Cumanana XV-FRA

JUILLET 2022

NÚMERO 15

Cumanana BULLETIN VIRTUEL DE CULTURE PERUVIENNE POUR L'AFRIQUE MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU PÉROU

AFRIQUE DU SUD : UN NOUVEAU DÉPART introduction du Directeur Général d´'Afrique, le Moyen-Orient et des pays du Golfe

L’ESCLAVAGE

RECETTE

et ses conséquences sur le développement africain

Saveurs péruviennes aux influences africaines

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AFRIQUE DU SUD : UN NOUVEAU DÉPART INTRODUCTION DE L’AMBASSADEUR GUSTAVO LEMBCKE HOYLE DIRECTEUR GÉNÉRAL DÁFRIQUE, DU MOYEN-ORIENT ET DES PAYS DU GOLFE Au milieu de l’année 1993, le Pérou et l’Afrique du Sud sont entrés en contact après la fin de l’apartheid dans ce pays. C’était une époque de changement et d’optimisme, au cours de laquelle les yeux du monde se sont posés sur l’Afrique du Sud, un pays qui a su changer le cours de son histoire à travers la réconciliation et le travail pour le bien-être de ses citoyens. À la fin de cette même année, le Pérou a décidé d’ouvrir une Ambassade à Pretoria, la capitale politique de l’Afrique du Sud, et a envoyé l’Ambassadeur Jorge Valdez comme premier Chef de Mission l’année suivante. L’Ambassadeur Valdez a été chargé d’établir des contacts avec les autorités sudafricaines et de poser les bases de l’excellente relation qui continue de se renforcer aujourd’hui.

Le document ci-après, qui a été adapté aux caractéristiques de ce Bulletin, contient un compte rendu détaillé de la prise de fonctions du Président Nelson Mandela. On y voit l’attente de la communauté internationale, mais surtout l’engagement des sudafricains à s’adapter aux changements et à combler leurs différences pour assurer la croissance du pays et le bien-être de ses citoyens. À partir de ce moment crucial, l’Afrique du Sud s’est positionnée comme un acteur important en Afrique et sur la scène internationale.

du Congrès National Africain, Thabo Mbeki, a également prêté serment en tant que premier Vice-Président exécutif et l’ancien Président Frederick De Klerk en tant que second Vice-Président exécutif.

Confirmant son intention de former un gouvernement d’unité nationale, le Président Mandela a annoncé que, conformément à la disposition constitutionnelle, les partis d’opposition participeront à son cabinet. À cet égard, il négocierait avec le Parti National, dirigé par l’ex-Président De Klerk, six dossiers qui lui correspondraient, ainsi que les trois qu’il a offert à l’Inkhata Freedom Party. Il a également noté que, bien que le niveau de vote qui les qualifie conformément à la Constitution n’ait pas été atteint, le Président s’efforce d’incorporer au cabinet le Général Constandt Viljoen qui, en tant que Chef de l’Alliance pour la Liberté et du Front Populaire Afrikaaner, a été en tête de cette liste lors des dernières élections.

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Pretoria, 5 novembre 1994 Objet : Prestation de Serment du Président Mandela Lors d’une cérémonie austère marquée par un esprit de joie tant parmi la population sud-africaine que parmi les délégations étrangères, le dirigeant Nelson Mandela a prêté serment hier au poste de Président de l’État de la République d’Afrique du Sud. Le Président

Ambassadeur Jorge Valdez (C) Ministère des Affaires Étrangeres

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Le message du Président Mandela, tant lors de la cérémonie d’assermentation que lors du déjeuner offert aux délégations étrangères et lors d’autres événements auxquels il a participé hier après-midi, s’est efforcé de souligner la nécessité d’entreprendre la réconciliation nationale du peuple sud-africain et de projeter les énergies vers l’avenir. Dans ce contexte, il a rendu à plusieurs reprises hommage au Président De Klerk, qu’il a reconnu comme un élément qui, malgré son origine conservatrice dans la défense de l’apartheid, a su comprendre la nécessité du changement et le promouvoir.

Les messages répétés de Mandela insistant sur la nécessité de la conciliation, ainsi que les désignations de Keys pour continuer à diriger le dossier de l’économie, et de Botha à Énergie et Mines, ont été des éléments cruciaux pour rassurer les secteurs économiques, qui manifestent maintenant avec force leur appui à ce qui est devenu la Nouvelle Afrique du Sud.

Environ 180 délégations internationales, y compris des organisations internationales qui, dans le passé, ont servi de plate-forme à la lutte contre l’apartheid, ont assisté à la cérémonie d’ouverture. Étaient également présents, entre autres, les Chefs d’État de l Áfrique, le Président de Taiwan, le Vice-Président des États-Unis et le Chef de l’OLP. De lÁmérique Latine étaient présents le Président Castro de Cuba, les Ministres des Affaires Étrangères du Brésil, de l’Argentine, du Venezuela et du Paraguay ; les Présidents du Sénat du Chili et du Congrès de Colombie et le Vice-Ministre des Relations Extérieures de l’Uruguay ; et aussi des délégations de l’Équateur, du Nicaragua, du Guatemala et du Salvador étaient également présentes à différents niveaux.

VALDEZ

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L’ESCLAVAGE ET SES CONSÉQUENCES SUR LE DÉVELOPPEMENT AFRICAIN MC ABEL CÁRDENAS TUPPIA CHEF DE MISSION DE L’AMBASSADE DU PÉROU AU GHANA «Esclaves, obéissez en tout à vos maîtres terrestres, non seulement quand ils vous regardent, comme si vous vouliez gagner la faveur humaine, mais avec intégrité du cœur et par respect pour le Seigneur.»

(Colossiens 3:22) Nous définirons l’esclavage comme la condition de quelqu’un à qui il est interdit de cesser de servir un esclavagiste, et qui est traité par celui-ci comme sa propriété, de sorte qu’il est obligé de travailler et son emplacement dépend de l’esclavagiste.

L’esclavage était un trait de civilisation et légal dans la plupart des sociétés, où une personne était asservie pour des dettes, pour avoir enfreint la loi ou subi une défaite militaire.

Historiquement, en Afrique, l’esclavage était très répandu. Au début du commerce transsaharien des esclaves, du commerce des esclaves dans l’océan Indien et dans l’Atlantique (XVIe siècle), de nombreux systèmes locaux d’esclavage africains préexistants ont fourni des captifs pour les marchés d’esclaves en dehors de l’Afrique. En ce sens, l’esclavage africain peut être classé comme autochtone et d’exportation, selon que les esclaves étaient ou non commercialisés hors du continent.

Il convient de noter qu’en Afrique subsaharienne, les relations esclavagistes étaient souvent complexes, avec des droits et des libertés pour les esclaves et des restrictions à la vente et au traitement par leurs maîtres. Ainsi, de nombreuses communautés établissaient des hiérarchies entre les différents types d’esclaves, en différenciant ceux qui étaient nés dans l’esclavage et ceux qui avaient été capturés dans une guerre, avec certaines règles concernant leur traitement, qui était considéré comme déshonorant violer. Ainsi, les esclaves domestiques, ou nés dans la maison d’un homme, étaient traités avec plus d’indulgence que ceux qui étaient achetés.

En Afrique de l’Ouest, avant le contact européen, le péonage, ou esclavage pour dettes, était très courant, impliquant l’utilisation de personnes comme garantie pour assurer le paiement d’une dette. Dans ce cas, le travail servile était effectué par le débiteur ou par un parent du débiteur (généralement un enfant). De même, le sacrifice humain était commun jusqu’au XIXe siècle et les esclaves en étaient les principales victimes.

En ce qui concerne la traite des esclaves, de nombreuses nations, telles que l’État de Bono, Ashanti de l’actuel Ghana et les Yoruba de l’actuel Nigéria, ont participé à ce commerce. Des groupes tels que les Imbangala en Angola et les Nyamwezi en Tanzanie servaient d’intermédiaires ou de bandes itinérantes, faisant la guerre aux États africains pour capturer des personnes pour les exporter comme esclaves. Des études montrent qu’environ 90 %

des Africains capturés et vendus comme esclaves au Nouveau Monde ont été asservis par d’autres Africains qui les ont vendus à des commerçants européens.

Ainsi, on pouvait distinguer deux types d’esclaves : ceux qui avaient été vendus par leur groupe familial, à la suite d’un comportement indésirable, qui n’essayaient pas de s’enfuir ; et les esclaves capturés, qui étaient susceptibles de s’échapper et devaient être transportés à des centaines de kilomètres de leurs maisons pour l’éviter.

En Afrique Centrale, la traite des esclaves a eu un impact profond en modifiant la société. Il a créé un solide réseau commercial pour les produits alimentaires et artisanaux des petits producteurs, le transport d’esclaves dans un canoë étant suffisant pour couvrir les frais d’un voyage, et les négociants pouvaient remplir l’espace inutilisé avec d’autres marchandises et les transporter sur de longues distances, sans augmentation significative du prix.

En Afrique de l’Ouest, les sociétés esclavagistes étaient inexistantes avant la traite atlantique des esclaves, compte tenu de la petite taille des marchés et de l’absence de division du travail, la plupart des sociétés de cette sous-région étaent constituées d’unités de parenté, de sorte que l’esclavage était assez marginal dans le processus de production, car les esclaves auraient eu les mêmes fonctions que les membres libres. Mais, avec le développement du commerce transsaharien des esclaves et des économies de l’or, plusieurs États se sont tournés vers le commerce des esclaves, comme l’Empire du Ghana, l’Empire du Mali, l’État de Bono et l’Empire de Songhai.

C’est ainsi que, dans cette région de l’Afrique, les conditions de l’esclavage au début étaient différentes, impliquant d’appartenir à un groupe familial : il n’y avait pas de travail obligatoire, le propriétaire et l’esclave travaillaient ensemble, mangeaient la même chose, s’habillaient de la même façon et dormaient dans les mêmes cabanes. On leur donnait une protection et tout ce dont ils avaient besoin pour survivre : nourriture et vêtements, et ils étaient donc souvent mieux qu’un homme libre, mais avec le début de la traite des esclaves dans l’Atlantique, la demande d’esclavage a augmenté en Afrique de l’Ouest et plusieurs États se sont concentrés sur la traite des esclaves et ces conditions ont changé.

Il est à noter que des écrivains européens (XVIIIe siècle) affirmaient que l’esclavage en Afrique était brutal pour justifier la traite des esclaves dans l’Atlantique. Les écrivains postérieurs ont utilisé des arguments similaires pour justifier

PAGE 4 l’intervention et l’éventuelle colonisation des puissances européennes pour "mettre fin" à l’esclavage en Afrique.

Les premiers Européens à atteindre la côte de Guinée furent les Portugais. Initialement intéressés par le commerce de l’or et des épices, ils ont établi des colonies sur les îles inhabitées de São Tomé. Au XVIe siècle, les colons portugais ont découvert que ces îles volcaniques étaient idéales pour la culture du sucre, qui nécessite beaucoup de main-d’œuvre et les colons portugais étaient difficiles à attirer en raison de la chaleur, du manque d’infrastructures et de la dureté de la vie, les Portugais ont donc fait appel à un grand nombre d’africains asservis. Le château d’Elmina, sur la Côte d’Or (aujourd’hui le Ghana), construit par les Portugais en 1482, dans le but de contrôler le commerce de déséquilibrée démographiquement et vulnérable à la future l’or, est devenu une sorte de dépôt d’esclaves qui devaient être colonisation européenne. transportés au Nouveau Monde.

Les luttes anticoloniales en Afrique réunissaient souvent les Il faut rappeler que le pape Nicolas V, en 1452, à travers le esclaves et les anciens esclaves avec les maîtres pour lutter document Divino Amore Communiti, adressé à Alphonse de pour l’indépendance, mais cette coopération était éphémère et, Portugal, a permis l’invasion des territoires "des sarrasins, après l’indépendance, souvent, les partis politiques se païens, et autres infidèles ennemis du Christ" qui retiennent et formaient sur la base des stratifications des esclaves et des occupent des terres de chrétiens et les a autorisés à les maîtres. soumettre à l’esclavage.

Le mouvement anti-esclavagiste en cours en Europe est devenu La création de la Compagnie hollandaise des Indes orientales une excuse et un casus belli pour la colonisation d’une grande au début du XVIIe siècle a entraîné une augmentation rapide du partie de l’Afrique. À la fin du XIXe siècle, la lutte pour l’Afrique volume relatif au commerce des esclaves dans la région. Le entraîna une division rapide du continent entre les puissances commerce des esclaves, qui était un aspect marginal de impérialistes européennes, et l’un des premiers objectifs, bien l’économie, est devenu le secteur le plus important en un laps que secondaire, de tous les régimes coloniaux fut la de temps relativement court. suppression de l’esclavage et du commerce des esclaves, mais C’est ainsi que le commerce des esclaves dans l’Atlantique a les régimes coloniaux ignoraient souvent l’esclavage ou atteint son apogée à la fin du XVIIIe siècle, lorsque le plus grand permettaient que les pratiques esclavagistes se poursuivent. nombre de personnes ont été capturées en Afrique de l’Ouest et Sur les effets destructeurs de la traite des esclaves, on peut dire emmenées en Amérique. L’augmentation de la demande qu’elle a miné les économies locales et la stabilité politique, car d’esclaves due à l’expansion des puissances coloniales la main-d’œuvre vitale a été envoyée à l’étranger, tandis que les européennes vers le Nouveau Monde a rendu le commerce des incursions d’esclaves et les guerres civiles sont devenues esclaves beaucoup plus lucratif pour les puissances de l’Afrique monnaie courante. Avec la montée de la traite des esclaves, de l’Ouest, ce qui a conduit de nombreux empires de cette poussée par les besoins européens, asservir ton ennemi est région à prospérer grâce au commerce des esclaves, de sorte devenu moins une conséquence de la guerre et plus une raison que l’abolition progressive de l’esclavage dans les empires d’aller à la guerre. Ainsi, la traite des esclaves a pu empêcher la coloniaux européens au cours du XIXe a conduit à la décadence formation de groupes ethniques plus grands, provoquant des et à l’effondrement de ces empires africains. factions ethniques et affaiblissant les structures politiques Nous pouvons dire que les relations d’esclavage en Afrique ont été transformées par quatre processus : 1. La traite des esclaves transsaharien, 2. La traite des esclaves dans l’océan Indien, 3. La traite des esclaves dans l’Atlantique, et 4. Les politiques et mouvements d’émancipation des esclaves (XIX et XX). Chacun de ces processus a changé les formes, le niveau et l’économie de l’esclavage sur ce continent.

On estime que la diminution du nombre de personnes en bonne santé due au commerce des esclaves dans l’Atlantique a limité la capacité de nombreuses sociétés à cultiver la terre et à se développer. De nombreuses études affirment que le commerce transatlantique des esclaves a laissé l’Afrique sous-développée,

dans de nombreux endroits. Elle a également réduit la santé mentale et le développement social des peuples africains, situations qui sont encore présentes aujourd’hui.

"L’histoire de ma famille, comme celle de nombreux citoyens afro-américains, est pleine d’histoires orales de perte, de deuil, de discrimination, de lynchage, de fuite vers le nord et d áffronter le racisme systématique et institutionnalisé à ce jour... Les afro-américains et, en fait, les africains du monde entier, ont passé des siècles à lutter contre l’étiquette d’infériorité, qui a été construite pour justifier l’exploitation d’un système capitaliste d’une race entière de personnes". (Ato Ashun, "Elmina, the Castles and the Slave Trade"; P. iii.).

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RECETA: CHIRULÏN

La plus ancienne production de pisco se trouve dans des écrits datés du XVIIe siècle, tous faisant référence à leur origine dans la région d’Ica, célèbre pour être un noyau important de la diaspora africaine au Pérou depuis le temps de la vice-royauté. La vallée de Pisco, en particulier, a été le lieu de départ de la production et de la commercialisation de cette boisson, qui a pris le nom de son lieu d’origine.

Le Chirulín est un cocktail afro-péruvien peu connu, typique du village de El Ingenio. Cette boisson a été créée sans influence extérieure par les résidents afro-péruviens de la zone, où les anciennes mains d’esclaves se consacraient à la culture de la vigne et à la récolte du raisin il y a plus de 400 ans.

Ingrédients 2 oz Pisco Acholado 1,5 oz de jus de pamplemousse rose ou de pamplemousse ¼ oz de jus de citron créole 1 oz de sirop de cannelle Glaçon Zeste de pamplemousse Pour le sirop de cannelle 20 g cannelle (un bâton) 250 g de sucre 200 ml d’eau

PRÉPARATION Sirop de cannelle Porter à ébullition les ingrédients jusquá́ lóbtention dún sirop.

Réserver le bâton de cannelle Cocktail Remplir un verre On The Rocks avec des glaçons pour refroidir.

Verser dans un shaker le pisco, le pamplemousse rose ou le pamplemousse, le sirop de cannelle et le citron. Mettre les glaçons dans le shaker et procéder à battre vigoureusement.

Retirer les glaçons du verre et verser le contenu du shaker.

Décorer avec le zeste du pamplemousse rose et la cannelle qui a été utilisée pour préparer le sirop.