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Ministère de la Transition écologique

FOCUS SUR LA BONNE GESTION DE LA RESSOURCE EN EAU À MARIE-GALANTE

Dans l’archipel guadeloupéen, Marie-Galante, troisième plus grande île des Antilles françaises avec ses 158 km2, se démarque dans le domaine de la gestion de l’eau, avec d’excellents résultats. Le point avec Johann Legras, de la Communauté de communes.

LA NAPPE PHRÉATIQUE, UNIQUE RESSOURCE D’ EAU POTABLE

Dépourvue de grands cours d’eau permettant les prélèvements de surface, Marie-Galante s’alimente en eau grâce à sa nappe phréatique. Le système d’adduction local de l’eau potable est actuellement constitué de sept forages répartis sur l’île et pompant cette nappe, de huit réservoirs de stockage et de 240 kilomètres de réseau de distribution.

La nappe phréatique se renouvelle en permanence par la pluviométrie. Or, depuis quelques années, les cycles de rechargement ont tendance à se traduire par une raréfaction des pluies dites « efficaces », c’est-à-dire modérées et longues. Comme ailleurs en outre-mer, on observe en effet à Marie-Galante une intensification des pluies de courte durée, limitant l’infiltration de l’eau, qui ruisselle alors jusqu’aux ravines et à la mer.

Marie-Galante vue du ciel.
© CCMG

Par ailleurs, il convient de ne pas surexploiter cette ressource fragile qu’est la nappe phréatique, au risque d’y faire pénétrer l’eau de mer. Se prémunir du risque de salinisation de cette eau souterraine est en effet primordial, si l’on considère notamment le coût très onéreux qu’impliquerait la mise en place d’unités de désalinisation comme à Saint-Martin, île quant à elle dénuée d’eau douce.

LE SOUTIEN DU PLAN EAU DOM

Dans le cadre du Plan eau DOM, les collectivités ultramarines ont la possibilité de signer avec l’État et ses partenaires un contrat de progrès. La Communauté de Communes de Marie-Galante (CCMG) a été la première collectivité des Antilles à signer un tel contrat, qui permet de bénéficier de travaux et d’ingénierie en faveur de l’eau et l’assainissement.

Visite de la station d’épuration de Domblière lors du comité de suivi du contrat de progrès de la CCMG le 3 février 2025, en présence de Maryse Etzol, présidente de la CCMG, Jean-Claude Maës, maire de Capesterre-de-Marie-Galante et Théo Gal, sous-préfet chargé de l’eau et de l’assainissement. Cette station a été réalisée en filtres plantés de végétaux, une première à Marie-Galante.
© CCMG

INTERVIEW

JOHANN LEGRAS, DIRECTEUR INGÉNIERIE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE À LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DE MARIE-GALANTE (CCMG)
Johann Legras
• Pouvez-vous nous dire un mot sur les très bons résultats obtenus par la CCMG dans le cadre du Plan eau DOM ?

- Le niveau d’avancement de notre contrat de progrès, qui s’achèvera en 2026, est assez élevé. Nous avons par exemple déjà engagé ou réalisé 100 % des actions d’amélioration de l’eau potable et 65 % de celles dédiées à la meilleure performance de l’assainissement.

Ce contrat ambitieux vise ainsi à coordonner un plan d’actions stratégique pour améliorer la gestion des services d’eau potable et d’assainissement sur l’île. Le Plan eau DOM nous permet de bénéficier d’un programme pluriannuel d’investissements et de nous renforcer en termes d’ingénierie.

Marie-Galante dispose d’une eau potable de qualité en permanence.
© CCMG

Je pense que le dynamisme de la CCMG dans les domaines de l’eau et de l’assainissement est lié à la taille de notre territoire, qui facilite les concertations entre acteurs, mais aussi à la présence d’élus locaux moteurs et forces de propositions. Il est à noter que l’eau à Marie-Galante est de très bonne qualité du fait qu’il n’y a pas eu ici de culture intensive de bananes ni de pollution des sols au chlordécone.

La CCMG a créé la marque « Dlo Péyi ». Pour inciter à consommer l’eau du robinet et ainsi réduire le volume de déchets plastiques, les écoliers, collégiens et lycéens ont bénéficié de la distribution de gourdes logotées, et des fontaines à eau fraîche ont été mises à disposition des établissements scolaires.
© CCMG
• En quoi la station d’épuration de Domblière, inaugurée fin 2024, est-elle inédite ?

- Elle utilise des filtres plantés de végétaux, une solution rustique, low tech et performante. Les eaux usées sont déversées sur un filtre composé de sable et de plantes, ces dernières favorisant l’infiltration des eaux usées dans le sable. Cet aménagement écologique illustre aussi une volonté d’aller au-delà des exigences réglementaires, car nous l’avons doté d’une zone de rejet végétalisée unique à l’échelle des Antilles-Guyane. Ce système complémentaire, petit plus du projet, vient parfaire le traitement de l’eau.

+ d’info ici : Vidéo de présentation de Dlo Péyi

Rédaction et interview : Stéphanie Castre

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