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Saint-Pierre-et-Miquelon
GRAND BARACHOIS : QUAND LES ALGUES ÉTOUFFENT LA LAGUNE
Originaire de l’archipel, Ève Briand a focalisé son mémoire d’étude sur la dégradation de la lagune du Grand Barachois. L’occasion pour cette passionnée de se plonger dans l’histoire du territoire, d’en comprendre les usages et pratiques qui ont pu, au fil des décennies, malmener cet écosystème unique et fragile.
Ève Briand vit actuellement en France hexagonale, mais, comme de nombreux ultramarins, elle reste très attachée au territoire de son enfance. « À la fin de mon master 2 en Gestion de l’environnement à Sherbrooke, au Québec, je cherchais un sujet de mémoire utile. Le projet BARACHOISPM existait déjà, je m’y suis greffée », indique Ève Briand. « Je me suis tournée vers la lagune du Grand Barachois, située sur l’isthme reliant les îles de Miquelon et de Langlade. C’est un milieu naturel d’une grande richesse écologique, mais il semble aujourd’hui confronté à une problématique d’eutrophisation » [processus par lequel des nutriments s’accumulent dans un milieu]. Ce phénomène se traduit par une prolifération d’algues, mais aussi par une possible perte de la biodiversité et une baisse de l’attractivité du site.
Un enjeu majeur pour l’archipel
Afin de mieux comprendre cette eutrophisation, Ève Briand s’est penchée sur les usages passés de cet espace naturel. Elle a ainsi découvert que durant des décennies, les pêcheurs prélevaient des mollusques dans la lagune pour s’en servir comme appât pour la pêche à la morue. Que la chasse aux phoques y était répandue. Qu’un ruisseau aurait été dévié de son lit et n’alimenterait plus la lagune.
Autant d’éléments qui, cumulés, ont déréglé ce précieux écosystème. « Aujourd’hui, il est important de mesurer cette eutrophisation et surtout d’en comprendre les causes », souligne Ève Briand. Car le dérèglement climatique s’est invité dans le processus et accélère encore la dégradation de la lagune.
Pour redonner vie à cet écosystème, plusieurs pistes pourraient être envisagées à l’avenir par le consortium dédié à la lagune du Grand Barachois, une équipe scientifique pluridisciplinaire avec laquelle Ève Briand a collaboré durant l’écriture de son essai. Dans ce cadre, elle a notamment recommandé la transplantation d’herbiers, ainsi que le rétablissement de l’hydrodynamisme de la lagune et la prise en compte de l’érosion naturelle du site.