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subsaharienne
Figure 4.5 Recours excessif aux soins prénatals dans cinq pays d’Afrique subsaharienne
Administration abusive du vaccin antitétanique
Taux de TPI au cours de la première consultation prénatale et du premier trimestre
Taux de TPI au premier trimestre
Pourcentage de femmes qui n’ont jamais reçu de TPI
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Cameroun République centrafricaine Nigéria République du Congo République démocratique du Congo
Source : Banque mondiale. Note : TPI désigne le traitement préventif intermittent, c’est-à-dire le traitement prophylactique contre le paludisme par prescription de sulfadoxine/pyriméthamine.
néonatales (Carroli, Rooney et Villar 2001), mais il est prouvé que l’administration trop précoce de ce traitement peut nuire au développement du fœtus (Peters et al. 2007 ; Hernández-Díaz et al. 2000). Une réserve concernant cet indicateur pourrait être que les agents de santé ne savent pas forcément si la femme reviendra pour une autre visite et prescrivent donc le traitement même au risque de nuire au développement du fœtus, surtout s’ils ne sont pas conscients du risque potentiel. Bien que l’évaluation ne puisse pas répondre entièrement à cette préoccupation, comme le montre la figure 4.5, entre 20 et 71 % des femmes figurant dans les données ne reçoivent jamais de soins préventifs contre le paludisme, ce qui suggère que les agents de santé omettent souvent de prescrire le traitement même lorsqu’ils en ont la possibilité. Pris ensemble, ces deux indicateurs suggèrent que le surtraitement existe même dans le contexte des soins préventifs. En effet, le fait que le surtraitement puisse être mis en évidence même si les données ne sont pas conçues pour le détecter peut être une indication de l’ampleur du problème.
Corrélats de l’écart entre capacités/connaissances et action La sous-section précédente a documenté l’existence d’un important écart entre capacités/connaissances et action dans tous les contextes étudiés. En fait, cela signifie que les prestataires ne fournissent pas le meilleur niveau de soins possible. Ce déficit — la capacité inutilisée — est souvent considérable. Cela soulève la question de savoir pourquoi les prestataires ne déploient pas suffisamment d’efforts. Les études publiées avancent plusieurs raisons : par exemple, les prestataires peuvent être occupés, ne pas être suffisamment bien payés ou manquer de motivation. Ils peuvent fournir un effort plus important pour les patientes plus riches ou plus instruites. Cette sous-section exploite la richesse des données pour examiner les corrélats des écarts entre capacités/connaissances et action calculés en utilisant toutes les données disponibles sur les caractéristiques des patientes, des prestataires et des établissements.
Le tableau 4A.3 de l’annexe 4A présente cette analyse exploratoire. Il fournit l’écart moyen entre capacités/connaissances et action et l’intervalle de confiance à 95 % pour chaque action, par pays et par corrélat. Étant donné que l’écart entre capacités/connaissances et action représente une déficience, une valeur plus faible est préférable d’un point de vue normatif. Comme pour les indices de connaissance et de pratique, il y a peu de tendances systématiques dans les données. Les caractéristiques de l’établissement, notamment son niveau (hôpital ou plus bas) ou son affiliation religieuse, ne sont pas étroitement corrélées avec l’écart entre capacités/connaissances et action dans les pays étudiés. La seule exception est la République démocratique du Congo, où les hôpitaux affichent des écarts entre capacités/connaissances et action légèrement plus importants que les autres établissements.
Les caractéristiques des prestataires comprennent le sexe, l’expérience et le niveau de qualification, c’est-à-dire si le prestataire est un médecin, une infirmière/sage-femme, un agent de santé communautaire ou autre. Là encore, il existe peu de tendances significatives pour l’écart entre capacités/connaissances et action. (Les résultats sont présentés dans le graphique 4.6.) La seule exception qui mérite d’être soulignée est que dans trois des cinq pays, la République démocratique du Congo, le Nigéria et la République du Congo, les médecins affichent une moindre capacité inutilisée que les autres catégories de personnel, bien que cette différence soit souvent négligeable. Toutefois, au Cameroun, c’est l’inverse qui se produit : les médecins affichent la plus grande capacité inutilisée (mais la différence n’est pas statistiquement significative). En République