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EDITO
Informazout va se passer de « mazout »
Quelle époque ! L’or noir, qui a jadis soutenu la révolution industrielle et contribué de manière significative à notre prospérité, a perdu beaucoup de son éclat. Dans la lutte contre le changement climatique, ce sont les combustibles fossiles, principalement le charbon et le pétrole, qui font les frais de la situation. Avec son projet de faire de l’Europe le premier continent neutre sur le plan climatique d’ici 2050, la Commission européenne a formulé un objectif clair que les États membres doivent poursuivre dans l’élaboration de leurs politiques. Et ils ne doivent pas tarder à le faire, comme le rappelle le paquet « Fit for 55 » qui vise à réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030 par rapport à 1990.
L’avenir semble donc tout sauf radieux pour les combustibles fossiles, à moins qu’une crise énergétique prolongée ne survienne et que les prix de l’électricité et du gaz naturel n’explosent à nouveau. Malgré l’intérêt accru des consommateurs pour des alternatives plus abordables telles que le gaz propane, le mazout et même le charbon, les régions ont clairement joué la carte de l’électricité mais le gaz naturel continue de bénéficier d’un traitement préférentiel. Ainsi, s’il est interdit de remplacer une chaudière à mazout en Flandre depuis début 2022, aucune interdiction de ce type ne s’applique aux chaudières au gaz naturel dans les bâtiments existants.
de la transition vers une société à faible émission de carbone. Cela explique également pourquoi la Fédération Pétrolière Belge a été rebaptisée « Energia » en 2021.
Informazout doit davantage se profiler comme ‘le’ centre d’expertise sur les combustibles liquides (durables) destinés au chauffage.
La diversification vers d’autres énergies est un processus qui a également débuté il y a des années chez Informazout. Créée en 1977 sous l’appellation « Centre d’Information pour l’Utilisation Rationnelle et l’Economie du Mazout », cette organisation a depuis considérablement élargi son champ d’action. Elle vise non seulement à informer de manière neutre les consommateurs qui se chauffent avec des combustibles liquides sur tous les aspects possibles qui peuvent être associés à cette forme de chauffage, mais aussi à attirer l’attention des consommateurs et des autorités politiques et administratives compétentes sur la capacité de réduction du CO2 des combustibles liquides durables et des installations de chauffage dans lesquelles ils sont utilisés, ainsi que sur les autres avantages des combustibles liquides et, dans ce contexte, à promouvoir le rôle et la position des combustibles liquides durables pour le chauffage des bâtiments.
L’évolution vers les énergies renouvelables et durables est de plus en plus visible dans la vie quotidienne. Le nombre d’éoliennes, de panneaux solaires, de bornes de recharge électrique, de pompes à chaleur,… augmente de manière exponentielle. L’obligation de rénovation entrée en vigueur en Flandre lors de la vente de bâtiments résidentiels ayant une mauvaise valeur
PEB, l’interdiction prévue des véhicules diesel et à essence dans plusieurs villes du pays, la discussion sur l’installation et le remplacement des chaudières à mazout en Région wallonne,... illustrent l’ampleur et l’impact de la transition énergétique.
Cette transition énergétique a également profondément modifié le modèle économique des grandes compagnies pétrolières. Bien que le raffinage et la vente de produits pétroliers demeurent la vache à lait de ces multinationales, elles se profilent de plus en plus comme des entreprises multi-énergies, proposant également des combustibles et carburants renouvelables, de l’électricité verte et même de l’électromobilité. C’est pourquoi elles ne souhaitent d’ailleurs plus être considérées comme des compagnies pétrolières, mais comme des acteurs multi-énergies contribuant à la réalisation
Ceci est concrétisé, comme on le lira en page 8 et 9 de cette édition, par des essais pratiques avec des combustibles liquides alternatifs, des conseils d’économie d’énergie, des informations sur l’efficacité énergétique, le chauffage hybride ou les combustibles liquides renouvelables... En outre, Informazout continue d’informer les utilisateurs actuels de mazout sur toute une série de sujets intéressants, tels que le chèque mazout, Promaz, la législation sur le stockage et l’entretien des chaudières,... mais ne s’investit plus dans les campagnes médiatiques de masse. Les plus de 4 millions de visites du site web d’Informazout l’année dernière prouvent que l’information est appréciée.
L’accent étant mis de plus en plus sur les combustibles liquides durables, le nom « Informazout » et les statuts ne reflètent plus ce que l’organisation représente aujourd’hui. Même l’adhésion doit être élargie et s’ouvrir à tous les négociants en combustibles liquides et aux producteurs de combustibles liquides renouvelables. Une assemblée générale extraordinaire se tiendra donc le 7 mars pour approuver les nouveaux statuts de cette organisation importante pour le secteur.
La disparition du terme « mazout » dans le nom de l’organisation est une certitude...
DÉFENSE DES INTÉRÊTS COLLECTIFS