Pour / Contre
Faire payer aux gens un supplément pour une livraison dans les 24 heures rendra la logistique du dernier kilomètre plus verte
Oui
Non
Petra De Sutter
Vice-Première ministre et ministre de la Fonction publique, des Entreprises publiques, des Télécommunications et de la Poste « Si vous voulez de nouvelles chaussures dès le lendemain, vous devriez les payer un peu plus cher », titre le quotidien De Morgen du 20 octobre dans une interview accordée à Petra De Sutter. La ministre de la Fonction publique, des Entreprises publiques, des Télécommunications et de la Poste, plaide en effet pour un verdissement de la livraison de colis, qui, avec le commerce électronique, a vu sa popularité augmenter fortement depuis le déclenchement de la pandémie. Petra De Sutter est convaincue qu’une réglementation devrait garantir à bpost que son engagement écologique et social ne lui fera pas subir de désavantage concurrentiel. Une des propositions suggérées par la ministre est l’introduction d’un surcoût pour ceux qui souhaitent que leur colis soit livré dans les 24 heures, une option qui est de plus en plus proposée par les boutiques en ligne, mais qui selon la ministre, entraîne des kilomètres supplémentaires pour les livraisons du dernier kilomètre. Ces dernières seraient par ailleurs responsables de 50 % des émissions de CO2. Pour Petra De Sutter cela pourrait aussi signifier un coût réduit pour ceux qui n’optent pas pour la livraison en 24 h. Par ailleurs, elle plaide également pour des ‘écozones’ en périphérie de la ville à partir desquelles la distribution s’effectuerait via des consignes à colis. « Des études montrent que les consommateurs ne sont vraiment pas opposés à faire 500 mètres de plus pour retirer un colis, ou s’il n’arrive pas le jour même », note Petra De Sutter.
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Filip Goossens
Directeur général de On Time Logistics Un surcoût pour la livraison rapide des colis n’est pas une bonne idée. Cela affecterait principalement les détaillants belges qui doivent déjà rivaliser avec de grands acteurs internationaux, et d’autre part, les surcoûts ne résoudront rien du tout. Les boutiques en ligne qui proposent aujourd’hui différentes options de livraison facturent déjà un surcoût pour certains choix. Quand un consommateur veut recevoir sa commande de toute urgence, cela ne le découragera pas. Ce dont nous avons besoin, c’est d’un système où les consommateurs peuvent regrouper les livraisons à la source au moment de la commande et avoir le contrôle du jour précis où ils souhaitent les recevoir. Les consommateurs peuvent donc s’organiser pour être présents au moment de la livraison et ainsi exclure des déplacements supplémentaires. En principe, c’est facile à organiser pour les boutiques en ligne et les centres de distribution. Il n’y a pas non plus de frais supplémentaires pour un point de regroupement supplémentaire en dehors des villes. Potentiellement, différents livreurs livreront toujours à la même adresse, mais seulement un jour par semaine avec des colis différents au lieu de presque tous les jours avec un seul colis. De cette façon, les gens peuvent également convenir, par exemple, par rue ou par immeuble, du moment où la livraison sera effectuée. Une solution beaucoup plus écologique et réalisable, dans laquelle nous groupons les flux de marchandises pour une livraison sans surcoût et sans nouveaux entrepôts, tout en conservant l’avantage d’une livraison à domicile.