Extrait Yandé et autres contes d'Afrique et d'ailleurs

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LECTURES CLE

EN FRANÇAIS FACILE

Yandé et autres contes d’Afrique et d’ailleurs

Yandé et autres contes d’Afrique et d’ailleurs

Augustin AurorA - Anthiou MAMA

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Crédit photographique :

Couverture : © Matthieu, Adobestock ; page 36 : © aylerein Adobestock

Direction éditoriale : Béatrice Rego

Marketing : Thierry Lucas

Édition : Marie-Charlotte Serio

Couverture : Fernando San Martin

Mise en page : Isabelle Vacher

Illustrations : Conrado Giusti

Enregistrement : Blynd

© Cle International 2025

92 Avenue de France 75013 Paris

Contact : contact@cle-inter.com

Dépôt légal : janvier 2025

Code éditeur : 264334

ISBN : 978-209-039743-7

Sommaire

• Yandé ................................................................. Page 5

• Le lion et le lièvre .............................................. Page 9

• Le cheval du Roi ................................................. Page 11

• Naye, l’avare ...................................................... Page 13

• Aguène et Diambogne ........................................ Page 15

• Samba ................................................................. Page 19

• Le Roi et les paysans ......................................... Page 22

• Un malheur ne vient jamais seul ..................... Page 25

• Sabou, l’orpheline .............................................. Page 29

• Le maki, le chat et le zébu de Mayotte ............. Page 32

• L’Îlot de Sable Blanc .......................................... Page 35

• La jarre abîmée .................................................. Page 37

• La grenouille qui était sourde ........................... Page 40

• L’aiglon qui se croyait être poulet ..................... Page 42

• La légende de l’arc-en-ciel ................................. Page 44

• Le muguet et le crapaud .................................... Page 46

L’œuvre

L’ouvrage présente seize contes de la tradition populaire orale, collectés, retranscrits, et adaptés pour un niveau débutant :

– Yandé, Le lion et le lièvre, Le Cheval du Roi, Naye l’avare, Aguène et Diambogne, Samba, Le Roi et les Paysans et Un malheur ne vient jamais seul, proviennent du Sénégal.

– L’Îlot de sable blanc vient de Mayotte, département français ultra-marin.

– La jarre abîmée est un conte d’origine indienne.

– La grenouille qui était sourde, L’aiglon qui croyait être poulet, La légende de l’arc en ciel, n’ont pas d’origine précise.

– Samba, Sabou l’orpheline, Le maki, le chat et le zébu de Mayotte, et Le muguet et le crapaud sont des créations originales et se passent au Sénégal et à Mayotte.

Sauvegarder la mémoire de ces contes qui se transmettent oralement d’une génération à l’autre est la mission très importante que se sont donnée de grands écrivains, comme Léopold Sédar Senghor, Abdoulaye Sadji, Birago Diop, au Sénégal, et Nassur Attoumani et Salim Hatubu à Mayotte.

Les mots ou expressions suivis d'un astérisque (*) dans le texte sont expliqués dans le Vocabulaire, page 47.

Il y a longtemps, très longtemps, une femme et son mari étaient esclaves chez un roi très odieux*. Ils travaillaient beaucoup. Ils ne mangeaient pas à leur faim.

Un jour, le mari meurt de fatigue. La femme réussit à s’évader. Elle marche longtemps à travers la forêt. Elle attend un enfant. Un soir, ressentant des douleurs, elle accouche d’une petite fille au pied d’un gigantesque baobab*. Elle la nomme Yandé. Elle prend un brin de bambou et coupe le cordon ombilical1 avec celui-ci. Elle attache un bracelet au poignet du bébé. Mais comme il fait nuit, la femme veut attendre le lever du jour pour repartir. Elle allaite2 sa fille, puis s’endort.

Le lendemain, au réveil l’enfant a disparu !

Elle cherche sa fille partout, en vain ! Elle pleure jusqu’à ne plus avoir de voix. C’est une femme génie* qui a enlevé le bébé. Elle va très bien s’occuper de l’enfant jusqu’à ce qu’elle soit grande.

Un matin, la femme génie raconte à Yandé toute son histoire, depuis la fuite de sa mère. Elle lui remet deux œufs de couleur différente et lui explique : « Tu casseras l’œuf noir à la sortie de la case*. Le blanc, tu le lanceras dans le fleuve. Va maintenant retrouver ta maman ». Dès

1. L’organe qui unit l’embryon à son placenta dans le ventre de la mère. 2. Donner le sein à un bébé, alimenter le bébé.

que Yandé tourne le dos, la femme génie disparaît dans un tourbillon de sable.

Du premier œuf, sortent des cavaliers fortement armés qui lui déclarent allégeance*. L’œuf blanc renferme des troupeaux de zébus*, de vaches, de moutons et de chèvres conduits par des bergers. Alors Yandé prend la tête de ce cortège majestueux*. Dès le premier village, une femme vient à sa rencontre. Elle lui demande :

– Jeune princesse, où vas-tu ?

– Je suis à la recherche de ma mère.

– Mais c’est moi ta mère.

– Où suis-je née ?

– Dans ma maison.

– Avec quoi as-tu coupé mon cordon ?

– J’ai utilisé un couteau, bien sûr !

– Que m’as-tu offert à ma naissance ?

– Je t’ai donné mon lait.

– Non, tu n’es pas ma mère.

Toutes les femmes des alentours se présentent mais aucune n’est capable de donner les bonnes réponses. Yandé reprend la route avec ses compagnons. Elle arrive alors dans une ville. Elle est accueillie comme une grande princesse. Elle interroge toutes les femmes les unes après les autres, mais aucune de ces femmes n’est sa mère. Une vieille femme suggère alors de faire venir les esclaves. Tout le monde se moque d’elle.

Comment une si belle princesse pourrait-elle être l’enfant d’une esclave ?

Une femme s’avance alors, la regarde et s’exclame :

– Tu es ma fille !

Yandé lui demande :

– Où suis-je née ?

– J’ai accouché au pied d’un baobab.

– Avec quoi as-tu coupé mon cordon ?

– Avec un brin de bambou.

– Que m’as-tu offert à ma naissance ?

– J’ai mis à ton poignet un bracelet que ton papa a confectionné3.

Yandé hurle très fort « J’ai retrouvé Maman ! ». Elle se jette dans ses bras. Toutes les deux pleurent de joie. Yandé lui offre des habits neufs. La mère se débarrasse de ses haillons*. « Rentrons au pays maintenant, dit la mère. ».

Yandé et ses redoutables guerriers attaquent le maudit roi et le détrônent*. Elle libère les esclaves. Elle devient la première princesse du pays.

3. Fait.

2 Le lion et le lièvre

Un lion très cruel* vivait dans la savane*. Il tuait et dévorait tout cru les animaux, les uns après les autres.

Un jour, les animaux désespérés se retrouvent près du baobab. Ils concluent un marché avec le lion : chaque jour, un seul animal se présentera à lui pour être mangé.

On désigne un lièvre rusé pour être le premier.

– Hum, quel bon menu ! pense le lion quand il voit le lièvre.

– Comme convenu, me voici, dit le lièvre tout essoufflé.

– Mais que t’arrive-t-il ? Tu as couru ? questionne le roi des animaux.

– Laisse-moi du temps, juste une minute, je suis fatigué. Un terrible lion m’a poursuivi jusqu’ici. J’ai eu très peur.

– Quoi ? Un autre lion sur mon territoire ! Cet animal doit partir.

– Je peux te mener jusqu’à lui, il est près du lac, répond le lièvre.

– Allons-y ! Je vais chasser cet intrus ! hurle le lion.

– Méfie-toi, cet intrus a fière allure*. Je l’ai vu. Il est très grand. Il est plus fort qu’un éléphant. Comparé à lui, tu ressembles à un lionceau.

– Ça suffit ! Conduis-moi jusqu’à lui, rugit le lion.

Ils partent vers le lac. Arrivé au bord du lac, le roi des animaux se penche au-dessus de l’eau. Aussitôt, il voit son ennemi, un beau lion, aussi grand, aussi fort que lui, qui

l’observe. Fou de rage, le lion montre ses crocs, saute sur son adversaire… et se noie.

Voilà comment un lièvre rusé a débarrassé la savane du féroce* animal.

3 Le cheval du Roi

Madoungou était un village africain très réputé4 pour l’élevage des chevaux. Le roi de ce village avait un cheval au pelage blanc qu’il aimait beaucoup. Le cheval s’appelait « Gérèse ».

Un jour, pour montrer publiquement tout l’amour qu’il avait pour ce cheval, le roi convoque l’ensemble des villageois. Au cours de la séance, il déclare :

– Peuple de Madoungou ! Écoutez-moi ! Je suis votre Roi. Gérèse est mon cheval bien aimé. Je veux que tout le monde l’aime. Malheur à celui qui* oserait un jour m’annoncer sa mort.

La séance prend fin sur cette déclaration du puissant monarque. Comme d’habitude, on conduit Gérèse au pâturage. Mais un jour, un grand malheur arrive. Un serpent mord le cheval. Celui-ci tombe mortellement blessé. Qui allait annoncer à sa majesté cette mauvaise nouvelle ? Personne n’ose.

Finalement, Vouzou, l’un des sages de la cour royale demande une audience auprès du Roi. Il déclare :

– Majesté, vous êtes vénéré et adoré. Vous êtes le plus puissant et le plus intelligent de tous les rois. Grâce à vous et à votre amour des chevaux, notre village est prospère5.

4. Connu par tout le monde.

5. Riche.

Le Roi réplique :

– Vouzou, j’aime beaucoup quand tu viens me voir. Tu me dis toujours des choses intéressantes.

– Votre majesté, il y a un détail que j’aimerais souligner. Il s’agit de votre cheval. Ce matin, je l’ai vu dans un état inhabituel, répond Vouzou.

– Et dans quel état était-il ? rétorque le Roi.

– Il était couché dans l’herbe, les yeux grandement ouverts, les quatre pattes dégagées vers le ciel. Il était plus gros que d’habitude et en plus, il y avait des mouches.

Sa majesté réfléchit un instant. Il dit :

– Vouzou, d’après ce que je comprends, Gérèse mon cheval bien-aimé est mort.

– Votre majesté, je n’ai jamais dit que Gérèse était mort. C’est vous-même qui l’avez dit !

Le Roi donne raison à Vouzou. Au lieu d’être puni, il devient Vice-Roi.

À compter de ce jour, tous les habitants du village ont retenu la leçon : qui ne risque rien, n’a rien !

4 Naye, l’avare

Il était une fois un homme très riche. Il était sans doute l’homme le plus riche de son village. Il était également l’homme le plus avare6 de la région. Si avare, que tous les habitants du Royaume du Sine-Saloum7 le surnommaient Naye, qui signifie « l’homme avare » en langue sérère8.

Naye vivait seul, n’avait ni femme, ni enfants, ni employés. Il ne donnait jamais l’aumône9 : ni sucre aux talibés10, ni bougie aux pauvres, ni biscuit aux mendiants. Il exécutait lui-même tous les travaux domestiques. Il était fier de ne rien dépenser.

Un jour, pendant ses travaux, Naye tombe dans un puits. Il ne peut pas sortir seul. Il pousse un cri d’appel très violent.

– À l’aide, à l’aide ! hurle-t-il.

Aussitôt, son voisin le plus proche accourt. Il lui tend la main en s’exclamant :

– Naye, donne-moi ta main pour que je te sorte du puits.

Mais Naye ne veut rien donner. Il faut insister, le prier même. Il finit par tendre sa main, mais c’est trop tard. Naye meurt.

6. Qui ne dépense pas son argent.

7. Le Sine-Saloum est une province du Sénégal.

8. Ethnie du Sénégal.

9. Don, en général de faible valeur, que l’on fait à celui qui est dans la misère, pour l’assister.

10.Un garçon mendiant confié à un marabout.

Si son voisin lui avait dit « Prends ma main », il serait sans doute encore vivant.

Les sages du village, réunis sous l’arbre à palabre*, ont longuement débattu. Ils ont retenu que c’est bien l’avarice qui a tué Naye, l’homme le plus avare du Sine-Saloum.

5 Aguène et Diambogne

Il y a bien longtemps, deux sœurs jumelles vivaient dans un village au cœur de la brousse* africaine dans l’ancien royaume du Sine-Saloum.

Assises sur un muret, les deux sœurs attendaient l’instant magique où on ouvre la porte de l’enclos aux chèvres. Celles-ci s’impatientaient aussi à l’idée de se répandre dans la brousse. Les chevreaux s’agitaient dans les pattes de leurs mères. Le soleil se levait. Le troupeau savait qu’il partirait bientôt sous la conduite des deux filles.

Aguène et Diambogne s’acquittaient de toutes les tâches sans se plaindre. Elles gardaient les chèvres, ramassaient le bois, puisaient11 l’eau au puits, pilaient le mil et le sorgho*, balayaient la cour, pêchaient au marigot12. Pour cela, elles faisaient la fierté de leurs parents. Mais cette journée s’annonçait difficile. À chaque instant, il fallait veiller aux caprices* des chèvres.

Soudain, l’une des chèvres s’échappe. Après une brève poursuite, les deux filles retrouvent l’animal au pied d’un tamarinier*. Mais tout près du gigantesque arbre vit la sorcière* Sandakh, réputée pour ses pouvoirs* mystérieux.

– Bonjour. Pourquoi cette visite ? demande la sorcière d’un ton courtois et amical.

11. Tiraient de l’eau du puits. 12. Tout petit cours d’eau.

– L’une de nos chèvres s’est égarée, répond l’une des filles.

La chèvre retrouvée, l’anxiété surgit dans le cœur des filles. Adresser la parole à la sorcière, déranger son repos peut s’avérer fatal pour les villageois. Et les filles savent que la nuit venue, la sorcière réserve ses attaques aux villages de la contrée.

Malgré l’inquiétude, la nuit est paisible. La rancune de la méchante sorcière se serait-elle dissipée dans l’indolence de l’aurore* naissante ?

Avec la nouvelle journée qui s’annonce, il faut déjà penser au repas du soir. Les vivres sont au plus bas. Heureusement, le fleuve qui coule près du village regorge de moules, d’huîtres, de poissons et de crabes. Ainsi, les deux filles embarquent sur la pirogue* familiale. Une légère brise souffle sur l’eau et les premiers crabes se blottissent dans les calebasses*.

Mais au milieu du fleuve, venu de nulle part, un souffle violent se forme. La pirogue tangue. Le vent se renforce. Le bateau chavire et se fend en deux. Malgré la houle, l’orage et les éclairs, les filles s’agrippent chacune à un morceau du bateau éventré. Ni leurs cris, ni leurs appels ne parviennent à la rive. Les villageois assistent impuissants au naufrage : personne pour les secourir. Peu à peu dans ce tumulte13 éperdu, les deux filles s’éloignent l’une de l’autre. Maintenant, elles ne se voient plus. Les villageois savent qu’elles sont perdues à jamais. Les pauvres parents ne reverront plus leurs chères filles. 13. Bruit très fort.

Un vent ensorcelé a soufflé sur le fleuve. La sorcière s’est vengée.

Mais, au prix d’efforts insensés, les deux filles réussissent à regagner la rive, épuisées mais sauves. Diambogne parcourt la forêt vers le nord. Aguène poursuit vers le sud. Après des années d’errance, chacune des deux filles s’établit dans un pays et fonde une ethnie : Aguène, les Diolas et Diambogne, les Sérères.

Depuis ce triste jour du naufrage, Diolas 14 et Sérères15 vivent très fort en cousinage16. Ainsi, aujourd’hui si un Diola croise un Sérère, après les salutations et les plaisanteries d’usage, ils se rappellent l’histoire d’Aguène et de Diambogne.

14. Les Diolas vivent en Casamance, au sud du Sénégal, et en Gambie.

15. Les Sérères vivent dans le centre-ouest du Sénégal.

16. Chaque ethnie a sa langue, sa culture et ses coutumes particulières et parfois similaires.

6 Samba

Àsandalor, village de la Petite-Côte sénégalaise vit un paysan nommé Samba. Dès son enfance, son entourage remarque que c’est un enfant réservé. Les jeunes de son âge jouent, courent, vont à la pêche, à la chasse, sillonnent le village ou la brousse : Samba reste seul, tapi, près de la case de sa mère. Le temps passe, il grandit. À 19 ans, il décide de s’installer dans le champ de son père derrière les habitations.

Une histoire particulière a rendu Samba célèbre dans toute la contrée17.

Il n’est pas sociable. « C’est là son plus grand défaut » : ni femme, ni enfant, ni ami. Il est beau garçon pourtant. Grand et vigoureux, dents blanches, il a un beau teint mat. Ses cheveux crépus sont épais et brillants. Mais il a mauvais caractère. Sa demeure* est une grande case avec deux portes et trois petites fenêtres où tout s’entremêle18 : la récolte, les ustensiles de cuisine, la malle de vêtements, le canari*, les outils de travail… Cependant, chaque chose a une place qui lui est réservée. Dans cette pièce, il prépare aussi ses repas. Seuls les toilettes, les animaux et la charrette sont dehors.

17. La région.

18. Est mélangé.

Jamais Samba ne participe à la vie du village. Jamais il ne rend visite à quiconque19. Marginal20, il se sent bien à l’aise comme cela. Mais un jour, alors que tout le monde s’active à la traditionnelle fête des offrandes* à l’approche de l’hivernage21, un incendie se déclare chez lui. La grande case de Samba brûle. Il crie à tue-tête :

– Au secours ! Au secours !

Quelques minutes s’écoulent, tout le monde accourt. Une grande chaîne se forme rapidement. On se passe des bassines et des seaux d’eau. Au bout de deux heures, le feu est maîtrisé. Samba a presque tout perdu. La tristesse se lit sur son visage. Il pleure. Aussitôt, les uns et les autres commencent à se disperser. Tremblant et confus, Samba les interpelle :

– Ohé, ohé, chers villageois, chers parents… Venez, je dois vous parler.

Tout le monde fait demi-tour et se rassemble dans sa cour à côté des tisons22 et des débris. Samba poursuit :

– Je vous remercie profondément. Je vous jure que désormais je changerai. Je participerai à tout ce qui se fera dans le village. Je vous demande pardon.

Le chef du village, Mame Sanok prend la parole :

– Vous, population de Sandalor, je vous exprime ma profonde gratitude*. Je vous exhorte* au pardon, à la 19. À personne.

20. Personne qui ne veut pas vivre avec les autres.

21. Saison des pluies.

22. Morceaux de bois brûlés.

tolérance, à la solidarité et à la compréhension. Dans ce village, tout le monde est frère et sœur. Que nous tous, soyons un. Aimons-nous et aidons-nous les uns les autres. Seule l’union fait la force. L’homme est le remède de l’homme, dit-on.

Après cette allocution du chef de village, la foule quitte les lieux. La fête reprend ses droits.

Depuis ce jour, Samba a changé. Il participe désormais à toutes les activités du village. Il s’est marié. Il a de magnifiques enfants.

7 Le Roi et les paysans

Il y a fort longtemps, deux paysans vivaient dans le royaume du Cayor23, dans un village proche d’un bras de l’océan : d’un côté l’eau, de l’autre la forêt. Au centre du village, il y avait l’arbre à palabre entouré de cases en paille.

Ce matin, le village africain s’éveille. Les enfants jouent dans les ruelles. Les femmes partent chercher l’eau et le bois. Les hommes veillent au bétail et aux champs.

Moussa, l’éleveur de bétail, s’active si bien auprès de ses bêtes que le troupeau prospère sur ses terres fertiles. Mais la situation attise la convoitise* de Mijean, son voisin.

Un jour, Mijean le Perfide se rend auprès du Roi de la contrée.

– Sire, savez-vous qu’un paysan de votre village est si riche qu’il menace votre pouvoir ?

– Comment cela ? questionne le Roi.

– On dit qu’il a tellement de vaches, de chevaux, d’ânes, de chèvres, de moutons et de volailles qu’il rêve de votre trône, dénonce l’envieux.

Furieux, le Roi fait appeler Moussa.

– Certains affirment que ta richesse causera ma perte24 , dit le Roi.

– Je ne souhaite que vivre en paix, répond Moussa.

– Eh bien, tu iras vivre en paix au cœur de la forêt. Parce que tu as comploté contre moi, demain tu quitteras le village

23. Ancien royaume du Sénégal situé entre les fleuves Sénégal et Saloum. 24. Créer de grandes difficultés.

avec ta femme mais sans ton troupeau. Sinon tu mourras, déclare le Roi.

Ainsi dit, ainsi fait. Moussa s’installe loin du village et reprend ses activités. Un jour, un oiseau s’approche de la maison. La femme de Moussa s’exclame :

– Laissons-le vivre. Peut-être qu’un jour, il nous remerciera ?

Peu de temps après, des termites, des abeilles, des fourmis et un serpent s’invitent près de la nouvelle demeure où le courageux paysan s’occupe de son nouveau cheptel25 et s’enrichit.

De nouveau Mijean le Perfide réitère26 ses mensonges auprès du Roi. Une fois encore, le Roi reçoit Moussa. Le Diaraf* ordonne devant tous ses notables :

– Puisque tu me défies, je t’impose trois travaux. Si tu réussis, je te laisserai vivre sinon je te pendrai. Premièrement, ramène-moi mon pantoufle* que j’ai laissé au village, à un mois de marche d’ici. Deuxièmement, rapporte-moi une tige27 de boue recouverte de miel. Enfin, tu ramasseras trois sacs de grains de mil éparpillés devant la grande case. Je te donne trois jours pour tout réaliser.

Désespéré par la tâche à accomplir, Moussa revient chez lui. Il raconte toute l’histoire à sa famille. Mais les animaux du voisinage l’entendent :

– Ne t’inquiète pas, j’irai chercher ton pantalon rapidement, dit l’oiseau.

– Tu nous as laissé vivre, nous te ferons une tige en boue… poursuivent les termites.

25. Ensemble des animaux de la ferme.

26. Répète.

27. Objet droit, étroit et allongé.

– … que nous enduirons28 de miel, ajoutent les abeilles.

– Par gratitude, nous ramasserons les grains de mil, promettent les fourmis.

En une seule journée, l’oiseau, les termites, les abeilles et les fourmis réalisent les travaux. Alors le serpent s’approche de Moussa et lui propose aussi son aide : « Si tu veux que le Roi et Mijean le Perfide cessent de t’importuner, j’irai piquer la fille du Roi ce soir. » Et, tout bas, en secret le serpent explique quelle est l’antidote qui sauvera la fille du Roi. Le soir même, le serpent s’introduit dans la chambre de la fille du Roi et la pique à la main. Elle s’endort d’un profond sommeil.

Tous les guérisseurs traditionnels accourent. Personne ne peut la réveiller.

Quelque temps après, Moussa revient au palais.

– Mon Roi, je connais un remède pour guérir ta fille.

– Si tu dis faux, tu seras pendu ! Si tu dis vrai, ton fils aîné épousera ma fille, dit le Roi.

– Mon Roi, si on enduit la morsure d’une bouillie29 du cerveau de Mijean le Perfide, ta fille sera sauvée à jamais.

– Qu’on s’empare de Mijean le Perfide, exige le Roi.

À ces mots, les guérisseurs saisissent30 l’homme pour lui extraire le cerveau puis ils appliquent la bouillie sur la plaie. Peu de temps après, la fille du Roi sort de son sommeil.

C’est ainsi que le fils de Moussa est devenu Roi. Il a régné sur le Cayor. Il a expulsé de sa cour tous les jaloux, menteurs et hypocrites du royaume.

28. Couvrirons.

29. Sorte de purée.

30. Attrapent.

8 Un malheur ne vient jamais seul !

Il était une fois une vieille femme. Elle partageait sa pauvre case avec un serpent et un oiseau. Chaque fois que l’oiseau pondait, le serpent mangeait l’œuf.

Un jour, l’oiseau va voir la vieille femme. Il lui dit :

– Dis au serpent d’arrêter d’avaler mes œufs.

La vieille lui répond :

– Que viendrai-je faire dans une querelle* entre deux animaux ? Cela ne me concerne31 pas. Va voir ailleurs !

L’oiseau va voir une souris grise : celle-ci dresse ses moustaches. Elle se met debout. Alors l’oiseau lui parle :

– Dis au serpent de cesser d’avaler mes œufs.

– Tu sais bien que je vis toujours cachée dans la case de la vieille ; si elle me voit, aussitôt elle me chasse. Va voir quelqu’un d’autre, cela ne me concerne pas.

– D’accord ! réplique l’oiseau.

L’oiseau consulte l’araignée :

– S’il te plaît, va dire au serpent qu’il épargne* mes œufs.

– Moi, je fabrique des toiles toutes les nuits dans la case.

La vieille les détruit à son réveil. Va voir quelqu’un d’autre, cela ne me concerne pas.

L’oiseau va voir le chien. Il lui dit :

– Chien, nous sommes tous dans la case. Dis au serpent qu’il cesse d’avaler mes œufs.

– Moi, je garde la maison de la vieille toute la nuit. 31. Cela ne me regarde pas, ce ne sont pas mes affaires.

Quand le repas est prêt, je ronge les restes laissés par les enfants. Cette affaire ne me concerne pas. Va voir quelqu’un d’autre.

L’oiseau rencontre l’âne. Il lui parle en ces termes :

– Âne, peux-tu parler avec la vieille ? Dis lui d’ordonner au serpent de laisser mes œufs.

– Tu sais que la vieille m’accable de fardeaux32. En plus, elle se met derrière moi. Elle me frappe avec son bâton. Qu’est-ce qu’un âne vient faire dans une querelle entre un oiseau et un serpent ? Va voir quelqu’un d’autre, cela ne me concerne pas.

L’oiseau va trouver le coq. Le coq lui dit :

– Mon chant réveille la vieille tous les matins. Quand elle recevra un étranger, elle m’attrapera et l’on m’égorgera. Je ne veux pas aller voir la vieille pour arranger une histoire entre un serpent et un oiseau. Ça ne me concerne pas, va voir quelqu’un d’autre.

L’oiseau s’exclame :

– C’est bon ! Je vous ai demandé à tous d’interdire au serpent d’avaler mes œufs. Vous dites que cela ne vous concerne pas. Je vais voir le mouton.

L’oiseau s’adresse au mouton :

– Veux-tu aller voir la vieille afin qu’elle parle au serpent ; chaque fois que je ponds un œuf, il l’avale !

– La vieille m’entretient. Elle m’élève dans sa cour jusqu’à ce que je devienne gras. À la Tabaski* elle ordonnera qu’on

32. Colis lourds, paquets.

m’attrape et qu’on m’égorge33. Une querelle entre une personne, un oiseau et un serpent ne me concerne pas. Va voir quelqu’un d’autre !

L’oiseau part chercher une allumette. Quand il revient, il dit :

– Maintenant, je suis fatigué. Chaque fois que je m’adresse à quelqu’un, il refuse de m’aider. Je vais faire ce qui me convient.

Il prend l’allumette. Il met le feu à la case : la vieille, l’âne, l’araignée, la souris, le chien, le coq meurent dans l’incendie. L’âne, qui est allé appeler au secours, meurt au retour, brûlé par le feu. Quant au mouton, il a servi de repas à ceux qui sont venus éteindre le feu et refaire la case.

Alors, l’oiseau rassemble les villageois. Il déclare : – J’ai demandé à tous d’interdire au serpent d’avaler mes œufs. Tout le monde m’a répondu qu’une querelle entre un serpent et un oiseau ne les concernait pas. Maintenant vous voyez les conséquences ! Seule la bonne entente préserve le voisinage. Un malheur ne vient jamais seul !

33. Couper la gorge.

9 Sabou, l’orpheline

« Il ne faut jamais trahir la confiance de quelqu’un »

Il était une fois, une jeune fille très belle, disciplinée, joviale et enthousiaste nommée Sabou. Restée orpheline34 à huit ans seulement, c’est sa grandmère maternelle qui l’élève dans un village d’Afrique. Elle apprend tout avec elle : les travaux ménagers, la vie champêtre35. Mais surtout, elle reçoit une éducation exceptionnelle. Un seul regard de sa grand-mère suffit pour qu’elle comprenne ce qu’elle doit faire. Elle s’adapte parfaitement à la vie que lui impose sa grand-mère si aimable, attentionnée, et rigoureuse dans ses principes.

Au fil des années, Sabou grandit. Maintenant, elle est en âge de se marier. Pour venir demander sa main, une délégation du village voisin fait trois jours de marche dans une immense forêt très dense. Cette forêt sépare son village de celui de son futur époux.

Comme à l’accoutumée36 dans la contrée, les préparatifs vont bon train37. Le mariage est annoncé avant la saison des pluies38. La date retenue, les festivités durent une semaine. Puis Sabou va vivre chez son mari.

Des mois s’écoulent. Elle prend l’habitude d’aller se reposer au pied d’un grand tamarinier pour se souvenir

34. Ses parents sont morts.

35. À la campagne.

36. Comme d’habitude.

37. Avancent vite.

38. De mai à septembre. Le climat tropical compte deux saisons, la saison sèche et la saison des pluies.

de sa grand-mère. Là, elle remarque la présence d’une tourterelle. L’oiseau lui tiendrait-il compagnie ? Serait-ce sa grand-mère ?

Un jour, en début d’après-midi, un étranger arrive et salue. Tout le monde répond aux salutations d’usage. L’homme annonce d’une voix rauque :

– Au village voisin de l’autre côté de la forêt, on va enterrer une vieille femme en fin de journée.

Aussitôt, Sabou prend peur. Depuis quatre jours, l’oiseau n’est plus au rendez-vous. Anxieuse, elle guette le retour de son mari des champs. Elle souhaite aller dans son village. Elle veut revoir sa grand-mère pour la dernière fois. Mais son mari la dissuade de s’y rendre :

– Il va bientôt faire nuit, il faut trois jours de marche.

Pourtant, Sabou n’écoute que son coeur et elle part et court de toutes ses forces jusqu’à la forêt. Tout à coup, un faucon l’interpelle :

– Sabou, Sabou, je ne suis pas là pour te faire du mal, je suis là pour t’aider.

Encore essoufflée, la jeune femme prend peur :

– Qui es-tu ?

– Je suis le faucon, je t’emmènerai au village. Monte sur mes ailes, je survolerai la forêt. Je te déposerai chez toi. Mais surtout ne le dis à personne.

– D’accord, je garderai le secret le restant de ma vie.

– Si tu me trahis, un malheur t’arrivera !

Aussitôt dit aussitôt fait : en un clin d’œil, les voilà à l’entrée du village de la grand-mère. Le faucon dépose Sabou près de la concession39. Elle s’approche tout en 39. Grande maison où vivent plusieurs familles.

pleurs. Elle voit sa grand-mère couchée, inerte. Tout doucement, elle lui parle en secret.

Les funérailles40 passées, chacun se pose la question :

– Comment Sabou a pu arriver à temps, toute seule ?

Mais, elle ne dit rien à personne. Son mari arrive après trois jours de marche difficile dans la forêt. Il veut des explications. Sabou reste muette. Il repart seul, en colère.

Des semaines passent. Un jour, partie ramasser du bois de chauffe, elle voit le faucon à l’orée41 de la brousse.

L’oiseau lui dit :

– Je voulais savoir si tu pouvais garder un secret. J’en suis sûr maintenant. Aucun malheur ne t’arrivera. Ton mari viendra même te chercher un jour de pleine lune.

Il lui confie alors trois coquillages blancs. Il poursuit :

– Le jour de ton retour, tu jetteras un premier coquillage à la sortie de la concession, puis un autre à la sortie du village, et le dernier à l‘entrée du village de ton mari.

Sabou applique à la lettre les recommandations du faucon.

Une fois de retour au village de son mari, elle se met au travail avec lui : agriculture et commerce… tout marche à merveille, tout fructifie. En peu de temps, elle devient très riche. Les coquillages lui ont donné des richesses incommensurables. Toute la contrée vient admirer Sabou. Les villageois comblés la choisissent comme reine. Sabou a retrouvé aussi sa tourterelle préférée.

« Vous pouvez beaucoup gagner si vous gardez le secret d’autrui ! »

40. Cérémonie après l’enterrement.

41. À l’entrée de...

10 Le maki*, le chat et le zébu de Mayotte

Àmayotte, de nombreux animaux vivent en toute liberté. Mais tous ne sont pas admirés comme le maki. D’autres animaux vivent dans la misère.

Le maki, emblème* du royaume, jouit d’une réputation très honorable. On le reconnaît facilement à son visage noir orné de deux grands yeux orange. Il a un beau pelage variant du beige au roux. C’est le plus beau, le plus doux des animaux de l’île.

Le zébu, enchaîné au piquet de jour comme de nuit, se plaint. Il se lamente de son beuglement rauque et sinistre.

Le chat, de condition encore plus servile, erre comme une âme en peine dans les rues des villages. Des enfants le chassent à coups de bâton ou de pierres. Il couche dans le fond des caniveaux. Il rôde sur les tas d’ordures.

« Le hasard n’y est pour rien » m’a dit un jour Bacoco42 , l’un des anciens de Dzaoudzi43. Lui, qui a connu le temps des gouverneurs, poursuit :

« Il y a très longtemps, Maria vivait à Pamandzi, un village de Mayotte. Elle élevait seule son enfant. Parce qu’elle espérait peut-être entrer au service du Sultan, elle décide de présenter l’enfant au prince. Mais pour cela elle doit aller au Rocher de Dzaoudzi, siège de l’Emir, et sur le

42. Un vieil homme.

43. Ancienne capitale de Mayotte.

chemin, elle doit franchir un gué44. Or, on peut seulement franchir ce gué à marée basse.

Un matin de janvier, Maria prend l’enfant pour se rendre au Rocher. Mais les pluies menacent et la marée commence à monter !

Soudain, avant le gué, sorti de la mangrove, un zébu en liberté renverse la jeune fille. Le bébé tombe à terre. Par chance, les vagues épargnent le pauvre enfant qui échoue sur le sable. Maria, fière et entêtée, poursuit son chemin en quête* d’une vie meilleure.

Alors qu’elle grimpe sur un rocher pour franchir le gué, un chat errant heurte de nouveau la jeune mère. Le drame ! Le bébé tombe dans les vagues. Un maki caché dans un bananier plonge et sauve l’enfant.

Un djinn* du lagon qui a vu toute l’affaire (les génies voient toujours tout) jette un sort à l’insouciante mère et la transforme en pierre sur le rivage. Le djinn enlève l’enfant. Les makis de Grande Terre45 l’élèvent. Depuis ce jour, le zébu, le chat et leurs descendances vivent difficilement sur l’île.

Le maki lui, a reçu une récompense pour sa bravoure et son courage.

L’histoire de Bacoco pourrait se conclure ici. Mais on dit aussi que le bébé est devenu prince des makis. Il vit

44. Traverser un cours d’eau peu profond, de pierre en pierre. 45. L’une des îles de Mayotte.

maintenant éternellement sur le mont Chougui46, et règne sur le peuple des lémuriens de Moroni47 à Antananarivo48 ! Mais de cela, personne n’est vraiment sûr !

46. L’un des sommets de l’île.

47. Capitale des Comores.

48. Capitale de Madagascar.

11 L’Îlot de Sable Blanc

Le vieux Ali Madi raconte qu’il y a longtemps, très longtemps, un roi voulait marier sa fille. C’était au temps des premiers sultans de Mayotte. Ce roi a décrété que le jour du mariage de sa fille, les invités ne devaient pas poser le pied par terre. On donnerait aux invités des nattes traditionnelles et ils marcheraient sur ces nattes pour ne pas se salir. Le roi a décidé aussi : « En l’honneur de ma fille, on étalera du riz partout. »

Et ce roi tient parole*. Avant le mariage, il ordonne à tous les villageois de piler du riz. Ceux-ci pilent le riz pendant des jours et même des mois avant le jour de la noce. Partout, sur tous les chemins qui mènent à la Pointe Saziley, le cortège de la noce marche, chante et danse sur le riz… En effet, on a éparpillé le riz partout. La fête bat son plein.

Quel gaspillage … !

Alors quand le cortège nuptial arrive à destination, Dieu aussitôt manifeste sa colère et anéantit tout. Ce village si prospère disparaît, et la mer engloutit49 les villageois. Le riz se transforme en sable pour former l’Îlot de Sable Blanc au large de Saziley, à l’extrême sud de Mayotte.

Les pêcheurs disent qu’il faut jeter un bijou ou un morceau d’étoffe en offrande lorsqu’on navigue par ici, 49. La mer « avale » les villageois, elle les noie.

pour échapper à la colère de Dieu et pour s’assurer que le voyage se passera bien.

Aujourd’hui, l’Îlot de Sable Blanc, est un lieu très apprécié. Mais personne n’oublie qu’à la base d’une légende, il y a toujours un fond de vérité.

12 La jarre50 abîmée

Un porteur d’eau indien transportait deux grandes jarres à chacune des extrémités de sa planche. L’une des jarres était fêlée. Elle perdait presque la moitié de son précieux contenu au cours de chaque voyage. L’autre gardait toute son eau de source jusqu’à la maison du maître. Il en a été ainsi pendant deux ans. Durant tout ce temps, le porteur d’eau n’a livré qu’une jarre et demie d’eau, chaque jour, à son maître. Bien sûr, la jarre sans défaut était fière de sa performance. Elle parvenait à remplir sa fonction du début à la fin, sans faillir. Mais la jarre abîmée avait honte de son imperfection. Elle était démoralisée. Elle ne pouvait accomplir que la moitié de sa tâche. Au bout de ces deux ans, elle considérait son travail comme un échec complet.

Un jour, la jarre abîmée dit au porteur d’eau :

– Je me sens coupable. Je te prie de m’excuser…

– Pourquoi ? De quoi as-tu honte ? demande le porteur d’eau.

– Depuis deux ans, je n’ai réussi à porter que la moitié de ma charge à notre maître à cause d’une brèche qui fait fuir l’eau. Par ma faute, malgré tous tes efforts, tu ne livres à notre maître que la moitié de l’eau prévue. Tu n’obtiens pas la reconnaissance complète de tes efforts, explique la jarre abîmée.

Touché par cet aveu et plein de compassion* pour la jarre, le porteur d’eau lui répond :

– Je vais te demander quelque chose. Tout à l’heure, quand nous reprendrons le chemin du retour vers la 50. Vase en grès ou en terre cuite.

maison du maître, je veux que tu observes les fleurs qui poussent sur le bord du sentier.

Au fur et à mesure que le porteur d’eau avance le long de la colline, la vieille jarre abîmée constate que le bord du chemin est couvert de fleurs baignées de soleil. Sur le moment, celles-ci lui mettent du baume au cœur51. Mais à la fin du parcours, la tristesse envahit de nouveau la jarre : elle a encore une fois perdu la moitié de son eau !

Le porteur d’eau dit alors à la jarre :

– Est-ce que tu as vu toutes ces belles fleurs qui poussent de ton côté du chemin ? On en voit à peine du côté de la jarre en bon état ! J’ai toujours su que tu perdais de l’eau. J’en ai tiré parti52. J’ai planté des semences de ton côté. Chaque jour, tu les as arrosées de ton précieux contenu. Grâce à toi, j’ai pu, pendant ces deux ans, cueillir de magnifiques fleurs qui ont décoré la table du maître. Sans toi, jamais je n’aurais trouvé de fleurs aussi fraîches, aussi gracieuses, aussi colorées.

C’est ainsi que la jarre abîmée apprend, attendrie, qu’elle apporte elle aussi sa part de bonheur dans la vie.

51. Consoler.

52. Utiliser quelque chose à son avantage.

13 La grenouille qui était sourde

C’est l’histoire d’une bande de grenouilles qui vit dans un village au fond d’une vallée. Les grenouilles décident d’organiser une course. L’enjeu* est d’être la première au sommet de la montagne.

Pleines de courage et de motivation, les grenouilles se placent sur la ligne de départ et commencent à grimper. Dès le départ de la course, de nombreuses grenouilles curieuses se rassemblent pour voir et soutenir les participantes. Mais très vite, elles se mettent à faire des commentaires désobligeants53 :

– Elles n’y arriveront jamais ! Elles sont bien trop lentes !

Au bout de quelques minutes, certaines grimpeuses se sentent démotivées. Elles quittent la course. D’autres succombent à la fatigue, la faim ou la soif et préfèrent s’asseoir pour regarder celles qui continuent.

Les commentaires des villageoises reprennent de plus belle.

– Pour qui se prennent-elles ? Si c’était possible, elles seraient déjà en haut ! disent certaines.

– On n’a jamais vu pareille sottise54. Les grenouilles ne sont pas faites pour grimper sur les montagnes ! disent les autres.

Les concurrentes, malgré leur courage, commencent à mesurer les difficultés de leur projet. Elles quittent la course

53. Désagréables.

54. Folie, bêtise.

les unes après les autres. Le sommet est trop difficile à atteindre.

Toutes, sauf une : la plus petite. Elle grimpe lentement, sans relâche, tandis qu’autour d’elle, les commentaires se font de plus en plus insistants :

– Descends, tu n’y arriveras jamais ! Qu’est-ce que tu es ridicule !

Pourtant, inlassablement55, la petite grenouille continue à avancer.

Après un énorme effort, elle finit par gagner le sommet de la montagne. On fait une grande fête pour elle. Toutes les autres grenouilles se précipitent pour savoir comment elle a fait pour réaliser ce qu’aucune grenouille n’a encore jamais fait. L’une d’entre elles lui demande sa recette.

C’est alors qu’elle découvre que la petite championne est sourde…

55. Sans s’arrêter, avec obstination.

14 L’aiglon56 qui croyait être poulet

Un jour, un jeune garçon découvre un œuf dans un nid d’aigle. Il s’en empare, redescend au village. L’enfant met l’œuf à couver dans le poulailler de la ferme de ses parents.

Lorsque l’œuf éclot, un aiglon en sort. Il grandit parmi les poussins, et picore sa nourriture comme ses compagnons. Il cherche dans la terre des insectes pour manger, il picore des graines. L’aiglon caquette57. Il glousse même comme une poule.

Il vole aussi. Oh, juste un petit peu, comme les poules et poulets le font : les plumes vont dans tous les sens. L’aiglon ne décolle pas fort … et il ne vole pas loin, tout juste au bout de la petite cour de la ferme. Après tout, c’est ainsi que les poules de basse-cour sont censées voler, non ? Et toute sa vie, c’est comme ça.

Les années passent.

Un jour, il voit un magnifique oiseau planer dans un ciel sans nuage. C’est un aigle. Plein de grâce, il vole haut. C’est un vrai spectacle, l’aigle n’a même pas besoin de bouger ses ailes. C’est vraiment beau ! À la vue de ce majestueux animal, l’aiglon de la basse-cour sent ses ailes frémir d’envie et d’énergie d’une façon incompréhensible :

56. Le petit de l’aigle. 57. Cris de la poule.

– Quel oiseau splendide ! Qu’est-ce que c’est ? dit l’aiglon à ses frères et sœurs de la basse-cour.

– C’est un aigle, le roi des oiseaux, caquette un poulet.

– Mais n’oublie pas, tu ne seras jamais un aigle. Tu es un poulet, lui rappelle la mère poule.

Ainsi l’aiglon n’y pense plus. Le petit aigle continue à retourner, à gratter la poussière et picorer son grain, le bec au sol. Il n’est qu’un poulet de basse-cour, après tout.

Et depuis ce jour, il n’a pas remis en cause la place qu’il croit avoir reçue sur la Terre.

15 La légende de l’arc-en-ciel

Il y a bien longtemps, les couleurs du monde se disputaient. Chacune prétendait qu’elle était la plus belle, la plus importante, la plus utile, la préférée des êtres humains. Les couleurs se vantaient, à haute voix. Chacune était bien convaincue d’être la meilleure.

Le Vert affirmait : Je suis essentiel, c’est indéniable. Je représente la vie et l’espoir. C’est moi que l’herbe, les arbres et les feuilles ont choisi.

Le Bleu a alors pris la parole :

– Tu ne penses qu’à la terre mais tu oublies le ciel et l’océan. C’est l’eau qui est la base de la vie alors que le ciel nous donne l’espace et la sérénité. Sans moi, vous ne seriez rien.

Le Jaune sourit et dit :

– Vous êtes bien trop sérieux. Moi j’apporte le rire, la gaieté et la chaleur dans le monde. Pour preuve, le soleil est jaune, tout comme la lune et les étoiles. Sans moi, il n’y aurait aucun plaisir sur cette terre.

L’Orange élève aussi sa voix dans le tumulte :

– Je suis la couleur de la santé et de la force. On me voit peut-être moins souvent que vous mais je suis utile aux besoins de la vie humaine. Je suis la couleur des carottes, des citrouilles, des oranges, des mangues et des papayes. Je colore le ciel au lever ou au coucher du soleil.

Le Rouge prit la parole haut et fort :

– C’est moi le chef de toutes les couleurs car je suis le sang de la vie. Je suis la couleur du danger et du courage. Je suis toujours prêt à me battre pour une cause. Je suis la couleur de la passion et de l’amour.

Le Violet se leva. Il parla dignement : – Je suis la couleur de la royauté et du pouvoir. Les rois, les chefs et les évêques m’ont toujours choisie parce que je suis le signe de l’autorité et de la sagesse. Les gens m’écoutent et m’obéissent.

Finalement, l’Indigo prit la parole plus calmement mais avec autant de détermination :

– Pensez à moi, je suis la couleur du silence. Vous ne m’avez peut-être pas remarquée mais sans moi vous seriez insignifiantes. Je représente la pensée et la réflexion, l’ombre du crépuscule et les profondeurs de l’eau. Vous avez besoin de moi pour l’équilibre, le contraste et la paix intérieure.

Le bruit de leur querelle se faisait de plus en plus fort. Soudain, un éclair d’une lumière aveuglante est apparu dans le ciel, accompagné de roulements de tonnerre. La Pluie s’est mise à tomber sans discontinuer. Effrayées, les sept couleurs se sont cachées. Elles se sont rapprochées les unes des autres pour chercher un abri.

Alors la Pluie a pris la parole : « Vous n’êtes que de stupides créatures. Vous vous battez entre vous, pour essayer de dominer l’autre. Savez-vous que chacune existe dans un but particulier, unique et différent ? Donnez-vous la main et venez à moi. Vivez en paix pour émerveiller les Hommes. Ainsi, chaque fois que la Pluie lavera le monde, vous formerez un arc-en-ciel dans les cieux. Les Hommes apprécieront et loueront votre merveilleuse complémentarité ! »

16 Le muguet et le crapaud

Il y a longtemps, dans une forêt lointaine vivait un vieux crapaud. C’était le Juge Suprême à la Cour. Il rendait la justice auprès des batraciens des lieux. Mais après des années de travail, il n’avait plus qu’une seule passion : les fleurs et en particulier, le muguet, fleur qu’il n’a jamais vue. Il entend tellement parler de ses clochettes magnifiques qu’un jour enfin il prend son bâton et son baluchon pour parcourir le vaste monde à la recherche de ce muguet.

Quelque temps plus tard, sur le chemin, il rencontre trois animaux qui s’apitoient sur leur sort* : le premier, un mouton se dandine sur ses cinq pattes. Le deuxième, un cheval se plaint de tous les maux, une corne lui pousse sur le front. Enfin le dernier, un grand aigle lui explique qu’il renaît de ses cendres chaque fois qu’il meurt…

Avec sa longue expérience de la justice, le vieux crapaud écoute patiemment chaque animal. Il dit : « Aujourd’hui, vous vous plaignez, mais demain vous serez peut-être des héros. Cherchez et vous trouverez. Sans grande passion, point58 de grands hommes. » Et sur ces mots, il part.

Notre vieux crapaud a cherché encore quelque temps les clochettes magiques, mais en vain : des orchidées, des jonquilles, oui. Du muguet, point. Il s’en revient chez lui avec sa passion toujours aussi vive pour les fleurs. 58. Pas.

Un jour, aux marches de sa demeure, trois animaux apparaissent : un mouton, une licorne* et un phénix*. Le vieux crapaud reconnaît facilement les trois compères* qu’il a rencontrés au cours de sa quête. Chacun des trois animaux lui apporte un bouquet de muguet.

Le mouton à cinq pattes, qui se dandine maintenant d’un air ravi, s’exclame :

– Maintenant je suis adulé car je suis plus rare qu’un corbeau blanc. Pour te remercier, voici du muguet de mai qui vient de mon pré. Je ne l’ai pas brouté59.

La licorne s’extasie :

– Moi, maintenant je vole. Je t’offre du muguet des Dames que j’ai trouvé dans la montagne. L’aigle devenu phénix déclare :

– Et moi, je te présente le muguet de la Pampa.

On dit que les clochettes magiques ont soudé l’amitié des quatre compères qui vivent désormais sous le même toit comme des coqs en pâte60. Mais cela est une autre histoire !

59. Le mouton broute (mange) de l’herbe. 60. Vivre comme un coq en pâte : avoir une vie facile.

VOCABULAIRE

Afrique

Arbre à palabre : Lieu où on se retrouve pour parler des problèmes du village.

Baobab : Grand arbre d’Afrique.

Brousse : Végétation tropicale composée de buissons et d’herbes.

Calebasse : Grosse courge séchée et vidée servant de récipient.

Canari : Récipient en terre cuite.

Case : Maison

Diaraf : Un diaraf est un chef de village.

Djinn : Génie ou esprit.

Femme génie : Une être magique.

Maki : Lémurien qui ressemble à un singe.

Mil et sorgho : Céréales à petit grains cultivées en Afrique.

Offrandes : Offrandes données aux génies et aux esprits du village.

Pantoufle : Un pantalon bouffant.

Savane : Grande plaine avec peu de végétation.

Tamarinier : Grand arbre d’Afrique.

Zébu : Un boeuf de grande taille avec une bosse sur le dos.

Contes et légendes

Avoir fière allure : Être très beau.

Caprice : Une envie soudaine.

Compassion (avoir de la) : Être sensible aux problèmes des autres.

Compère : Ami.

Convoitise : Désir de posséder.

Cruel : Méchant.

Déclarer allégeance : Dire sa fidélité et son obéissance à quelqu’un.

Demeure : Une maison.

Détrôner : Mettre fin à la royauté.

Emblème : Ce qui représente un pays. L’emblème de la France est le drapeau tricolore : bleu, blanc et rouge.

Enjeu : Le but, l’objectif.

Épargner : Au sens figuré : laisser la vie sauve, au sens propre : garder, économiser.

Être de condition servile : Être esclave.

Exhorter : Demander avec insistance.

Féroce : Sauvage, terrible.

Gratitude : Sentiment de reconnaissance, de sympathie.

Haillons : Des vêtements abîmés.

Licorne : Animal fabuleux à corps et tête de cheval, avec une corne au milieu du front.

L’indolence de l’aurore : La douceur du lever du soleil.

Majestueux : Très grand, impressionnant.

Malheur à celui qui ... : Il arrivera un malheur à la personne qui annoncera la mort du cheval.

Odieux : Très méchant.

Phénix : Oiseau immortel qui renaît de ses cendres.

Pouvoirs : facultés, capacités.

Querelle : Une dispute.

Quête : Une recherche.

Réitérer : Demander plusieurs fois la même chose.

S’apitoyer sur son sort : Se plaindre de sa situation.

Sorcière : Femme qui avait des pouvoir magiques.

Tint parole (tenir parole) : Respecter ce que l’on dit.

Tumulte : Grand bruit.

ACTIVITÉS

Yandé

1. Où est née Yandé ?

2. Que porte Yandé à sa naissance ?

3. Qui a enlevé Yandé ?

4. De quelles couleurs sont les œufs que reçoit Yandé ?

5. Que contiennent les œufs ?

6. Pourquoi les femmes ont-elles menti à Yandé ?

7. Que devient Yandé ?

8. Écrivez un résumé.

Le lion et le lièvre

Jouer le conte avec trois personnages : le lion, le lièvre et le narrateur.

Le cheval du Roi

1. Où se passe la scène ?

2. Qui est « Gérèse » ?

3. Qui a tué le cheval du Roi ?

4. Qui est l’auteur du conte ?

5. Qu’est devenu Vouzou ?

Naye, l’avare

1. Où se passe la scène ?

2. Pourquoi Naye tombe dans un puits ?

3. Que devrait donner Naye pour sortir du puits ?

4. Trouvez le synonyme de « Donne-moi la main » ?

5. Qu’est devenu Naye ?

Aguène et Diambogne

1. Comment s’appellent les héroïnes de cette histoire ?

2. Qui se sont perdues dans la brousse ?

3. Où se déroule cette histoire ?

4. Pourquoi le bateau a chaviré ?

5. Qu’est-ce qu’une ethnie ?

6. Réalisez un résumé de l’histoire.

Samba

1. Où habite Samba ?

2. Que fait Samba à ses 19 ans ?

3. Que font les villageois lors de l’incendie ?

4. Comment s’appelle le chef du village ?

5. Que dit le loup ?

6. À l’aide d’un dictionnaire ou d’une carte de l’Afrique, indique par une croix où se situe le Sénégal.

Le Roi et les paysans

1. Où se passe l’histoire ?

2. Comment s’appelle l’éleveur de bétail ?

3. Quelles sont les animaux qui s’invitent près de la nouvelle maison du paysan ?

4. Que fait le serpent ?

5. Que fait le fils de Moussa ?

6. Vrai ou faux ?

Les hommes vont chercher de l’eau. V F

Un diaraf est un chef de village. V F

Les termites ramassent les grains de mil. V F

Le fils de Moussa devient Roi. V F

Un malheur ne vient jamais seul !

1. Où vit la vieille femme ?

2. Qui mange les œufs de l’oiseau ?

3. Quelle est la couleur de la souris ?

4. Pourquoi la vieille femme chasse l’araignée ?

5. Qui frappe l’âne ?

6. Pourquoi l’oiseau prend une allumette ?

Sabou, l’orpheline

1. Où se passe l’histoire ?

2. Comment s’appelle la jeune fille ?

3. Qui est décédée ?

4. Comment Sabou est revenue au village ?

5. Que sont devenus les trois coquillages blancs ?

6. Souligne le sujet qui peut être un nom propre, un groupe nominal, un pronom ou un verbe. Mais, elle ne dit rien à personne. Le mari arrive après trois jours de marche difficile dans la forêt. Il veut des explications. Sabou reste muette. Le mari dépité rentre seul.

Le maki, le chat et le zébu de Mayotte

1. Où se passe l’histoire ?

2. Comment s’appelle le narrateur ?

3. Quels sont les animaux de l’histoire ?

4. Pourquoi le maki est apprécié des Hommes ?

5. Que font les crabes ?

L’Îlot de Sable Blanc

1. Où se passe l’histoire ?

2. Qui est Madi Ali ?

3. Qu’a fait le Roi pour le mariage de sa fille ?

4. Pourquoi le village a disparu ?

5. À l’aide d’une carte géographique, où est situé Mayotte ?

6. Faites un résumé.

La jarre abîmée

1. Qui est l’héroïne ?

2. Que fait le porteur d’eau ?

3. Pourquoi la jarre abîmée a honte ?

4. Qu’est-ce qu’il y a sur le bord de la route ?

5. Quelle est la morale de l’histoire ?

6. Complétez le texte ci-dessous.

Au fur et à mesure que ___________________ avançait le long de _______________, la vieille jarre constatait que le bord du chemin était couvert de fleurs baignées de _______________. Sur le moment, celles-ci lui mirent du baume au cœur. Mais à la fin du parcours, ______________ l’envahit de nouveau : la jarre avait encore une fois perdu la moitié de _______________ !

La grenouille qui était sourde

1. Que font les grenouilles ?

2. Quelle est la morale de l’histoire ?

3. Que fait la tortue ?

4. Trouvez les synonymes des mots suivants. Attention les synonymes peuvent ne pas avoir tout à fait le même sens.

a. Une grenouille

b. Le village

c. La montagne

d. La course

L’aiglon qui se croyait être poulet

1. Que fait le jeune garçon ?

2. Qu’est-ce que l’aiglon cherche dans la terre ?

3. Qu’est-ce qu’il y a dans le ciel ?

4. Quelle est la morale de l’histoire ?

5. Conjuguez les verbes suivants au présent de l’indicatif : parler regarder grandir

Je

Tu

Il, elle, on Nous Vous

Ils, elles

La légende de l’arc-en-ciel

1. Avant, que faisaient les couleurs ?

2. Que dit le Rouge ?

3. Que fait la Pluie ?

4. Quelle est la morale de l’histoire ?

5. Écrivez un texte avec un arc-en-ciel comme personnage principal.

Le muguet et le crapaud

1. Où se passe l’histoire ?

2. Quelle est la passion du vieux crapaud ?

3. Est-ce une bande-dessinée ou une fable ?

4. Donnez le nom de trois fleurs.

5. Que sont devenus les animaux : le mouton, le cheval et l’aigle.

6. Écrivez un texte avec un animal comme personnage principal.

Réponses

Yandé

1. Elle est née au pied d’un baobab.

2. À sa naissance, Yandé porte un bracelet.

3. Une femme génie a enlevé Yandé.

4. Les œufs sont noirs et blancs.

5. Les œufs contiennent des cavaliers et des troupeaux.

6. Les femmes ont menti pour profiter des richesses de Yandé.

7. Elle devient la première reine du pays.

8. Le conte évoque la vie d’une jeune fille, Yandé. Ses parents, esclaves d’un roi odieux l’abandonne à une femme génie qui s’occupe bien d’elle. Elle lui raconte son histoire. Elle lui donne deux œufs magiques. Dans le premier, il y a des puissants cavaliers, dans le second, de troupeaux d’animaux. Yandé peut avec ses richesses, questionner toutes les femmes du royaume. Elle retrouve enfin sa mère.

Le cheval du Roi

1. La scène se passe dans un village d’Afrique : Madoungou.

2. Gérèse est le cheval du Roi.

3. Un serpent a mordu mortellement le cheval.

4. Personne. C’est un auteur anonyme. Le texte a été corrigé.

5. Vouzou est devenu Vice-Roi.

Naye, l’avare

1. La scène se passe dans une région du Sénégal : le SineSaloum.

2. Il réparait le puits.

3. Il doit donner la main.

4. On pourrait dire aussi « tendre la main ».

5. Il est décédé.

Aguène et Diambogne

1. Aguène et Diambogue sont les héroïnes de cette histoire.

2. Aguène et Diambogne se sont perdues dans la brousse.

3. Cette histoire se déroule dans un village au cœur de la brousse africaine dans l’ancien royaume du Sine-Saloum.

4. La sorcière a soufflé sur le fleuve.

5. Une ethnie est un groupe de personnes ayant une langue, une culture et des coutumes propres.

6. Deux sœurs naviguent sur une pirogue et ont provoqué la colère d’une sorcière. Elles ont pu s’échapper. Elles ont fondé chacune une ethnie : les Sérères et les Diolas. Il s’agit d’une légende pour expliquer la relation (le cousinage) entre deux ethnies vivant actuellement au Sénégal.

Samba

1. Samba habite Sandalor, un village de la Petite côte sénégalaise aujourd’hui disparu.

2. Il devient paysan comme son père.

3. Ils forment une chaîne pour aider Samba.

4. Le chef du village s’appelle Mame Sanok.

5. Il n’y a pas de loup dans cette histoire.

Le Roi et les paysans

1. L’histoire se passe en Afrique dans un village près de l’océan.

2. L’éleveur de bétail s’appelle Moussa

3. Un oiseau, des termites, des abeilles, des fourmis et un serpent s’invitent près de la maison du paysan.

4. Le serpent pique la fille du Roi

5. Le fils de Moussa épouse la fille du Roi

6. Faux ; Vrai ; Faux ; Vrai

Un malheur ne vient jamais seul !

1. La vieille femme vit dans une pauvre case.

2. Le serpent mange les œufs de l’oiseau.

3. La souris est grise.

4. L’araignée tisse des toiles dans la case.

5. La vieille femme frappe l’âne.

6. L’oiseau prend une allumette pour mettre le feu dans la case.

Sabou, l’orpheline

1. L’histoire se passe dans un village d’Afrique.

2. La jeune fille s’appelle Sabou.

3. La grand-mère de Sabou est décédée.

4. Sabou est revenue au village avec l’aide d’un faucon.

5. Les trois coquillages deviennent la richesse de Sabou.

6. Mais, elle ne dit rien à personne. Le mari arrive après trois jours de marche difficile dans la forêt. Il veut des explications. Sabou reste muette. Le mari dépité rentre seul.

Le maki, le chat et le Zébu de Mayotte

1. L’histoire se passe à Mayotte.

2. Le narrateur s’appelle « Bacoco » qui veut dire « vieil homme ».

3. Il y a un maki, un chat et un zébu.

4. Il y a longtemps, un maki aurait sauvé un enfant.

5. Il n’y a pas de crabes.

L’Îlot de Sable Blanc

1. L’histoire se passe à Mayotte.

2. C’est le narrateur de l’histoire.

3. Le Roi a fait jeter du riz partout.

4. Les villageois ont gaspillé de la nourriture. Dieu les a engloutis.

5. Mayotte se situe dans l’océan Indien près de Madagascar.

6. Résumé possible. Un Roi voulait marier sa fille. Il a provoqué le gaspillage du riz. Pour cette raison, Dieu a puni le Roi et les villageois. Le village si prospère a été englouti par la mer pour devenir une plage de sable blanc.

Mais ce n’est qu’une légende de Mayotte.

La jarre abîmée

1. Une jarre abîmée est l’héroïne de l’histoire.

2. Il transporte l’eau de source jusqu’à la maison du maître.

3. La jarre abîmée a honte car elle ne transporte qu’une moitié d’eau.

4. Il y a des fleurs arrosées par la jarre abîmée

5. Chacun à sa place, apporte sa part de bonheur dans la vie.

6. Au fur et à mesure que le porteur d’eau avançait le long de la colline, la vieille jarre constatait que le bord du chemin était couvert de fleurs baignées de soleil. Sur le moment, celles-ci lui mirent du baume au cœur. Mais à la fin du parcours, la tristesse l’envahit de nouveau : la jarre avait encore une fois perdu la moitié de son eau !

La grenouille qui était sourde

1. Les grenouilles organisent une course.

2. Pour réussir, il ne faut pas écouter toutes les personnes.

3. Il n’y a pas de tortue dans cette histoire.

4. a. une grenouille : un bactracien, une rainette, un crapaud – b. le village : un bourg, une agglomération, quelques maisons – c. la montagne : le mont, la colline, un haut lieu – d. la course : le parcours, la promenade, une déambulation.

L’aiglon qui se croyait être poulet

1. Le jeune garçon découvre un œuf dans un nid d’aigle.

2. Il cherche des insectes dans la terre.

3. Il y a un aigle dans le ciel.

4. Toutes les personnes peuvent réussir. Il faut commencer par croire en soi.

5. Conjuguez les verbes suivants au présent de l’indicatif : parler regarder grandir

Je parle regarde grandis

Tu parles regardes grandis

Il, elle, on parle regarde grandit

Nous parlons regardons grandissons

Vous parlez regardez grandissez

Ils, elles parlent regardent grandissent

La légende de l’arc-en-ciel

1. Les couleurs se disputaient.

2. Le Rouge dit : « – C’est moi le chef de toutes les couleurs car je suis le sang de la vie. Je suis la couleur du danger et du courage.

Je suis toujours prêt à me battre pour une cause. Je suis la couleur de la passion et de l’amour. »

3. La Pluie prend la parole pour expliquer la complémentarité des couleurs.

4. Il vaut mieux travailler à plusieurs que seul.

5. C’est une fable car les couleurs et la pluie ne sont pas des personnages réels.

Le muguet et le crapaud

1. L’histoire se passe dans une forêt.

2. Le vieux crapaud aime les fleurs et le muguet.

3. C’est une fable. Les animaux ne sont pas des personnages réels. Il y a une morale.

4. Il y a des orchidées, des jonquilles et du muguet.

5. Le mouton devient un mouton à cinq pattes. Le cheval devient une licorne. L’aigle devient un phénix.

LECTURES CLE

EN FRANÇAIS FACILE

Augustin Aurora - Anthiou Mama

Laissez-vous transporter par la sagesse et la magie de ces 16 contes africains ! Chaque récit, originaire d’Afrique de l’Ouest ou de Mayotte, tiré de la tradition populaire ou rédigé par des écrivains contemporains délivre des enseignements précieux sur la vie.

GRANDS ADOS ET ADULTES

Audio disponible sur lectures-cle-francais-facile.cle-international.com

Code éditeur : 264334

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