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Île de La Réunion

LA RÉUNION, TERRE DE PHOTOGRAPHES ET VIDÉASTES SOUS-MARINS

Du 22 au 29 mars, 30 plongeurs, photographes et vidéastes venus de toute la France ont posé leurs palmes à Saint-Gilles-les-Bains pour une semaine de stage. Cette formation a précédé le championnat de France de photo-vidéo sous-marine, du 2 au 5 avril. Éclairage avec François Godin, en charge de l’organisation des deux événements.

INTERVIEW

FRANÇOIS GODIN, RESPONSABLE FORMATION ET COMPÉTITION À LA COMMISSION RÉGIONALE PHOTO-VIDÉO DE LA FFESSM

• C’est la première fois qu’un stage national de photo et vidéo sous-marine se déroule sur l’île. Pourriez-vous nous en dire plus ?

- Organisé par la commission nationale de photo-vidéo de la FFESSM, ce stage national a lieu tous les ans. Il s’adresse aux photographes-vidéastes, débutants ou confirmés, ainsi qu’aux cadres-formateurs. Cette année à La Réunion, il a permis de rassembler 27 stagiaires – dont sept vidéastes et 20 photographes – ainsi que neuf encadrants. La formation s’est articulée autour de cours théoriques et de deux plongées par jour, offrant aux stagiaires l’occasion de mettre en pratique les techniques vues en cours sur diverses thématiques. À l’issue du stage, un diplôme de niveau 1, 2 ou 3 a été remis aux candidats.

Les Réunionnais, comme Simon Deblock et Gildas Monnier, auteurs de cette image lauréate illustrant des apogons, ont brillé lors de ce 44e championnat de France. Trois binômes réunionnais – sur 21 binômes – sont entrés dans le top 5 du classement général en photo sous-marine.
© Simon Deblock et Gildas Monnier
• Quant au championnat de France, cela faisait 15 ans que les photographes et vidéastes métropolitains n’étaient pas venus en découdre sur l’île de La Réunion ?

- Effectivement. Depuis plus de 40 ans, la FFESSM organise le championnat français de photo-vidéo subaquatique, chaque année dans une région différente. Avec cette édition 2025, l’événement a signé son grand retour à La Réunion.

L’organisation de ce championnat a été confiée au comité régional de la FFESSM (CRESSM). L’objectif était de donner la possibilité aux photographes et aux vidéastes du territoire de se confronter à leurs camarades de métropole, mais également de leur permettre de gagner en notoriété, tout en montrant que l’île intense est une destination plongée méritant d’être connue. L’idée, c‘était aussi de valoriser la Réserve naturelle marine, où ont été réalisées les plongées, et de redonner une image apaisée de cette activité.

Cette murène ponctuée (Gymnothorax meleagris), photographiée par un plongeur réunionnais, a été primée dans la catégorie « poisson ».
© David Pleuvret
• Un événement d’envergure qui a accueilli des pointures ?

- Le championnat s’est déroulé sur trois journées, réunissant 60 plongeurs. Chaque concurrent a remis au jury six images, dont deux d’ambiance, une photo d’ambiance avec faune mobile, une macro-poisson, une macro non-poisson et une prise de vue rapprochée sur le thème de cette année : « Vie cachée ».

Parmi les compétiteurs, deux champions du monde de vidéo sous-marine, Laurent Maignot et François Loqueneux, étaient présents, de même que Tony Vicara, notre champion de France en titre. Ont aussi participé Marc Debatty, ancien champion du monde de photographie sous-marine et Sébastien Ameeuw, champion de France 2023, puis du monde. En effet, le titre de champion de France et l’intégration en équipe de France, ouvrent ensuite l’accès à des épreuves internationales et même au Championnat du monde de photo et vidéo sous-marine !

Grand bernard-l’ermite jaune poilu (Aniculus maximus).
© Véronique Würmli-Baudot et Pauline Henry-Damour
• Des consignes environnementales particulières ont-elles été transmises aux participants ?

- Même si nous ne sommes pas des donneurs de leçons, des recommandations ont été faites en matière de sécurité et de protection de l’environnement. Chaque candidat a signé une charte du plongeur écoresponsable, avec des pratiques à respecter : interdiction de déplacer les animaux, de s’accrocher au substrat, d’utiliser des flashs pour photographier les tortues, etc. Afin de réduire notre impact carbone, une grande majorité du jury a participé en distanciel. De manière générale, lorsqu’on est photographe ou vidéaste subaquatique, on exerce cette activité avant tout, je crois, par amour pour la nature, avec la volonté de mettre en valeur la richesse des fonds marins.

Rédaction et interview : Sandrine Chopot
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