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Impact du FBP sur la motivation et la satisfaction des agents de santé dans six pays
et l’amélioration des résultats de santé dans les grands hôpitaux (Mendelson et al. 2017). Cependant, la plupart des projets pilotes du Health Results Innovation Trust Fund portaient généralement sur les soins de santé primaire. Ici, les preuves de l’impact sur la santé sont plus limitées. Dans le projet pilote initial du Rwanda, on a constaté une réduction de 69 % de l’émaciation chez les enfants de moins de trois ans, et au Zimbabwe, une réduction de 36 % des retards de croissance graves.
En dehors de ces cas, dans le domaine des soins de santé primaires, il existe peu de données liant le FBP à l’amélioration de la santé. Par exemple, Gage et Bauhoff (2020) évaluent l’impact du FBP sur la santé néonatale en Afrique. Ils utilisent conjointement les enquêtes démographiques et de santé et les enquêtes en grappes à indicateurs multiples au Burundi, au Lesotho, au Sénégal, en Zambie et au Zimbabwe pour estimer l’effet des projets FBP financés par la Banque mondiale sur la mortalité néonatale précoce et l’insuffisance pondérale à la naissance. Ils n’ont trouvé aucun effet statistiquement significatif des projets FBP sur la mortalité néonatale. En revanche, Kaila et Kandpal (2021) ont utilisé des enquêtes nationales représentatives auprès des ménages et des données administratives au Nigéria et constaté que les projets FBP avaient réduit la mortalité néonatale par rapport au statu quo, mais pas par rapport au scénario hypothétique du financement direct des établissements (examiné au chapitre 6).
Depuis longtemps, on craint que les projets FBP n’entraînent une baisse de motivation chez les agents de santé (Paul et al. 2018). Les chercheurs ont fait valoir que, comme l’explique en détail l’encadré 5.2, si le système FBP peut certes améliorer la motivation extrinsèque liée aux récompenses financières, il peut y avoir un effet d’éviction égal ou plus marqué de la motivation intrinsèque, et l’effet sur la motivation globale des agents de santé est donc ambigu. La motivation intrinsèque, liée à des facteurs tels que l’autonomie, l’altruisme et la finalité, pourrait être forte chez les prestataires de soins de santé qui accomplissent des tâches cognitivement complexes dans des environnements sous-optimaux (Lohmann, Houlfort et De Allegri 2016 ; Himmelstein, Ariely et Woolhandler 2014). Compte tenu de ce qui précède, l’idée d’une « éviction de la motivation intrinsèque » est importante dans le contexte des systèmes de santé des pays à revenu faible et à revenu intermédiaire.