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CAGNM
UN PROJET PHARE DE LA CAGNM : LA RESTAURATION DE LA RIVIÈRE BOUYOUNI
La Communauté d’Agglomération du Grand Nord de Mayotte (CAGNM) est fière de vous annoncer le lancement officiel du projet de restauration écologique de la rivière Bouyouni, lauréat du premier appel à projets du programme européen BESTLIFE2030, porté par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Ce projet a vocation à préserver les ripisylves – flore arborée bordant un cours d’eau naturel – essentielles au maintien de la biodiversité et à la gestion durable des ressources en eau sur les berges de la rivière Bouyouni, dans le Grand Nord de Mayotte.
LE PROGRAMME BESTLIFE2030
Le BESTLIFE2030 est un programme européen dédié à la restauration des écosystèmes naturels, ainsi qu’à l’adaptation aux impacts du changement climatique. Il soutient des projets innovants qui ambitionnent de :
• préserver les habitats dégradés ;
• protéger les espèces menacées ;
• gérer durablement les ressources naturelles ;
• sensibiliser les populations à l’environnement.
Ce programme alloue une subvention de 86 723 euros à ce projet de la CAGNM, soit 95 % de financement.
En effet, le projet de restauration écologique de la rivière Bouyouni a été retenu dans le cadre du premier appel à projets BESTLIFE2030 en raison de son approche écosystémique – méthode de gestion tenant compte de toutes les composantes d’un écosystème, dont fait partie l’être humain – et de son potentiel de reproductibilité à l’échelle du territoire.

LA RIVIÈRE BOUYOUNI : UN PATRIMOINE NATUREL MENACÉ
La rivière Bouyouni, l’une des principales rivières permanentes de Mayotte, occupe une place stratégique pour la préservation de la biodiversité locale et l’approvisionnement en eau potable. Toutefois, la dégradation avancée de ses ripisylves compromet la qualité de ses eaux, tout comme la pérennité des habitats naturels qui en dépendent.
UN PROJET AMBITIEUX
Le projet prévoit la restauration écologique de plus d’un kilomètre de ripisylves à travers des actions ciblées de replantation d’espèces végétales indigènes. Cette initiative s’inscrit dans une démarche intégrée visant à sensibiliser les populations locales à l’importance des ripisylves et de leurs fonctions écologiques, essentielles pour la résilience environnementale du territoire.

UNE INTERVENTION MÉTHODIQUE
La replantation aura lieu sur 15 segments des berges de la rivière. Ces zones prioritaires ont été identifiées dans le cadre d’une étude préalable conduite en 2024, avec l’appui d’une assistance à maîtrise d’ouvrage mandatée par la collectivité. Ce diagnostic a permis de localiser avec précision les sections nécessitant une intervention immédiate et adaptée.
LES ÉTAPES-CLÉS DE LA RESTAURATION
Menée sur 30 mois, de novembre 2024 à avril 2027, la restauration écologique de la rivière Bouyouni s’articule autour de quatre phases.
La première phase, qui va être initiée prochainement, consiste à collecter les semences d’espèces indigènes directement sur le bassin versant de la rivière Bouyouni, pour préserver leur origine génétique et leur adaptation au milieu local. Cette phase intègre :
• la sélection des espèces les plus adaptées, avec un objectif de 450 graines pour chacune d’entre elles ;
• la coordination avec des écologues forestiers ;
• le respect des quotas pour garantir la pérennité des populations végétales existantes.
Prévue cette année, la deuxième étape sera celle de la production en pépinières. Les semences récoltées vont être cultivées dans des pépinières locales pour produire 2 500 plants en godets forestiers, spécialement adaptés aux conditions climatiques et hydrologiques de Mayotte. Un suivi technique rigoureux sera assuré afin de vérifier la qualité sanitaire et écologique des plants, jusqu’à leur transfert sur les sites de plantation.

Enfin, les jeunes plants seront mis en terre sur plus d’un kilomètre linéaire de ripisylves dégradées au début de la saison des pluies 2026-2027, pour maximiser les taux de reprise. Cette troisième phase inclut :
• la préparation des sites, à travers le piquetage et l’élimination des espèces envahissantes ;
• la plantation selon un protocole précis, adapté aux caractéristiques hydrologiques locales ;
• la protection des spécimens patrimoniaux présents à proximité.
OBJECTIFS ET IMPACTS ATTENDUS
La plantation de plus de 2 000 arbres et arbustes indigènes aura pour effet de revitaliser les ripisylves et de rétablir leurs fonctions naturelles, tout en favorisant la conservation d’espèces menacées. Ce projet contribuera à renforcer la résilience du territoire face à l’érosion des sols, aux risques d’inondation et à la pollution des ressources en eau. Enfin, les riverains et les jeunes seront sensibilisés aux rôles essentiels des ripisylves dans le maintien des équilibres écologiques et la gestion durable des ressources.
Ce projet repose aussi sur une collaboration avec la Ville de Bandraboua ; le Département de Mayotte, apportant son expertise sur les essences adaptées et assurant le suivi des travaux ; les porteurs du programme LESELAM (Lutte contre l’érosion des sols et l’envasement du lagon à Mayotte) ; les associations locales, impliquées dans les actions de reboisement et la sensibilisation des publics.