Le Portail de l'Outaouais - Mai 2016

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Actualité sociale

Par : Roger Blanchette

En Europe et en Amérique du Nord, le travail des enfants a été la norme jusqu’au début du XXe siècle. Mais peu à peu, sous la pression, les gouvernements ont voté des lois pour interdire l’exploitation des enfants sous toutes ses formes. En fait, les abus sur des enfants sont maintenant un des seuls tabous qui existent encore, et sont unanimement condamnés dans nos sociétés quand ils se produisent chez nous… Mais à l’échelle de la planète, l’exploitation des enfants est en hausse croissante. Selon les chiffres les plus conservateurs, ce sont plus de 350 millions d’enfants qui en seraient victimes. Nous ne les voyons pas, nous ne voulons pas les voir. Nous sommes complices. LE TRAVAIL : Plus de 300 millions d’enfants, la plupart de moins de 14 ans, travaillent dans l’agriculture, les manufactures ou comme travailleur domestique, surtout en Asie du Sud-Est, en Afrique et en Amérique Latine. Très souvent, il s’agit de travail forcé, autre nom pour esclavage. Quand vous magasinez chez Walmart, quand vous achetez des produits de grandes marques comme Gap, Nike, Joe Fresh ou d’autres, pensez à ces enfants du Pakistan ou de l’Inde. Quand vous mangez du chocolat de marque Nestlé, Hershey ou Cadbury, pensez à ces enfants de Côte-d’Ivoire. Nous sommes complices.

L’EXPLOITATION SEXUELLE : On parle ici de plus de 4 millions d’enfants. Cette exploitation prend plusieurs formes. Il y a bien sûr la pornographie juvénile sur Internet. On la retrouve partout dans le monde, y compris chez nous. Il y a aussi la prostitution juvénile, dont on parle régulièrement. Ces deux formes provoquent des réactions, parce qu’elles touchent AUSSI nos enfants. Mais à plus grande échelle, il y a le tourisme sexuel, qui se développe de plus en plus. Certaines destinations touristiques en ont même fait une spécialité : la Thaïlande, le Cambodge, le Bangladesh, les Philippines, la République dominicaine ou le Brésil, par exemple. Vous choisissez selon que vous préférez les jeunes enfants ou les adolescents, les garçons ou les filles. Des milliers de touristes européens, canadiens ou québécois visitent ces pays chaque année pour satisfaire leurs phantasmes pervers. Des agences de voyages proposent même des « sex tours ». Mais bien sûr, nous continuons à encourager ces pays en y allant… Le soleil, c’est tellement important! Nous sommes complices. Récemment, tout le monde a été ému, et avec raison, par l’image de cet enfant syrien mort sur une plage. Mais il faudrait aussi penser à ces millions d’enfants que nous ne verrons jamais, mais qui sont exploités et souffrent pour satisfaire nos désirs compulsifs de consommateurs. Bien sûr, nous avons aussi nos problèmes domestiques, mais ça ne veut pas dire qu’il faille rester aveugle aux souffrances des autres…

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LES ENFANTS-SOLDATS : Il y aurait entre 500 000 et un million d’enfants-soldats, surtout en Afrique et en Asie. Cette forme d’exploitation s’accompagne aussi d’abus sexuels, surtout pour les filles. Un des pays où c’est le plus répandu est la République démocratique du Congo (RDC). Les groupes paramilitaires qui utilisent ces enfants sont armés et financés par des multinationales du secteur minier,

majoritairement canadiennes. On ne veut pas le savoir, parce que ces compagnies donnent de bons rendements en bourse et engraissent nos REER! Nous sommes complices.

Participer à la guérison des maux de ce monde, plutôt qu’à sa maladie.

L’exploitation des enfants : nous sommes tous complices.


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