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CIRAD
PR é RAD-OI : UNE INTELLIGENCE COLLECTIVE POUR UN DÉVELOPPEMENT AGRICOLE DURABLE
Comment participer activement à un développement agricole durable dans le sud-ouest du bassin indo-océanique ? C’est toute l’ambition que nourrit la PRéRAD-OI, plateforme régionale en recherche agronomique pour le développement dans l’océan Indien.
LA PR é RAD-OI FÉDÈRE LES FORCES VIVES DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE DANS L’OCÉAN INDIEN
Née en 2014 d’une volonté régionale portée par la Commission de l’océan Indien (COI) et les autorités françaises de La Réunion, la PRéRAD-OI est un moteur de coopération scientifique agricole. Elle fédère 24 partenaires scientifiques et techniques, et s’appuie sur six réseaux régionaux thématiques.
Sa mission principale : partager des solutions durables adaptées aux contraintes climatiques, aux risques sanitaires et à la perte de biodiversité. Pour ce faire, diffuser les connaissances et innovations produites, appuyer la structuration de réseaux d’acteurs et de compétences, construire un observatoire régional des agricultures sont autant d’actions de la PRéRAD-OI.

ISABELLE MIALET-SERRA, ADJOINTE AU DIRECTEUR RÉGIONAL DU CIRAD RÉUNION - MAYOTTE - OCÉAN INDIEN ET ANIMATRICE DE LA PR é RAD-OI

Animée par le Cirad, la PRéRAD-OI, outil singulier d’intelligence collective, se veut être un catalyseur de synergies partenariales pour les réseaux thématiques qu’elle fédère, favorisant la recherche, l’innovation et la formation pour accroître la visibilité et l’impact de la recherche régionale.
Son essence est ainsi de développer et partager des solutions innovantes concrètes, technologiques ou non, de même que des outils d’aide à la décision, à l’instar de l’Observatoire des agricultures de l’océan Indien. Pour cela, nous nous appuyons notamment sur les réseaux de compétences existants et favorisons la structuration de nouveaux réseaux, à l’image du travail réalisé ces 12 derniers mois sur la valorisation de la biomasse à des fins énergétiques. Notre ambition, à terme, est de participer collectivement à la structuration d’un pôle d’excellence en recherche agronomique dans l’océan Indien pour une sécurité alimentaire, nutritionnelle et sanitaire durable.
UN OBSERVATOIRE DES AGRICULTURES
Initié par le Cirad sur la base de travaux conduits avec la FAO, l’Observatoire des agricultures du sud-ouest de l’océan Indien propose une méthodologie et des outils harmonisés pour documenter la diversité des systèmes productifs et leurs performances, au regard des enjeux du développement durable. Les premières études de faisabilité ont concerné l’île Maurice et Madagascar, permettant d’envisager le déploiement d’observatoires territoriaux dans deux contextes très différents et sur la base de partenariats spécifiques.
À l’avenir, il sera possible d’alimenter une plateforme de données accessibles aux agents de développement, aux organisations d’agriculteurs et aux chercheurs, rendant possibles des approches comparatives. Le but in fine ? Éclairer les décideurs dans le « design » de politiques agricoles et alimentaires, adaptées à la diversité des exploitations agricoles observées sur un territoire et à leurs besoins en investissements.
PIERRE-MARIE BOSC, RESPONSABLE SCIENTIFIQUE DU PROJET AU CIRAD

Transition alimentaire, transition agroécologique, durabilitédessystèmesagricoles:Mauricefaitfaceà des défis qui requièrent des approches holistiques. Cela justifiedemieuxconnaîtreladiversitédes systèmes agricoles, grâce à des systèmes d’information qui permettront de définir des politiques publiques adaptées aux très grandes exploitations issues de l’histoire cannière, aux exploitations familiales variées et aux jardins domestiques principalement dédiés à l’autoconsommation, mais pouvant générer quelques revenus.

UN RÉSEAU ÉMERGENT POUR VALORISER LA BIOMASSE À DES FINS ÉNERGÉTIQUES ET AGRICOLES
L’initiative de valorisation de la biomasse non alimentaire de la PRéRAD-OI s’appuie sur les réseaux, compétences et activités de la région, pour renforcer les dynamiques en cours, expérimenter et développer les usages de la biomasse dans l’océan Indien. « Nous souhaitons mobiliser les différents acteurs pour mener des études de faisabilité, soutenir des projets pilotes innovants et favoriser une collaboration intersectorielle », explique Anthony Benoist, chercheur au Cirad qui participe à ce travail.
De la production de biodiesel à partir d’huiles alimentaires usagées recyclées, à la production de biogaz basée sur des déchets de poissons, en passant par la combustion de bagasse de canne à sucre pour générer de l’électricité, plusieurs projets de démonstrateurs sont déjà recensés dans la région. « Cette initiative répond à l’impératif d’une gestion durable des ressources surexploitées, tout en limitant la dépendance aux énergies fossiles. Elle vise à favoriser un développement économique local en créant de la valeur ajoutée, notamment en milieu rural », conclut Patrick Rousset, chercheur et responsable scientifique du projet.