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Saint-Martin
UNE DOUBLE NATIONALITÉ, UNE SEULE BIODIVERSITÉ
Saint-Martin est une île franco-hollandaise qui abrite une biodiversité exceptionnelle. Mais comment gérer la faune et la flore locales quand deux réglementations s’appliquent sur un même territoire ? Rencontre avec Sabrine Brismeur, cheffe de projet de la Nature Foundation de Sint Maarten, partie hollandaise.
INTERVIEW
SABRINE BRISMEUR, CHEFFE DE PROJET DE NATURE FOUNDATION ST. MAARTEN

• Quel est l’objectif de votre fondation ?
- Sa mission consiste à préserver et améliorer nos écosystèmes naturels, aujourd’hui et pour les générations futures, grâce à diverses initiatives de gestion, de recherche, d’éducation et de politiques. Nous gérons aussi le parc marin de Man of War Shoal, une aire marine protégée et un site de plongée populaire au large de la capitale, Philipsburg.
• Comment protéger l’environnement sur une île avec deux nationalités et des lois distinctes ?
- C’est un défi majeur, car les écosystèmes ignorent les frontières politiques, mais sont affectés par les réglementations de chaque côté. Une priorité est de combler les lacunes de la législation environnementale de Sint Maarten, souvent moins stricte qu’à Saint-Martin, ce qui a des conséquences négatives transfrontalières. Par exemple, l’importation de certaines espèces invasives est interdite côté français, mais était permise côté néerlandais, facilitant leur introduction illégale. Nous collaborons avec la partie française pour conseiller notre gouvernement sur l’harmonisation des lois, afin d’assurer une protection équitable de nos écosystèmes sur toute l’île. C’est un travail de longue haleine.

• Quels sont vos liens avec la Réserve naturelle de Saint-Martin ?
- Nous coopérons de plus en plus avec la Réserve, une collaboration que nous souhaitons officialiser. Nos activités se chevauchant, nous échangeons des informations sur les écosystèmes partagés – récifs, herbiers, mangroves –, nous nous entraidons pour la recherche et participons ensemble à des actions éducatives bilingues. Nous orientons également les signalements du public entre nos organisations. Nous prévoyons de formaliser notre relation par un accord cette année pour un meilleur partage de données, du personnel, et pour des projets et recherches conjoints, ce qui nous réjouit énormément !