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OFB
LA FORCE D’UN RÉSEAU D’ACTEURS DYNAMIQUES AU SERVICE DE LA BIODIVERSITÉ
Mieux travailler ensemble de manière à gagner en efficacité et bâtir des partenariats durables en faveur de la biodiversité, telle est l’ambition de Céline Maurer, déléguée territoriale océan Indien à l’OFB depuis bientôt un an. Rencontre.
INTERVIEW
CÉLINE MAURER, DÉLÉGUÉE TERRITORIALE OCÉAN INDIEN À L’OFFICE FRANÇAIS DE LA BIODIVERSITÉ

• Quels sont les points communs entre votre mission actuelle et la précédente exercée pour l’OFB en Nouvelle-Calédonie ?
- La Nouvelle-Calédonie, l’île de La Réunion et Mayotte font partie des hotspots de la biodiversité, identifiés pour leur richesse remarquable mais aussi leur fragilité. Dans ces territoires, le tissu associatif est très dense, et je suis frappée par la dynamique des acteurs engagés en faveur de la biodiversité. Je n’ai pas encore beaucoup de recul, ayant pris mes fonctions en avril 2024, mais cette mobilisation est déjà une évidence.

• Et les différences notables ?
- Dans le Pacifique, la délégation territoriale (DT) de l’OFB en Nouvelle-Calédonie et à Wallis-et-Futuna a un fonctionnement particulier. En effet, ces deux territoires possèdent la compétence en matière d’environnement. L’OFB intervient à leur demande par voie de convention, pour la mise en œuvre de leurs politiques environnementales et le développement de partenariats.
Dans l’océan Indien, plusieurs structures de l’OFB interviennent en complément de la délégation territoriale basée à Saint-Denis et qui compte six agents : deux implantations de services départementaux de police à La Réunion et à Mayotte, l’Unité technique et connaissance (UTC) à Saint-Denis, ainsi que le Parc naturel marin de Mayotte. L’OFB participe aussi à des projets dans les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).
Nos champs d’expertise sont le fruit de notre histoire. En Nouvelle-Calédonie, l’implantation existait à travers l’Agence des aires marines protégées (AAMP) avec un accompagnement historique du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie en charge du Parc naturel de la mer de Corail. Alors qu’à La Réunion, les premières entités étaient l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) et l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (ONEMA) centrés sur les volets faune et milieux aquatiques. Aujourd’hui, le périmètre d’action de l’OFB englobe les milieux marins, aquatiques et terrestres.
NOUS ŒUVRONS AVEC LES ENTITÉS DE L’OFB, LES ACTEURS LOCAUX ET LES POLITIQUES PUBLIQUES. NOUS AVONS LA CHANCE D’AVOIR UN TISSU D’ACTEURS TRÈS RICHE. LA FORCE DU RÉSEAU DOIT NOUS PERMETTRE DE GAGNER EN EFFICACITÉ !

• Quelques projets phares à nous citer ?
- Notre délégation territoriale œuvre sur des missions d’appui aux politiques publiques et de mobilisation des acteurs. Dans le cadre de la solidarité interbassins, elle apporte un soutien financier conséquent à des investissements permettant de lutter contre les pressions sur les milieux. Par exemple, à Mayotte, l’OFB soutient à hauteur de 3,7 millions d’euros – coût total de l’opération de 12 millions d’euros – la construction d’une nouvelle station d’épuration de l’ordre de 6 000 équivalenthabitants, dont la mise en service est prévue en 2025.
Lauréate de l’appel à projets « Restauration écologique des milieux humides d’outre-mer », la Communauté intercommunale des villes solidaires (CIVIS) – dans le sud de La Réunion – bénéficie de notre accompagnement dans son projet de restauration écologique des berges et ravines de l’Étang du Gol. Aujourd’hui, le nombre d’espèces de l’avifaune a doublé sur le site !

• Et enfin, vos ambitions ?
J’aimerais collaborer davantage avec l’Agence régionale de la biodiversité (ARB) de La Réunion, pour aller encore plus loin dans notre mission de mobilisation des acteurs et des collectivités locales.
Je souhaite poursuivre le déploiement des Atlas de la biodiversité communale (ABC), qui permet à toute collectivité de disposer d’une cartographie partagée des enjeux de biodiversité sur son territoire. J’ai à cœur aussi de participer au développement du réseau des aires éducatives. À La Réunion, 50 établissements sont engagés dans la démarche, et 10 à Mayotte.

Enfin, parmi les nombreux projets à mettre en œuvre, il me semble important de faire connaître « Territoires engagés pour la nature », un label qui fait émerger et valorise des plans d’actions portés par les collectivités.
UN COMITÉ DES FINANCEURS DE LA BIODIVERSITÉ À MAYOTTE
Depuis un an, ce comité accompagne les porteurs de projets et favorise les initiatives en faveur de la biodiversité, grâce à une meilleure collaboration des financeurs. « À Mayotte, après le passage du cyclone Chido, nous souhaitons élargir ce cercle de financeurs à des fondations privées. On se rend compte, en mutualisant nos efforts, que l’on peut travailler sur une approche globale intégrant à la fois la biodiversité, la santé, l’économie sociale et solidaire », se réjouit Céline Maurer.