Les Congrès nationaux du Parti socialiste belge : définition, organisation et archives

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Institut Emile Vandervelde Boulevard de l’Empereur 13 1000 Bruxelles www.iev.be

SOMMAIRE Introduction

1

1

Définition et histoire succincte

2

2

Compétences et activités

3

3

Archives

6

4 Conclusion

9

5

10

Bibliographie

Introduction « (…) Les premiers [Congrès] – c’étaient des événements exceptionnels – (…), ça durait deux jours

presque toujours dans la salle enfumée de la Maison du Peuple de Bruxelles (…). Mais [ce sont] les grands moments de notre histoire. C’est le Congrès de 1890 qui décide de se lancer dans la grande bataille pour le Suffrage universel. C’est le Congrès de 1894 qui adopte la Charte de Quaregnon. C’est le Congrès de 1918 qui, pour la première fois, décide d’une participation gouvernementale et d’oser entrer dans des exécutifs pour changer le monde. C’est le Congrès de 1945, le grand Congrès de la Victoire, qui entérine la sécurité sociale. Et puis, il y en a eu beaucoup, beaucoup d’autres, moins longs mais plus fréquents : les grands Congrès des années 1950 sur la Question scolaire, la décolonisation, [et] les réformes de structure, les grands Congrès en Action commune du début des années 1960 contre les lois iniques qui ont préparé la grande grève de 1960, les Congrès fédéralistes et doctrinaux des années 1970, le Congrès de 1977 sur l’égalité entre les femmes et les hommes déjà, le Congrès de 1991 à La Louvière sur le militantisme (…), le Congrès de Charleroi en 2002 sur la convergence des gauches ; grand moment, prélude de belles victoires –, le Congrès des Aînés en 2004, le dernier Congrès militant en date à Liège en 2015 et beaucoup d’autres. C’est chaque fois un grand moment dans l’histoire de la vie du Parti, c’est un grand moment parce que ça marque des moments importants de notre histoire belge mais aussi parce que ça marque notre propre histoire. [Ce sont] des moments où vous, les militants, vous votez. C’est vous qui décidez. C’est vous qui décidez des combats que vous allez mener. C’est vous qui célébrez les victoires, [c’est vous] qui évaluez l’action. Les statuts le disent : « le Congrès est souverain ». (…) » (Extrait du discours du président Paul Magnette lors du Congrès des Militants, le 13 mars 2022, à Braine-l’Alleud).

Il ne faut pas remonter bien loin dans nos archives pour trouver un témoignage sur l’importance des Congrès dans la vie du Parti socialiste. Dernièrement, lors du Congrès des Militants, Paul Magnette faisait un résumé de ceux-ci lors du traditionnel discours du président. Comme il le soulignait, ces événements existent depuis la création du Parti ouvrier belge en 1885 et ont toujours accompagné les moments-clés de la vie politique qu’ils soient liés à des victoires, à des tensions, voire à des ruptures.

L’histoire du Parti socialiste belge (P.S.B.) s’inscrit dans cette continuité remarquable au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale en débutant par le fameux « Congrès de la Victoire ». Au moment de la scission du Parti en deux partis frères, c’est à nouveau un Congrès qui ouvre cette nouvelle période le 26 octobre 1978 pour laisser place au Parti socialiste et au Socialistische Partij. Pendant cette période où francophones et flamands vivaient au sein de la même famille, on dénombre 32 années de rencontres et de débats – soit 61 Congrès – qui permettent de comprendre l’évolution réflexive du P.S.B. dans un contexte politique, social, économique et culturel passionnant.

Cette analyse s’inscrit dans le cadre du traitement des archives du P.S.B. entamé depuis 2022, année du 200ème Congrès, qui a initié l’ouverture à la recherche de ces documents essentiels pour l’histoire du Parti. D’abord, nous tracerons les grandes lignes définitionnelles du Congrès telles qu’elles sont exposées dans la littérature. Ensuite, nous établirons des tableaux comparatifs – qui se veulent de véritables outils pour les personnes désireuses de les étudier facilement – afin d’appréhender l’évolution statutaire les concernant. Enfin, nous évoquerons les archives et les pistes d’exploitation des documents que l’Institut Émile Vandervelde conserve.

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1 Définition et histoire succincte Émile Vandervelde (1866-1938), lors du 50ème anniversaire du Parti ouvrier belge qu’il préside, publie une belle photographie de la situation du parti – désormais bien implanté dans le paysage belge – dont les rouages sont alors parfaitement huilés. Celui que l’on dénomme alors « Patron » y rapporte l’existence de deux types de Congrès : les Congrès administratifs et les Congrès politiques. Si les premiers sont organisés tous les deux ans, les seconds sont convoqués dès qu’un problème se pose aux représentants du Parti. Il évoque notamment la participation au gouvernement ou la question agricole et la question scolaire qui, pour ces deux dernières, engendrent des Congrès plus restreints en termes de délégués présents. Il s’agit pour les « fonctionnaires » du Parti de consulter les militants restés jusqu’à cette rencontre « hors cadres » via les délégués qui les représentent. Le nombre de ceux-ci se calcule par rapport au nombre des affiliés pour chaque organisation d’arrondissement. Par exemple, lors du Congrès extraordinaire des 30 et 31 mars 1935, 725 délégués se réunissaient pour répartir les 519.672 voix qui leur étaient confiées par la base. Émile Vandervelde rapproche alors ce système d’une forme de « suffrage universel ». Enfin, le président reconnaît une certaine primauté aux groupements économiques, c’est-à-dire les syndicats, les coopératives et les mutuelles, plus tard regroupé au sein de l’Action commune, sans toutefois préciser concrètement leur poids 1.

Peu de changements sont à noter après-guerre avec le 64ème Congrès, dénommé « Congrès de la Victoire ». Toutefois, lors du Congrès du 25, 26 et 27 octobre 1947, le Bureau s’inquiète de la diminution des délégués présents lors de ces événements. Tout en rappelant que l’assemblée reste souveraine, le rapport du Bureau insiste bien sur le fait que : « Sa compétence, aux termes de nos statuts, est illimitée et ses décisions sont sans appel.

(…) [S]es délibérations sont longuement préparées, sur base des rapports circonstanciés qui sont envoyés à tous les militants du Parti. Ses assises sont précédées des réunions statutaires que tiennent toutes les sections et fédérations du Parti et qui constituent vraiment la consultation démocratique la plus large que l’on puisse imaginer. »2 Comme les statuts ne sont que très légèrement modifiés en 1947, l’analyse d’Émile Vandervelde prévaut jusqu’en 1968, date d’un changement statutaire majeur. Les Congrès administratifs disparaissent au profit des Congrès politiques. Les compétences administratives sont ainsi transférées au Bureau ou au Conseil général. En effet, la « Commission des 18 », créée à la suite du Congrès national des 11 et 12 décembre 1965, tend à trouver un moyen de réorganiser au sein du Parti les relations entre les communautés. De l’aveu de cette commission, l’objectif initial est vite dépassé et le résultat de son travail débouche sur une refonte de l’organisation du Parti et de son fonctionnement : « Les propositions de réorganisation (…) ont pour objectifs essentiels de personnaliser les

responsabilités, de rendre le fonctionnement du Parti moins lourd et plus efficace et de donner un sens plus concret à la démocratie au sein du Parti. »3 Autre changement majeur de 1968, Bruxelles n’est plus le lieu de prédilection pour tenir le Congrès.

Or, depuis 1902, ce dernier se tenait systématiquement dans la salle de fêtes de la Maison du Peuple de Bruxelles jusqu’en février 1965, veille de la destruction de l’iconique bâtiment4. Il faut cependant attendre 1973, date d’un premier Congrès à Louvain, pour que leur lieu change effectivement en fonction du Congrès précédent ou de la décision du Conseil général.

L’analyse des statuts permet également de saisir d’autres évolutions liées aux Congrès. Celles-ci sont nombreuses. Par exemple, depuis les Congrès des années 1930, la question de l’usage du néerlandais est mise sur la table pendant les discussions et devient un réel problème que le Bureau et le Conseil général cherchent à résoudre avec peine. La situation est telle que les socialistes flamands menacent de les boycotter si aucune solution n’est trouvée. Au-delà de la simple question symbolique, il s’agissait surtout de faciliter les échanges de vues entre socialistes. C’est sur ce terreau que les premiers Congrès des Socialistes wallons et flamands voient le jour5. La situation d’après--------------------------------------------------------------------------------------------------------------Le cinquantenaire du Parti ouvrier belge 1885-1935¸ Bruxelles, L’Églantine, 1936, p. 18.

2 Parti socialiste belge. Rapports présentés au Congrès des 25, 26 et 27 octobre 1947¸ Nivelles, Quinot Frères, p. 34.

1 Émile VANDERVELDE,

Congrès national du 16 mars 1968 à Bruxelles au Palais des Congrès. Commission des 18. Commission mixte Parti-jeunesse, Bruxelles, Parti Socialiste belge, 1968, p. 8.

4 Un congrès a déjà lieu au Palais des Congrès de Bruxelles en 1964.

5 Harry VAN VELTHOVEN, Bevriende vijanden: hoe de Belgische socialisten uit elkaar groeiden, Anvers, Polis, 2019, pp. 157-158.

3

État de la question 2023 - IEV • 2

guerre n’est guère plus acceptable pour les socialistes flamands qui continuent à se plaindre. Cette situation est la même au Bureau où les réunions sont presque exclusivement en français 6. Concernant les modifications apportées aux statuts en 1968, nous l’avons déjà évoqué, mais également en 1973 et en 1977 pour les Congrès, celles-ci reflètent l'impact de la question communautaire. En effet, pour les deux dernières, il est mentionné que l’ordre du jour du Congrès peut être examiné en amont de ceux-ci par les fédérations qui se regroupent alors en fonction de la langue qu’elles partagent.

L’épineux problème de Bruxelles n’est quant à lui pas tranché. Les statuts laissent carte blanche à la fédération bruxelloise de réunir ses délégués ensemble ou de les répartir en fonction des deux groupes linguistiques 7.

Enfin, Robert Falony (1931-2017), ancien rédacteur du « Peuple », complète cette vision en insistant bien sur cette instance qui est – comme Vandervelde le disait précédemment – la plus démocratique du P.S.B. mais, selon lui, ce « rituel » ne constituait pas toujours un réel contre-pouvoir, la présidence présentant lors de ces « grands-messes » un parti toujours uni et fort. Si des discussions passionnées pouvaient quand même voir le jour à ces occasions, « rien n’avait changé dans la vie du parti [à leur suite] »8. Ce constat sévère doit être nuancé, ne serait-ce qu’avec les modifications statutaires qui changent effectivement la vie au sein du Parti. C’est d’ailleurs à la suite du Congrès de 1973, pour ne prendre qu’un seul exemple, que certains cadres du parti sont mis à la retraite en votant la limite d’âge à 65 ans9. Pour autant, il semble difficile de ne pas reconnaître que le pouvoir du Bureau et du Président s’accroît nettement après la guerre, selon l’historien Harry Van Velthoven, peut-être au détriment des Congrès qui font partie, au même titre que les deux instances précitées, des composantes de la « Direction du Parti », c’est-à-dire les entités qui élaborent les stratégies politiques et veillent à leur application10.

Avant la scission, a lieu le 124ème Congrès qui se tient le 17 décembre 1977. Il s’agissait d’élire le nouveau co-président Karel Van Miert (1942-2009) qui sera, très peu de temps après, le premier président du Socialistische Partij. Sans s’en douter, les participants assistaient à la fin d’une époque, celle des Congrès du parti unitaire.

2 Compétences et activités Pour les Congrès, les statuts du P.S.B. évoluent peu jusqu’en 1968. Il y a toutefois quelques modifications en 1947. Ils sont encore héritiers du Parti ouvrier belge :

Du 6-7-8 octobre 1945 au 24 octobre 1947

Du 25-26-27 octobre 1947 au 15 mars 1968

La direction du Parti Les Congrès Art. 17. – Les Congrès nationaux du Parti se tiennent à Bruxelles. Toutefois, le Conseil Général peut, exceptionnellement, déroger à cette règle. Il s’en tient au moins un tous les ans, à la veille de la rentrée parlementaire.

Art. 18. – Tous les deux ans, un Congrès administratif est convoqué. Il statue notamment sur les rapports : a) Du Bureau ; b) Du réviseur ; c) De la commission de contrôle ; d) De la presse socialiste ; e) Des organismes chargés de l’éducation et de la formation militantes : --------------------------------------------------------------------------------------------------------------ibid., p. 190.

7 Article 17 – Statuts révisés lors des Congrès de 1973 et 1977.

8 Robert FALONY, Le Parti socialiste : un demi-siècle de bouleversements, Bruxelles, Luc Pire, 2006, p. 31.

9 Harry VAN VELTHOVEN, op. cit., 228.

10 ID., ibid., p. 189.

6 ID.,

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f) De la F.N.C.C.P.11 ; g) Du Comité national des F.S.12 ; h) De la Fédération Nationale des Jeunesses Socialistes13; i) Des groupes parlementaires socialistes.

Il procède à l’élection des membres du Bureau et à la nomination du Président et du Vice-Président du Parti.

Art. 19. – Le Bureau du Parti fixe l’ordre du jour du Congrès. Il est communiqué, ainsi que les rapports traitant des points de l’ordre du jour, aux Fédérations d’arrondissement au moins six semaines avant la date du Congrès.

Art. 19. - Les Congrès sont convoqués par le Bureau du Parti qui en fixe l’ordre du jour.

Le Conseil Général ou cinq Fédérations d’arrondissement ou des Fédérations représentant au moins un cinquième des affiliés, peut enjoindre au Bureau de convoquer le Congrès.

Art. 20. – A chaque Congrès du Parti, le vote d’une motion de censure à l’adresse du Bureau entraîne la démission de celui-ci, de même que le rejet par le Congrès administratif du rapport présenté par le Bureau.

Art. 21. – A chaque Congrès du Parti, le vote d’une motion de censure à l’adresse du Bureau, entraîne la démission de celui-ci.

Art. 21. – Des Congrès extraordinaires peuvent être convoqués, en cas d’urgence, par le Bureau entraîne la démission de celui-ci, de même que le rejet par le Congrès administratif du rapport présenté par le Bureau.

Art. 20. – Sauf dans des cas d’urgence, l’ordre du jour ainsi que les rapports s’y rapportant sont communiqués aux Fédérations d’arrondissement au moins six semaines avant la date du Congrès.

Art. 22. – Les votes au Congrès se font à cartes levées. L’appel nominal est obligatoire s’il est proposé par le Bureau du Congrès ou par trente délégués représentant au moins cinq Fédérations d’arrondissement.

Art. 22. – Les votes au Congrès se font à cartes levées.

Le vote par Fédération est obligatoire s’il est proposé par le Bureau du Congrès ou par deux Fédérations d’arrondissement au moins.

Art. 23. – Les Fédérations d’arrondissement choisissent leurs délégués, pour moitié au moins, en dehors des parlementaires et des fonctionnaires du Parti. La répartition des délégués et des voix se fait de la façon suivante : Un délégué par deux cents membres, avec un minimum de cinq délégués.

Une voix par cotisation payée au Bureau du Parti.

Le nombre des délégués et des voix est fixé d’après le chiffre des affiliations payées pour le semestre écoulé.

Art. 23. – Les Fédérations d’arrondissement choisissent leurs délégués, pour moitié au moins, en dehors des parlementaires et des fonctionnaires du Parti. La répartition des délégués et des voix se fait de la façon suivante : Un délégué par deux cents membres, avec un minimum de cinq délégués.

Une voix par cotisation payée au Bureau du Parti.

Le nombre des délégués et des voix est fixé d’après le chiffre des affiliations payées pour une année, celle-ci se clôturant deux mois avant la date du Congrès.

Art. 24. – Les membres du Bureau, du Conseil Général et des groupes parlementaires, ainsi que les députés permanents socialistes, n’ont qu’une voix consultative s’ils ne sont point délégués par leur Fédération d’arrondissement.

Art. 25. – Le Bureau de Parti peut, sur les points d’ordre du jour du Congrès, présenter des résolutions. Celles-ci sont communiquées, au moins trois semaines avant le Congrès, aux Fédérations d’arrondissement.

Les résolutions ou les amendements approuvés aux Congrès fédéraux doivent parvenir au Bureau du Parti, au plus tard cinq jours avant le Congrès.

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------11 Fédération nationale des conseillers communaux et provinciaux.

12 Femmes socialistes.

13 En 1947, « la Confédération des Jeunesses Socialistes ».

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Art. 26. – Le Congrès est dirigé par un bureau composé du Président et du Vice-Président, proposés au Congrès par le Bureau du Parti, et des Secrétaires du Parti.

Art. 27. – Avant chaque Congrès, le Bureau du Parti nomme une ou plusieurs Commissions des résolutions.

Toutes les motions ou résolutions à soumettre au Congrès sont adressées, avant l’ouverture, au Secrétariat qui les transmet à la Commission. Celle-ci les examine et fait rapport au Congrès.

À partir du 16 mars 1968, la partie des statuts qui concernent effectivement les Congrès est revue en profondeur :

Du 16 mars 1968 au 27 avril 1973

Du 28 avril 1973 à la scission

Constitution Congrès Art. 17. – Le Congrès national se réunit une fois l’an avant la fin novembre14.

Au cours du premier jour, le Congrès entend d’abord le rapport du Bureau.

Si le Bureau le propose, ou à la demande d’au moins trois fédérations d’un même groupe linguistique, les délégués des fédérations wallonnes et les délégués des fédérations flamandes pourront se réunir séparément pour examiner tout ou partie de l’ordre du jour du Congrès.

En ce qui concerne la fédération bruxelloise, ses délégués peuvent dans ce cas soit se réunir entr’eux, soit se répartir entre les deux groupes linguistiques.

Le Bureau peut aussi proposer au Congrès de constituer des sections pour l’examen d’un ou plusieurs points de l’ordre du jour.

D’autre part, un Congrès extraordinaire peut être réuni soit par décision du Bureau, soit à la demande d’au moins 5 fédérations représentant au moins 1/3 des affiliés. Il est organisé selon les mêmes modalités que le Congrès national15.

Art. 18. – Le Congrès national est exclusivement politique16. Il délibère sur le rapport du Bureau.

Tous les deux ans, il procède à l’élection des membres du Bureau et à la nomination du Président et du Vice-Président du Parti. Dans ce cas, le premier jour, tous les congressistes se réunissent pour élire le Président et le Vice-Président ; ensuite les délégués appartenant aux fédérations wallonnes et flamandes se réunissent séparément pour élire leurs délégués au Bureau du Parti.

Le Congrès ratifie également la désignation des deux candidats des Jeunesses politiques du Parti (1 francophone et 1 néerlandophone).

Art. 19. – Le Congrès national est convoqué par le Bureau du Parti qui en fixe l’ordre du jour.

Art. 20. – L’ordre du jour ainsi que les rapports s’y rapportant sont communiqués aux Fédérations d’arrondissement au moins six semaines avant la date du Congrès national.

Art. 20. – L’ordre du jour ainsi que les rapports s’y rapportant sont communiqués aux Fédérations d’arrondissement au moins six semaines avant la date du Congrès national. Il peut être fait exception à ce délai pour les Congrès extraordinaires ([1] Le Congrès statutaire du 28.4.1973 a formulé le vœu qu’un intervalle d’au moins une semaine soit dans la mesure du possible respecté entre la convocation et la tenue d’un Congrès extraordinaire.)

Art. 21. – A chaque Congrès du Parti, le vote d’une motion de censure à l’adresse du Bureau, entraîne la démission de celui-ci.

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------14 En 1973, « Le Congrès national se réunit au moins une fois par an, avant l’ouverture de la session parlementaire. » 15 En 1973, « Il est organisé selon les mêmes modalités que le Congrès visé au 1er alinéa. » 16 En 1973, « Le Congrès national définit la ligne politique du Parti. »

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Art. 22. – Les votes au Congrès se font à cartes levées.

Le vote par Fédération est obligatoire s’il est proposé par le Bureau du Congrès ou par deux Fédérations d’arrondissement au moins.

Avant de passer au vote, la séance est obligatoirement suspendue pour permettre aux délégués des Fédérations de se réunir séparément afin de délibérer.

A la reprise de séance, les secrétaires fédéraux expriment le vote de leur fédération en tenant compte de tous les votes individuellement émis.

Art. 22. – Les votes au Congrès se font à cartes levées.

Le vote par Fédération est obligatoire s’il est proposé par le Bureau du Congrès ou par deux Fédérations d’arrondissement au moins.

Dans ce cas, la séance est obligatoirement suspendue pour permettre aux délégués des Fédérations de se réunir séparément afin délibérer.

A la reprise de séance, les secrétaires fédéraux expriment le vote de leur fédération en tenant compte de tous les votes individuellement émis. ([2] Le Congrès statutaires du 28.4.1973 a accepté l’interprétation de cet article, selon laquelle tout mandat de délégué au Congrès n’est pas impératif. Ces délégués doivent pouvoir prendre leurs responsabilités.)

Art. 23. – Les délégués au Congrès sont désignés et convoqués par leurs fédérations. Chaque fédération a droit à un délégué par tranche de 200 affiliés17, le nombre de ceux-ci étant déterminé par le montant des cotisations payées pour l’année précédente au Secrétariat national.

Une Commission de contrôle composée de 3 secrétaires fédéraux (1 wallon, 1 flamand, 1 bruxellois) est chargée de vérifier l’exactitude de ce montant.

Art. 24. – Les membres du Bureau, du Conseil Général et des groupes parlementaires, ainsi que les députés permanents socialistes, assistent de droit aux Congrès. Ils n’ont qu’une voix consultative s’ils ne sont point délégués par leur Fédération d’arrondissement.

Art. 24. – Les membres du Bureau, et des groupes parlementaires, ainsi que les députés permanents socialistes, assistent de droit aux Congrès. Ils n’ont qu’une voix consultative s’ils ne sont point délégués par leur Fédération d’arrondissement. Assistent également les membres visés à l’article 29, comme disposant d’une voix consultative au Conseil Général.

Art. 25. – Les résolutions ou les amendements approuvés aux Congrès fédéraux doivent parvenir au Bureau du Parti, au plus tard cinq jours avant le Congrès.

Art. 26. – Le Congrès est dirigé par un bureau composé du Président et du Vice-Président, proposés au Congrès par le Bureau du Parti et des Secrétaires du Parti.

Art. 26. – Le Bureau du Congrès est composé de 4 membres : un président et un vice-président, désignés par le Bureau du Parti, deux secrétaires du Parti.

A l’ouverture du Congrès, son bureau propose un règlement relatif au déroulement des travaux.

Art. 27. – La Commission des résolutions composée du Président, du Vice-Président, des secrétaires nationaux18, de 5 membres du Bureau et d’un délégué par Fédération se réunit dès avant le Congrès et, au cours de celui-ci, dont les débats sont alors suspendus.

3 Archives Les documents relatifs aux Congrès étaient en possession du Secrétariat national du parti, plus tard Secrétariat général, qui le confie alors aux bons soins de l’Institut Émile Vandervelde. Quelques années après la scission du P.S.B., en 1986, une partie des archives est transférée à l’Amsab-ISG - Instituut voor Sociale Geschiedenis (Gand) en fonction de la langue des documents19, nuisant --------------------------------------------------------------------------------------------------------------17 En 1973, « 300 affiliés ».

18 En 1973, « de l’Exécutif du Parti ».

19 Martijn VANDENBROUCKE, « Het archief van de Belgische Socialistiche Partij (BSP) », dans

Brood & Rozen, n° 3, 2007, pp. 69-

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malheureusement à l’intégrité du fonds et à la cohérence des dossiers. L’ensemble comprend aujourd’hui un peu plus de 5 mètres linéaires d’archives.

Bien que celles-ci soient accessibles depuis de nombreuses années, peu de travaux ont été rédigés sur base des archives des 61 Congrès nationaux du P.S.B, composées de correspondance, de notes préparatoires, de comptes-rendus, des listes des participants, etc.20. Deux cas de figure se rencontrent dans l’historiographie.

Dans le premier cas, certains Congrès ont été fortement cités et étudiés à partir des mêmes documents publiés : les rapports et la presse. Dans ce cas, l’histoire n’est pas complète. Comme dans l’ouvrage de référence La gauche en Europe depuis 1945 publié en 1996, la vision du socialisme belge est alors présentée de manière trop réduite, voire simpliste. Seuls trois moments significatifs sont identifiés dans l’histoire du P.S.B. concernant les positions idéologiques et politiques : -

Le « Congrès de la Victoire » de 1945, surtout pour le changement de nom et la modification des règles d’affiliation ; Le programme de réformes de structure adopté aux Congrès de 1954 et de 1956 avec sa vocation planificatrice et la mise sur pied d’une démocratie économique ; Le « Congrès doctrinal » de 1974 pour redéfinir ses positions à gauche21.

Dans le second cas, d’autres Congrès ont tout simplement sombré dans l’oubli. Et là, tout reste à dire.

Par exemple, le Congrès des 25, 26 et 27 octobre 1947, « sans doute le plus important sur le plan doctrinal », commente l’historien Claude Desama en 1985, « apparaît trop rarement dans les éphémérides du P.S.B. »22.

Sans doute conscient de ce problème, Robert Abs, la figure phare de la bibliothèque de l’Institut Émile Vandervelde, a quand même tenté de répondre « à un vœu souvent formulé », écrivait-il lui-même en 1978, en compilant patiemment certains documents liés aux résolutions (à quelques exceptions près)23. Ensuite, Robert Flagothier a suivi de près son prédécesseur en publiant un complément qui couvre les Congrès compris entre 1977 et 198024. Cette publication, elle aussi publiée par l’Institut Émile Vandervelde, s’explique par l’histoire très mouvementée de cette courte période. Celle-ci est encore une réponse « à une demande maintes fois répétée (…) », selon les mots de son auteur, en direction des chercheurs, des étudiants ou des militants socialistes sensibles à l’histoire de leur Parti.

Si les deux historiens socialistes ont publié ces guides, c’est parce qu’ils connaissaient la richesse des Congrès, comme les autres organes de la direction du Parti, pour pouvoir étudier tous les aspects de la vie politique belge et internationale en fonction de l’actualité.

En effet, outre les questions liées aux grands domaines de la société (culture, économie, enseignement, finances, logement, mobilité, etc.) et les combats socialistes (assurance-maladieinvalidité, droit de grève, droits de l’Homme, pensions, progrès social, etc.), de nombreux thèmes spécifiques émergent pour étudier, par exemple, l’organisation socialiste d’après-guerre (accords socialistes wallons-flamands et bruxellois, action commune, cumuls, compromis des socialistes, Déclaration de Quaregnon, Internationale socialiste, limite d’âge, socialisme international, structure du Parti), la question militaire (défense nationale, désarmement, paix, politique militaire, service militaire), la construction de l’Europe (communauté atlantique, communauté européenne de Défense (C.E.D.), Europe, institutions internationales), la politique énergétique et écologique (charbonnages, énergie, environnement, pollution), les femmes (participation politique, avortement, etc.), les médias (presse, radio t.v.), la Question royale, le Pacte scolaire, le Congo, etc.

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------20 À noter, l’ouvrage scientifique commandé pour le centenaire semble le premier à repartir des archives des Congrès : Claude

DESAMA (dir.), Du Parti Ouvrier Belge au Parti socialiste 1885-1985 : mélanges publiés à l'occasion du centenaire du POB, Bruxelles, Labor, 1985.

21 Daniela HEIMERL et al., « II. La social-démocratie du nord et du centre européen », dans Marc LAZAR (dir.), La Gauche en Europe depuis 1945. Invariants et mutations du socialisme européen, Paris, Presses universitaires de France, 1996, pp. 127235.

22 « 5. Vers le socialisme gestionnaire », dans Claude DESAMA (dir.), op. cit., p. 156.

23 Robert ABS, Résolutions et motions votées par les congrès nationaux du Parti socialiste belge, Bruxelles, Institut Émile Vandervelde, 1978. Six congrès ne sont pas répertoriés dans sa publication : 21 avril 1961, 13 juillet 1963, 5 octobre 1974, 11 octobre 1975, 27 mars 1977 et 29 mai 1977.

24 Robert FLAGOTHIER, Les Congrès et les Conseils Généraux du P.S.B. et du Parti Socialiste. Mai 1977 – Décembre 1980, Bruxelles, Institut Émile Vandervelde, 1981. État de la question 2023 - IEV • 7

Seul Robert Abs avait d’ailleurs tenté cet exercice délicat de répertorier tous les thèmes rencontrés dans ces Congrès. Bien que sa liste reste un premier aperçu à compléter par un examen plus approfondi (en particulier, les Congrès après 1975 qui ne semblent que très partiellement repris dans sa liste), il n’en demeure pas moins un merveilleux travail de bénédictin. Nous retranscrivons ici intégralement le fruit de son travail pour donner des pistes aux chercheurs : • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

Accords socialistes wallons-flamands et bruxellois : mars 1968.

Action commune : 17 et 18 novembre 1951 – 12, 13 et 14 décembre 1958.

Action économique : 23 et 24 janvier 1971.

Agriculture : 6, 7 et 8 octobre 1945 – 12, 13 et 14 décembre 1958 – 19 et 20 septembre 1959 – 26 et 27 novembre 1966 – 16 février 1974.

Assurance-Maladie-Invalidité : 12 et 13 décembre 1959 – 23 et 24 janvier 1971.

Cadres : 16 février 1974.

Capitalisme : 16 et 17 novembre 1974.

Charbonnages : 6, 7 et 8 octobre 1945 – 29 et 30 septembre 1946 – 5 et 6 novembre 1949.

Chômage : 5 et 6 novembre 1949 – 12, 13 et 14 décembre 1958 – 1er mars 1975.

Classes moyennes : 5 et 6 novembre 1949.

Communauté atlantique : 17 et 18 novembre 1951.

Communauté européenne de Défense (C.E.D.) : 7 août 1953.

Compromis des socialistes : 16 et 17 novembre 1963.

Communautaire : 13 et 14 décembre 1969 – 23 et 24 janvier 1971.

Congo : 25, 26 et 27 octobre 1947 – 30 juin et 1er juillet 1956.

Contrôle ouvrier : 16 février 1974.

Coopération : 21 et 22 décembre 1957 – 12, 13 et 14 décembre 1958.

Cumuls : 15 décembre 1973 Déclaration de Quaregnon : 9 et 10 juin 1945.

Défense nationale : 6, 7 et 8 octobre 1945 – 29 et 30 septembre 1946 – 16 février 1974.

Démocratie culturelle : 16 et 17 novembre 1974.

Démocratie économique : 16 et 17 novembre 1974.

Démocratie politique : 16 et 17 novembre 1974.

Démocratie sociale : 16 et 17 novembre 1974.

Désarmement : 11 et 12 décembre 1954 – 19 et 20 novembre 1955.

Dévaluation : 5 et 6 novembre 1949.

Double appartenance : 12 et 13 décembre 1964.

Droits de l’Homme : 3 et 4 avril 1965.

Droit de grève : 12, 13 et 14 décembre 1958. École pluraliste : 16 février 1974. Économie : 25, 26 et 27 octobre 1947 – 5 et 6 novembre 1949 – 21 et 22 décembre 1957 – 3 et 4 avril 1965 – 26 et 27 novembre 1966. Économie de paix : 17 et 18 novembre 1971. Éducation nationale : 16 et 17 décembre 1961 – 23 et 24 janvier 1971. Élections communales : 22 mai 1976.

Emploi : 16 février 1974. Énergie : 16 février 1974.

Enseignement : 6, 7 et 8 octobre 1945 – 16 février 1974.

Environnement : 23 et 24 janvier 1971. Épargne : 5 et 6 novembre 1949.

Europe : 11 et 12 décembre 1954 – 19 et 20 novembre 1955 – 12 et 13 décembre 1959 – 16 février 1974.

Femmes : 1er mars 1955 – 23 et 24 janvier 1971 – 16 février 1974 – 17 décembre 1977.

Finances : 6, 7 et 8 octobre 1945.

Fiscalité : 26 et 27 novembre 1966.

Frontaliers : 5 et 6 novembre 1949.

Incompatibilités : 15 décembre 1973.

Impôts : 12, 13 et 14 décembre 1958.

Indépendants : 16 février 1974.

Industries nouvelles : 5 et 6 novembre 1949.

Inflation : 1er mars 1975.

Information : 11 et 12 décembre 1965.

Initiative industrielle publique : 16 février 1974.

Institutions internationales : 24 et 25 novembre 1956. État de la question 2023 - IEV • 8

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Internationale socialiste : 3 décembre 1950 – 17 et 18 novembre 1951 – 12 et 13 décembre 1959.

Jeunesse : 12 et 13 décembre 1959 – 3 et 4 avril 1965 – 8 et 9 octobre 1966.

Limite d’âge : 15 décembre 1973.

Logement : 23 et 24 janvier 1971 – 16 février 1974.

Maintien de l’ordre : 2 mars 1963 – 6 avril 1963.

Médecine : 19 et 20 septembre 1959 – 16 février 1974.

Organismes de crédit : 16 février 1974.

Pacte scolaire : 16 novembre 1958 – 12, 13 et 14 décembre 1958 – 12 et 13 décembre 1959 – 23 et 24 janvier 1971.

Paix : 17 et 18 novembre 1951 – 11 et 12 décembre 1954 – 19 et 20 novembre 1955 – 21 et 22 décembre 1957 – 12, 13 et 14 décembre 1958 – 12 et 13 décembre 1959 – 16 février 1974.

Pensions : 12, 13 et 14 décembre 1958 – 23 et 24 janvier 1971.

Planification : 19 et 20 septembre 1959 – 16 février 1974 – 1er mars 1975.

Politique intérieure : 17 et 18 novembre 1951 – 22 et 23 mars 1952 – 20 et 21 décembre 1952 – 7 et 8 novembre 1953 – 22 avril 1954 – 11 et 12 décembre 1954 – 19 et 20 novembre 1955 – 12 et 13 décembre 1959 – 17 et 18 décembre 1960 – 13 et 14 décembre 1969.

Politique militaire : 17 et 18 décembre 1960 – 16 et 17 décembre 1961.

Politique scolaire : 29 et 30 septembre 1946.

Politique sociale : 29 et 30 septembre 1946 – 5, 6 et 7 novembre 1948 – 26 et 27 novembre 1966 – 16 février 1974.

Pollution : 16 février 1974.

Presse : 14 et 15 avril 1951.

Privatisation secteur public : 16 février 1974.

Prix et salaires : 29 et 30 septembre 1946 – 12, 13 et 14 décembre 1958.

Progrès social : 6, 7 et 8 octobre 1945 – 25, 26 et 27 octobre 1947 – 24 et 25 novembre 1956 – 21 et 22 décembre 1957 – 3 et 4 avril 1965.

Question royale : 9 et 10 juin 1945 – 29 et 30 septembre 1946 – 5 et 6 novembre 1949 – 19 mars 1950 – 10 avril 1950 – 24 juin 1950.

Radio T.V. : 12 et 13 décembre 1959.

Rapports wallons-flamands : 7 et 8 novembre 1953 – 16 et 17 décembre 1961.

Rassemblement des progressistes : 13 et 14 décembre 1969.

Ravitaillement : 6, 7 et 8 octobre 1945.

Recensement linguistique : 17 et 18 décembre 1960.

Reconstruction : 29 et 30 septembre 1946.

Réforme électorale : 12, 13 et 14 décembre 1958.

Réforme structures : 1er mars 1975.

Régionalisation : 16 février 1974.

Résistance : 6, 7 et 8 octobre 1945.

Sécurité collective : 11 et 12 décembre 1954 – 19 et 20 novembre 1955 – 21 et 22 décembre 1957.

Service militaire : 17 et 18 novembre 1951 – 12, 13 et 14 décembre 1958.

Socialisme international : 16 et 17 novembre 1974.

S.N.C.B. : 12 et 13 décembre 1959.

Structures du Parti : 11 et 12 décembre 1965.

Taxe à la valeur ajoutée (T.V.A.) : 23 et 24 janvier 1971.

Transports en commun : 16 février 1974.

Unification de l’Europe : 17 et 18 novembre 1951 – 12, 13 et 14 décembre 1958.

Vie chère : 16 février 1974.

Vie culturelle : 16 février 1974.

4 Conclusion Le but de notre analyse était d’attirer l’attention des lecteurs sur une des instances les plus connues du Parti, tant dans l’esprit des militants que dans celui des élus, mais également dans celui du grand public grâce à la médiatisation des Congrès. En revanche, il semble évident que leur histoire est encore sous-exploitée, mal étudiée ou, pour certains, oubliée. Malgré le fabuleux travail de nos État de la question 2023 - IEV • 9

prédécesseurs quant à la valorisation de nos collections, force est de constater que raviver la mémoire est encore nécessaire pour produire des études plus précises sur l’histoire du P.S.B. et, en conséquence, sur la société belge d’après-guerre. Désormais, plus personne ne pourra faire l’économie de la lecture de ces sources qui permettent de comprendre complètement les discussions des Bureaux et des Conseils généraux.

En traitant les archives des Congrès, deux constats sont apparus très clairement. Il s’agit, d’abord, de la nécessité absolue de connaître l’histoire institutionnelle du Parti pour bien saisir l’importance des documents sur lesquels les experts ou les simples curieux travailleront. Or, celle-ci n’a pas encore été réalisée. C’est pour cette raison que nous proposons ici de poser une première pierre à un édifice qu’il reste à construire entièrement en étudiant les statuts. Pour le second constat, il est essentiel de créer des ponts entre des dossiers, conservés dans deux centres d’archives différents – et nous pensons ici particulièrement à l’AMSAB –, qui ne se comprennent pleinement qu’à la lumière de leur pendant.

Il faut en effet pouvoir offrir aux chercheurs scrupuleux des outils qui ouvrent les horizons. C’est dans ce sens que nous avons travaillé à l’Institut Émile Vandervelde.

5 Bibliographie Robert ABS, Résolutions et motions votées par les congrès nationaux du Parti socialiste belge, Bruxelles, Institut Émile Vandervelde, 1978.

Claude DESAMA (dir.), Du Parti Ouvrier Belge au Parti socialiste 1885-1985 : mélanges publiés à l'occasion du centenaire du POB, Bruxelles, Labor, 1985.

Robert FALONY, Le Parti socialiste : un demi-siècle de bouleversements, Bruxelles, Luc Pire, 2006.

Robert FLAGOTHIER, Les Congrès et les Conseils Généraux du P.S.B. et du Parti Socialiste. Mai 1977 – Décembre 1980, Bruxelles, Institut Émile Vandervelde, 1981.

Marc LAZAR (dir.), La Gauche en Europe depuis 1945. Invariants et mutations du socialisme européen, Paris, Presses universitaires de France, 1996.

Martijn VANDENBROUCKE, « Het archief van de Belgische Socialistiche Partij (BSP) », dans Brood & Rozen, n° 3, 2007, pp. 65-70. Émile VANDERVELDE, Le cinquantenaire du Parti ouvrier belge 1885-1935¸ Bruxelles, L’Églantine, 1936.

Harry VAN VELTHOVEN, Bevriende vijanden: hoe de Belgische socialisten uit elkaar groeiden, Anvers, Polis, 2019.

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