Poésie :: mars 2023 :: Serendip & Paon

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ÉDITIONS LURLURE

PARUTION MARS 2023

LE CHAOS DANS 14 VERS

Anthologie du sonnet anglais

Traductions de Pierre Vinclair

Édition bilingue

Genre : Poésie

Collection : Poésie

Prix : 19 euros

Format : 12 x 18,5 cm

Nombre de pages : 180

ISBN : 979-10-95997-47-4

> Une anthologie unique en son genre consacrée au sonnet anglais

> Pour (re)découvrir les grandes figures de l’histoire de la poésie anglophone : Shakespeare, Donne, Milton, Wordsworth, Browning...

> LE LIVRE

Cette anthologie présente quatorze ensembles de sonnets écrits par des poètes anglophones de première importance, sur une période allant de la Renaissance à nos jours : William Shakespeare, John Donne, Mary Wroth, John Milton, William Wordsworth, John Keats, Elizabeth Browning, Christina Rossetti, G.M. Hopkins, Edna St. Vincent Millay (d’un vers de laquelle est extrait le titre de l’anthologie), Wilfred Owen, e. e. Cummings, Marilyn Hacker et Joshua Ip. Chaque ensemble est précédé d’une présentation du traducteur, Pierre Vinclair, dans laquelle il rend compte de ses choix de traduction tout en replaçant chaque ensemble de sonnets dans son contexte historique et biographique.

> L’AUTEUR

Pierre Vinclair est né en 1982. Poète, essayiste et traducteur, il a récemment publié L’Éducation géographique aux éditions Flammarion. Il a déjà publié deux recueils de poésie aux éditions Lurlure, Sans adresse (2019) et Le Confinement du monde (2020) ainsi que deux recueils d’essais, Le Chamane et les Phénomènes (2017) et Idées arrachées (2022).

DIFFUSION/DISTRIBUTION SERENDIP LIVRES / PAON DIFFUSION 1 / 6

> EXTRAITS DE REVUE DE PRESSE DE PRÉCÉDENTS TITRES DE L’AUTEUR

> À PROPOS DE SANS ADRESSE (Lurlure, 2019)

“Lumineux et réflexif, intime et contemporain, le livre de poésie le plus enthousiasmant de ce début d’année 2019 est donc un recueil de sonnets.”

Guillaume Lecaplain, Libération

“Les sonnets que Pierre Vinclair nous propose dans Sans adresse valent pour eux-mêmes, mais aussi, et surtout, pour les écarts et les espaces nouveaux qu’ils ménagent au sein du territoire poétique.”

Mathieu Jung, Poezibao

> À PROPOS DU CONFINEMENT DU MONDE (Lurlure, 2020)

“ Le Confinement du monde est souvent drôle – et les enjambements toujours savoureux. La forme sonnet est autant respectée que chahutée et, si une humeur joyeuse traverse une grande partie de ces 48 poèmes, la mélancolie propre à cette forme est tout aussi présente.”

Christian Rosset, Diacritik

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2. La présente anthologie n’a pas pour objet l’histoire du sonnet. Ce qui signifie, d’une part, qu’elle ne considère pas les sonnets de Shakespeare comme plus archaïques que ceux de Hacker ; et, d’autre part, qu’elle ne fait guère de place à des œuvres d’abord réputées pour avoir transgressé ou fait évoluer la forme (le premier sonnet en vers libre, le premier sonnet ne comptant pas quatorze vers, le premier sonnet en cadavre exquis, etc.)

3. La présente anthologie a bien pour objet, en revanche, le sonnet tel qu’il traverse l’Histoire. Même si ce n’est pas l’évolution de la forme qui m’intéresse, il ne s’agit pas pour moi de nier — c’est l’évidence — que des époques différentes ont produit des types de sonnets différents. J’ai donc choisi 14 poètes, que j’ai regroupés en ensembles correspondant à des époques du sonnet : classique (4 poètes), romantique (4 poètes), moderne (4 poètes) et contemporaine (2 poètes). Cette anthologie peut ainsi se lire comme un sonnet (élisabéthain) de sonnets de sonnets.

4. Dans mon sous-titre, « Anthologie du sonnet anglais », il ne faut pas entendre anglais en un sens national, mais linguistique : si la plupart des auteurs ici traduits sont en effet anglais, d’autres sont aussi américains, et Joshua Ip est singapourien.

5. Le sonnet n’est pas une substance, n’a pas d’essence. Il est vain d’en chercher une définition comme de s’étonner qu’on ne lui on trouve pas, ou d’expérimenter des « sonnets à 13 ou à 15 vers ». Le sonnet n’est qu’une convention, comme est une convention le fait d’appeler « tabouret » une chaise sans dossier. Ajouter un dossier à un tabouret n’en fait pas un « tabouret expérimental ».

8. J’ai veillé à ne pas ajouter aux sonnets les préjugés que nous avons sur l’époque dans laquelle ils ont été écrits. Ainsi, pour traduire les sonnets romantiques, je n’ai pas choisi des mots particulièrement connotés « romantiques ». Ce qui m’importe, ce n’est pas la participation d’un sonnet à un courant ; mais ce qu’il peut nous dire aujourd’hui. Pour autant, je n’ai pas non plus cherché à « moderniser » les sonnets. Pour naviguer entre ces deux écueils du ghetto historique et de la mise à jour, j’ai eu pour seule boussole, subjective et simplissime, d’essayer de proposer les textes les plus intéressants.

9. Plutôt que de traduire un seul sonnet d’un très grand nombre d’auteurs, comme c’est le cas dans The Making of a Sonnet, l’anthologie classique publiée par Norton en 2008, j’ai décidé de proposer un nombre représentatif de sonnets, composés par relativement peu d’auteurs — en privilégiant les séquences ou les sonnets de sonnets. Outre que la singularité de chaque auteur se repère mieux sur plusieurs poèmes que sur un seul, l’avantage d’un tel choix est de pouvoir proposer des ensembles cohérents et même complets. Traduire quelques séquences, plutôt qu’un grand nombre de poèmes individuels, permet également de mettre en évidence la sorte de manie dont le sonnet est l’objet : « Un proverbe espagnol (rapporte John Donne dans une lettre à Herbert Goodere) m’en informe : qui ne sait pas faire un sonnet est un idiot, mais qui en fait deux est un fou ».

EXTRAIT 1 : AVANT-PROPOS DU TRADUCTEUR [...]
[...]
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EXTRAIT 2 : PRÉSENTATION DES SONNETS DE JOSHUA IP

Joshua Ip, Sonnets from the Singlish (2015)

Lorsque j’ai emménagé à Singapour en 2017, mon premier achat fut Unfree Verse (Ethos Books), une anthologie de la poésie singapourienne, dirigée par trois jeunes poètes, Joshua Ip, Tse Hao Guang et Theophilus Kwek, et axée sur le travail des formes et des contraintes. JOSHUA IP (1982) venait lui-même de faire paraître une « upsize edition » (édition augmentée, 2015) de ses Sonnets from the Singlish*, un ensemble qui lui valut d’être lauréat du Singapore Literature Prize. Si le titre fait explicitement référence aux Sonnets from the Portuguese d’Elizabeth Barrett Browning, il faut pour bien en saisir la signification avoir en tête la singularité historique, politique, géopolitique, culturelle et linguistique de Singapour.

Île située au bout de la péninsule malaise, colonisée par les Anglais à partir de 1819, profitant de sa situation maritime entre l’Inde et la Chine, Singapour s’enrichit rapidement au point de devenir le plus gros port mondial, attirant les travailleurs du Sri Lanka comme de la Chine du sud. Envahie par les Japonais pendant la Deuxième Guerre Mondiale, elle conquit son indépendance en 1965 après avoir brièvement été rattachée à la Malaisie. Quatre langues y sont aujourd’hui constitutionnellement reconnues : l’anglais, le mandarin, la malais et le tamoul. Le Singlish (mot-valise pour Singaporean English) est le créole local, principalement basé sur un anglais à la grammaire simplifiée, et intégrant des mots chinois, malais et plus rarement tamouls.

Dans le cadre d’une réflexion sur la post-colonie proche de celle qu’ont pu avoir aux Caraïbes des écrivains comme Raphaël Confiant ou Patrick Chamoiseau, le Singlish est revendiqué par une partie des Singapouriens comme une langue ayant sa valeur propre et pouvant donner lieu à une « défense et illustration » littéraire. Les Sonnets from the Singlish ne suivent pas à proprement parler ce programme puisqu’ils ne sont pas écrits en Singlish. L’expression « From the Singlish » signifie « traduit du singlish », en anglais donc, et touche à une question plus esthétique que proprement linguistique : traduire du singlish, (essentiellement parlé dans les classes populaires) un contenu à l’aide duquel composer des sonnets, c’est nier les hiérarchies établies du noble et du vulgaire, du bon goût et du kitsch — c’est carnavalesque. On aura compris que Joshua Ip joue avec la tradition. Les six sonnets que j’ai traduits forment une sous-séquence autonome de son livre, intitulée (sans majuscule) « legend of the monkey god » (la légende du dieu singe) d’après le personnage de Sun Wukong, héros d’un roman populaire chinois du XVIe siècle. Ce singe (également à l’origine de la figure de Dragonball), est le premier disciple du moine Sanzang, chargé dans La Pérégrination vers l’ouest de chercher en Inde les écritures sacrées du Bouddha pour les ramener en Chine. Quoique doué de pouvoirs magiques extraordinaires, il est tout sauf un de ces nobles lettrés de la Chine impériale, et représente plutôt le type même du personnage facétieux, imprévisible et irrévérencieux — comme l’art de Joshua Ip, dont le recours à la rime relève d’abord, à mon sens, du happening comique. Ainsi, lorsqu’il commente la rareté des mots rimant avec « crap » (merde, dans le premier poème), ou écrit un sonnet à connotation pornographique (« monkey and the ru yi bang ») en vers léonin (les deux hémistiches riment ensemble). Une dimension centrale ces sonnets aurait été mise de côté, si la traduction n’avait pas été elle aussi rimée.

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La légende du dieu singe

singe écrit un poème

poètes à tête de girouette, aimant rien plus que jouer la révolution, deci-delà, et revenir toujours au connu et au lu : quelqu’un a déjà écrit ça et comme ça. vous pouvez bien biaiser vos notes d’intention, scrabbler du neuf, garder du vieux qui ne se perde, les verbes sont des verbes et les noms des noms — et le choix limité pour les rimes de merde.

le vieux singe vous couvre. voici ma machine à écrire : vintage. art déco. bien ancienne. donc pour commencer j’ai une créd. de hipster. ajoute mes cent mille sbires : par millions nous taperons random des vers de mirliton qui une fois sur mil vous briseront le cœur.

l’éducation d’un singe

bouddha passa, guan shi yin a fait un détour pour prêcher. lao zi livra une bibli jurant que ses bouquins allégeraient l’ennui qu’on a à soigner les chevaux de l’empereur.

confucius prit une voie plus pratique encore. il plana, texte en main, tout près de mon oreille et lut, quand je pelletais du fumier de paille.

le bourdonnement de mon célèbre mentor s’évapora au chaud — et je rêvai du doux pelage offrant le fruit sucré — moi le premier à percer la surface, à mordre, à éclater la peau — et de fraîcheur volée tacher mes joues.

entouré par les sages de plus grand renom, je ne pouvais songer qu’à voler des brugnons.

EXTRAIT 3 : DEUX SONNETS DE JOSHUA IP (2015)
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[Sonnet 9]

Lui qui n’étant ni trop gentil ni trop brillant N’était guère doué pour le sport, beau non plus, Était entré dans sa vie quand n’importe qui Eût été bienvenu, tant elle avait besoin.

Ils s’étaient rencontrés ainsi : il dirigea

Le reflet d’un miroir dans ses yeux, à l’école — Ce par quoi il fut distingué ; depuis ce jour Ils allaient de concert en règle générale. Elle dit, en secret et chuchotant, comment

Il avait dirigé le reflet d’un miroir Dans ses yeux. Le disant, que ce n’était pas chose Si merveilleuse la frappa. Mais quelle était

La probabilité ? — C’est pas mal de savoir Que tu as un ami qui t’accompagne où que tu ailles.

[Sonnet 11]

Elle s’en rappela quand elle vit la neige Partie, exposant à nouveau l’herbe brune et Des épingles à linge, un tablier — voilà Longtemps, quand, tamisant par la vitre, une blanche

Tempête la forçait à contrecœur, enfin, À rentrer, avant que la corde ne cédât, Les rigides habits qui volaient dans le souffle

S’affrontant en armées d’anges dans la mêlée, Un tablier — longtemps ! — dans une telle nuit Soufflé et pris dans, grossissant, une congère, À terre, avant qu’avril ne le rende aux regards,

Oublié, pittoresque et neuf comme un cadeau — Tirant, fouillant et arrachant — elle comprit : C’était le printemps, il faudrait vivre une autre année complète.

EXTRAIT 4 : DEUX SONNETS D’EDNA ST. VINCENT
MILLAY (1923)
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Polo Kouman / Polo Parle

Henri Michel Yéré

En librairie 02.2023

Format : 11,1 x 18,4 cm

Pages: 96 pages

Reliure : broché, collé

rayon : Roman

Prix: 12 €

ISBN : 978-2-8290-0665-4

PRÉSENTATION

Mêlant passé, présent et avenir, Polo kouman (Polo parle) est le nouveau recueil poétique de Henri Michel Yéré. Ecrit en nouchi et en français, sous la forme d’un dialogue poétique entre Polo et l’Avenir, il démontre que la poésie possède, parmi l’éventail de ses pouvoirs, celui d’outrepasser la linéarité du temps et celui de démultiplier nos visions. Puisant dans les deux langues ce qu’elles ont de plus privé pour le révéler par la parole, les poèmes se répondent les uns aux autres et ne se ressemblent pas. Malgré l’abandon de ses ancêtres, Polo résiste, rêve et éprouve les désolations de l’existence et les espoirs qui en découlent. Si les visions sont multiples, une seule certitude émerge de ce recueil : lorsqu’il y a dialogue, toute solitude finit par disparaître.

À ceux qui prétendent que je ne parle pas français : je veux dire que ma parole démolit les murs. Ceux qui m’ont entendu sont transformés.

AUTEUR

Poète ivoirien née le 18 septembre 1978 à Abidjan. Docteur en histoire contemporaine, il a étudié en France, en Afrique du Sud et en Suisse. Marié, JeanMichel Yéré vit à Bâle et est le père de deux enfants.

DIFFUSION ET DISTRIBUTION SUISSE Éditions d’en bas

Rue des Côtes-de-Montbenon 30 1003 Lausanne

021 323 39 18

contact@enbas.ch / www.enbas.net

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Paon diffusion/SERENDIP livres

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44 rue Auguste Poullain

93200 SAINT-DENIS SERENDIP livres

– 21 bis rue Arnold Géraux 93450 L’Île-St-Denis

+33 140.38.18.14

contact@serendip-livres.fr

Préface de Marina Skalova.

Mon tchapali s’est debout le jour le Vieux a parlé que c’est pas lui, alors que je commençais à grouiller dans ventre de la Vieille. Mon premier koumanli est sorti sec ; personne n’a sciencé ça que j’ai parlé. Moi seul je suis devenu mon gars-sûr. Le fanga n’est pas même chose dans mes deux pieds. La Vieille a été mon défenseur devant soleil. Pluie me dabassait on dirait tempête. C’est à cause de malin de pluie et de soleil sur moi que mon tchapali s’est djigui encore.

J’ai commencé à parler le jour où mon père a dit qu’il n’était pas mon père, alors que ma mère sentait la vie poindre en son sein. À ma première parole, aucun écho ; mes mots ne furent pas entendus. La solitude devint très tôt une amie. Mes deux jambes ne m’ont jamais porté avec une force égale. De fait, ma mère fut mon seul bouclier contre le soleil. Chaque pluie s’imposait à moi comme une tempête. Ma parole dût renaître, en tenant en respect une partie du ciel.

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PRÉSENTATION

HUMAINS est un spectacle humaniste et positif, une bulle d’air théâtrale dans une période malmenée par la pandémie, la crise climatique et les menaces de guerre. Il raconte la formidable histoire de l’humanité vue dans son ensemble, et non pas concentrée sur des exceptions : Poutine est une exception, Jeff Besos aussi, et ce n’est pas Steve Jobs qui a inventé l’iPhone – il a juste lancé l’idée d’un appareil sans bouton. Le téléphone portable est le résultat des efforts cumulés de millions de personnes durant des milliers d’années. C’est le point de départ du spectacle qui va démontrer que la grande force de l’être humain, ce n’est pas son intelligence comme on le croit souvent, mais sa capacité à collaborer, à partager et à accumuler des connaissances. Dès lors, nous sommes tous et toutes une part de l’humanité. En librairie 02.2023

Format : 15,5 x 23 cm

Pages : 96 p.

Reliure : broché, collé rayon : littérature, musique, slam

Prix : 12 € / 19 CHF

ISBN : 978-2-8290-0661-6

DIFFUSION ET DISTRIBUTION SUISSE

Éditions d’en bas

Rue des Côtes-de-Montbenon 30

1003 Lausanne

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AUTEUR

Poète et musicien, il possède un doctorat en musicologie de l’Université de Genève. Il découvre la poésie-slam en 2006, devient champion de France en 2013, travaille avec Marc Smith, l’inventeur du slam à Chicago en 2013 et 2014. Il a créé trois spectacles mêlant poésie, musique et vidéo : Regardez-vous en 2009, Cliquez sur j’aime en 2014 et Toi Tu Te Tais en 2018 ; ces 2 derniers ont été publiés aux éditions d’en bas. Chacun d’eux a été joué plus de 200 fois. Ses chroniques pour RTS-Culture font le buzz sur Internet (1 million de vues pour l’épisode Ils soignent). Narcisse est invité dans des festivals de poésie du monde entier. Il est cité dans l’Anthologie vidéo de la poésie romande et dans l’Histoire de la littérature en Suisse romande.

Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Narcisse_(artiste)

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HUMAINS
Narcisse

Parler

Et puis, au final

Le fait de naître prématurés

A fait naître une autre qualité Fondamentale

De l’humanité

Ces bébés qu’il fallait surprotéger

Ont poussé peu à peu

Ceux

Qui les avaient fécondés

À fonder

Des tribus, des familles

Des pères des mères des filles

Des fils regroupés

Autour d’un même foyer

Et à celles et ceux

Qui partaient cueillir

Chasser

Deux ou trois jours

On a eu envie de dire

Au retour :

Alors mon amour

Comment ça s’est passé ?

Et eux

Ont eu envie de raconter

Où ils ont été

La chaleur de l’été

La douceur de l’eau qu’on boit

Le chant

Des oiseaux

Le détour par les

Champs, par les

Bois

Peu à peu tu vois

L’humain s’est mis

À parler

Tous les bébés du monde qui ont faim font : mmm

Mmm

Nous aussi d’ailleurs, quand on nous demande : c’est bon ?

Nous répondons : mmm

Et si nous ouvrons la bouche en faisant mmm

Ça fait mmmaaa

Alors forcément, un jour un bébé, au sein de sa mère, qui avait faim mais qui voulait aussi s’amuser à faire des sons en ouvrant la bouche, a fait : mmmaaa mmmaaa

Et sa mère, émerveillée comme le sont toutes les mères, a dit : oui, mama, c’est moi

Et plus tard, le bébé, qui avait assez mangé mais qui voulait toujours s’amuser, a ouvert la bouche sans faire mmmm. Et ça a fait paaa paaa

Et le père qui passait par là, émerveillé comme le sont tous les pères, a dit :

Oui, papa, c’est moi

En réalité

Bien sûr personne ne sait

Si ça s’est vraiment passé comme ça

Mais pourquoi pas Pourquoi pas

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