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Ville de Saint-Denis

LES ENFANTS, ACTEURS D’UN AVENIR PLUS VERT !

Alors qu’avance sur le front de mer de Saint-Denis le projet de forêt urbaine du Barachois, 24 enfants de la SPL OPÉ ont été invités par Éricka Bareigts, maire de la Ville, à participer à la plantation de végétaux test. Une expérience enrichissante pour ces jeunes et leurs encadrants, qui contribuent ainsi à l’aménagement de ce futur espace boisé.

Site sanctuarisé depuis un an, l’emplacement de la future forêt urbaine accueille aujourd’hui la phase 2 du projet, qui consiste à enrichir les sols avant les plantations. Un mélange de terre et de pierres est en place, couplé à des graminées de type prairie. La nature et la météo travaillent ensemble pour permettre une régénération du sol sans intervention humaine, ni entretien ou arrosage, et le sol fait l’objet d’un suivi d’analyse chimique tous les six mois.

Ce projet ambitieux de la Ville de Saint-Denis s’inspire des travaux du botaniste japonais Akira Miyawaki, qui a développé une méthode de recréation de forêts indigènes sur des sols appauvris et des sites en friche. Selon cette méthode, la future petite forêt dionysienne fera se côtoyer une composition d’espèces adaptées aux embruns et à la vie en bord de mer.

Animation avec un groupe d’enfants par la SPL OPÉ sur le site de la future micro-forêt urbaine.
© Ville de Saint-Denis

QUATRE ZONES TESTS DE COMPOST

Sur proposition du paysagiste et maître d’œuvre Philippe Cretin du bureau d’études Sodexi, la Ville de Saint-Denis va profiter de ce temps de régénération pour tester divers types de compost. Le protocole a été élaboré entre la Ville, le paysagiste, l’entreprise La Mare Espaces verts et le laboratoire LAMS 21, en fonction des potentiels disponibles sur l’île.

Quatre zones tests déclinées sous forme de jardinières en bois de 100 m ² ont ainsi été mises en place.

Tandis qu’une première zone abrite un compost de déchets verts grossiers, de résidus et poussières de pellets de bois, un autre espace va permettre de tester un compost issu de déchets verts fins. Une troisième zone renferme un mélange de résidus de boues de stations d’épuration et de déchets verts gros calibre. Enfin, la dernière parcelle est dédiée aux résidus de déchets alimentaires, à partir du tri des bacs gris du nord et de l’est de l’île.

Exemple de parcelle d’expérimentation de compost.
© Ville de Saint-Denis

« L’objectif est d’expérimenter ces types de composts aussi bien sur leurs performances que sur leurs contraintes. Un de ces quatre mélanges sera mis en œuvre sur l’ensemble de la parcelle avant de procéder à la plantation de la micro-forêt durant la phase 3, qui consistera à mettre en terre 22000 plants sur une surface de 5000 m2. C’est donc une étape dont nous attendons beaucoup, car les résultats serviront aux aménagements paysagers futurs », explique Nadège Grenier-Duvert, cheffe de projet à la direction des Grands projets de la Ville de Saint-Denis.

UNE CENTAINE DE PLANTS, SIX ESPÈCES

Le 4 décembre dernier, durant une demi-journée, les enfants de la SPL OPÉ, Oser Pour l’Éducation, ont planté 100 plants de six espèces distinctes, dont cinq endémiques de La Réunion et une endémique de Maurice : manioc bord de mer ; bois de tension ; baume de l’île Plate (Île Maurice) ; bois de chenille ; bois d’arnette et bois de senteur blanc.

Cela représente 25 plants par zone expérimentale. Choisies pour leur rusticité, ces espèces figurent dans la liste des plantes qui peupleront ultérieurement la forêt urbaine. « Après les travaux pratiques, nous avons pu échanger avec les enfants, par exemple, sur l’histoire du bois de senteur blanc, qui aurait pu disparaître il y a quelques années, ou leur faire observer la petite fleur blanche du manioc bord de mer », note Nadège Grenier-Duvert.

La Ville de Saint-Denis poursuit son engagement écologique avec la création d’une micro-forêt urbaine de 5 000 m² au Barachois.
© Ville de Saint-Denis

La Ville de Saint-Denis a pour ambition de partager ce projet pédagogique autour de la forêt urbaine avec les petits Dionysiens. « Nous réfléchissons à l’élaboration de séquences coordonnées avec la direction des Espaces publics, de l’environnement et du cadre de vie, ainsi que la direction de l’Éducation, pour mobiliser encore davantage de jeunes autour du projet », conclut Nadège Grenier-Duvert.

INTERVIEW

JEAN-MAX BOYER, CONSEILLER MUNICIPAL DE SAINT-DENIS ET PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ PUBLIQUE LOCALE OSER POUR L’ÉDUCATION (SPL OPÉ)

Jean-Max Boyer
• Quel regard portez-vous sur cette plantation réalisée par les enfants ?

- C’est une très belle opération porteuse d’espoir pour la Ville de Saint-Denis et le futur de notre île. C’est aussi un symbole fort pour la SPL OPÉ, qui n’est pas juste une garderie d’enfants, mais une association qui nourrit l’ambition d’un avenir plus prometteur, via des actions déclinées sur l’ensemble du territoire.

• Comment les jeunes ont-ils vécu l’expérience ?

- Ils ont appris à planter, à creuser des trous, à dépoter les arbres, à bien les positionner en terre, à remblayer… Ils étaient tous très investis, curieux, très pressés de mettre la main à la pâte, de prendre l’arrosoir. Je tiens à dire à Madame la Maire, aux partenaires et animateurs que nous avons tous pris plaisir à partager nos connaissances et notre savoir-faire avec les enfants.

Présence d’Éricka Bareigts, maire de Saint-Denis, auprès des enfants.
© Ville de Saint-Denis
• Un acte symbolique qui montre que chacun peut contribuer à un avenir plus vert ?

- Tout à fait. Les enfants, dès leur plus jeune âge, en classe de maternelle, vont grandir avec les arbres. Ils sont les adultes de demain et ils pourront profiter de cette forêt urbaine. Ils représentent un excellent vecteur de communication auprès de leurs familles et seront les acteurs du sauvetage de notre planète !

LA VILLE DE SAINT-DENIS REMPORTE LE TROPHÉE DE L’ACHAT RESPONSABLE

Dans le cadre du marché d’aménagement de la micro-forêt urbaine, la Ville a reçu le Trophée de l’Achat Responsable, remis par Brigitte Adame (à gauche sur la photo), présidente de la Maison de l’Emploi Nord 974, aux côtés de Serge Hoareau, président du Haut conseil de la commande publique de La Réunion (à droite). Cette distinction récompense une initiative écologique et souligne aussi la capacité d’une collectivité à intégrer des enjeux environnementaux, sociaux et économiques dans un projet d’aménagement urbain.

Au centre, Fernande Anilha, élue déléguée à la commission d’appels d’offres et marchés des travaux, fournitures et services, a reçu le prix pour la Ville.
© Ville de Saint-Denis

Le marché de la micro-forêt intègre en effet un volet social fort, avec près de 1 150 heures d’insertion prévues afin d’accompagner des personnes en difficulté vers l’emploi.

Par ailleurs, la Ville de Saint-Denis a veillé à travailler avec des TPE-PME locales, de manière à valoriser le tissu économique de l’île, tout en respectant des critères éthiques rigoureux, dans le cadre de la Stratégie du Bon Achat.

Rédaction et interview : Sandrine Chopot
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