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Édito
PAR CÉLIA DE LAVERGNE, DIRECTRICE DE L’EAU ET DE LA BIODIVERSITÉ AU MINISTÈRE DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE, DE LA BIODIVERSITÉ, DE LA FORÊT, DE LA MER ET DE LA PÊCHE
En tant que directrice de l’eau et de la biodiversité, je porte avec engagement et conviction les politiques publiques dédiées à la préservation et à la restauration des écosystèmes et de nos ressources naturelles, dans un souci constant de conciliation avec les activités économiques et l’aspiration au déploiement de nouvelles infrastructures de nos territoires. Et, les territoires d’outre-mer ont une résonance toute particulière pour moi. Deux grandes priorités guident notre action pour 2025 et les années à venir.
La première concerne la ressource en eau et sa préservation en quantité comme en qualité pour tous. Elle fait l’objet d’un plan national d’actions qui vient de fêter sa deuxième année. Certaines mesures spécifiques aux outre-mer viennent enrichir le Plan eau DOM qui continue de creuser son sillon et de faciliter la planification comme les soutiens à l’investissement pour sécuriser notamment l’accès à l’eau et à l’assainissement pour tous.
Si la ressource en eau est indispensable, elle est malheureusement de plus en plus sous tension en outremer. La situation à Mayotte ou encore les contraintes chroniques ou épisodiques en Martinique et à SaintMartin sont des témoins criants de l’urgence à agir, sur laquelle l’État est pleinement mobilisé.
Collectivement, nous devons adopter des trajectoires de sobriété et optimiser le partage de l’eau entre usages, planifier et investir tout en anticipant les crises. La réutilisation des eaux non conventionnelles au travers de nouveaux leviers réglementaires est une véritable opportunité pour rendre disponible plus d’eau pour certains usages. La réforme de la DERU que nous allons accompagner contribuera à améliorer la qualité des rejets et à élargir l’accès à l’assainissement collectif, au bénéfice de la qualité de vie de l’usager et de la qualité des eaux littorales pour tous.
Deuxièmement, les outre-mer concentrent 80 % de la biodiversité française et sont au cœur de la Stratégie nationale biodiversité 2030 (SNB2030), reflet de l’engagement de la France au niveau mondial au titre de la convention sur la diversité biologique.
Le changement climatique et les pressions humaines fragilisent les milieux naturels. La crise Chido à Mayotte l’a illustré avec la destruction du couvert végétal et la dégradation des mangroves et récifs coralliens. Mais ces milieux remarquables sont aussi sources de services pour l’homme tant au quotidien – cycle de l’eau, alimentation, bois, etc. – que pour répondre aux crises (effet tampon des mangroves, etc.). La restauration des écosystèmes doit être un pilier de la reconstruction du territoire.
Plus largement, même si le règlement européen sur la restauration de la nature ne s’applique pas légalement aux outre-mer, ces derniers pourront définir une feuille de route que nous accompagnerons dans le cadre de la SNB2030.
Les territoires d’outre-mer portent des défis majeurs et peuvent devenir des exemples de réussite en matière de gestion de la ressource en eau et de préservation de leur biodiversité remarquable. La direction de l’eau et de la biodiversité sera présente pour accompagner les territoires.