Catalogue Littérature août-octobre 2025

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ROUERGUE LA RENTRÉE

août - octobre 2025

L’envolé

Un récit autour d’un petit garçon envolé, le roman noir de femmes en lutte contre l’esclavage moderne, une tragédie jurassienne, trois textes pour la traversée de l’automne.

www.lerouergue.com @editions_du_rouergue_litte

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Relations libraires

Ange Pâquet

Tél. : 06 84 77 47 22 ange.paquet@lerouergue.com

É ditrice Nathalie Démoulin nathalie.demoulin@lerouergue.com

MARYSE VUILLERMET LAPIAZ

L’Envolé

En convoquant les oiseaux, ceux que son frère sauvait, ceux qui toujours ont peuplé le ciel autour d’elle, Michèle Nevert fait revivre un enfant trop tôt disparu.

En librairie le 20 août 2025

14 x 20,5 - 240 pages - 20 €

Premier récit

Lorsque son frère aîné succombe à l’âge de neuf ans après une chute accidentelle, Michèle Nevert en a elle-même sept. Elle n’est pas présente sur les lieux et n’assistera pas aux funérailles. Injonction lui est faite de ne jamais parler de lui. Une véritable amnésie enfouit tout de l’existence de ce garçon, de leurs années partagées, et des mois qui suivent la tragédie. Dans ce récit qui remonte le temps, la sœur convoque les oiseaux, ceux que son frère sauvait, ceux qui toujours ont peuplé le ciel autour d’elle, ceux enfin qu’appelle le départ définitif d’un enfant. À leurs chants, elle tresse le sien. À leur beauté elle confie son chagrin.

L’Envolé est un cheminement à travers l’absence des souvenirs, la volonté de rendre à la vie, le temps d’un livre, celui qui éternellement restera un enfant. Bouleversant.

Née à Villefranche-de-Rouergue, Michèle Nevert a mené une carrière universitaire qui l’a conduite au Québec où elle vit depuis de longues années. Autrice de plusieurs essais sur le langage, elle publie ici un premier récit personnel.

L’envolé © CarlySteinbrunn

« J’écris en écoutant les oiseaux chanter. Ceux blottis dans les broussailles et les fourrés, ceux haut perchés dans les cimes des arbres, ceux en vol qui tournent au-dessus des toits des maisons, et même Songs of Disappearance, le chant de ceux qui s’éteignent et disparaissent en Australie. Je les ai offerts à notre petit frère comme élément du lien entre nous trois, qui ne nous sommes pourtant jamais retrouvés ensemble. Ce fil sonore qui me relie au ciel où je crois toujours finir par te trouver est aussi ce qui nous tient, toi, notre petit frère et moi. Jamais autrement liés que par le sang, les plumes et les ailes, nous possédons le même totem. Toi, l’aîné, le premier, le birdboy qui trouvais leurs abris dans les haies et les buissons, et sauvais les petits trop tôt tombés du nid, moi, la cadette, qui voulais maîtriser leur langue au point d’en faire un jour mon métier, et le benjamin, notre petit frère qui leur installe des nichoirs dans les arbres de son jardin, et occupe ses temps libres à suivre leur envol derrière des appareils sophistiqués, pour être au plus près des variations colorées de leur plumage, et de la chorégraphie de leurs ailes. »

Le livre des prodiges

Autour de la traite des femmes africaines dans le marché de la prostitution, un polar halluciné qui interroge la puissance de la foi

En librairie le 3 septembre 2025

14 x 20,5 - 368 pages - 22 €

Nora a été reçue première au concours d’officier de police judiciaire. Pourtant, un an plus tard, elle est toujours simple patrouilleuse. D’ailleurs, au commissariat, elle n’est ni comprise ni acceptée. Et certains de ses collègues n’hésitent pas à chahuter les convictions de cette catholique fervente.

Une nuit, alors qu’elle fait une ronde avec deux collègues, le vieux Djabri qui a grandi ici même, sur la presqu’île de Gennevilliers, dans les bidonvilles dont les zones portuaires ont écrasé la mémoire, et William, timide sous-brigadier tout juste arrivé d’Orléans, un événement fait basculer l’équipage dans l’horreur.

Convaincue que cette affaire est la sienne, qu’elle peut mieux que quiconque la tirer au clair, Nora s’affranchit du respect de ses chefs pour franchir une frontière. Celle de la loi. Peut-être même celle de la raison. Dans ce roman envoûtant, parfois hypnotique, Olivier Ciechelski met en scène les habitants qui aux marges des villes mènent des existences dangereuses et secrètes, approchant des puissances insoupçonnées, déchaînant parfois des forces qui tiennent du prodige.

Scénariste, Olivier Ciechelski est né en 1973. Il a écrit et réalisé plusieurs courts-métrages et documentaires. Également « script-doctor », il enseigne le scénario et a produit plusieurs documentaires pour France Culture. Son premier roman, Feux dans la plaine (2023), a reçu le Prix Découverte Claude Mesplède 2024.

« Nora perd l’équilibre. Elle tente de se rattraper à quelque chose mais sa main se referme sur du vide et sa tête heurte une surface dure avec un bruit mat et elle n’a pas le temps de sentir la douleur car elle est aussitôt saisie par l’eau froide qui lui fait l’effet d’un étau. Son téléphone toujours allumé sombre au ralenti dans l’eau huileuse et finit par disparaître dans un halo sans avoir seulement éclairé le fond de la darse. Nora tend le bras comme pour le rattraper mais ses poumons sont vides et la tête lui tourne, et dans le silence écumeux de l’eau morte elle ne sait plus où est la surface et où est le fond, et elle pourrait se dire que la surface se trouve là où brille le soleil blanc des projecteurs, mais au lieu de cela elle regarde vers le fond où son téléphone s’est envolé. Des particules en suspension forment des galaxies mouvantes et silencieuses et c’est là, dans la lueur grise de l’eau sale, alors qu’un goût fade de métal et de pétrole vient lui emplir la bouche et les sinus, qu’elle voit émerger quelque chose, quelque chose de vivant, qui ondoie comme en apesanteur et qui vient dans sa direction depuis les profondeurs obscures – à moins que ça ne vienne d’en haut, à moins que ça ne descende du ciel -, quelque chose qui vient sur elle et qui la regarde, et qui a la forme d’un serpent. »

Maryse Vuillermet

Lapiaz

Dans le majestueux décor des hauts-plateaux jurassiens, une tragédie biblique au temps des hippies

En librairie le 1er octobre 2025

14 x 20,5 - 256 pages - 21 €

La montagne du Jura, 1977.

Un jeune couple s’installe dans une ferme d’estive, dans une combe reculée, le Crêt à la Neuve. Tony, avec son accent étrange. Isabelle, dont le visage est balafré. Leurs voisins sont un vieux ménage d’agriculteurs, les Satin, dont un fils reprend l’exploitation avec son épouse, chasseuse de vipères à ses heures.

Tout sépare ces paysans habitués à travailler dur dans un climat austère et ces hippies qui veulent tirer un trait sur leur passé. Pourtant, un attrait puissant va rapprocher ces habitants, curieux les uns des autres autant que remués dans leurs certitudes.

Qui pourrait imaginer que les choses tournent si mal ?

Dans un sublime paysage de lapiaz où prolifèrent les serpents, Maryse Vuillermet orchestre un drame dont les récitants chercheront longtemps à démêler les origines.

Née dans le Jura, Maryse Vuillermet vit depuis une vingtaine d’années dans les environs de Lyon. Hantée par la quasi-absence de représentation des « gens de peu », elle s’est intéressée à toutes les formes de littératures populaires. Maître de conférences en littérature du xxe siècle à l’université Lyon 1, elle se consacre depuis une dizaine d’années à l’écriture romanesque.

MARYSE VUILLERMET LAPIAZ
CarlySteinbrunn

« Au début, on a fait semblant de rien, on voulait pas avoir l’air de guetter, mais c’est eux qui se sont approchés, ils nous avaient vus, alors, nous aussi, on s’est tenus debout, par politesse, et on les a regardés venir. Ils voulaient se présenter, qu’ils ont dit. Lui, un bon sourire, un gars blond, costaud, une coupe un peu comme un curé, les cheveux coupés tout droits sur le front, mais longs et frisés derrière, une moustache à la gauloise, les deux bouts qui se relèvent, des petits yeux rieurs, bien bleus, clairs, et il avait un drôle d’accent.

Et elle, plus élancée que lui, elle s’est présentée comme une Parisienne, mais elle ressemblait plus à une gitane, avec ses grandes jupes rouges toutes pleines de paillettes brillantes qui lui descendaient jusqu’aux pieds, ses cheveux longs, bien bruns, et ses yeux en amande tout bordés de noir. Et elle avait des parfums, ça nous enrobait quand elle parlait, on n’avait jamais senti ça par ici. Et ce qui nous a fait drôle, c’est qu’elle était balafrée, oui, une vilaine cicatrice qui lui courait du menton au front, bien dommage pour une si belle fille. C’était difficile de pas y revenir, nos yeux s’y attardaient malgré nous, on s’y efforçait pourtant. Et puis, quand elle a parlé, la cicatrice a marqué plus, elle a foncé, ça rayait profondément son visage de bas en haut, c’était sûrement l’émotion, mais c’était impressionnant. »

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