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28 TÉMOIGNAGES
Vivre « autrement » Construire une famille est un défi de tous les jours. Certains ont choisi de pimenter le challenge avec des modes de vie pas comme les autres. Ils assument leurs choix et les vivent en famille.
Sangeeta et Yves
Madison et Arthur
Paul et Gizem & enfants
En communauté La Poudrière
En tiny house Minimalistes
@Lafamillequivoyage Nomade
Comment en être venu à ce mode de vie ? « Alors que nous étions animateurs de jeunesse, vivant en kot sur Bruxelles pour nos études supérieures, nous recevions des demandes d’aide de jeunes en difficultés relationnelles avec leurs parents. Notre petit appartement 2 pièces est vite devenu un lieu d’hébergement provisoire pour eux et pour d’autres personnes, arrivées chez nous par le boucheà-oreille. Cette solidarité nous a poussés à chercher une communauté où l’on pourrait poursuivre cet accueil et nous avons découvert la Communauté de La Poudrière à Bruxelles. »
« Pendant nos études supérieures, nous avons loué un studio pendant 2 ans et on s’est naturellement tourné vers un mode de vie plus écolo. On achetait en vrac. Après mes études, on a cherché une solution abordable afin de pouvoir avoir notre chez nous, car Arthur est toujours aux études. On avait déjà entendu parler des tiny et on s’est renseigné via Youtube et Netflix (Tiny Nation). On s’est lancé dans cette belle aventure peu de temps après et nous voilà aujourd’hui avec une Tiny presque achevée. »
« C’est l’ensemble de plusieurs réflexions. La plus importante fut le souhait de faire découvrir le monde à nos enfants pas seulement à travers les livres ou les photos, mais de façon vive. Notre motivation principale fut qu’ils entendent d’autres langues, voient des cultures différentes, essaient des goûts hors de leurs connaissances. Nous réfléchissions également beaucoup à comment vivre de façon minimaliste, le plus proche de la nature et la vie en camping-car est un très bon exercice pour cela. »
Quel regard le monde extérieur porte sur vous ? « Il en ressort très souvent beaucoup d’admiration. D’une part pour l’objet social, avec cette possibilité d’offrir à chacun une place en tenant compte de ses difficultés ou de ses attentes. D’autre part pour le côté écologique de la démarche de simplicité de vie, du partage, de la réutilisation. Beaucoup sont interpellés par la radicalité de la mise en commun et le vivre ensemble dans la différence : cela est tellement à l’opposé des discours séparatistes, extrémistes ou de l’individualisme contemporain. »
« Les gens sont soit très curieux soit indifférents. Dans notre entourage, ils comprennent, pour la plupart, notre démarche et savent que ce projet nous ressemble. Cela ne veut pas dire qu’ils feraient le même choix, mais qu’ils l’acceptent. C’est ça qui est beau, la tolérance et l’acceptation des autres ! Pour nos grands-parents, ça n’a pas été facile de comprendre notre envie de vivre dans 18m2. Mais maintenant, ils sont très fiers d’expliquer que leurs petits-enfants construisent une Tiny de leurs propres mains ! »
« Le point de vue extérieur des gens est très positif. Les gens nous disent qu’on vit leur rêve, mais que, souvent, ils n’arrivent pas à faire le pas. Une vie itinérante représente la liberté, l’aventure, la découverte, la rencontre et la possibilité d’apprendre de nouvelles choses tous les jours. Ils sont contents de voir que ce mode de vie est possible même avec des enfants de bas âge. Nous sommes heureux de pouvoir inspirer et inciter d’autres à vivre différemment, avec peu et nous sommes toujours prêts à répondre à leurs questions. »
Qu’y avez-vous gagné ? « On peut réussir ‘‘dans la vie’’… Nous disons plutôt réussir sa vie. Le bonheur ne dépend alors pas de l’argent ou des biens matériels, mais du sens que l’on donne à sa vie et des liens qui sont tissés. Il arrive régulièrement, par exemple, que les copains de nos enfants, quand ils restent manger, se demandent si on fête un anniversaire ! Et nos enfants, dans l’incompréhension totale, qui ne se rendent pas compte que ce repas partagé au quotidien dans l’amitié et souvent les rires, est, pour tant d’autres, exceptionnel. »
« Nous étions encore jeunes et nous n’avions pas toutes les connaissances nécessaires. Notre couple est bien plus soudé qu’avant, ça nous a beaucoup rapproché de mener à bien un tel projet. Nous avons pu rencontrer d’autres personnes dans la même démarche que nous et c’est vraiment chouette de pouvoir partager notre aventure. Ça nous a permis de devenir propriétaires sans prêt. On a pu économiser pas mal d’argent pour plus tard, si un autre projet pointe le bout de son nez ! »
« On y a gagné beaucoup d’amitiés parmi les habitants, au fil des pays qu’on a traversés. On a fait de très belles rencontres des personnes itinérantes comme nous. Nous avons eu la chance de connaître des cultures différentes, de rassembler des souvenirs positifs inoubliables ainsi que des moments d’adrénaline. Notre fille aînée a appris l’anglais sur la route en voyant que c’est la langue par laquelle on communique le plus avec les autres. Ce sont les plus beaux jours de nos vies. »
Par Charlotte Rabatel