Extrait La cathédrale Notre-Dame de Paris, une histoire française

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La cathédrale Notre-Dame de Paris, une histoire française

Françoise Claustres

La cathédrale Notre-Dame de Paris, une histoire française

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Direction éditoriale : Béatrice Rego

Marketing : Thierry Lucas

Édition : Marie-Charlotte Serio

Couverture : Fernando San Martin

Mise en page : Isabelle Vacher

Enregistrement : Blynd

© CLE International, dépôt légal : décembre 2024

Code éditeur : 178216

ISBN : 978-209-039779-6

Sommaire

• Chapitre I : La construction de Notre-Dame ..........p. 4

• Chapitre II : Embellissement de la cathédrale .......p. 14 • Chapitre III : La cathédrale résiste au temps ! .......p. 20

• Chapitre IV : L’incendie ...........................................p. 28

• Chapitre V : Les grands événements

Les mots ou expressions suivis d'un astérisque (*) sont expliqués dans le Vocabulaire, page 50.

1 CHAPITRE I

La construction de Notre-Dame

Notre-Dame de Paris en quelques lignes

La cathédrale Notre-Dame de Paris, qu’on appelle souvent Notre-Dame, se trouve sur l’île de la Cité.

L’île de la Cité

L’île de la Cité est une petite île située sur la Seine, le fleuve qui traverse Paris. C’est le centre et le berceau de la ville de Paris, qui s’appelait autrefois Lutèce. En 1190, peu de temps après les débuts de la construction de Notre-Dame, l’historien Gui de Bazoches disait qu’elle était « la tête, le cœur et la moelle1 » de Paris.

L’île de la Cité mesure 22 hectares (220 000 m2). On peut y arriver par les stations de métro Cité et SaintMichel ou par plusieurs ponts, comme le Pont-Neuf, le plus ancien pont de Paris.

Quand on regarde la cathédrale depuis le parvis*, l’esplanade qui est devant la cathédrale, on aperçoit la façade occidentale qui dessine un carré avec deux tours au-dessus. En bas, trois portails avec de lourdes portes de bois permettent d’entrer dans la cathédrale. Au-dessus des portails, on aperçoit la galerie des rois de Juda, les ancêtres du Christ. Au-dessus de la galerie, on peut admirer une rosace* au centre et les deux tours de chaque côté en haut. On aperçoit la flèche qui est sur le toit entre les deux tours.

1. Dans les os, il y a de la moelle, une matière molle et grasse. La moelle signifie aussi l’essence de quelque chose, l’essentiel.

Les proportions de cette façade fascinent. Le carré représente le monde rationnel, terrien ; le cercle symbolise le monde divin.

La cathédrale, construite au Moyen Âge (476-1492), est dédiée2 à la Vierge Marie, la mère de Jésus, qu’on appelle aussi Notre Dame. La Vierge Marie est un peu la mère de tous les catholiques. Au Moyen Âge, on la respectait beaucoup. Plus de 35 représentations – peintures, sculptures, vitraux –honorent la mère du Christ dans la cathédrale. À l’entrée du chœur*, on peut admirer une statue de la Vierge Marie toujours fleurie.

La cathédrale est de style gothique.

Le gothique

L’architecture gothique s’est développée en France et en Europe du xiie au xvie siècle. Avant, on construisait dans le style roman. Au début du xiie siècle, on découvre de nouvelles techniques. On peut alors construire des bâtiments – églises, cathédrales… – plus grands, plus larges et plus hauts. Les fenêtres deviennent aussi plus grandes. Il y en a 113 dans la cathédrale Notre-Dame ! Les bâtiments sont mieux éclairés. On orne les fenêtres des églises de vitraux, des verres de couleurs.

Paris au xiie siècle

Au xiie siècle, Paris est la capitale des rois. C’est un centre économique et intellectuel important. Le royaume est en paix. Il se développe. On construit beaucoup : des ponts, des hôpitaux, des maisons, des églises. Il y a beaucoup de monde

2. Dédiée, consacrée : faite pour, en l’honneur de.

à Paris et sur l’île de la Cité. Un siècle plus tard, Paris sera la ville la plus peuplée d’Europe avec 200 000 habitants.

Il existe plusieurs églises à Paris au xiie siècle, dont une petite cathédrale, Saint-Étienne. La cathédrale est l’église de l’évêque*, qui est alors Maurice de Sully. Mais la cathédrale est trop petite et Maurice de Sully a de l’ambition.

Une cathédrale digne de Paris à la gloire de Marie

Maurice de Sully, évêque de Paris depuis 1160, décide d’utiliser les nouvelles techniques architecturales qui font entrer plus de lumière dans les bâtiments pour construire une cathédrale sur l’emplacement de la petite cathédrale Saint-Étienne. La lumière est là pour rendre gloire à Dieu. Il veut aussi aménager le parvis comme un espace entre le monde profane3 et le monde spirituel.

Il parle de son idée au roi Louis VII qui lui promet de lui donner de l’argent. L’évêque, la famille royale, des gens riches, des marchands de Paris, des croyants… donneront aussi de l’argent. La première pierre de la cathédrale Notre-Dame est posée en 1163. Le pape Alexandre III la bénit*. La cathédrale est consacrée4 à la Vierge Marie.

Un chantier gigantesque5

On décide de construire Notre-Dame comme un grand bateau orienté vers l’est, où le soleil se lève.

On recrute6 plus de 200 ouvriers : des charpentiers, des tailleurs de pierre, des sculpteurs, des forgerons, des maçons… Des femmes travaillent également sur le chantier :

3. Monde profane et monde spirituel : monde des humains et monde de Dieu.

4. Dédiée.

5. Immense.

6. Embauche, fait travailler.

elles font le mortier7, le plâtre… Des bénévoles, des gens qui travaillent mais qu’on ne paye pas, participent aussi au chantier. Toutes ces personnes savent qu’elles ne verront pas la cathédrale terminée, mais ce n’est pas grave. Elles savent qu’elles participent à quelque chose d’important, d’unique. Certains ouvriers dorment sur place.

Les pierres et le bois viennent des alentours8 de Paris. Il faudra plus de 1 300 chênes, des arbres très solides, pour la charpente, l’ossature du toit, qu’on appelait la « forêt ». 1 300 chênes, c’est 21 hectares de forêt, presque les dimensions de l’île de la Cité ! Chaque poutre vient d’un chêne différent.

Pour faire entrer les pierres et le bois, on commence par agrandir les rues autour de la cathédrale Saint-Étienne, notamment la rue Neuve-Notre-Dame.

Les différentes étapes

Comme souvent, la cathédrale est construite selon un plan en forme de croix (la croix de la crucifixion de Jésus).

On décide aussi de faire porter le poids de la construction sur les piliers et pas sur les murs comme avant. Il y a 75 colonnes et piliers dans la cathédrale !

La construction commence par le chevet*, en forme de demi-cercle. C’est la partie la plus ancienne. Le chœur où se trouvent les prêtres et l’autel* est orienté vers l’est. Pour que les prêtres prient au calme, on construit une séparation entre le déambulatoire* et l’intérieur du chœur. Une construction, cela fait du bruit ! Aujourd’hui, on peut voir une partie de la séparation en bois sculpté qui représentait d’un côté les apparitions de Jésus après sa

7. Le mortier est un mélange de sable, de ciment et d’eau qui sert de colle aux maçons.

8. Endroits, lieux autour de.

mort (à Marie-Madeleine, à Thomas…) et, de l’autre côté, des épisodes de son enfance.

Quand le chœur est terminé, en 1182, on construit la nef*, la longue allée qui va d’ouest en est (c’est la branche verticale de la croix). En 1196, Maurice de Sully meurt. L’évêque Eudes de Sully lui succède et poursuit son travail. Vers 1200, on s’occupe des façades. À partir de 1225, on monte les deux tours à 69 m de hauteur. Il fallait grimper plus de 400 marches pour y accéder jusqu’à l’incendie de 2019 ! C’était difficile mais, en haut, on a une vue exceptionnelle sur Paris et les alentours.

On construit une première flèche sur le toit vers 1250. Il s’agit alors d’un clocher qui sonne les heures, la messe…

Les trois portails extérieurs datent également de cette époque. Ils sont sculptés. Ces sculptures permettaient aux croyants qui ne savaient pas lire de connaître l’Évangile* et l’histoire des chrétiens. Beaucoup de gens ne savaient pas lire au Moyen Âge. – Au centre, le portail du Jugement dernier où les croyants du Moyen Âge pouvaient voir ce qui allait leur arriver après la mort : en bas, c’est la résurrection des morts (les morts sortent de leur tombe) ; au-dessus l’archange saint Michel pèse les âmes et deux petits démons* essaient de faire pencher la balance. Les personnes qui ont bien agi sont emmenés au paradis mais ceux qui ont mal agi, les damnés, sont enchaînés9. Des démons les emmènent en enfer. On avait très peur de l’enfer au Moyen Âge. En haut, Jésus, assis, regarde et bénit le monde. Ce portail est le plus grand. 9. Entourés de chaînes.

– À la gauche du portail de Jugement dernier se trouve le portail de la Vierge. On peut voir la mort de Marie, sa montée au ciel (l’Assomption, fêtée le 15 août) et son couronnement dans le ciel.

– À la droite du portail du Jugement dernier se trouve le portail de sainte Anne, la mère de Marie. Ce portail raconte l’enfance du Christ. C’est le portail le plus ancien.

C’est également au xiiie siècle que l’on construit l’une des merveilles de la cathédrale : les trois rosaces (des vitraux). Les vitraux de Notre-Dame sont des chefs-d’œuvre de l’art gothique. Ils représentent en tout 1 000 m2 !

Le nom – rosaces – vient de la fleur appelée rose. Elles sont si bien faites qu’on a l’impression qu’elles tournent ! Roi de France depuis 1226, Louis IX, le futur saint Louis, veut assister à la pose des rosaces avant son départ en croisade10. Les trois rosaces sont installées vers 1270. Le roi Louis IX part en croisade mais il meurt peu après devant Tunis, en Afrique.

– La rosace ouest décrit davantage la vie quotidienne, la vie de tous les jours. On l’a construite en premier. Elle mesure 9,60 mètres de diamètre. C’est la rosace qu’on voit quand on est sur le parvis.

– La rosace au nord date de 1250. Elle fait 13 mètres de diamètre et apporte de la lumière au chœur. Elle raconte l’Ancien Testament*. Au centre, le Christ est sur les genoux de sa mère.

10. Une croisade est une expédition militaire contre des gens qui n’ont pas la même religion. Les chrétiens, au Moyen Âge, voulaient délivrer la Terre sainte où a vécu Jésus. Ils se battaient contre les musulmans. Il y a eu 8 croisades.

Cathédrale Notre-Dame, rosace du transept sud.

– La rosace du sud est plus tardive (1260). On l’appelle aussi rosace du midi. Offerte par saint Louis, c’est aussi une source de lumière pour le chœur. Elle raconte le Nouveau Testament*. Les apôtres, les saints et les anges entourent le Christ en Gloire. Elle mesure aussi 13 mètres de diamètre, un exploit pour l’époque.

Les trésors de la cathédrale

Les gargouilles

Un système de canalisation, de gouttières11, emmène les eaux de pluie loin des murs, ce qui protège la pierre.

11. Ce qui se trouve au bord du toit pour recevoir l’eau de pluie.

Les gargouilles sont l’extrémité des gouttières. Ce sont des sculptures penchées dans le vide qui rejettent l’eau qui vient du toit. Le mot « gargouille » vient du latin « gorge » et de l’ancien français « gueule ». La gargouille est une invention du Moyen Âge. Au début de la construction de la cathédrale Notre-Dame, elles n’existaient pas. On les a construites vers 1210. Elles représentent souvent des animaux fantastiques. Les tailleurs de pierre leur ont fait des têtes qui font un peu peur, comme des têtes de monstres. Au Moyen Âge, on disait qu’elles éloignaient le diable et qu’elles repoussaient la colère du ciel. Les gargouilles sont un peu les gardiennes de la cathédrale.

La couronne d’épines

La cathédrale contient de vrais trésors pour les croyants comme la Sainte Couronne : la couronne d’épines mise sur la tête du Christ avant sa crucifixion. Cette relique* est présentée aux fidèles* certains jours, comme à Pâques, le moment de l’année où les chrétiens fêtent la résurrection du Christ.

La crucifixion du Christ

La Passion est l’ensemble des souffrances qui précèdent et accompagnent la mort de Jésus.

Les « reliques de la Passion » sont des objets qui ont servi, selon la croyance, à la crucifixion du Christ. La cathédrale Notre-Dame conserve la couronne d’épines que les soldats romains ont mis sur la tête du Christ pour se moquer de lui, un morceau de la croix où on l’a crucifié et un clou.

Les reliques, au début, se trouvent à Jérusalem, puis elles arrivent à Constantinople. En 1238, l’empereur de Constantinople Baudouin II de Courtenay, qui a des problèmes d’argent, vend la couronne d’épines très cher à Louis IX. En 1239, les reliques arrivent à Paris et on les installe à Notre-Dame.

Vers 1340, la cathédrale est achevée. Les vingt-neuf chapelles du xiiie siècle sont terminées.

Voici la plus ancienne représentation qu’on possède de Notre-Dame : une miniature de Jean Fouquet réalisée entre 1452 et 1460.

La main droite de Dieu protégeant les fidèles contre les démons, vers 1452-1460. Artiste Jean Fouquet.

2 CHAPITRE II

Embellissement de la cathédrale

L’aménagement12 et l’embellissement13 de l’intérieur de cathédrale continuent les siècles suivants.

Intérieur de la cathédrale Notre-Dame de Paris

12. Aménagement d’un lieu : aménager un lieu, c’est mettre les meubles, les tableaux, les lampes… 13. Embellissement : embellir, c’est rendre plus beau.

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EN FRANÇAIS FACILE

LA CATHÉDRALE NOTRE-DAME DE PARIS, UNE HISTOIRE FRANÇAISE

Françoise Claustres

Notre-Dame de Paris est une cathédrale emblématique, construite entre le xiie et le xive siècle. Ce document explore sa construction, ses embellissements, les grands événements qui s’y sont déroulés, sa relation avec les artistes, ainsi que le terrible incendie de 2019 et la restauration qui a permis sa réouverture en 2024.

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Code éditeur : 178216

ISBN : 978-209-039779-6

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