4 minute read

Martinique

LA COMMUNE DE BASSE-POINTE LANCE UN CRI D’ALARME !

Le 16 décembre 2024, à Basse-Pointe, un pan de la falaise s’est effondré sur plus de deux mètres de large, touchant partiellement une habitation. Pour la municipalité, il est urgent d’agir ! Le point avec Philippe Truca, le maire adjoint délégué à l’aménagement territorial pour la mairie de Basse-Pointe.

INTERVIEW

PHILIPPE TRUCA, ADJOINT AU MAIRE DE POINTE-BASSE, DÉLÉGUÉ À L’AMÉNAGEMENT TERRITORIAL

Philippe Truca
• Quelle est la situation à laquelle est confrontée la municipalité ?

- Il est important de rappeler que la commune de Basse-Pointe est située sur la façade atlantique et donc très exposée aux vagues de l’océan qui attaquent les falaises où sont érigées de nombreuses habitations. Les phénomènes pluvieux étant de plus en plus fréquents, on observe des glissements de terrain qui ne font qu’amplifier l’érosion. La déstabilisation des sols fragilise les habitations et les infrastructures. La situation des quartiers Hackaert et Tapis Vert s’avère aujourd’hui très préoccupante.

Vue aérienne© Ville de Basse-Pointe illustrant à Basse-Pointe la proximité immédiate de maisons avec la falaise littorale.
© Ville de Basse-Pointe
• Un constat qui ne date pas d’hier ?

- En effet, ce contexte est connu depuis de nombreuses années. Il y a sept ans, à la suite d’une étude réalisée par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), nous avions déjà fermé une crèche du quartier Hackaert, qui présentait un danger pour la sécurité des enfants et du personnel.

• Selon vous, il y a donc urgence à agir ?

- Tout à fait. Si, à présent, une quinzaine d’habitations est menacée, ce chiffre pourrait augmenter, touchant partiellement une cinquantaine de foyers.

Les falaises s’élevant à près de 30 mètres, la vie des habitants se trouve en péril. Dans l’une des maisons à proximité immédiate, un mur de cuisine ne tient que grâce aux racines d’un arbre, le sol n’est plus droit, on passe la main à travers les fissures du mur...

La priorité est de mettre les habitants en sécurité et de leur trouver un logement qui corresponde à leurs attentes. Ce qui n’est pas chose facile, car il s’agit de personnes âgées, installées depuis parfois plus de 30 ans, habituées à leur environnement et qui se trouvent souvent dans des situations très précaires.

Sous l’effet de l’érosion du littoral, un pan de la falaise du quartier Haut du Morne s’est effondré le 16 décembre. Ce glissement de terrain localisé a fragilisé les fondations de la maison photographiée ici et témoigne de l’urgence à évacuer la quinzaine d’habitations à risque.
© Ville de Basse-Pointe
• Dans ce contexte, quelles solutions concrètes avez-vous pu identifier ?

- En collaboration avec la DEAL, ainsi que l’École nationale supérieure de paysage (ENSPV) et l’École nationale supérieure d’architecture Paris-Est, nous travaillons sur des projets de planification, afin de trouver des solutions adéquates.

Dans le cadre de la loi Climat et résilience, dont l’objectif est d’atteindre le « zéro artificialisation nette à l’horizon 2050 », la mairie a proposé de restaurer des maisons abandonnées – pour cause d’indivisions – ce qui éviterait de construire sur des terrains agricoles.

Cette proposition pragmatique a été soumise à la délégation ministérielle qui s’est déplacée dans notre commune le 16 janvier dernier pour constater les dégâts, rencontrer les habitants, obtenir des données chiffrées et prendre des photographies sur site.

Deux inspecteurs de l’Hexagone se sont rendus sur le site le 16 janvier pour proposer une stratégie de recomposition spatiale.
© Ville de Basse-Pointe
• À quelles difficultés se heurte la mairie ?

- La commune a à la fois besoin de financement et d’ingénierie. Elle ne peut se substituer à l’État. Notre équipe municipale souhaite une simplification des procédures pour pouvoir accélérer les choses et obtenir des actions concrètes. Nous ne pouvons plus attendre, car la vie des habitants est menacée !

Rédaction et interview : Sandrine Chopot
This article is from: