doit être basé sur l’écoute et le développement de partenariats, plutôt que sur la vente d’un produit. Une fois tout cela en place, nous avons utilisé tous nos réseaux, nos donateurs, nos bénévoles, etc., en fait tout ce que nous avions sous la main, pour mettre en avant notre objectif et indiquer à nos contacts et amis ce qu’ils pouvaient faire pour nous aider à devenir plus visibles.
QUELLES MÉTHODES UTILISEZ-VOUS POUR VOUS RAPPROCHER DES EMPLOYEURS?
Nous sommes en train de mettre en place un plan pour cela, et comme nous sommes un petit fournisseur de services d’AFB, nous commençons au sein de notre propre réseau à commercialiser nos services. En gros, nous commençons petit mais bien. Toute bonne relation se noue grâce à de bonnes références et à du bouche-à-oreille, ce que les fournisseurs de services d’AFB savent très bien faire. Nous préférons commencer petit et opter pour une approche graduelle plutôt que d’arriver comme un boulet de canon.
Nous avons fait un travail considérable pour établir le profil des personnes avec lesquelles nous souhaitions travailler et les questions à poser pour les trouver. Nous cherchons à savoir ce que l’employeur peut fournir comme soutien à la formation, par exemple, du temps payé. Le lieu de formation est-il sécuritaire, accessible, et ne peut faire l’objet d’une double