Cumanana VII - FRA

OCTUBRE 2021

NÚMERO 7

Cumanana BULLETIN VIRTUEL DE CULTURE PERUVIENNE POUR L'AFRIQUE MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU PÉROU

FÊTE DU SEIGNEUR DES MIRACLES

ALIANZA LIMA ET SON CHRIST MAUVE

RECETTE

L’émergence du culte par le Seigneur des Miracles

Una tradition du mois d'octobre

Saveurs péruviennes aux influences africaines

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FÊTE DU SEIGNEUR DES MIRACLES MINISTÈRE DE LA CULTURE DU PÉROU

Cette expression religieuse est large dans tous ses sens.

Elle est célébrée par des centaines de milliers de personnes dans la ville de Lima, ce qui signifie qu’elle est l’une des plus grandes fêtes du monde. Elle se nourrit de différents langages : celui des arômes de l’encens qui ouvrent la voie à la procession, la musique dans la voix des bonnes sœurs chanteuses, les multiples groupes et bandes qui rendent hommage et accompagnent la célébration, les couleurs et les figures des tapis de fleurs, les vêtements mauves des fidèles et la nourriture propre du mois d’octobre.

Sa longue histoire commence quand un Angolais venu en tant qu’esclave peint l’image vers 1650. Cet homme faisait partie d’une confrérie de noirs. Ces confréries étaient des groupements de fidèles catholiques promus mais aussi redoutés par l’Église. Elles sont reconnues par les liens de solidarité entre leurs membres, surtout en cas de maladie ou pour assurer un enterrement digne. Les confréries noires sont également connues pour organiser des célébrations nocturnes avec de la musique et de la danse. À partir de cette origine afro-péruvienne, la dévotion implique différents groupes sociaux et différentes sources culturelles.

Le Seigneur des Miracles est aussi nommé le Christ Brun, le Christ de Pachacamilla et le Seigneur des Séismes* .

Selon la chercheuse Maria Rostworowski, cela nous fait penser à une rencontre religieuse entre le préhispanique et l’africain. Rostworowski nous rappelle que les Africains esclaves qui appartenaient aux mêmes groupes culturels (aux mêmes nations ou groupes ethniques africains) se sont dispersés à leur arrivée dans la Vice-royauté du Pérou, de sorte qu’ils ont rapidement transformé leurs croyances et pratiques en dialogue avec l’environnement dans lequel ils sont arrivés (Rostworowski 1992 : 142). Ils ont ainsi trouvé de nombreux points communs entre la religiosité africaine et andine, par exemple : la transe divine à travers la danse (Taki Onkoy), la relation entre les plantes et la santé, raconter des histoires comme un moyen de nourrir une tradition et d’honorer les divinités pour se protéger contre le mal.

Ainsi, dans la zone appelée dans la colonie "Pachacamilla", où se trouve aujourd’hui le temple des Nazaréennes, la population indigène a probablement partagé avec les Africains et leurs descendants sa vénération pour le dieu Pachacamac. Celui-ci a été reconnu dans toute la zone andine avant le Tawantinsuyu, entre autres pour la qualité de contrôler les séismes.

Cette continuité entre le dieu andin et l’image vénérée par les descendants africains montre que, bien que l’organisation coloniale ait encouragé la distance et l’hostilité entre afro-péruviens et andins, craignant un soulèvement, il y a eu différents points de rencontre entre les deux groupes.

De forts tremblements de terre ont laissé la Lima coloniale en ruines et ses voisins dans l’angoisse. Alors grandit la vénération pour cette image qui resta debout malgré les mouvements sismiques. À une époque où près de la moitié des habitants de Lima étaient des descendants d’Africains**, des célébrations étaient organisées tous les vendredis soirs à côté de l’image, toujours avec de la musique.

Cette capacité de rassembler et de renforcer le moral de ceux qui étaient en situation d’esclavage, en plus de l’absence d’un prêtre et du bruit des célébrations, a conduit les autorités de la couronne espagnole et de l’église à vouloir effacer l’image. Mais l’histoire raconte plusieurs situations miraculeuses qui l’ont empêché et ont forcé le vice-roi de l’époque, le comte de Lemos, à reconnaître son importance et à construire un ermitage pour la protéger.

Procesión del Señor de los Milagros Camilo Blas, Xilographie sur papier. 1947, Museo de Arte de Lima.

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Crhrist des Miracles, Pérou © Sara Manjó

Le conflit entre esclaves et vice-rois est suivi plus tard par un conflit entre ouvriers, dont une grande partie sont afropéruviens, et élites économiques et politiques. Cela s’est traduit par des tensions concernant le leadership au sein du culte. . (Stokes 1986s : 202-208). Dans la République, le culte était encore majoritairement afro-péruvien, mais au début du XXe siècle d’autres habitants des classes populaires s’y joignaient.

Dès 1920, des membres de l’élite locale s’unissaient. Sur ce point, l’Église, l’État et les médias (les journaux de l’époque) ont cherché à s’intégrer, mais aussi à contrôler la célébration. Certains journaux ont tenté de nier l’origine afro-péruvienne du culte. Et, sous la présidence de Leguía, la police a essayé d’éviter les processions nocturnes et de séparer les fidèles masculins des femmes. Ce dernier fut tenté de manière violente, suscitant au contraire la sympathie des médias pour les fidèles lésés.

L’importance de cette expression culturelle réside, en premier lieu, dans le fait qu’elle constitue la manifestation de religiosité populaire la plus marquante du Pérou et la plus fréquentée du monde, se reproduisant même à divers endroits à l’étranger. En second lieu, son origine révèle la compénétration de la religiosité afro-péruvienne précoce avec la religiosité des peuples originaires, qui ont donné lieu à cette image sacrée.

Enfin, elle est importante parce que le Seigneur des Miracles est un signe d’identité religieuse et nationale pour de nombreuses communautés de migrants péruviens à travers le monde qui font de grands efforts pour réaliser cette procession chaque année. * Le Seigneur des Miracles fut reconnu a plusiers reprises, par exemple, en 1715 le Cabildo le nomma comme Patron de la Ville. ** Bowser (cit. por Panfichi 2000: 137) affirme qu'en 1790 la population de Lima était composée de 45% d'africains ou descendants d'africains.

Aujourd’hui, l’organisation de confréries et de groupes de chanteuses, de sahumadoras (qui brûlent de l’encens) et de porteurs nous parle d’une gestion qui, selon Antonio Chumbile, lettré et gestionnaire culturel, est un exemple pour toute initiative dans le domaine culturel. Cette organisation, associée à une profonde dévotion, est partagée par plus de 140 confréries à travers le monde.

La Fête du Seigneur des Miracles a été déclarée Patrimoine Culturel de la Nation en 2005.

Fidèles pendant la fête du Seigneur des Miracles Crédits: Centro Afroperuano de Cultura y Pastoral Parroisse Nuestra.Sra. del Carmen - Chincha

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ALIANZA LIMA ET LE MAILLOT MAUVE UNE TRADITION DU MOIS D'OCTOBRE KENYI PEÑA ANDRADE JOURNALISTE

"J’ai la foi qu’Alianza va gagner, je sais seulement que je dois encourager..." récite un célèbre cantique du Commandement Sud comme un cri de guerre quand les choses sur le terrain sont en pente. C’est comme si les supporters blancs et bleus évoquaient une intervention divine pour que leurs footballeurs réagissent et fassent face à l’adversité. Mais cet acte n’est pas qu’un hasard et il n’est pas là. Avec des drapeaux à la main, les fanatiques regardent le ciel, se pourchassent et se livrent dans leurs esprits à la très sainte image du Seigneur des Miracles. Car tout comme les poulains, les majestueuses passes de César Cueto, les buts de Téofilo Cubillas, et les 23 titres nationaux sont patrimoine de l’institution blanche-bleue, la foi dans le Christ Mauve aussi. C’est pourquoi, comme c’est devenu une tradition, les maillots mauves classiques sont portés tout au long du mois d’octobre.

Selon le célèbre historien bleu et blanc, Armando Leveau Guzmán, toute cette histoire de foi et de dévotion a commencé le 3 octobre 1971 au stade national. Les aiguilles de la montre marquaient trois heures de l’après-midi et, sous l’arbitrage de Carlos Rivero, Alianza pour la première fois portait le maillot blanc devant Sporting Cristal.

Cependant, toute cette mise en scène se serait développée une semaine plus tôt, le dimanche 26 septembre 1971, après avoir battu le Porvenir Miraflores 1 à 0 dans le ‘Lolo' Fernández avec le but de Manuel Mayorga.

Monsieur José Carrión Meigg, plus connu sous le nom de ‘Chino Pepe', accessoiriste du club, au milieu de l’agitation du triomphe, a communiqué une mauvaise nouvelle au dirigeant Alfonso De Souza Ferreyra.

Il lui a dit qu’il n’y avait pas de tenues complètes pour le match suivant devant les rimenses (du district de Rimac à Lima). La raison ? Une forte pluie empêcha les vêtements de sécher. "C’était parce que les vêtements étaient épais. Le club a demandé à la marque qui les habillait plus de maillots, mais ils ont refusé à cause d’une dette", a raconté plusieurs années plus tard Luis Achong, fils du célèbre "Chino Pepe".

Quand Ferreyra, l’un des plus hauts dirigeants de l’époque, demanda une solution à l’accessoiriste blancbleu. Celui-ci, qui était aussi porteur dans la procession du Seigneur des Miracles, n’eut pas de meilleure idée que d’utiliser des toiles mauves, qui servaient à confectionner les habits, pour les tenues. Cette solution, loin de le satisfaire, provoqua la gêne de Ferrerya. "Don Alfonso se remplit de colère et ordonna d’appeler le bon ‘chinois'. Il l’a insulté et lui a dit beaucoup de gros mots et l’a viré du club, et à la fin du match nous avons battu le Sporting Cristal avec des buts de Téofilo Cubillas et César Cueto", raconte Leveau.

L’immense mérite d’avoir surpassé les bleus ciel, regardés à ce moment-là même avec crainte grâce au bon jeu qu’ils avaient, ils l’attribuèrent au Seigneur des Miracles. S’ils ont battu cette équipe, c’était un acte de foi, plus que toute autre raison footballistique, ils croyaient les Victoriens. Pour cette raison, Don Alfonso n’a pas hésité à faire parvenir un ordre au ‘Chino Pepe' : "La semaine prochaine, vous emmenez les pulls à Trujillo pour affronter le Carlos A. Mannucci".

Dans la ‘ville de l’éternel printemps', le triomphe a été blanc-mauve par 3-2 et, ce qui a commencé cabale,

est

comme une devenu

une

tradition d’Alianza qui se maintient jusqu’à nos jours.

Photos du Match joué en 1955 entre Alianza Lima y Sporting Tabaco © Diario La Crónica

PAGE 5 Comment l’image du Seigneur des Miracles est-elle arrivée dans les vestiaires d’Alianza ?

L’inauguration du stade de Matute a eu lieu en 1974.

L’emblématique National d’Uruguay a inauguré la pelouse de Matute. Dans un match passionnant, qui s’est terminé 2-2, Juan José Ávalos et Juan Rivero ont été les premiers joueurs intimes à marquer dans le nouveau stade. A la sortie du vestiaire on a placé une image du Christ Mauve, juste avant de sauter sur le terrain de jeu.

De là, on commença à forger cette coutume.

Respect du classique rival pour la tradition d’Alianza Les supporters d’Alianza Lima n’ont pas un bon souvenir du paraguayen Jorge A. Nunes.

Le coup de poing qu’il a donné à Juan Carlos Kopriva dans le célèbre classique de 1994 à Matute a été répudié par tous les Victoriens.

Cependant, l’idole d’Universitario a avoué que, dans son premier classique au stade Alejandro Villanueva, Design du maillot mauve, il a été frappé par une scène qui, octobre 2021 malgré sa célèbre rivalité avec les intimes, a été jusqu’à aujourd’hui provoque son respect. "Les joueurs d’Alianza tardaient à sortir sur le terrain et il a remarqué que c’était parce que, un par un, ils priaient avec ferveur à l’image du Seigneur des Miracles", a déclaré le ‘Cenizo’. Il est clair que même les idoles du rival éternel chérissent et respectent cette tradition d’Alianza. ,

Photo du Seigneur des Miracles au Stade Matute Crédits: Comando Sur

Dévotion dans la maison Adelfo Magallanes, de son côté, était un footballeur d’Alianza qui s’est montré l’un des plus dévoués au Seigneur des Miracles. L’ex-attaquant droit a remporté trois titres en tant que joueur d’Alianza Lima dans les années 30 et quatre autres en tant qu’entraîneur entre 1948 et 1955. Ces trophées ont été attribués en grande partie à la divinité. "Les championnats que l’Alianza a remportés sont grâce au Seigneur des Miracles, qui protège les Noirs", a-t-il souligné.

Un autre personnage qui s’est donné corps et âme à la dévotion du Seigneur des Miracles fut l’entraîneur argentin Gustavo Costas, qui fut deux fois champion national avec Alianza Lima (2003-2004). " Depuis que je suis arrivé à Alianza Lima en 2003, nous portons toujours l’image du Christ Brun dans les vestiaires pour réaliser la prière avant chaque match", a déclaré le populaire ‘Garganta de lata'. Le 9 septembre 2010, l’entraîneur a été nommé associé honoraire de la 17e brigade "Gardiens du Seigneur des Miracles".

Alianza, comme chaque année, a la foi d’obtenir de bons résultats. Ils savent qu’en octobre, ils croient au Seigneur et, bien sûr, aussi en ses miracles.

Article publié à l’origine sur : Diario "El Comercio" https://elcomercio.pe/deporte-total/alianza-lima-camiseta-moradaoctubre-en-homenaje-al-senor-de-los-milagros-noticia/

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RECETTE: TURRÓN DE DOÑA PEPA L’origine de ce dessert traditionnel remonte à l’époque de la vice-royauté, avec l’histoire de Doña Josefa Marmanillo. Cette femme, qui vivait dans la vallée de Cañete, tout près de Lima, était une esclave afro-péruvienne bien connue pour être une grande cuisinière. L’une de ses plus grandes recettes était le nougat. Malheureusement, Josépha souffrit d’une maladie étrange qui, avec le temps, paralysa ses bras. Cette maladie lui a permis d’être libérée du joug de l’époque, mais a affecté son travail.

Devant cette situation, Josépha décida de se rendre à la procession du Seigneur des Miracles, pour implorer le Christ Mauve pour sa guérison. Sa dévotion était si grande que, selon les grands-parents, le miracle lui fut accordé. En remerciement au Seigneur de Pachacamilla, elle revint l’année suivante et lui offrit son populaire nougat. Cette coutume se répétait chaque année, jusqu’à ce que le dessert captive non seulement le Christ, mais tous ses dévots.

INGRÉDIENTS Pâte 5 tasses de farine ½ kilo de margarine 1 cuillère à soupe de sel 6 oeufs 6 cuillères à soupe de sucre blanc granulé 3 cuillères à soupe d’anis grillé 2 cuillères à soupe de sésame grillé

Jusqu’à aujourd’hui, les fidèles de Lima, dont les enfants, cherchent désespérément à goûter une bouchée du délicieux nougat de Doña Pepa, comme si la grande Josefa était encore vivante.

Miel 4 boules de chancaca"Chancaca" (produit élaboré avec du jus de canne à sucre, déshydraté et solidifié) 1 tasse de jus d’orange 1 branche de cannelle 2 clous de girofle 4 pommes

3 oranges à manger 3 coings 1 ananas 1 banane 1 citron 6 tasses de sucre blanc granulé 2 grains d’anis étoilé

PRÉPARATION Pâte Tamiser jusqu’à 3 fois la farine, le sel et le sucre, mettre dans le robot alimentaire tous les ingrédients.

Travailler toute la pâte et la pétrir 1 minute de plus à la main en l’enveloppant dans du plastique et réfrigérer au moins 1 heure.

Retirer la pâte du réfrigérateur et former des bâtonnets de 30 cm de long.

Dans une boîte doublée de papier cuisson, placer les bâtonnets bien séparés les uns des autres, parce que dans le four ils enflent.

Cuire jusqu’à ce qu’ils soient dorés et laisser refroidir.

Faire cuire au four préchauffé à 300ºF jusqu’à ce qu’ils soient dorés. Retirer et refroidir bien avant l’assemblage.

Miel Dans 10 litres d’eau, faire bouillir les fruits, avec leur peau (il suffit d’éplucher la banane), la cannelle, le clou de girofle et l’anis étoilé pendant 45 minutes, jusqu’à ce que tout soit mou. En plus de faire un miel avec la "chancaca'' et le jus d’orange.

Filtrer l’eau des fruits et incorporer les six tasses de sucre. Faire mijoter pendant une heure. Mélanger ce miel avec la “chancaca” pour lui donner l’arôme des fruits. Refroidir pour assembler le nougat.

Assemblage Sur un plat rectangulaire ou sur un carton, placer les bâtonnets bien collés les uns aux autres. En appuyant bien et les arrosant de miel. Placer l’autre couche de bâtonnets, mais cette fois-ci dans l’autre sens (en les croisant). Arroser à nouveau avec le miel.

Placer à nouveau les bâtonnets dans une troisième couche, en remplissant les trous avec des bâtonnets rouges ou des miettes de nougat, il est très important que les bâtons soient bien collés les uns avec les autres. Arroser de miel.

Continuer à assembler le nougat jusqu’à ce que les bâtonnets soient finis (trois ou quatre couches).

Laisser reposer le nougat au moins deux heures avant de le casser et assortir tous les bords afin qu’il ne soit pas inégal.

Décorer avec de nombreux petits bonbons de couleurs de tailles différentes.