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Introduction

CHAPITRE 4

Décomposer les obstacles à la qualité des soins à l’aide de données sur les consultations prénatales de cinq pays d’Afrique subsaharienne

Introduction

Ce chapitre explique d’abord pourquoi les consultations prénatales sont utilisées pour évaluer la qualité des soins, avec une description détaillée du cadre basé sur trois lacunes. Il présente ensuite les données et explique comment les différentes composantes sont utilisées pour évaluer les trois lacunes. Puis il examine les résultats concernant les trois lacunes. Pour conclure, il décrit l’incidence des résultats sur la voie à suivre et fait le lien avec le reste du rapport, en particulier au chapitre 5.

Les consultations prénatales sont utilisées pour déterminer dans quelle mesure la qualité des soins est limitée par : 1) la compétence des prestataires de soins ; 2) la disponibilité des équipements et consommables ; 3) le manque d’effort. En d’autres termes, pour les différentes composantes des consultations prénatales, le chapitre évalue la proportion de consultations dans lesquelles les prestataires savent qu’ils devraient effectuer une action, disposent de l’équipement et des fournitures nécessaires, mais ne font rien. Ensuite, l’analyse explore les caractéristiques des établissements, des prestataires et des patientes qui sont corrélées avec les

différentes lacunes dans la prestation de soins de qualité. Cette analyse est nouvelle pour plusieurs raisons. Dans le passé, de nombreuses évaluations de la qualité des établissements de santé utilisaient l’infrastructure physique et les fournitures (Gatti et al. 2021), ce que ce rapport appelle la qualité structurelle, ou les connaissances des agents de santé (Das, Hammer et Leonard 2008) comme indicateurs de la qualité clinique. Cependant, comme le montre ce rapport, la pratique des prestataires s’écarte souvent beaucoup de ce qu’ils sont formés à faire. Si cette analyse n’est pas la première à montrer cette divergence entre les connaissances et la pratique (Kabongo et al. 2017 ; Lange, Mwisongo et Mæstad 2014 ; Mohanan et al. 2015), elle permet de quantifier la mesure dans laquelle les capacités inutilisées expliquent la mauvaise qualité des soins. En d’autres termes, quelle part des soins essentiels non dispensés aurait pu être fournie si l’agent de santé avait simplement choisi de le faire ? En outre, les données contiennent des informations détaillées sur les caractéristiques des établissements, des prestataires et des patientes. En tant que telle, l’analyse ne se contente pas de quantifier les capacités inutilisées par rapport aux lacunes structurelles et au manque de connaissances, mais elle cherche également à savoir si ces corrélations expliquent systématiquement cette sous-performance. La découverte de corrélations significatives permettrait de déterminer à quel niveau intervenir pour améliorer l’effort des agents de santé.

Comme le montre la figure 4.1, il existe un écart constant — et souvent important — entre la couverture et la couverture effective des soins prénatals dans les cinq pays étudiés dans ce chapitre — le Cameroun, le Nigéria, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo et la République du Congo. Pour le pays le plus performant, la République du Congo, la couverture est presque universelle, mais la couverture effective est inférieure à 80 %. Pour le pays le moins performant en termes de couverture effective, la République démocratique du Congo, l’écart est multiplié par 4,5 : environ 90 % des femmes bénéficient de soins prénatals, mais seulement 20 % environ bénéficient de soins prénatals effectifs. Comme indiqué au chapitre 3, cette décomposition tente de comprendre pourquoi le taux de traitement efficace ou correct, tel que défini dans le cadre de la couverture effective décrit au chapitre 2, peut être inférieur à 100 %. Ces tendances mettent en évidence la qualité médiocre des soins dans ces contextes et expliquent la nécessité d’une décomposition pour analyser les différentes causes de ces carences.

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