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Le poids des forums
Dans le but d’informer ses membres, mais également d’écouter leurs suggestions et leurs remarques, le Secrétaire Général de l’ASGI, Pascal Germanier, a organisé six forums dans toute la Suisse. Le bilan est éloquent!
«Nous avons voulu aller au-devant des personnes qui voulaient s’exprimer et qui sentaient le malaise et les attaques qui touchent l’ASGI et plus généralement le golf suisse depuis quelques mois. Nous sentions ce désir de communication et comme il y avait de nombreuses questions, nous avons préféré rencontrer les personnes plutôt que de répondre individuellement à chacune. Ce choix s’est révélé judicieux!», se félicite Pascal Germanier!
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C’est donc à Lausanne, Berne, Bâle et Zurich que les dirigeants de l’ASGI ont organisé 4 forums de style table ronde, ceux de St-Gall et Lucerne ayant été annulés, faute de participants. Ces débats ont commencé par un bref historique de l’association, avant d’aborder les problèmes de 2005 et de répondre aux questions d’un auditoire intéressé, et dont le nombre oscillait de 18 à 60 personnes selon les villes. Les questions ont porté principalement sur l’investissement dans les clubs, ce que les membres trouvent plutôt positif, surtout quand lesdits clubs collaborent avec l’association. C’est le principe du donnantdonnant qui semble être apprécié, les golfeurs estimant qu’il ne faudrait travailler qu’avec les clubs qui sont «ouverts», qui ne font pas de discrimination. De même pour les événements, qui ne devraient être organisés que dans les clubs «amis» et pas auprès de ceux qui imposent des surtaxes. Le comité a cependant précisé qu’un geste envers des clubs moins disposés pouvait avoir des répercussions positives, comme ce fut le cas avec Sion, qui, de « sceptique », est devenu totalement acquis aux principes de l’ASGI et qui octroie aujourd’hui des rabais aux golfeurs indépendants!
On a senti également l’incompréhension des membres ASGI face aux mentalités de certains dirigeants de clubs. L’existence de clubs privés n’est pas du tout remise en cause, au contraire, mais c’est l’attitude ambiguë de certains clubs qui dérange. Nombreuses étaient les personnes à souligner que le golfeur moderne a changé et qu’il n’est pas toujours prêt à intégrer un club, que ce soit par choix ou par obligation. La situation parfois précaire de la catégorie des 25-40 ans a également été mise en avant, avec des jeunes qui se lancent dans une carrière professionnelle, doivent être mobiles, fondent une famille et n’ont donc pas suffisamment de temps pour jouer ni les moyens d’investir dans un club. De même que pour beaucoup de personnes, le golf est devenu la deuxième voire la troisième activité loisir, mais elle n’est pas l’activité principale, celle qui va monopoliser temps et argent. Toutes ces personnes doivent cependant être prises en considération, ce que de nombreux golfs négligent, basant encore leur politique sur les années 80, quand le pays comptait 30 golfs et 12'000 golfeurs. La question de l’augmentation de la cotisation ASGI a été longuement débattue. D’une manière générale, les 20% de hausse ont été mal perçus, même si les gens ont compris la raison de cette décision. Gérard Bagnoud, le président de l’ASGI, a notamment déclaré que le paiement de la licence aurait dû se faire dès le départ et qu’il aurait dû être calculé dans le budget initial, ce qui aurait causé beaucoup moins de problèmes. Cette erreur est imputable à l’ASG. Les membres ont alors souligné qu’ils n’étaient pas opposés à un soutien à l’ASG et qu’ils voulaient connaître l’usage de l’argent versé par l’ASGI. Ils souhaitent une contrepartie, qui n’existe pas à leurs yeux, à l’heure actuelle. Malgré le paiement de cette cotisation ASG, les golfeurs ASGI souffrent toujours de discrimination, vu que les prestations offertes par l’ASG sont réduites et qu’ils sont toujours mal considérés dans certains clubs.
Le rôle de la Migros
Le rôle de la Migros et son impact dans le golf public ont été également débattus. Les membres estiment qu’ils participent grandement à l’essor économique du groupe par leurs inscriptions aux leçons, aux examens AP, sans compter les nombreux greenfees achetés dans les golfparcs. Ils ont aussi relevé que la Migros poursuit sa philosophie du «Golf pour tous» et qu’aucune surtaxe n’est facturée, ce qui est très positif et normal. Le contraire serait choquant.
Les membres de l’ASGI présents aux forums ont aussi accepté le principe de payer davantage pour les greenfees si les clubs sont en difficultés. Pour autant que cette hausse soit répercutée sur tous les visiteurs!
Des voix se sont élevées pour suggérer quelques modifications dans les statuts et pour confirmer que des requêtes seraient présentées pour la prochaine assemblée générale. La composition du comité a été remise en question et plusieurs golfeurs souhaitent que l’association soit défendue par des personnes qui ne fassent pas partie du comité de l’ASG. La double casquette du président de l’ASGI – par ailleurs membre du comité de l’ASG – a été discutée et Gérard Bagnoud a reconnu qu’elle n’était pas toujours facile à porter! Des questions sur l’utilisation des ressources de l’ASGI ont obtenu des réponses claires et limpides, les comptes de l’association étant disponibles pour les participants à l’assemblée générale. Enfin, est revenue sur le tapis la suggestion de construire un parcours pour les membres de l’ASGI. C’est une idée à garder, et qui dépendra beaucoup de l’évolution des rapports ASGI-ASGClubs. Les difficultés seraient d’ordre géographique (lieu pour contenter tous!), économique (investissements de 15-25 millions de francs pour une grande place avec infrastructures fonctionnelles) et structurelles (parcours pour 12'000 personnes). De plus, on s’écarterait des buts et des fondements mêmes d’une as- sociation regroupant et gérant des golfeurs … sans club.
Sans complaisance
Ces forums se sont déroulés dans un climat de totale franchise et d’ouverture d’esprit, sans complaisance, voire même parfois avec un peu d’agressivité. Mais le travail du staff de l’ASGI a été chaleureusement applaudi, confirmant la confiance que placent les membres dans l’équipe de Pascal Germanier et de Brigitte Fux. Il est apparu évident que les golfeurs indépendants souhaitent une plus grande fermeté dans les négociations avec l’ASG et les clubs. Ils sont suisses, font partie d’une association suisse et jouent dans des clubs suisses. Ils ont parfois le sentiment d’être plus mal accueillis que les Suisses qui jouent dans les clubs suisses avec des cartes de fédérations étrangères. Cet inconfort est vécu avec une grande
La
frustration et une totale incompréhension!
«Beaucoup de remarques et de critiques vont nous servir pour la stratégie et la politique de l’association», soulignait avec satisfaction Pascal Germanier. «Nous devons bien entendu prendre une certaine distance avec les critiques les plus vives et les compliments les plus flatteurs, mais ces forums nous ont permis de mettre le doigt sur les principales préoccupations des membres. Nous avons aussi pu vérifier l’utilité des «events» du calendrier. Nous avons également pu remarquer le besoin et l’intérêt des membres à être informés. Ils aimeraient même avoir encore plus de détails sur les sujets les plus sensibles. Et pour être honnête, rencontrer certains golfeurs qui sont des inconditionnels de l’ASGI est assez gratifiant!»