Cumanana VIII - FRA

NOVEMBRE 2021

NUMÉRO 8

Cumanana BULLETIN VIRTUEL DE CULTURE PÉRUVIENNE POUR L'AFRIQUE MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU PÉROU

À LA RECHERCHE DE NOTRE HÉRITAGE AFRICAIN

LA VISION PANAFRICAINE

RECETTE

Première reconstruction faciale d’un esclavagiste d’ascendance africaine au Pérou et :

Un rêve ghanéen

Saveurs péruviennes aux influences africaines

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PREMIÈRE RECONSTRUCTION FACIALE D’UN ESCLAVAGISTE D’ASCENDANCE AFRICAINE AU PÉROU ET : À LA RECHERCHE DE NOTRE HÉRITAGE AFRICAIN

APACHETA CONSULTORES Le lien des terres américaines avec le continent africain est apparu dans un contexte de conflits culturels, alors que les monarchies cherchaient à étendre leurs royaumes sur de nouvelles terres et extrayaient contre leur volonté des populations africaines comme main-d’œuvre pour la construction de leurs colonies. Malgré la longue histoire de l’esclavage africain au Pérou, ce domaine reste peu étudié.

Bien que nous ayons une certaine compréhension de la diaspora africaine dans la région, la plupart du temps à partir de données historiques, cette documentation peut être fragmentée, fournissant des informations limitées sur les origines, les conditions de vie et l’expérience des personnes réduites en esclavage.

telles que la consultation de sources historiques et des entretiens avec des spécialistes en la matière, afin de recueillir des informations historiques sur Hacienda La Quebrada et la population asservie à cette époque.

Ces travaux ont abouti à ce qui est maintenant la première enquête sur l’anthropologie physique d’une population d’ascendance africaine au Pérou ; ils nous ont permis d’impulser le premier musée virtuel afropéruvien de San Luis de Cañete et d’élaborer un documentaire appelé Josef. Le début d’une histoire, qui enregistre notre recherche et nos réflexions sur la situation des personnes d’ascendance africaine au bicentenaire de l’indépendance du Pérou.

Ces travaux ont abouti à ce qui est maintenant la première enquête sur l’anthropologie physique d’une population d’ascendance africaine au Pérou ; ils nous ont permis d’impulser le premier musée virtuel afro-péruvien de San Luis de Cañete et d’élaborer un documentaire appelé Josef. Un de ces individus a été appelé "Josef", ou aussi catalogué comme individu # 29. "Josef" était un homme adulte d’environ 30 à 34 ans au moment de sa mort.

C’est dans ce sens qu’en 2016 est né le Projet de Recherche Archéologique La Quebrada, dirigé par les archéologues José Luis Santa Cruz (Pérou) et Claire Maass (USA), afin de connaître les conditions de vie et les origines des Africains et des personnes d’ascendance africaine réduits en esclavage "Hacienda La Quebrada" (1741-1849), une hacienda sucrière située dans la vallée côtière de Cañete, ce qui est actuellement le district de San Luis, dans la province de Cañete, à Lima, au Pérou.

Entre 2017 et 2018, l’équipe d’archéologues a effectué des fouilles dans le cimetière des Africains et des Afrodescendants esclaves dans l’ancienne ferme, pour ensuite analyser les restes osseux humains récupérés. Dans le cadre des travaux de recherche, des méthodes propres à l’archéologie historique ont été utilisées,

L’étude de ses restes osseux humains a permis de développer une compréhension détaillée des conditions sociales et biologiques qu’il a connues au cours de sa vie.

Par exemple, il a été possible d’identifier les maladies ou infections dont il aurait pu être atteint, ainsi que les activités physiques qu’il aurait pu exercer dans l’ancien domaine. À la suite du croisement des registres historiques avec la recherche archéologique, une histoire approximative de leur vie quotidienne en conditions d’esclavage a été reconstruite à la Hacienda La Quebrada aux XVIIIe et XIXe siècles. Grâce aux technologies numériques avancées dans l’anthropologie médico-légale, il a également été possible d’imaginer comment cet individu serait.

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En collaboration avec l’entreprise péruvienne Cálidda et une équipe de spécialistes en Espagne, le projet a réussi à créer une reconstruction faciale en 3D de l’individu appelé "Josef".

La reconstruction faciale de Josef a été réalisée en utilisant diverses mesures scientifiques pour générer une image 3D de son crâne et de sa mâchoire. En utilisant cette information comme base, les chercheurs ont alors utilisé des technologies numériques pour organiser chacun des muscles du visage, un par un, dans les restes osseux pour avoir une idée plus complète du volume du visage.

Puis, avec des techniques de sculpture numérique, les chercheurs ont ajouté la peau et sculpté les détails de Josef, y compris la couleur, la texture, les cheveux et l’animation jusqu’à ce qu’une reconstruction réaliste commence à émerger. En fin de compte, à travers ce processus détaillé et laborieux, il a été possible de produire une reconstruction photoréaliste en 3D qui offre une approximation de la façon dont la personne appelée Josef dans le passé était vue de la manière la plus véridique, scientifique et réaliste possible.

Des mois après les découvertes de la recherche archéologique et historique, et impliquant plus de professionnels de différentes disciplines, Apacheta consultants est apparu, qui, en articulation avec le Centre de développement ethnique - Cedet, Ministère de la Culture, Ambassade des États-Unis au Pérou, la Tableronde Afro-péruvienne de San Luis, a géré le documentaire "Josef, le début de l’histoire".

En outre, à l’occasion de la célébration de la Journée de l’amitié afro-péruvienne de 2021, et afin de créer des liens fraternels et culturels avec la communauté des pays d’Afrique, le documentaire a été traduit en anglais, français et portugais avec l’appui spécial de la Direction générale Afrique, Moyen-Orient et Pays du Golfe du Ministère des Affaires Etrangères.

Les efforts conjugués de différents acteurs culturels et de personnes engagées dans la revendication historique des personnes d’ascendance africaine au pays, ainsi que de la communauté afro-péruvienne du district de San Luis, ont permis d’obtenir plusieurs résultats, comme le Musée virtuel afro-péruvien de San Luis de Cañete (Muafrosanluis.pe) et documentaire, pour la visibilité du peuple afro-péruvien, en plus de souligner l’apport culturel précieux au pluriculturalisme péruvien, et inspirer les nouvelles générations qui continuent sur la voie de la justice et de l’inclusion sociale.

La reconstruction faciale de Josef est historique et symbolique car elle nous permet d’imaginer la ressemblance d’un descendant d’Africains, un esclave, dans le passé du Pérou colonial. Souvent, des projets comme celui-ci se concentrent sur des personnages historiques d’élite, généralement d’origine européenne ou occidentale.

En revanche, la reconstruction faciale de Josef apporte de nouvelles connaissances sur les visages et les identités des peuples d’ascendance africaine dans le passé du Pérou et dans la diaspora africaine en général. C’est une étape importante vers une compréhension plus inclusive et diversifiée de notre histoire humaine partagée.L

La recherche de notre ancestralité africaine a commencé avec ces travaux décrits ci-dessus et nous continuerons avec de plus grands travaux, tant des sources historiques que archéologiques, des études d’ADN et de la culture vivante afro-péruvienne du district de San Luis de Cañete.

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LA VISIÓN PANAFRICAINE: UN RÊVE GHANÉEN MC ABEL CÁRDENAS

JEFE DE MISIÓN DE LA EMBAJADA DEL PERÚ EN GHANA Antecedentes La notion de panafricanisme nous ramène à Kwame Nkrumah (21 septembre 1909 - 27 avril 1972), homme politique et révolutionnaire ghanéen. Premier président du Ghana, après avoir conduit la Côte d’Or alors, à l’indépendance de la Grande-Bretagne en 1957. Défenseur influent du panafricanisme, il a été membre fondateur de l’Organisation de l’unité africaine, aujourd’hui Union africaine.

Il a formé le "Convention People’s Party", avec lequel il est devenu Premier Ministre en 1952 et a conservé le poste lorsque le Ghana a déclaré son indépendance de la GrandeBretagne en 1957. En 1960, les Ghanéens ont adopté une nouvelle constitution et élu Nkrumah à la présidence.

Son administration était principalement socialiste et nationaliste. Il a financé des projets industriels et énergétiques, développé un système éducatif et promu une culture Panafricaniste. Sous Nkrumah, le Ghana a joué un rôle majeur dans les relations internationales africaines durant la période de décolonisation, en recherchant une nouvelle culture africaine sans tribalisme, démocratique, au sein d’un système socialiste, en synthétisant les aspects traditionnels avec la pensée moderne, en essayant d’y parvenir par des moyens non violents. Nkrumah, il pensait que ce n’est que lorsque la race noire se gouvernerait ellemême qu’il pourrait y avoir une harmonie.

Durant ses années de formation, l’idéologue africain a voyagé en Grande-Bretagne et aux États-Unis, où il a obtenu une licence en économie et en sociologie et une maîtrise en philosophie et en éducation. Étudiant militant, il a organisé des groupes d’étudiants africains expatriés et a été l’un des principaux organisateurs et co-trésoriers du cinquième Congrès panafricain de Manchester (15‑19 octobre 1945) qui a élaboré une stratégie pour remplacer le colonialisme par le socialisme africain. À l’époque, le Département d’État américain et le MI5 surveillaient Nkrumah, en se concentrant sur ses liens avec le communisme, car il avait établi un groupe appelé "Le Cercle" pour mener la voie vers l’indépendance et l’unité de l’Afrique de l’Ouest, qui prétendait créer une "Union des Républiques socialistes africaines".

Le 12 juin 1949, Nkrumah annonce la formation du "Convention People’s Party" (CPP). Les Britanniques ont convoqué une commission des classes moyennes africaines pour rédiger une nouvelle constitution qui donnerait au Ghana plus d’autonomie, mais Nkrumah a vu qu’ils ne parviendraient pas à la pleine domination, et a commencé à organiser une campagne d’action positive, exigeant une assemblée constituante. Lors des élections législatives de février 1951, les premières élections générales au suffrage universel en Afrique coloniale, le CPP a été élu à une large majorité en obtenant 34 des 38 sièges disputés par les partis, étant Nkrumah élu par la circonscription d’Accra.

Avant l’entrée en fonction du CPP, les responsables britanniques avaient élaboré un plan de développement sur dix ans. Face à la demande d’amélioration des infrastructures dans l’ensemble de la colonie, Nkrumah l’a généralement approuvée mais a réduit le délai à cinq ans.

Monumento dedicado a Kwame Nkrumah, Accra

La colonie était en bonne forme financière avec les réserves des années de bénéfices du cacao gardées à Londres, et Nkrumah a pu dépenser librement.

Le 3 août 1956, l’assemblée vota pour l’indépendance sous le nom que Nkrumah avait proposé en avril de la même année, Ghana. En septembre, le Bureau colonial a annoncé que le jour de l’indépendance serait le 6 mars 1957. Étant la première des colonies africaines de Grande-Bretagne à obtenir l’indépendance à la majorité, les célébrations à Accra ont été au centre de l’attention mondiale.

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Le 6 mars 1960, Nkrumah annonça le projet d’une nouvelle constitution qui ferait du Ghana une république, dirigée par un président doté de larges pouvoirs exécutifs et législatifs.

Le projet comprenait une disposition visant à céder la souveraineté du Ghana à une Union des États africains.

Les 19, 23 et 27 avril 1960, des élections présidentielles et un plébiscite sur la constitution ont eu lieu. La constitution a été ratifiée et Nkrumah a été élu président.

Au cours de son mandat de premier ministre puis de président, Nkrumah a réussi à réduire l’importance politique des chefs locaux (tribaux), qui avaient maintenu l’autorité sous le régime colonial grâce à la collaboration avec les autorités britanniques. Les lois adoptées en 1958 et 1959 ont donné au gouvernement plus de pouvoir pour destituer les chefs directement, ces politiques ont aliéné les chefs et les ont conduits à voir avec bienveillance le renversement de Nkrumah et de son parti.

En 1964, Nkrumah proposa un amendement constitutionnel qui ferait du CPP le seul parti légal, avec Nkrumah comme président à vie de la nation et du parti.

L’amendement a été adopté avec 99,91 % des voix, un total invraisemblable qui a conduit les observateurs à condamner le vote comme "évidemment truqué". Cet amendement a transformé la présidence de Nkrumah en une dictature qui a mené le régime à sa fin.

Panafricanisme Il convient de noter que Nkrumah considérait le panafricanisme comme la "recherche de l’intégration régionale de tout le continent africain".

La période de participation politique active de Nkrumah a été décrite comme "l’âge d’or des grandes ambitions panafricaines" .

En effet, le continent avait connu la montée des mouvements nationalistes et la décolonisation par la plupart des puissances coloniales européennes. Nkrumah a joué un rôle décisif dans la création de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) à Addis-Abeba en 1963 et a souhaité créer une force militaire unie, le Haut Commandement africain, dont le Ghana serait le leader, , et s’est engagé dans cette vision dans l’article 2 de la Constitution républicaine de 1960 : ,

"Dans l’attente confiante d’une prompte cession de souveraineté à une union d’États et de territoires africains, le peuple confère maintenant au Parlement le pouvoir d’ordonner la cession de tout ou partie de la souveraineté du Ghana".

Il a également plaidé en faveur d’un marché commun africain, d’une zone monétaire commune et du développement des communications de toutes sortes pour permettre la libre circulation des biens et des services. En général, il a adopté une perspective marxiste non alignée sur l’économie, et il croyait que le capitalisme avait des effets maléfiques qui allaient rester longtemps en Afrique.

Il est devenu un fervent défenseur de la "personnalité africaine" incarnée dans le slogan "L’Afrique pour les Africains", et il considérait l’indépendance politique comme une condition préalable à l’indépendance économique.

Conclusión Bien que les efforts de Nkrumah aient échoué à l’époque, ils ont jeté les bases du panafricanisme actuel, qui a évolué pour devenir un mouvement mondial visant à promouvoir et à renforcer les liens de solidarité entre tous les groupes ethniques autochtones et la diaspora d’ascendance africaine en Amérique et en Europe, en vertu de la conviction que "les peuples africains, tant sur le continent que dans la diaspora, partagent non seulement une histoire commune, mais un destin commun", car tous les Africains et leurs descendants appartiennent à une seule "race" et/ou partagent une unité culturelle, en postulant un sens de destin historique partagé, centré sur le commerce atlantique des esclaves, l’esclavage africain et l’impérialisme européen.

Bien que ces concepts soient très frappants, il faut reconnaître que tenter de créer une identité commune entre les Africains et les personnes d’ascendance africaine est une tâche titanesque, voire impossible, car les différences qui existent, même à l’intérieur du Ghana, sont très grandes, entre tribus et cultures. Si nous élargissons cette difficulté à l’ensemble du continent, ou si nous l’élargissons à l’ensemble du monde, nous pouvons facilement voir l’impossibilité d’y parvenir.

La société tribale, contre laquelle Nkrumah s’est si ardemment battu, est un référent identitaire indispensable des sociétés africaines, qui se trouve dans les fondements de leur organisation sociale, mais qui, sans être nié, doit être considéré comme un élément principal dans le cadre des systèmes d’intégration continentale, ainsi que dans l’évolution du concept panafricaniste.

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RECETTE: ESCABÈCHE DE POISSON Le mot Escabèche vient de l’arabe "sikbag", dont la prononciation ressemble au son "iskebech", qui se réfère à une manière traditionnelle arabe de conserver les aliments avec du vinaigre et du sucre.

Les servantes maures arrivées avec les Espagnols au milieu du XVIe siècle apportèrent avec elles cette recette traditionnelle arabe qui s’enracina dans ces terres.

INGRÉDIENTS 8 filets de poisson frais de préférence 1/4 tasse de vinaigre rouge 4 patates douces moyennes cuites à l’eau 4 œufs durs coupés en morceaux 8 olives noires coupées en deux 1 tasse de bouillon de poisson 4 oignons rouges moyens coupés en morceaux moyens 2 piments jaunes coupés en lamelles 1 laitue 1 cuillérée à café de moutarde

1 cube de bouillon de poisson 1 cuillérée à café de piment Panca 1 cuillérée à café de piment jaune moulu 1 cuillérée à café d’ail moulu Huile à frire, de préférence d’olive Farine Sel, poivre, origan et cumin

PREPARATION Assaisonner les filets de poisson avec du sel, du poivre et couvrir de farine des deux côtés afin qu’ils ne collent pas lors de la friture.

Chauffer une poêle avec de l’huile d’olive et placer soigneusement les filets de poisson à frire. Retirer quand ils prennent une couleur dorée.

Si l’huile de poisson frit n’est pas trop sale ou brûlée, utiliser pour faire frire les oignons, sinon utiliser une autre poêle chaude, ajouter l’huile et les oignons coupés.

Après environ une minute, ajouter le piment jaune coupé en tranches, l’ail moulu, le piment jaune, le piment paprika, le cube de bouillon de poisson, le bouillon de poisson, sel, poivre cumin et mélanger.

Après quelques minutes de friture, ajouter le vinaigre rouge et goûter l’acidité.

Lorsque tut est presque prêt, ajouter la moutarde et l’origan.

Pour servir, placer une base de feuilles de laitue dans un plat et par-dessus poser les filets de poisson.

Couvrir avec la sauce préparée, décorer avec des œufs durs, des olives noires et un peu de persil