PORTRAIT
UN SAMARITAIN CHEVRONNĂ Ă LA PRĂSIDENCE En Ă©lisant BenoĂźt de Haller Ă la prĂ©sidence de leur association, les samaritains genevois ont dĂ©signĂ© un collĂšgue qui a le secourisme dans le sang. AprĂšs une pĂ©riode de turbulences, Ă lui la tĂąche de conduire la remise Ă plat des engagements et missions de lâassociation et de repositionner les samaritains Ă lâĂ©gard des divers acteurs de la santĂ© et de la sĂ©curitĂ© civile dans le canton du bout du lac LĂ©man.
TEXTEâ: Chantal Lienert
Il nous le confie dâentrĂ©e de jeuâ: «âAu fond, je ne devrais pas ĂȘtre prĂ©sident. Je nâai pas le charisme de la fonction. Je mets le bĂąton dans la fourmiliĂšre, je suis trop cash et nâai pas le sens de la diplomatie.â» Sâil le dit, câest peut-ĂȘtre vrai, allez savoir. Pourtant, le 30 avril dernier, câest Ă une trĂšs large majoritĂ© que les samaritains genevois ont Ă©lu BenoĂźt de Haller Ă la tĂȘte de leur association lors de leur AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale. Manifestement, ils lui font confiance et ne sâembarrassent pas de clichĂ©s concernant le profil type auquel devrait correspondre un prĂ©sident ou une prĂ©sidente. Et sâil nâest pas du style Ă faire de longs discours ou Ă enjĂŽler lâaudience avec des formules qui plaisent Ă tout le monde, quand il prend la parole, il sait exactement de quoi il parle.
Benoßt de Haller s'est donné pour mission de regagner la confiance des sections genevoises.
20ââ nous, samaritains 3/2021
Ses dĂ©buts chez les samaritains remontent Ă la fin des annĂ©es 1990, quand il faisait son service militaire comme soldat sanitaire. Depuis, il a largement roulĂ© sa bosse, sâest formĂ© comme moniteur et rĂ©cemment instructeur et a assumĂ© la prĂ©sidence de la Commission cantonale des services sanitaires (CCSS). Dans ce cadre, il avait entre autre participĂ© Ă la mise sur pied du dispositif sanitaire qui devait suivre, depuis le col du Simplon, un groupe de plus de 200 jeunes gens qui, en 2009, avaient entrepris une marche de Solferino Ă GenĂšve Ă lâoccasion du 150e anniversaire de la bataille Ă lâorigine du mouvement de la Croix-Rouge (voir nous, samaritains 8/2009 et 9/2010). Tout rĂ©cemment, BenoĂźt de Haller a dâailleurs briĂšvement Ă©tĂ© embauchĂ© Ă titre professionnel pour sâoccuper de la CCSS avant que le poste ne soit balayĂ© dans la foulĂ©e des troubles qui ont frappĂ© lâAssociation genevoise des sections de samaritains (AGSS).
Assurer la survie de lâAGSS Les crises se produisent dans les meilleures familles et lâAGSS nâa pas Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©e. AprĂšs une pĂ©riode prolongĂ©e de turbulences et de dĂ©saccords, la dĂ©ferlante du coronavirus a donnĂ© le coup de grĂące. En septembre 2020, les relations entre les sections et le comitĂ© cantonal Ă©taient profondĂ©ment Ă©branlĂ©es et ce dernier dĂ©missionnait en bloc. Quatre personnes, dont BenoĂźt de Haller, se sont alors dĂ©clarĂ©es volontaires pour former un nouveau comitĂ© afin de permettre la survie de lâassociation et amorcer sa remise Ă flot. Forte de douze sections regroupant environ 400 samaritains, lâAGSS nâassume pas seulement des tĂąches associatives. Quatre formateurs professionnels, secondĂ©s par deux personnes qui se chargent de lâadministration, dispensent des cours dans les entreprises. Par beau temps, cette activitĂ© rapporte une manne bienvenue, mais par temps de pandĂ©mie, câest plus compliquĂ©. On ne devient pas samaritain parce que lâon se sent une vocation de chef dâentreprise et lorsquâil sâagit de rĂ©gler des questions relevant de management et de gestion commerciale, les volontaires ne sont pas forcĂ©ment Ă lâaise. GrĂące Ă des relations resserrĂ©es avec la Croix-Rouge genevoise, qui a connu des difficultĂ©s analogues, une solution se dessine qui doit per-