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Commentaires de Tamara
réservation? Les attentes de l’employeur vis-à-vis du personnel en formation sont-elles claires? Comment reconnaitront-ils et fêteront-ils cette formation dans l’entreprise? En plus de ces questionnements, nous passons en revue les énoncés de mission de l’employeur, la manière dont il soutient sa communauté et nous regardons si ça peut correspondre.
Nous avons vu que cela collait très bien avec Tigercat Industries, par exemple, car nous avons tous les deux des objectifs clairs pour soutenir les nouveaux arrivants dans la région.
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EST-CE QUE LES EMPLOYEURS À QUI VOUS PARLEZ COMPRENNENT BIEN CE QUE LES FOURNISSEURS DE SERVICES D’AFB ONT À OFFRIR?
Cela dépend, mais en général, je dirais que non… Toutefois, en dehors des programmes AFB, c’est le cas de peu d’organismes. Ce que nous avons remarqué, c’est que lorsqu’on leur explique, les employeurs sont étonnés et heureux de savoir que ces services sont gratuits et qu’ils servent la communauté. La plupart des conversations que nous avons eues nous ont permis d’être suivis sur les réseaux sociaux, d’obtenir des recommandations, des dons et même de trouver un tuteur bénévole. SELON VOUS, QU’EST-CE QUI POURRAIT FACILITER LE CONTACT ENTRE CES DEUX MONDES? ET AMÉLIORER LA VISIBILITÉ DES FOURNISSEURS DE SERVICES D’AFB AUPRÈS DES EMPLOYEURS?
Je pense que ça fait partie des responsabilités des bailleurs de fonds provinciaux, parce qu’ils ont le plus de pouvoir et de ressources pour le faire plus facilement que les fournisseurs de services et les réseaux d’AFB. C’est la communauté qui bénéficie le plus de tout ça, pourtant, les organismes d’AFB reçoivent rarement les fonds nécessaires pour commercialiser suffisamment leurs programmes et établir des liens avec les employeurs. Il y a une occasion à saisir de faire connaitre les services d’AFB auprès des employeurs et si les bailleurs de fonds s’en chargent, nous pourrons faire le reste et mettre en place ces programmes. Les fournisseurs de services d’AFB sont très flexibles et c’est à nous de répondre aux besoins de la communauté. Il y a un besoin de formation en milieu de travail, c’est un investissement qui doit être fait aujourd’hui pour régler les problèmes de demain. ■
Nous avons demandé à Tamara comment améliorer la visibilité des fournisseurs de services d’AFB dans le monde des entreprises, afin qu’ils soient considérés comme des prestataires de services potentiels pour l’amélioration des compétences de leurs employé(e)s, l’enrichissement de leur travail, ou l’acquisition de nouvelles compétences en lien avec de nouvelles technologies, par exemple. Voici ce qu’elle a répondu :
L’une des mesures les plus importantes, c’est la sensibilisation, car ce que font les fournisseurs de services en AFB ressemble parfois au secret le mieux gardé. Mais il y a aussi un problème de définition : la formation de la main-d’œuvre est perçue comme très différente de la formation en milieu de travail. Certains organismes en AFB souhaitent offrir des formations en milieu de travail (des formations réellement dispensées sur le lieu de travail d’un employeur), mais d’autres sont mal à l’aise pour diverses raisons. Pour organiser des formations en milieu de travail, les organismes doivent développer des formations personnalisées pour répondre aux divers besoins des employeurs sur le lieu de travail. L’élaboration d’un nouveau programme demande du temps et des ressources, et peu d’organismes disposent du personnel et des ressources financières nécessaires. En Ontario, la plupart des fournisseurs de services en AFB font de la formation de la main-d’œuvre,
c’est-à-dire qu’ils préparent les personnes apprenantes adultes à acquérir les compétences dont elles ont besoin pour chercher du travail.
Tamara reconnait également que la formation en milieu de travail n’est pas toujours bien comprise par les employeurs. Par exemple, les employeurs peuvent être conscients des problèmes de compétences de certains employés tout en ne sachant pas quoi faire à ce sujet. La manière dont les programmes d’AFB en milieu de travail sont publicisés est essentielle. Beaucoup d’employé(e)s hésitent à révéler l’étendue réelle de leurs problèmes de compétences par crainte de perdre leur emploi. Il est plus facile d’admettre que vos compétences numériques ne sont pas à jour que d’admettre des lacunes en lecture, en écriture ou en mathématiques. Pour certain(e)s employé(e)s, le fait de devoir rester plus longtemps au travail pour participer à une formation de type AFB ou de remise à niveau, rend leur journée de travail très longue, même si une partie du temps de formation supplémentaire est payée par l’employeur. La plupart des employé(e)s doivent jongler avec bien d’autres choses que des horaires de travail. Ils et elles ont des familles dont ils et elles doivent s’occuper, des maisons à entretenir, etc.
Tamara convient qu’il est nécessaire de sensibiliser les gens à ce que peuvent offrir les programmes d’AFB, mais il ne faut pas s’attendre à ce que ces programmes puissent répondre à tous les besoins en matière de littératie en milieu de travail. Les employeurs seront toujours plus intéressés à des formations adaptées à leurs besoins spécifiques, tandis que les employé(e)s en bénéficieront davantage. Mais une telle personnalisation demande du temps et des ressources supplémentaires. Même le marketing auprès des employeurs exige une approche et un langage différents de ceux qu’utilisent de nombreux fournisseurs de services en AFB. Le « retour sur investissement » et le « résultat net » sont des termes qui ne figurent pas dans le vocabulaire des milieux de l’AFB, cependant, ils sont extrêmement importants pour les employeurs et constituent un angle critique à travers lequel les employeurs interprètent les besoins et les opportunités. Tamara pense que tout repose sur les relations, mais comme dans tout domaine, l’établissement de relations mutuellement bénéfiques demande du temps et de l’énergie.
Elle croit aussi que le moment est venu pour le gouvernement de fournir des orientations claires, ainsi qu’un financement, pour la littératie en milieu de travail. Elle se souvient d’au moins trois initiatives en faveur de l’éducation en milieu de travail au cours des trois dernières décennies, mais sans aucun engagement à long terme. Et elle pense que c’est ce qui est le plus nécessaire : la cohérence des objectifs gouvernementaux, ainsi que des partenariats provinciaux/territoriaux/fédéraux. Car le perfectionnement des compétences n’est pas uniquement une question d’éducation, ni un moyen d’aider les gens à sortir de la pauvreté, ni non plus un accélérateur économique ou encore une voie vers une meilleure santé. L’amélioration des compétences a un impact sur l’ensemble des sphères de la vie quotidienne. Une fois que tout le monde se sera mis au diapason de cette idée et aura commencé à parler le même langage (peut-être en y faisant référence sous le nom de « Compétences pour réussir »), nous serons en mesure d’avancer à grands pas pour combler les lacunes en matière de compétences. ■