Reseña

Une négritude fermée en elle-même

«La négritude freine le développement de l’identité des Noirs malgré la valorisation en tant que peuple».

Jhonathan Claros Artunduaga

Licenciatura en Lenguas Modernas

La conception du changement est à son apogée ces jours-ci. Cependant, il est nécessaire de comprendre les mouvements qui provoquent ce changement et toutes ses implications. Avec des mouvements comme Black Lives Matter, le racisme est à nouveau au centre des discussions, comme ce fut le cas avec la négritude au XXe siècle. Cependant, les lignes directrices qui régissent le mouvement promu par des personnalités comme Aimé Césaire ou Léopold Sédar Senghor peuvent représenter une contradiction avec ce qu'il faut essayer d'éradiquer. Actuellement, la question de l'impact réel de la négritude sur la formation de l'identité est débattue. Des prémisses telles que le retour à la pensée colonialiste, la valorisation du rôle de la personne noire et le développement de l'identité reposent sur cette discussion.

En premier lieu, la négritude représente un retour à la pensée colonialiste européenne selon laquelle la couleur de la peau défi nit notre identité et rôle au sein d'une communauté. Comme le dit Navarro (2020) «(…) c'est le point clé de son interprétation, la recherche de Césaire

Transborde paz. Tomada de shorturl.at/pquxN

«C’est à partir de cette réponse qu’une valorisation de la personne noire est proposée, l’éloignant de la perspective colonialiste péjorative qui place le noir à la base d’une pyramide physicienne dans laquelle l’Européen est au sommet». est une territorialité politique déterminée par ‘l'unité noire’ et la recherche de la concrétion d'une communauté politique consciente» (p. 7). Semble-t-il qu'Aimé et son concept de négritude tentent de construire une identité qui part de la race. À travers le changement de perspective proposé par la négritude, la fi erté de la couleur noire est promue comme moyen de combat des politiques racistes et abusives imposées par les colonisateurs européens sur le territoire africain. Cependant, malgré le fait que ce mouvement ait réussi à s'imposer comme point de départ contre la discrimination brutale subie dans diverses colonies en Afrique, son paradigme persiste dans l'identité basée sur la couleur de la peau précisément à l'encontre de ce que lui souhaite lutter.

De même, cette situation est perceptible dans la défi nition du terme puisque, comme l'exprime le dictionnaire Larousse, la négritude est un «ensemble de valeurs culturelles et spirituelles revendiquées par des Noirs comme leur étant propres ; prise de conscience de l'appartenance à cette culture spécifi que». C'est la culture d'être noir, au-delà de tout autre facteur qui peut aff ecter à la fois son identité. De cette façon, une personne noire du Sénégal, une des États-Unis et une de Cuba seraient conçues comme des membres de la même culture et partageraient son identité en raison de la couleur de leur peau.

Toutefois, la négritude valorise le rôle de la personne noire au sein d'une société, assurant ainsi sa dignité. Ce mouvement est né en réponse aux diff érentes expressions, abus et humiliations subies par le peuple africain dont font partie Césaire et Senghor (Govera et Silva, 2017). C’est à partir de cette réponse qu’une valorisation de la personne noire est proposée, l'éloignant de la perspective colonialiste péjorative qui place le noir à la base d'une pyramide physicienne dans laquelle l'Européen est au sommet. Cette forme de valorisation de la personne noire a été adaptée par d'autres perspectives ou mouvements qui partagent certaines idées avec la négritude, mais qui ne sont pas complètement basées sur elle. Sans aller plus loin, l'Amérique latine a fait proliférer certains principes de la négritude comme la perception de la personne noire appréciée et digne grâce à la Conférence régionale préparatoire des Amériques contre le racisme, la xénophobie et les formes d'intolérance qu’y sont associées (Baéz, s.d.). Ainsi, la négritude est perçue comme une pionnière dans la dignité des communautés noires.

Bref, la négritude freine le développement de l'identité des Noirs malgré la valorisation en tant que peuple. Comme mentionné précédemment, ce terme a une limitation à la fois dans le développement de l'identité et d'une éventuelle culture. En le restreignant aux questions de race, le terme peut éviter certains facteurs indispensables à l'identifi cation d'une personne, comme sa langue, ses croyances ou même son lieu d'origine. Probablement de la négritude, elle est destinée à donner une valeur à la personne noire au sein de la société, en l'éloignant des abus manifestés par des colonialistes blancs. Alors, il faut d'abord être considéré comme une personne ayant des droits et une dignité pour pouvoir ainsi, par la suite, se forger d’une identité. C'est quelque chose qui s’essaie d’être complété par les mouvements ultérieurs de la négritude, qui ont apporté des solutions diff érentes à ce vide par rapport à ce qui fait l'identité de la personne noire, au-delà de sa couleur de peau. Ces conséquences du mouvement sont par exemple présentes dans l'éducation en Colombie dans le cadre du programme Etnoeducación. Il s'agit de donner une appréciation à la fois aux Noirs, en tant que «minorité » autochtones ou autres, ainsi qu'aux composantes linguistiques, aux croyances, entre autres (MoyaChaves, 2014).

Pour conclure, il est possible de déterminer que la négritude présente certaines lacunes quant à l'appréciation de la personne à partir de facteurs externes à la peau. Même ainsi, elle est fondamentale dans la lutte des peuples et des personnes qui ont été opprimés pendant si longtemps à travers l'histoire, comme les communautés noires. Sa valeur pour ce combat est indéniable et, au même temps, elle a servi à la formation de mouvements externes qui tentent de couvrir ces problèmes d'identité et de rôle au sein d'une société réunissant tous les facteurs qui les composent.

«Probablement de la négritude, elle est destinée à donner une valeur à la personne noire au sein de la société, en l’éloignant des abus manifestés par des colonialistes blancs».

Références

Baéz, C. (2018). Entramos Negros y salimos Afrodescendientes… Y sparecimos los Afrochilenos. ReVista. https://revista.drclas.harvard. edu/book/entramos-negros-y-salimos-afrodescendientesy-aparecimos-los-afrochilenos-0

Govera, M., & Silva, M. (2017). Refl exiones en torno a la negritud: lucha político-social y reivindicación identitaria. Horizontes Filosófi cos: Revista de Filosofía, Humanidades y Ciencias Sociales, 1(8), 3348. http:// revele.uncoma.edu.ar/htdoc/revele/index.php/horizontes/article/ view/1808/1878

Larousse, (s. d.). Défi nitions : négritude - Dictionnaire de français Larousse. Larousse. Consulté 16 octobre 2020. https://www.larousse.fr/ dictionnaires/francais/n%C3%A9gritude/54092#:%7E:text=Ensemble%20de%20valeurs%20culturelles%20et,et%20d’Alioune%20 Diop

Moya-Chaves, S. (2014). Aproximaciones a lo negro, afrocolombiano y afrodescendiente: Entre lo visible y lo invisible. Refl exiones sobre lengua, etnia y educación. (195-192). Pontifi cia Universidad Javeriana.

Navarro, G. (2020). El movimiento de la négritude y el problema de la “unidad” panafricana (19191945). Cuadernos Intercambio sobre Centroamérica y el Caribe, 17(2), e42405. https://doi.org/10.15517/ c.a.v17i2.42405