Isabelle Savage, directrice : Vincent, tu es arrivé à l’École oraliste en 2011, à l’âge de 6 ans. À ce moment, comment vivais-tu avec ta surdité ? Vincent Meunier, ancien élève : Je vivais normalement. J’étais un peu gêné au début avec mes appareils auditifs, mais je me suis habitué rapidement.
Favoriser l’estime de soi pour briser l’isolement social
I : Comment s’est passée ton intégration au programme régulier ? V : Mon intégration au régulier a été un grand changement pour moi. Parfois, c’était difficile. I : Qu’est-ce que tu as trouvé le plus difficile ? V : Ce que j’ai vécu de plus difficile pour ma première année dans une école régulière a été de me trouver de nouveaux amis. I : Pourquoi as-tu trouvé cela difficile de te faire de nouveaux amis ? V : À cause de ma surdité. J’avais peur de me faire juger.
Vivre avec une surdité peut amener son lot de défis notamment chez l’enfant, comme le sentiment d’isolement social. Accepter sa différence, entrer en relation, créer des amitiés et interagir en société peuvent être plus éprouvants chez certains élèves. L’École oraliste de Québec pour enfants malentendants ou sourds, qui accueille également des élèves avec des problématiques langagières, a pour mission de mettre les enfants à niveau pour un retour éventuel en milieu scolaire régulier. Notre école est également un milieu où l’estime de soi et le sentiment d’appartenance sont grandement développés. En plus d’intervenir au quotidien sur le plan des apprentissages et du langage, les enseignants soutiennent les enfants dans leurs interactions sociales en les guidant vers une autonomie et en leur offrant une possibilité réelle de s’engager dans des activités significatives comme le théâtre, le parascolaire et les voyages. Ces activités favorisent la confiance en soi et permettent aux élèves de sentir qu’ils ont une place d’importance dans la société.
S’intégrer… la clé de la réussite Voici une entrevue réalisée avec Vincent Meunier, un ancien élève de l’École oraliste pour enfants malentendants ou sourds qui a réintégré le milieu scolaire régulier en 2018, alors qu’il était en 1ère secondaire.
I : Est-ce que tu dirais que ton passage à l’École oraliste t’a aidé ? Comment ? V : Mon passage à l’École oraliste m’a aidé à avoir confiance en moi et à mieux comprendre. Les classes en petits groupes m’ont beaucoup aidé dans mes apprentissages. I : À l’École oraliste, tu as fait du théâtre, tu as joué de la batterie et tu as voyagé. Comment ces activités t’ont permis de socialiser ? V : Toutes ces activités m’ont beaucoup aidé à développer ma confiance en moi. C’était plus facile d’aller vers les autres ensuite et de socialiser. I : Est-ce que tu t’impliques dans ta nouvelle école ? V : Oui, je me suis impliqué rapidement parce que j’avais confiance en moi. J’étais très sociable. Maintenant, je suis entouré de plein d’amis, puis de gens qui m’acceptent avec ma surdité. Je suis aussi dans l’équipe de basketball depuis mon secondaire 2. I : Si tu avais des conseils à donner à un enfant malentendant ou sourd qui intègre le programme régulier, qu’est-ce que tu lui dirais ? V : Je lui dirais : « Ne stresse pas. Quand tu seras rendu au régulier, la première année, socialise et aie confiance en toi. »
Isabelle Savage Directrice générale à l’École oraliste de Québec pour enfants malentendants ou sourds
DE QUÉBEC POUR ENFANTS SOURDS
Une évaluation par un audioprothésiste est requise afin de déterminer si la prothèse auditive convient aux besoins du patient. LOBE.CA | © MAGAZINE LOBE 2022
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