Nouvelles de la SUDversion n°47 - spécial UFC - mars 2022

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éducation

Union

Solidaires syndicale

Directrice de publication : Martine Chevillard Périodicité : trimestriel Réalisé par : SUD éducation Franche-Comté N° de CPPAP : 0914 S 05196

Union nationale interprofessionnelle des retraités solidaires ISSN 1961-411X Imprimeur : Avenir bureautique (Besançon) Prix : 1 euro (abonnement 10 euros/an) Gratuit pour les adhérents

S O L I D A I R E S U N I TA I R E S D É M O C R AT I Q U E S F r a n c h e - C o m t é

Nouvelles de la sudversion SUD éducation (syndicat de Franche-Comté) – no 47 Spécial UFC - Mars 2022

Édito

Sommaire Les lignes directrices de gestion ou le fait du prince . . . . . . . . 2

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Migrants et réfugiés

l y a à peine quatre mois, en novembre 2021, c’était la « crise migratoire » entre la Biélorussie et la Pologne. Coincés entre clôture barbelée et militaires, une dizaine de migrants au moins, kurdes, syriens, irakiens, sont morts de froid. Il était en tous cas hors de question de les laisser entrer sur le territoire de l’Union européenne. La Pologne annonçait la construction d’un mur à la Trump. On fronçait un peu les sourcils mais on laissait faire. Ce n’était pas la première fois que des dictateurs utilisaient la peur panique des pays s’affirmant démocratiques envers tout ce qui ressemble à un demandeur d’asile en organisant des « lâchers de migrants » pour leur mettre la pression. Erdogan l’a fait, Mohammed VI l’a fait. Au cours du même mois, 27 migrants se noyaient dans la Manche. Pour empêcher qu’un tel drame se reproduise, il fallait un durcissement des contrôles aux frontières. Le Royaume-Uni décidait d’enterrer une fois pour toutes la notion de droit d’asile. Ces tragédies passent et sont vite oubliées. Ces migrants, comme on les appelle, ne sont pas vraiment considérés comme des êtres humains. Ils sont quelque-chose dont on ne veut pas. Quel contraste avec l’élan de solidarité envers les ukrainiens ! Là, les réfugiés sont des humains. Bien sûr, il ne s’agit pas de le critiquer ni de le remettre en question. Mais ce que l’on fait pour les ukrainiens, n’est-ce pas ce que l’on devrait faire pour toute personne contrainte de fuir son pays ? On ne peut s’empêcher d’être saisi d’un malaise, pour ne pas dire plus, quand on compare l’accueil réservé aux ukrainiens blancs, blonds, aux yeux bleus et la façon dont on considère les autres qui se noient dans la Méditerranée, qui dorment

Les commissions paritaires d’établissement ont disparu, on ne les regrette pas . 2 Fin de règne, pluie de réformes sur le statut des enseignant.es-chercheurs/ses . 3 Missions télétravaillables, une fois oui, une fois non . . . . . . . . 4 Entrave ou désorganisation ? . . . . . . . . . . . . . . 4 Il en restera 10 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Le recul français . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 Retour sur les années Woronoff . . . . . . . . . . . . . 7 Brèves . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

dans la jungle à Calais ou qui tentent de passer par la vallée de la Roya. Et notre malaise s’accroît quand on s’aperçoit que les étudiants internationaux, africains, indiens, qui étaient très nombreux et nombreuses en Ukraine, ne sont pas considérés comme des réfugiés à part entière par les pays européens. Les universités françaises sont sollicitées pour accueillir des réfugiés ukrainiens. Nous demandons que les étudiants étrangers qui étaient en Ukraine soient accueillis dans les mêmes conditions.

SUD Éducation Franche-Comté Maison des syndicats – 4B rue Léonard de Vinci – 25000 Besançon – Tél. : 03.81.83.07.13 E-mail : sudeduc.fcomte@laposte.net – blog : http://sudeduc.fcomte.over-blog.com

Dispense de timbrage

025/16/004 - AN

BESANCON PPDC


Les lignes directrices de gestion ou le fait du prince À quoi servent encore les commissions administratives paritaires (CAP) ?

S

ous l’impulsion de la loi n° 2019-828 du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique et son décret d’application n° 2019-1265 du 29 novembre 2019 relatif aux lignes directrices de gestion, les attributions des CAP ont été considérablement allégées. Désormais, elles ne donnent plus leur avis ni sur l’avancement de grade et la promotion interne, ni sur la mutation et la mobilité (détachement, réintégration, mise à disposition, etc). Elles ne s’occupent plus non plus de la promotion interne, de l’avancement,

des mouvements d’agents découlant de transfert de compétences. Est en outre supprimée l’obligation de lui transmettre les comptes rendus d’entretien d’évaluation professionnelle. Depuis le 1er janvier 2021, les CAP n’ont plus vocation qu’à connaître les questions individuelles les plus complexes. Leur champ d’intervention considérablement restreint est recentré sur les décisions individuelles défavorables et la discipline . En somme, seuls les refus de titularisation, les licenciements ainsi que certains refus de congés de formation ou de formations demeureront soumis à l’avis préalable des CAP. Elles continuent à siéger en formation disciplinaire pour les propositions de sanction des 2e, 3e et 4e groupes. L’idée, l’esprit de la loi, est de laisser plus de marge de manœuvre aux employeurs dans leur politique d’avancement et de promotion ! Si vous trouviez que les règles de fonctionnement des CAP en matière de promotion et d’avancement étaient opaques, vous n’êtes pas prêt d’y voir clair ! Le seul retour que nous pouvions avoir était celui des syndicats. Ils ne siègent plus. La réponse écrite de l’administration est tardive et rien ne sera dit sur les raisons qui ont motivé le mauvais classement de votre dossier. Alors, comment sont prises les décisions prises en matière de promotion et d’avancement ? Depuis le 1er janvier 2021, le pouvoir décisionnaire doit s’exercer dans le cadre des lignes directrices de gestion des ressources humaines. Ces lignes sont soumises, pour avis, aux comités techniques. Ceux-là mêmes qui disparaissent fin 2022. Quelle bonne blague !

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C’est donc l’administration employeur qui choisit les fonctionnaires qu’elle souhaite promouvoir sans même un droit de regard pour les organisations syndicales. C’est un constat, la loi lui laisse plus de marge de manœuvre !

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Les commissions paritaires d’établissement ont disparu, on ne les regrette pas Nous n’avons jamais bien compris pourquoi les personnels BIATSS des universités disposaient de CPE alors que les collègues en poste dans les lycées et collèges, au rectorat ou à l’inspection académique n’en avaient pas. Dans ces commissions, où siégeaient, dans chaque « filière » (AENES, BU, ITRF), des catégories A, B et C, on pouvait avoir des chefs de service et des collègues placés sous leur autorité, parfois (souvent) membres du même syndicat. Dans les CAPA au rectorat, en revanche, ne siégeaient que des C. Les adjoints techniques (ATRF) ou administratifs (ADJAENES) des universités, étaient particulièrement désavantagés par ce système. Quand un refus de titularisation, par exemple, ou une demande de

révision du compte-rendu de l’entretien professionnel, était examiné, les élus A et l’administration (DRH ou DGS) se soutenaient mutuellement et les collègues C, minoritaires, s’y opposaient mollement dans le meilleur des cas. Ensuite, l’avis favorable au licenciement, ou défavorable à la révision de l’entretien, était transmis à la CAPA du rectorat où, sous prétexte qu’il était déjà passé devant la CPE de l’université, il n’était même pas discuté. Même si ces commissions ne sont que consultatives, les collègues ATRF ou ADJAENES ne relevant pas de l’université pouvaient compter sur une meilleure défense car les élus n’avaient pas la pression des A qui siégeaient avec eux dans la commission.


Fin de règne, pluie de réformes sur le statut des enseignant.es-chercheurs/ses Violentes attaques contre le principe d’indépendance des universitaires

Le CNU en sursis

Le repyramidage, champagne pour les uns…

La réforme de la fonction publique de 2019 a vidé les commissions administratives paritaires (CAP) de leur contenu (lire par ailleurs). Celles-ci ne donnent plus leur avis pour les promotions de grade. Sur la base de cette loi, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche a considéré qu’il n’y avait plus lieu de donner au CNU la possibilité de promouvoir les EC vers le grade supérieur (hors-classe et classe exceptionnelle pour les MCF, première classe et classe exceptionnelle pour les PU). L’avancement des enseignants-chercheurs qui, depuis Pécresse, était basé sur une double voie, locale et nationale, serait ainsi géré uniquement par les universités (ce qui était le projet initial dans la LRU). Cette réforme devait concerner également l’attribution des CRCT (congés pour recherches ou conversion thématique). La disparition de la qualification aux fonctions de PU a déjà été actée. Il est intéressant de remarquer que si le CNU attribue la totalité des promotions que le ministère lui octroie, ce n’est pas le cas des universités qui prennent en ligne de compte, semble-t-il, leur dotation budgétaire. Le scandale a été levé par le SNESUP qui a procédé à une étude sur l’année 2019. Seules 27 universités parmi 67 avaient utilisé tout leur quota de promotions. La nôtre se retrouvait dans le peloton de tête en termes de radinerie pour la promotion des MCF à la hors-classe : seulement 5 promu.e.s sur 11 possibles ! Notez que, quand le CAC restreint siège, le nombre de promotions à accorder est donné par le ou la vice-présidente, sans possibilité de vérification par les membres. Nous voyons donc que la remise en cause des prérogatives du Conseil National des Universités obéit à des considérations budgétaires. Cette attaque a donné lieu à une pétition

Le ministère prévoit, dans l’immédiat, de convertir 800 postes de maître et maîtresse de conférences HDR (habilitée à diriger des recherches) en 800 postes de professeur.es des universités. Remarquons que cette partie de la LPR (loi de programmation de la recherche) ne déroge pas au principe absolument intangible de non création de postes. À terme, le processus est censé concerner 2000 personnes mais on verra… Ce protocole a été signé par les seuls SGEN, SNPTES et UNSA. Le ministère décide du nombre de repyramidages possibles pour chaque université et les présidences choisissent quelles sections CNU seront servies.

Pour en bénéficier, il faut le demander en envoyant lettre de motivation et CV. Le CAC restreint et le CNU seront consultés mais c’est bien la présidente ou le président qui tranche. Donc comme pour les promotions de grade, l’avancement au corps des PU devient une prérogative des présidents et présidentes.

Les chaires de professeur junior, cadeau empoisonné

Pièce maîtresse de la LPR, cette nouvelle forme de recrutement s’inscrit également dans la logique de dérégulation du corps des PU. Elle consiste à offrir un pont d’or à des précaires de luxe : service de 64h TD, salaire équivalent à celui d’une MCF avec 10 ans

d’ancienneté et possible titularisation dans le corps des PU après 3 ou 6 ans décidée par une commission. Pour encourager les présidences à ouvrir de telles chaires, il y a une manne financière de 200 000 euros et un financement complémentaire d’environ 45 000 euros par année pour la masse salariale. En contradiction flagrante avec les promesses de campagne de la présidente Woronoff, l’UFC a obtenu deux CPJ, une au laboratoire Femto-ST et l’autre à Chrono-environnement. La présidence cherche depuis à faire croire qu’elle escomptait que le CNRS en assumerait le coût et qu’il s’agit d’un cadeau empoisonné du ministère. Un cadeau empoisonné, c’en est un mais pas pour les raisons données. Un conseil pour la présidente : maintenant que vous avez obtenu ces postes, gelez-les et utilisez le financement reçu pour abonder le GVT (glissement vieillesse-technicité) !

Le RIPEC : on ne mord pas la main qui nous nourrit

Ce nouveau système qui instaure la variabilité des primes à la tête du client est un autre cadeau empoisonné pour les enseignants-chercheurs et personnels assimilés, approuvé par le SNPTES et l’UNSA. Comme pour le RIFSEEP qui s’applique aux personnels BIATSS depuis 2016, il y a une part fixe, liée au grade, et une part modulable, liée aux responsabilités exercées et à une appréciation subjective. Comme pour le RIFSEEP, l’ensemble se situera dans une fourchette et le montant global sera fonction des ressources financières de l’établissement. Rappelons que, dans l’académie de Besançon, le RIFSEEP est beaucoup moins avantageux à l’université qu’au rectorat ou qu’à l’inspection académique.

Quinze ans après la LRU, la transformation managériale des universités se poursuit. Le principe de recrutement, d’évaluation et de promotion par les pairs est battu en brèche. À la place, on donne, directement ou indirectement, le pouvoir aux présidents et présidentes de titulariser, de promouvoir et d’arroser leurs collègues.

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organisée par sa commission permanente. La mobilisation a fini par payer. Début février 2022, la présidente de la CP-CNU a informé que la suppression du contingent national pour l’avancement de grade n’était plus à l’ordre du jour. L’équilibre entre l’instance nationale et les établissements est donc, pour l’instant, maintenu.

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n cette époque de macronisme finissant, on constate un amoncellement de réformes qui s’abattent sur la tête des enseignants- et enseignantes-chercheuses. Ces réformes ont en commun de s’attaquer au principe de leur indépendance. C’est un retour au système rigide, hiérarchisé et autoritaire de l’université impériale de Napoléon.

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Missions télétravaillables, une fois oui, une fois non

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uel manque de confiance de la part de l’encadrement ! Quelle tenace appréhension de la part de nos managers concernant l’efficacité, la production et la fiabilité de leurs collaborateurs pour freiner ainsi la mise en place du télétravail ! Beaucoup d’agents de l’université auront vu leurs missions devenir télétravaillables dès lors que le confinement a sévi puis pendant les épisodes de forte pandémie. Exit le manque d’équipement ou un équipement inadapté au travail chez soi, envolées les possibles difficultés de la part du salarié à maîtriser efficacement les outils numériques, disparue l’incompatibilité des fonctions. Rien n’était un obstacle. Mais de retour à la normale, certains agents se sont vu refuser leur demande de télétravail parce que leurs missions n’étaient pas télétravaillables. Voyez comme la variabilité, l’instabilité voire la versatilité des missions télé-travaillables opère. Tout dépend de qui demande ou de qui impose. Autre preuve s’il en faut de l’importante réticence de notre administration à instaurer le télétravail est la non application, à ce jour, de l’accord-cadre relatif à la mise en œuvre du télétravail dans les trois fonctions publiques signé le 13 juillet 2021. Cet accord-cadre national fixe les modalités de mise en place du télétravail dans les différents services administratifs et il stipulait : « les administrations devront

engager des négociations auprès des instances de dialogue social d’ici le 31 décembre 2021 pour décliner cet accord à leur niveau ». La date du 31 décembre 2021 est largement dépassée et aucun accord n’a été validé par les instances de l’université. Notre DGS nous informe que « le nouveau dispositif sera prochainement présenté lors des instances » mais concomitamment il annule la séance du CHSCT qui devait se tenir le 15 février, ce qui va repousser sa validation. Ce retard de mise en œuvre du télétravail accroît encore la disparité entre les personnels qui font partie du protocole d’expérimentation depuis presque deux ans et ceux qui ne peuvent faire une demande faute de dispositif en vigueur.

Entrave ou désorganisation ?

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otre présidence voudrait faire entrave au travail des représentants du personnel et aux organisations syndicales qu’elle ne s’y prendrait pas autrement. Les raisons sont multiples, en voici quelques-unes. Le CHSCT du 15 février a été annulé « suite à des contraintes d’agenda ». Fin février, aucune date n’est avancée pour une nouvelle séance du CHSCT alors que les O.S. ont transmis un ordre du jour contenant des points à traiter d’urgence. Contrairement aux propos rassurants du chef du service Hygiène et Sécurité : « Les groupes de travail du CHSCT sont bien entendus maintenus et plusieurs dates sont déjà actées », les groupes de travail n’ont pas été réunis. Citons celui consacré aux RPS (risques psycho-sociaux)

qui devait se réunir entre le 24 et 26 janvier. Les représentants du personnel ont pourtant, quant à eux, fourni un travail conséquent, et ce dans les temps, pour faire travailler ce groupe. Ajoutons celui sur le télétravail qui n’a pas débouché sur un protocole dans les temps impartis par le ministère, c’est-à-dire au 1er janvier 2022 (voir article ci-dessus). La restitution de l’enquête menée par une délégation du CHSCT dans un service en souffrance, achevée depuis le 25 janvier, n’a toujours pas eu lieu, faute d’avoir été validée en CHSCT. Il est dommageable que des personnels dans l’attente de nos constats et préconisations dans l’espoir d’une amélioration de leurs conditions de travail, et qui ont nous ont fait confiance en venant témoigner, soient ainsi abandonnés.

Le service du personnel ne répond pas à des demandes d’explications sur une situation de mal-être, qui a fini par laminer cet agent, signalée depuis fin novembre et ce malgré de nombreuses relances. Du fait de la non réunion du CHSCT, ses membres restent dans l’ignorance des signalements qui sont faits via les registres SST. Faute d’informations, nous ne pouvons que faire des hypothèses. La présidence veut-elle faire obstacle aux droits des représentants du personnel ou est-elle incapable de respecter le moindre délais voire les échéances qu’elle a elle-même fixées ? Il est peut-être utile de rappeler ici que la présidence de l’université nous empêche d’agir en ne faisant pas fonctionner les institutions représentatives et que c’est un délit.


Un Maître de Conférences de l’UFR-ST condamné pour diffamations non publiques Un camarade de SUD Éducation, maître de conférences à l’UFR Sciences et Techniques de Besançon, a été condamné pour diffamations non publiques pour des propos écrits contre un de ses collègues concernant le système de notation appliqué aux étudiants en 2021. L’auteur du mail reprochait à quelques collègues d’avoir, au mépris des textes et règlements en vigueur, modifié des coefficients quelques jours avant le jury de fin de semestre. Le tribunal correctionnel de Lons-le-Saunier, qui ne s’est pas prononcé sur le fond de l’affaire, a, en quelque sorte, considéré que les propos étaient allés trop loin, par exemple quand l’auteur des faits a reproché au collègue de « fouler aux pieds les bonnes pratiques, et bien d’autres choses »… Selon l’explication donnée par le juge, les mots « et bien d’autres choses » allaient trop loin. De même, quand l’auteur des faits accusait son collègue d’avoir falsifié les notes, le tribunal a considéré que le terme « falsifié » était diffamatoire car le collègue n’a pas modifié les notes des étudiants, mais il a changé les coefficients utilisés pour le calcul de la moyenne transmise au jury ! Finalement sur six courriels attaqués en justice, notre camarade a été condamné pour deux (loi de Juillet 1881) et relaxé pour les quatre autres. Les textes qui régissent les bonnes pratiques de notation semblent pourtant clairs : il n’est pas possible de modifier des coefficients après le premier mois d’enseignement, et a fortiori, quelques semaines avant le jury de fin de semestre ! Reste que ni l’UFC, ni l’UFR-ST ne se sont véritablement prononcées sur le sujet, préférant balayer la poussière sous le tapis. De plus, après lecture attentive des textes réglementaires nationaux, on peut considérer que les fiches définissant les modalités du contrôle des connaissance à l’UFR-ST ne sont pas conformes au droit puisque le nombre précis d’épreuves au sein d’une unité d’enseignement, pas plus que les coefficients de ces épreuves, ne sont précisés, alors que les textes en font obligation. Interrogé en séance sur le sujet, le Conseil de Gestion de l’UFR-ST a fait la sourde oreille. Parfois en contradiction avec le droit, le pouvoir exercé sur les étudiants ou les élèves par le biais de la notation est un vaste débat dans le monde de l’éducation… À suivre !

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La loi du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique et le décret d’application n° 2020-1427 en ont décidé ainsi. 10 titulaires pour remplacer les 10 sièges du CT et les 9 sièges du CHSCT. Et pourtant nous sommes toujours plus de 2 000 agents à l’UFC et nous comptons plus de 20 000 étudiants (ou « usagers » qui font partie du périmètre du CHSCT). 10 agents pour siéger dans une instance fourre-tout où des questions avec des champs d’intervention très différents seront débattues. Ce sont les mêmes personnes qui à la fois, traiteront de l’hygiène, de la sécurité, des conditions de travail à l’université et qui discuteront des questions et projets relatifs à l’organisation et au fonctionnement des services universitaires. Ce qui est matériellement impossible. L’article 87 du décret précise que le comité social d’administration se réunit au moins deux fois par an. 2 fois l’an, le décret a-t-il prévu le gîte et le couvert ? Il y aura bien la création d’une formation spécialisée en matière de santé, de sécurité et de conditions de travail certes, mais les membres de la nouvelle commission seront désignés uniquement parmi les membres titulaires ou suppléants de la délégation du personnel du CSA. Ce qui revient à concentrer toutes les missions des anciennes instances représentatives du personnel sur un nombre restreint d’élus. Pourtant le CHSCT a fait ses preuves, accumulant une précieuse expérience. Ses avis et ses enquêtes peuvent être des points d’appui pour l’administration lors de projets de réorganisation, ses préconisations issues de constats de terrain sont une base intéressante pour faire disparaître des méthodes d’organisation managériale contestables. L’article 63 du décret stipule que les membres de la formation spécialisée procèdent à intervalles réguliers, à la visite des services relevant de leur champ de compétence. Combien d’années faudra-t-il au CSA pour faire le tour des services de l’UFC ? Le contingent annuel d’autorisations d’absence sera fixé en jours par arrêté conjoint du ministre chargé de la fonction publique et du ministre chargé du budget. Puisque le nombre de représentants du personnel est divisé par deux, les heures de délégation le seront d’autant. C’est une catastrophe pour les liens avec les agents de l’université et pour les compétences des représentants du personnel. En divisant par deux le nombre de sièges, en réduisant le nombre minimum de réunions par an, en multipliant les missions de ces représentants jusqu’à devenir impossible à tenir, la loi va bel et bien grignoter le pouvoir des représentants du personnel dans la future instance. Dans le secteur privé, quatre ans après la mise en place des premiers CSE, les représentants du personnel sont nombreux à témoigner d’une forte réduction de leurs moyens et d’une dégradation générale du dialogue social. Nos craintes sont donc plus que jamais fondées et d’actualité.

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Il en restera 10

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Le recul français

L’Observatoire des Sciences et Techniques (OST-Hcéres) a produit une évaluation de la recherche française : “La position scientifique de la France dans le monde et en Europe, 2005-2018”. (https://www.hceres.fr/sites/default/files/ media/downloads/hceres_ost_positionnement_ scientifique_france_edition_2021.pdf ) Morceaux choisis (Conclusion et approfondissements, p 60-63) : … La position de la France s’érode au sein des pays intensifs en recherche. Depuis le milieu des années

Figure du rapport OST-Hcéres – La France passe du 6e rang au 9e. Dans cette compétition (qui nous paraît futile car nous souhaitons une recherche mondiale comme un espace de collaboration) nous sommes dépassé par l’Inde, l’Italie et la Corée du sud.

Figure du rapport OST-Hcéres – De 2005 à 2018 notre part dans les publications mondiales a chuté de 34% La France enregistre le deuxième plus mauvais score, donc la montée des pays émergents ne peut pas constituer la seule explication. Il y a bien détérioration de notre bilan que nous imputons aux politiques libérales subies.

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2000, le nombre de publications scientifiques produit par la France apparaît relativement peu dynamique à l’échelle mondiale, mais aussi au sein des pays intensifs en recherche. De 2005 à 2017, la part mondiale de la France dans le total des publications mondiales a baissé de plus d’un tiers et le pays est passé du 6e au 9e rang des premiers pays publiant. Parmi les 20 premiers producteurs, le Japon enregistre le plus fort recul de sa part des publications mondiales, la France le deuxième plus fort recul (– 34 %) et les États-Unis le troisième (– 33 %). Ce constat confirme la tendance identifiée dans les deux rapports précédents de l’OST sur la France (OST 2018 ; 2019). Il ne dépend pas de la base de données utilisée. … La France n’est à l’inverse pas spécialisée dans les domaines SHS les plus dynamiques à l’échelle mondiale, Institutions, valeurs, environnement et espace (SH2) et Le monde social, diversité, population (SH3). … Ces comparaisons soulignent que la France n’est fortement spécialisée ni dans les domaines de recherche où les publications sont les plus nombreuses à l’échelle mondiale, ni dans les domaines les plus dynamiques sur la période 2005-218. Elle est cependant devenue spécialisée dans le domaine Individus, marchés et organisations (SH1), l’un de ceux dont les publications ont le plus progressé au cours des quinze dernières années. … Voilà donc le bilan des politiques libérales, et particulièrement de la LRU Sarkozy-Pécresse, prolongées par les Hollande et Macron : recul de la France, et spécialisation dans le domaine “Individus, marchés et organisations” ! Osons l’écrire : ainsi notre pays est devenu le pays du “Marché” ! On aurait le droit d’en rire si les effets désastreux sur les plus pauvres d’entre nous, et notamment pour ce qui nous concerne directement, sur les étudiants des classes populaires et sur la Fonction Publique, n’étaient pas si graves. Nous avons combattu ces politiques, et notamment la LRU 2008. Et nous en sommes fiers. Nous invitons donc l’ensemble de nos collègues et aussi la jeunesse à prendre enfin conscience des résultats désastreux de ces politiques et à nous rejoindre dans les prochaines luttes.


Retour sur les années Woronoff Michel Woronoff a été président de l’UFC de février 1991 à février 1996, des années quelque peu mouvementées. Rétrospective. (Première partie)

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Pernaud sur TF1 du 16 novembre. Des cours, du DEUG de russe notamment, ont lieu pendant la journée et les étudiants y dorment la nuit jusqu’à être délogés par la police, au petit matin du 14 décembre. La fac de lettres est en grève du 6 au 21 décembre. L’élection de Woronoff du 19 décembre ne fait l’objet d’aucun suspense : il est le seul candidat. Néanmoins, un deuxième tour de scrutin est nécessaire. Des plaisantins ont indiqué Massonie sur le bulletin alors qu’il ne se présentait pas. Woronoff passe donc au 2nd tour, apparemment sans les voix du SNESUP qui vote blanc. Le printemps 1990 a été dominé par une violente polémique, surnommée « guerre des facs » dans la presse, au sujet de la création d’une deuxième université à Belfort. Woronoff lui-même a été l’auteur d’un rapport dans lequel il a détaillé les filières à développer au sein d’une nouvelle UFR. Les élus locaux bisontins, rocardiens pour la plupart, s’opposent franchement au projet défendu par le ministre-maire Jean-Pierre Chevènement, déjà à l’origine de l’UTBM quand il était ministre de l’éducation entre 1984 et 1986. Il a derrière lui tous les élus locaux du nord Franche-Comté, du PS comme du RPR. Aussi, quand, en janvier 91, il démissionne de son poste de ministre de la défense avec pertes et fracas parce qu’il est contre l’implication de la France dans la guerre du Golfe, le sort de cette deuxième université est scellé : elle ne verra pas le jour. En avril, la fac des sciences est dans la rue pour demander des postes supplémentaires. Avec plus de 3000 étudiants, ses effectifs ont doublé en 10 ans mais

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Grand ménage à Goudimel (14 novembre 1990)

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oronoff est élu en décembre 1990, à la fin de l’occupation de Goudimel. Il s’écoule alors un peu plus d’un mois entre l’élection du nouveau président et sa prise de fonction effective. Nous sommes exactement au milieu de la deuxième explosion scolaire (1985-1995), comparable à celles des années 60. Les effectifs des lycées doublent en quelques années. L’enseignement supérieur passe d’un million d’étudiants en 1980 à deux millions en 1990. En janvier 90, Lionel Jospin, ministre de l’éducation du gouvernement Rocard, annonce un programme ambitieux : le plan Université 2000 qui doit augmenter la superficie universitaire et créer de nouveaux établissements. Mais à Besançon, à la rentrée 1990, l’UFC ne compte strictement aucun mètre carré supplémentaire. Il sévit également une crise du logement terrible pour les étudiants, le nombre de chambres disponibles au CROUS étant notoirement insuffisant. La fac de lettres craque de toutes parts. Elle compte 6613 inscrits (contre 4600 aujourd’hui). Le bâtiment Parisiana n’est pas construit, le CLA occupe toujours son berceau historique du 47 rue Mégevand, la fac de médecine réside à l’Arsenal pour encore de longues années, un labo de chimie est toujours hébergé rue Mégevand alors que le reste de la fac des sciences a déménagé à la Bouloie en 1964. Depuis un an, l’UFR SLHS dispose de la chapelle de la rue Sarrail (deux amphis et deux salles), fruit de précédentes mobilisations lors des automnes 1987 et 1988. Il y a des cours au petit Kursaal, à l’Hôtel de Ville et à la salle Battant. La mairie envisage même, pendant un temps, de solliciter la salle de concerts rock, le Montjoye. Mais elle se trouve avenue de Montrapon et surtout, elle n’a pas de chaises (sauf au balcon) ! L’occupation démarre alors qu’un puissant mouvement lycéen qui, en Franche-Comté, touche d’abord Dole en octobre, surprend tout le monde. Ses revendications portent sur la vétusté des locaux, le manque de personnel et l’insécurité. À Besançon, la manifestation du 12 novembre regroupe 12000 personnes. Le lendemain, le nouveau Doyen (directeur), élu depuis septembre, Jean-Philippe Massonie, conduit une délégation d’étudiantes et d’étudiants à l’ancien commissariat de la rue Goudimel. La bâtisse, vide et désaffectée depuis 1984, est fermée par un gros cadenas. Massonie le brise et achète symboliquement le bâtiment pour deux francs et 10 centimes qu’il scotche sur le portail. L’occupation dure un mois et fait l’objet d’une intense couverture médiatique, dont le journal de 13h de Jean-Pierre

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bien sûr, pas les postes, en particulier les postes IATOS qui ont, eux, baissé. En mai, son conseil de gestion démissionne. Mais, le directeur continuant d’assurer les affaires courantes et l’administration organisant normalement les examens, la portée de l’action demeure largement symbolique, comme le note le journaliste Joël Mamet dans l’Est républicain. L’été arrive et toujours aucun signe de travaux dans la cour de l’hôtel désaffecté du Parisiana, rue Mégevand. Le rectorat, revenant sur ses promesses de décembre, mégote sur le coût (la rue est trop étroite !) et annonce des plans revus à la baisse : d’accord il y aura des amphis mais pas de salles de cours. Il se produit alors un coup de théâtre inattendu. Le 1er juillet, le conseil municipal de Besançon se prononce à l’unanimité pour le rachat de l’Hôtel Goudimel et pour en doter la fac des lettres, au moins jusqu’à la réalisation du nouveau Parisiana. Le maire Schwint propose d’y mener les travaux pendant l’été pour que tout soit prêt pour la rentrée d’octobre. Mais une réunion de crise à la préfecture, à laquelle participe Woronoff, en décide autrement. La ville n’achètera pas le bâtiment, l’État ne le vend plus. Il ne reviendra pas à la fac des lettres mais sera dévolu à la présidence de l’université. Cependant, il sera mis à disposition de l’UFR à la rentrée, le temps que le Parisiana soit construit et que le CLA déménage vers ce qu’on appelle alors la « ZAC Louise Michel ». Les lettres espèrent aussi récupérer le bâtiment de l’ancienne fac de droit, à côté du Kursaal, alors occupé par la FOL et la Croix Rouge. Mais cela n’arrivera jamais, les lieux seront investis par Radio France Besançon. Les travaux dans l’hôtel Goudimel commencent à la mi-août pour une livraison à la mi-octobre. Les deux années universitaires 1991-92 et 1992-93 sont relativement calmes. Il n’en va pas de même des deux suivantes.

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1991-92 : le quadriennal

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En septembre 91, l’IUFM fait sa première rentrée au Fort Griffon. Les profs et personnels IATOS de la fac des sciences, réunis en AG, menacent de ne pas assurer la rentrée s’ils n’obtiennent pas au moins 5 postes d’enseignants-chercheurs. Le ministère lâche un peu de lest, accorde d’abord deux postes de PRAG puis finit par octroyer les 5 postes demandés. En lettres, on constate une très légère diminution des effectifs, due notamment à l’ouverture d’un premier cycle de LEA à la toute nouvelle UFR STGI de Montbéliard. La fac de droit, quant à elle, inaugure l’amphi Courbet. Et en octobre, comme prévu, l’ancien commissariat de Goudimel a été aménagé en 11 salles de cours. En novembre, une cérémonie d’inauguration a lieu avec les étudiants qui ont mené l’occupation l’année précédente. Cyril Masselot, de l’AGEB-UNEF, coupe le ruban sous le regard attendri de Woronoff et Massonie. Le recteur, invité, n’est pas venu. En février 92, un début de mobilisation se forme contre la réforme Jospin des universités. Sous couvert de

Inauguration (9 novembre 1991)

rénovation pédagogique, celle-ci prévoit une réduction des heures de cours ainsi que la notion d’effectifs minimaux. On évoque les chiffres de 100 étudiants en DEUG, 40 en licence et 30 en maîtrise pour que les formations soient habilitées, ce qui aurait pour effet d’en condamner un bon nombre à SLHS. En particulier, le DEUG « communication » est sur la sellette. Une manifestation rassemble 700 étudiants début mars. Woronoff écrit dans Tout l’U, la gazette interne qu’il vient de créer (supprimée par Bahi en 2012) que ce mouvement n’est pas légitime. Le projet de réforme a été légèrement remanié et a reçu l’approbation de la CPU, c’est donc le signe qu’elle est tout à fait acceptable ! Le 19 mars, une nouvelle manifestation promène le cercueil de la fac des lettres dans les rues de la boucle bisontine. Un arrêt est marqué devant Goudimel, censé être rendu à la présidence à la rentrée suivante alors que les travaux du Parisiana n’ont toujours pas commencé. Des bureaux de la rue Chifflet sont condamnés car les planchers des greniers menacent de s’effondrer sous le poids des archives. Celles-ci sont déménagées à la cave, inondable. Cependant, à la mi-avril, les travaux commencent enfin dans la cour Parisiana. Dans le quotidien régional, Joël Mamet qualifie l’évènement d’historique. La rue Mégevand est bloquée par une immense grue. Au même moment, la construction du nouveau CLA est bien engagée sur le site de l’ancien abattoir, rebaptisé « City », pour se terminer pendant l’été. Début avril, le projet de contrat quadriennal présenté par l’UFC est rejeté par Lionel Jospin et son conseiller, Claude Allègre. La fac de lettres vote la grève. Mais Mitterrand procède à un nouveau remaniement ministériel ; Lang succède à Jospin et suspend la réforme le 23 avril. Le 10 juin, le contrat quadriennal est enfin signé. Toutes les formations sont maintenues et le ministère promet la création de 160 postes d’enseignants avant 1995. Les IATOS, par contre, sont les grands laissés pour compte. Aucun nouveau poste n’est prévu.

1992-93 : extension des locaux universitaires

À la rentrée 92, la crise du logement étudiant est toujours dramatique ; des étudiants en médecine campent à Chamars. Par contre, il y a un léger mieux concernant les constructions universitaires. Le CLA sort de la boucle et le nouveau bâtiment, ultramoderne, est inauguré le 25 septembre. À la fac des lettres, le Parisiana est achevé. Cependant, on attend le démarrage des travaux de la future ENSMM pour que le labo de chimie


cour, en se glissant sous les portes vitrées, ont fait éclater l’une d’entre elles, un défaut d’étanchéité a causé des infiltrations qui ont fait tomber des plaques du plafond. L’escalier intérieur, trop étroit, provoque des embouteillages, le chauffage dans les amphis est défaillant et le bruit empêche d’entendre les profs, les toilettes se bouchent en permanence. En dehors des portes qui ont été changées dès juillet 1993, l’ensemble des problèmes dénoncés demeure à ce jour ! Le même été, au CLA, on se rend compte que le bâtiment, qui compte 1000m2 de surface vitrée, n’a pas été conçu pour les fortes chaleurs. En catastrophe, on achète des climatiseurs portatifs, des ventilateurs et on pose un film plastique sur les fenêtres pour filtrer les rayons du soleil.

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LRU, la réforme inachevée De toutes les réformes qui ont frappé l’ESR ces vingt dernières années, la plus nocive a sans conteste été la loi LRU (libertés et responsabilités des universités) de 2007. L’autonomie budgétaire (les soi-disant « responsabilités et compétences élargies ») ont conduit les universités à consommer petit à petit leurs maigres ressources. Le nombre de postes ayant été fixé de toute éternité, il faut ne pas les pourvoir pour financer les salaires des personnels restants qui progressent en ancienneté. Cette réforme nous a laissé au milieu du gué dans la marche vers la dérégulation totale. L’obligation de rémunérer des agents publics relevant de statuts nationaux et de grilles de progression indiciaire est contraire à la logique de la LRU. Pour parvenir à des budgets à l’équilibre, il aurait fallu laisser les présidences libres de rémunérer les gens à leur guise, selon les ressources dont elles disposent (des gros salaires pour la classe dirigeante, des petits pour le reste). En gros, il aurait fallu laisser s’appliquer la loi du marché. C’est déjà un petit peu le cas mais pas suffisamment puisque nous sommes encore à deux doigts de passer sous la tutelle du recteur, paraît-il. L’autre moyen de s’en sortir, c’était de laisser les présidences fixer librement les frais d’inscription. C’était dans le programme de Macron de 2017 (concocté par l’économiste libéral Robert Gary-Bobo) mais il ne l’a pas mis en œuvre. Il l’a ressorti du tiroir en janvier, lors de ses vœux à France Universités (nouveau nom de la CPU).

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des eaux qui occupe toujours deux étages rue Mégevand déménage dans les locaux laissés vacants à la Bouloie par l’école d’ingénieurs. Jeu de chaises musicales… La fac de droit, quant à elle, hérite de deux nouveaux amphis mais de personne pour les nettoyer : il faudra faire appel à une entreprise extérieure. Enfin, le futur déménagement de la fac de médecine près de l’hôpital Minjoz est le marronnier qui revient sempiternellement dans la presse. Peut-être à l’horizon 2000 ? Le numerus clausus a été revu à la baisse. Le nombre de places au concours est passé de 74 à 69, pour 387 candidats. Les cours de la fac de lettres à Goudimel, c’est terminé. Les travaux entrepris par la mairie à l’été 91 avaient coûté 2 millions de francs (prélevés sur le budget de l’université) ; tout est démoli. Woronoff essuie de fortes critiques. On lui reproche d’avoir fait déplacer une cheminée classée pour qu’elle puisse orner son futur bureau. Il se défend en répondant que c’était pour la mettre en valeur car sinon, elle se serait retrouvée dans un couloir. Il affirme aussi que la décision d’implanter la présidence au centre-ville date de son prédécesseur, JeanFrançois Robert. Pourtant, en janvier 90, celui-ci avait renoncé à Goudimel. En tous cas, il n’oublie pas que le bâtiment n’aurait pas été obtenu sans l’occupation « sauvage » par les étudiants en novembre-décembre 1990. En janvier 93, le Parisiana est inauguré officiellement. Le journaliste de l’Est évoque « un bel escalier qui permet, sans bousculades, l’accès aux amphis par différents niveaux ». Comme le veut la tradition, les deux nouveaux amphis sont nommés d’après deux anciens Doyens : Lévêque (Pierre) et Petit ( Jacques). En mars, les internes de la fac de médecine se mettent en grève. Ils n’assurent plus de gardes à l’hôpital où ils sont cantonnés dans des tâches répétitives et sans valeur pédagogique. Ils s’estiment aussi mal préparés au concours de l’internat. Après avoir obtenu une satisfaction partielle, la grève s’arrête au bout de 15 jours. Du côté du CLA, Évelyne Bérard quitte la direction en février, après avoir exercé deux mandats. Elle reviendra ! En interne, on lui reproche d’avoir imposé un fonctionnement calqué sur celui du privé. Mais elle le dit : le fonctionnement soixante-huitard, les décisions prises en assemblée générale, c’est du passé ! À la fin mars 93, le PS est copieusement battu aux législatives et c’est une nouvelle cohabitation qui commence avec Balladur premier ministre. Bayrou est à l’éducation nationale et Fillon à l’enseignement supérieur et la recherche. En mai, l’UFR STAPS est enfin construite. Jusqu’alors, les étudiants devaient voyager entre la fac de médecine à St Jacques, où ils avaient leurs cours théoriques (dispensés dans les combles du bâtiment N), et les gymnases de la Bouloie pour les TP de sport. En juin, l’UFR SJEPG inaugure deux amphis de plus, baptisés Fourier et Cournot. Du côté de SLHS, Massonie fait part de son mécontentement à propos du bâtiment qui lui a été livré. Il dénonce les malfaçons : les gravillons de la

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1993-94 : le CIP et la mise sous tutelle

À la rentrée 93, la présidence s’installe à Goudimel. Depuis 1971, année de sa création, elle occupait le 1er étage de l’IUT mais il y avait aussi des bureaux rue Granvelle, rue Xavier Marmier. Les travaux ont coûté 15 millions de francs (10 millions payés par le Conseil Régional et 5 par l’État) auxquels il faut rajouter 5 autres millions pour l’équipement, financés par l’université.

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Woronoff prend possession des locaux (3 octobre 1993)

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L’augmentation des effectifs étudiants est de 3%, le cap des 21000 inscrits est franchi. Le ticket de resto U coûte 12,30 F. À Montbéliard, un nouvel amphi est construit. En fac des sciences, un quart des 63000 heures de cours est assuré par des vacataires. La fac de droit attend toujours la construction de sa bibliothèque (sur le site de son parking qui est, par ailleurs, bien trop petit). En octobre, une énième réunion se tient à la préfecture au sujet de la construction de la nouvelle fac de médecine à Châteaufarine. Le projet est prioritaire… En novembre, Fillon a des velléités de réformer l’allocation de logement social pour les étudiants (qui n’existe que depuis 1990). Elle serait modulée en fonction du revenu des parents. Face aux manifestations parisiennes, il abandonne. Le mouvement ne décolle pas en SLHS et ce sont les étudiants de STAPS qui créent la surprise. Leur motif de mécontentement porte sur le nombre de postes au CAPEPS qui seraient réduits de moitié. Ils votent la grève le 10 novembre puis une nouvelle fois le 17, dans l’idée de se rendre à Paris pour une manifestation nationale des STAPS le 23. La grève s’arrête au bout de 15 jours, après l’annonce que le nombre de postes au CAPEPS ne bougera pas. Au même moment, le Comité national d’évaluation rend son rapport sur l’UFC. Il conseille à la présidence, bien installée dans son hôtel Goudimel, de « ne pas céder à la tentation d’un superbe isolement ». Il s’étonne également de l’importance des réserves financières, multipliées par 150 en quatre ans. Woronoff a devancé les critiques en débloquant 4 millions de francs pour la rénovation de l’amphi Donzelot. Le 16 janvier 94, environ 6000 personnes de FrancheComté se rendent à Paris, en train et en bus, pour l’immense manifestation d’un million de personnes contre la révision de la loi Falloux tentée par Bayrou et pour la défense de la laïcité. Le 25 février, coup de tonnerre, le conseil d’administration refuse de voter le budget « pour protester contre l’insuffisance criante de la subvention de fonctionnement attribuée par

le ministère ». Un autre CA est prévu le 9 mars. Si le budget n’est pas voté, l’université sera placée sous tutelle du recteur. Massonie prévient : quand il n’y aura plus d’argent pour payer les heures complémentaires, les cours à la fac des lettres s’arrêteront. En mars, un nouveau front s’ouvre avec le contrat d’insertion professionnelle (CIP) ou SMIC jeunes que veut lancer le gouvernement Balladur. L’IUT se met en grève le 8 mars. Les iutiens vont à Jules Haag pour tenter de se rallier les BTS. Les deux mouvements, contre le CIP et pour des moyens pour l’université convergent dans une manifestation vers Goudimel le 9, jour du conseil d’administration. La présidence est envahie, Woronoff annule le CA, le budget n’est pas voté. Le 10 mars, la manif des « bac + 2 », forte de 5000 participants, bloque la gare pendant deux heures. Il y a des cortèges importants aussi à Belfort, Montbéliard et Vesoul. Le 16 mars, environ 500 étudiants de BelfortMontbéliard viennent manifester à Besançon pour des moyens pour l’UFR STGI. Le lendemain, deux nouvelles manifs contre le CIP rassemblent, dans la même journée, 7000 et 3000 jeunes. En fait, de 13h30 à 19h, c’est un cortège ininterrompu dans les rues bisontines. À Montbéliard et Belfort, la mobilisation est importante également. Le 25 mars, le premier tour de la coupe Davis de tennis se déroule au Palais des Sports de Besançon. Pendant plusieurs heures, entre 4 et 5000 jeunes anti-CIP empêchent les personnes munies de billets d’accéder au stade. Le maire, Robert Schwint, tente de parlementer avec les manifestants, les esprits s’échauffent et le match France-Hongrie est retardé.

La présidence envahie (9 mars 1994)

Le 28 mars, la fac de lettres vote la grève à bulletin secret. Les salles et amphis sont bloqués. Le 29 au soir, un groupe d’une soixantaine d’étudiants investit l’hôtel Goudimel et y passe la nuit. Le quotidien régional ne mentionne pas le fait que le président a été retenu toute la nuit dans la salle du conseil. On l’apprend dans un portrait qui lui est consacré dans le Monde du 28 avril 94. Woronoff précise qu’il partageait les raisons du mécontentement étudiant. En avril, l’UFC passe sous tutelle du rectorat. Entretemps, le CIP est enterré. La mobilisation estudiantine se poursuit à Besançon, contrairement aux autres villes de France. Le 4, fait rare, l’UFR ST rejoint SLHS dans la grève : 1188 étudiants participent au scrutin, soit 31,2% des inscrits, et 89% des suffrages disent oui à la grève.


On le voit, les problèmes que nous connaissons aujourd’hui viennent de loin. En ce début des années 90, l’Université de Franche-Comté, sous-dotée et sous-financée, doit se débrouiller comme elle peut face à un accroissement énorme des effectifs étudiants. Les luttes se focalisent sur cette question, en tout premier lieu sur celle du manque de place. La présidence de Woronoff profite largement de la mobilisation en obtenant Goudimel. Suite et fin au prochain numéro !

Les étudiants occupent le rectorat (11 avril 1994)

Le soir du 6 avril, les étudiants installent des barrages filtrants sur les quatre ponts qui relient le centre-ville au monde extérieur. Des collectes sont organisées et la banderole sur le pont de la République proclame : « Payez nos profs, merci ». Le 8, la fac de droit se met à son tour en grève. C’est la première fois depuis le mouvement anti-Devaquet de 1986. Le 11 avril, après une rencontre infructueuse entre l’intersyndicale et le recteur, les étudiants occupent le rectorat. Quelques dizaines y passent la nuit puis sont délogés par la police au petit matin. Le 13, Serena Gentilhomme donne un cours (sur Dante), place du Huit septembre, sous la pluie, devant 300 personnes. Le lendemain, les étudiants de sciences déposent une centaine de sacs poubelles devant la porte du rectorat. Il s’agit de tout ce qu’ils ont retiré en faisant le ménage en propédeutique, métrologie et place Leclerc. Le 14, les personnels de l’UFR ST tiennent une AG à l’amphi A. Ils décident d’une journée « fac morte » par semaine après les vacances de printemps. Le 15, les étudiants de sciences font une opération péage gratuit à la sortie Valentin. Début mai, au retour des vacances de Pâques, la grève s’arrête. En sciences, le conseil de gestion vote un arrêt total des cours et TD pour le 10, jour où le recteur Guy Isaac doit rencontrer les conseillers de Fillon. Cependant, les TP et les examens sont maintenus… Pendant que Woronoff et son secrétaire général Michel Roignot accompagnent le recteur chez le ministre, les étudiants mettent le feu, place du Huit septembre, à une maquette en carton de la fac des sciences. Puis, depuis le parking au bord du Doubs du quai de Strasbourg, ils mettent à l’eau un rafiot, baptisé « galère » de l’Université de Franche-Comté, qui coule vers le pont Canot. La délégation comtoise revient bredouille de son escapade à Paris. Le ministère n’accorde aucune rallonge budgétaire ni aucun poste supplémentaire. Le recteur boucle le budget en puisant dans le fond de réserve.

Des arrêts maladie “Covid” sans jour de carence prolongés jusqu’au 31 décembre 2022 Les agents considérés comme vulnérables, symptomatiques ou positifs au Covid-19, cas contact non-vaccinés ou avec un schéma vaccinal incomplet, parent contact d’un enfant testé positif, en attente d’un test au Covid-19, en isolement après un séjour à l’étranger et qui ne peuvent pas télétravailler peuvent bénéficier d’arrêts maladie indemnisés sans vérification des conditions d’ouverture de droits et sans délai de carence. Les indemnités journalières des agents publics malades du Covid-19 sont versées dès le premier jour d’arrêt et jusqu’au 31 décembre 2022 au plus tard. Source : décret n° 2021-1412 du 29 octobre 2021 Commentaire : cette suspension du jour de carence est une reconnaissance du problème du présentéisme. Même malades, les agents vont travailler et contaminent leurs collègues et étudiants. Donc pourquoi limiter la mesure au coronavirus et pourquoi lui fixer une date de péremption ?

Université payante : leçons à tirer de l’exemple britannique Pour toute la génération du baby-boom, celle qui a bénéficié la première de la démocratisation de l’accès aux études supérieures, le système était très généreux. L’université était gratuite et les bourses conséquentes. Cela a commencé à changer avec la massification de l’université. Margaret Thatcher a introduit des frais d’inscription pour les étudiants étrangers qui se sont ensuite étendus à tout le monde. Les autres hausses majeures ont été imposées par le travailliste Tony Blair et le conservateur David Cameron. Désormais, en Angleterre, les étudiants paient £9000 (10700€) par an en frais d’inscription. Les étrangers peuvent payer le triple ou le quadruple de cette somme. La crise du Covid a révélé que les universités britanniques étaient fortement dépendantes de ces étudiants étrangers. La moindre baisse de leur nombre pouvait entraîner des faillites en cascade. Le même phénomène a été observé en Irlande, en Australie, au Canada et aux USA. Le financement des universités se fait sur de la dette. Jusqu’à présent, les étudiants britanniques contractaient des prêts qu’ils ne remboursaient que si leur salaire, une fois leurs études finies, dépassait un certain seuil. Celui-ci était fixé à £27295 (32500€) par an et le taux de remboursement correspondait à 9% des revenus au-dessus de ce montant sur une durée limitée à 30 ans. Seulement 23% des (anciens) étudiants remboursaient leur prêt et le système coûtait plus cher à l’État qu’à l’époque de l’université publique, financée par l’argent public. À partir de la rentrée 2023, cela va changer. Le seuil de revenu va être abaissé à £25000 (29700€), le taux de remboursement sera celui de l’inflation et la durée sera allongée à 40 ans. Les hauts revenus vont y gagner, la classe moyenne sera la grande perdante.

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Dans l’enfer capitaliste de la certification en langues Le recul partiel de la ministre Vidal sur l’obligation de détenir une certification en anglais pour valider sa licence nous donne l’occasion d’examiner ce qui se passe ailleurs. Dans le monde anglophone, l’entreprise PeopleCert qui avait remporté le marché français en février 2021, dénoncé depuis par la ministre, est inconnue au bataillon. Les universités américaines exigent le TOEFL pour les étudiants étrangers, même dans le cadre d’un programme d’échange. Ce test coûte 250€ et a une durée de validité limitée à deux ans. Car ce n’est pas un diplôme acquis pour la vie, c’est juste un « niveau » garanti par un organisme privé. Au Royaume-Uni, les universités demandent plutôt le TOEIC. Légèrement moins cher (125€), il est également la propriété de l’entreprise ETS Global, véritable machine à fric. Le système universitaire britannique utilise la langue anglaise comme une rente. Pour venir étudier depuis un pays étranger, il faut payer à toutes les étapes du processus : le TOEIC, le visa, les frais d’inscription (bien supérieurs à ceux, déjà très élevés, des étudiants du cru). Forcément, ce système génère de la fraude (mais peu importe pour le capitalisme, la fraude contribue aussi à la croissance). En 2014, une émission de la BBC a révélé une fraude massive au TOEIC. L’entreprise ETS Global était au courant mais tenait l’information secrète. Le gouvernement a donc annulé des visas (rien moins que 34 000), 2500 étudiants ont été expulsés, 7200 ont été contraints à partir. En 2022, la BBC, encore elle, a révélé que jamais l’État britannique ne s’était soucié d’enquêter sur ces cas de fraude. Les autorités se sont contentées de demander à ETS de régler l’affaire et de fournir une liste de noms de tricheurs. Dans de très nombreux cas, peut-être la plupart, il s’agissait d’accusations sans preuve. Des étudiants, parfaitement innocents, ont été expulsés pour rien. Ils espèrent obtenir des excuses du ministère de l’intérieur…

Effectifs étudiants : les universités loin devant tout le reste

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Éducation Franche-Comté – n° 47 - Mars 2022

Adieu l’ISITE, petit ange parti trop tôt Le naufrage de l’ISITE en 2021 nous rappelle celui de l’IDEX sous la présidence de Claude Condé en 2011. Depuis, le psychodrame continue au sein de la COMUE qui, sans l’ISITE, n’est qu’une coquille vide. Cela se chamaille et s’enguirlande à qui mieux mieux entre Dijon et Besançon pour du vent. Au moins, cela les occupe. Ces disputes se déroulent dans l’indifférence complète des collègues sur le terrain et des étudiants qui ne savent même pas de quoi il s’agit. En fait, la COMUE ne peut qu’engendrer des luttes de pouvoir sans fin. On le constate partout. L’ISITE, en lui-même, n’a de sens que dans une politique globale d’austérité et de mise en concurrence des établissements sur fond de marchandisation du savoir. Sommes-nous mieux ou moins bien lotis sans l’ISITE ? Probablement mieux !

On a bien aimé La série The Chair (Directrice en français), diffusée sur Netflix, offre un aperçu humoristique et très instructif du fonctionnement d’une université américaine. La presse française a voulu y voir une critique cinglante de l’esprit woke qui serait devenu dominant sur les campus. Bien sûr, il y a de ça mais la critique est plus riche qu’il n’y paraît. Il y a aussi et surtout une illustration d’un enseignement supérieur totalement marchandisé dans lequel les étudiants sont des consommateurs qu’il faut attirer et fidéliser. Les vieux professeurs de littérature anglaise ont plus de 70 ans et ne veulent pas partir à la retraite. Comme les étudiants ne s’inscrivent pas dans leurs cours, il faudrait les virer. Il y a une sorte de mercato où les universitaires se vendent au plus offrant tels des joueurs de football. Le conseil de discipline est un tribunal fantoche où la sentence a été écrite à l’avance. Et en fait, tout le fonctionnement de l’institution universitaire est régi par ce mélange de démagogie et de vénalité (mais l’humain résiste, fort heureusement). Chose étrange, ni Télérama ni le Figaro n’ont perçu cette caricature du clientélisme et de la marchandisation du savoir.

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Source : Données tirées des Repères et références statistiques 2020.


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