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Champions (II) Open
Il y a bien un Swiss Open et les vieux golfeurs, spécialement les Romands, le savent bien, car ils l’appellent toujours l’«Open». Mais on en reparlera. Qu’un joueur national gagne l’Open de son pays n’est pas forcément rare, notamment aux Etats-Unis à l’US Open, même si ces dernières années, Ernie Els, Retief Goosen deux fois, Michael Campbell l’an dernier et Geoff Ogilvy cette année sont venus contrecarrer les ambitions américaines. Mais là n’est pas le sujet. Au calendrier du PGA European Tour, on trouve de nombreux Open nationaux ; notamment dans plusieurs pays qui n’ont pas, en principe, de joueurs suffisamment compétitifs pour gagner leur championnat national ouvert. L’Autriche par exemple. Figurant jusqu’à présent sur le Challenge Tour, l’Austrian Open était pour la première fois en 2006 au calendrier du PGA European Tour. Et cette épreuve a été gagnée par Markus Brier, un Autrichien de 37 ans, qui arpente le Tour depuis des années sans jamais avoir fait d’étincelles. D’un point de vue suisse, garder sa carte du Tour correspond déjà à faire des étincelles…

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Markus Brier est resté pendant les quatre tours en haut du leaderboard et il était carrément leader à l’issue du troisième tour. Une position de rêve – comme l’a d’ailleurs confirmé la présence de milliers de spectateurs autrichiens, qui se sont déplacés sur le parcours du GC Fontana pour accompagner leur héros national tout au long de sa marche triomphante. Sur le dernier trou, un difficile par 5 dont le green est entouré d’eau, les tribunes étaient pleines et les marshalls avaient de la peine à contenir la foule pendant que Brier terminait son parcours. Un bogey lui suffisait pour arracher la victoire et il n’était pas indispensable de tenter de prendre le green en deux coups, en survolant l’eau ! Mais il a fait se lever le public d’un seul coup, dans une allégresse rafraîchissante, en plaçant quand même sa balle sur le green, pour un eagle hypothétique. Le birdie qui a suivi a donné plus de panache à sa victoire. Et le dernier putt a ressemblé à celui que l’on voit à la télévision américaine, puisque le vainqueur s’est juste donné le temps de lever les bras au ciel avant de prendre sa femme et ses enfants dans ses bras, sous les cris des fans autrichiens qui tentaient tous de lui taper sur l’épaule. La victoire de Markus Brier a évidemment marqué d’une pierre blanche l’histoire du sport autrichien. Notre voisin a particulièrement bien géré le boom du golf lors des 15, 20 dernières années. Les conditions sont un peu plus différentes en Italie. Un joueur du cru a pourtant remporté cette année son Open –Francesco Molinari est un golfeur qui monte sur le Tour européen. Alors que son frère a gagné l’US Amateur l’an dernier, il construit pour sa part sa carrière professionnelle méthodiquement, atteignant donc un sommet lors de l’Italian Open disputé sur le Castello di Tolcinasco G&CC dans la région de Milan. Une région où il y a de nombreux golfeurs, qui se déplacent en août en Engadine, mais surtout à Crans-Montana, comme chacun le sait. Encore tout engourdi par l’hiver qui tardait à prendre fin au début du mois de mai, le rare public n’a pas montré un grand enthousiasme lors de la victoire de Molinari. Ils n’étaient d’ailleurs que quelques centaines à applaudir son heure de gloire. Mais cela n’a pas gâché son plaisir pour autant…
NB. Le Malaysian Open, épreuve du circuit européen, a également été gagné par un pro local, Charlie Wi. Tous les autres Open européens 2006 ont été remportés jusqu’ici par des étrangers.

Disputé pour la première fois cette année, le Ladies Swiss Open est revenu à une Française. Ce qui est sûr, c’est que le jour où un Suisse gagnera l’Omega European Masters, qui est aussi le Swiss Open, ce sera bien l’heure de gloire du golf national!
■ Urs Bretscher
