3 minute read

Terre outre-mer

LE RETOUR DES PRODUITS TRADITIONNELS EN POLYNÉSIE FRANÇAISE

Banane, patate douce, taro, manioc, igname et uru, comme on appelle à Tahiti le fruit de l’arbre à pain... Ces produits de l’alimentation traditionnelle de Polynésie française ont déserté les assiettes, pour être remplacés par des produits d’importation : pâtes, riz, pain sont consommés en quantité par les Polynésiens.

Pour rééduquer le goût des Polynésiens et réorienter les productions agricoles du fenua, le projet Tavivat [Transition agroécologique vivrière et agrotransformation] vise à développer ces produits traditionnels.

Objectif [de ce projet 2024-2029] : fournir 25 % de produits vivriers traditionnels dans la part des féculents servis en restauration collective scolaire.

Marc Fabresse, secrétaire général par intérim de la Chambre d’agriculture et de la pêche lagonaire : « En fait, il faut savoir que l’on a une importation énorme en farine, en riz, en pâtes, en pain. Et on pourrait très bien remplacer ces produits par nos produits locaux. Cela apporte de la richesse à nos agriculteurs, cela apporte de la qualité nutritive dans nos assiettes. On a des problèmes de surpoids : 70% des gens sont en surpoids et on n’avait pas ce problème-là avant.

Donc aujourd’hui, au lieu peut-être de manger du pain et du riz constamment, pourquoi ne pas manger des aliments beaucoup plus nutritifs, beaucoup plus faciles à produire, dont on sait qu’on les produit dans des conditions excellentes, sans pesticides, sans engrais chimiques ? Pourquoi s’en priver ? »

De plus, ces productions sont parfaitement adaptées au territoire et résistent très bien au dérèglement climatique. « Ces plantes-là, elles poussent même s’il y a 1 °C de plus ou s’il pleut trop. Elles résistent aux cyclones, elles résistent aux variations de températures. Donc allons vers nos produits locaux, réorientons nos habitudes alimentaires et de production. Pour se rapprocher de notre identité culturelle, il faut peut-être, à un moment donné, être un peu chauvins et se dire : on va faire ce qu’on sait faire, cultiver local, manger local et arrêter d’importer des choses qu’on ne sait pas faire chez nous. »

© Massimiliano Cinà / Tahiti Tourisme

Le projet Tavivat a également pour objectif de sensibiliser les Polynésiens aux richesses des produits vivriers traditionnels, qui sont bien plus nutritifs que les productions importées, des produits qui pourraient soutenir les Polynésiens dans leur quête d’une meilleure santé.

Ce texte est issu de la chronique radio « Terre Outre-mer » présentée par Caroline Marie à écouter sur La1ere.fr, l’offre numérique Outre-mer de France Télévisions
This article is from: