Paperjam plus - Fonds d'investissement

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Fonds d’investissement

MARS 2023
MARC BAERTZ « Mettre une valeur sur
les portefeuilles »
AYMERIC DE SERESIN
« Notre prioritĂ© est de verdir les immeubles »
CAMILLE THOMMES
« Il faut revoir la taxe d’abonnement »
OLIVIER PORTENSEIGNE « RĂ©duire les frictions et les coĂ»ts liĂ©s Ă  la distribution » STÉPHANE PESCH
« Le modĂšle de crĂ©ation de valeur du private equity est intact »
LAURENT TERNISIEN
«Mieux vaut investir dans un fonds qu’acheter un appartement »

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La relĂšve arrive

L’industrie des fonds a Ă©tĂ© incontestablement l’une des victimes collatĂ©rales du retour des tensions gĂ©opolitiques en Europe, de la fiĂšvre inflationniste et des resserrements de politique monĂ©taire. PremiĂšres victimes : les marchĂ©s des actions et des obligations. Les pertes sont sans appel. Sur un portefeuille mixte de 60 % d’actions et de 40 % d’obligations, le rendement annuel moyen Ă©tait de -17 % entre janvier et octobre 2022, a calculĂ© J. P. Morgan AM...

Touchant en plein cƓur la confiance des investisseurs, les performances nĂ©gatives des marchĂ©s ont provoquĂ© une vague massive de rachats des parts dĂ©tenues dans les fonds. De la sorte, les fonds communs de placement et ETF europĂ©ens ont connu un flux nĂ©gatif de 250 milliards de dollars l’annĂ©e derniĂšre, indique J.P. Morgan AM. Les actifs sous gestion au Luxembourg, domicile naturel des fonds, ont quant Ă  eux reculĂ© de prĂšs de 14 % en l’espace d’un an. Le constat est glaçant.

Cependant, le tableau ne serait pas complet si l’on omettait de jeter un coup d’Ɠil du cĂŽtĂ© des fonds classĂ©s comme durables qui, pour leur part, ont connu un afflux d’au moins 49 milliards sur la mĂȘme pĂ©riode. Une tendance dont la Place ne peut que tirer avantage, puisqu’environ un tiers des actifs gĂ©rĂ©s par des fonds durables en Europe se trouvent au Luxembourg.

ce magazine ? Archivez-le, transmettez-le ou bien faites-le recycler !

Mais ce n’est pas tout. De nouvelles sources de croissance apparaissent dans les actifs privĂ©s. TrĂȘve de mots. Les chiffres du marchĂ© luxembourgeois parlent d’eux-mĂȘmes : 45 % de croissance pour les fonds de dette, 30 % pour les fonds de private equity, et 26 % pour les fonds immobiliers. Autant de vecteurs neufs de dĂ©veloppement pour l’industrie des fonds alors que les analystes s’attendent Ă  ce que les marchĂ©s boursiers ne puissent pas tenir toute l’annĂ©e des performances aussi positives que celles connues depuis janvier. C’est sans compter sur le fait que les causes des performances nĂ©gatives de 2022 sont encore bel et bien une rĂ©alitĂ©.

Auteur BENOÎT THEUNISSEN
Tous droits rĂ©servĂ©s. Toute reproduction, ou traduction, intĂ©grale ou partielle, est strictement interdite sans l’autorisation Ă©crite dĂ©livrĂ©e au prĂ©alable par l’éditeur. © MM Publishing and Media SA. (Luxembourg) Maison Moderne ℱ is used under licence by MM Publishing and Media SA. — ISSN 2354-4619 natureO f ce com DE-261- YACEBD Please recycle. Vous avez fini de lire
MARS 2023 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT 3 Édito
#Futur

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06 RADAR

Les actifs sous gestion en recul

10 STÉPHANE PESCH

« Le modĂšle de crĂ©ation de valeur du private equity est intact »

16 VUE DE MARCHÉ

La prudence reste de mise

18 CAMILLE THOMMES

« Il faut revoir la taxe d’abonnement » –

26 Dossier

Un nouveau vecteur de croissance

28 À CONNAÎTRE

Cinq véhicules à suivre

30 RÉGIME SPÉCIAL Élargir la boüte à outils pour les Reif

32 LEXIQUE Parlez-vous Reif ?

34 LAURENT TERNISIEN

« Mieux vaut investir dans un fonds qu’acheter un appartement »

40 GESTION

Face aux crises, les Reif et l’enjeu de la gestion de la liquiditĂ©

42 RADIOSCOPIE

Au Luxembourg, les fonds immobiliers s’érigent sur de solides fondations

44 AYMERIC DE SÉRÉSIN

« Notre prioritĂ© est de verdir les immeubles »

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48 TRANSACTIONS

Les fonds immobiliers ont souffert en 2022 –

50 MARC BAERTZ

« Mettre une valeur sur les portefeuilles »

56 INSTRUMENT Eltif, vĂ©hicule de choix des actifs illiquides ?

58 OLIVIER PORTENSEIGNE

« RĂ©duire les frictions et les coĂ»ts liĂ©s Ă  la distribution »

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64 RÉGLEMENTATION

L’agenda 2023

66 CRYPTOMONNAIE

Crypto winter : aprùs la pluie, le beau temps

Photos Guy Wolff, Romain Gamba p.  34 Laurent Ternisien, CEO Luxembourg et chief client officer de BNP Paribas Real Estate Investment Management, aborde les perspectives du marchĂ© immobilier. p.  18 Camille Thommes, directeur gĂ©nĂ©ral de l’Alfi, partage son analyse quant Ă  l’avenir des fonds d’investissement sur la Place.
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MARS 2023 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT 5 Fonds d’investissement Mars 2023

Les actifs sous gestion en recul

Au fil de l’annĂ©e 2022, le volume d’actifs sous gestion dans des fonds domiciliĂ©s au Luxembourg a considĂ©rablement fondu, passant de 5.859,5 milliards d’euros en dĂ©cembre 2021 Ă  5.028,4 milliards d’euros en dĂ©cembre 2022. Cela reprĂ©sente un recul consĂ©quent de 831,1 milliards d’euros (-14,18 %) liĂ© Ă  la grande incertitude Ă  l’échelle des marchĂ©s, Ă  l’inflation et aux mesures prises par les banques centrales pour enrayer cette derniĂšre.

1 0 2 3 4 5 6 1999 2007 2009 2015 2001 2017 2019 2003 2023 2005 2011 2013 2021 2022 Total des actifs (en milliards d’euros) 5.859 5.028 Source CSSF 6 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023 RADAR
Auteur SÉBASTIEN LAMBOTTE

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Silke Bernard, responsable mondiale de la pratique des fonds d’investissement chez Linklaters, prĂ©sentait les inconvĂ©nients de l’ancien rĂ©gime de l’Eltif, le 9 fĂ©vrier 2023, Ă  l’occasion d’un webinaire organisĂ© par la LPEA.

Le 31 juillet 2022, Enrique Sacau, CEO de Kneip, soulignait l’importance de la qualitĂ© des donnĂ©es de fonds.

3 ACTIFS PRIVÉS

Le 17 janvier 2023, Lize Griffiths, partner et real estate leader chez Deloitte Luxembourg, notait l’intĂ©rĂȘt des investisseurs retail les plus fortunĂ©s pour les marchĂ©s privĂ©s.

« Le

4 CONJONCTURE

des sociétés de gestion est

au marchĂ© puisque le modĂšle d’affaires, c’est de facturer les clients sur la base des actifs. »

Dans les colonnes du magazine Paperjam de fĂ©vrier 2023, Jeanne Duvoux, directrice gĂ©nĂ©rale d’Amundi Luxembourg, analysait les consĂ©quences des marchĂ©s baissiers.

5 INNOVATION

Marie BriĂšre, head of investor intelligence & academic partnerships chez Amundi Institute, dĂ©crivait, le 7 fĂ©vrier 2023, les conclusions d’une Ă©tude sur l’intĂ©gration de l’intelligence artificielle Ă  la gestion de portefeuille.

SĂ©lectionnĂ© par BENOÎT THEUNISSEN

Ristretto #Citations
Photos Romain Gamba (archives), Mike Zenari (archives), Deloitte Luxembourg, Matic Zorman, Magali Delporte
cours
trÚs corrélé
« Nous avons dĂ©montrĂ© que les marchĂ©s rĂ©agissent davantage aux nouvelles relatives Ă  de la prospective. »
« La tendance Ă  la dĂ©mocratisation des actifs privĂ©s s’accentue. »
2 DONNÉES DE FONDS
« Nous sommes obsĂ©dĂ©s par le fait de nous assurer que ce qui est diffusĂ© est correct et cohĂ©rent. »
1 ÉVOLUTION RÉGLEMENTAIRE
« Un Eltif Ă©tait considĂ©rĂ© comme n’étant pas attractif, ni pour les investisseurs, ni pour les investisseurs de dĂ©tail, ni pour les distributeurs. C’était donc un gros problĂšme. »
8 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023

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« Le modĂšle de crĂ©ation de valeur du private equity est intact »

Alors que l’économie est appelĂ©e Ă  ralentir, les acteurs du private equity apprĂ©hendent la conjoncture avec une certaine « sĂ©rĂ©nité ».

Comme l’explique StĂ©phane Pesch, CEO de la LPEA, si les levĂ©es de fonds sont actuellement moins importantes, l’attention se porte sur le renforcement de la valeur des actifs en portefeuille.

Photo GUY WOLFF Interview SÉBASTIEN LAMBOTTE
10 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023 Conversation StĂ©phane Pesch
Stéphane Pesch, CEO de la Luxembourg Private Equity & Venture Capital Association.

En matiĂšre de private equity, comment s’est renforcĂ© l’écosystĂšme luxembourgeois ces derniĂšres annĂ©es ?

Les grands acteurs du private equity positionnent dĂ©sormais leurs AIFM (alternative investment fund managers ) au Luxembourg, profitant de vĂ©hicules comme les limited partnerships (LP) ou les reserved alternative investment funds (Raif). Ce que viennent chercher les acteurs, c’est avant tout une plateforme stable et performante qui offre la possibilitĂ© de distribuer des produits, voire de lever des fonds Ă  travers l’Europe. Mais ils trouvent ici bien plus qu’une boĂźte Ă  outils et un passeport associĂ© aux vĂ©hicules qu’ils y Ă©tablissent. Nous sommes parvenus Ă  dĂ©velopper un ensemble de services au niveau du middle office sur lesquels peuvent s’appuyer les gestionnaires d’actifs. De la gestion des risques aux enjeux de conformitĂ© en passant par les fonctions de valorisation des actifs, le Luxembourg dispose dorĂ©navant d’une expertise qui rĂ©pond Ă  de nombreux besoins des gestionnaires, qui recrutent et fortifient ainsi leurs Ă©quipes locales.

Quelles pourraient ĂȘtre les rĂ©percussions des dĂ©cisions prises par les banques centrales, dans l’optique de faire baisser l’inflation, sans oublier l’incertitude Ă©conomique du moment, sur l’investissement dans le private equity ?

La conjoncture actuelle est moins propice au lancement de nouveaux vĂ©hicules et Ă  la levĂ©e de fonds. Cela n’empĂȘche cependant pas les gestionnaires de dĂ©jĂ  planifier, malgrĂ© certains dĂ©lais Ă  prĂ©voir, les prochains fonds qui seront lancĂ©s cette annĂ©e. L’incertitude Ă©conomique actuelle invite les investisseurs Ă  la prudence et Ă  temporiser. Le contexte ne remet pas pour autant en cause les stratĂ©gies et les dĂ©marches d’investissement dĂ©jĂ  engagĂ©es, bien au contraire. Comme vous le savez, l’investissement dans le private equity s’envisage Ă  travers des approches Ă  long terme, suivant des stratĂ©gies de crĂ©ation de valeur dĂ©finies par des pointures de la finance, de l’entrepreneuriat et de l’excellence opĂ©rationnelle. Dans la situation actuelle, qui n’est pas forcĂ©ment idĂ©ale en ce qui concerne la valorisation des actifs dans le

cadre d’une stratĂ©gie de sortie, les gestionnaires vont se concentrer sur la gestion de leur portefeuille existant, en cherchant Ă  renforcer la valeur Ă  terme des sociĂ©tĂ©s dĂ©tenues oĂč Ă  en intĂ©grer de nouvelles au sein de leur portefeuille.

L’idĂ©e de dĂ©mocratiser l’accĂšs Ă  l’investissement dans le private equity est rĂ©guliĂšrement Ă©voquĂ©e. Voyez-vous le marchĂ© Ă©voluer dans cette direction ?

C’est l’une des voies poursuivies avec la nouvelle mouture de l’Eltif ou encore les fonds de type Partie II, qui Ă©mergent de nouveau au Luxembourg. Il y a une opportunitĂ©, Ă  travers ces Ă©volutions, de parvenir Ă  s’adresser Ă  une communautĂ© plus large d’investisseurs. Toutefois, il faut relativiser. Je ne pense pas que ces investissements seront accessibles Ă  tous les particuliers. Le ticket d’entrĂ©e moyen, aprĂšs une dĂ©mocratisation progressive via ces produits spĂ©cifiques, pourrait s’établir autour de 25.000 euros, comme rĂ©cemment vu dans le marchĂ©, voire au-delĂ . Nous ne sommes pas encore dans une telle logique d’industrialisation. Et les dĂ©fis en matiĂšre de dĂ©mocratisation, considĂ©rant le fonctionnement des fonds de private equity, sont encore nombreux et exigeront de procĂ©der Ă  des adaptations.

Quels sont les grands enjeux qui attendent les acteurs du private equity au Luxembourg ?

La rĂ©glementation relative Ă  la finance durable constitue un dĂ©fi et une opportunitĂ© majeure pour les annĂ©es Ă  venir. Comme pour tous les investissements, les gestionnaires sont appelĂ©s Ă  composer avec les critĂšres environnementaux, sociaux et de bonne gouvernance. Si les dĂ©marches ESG sont, de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, plutĂŽt bien apprĂ©hendĂ©es par les sociĂ©tĂ©s de gestion elles-mĂȘmes, c’est au niveau des entreprises dans lesquelles elles investissent que c’est plus difficile. Il faudra accompagner les sociĂ©tĂ©s cibles vis-Ă -vis des enjeux de transition, d’une part, afin qu’elles parviennent Ă  rendre compte de leurs impacts environnementaux et sociaux, et d’autre part, pour les aider Ă  les minimiser.

509 MILLIARDS D’EUROS

Selon le dernier AIFM Reporting Dashboard, Ă©tabli par la CSSF (situation au 31/12/2021), 509 milliards d’euros d’actifs sont gĂ©rĂ©s au dĂ©part du Luxembourg par des acteurs du private equity. En outre, cet indicateur n’inclut pas les investissements dans la dette privĂ©e, Ă©valuĂ©s par une rĂ©cente Ă©tude menĂ©e par KPMG pour l’Alfi, Ă  267,8 milliards d’euros (source et mĂ©thodologie diffĂ©rentes).

Le Luxembourg s’est positionnĂ© comme un domicile de premier choix pour ces actifs en Europe et 18 des 20 principaux acteurs mondiaux dans le domaine du private equity gĂšrent des investissements dans le monde entier y compris grĂące Ă  leurs structures luxembourgeoises.

« L’incertitude Ă©conomique actuelle invite les investisseurs Ă  la prudence et Ă  temporiser. »
12 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023 Conversation StĂ©phane Pesch

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Tailor-made solutions for fund projects

Amid increasing complexity in the fund industry, BIL Asset Services (BAS) provides clients with a comprehensive asset services solution, state Alain Bastin and Oliver Benner.

Launched to coincide with the adoption of the Alternative Investment Funds Managers Directive, BIL Manage Invest (BMI) has been proposing tailormade solutions for fund projects since 2013. It continues to benefit from a global

offering within BIL Asset Services and has seen a strong increase in demand in recent years for value-added services.

Alain Bastin, CEO of BIL Manage Invest, and Oliver Benner, Head of Strategic Development BIL Asset

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14 FONDS D’INVESTISSEMENT MARS 2023
Oliver Benner, Head of Strategic Development BIL Asset Services and Alain Bastin, CEO of BIL Manage Invest

Services, talk about their successful business model.

BMI was launched 10 years ago, which was when the AIFMD came into effect. How has it grown and evolved since then?

ALAIN BASTIN We launched the company from scratch and since then we have seen our assets under management (AuM) grow significantly.

Our business model is quite unique in its market segment. BMI is a management company that operates as a third-party provider, backed by the strength of a major banking group. This model, combined with our strong portfolio management capabilities, offers many opportunities for synergies across the group, especially in the case of entrepreneurial projects.

OLIVER BENNER We are highly satisfied with the development and the tremendous success of BMI. Our ambition is to continue growing the business and

expanding it with a selected range of clients. We want to keep our tailored boutique approach which ensures a high level of flexibility for our client’s needs.

What kinds of clients are you looking for?

ALAIN BASTIN We are aiming for quality over quantity. Today, we have around 30 clients, mainly from Europe. The next phase will involve development in Asia, which is, of course, a strategic region for us, with Legend Holdings as BIL Group’s main shareholder.

OLIVER BENNER We offer our services to asset managers, pension funds, insurance companies, family offices and UHNWIs. By having a boutique approach, we focus on clients looking for tailor-made solutions and long-term partnerships. We experience an increasing demand for our services as the market concentration continues.

And what differentiates BIL Asset Services from your competitors?

OLIVER BENNER The core of BIL Asset Services is our AIFM and depositary services. Central administration services are offered by selected preferred partners. As a universal bank, BIL links these core fund services with additional

services and products such as bridge financing, global custody, treasury management or wealth management solutions. This combination of services is a unique strength and competitive edge of BIL Group which creates true added value for our clients.

ALAIN BASTIN For me, there are two key factors that differentiate BMI. Firstly, the ManCo market today is being driven more and more by private equity players who are looking to make big volumes and sell in three years with a high profitability. We don’t have the same goal; we have a long-term vision. Secondly, if you look at ManCos within banks, most of them delegate portfolio management externally. We have strong portfolio management capabilities, that’s why we’re able to target entrepreneurs and specific projects that are outside the sweet spot of other banks.

How important is the name and reputation of Banque Internationale Ă  Luxembourg?

ALAIN BASTIN For me, the name and the stability are key. The most important thing is the branding. And we can see how it is important during discussions with prospects.

OLIVER BENNER Founded in 1856, BIL is the oldest multibusiness bank in the Grand Duchy. The brand is known throughout the country for retail, private, corporate and institutional banking. Our goal is for BIL Asset Services to be equally associated with BIL Group in the near future.

CREATING VALUE FOR OUR CLIENTS

BIL Asset Services offers its clients looking for robust governance by creating a fund a comprehensive and fully-fledged solution.

We have a vast knowledge of traditional and alternative investments, such as PE, RE, private debt and fund of funds. BIL offers an attractive range of additional products and services: bridge financing, treasury management & global custody, banking services to GPs and SPVs, execution and brokerage.

As one of the leading thirdparty AIFMs in Luxembourg, BIL Manage Invest seamlessly integrates into the clients’ investment management process and operating model.

BRAND VOICE
“By having a boutique approach, we focus on clients looking for tailor-made solutions and long-term partnerships.”
Oliver Benner Head of Strategic Development BIL Asset Services
“ We are aiming for quality over quantity. ”
Alain Bastin CEO BIL Manage Invest
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MARS 2023 FONDS D’INVESTISSEMENT 15

La prudence reste de mise

Si le scĂ©nario du pire peut ĂȘtre Ă©vitĂ© d’un point de vue macroĂ©conomique, l’incertitude rĂšgne encore en 2023. MalgrĂ© le rebond des marchĂ©s financiers depuis janvier, leur capacitĂ© Ă  surperformer tout au long de l’annĂ©e reste sujette Ă  caution.

Comme il est de tradition vers la fin de chaque annĂ©e, les gestionnaires d’actifs prĂ©sentent leurs prĂ©visions pour l’annĂ©e suivante. Pour sa part, le 15 dĂ©cembre 2022, J.P. Morgan AM avait donnĂ© rendez-vous Ă  ses partenaires luxembourgeois pour leur prĂ©senter ses perspectives d’investissement. « Notre scĂ©nario de base prĂ©voit que les Ă©conomies dĂ©veloppĂ©es entreront dans une lĂ©gĂšre rĂ©cession en 2023 », s’exprimait alors Vincent Juvyns, executive director et global market strategist au sein du gestionnaire d’actifs.

Les prĂ©visions ont-elles changĂ© depuis lors ? « Le message donnĂ© en dĂ©cembre reste d’application », confirme Vincent Juvyns. S’attendant Ă  un recul de la croissance, sans pour autant « ĂȘtre catastrophique », il observe que les chiffres du quatriĂšme trimestre de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente sont positifs un peu partout dans le monde, y compris en Europe. « Pour l’heure, il n’est donc pas question de rĂ©cession. Elle peut toujours arriver, mais le consensus tablait sur une contraction de la croissance aux Q4 2022 et Q1 2023. » La patience reste donc de mise avant de crier victoire.

Fin 2022, l’expert de J.P. Morgan AM partait du principe que l’inflation allait finir par se normaliser en 2023. « Nous constations dĂ©jĂ  qu’un pic de l’inflation Ă©tait passĂ© aux États-Unis. Entre-temps,

nous pouvons considĂ©rer que ce pic est dĂ©passĂ© en Europe », affirme-t-il Ă  prĂ©sent.

Le rebond des marchés

Si les surprises positives vont bon train, tant du cĂŽtĂ© de la croissance que de l’inflation, « nous sommes dans un contexte relativement favorable », explique Vincent Juvyns, notant que les marchĂ©s avaient dĂ©jĂ  augmentĂ© en Europe et en Chine en dĂ©cembre 2022 et qu’ils ont bien performĂ© depuis le dĂ©but de cette annĂ©e. Prenant l’exemple des marchĂ©s des obligations souveraines, il relĂšve des rendements entre 3 % et 3,5 %.

AprĂšs de forts vents contraires en 2022, les marchĂ©s des actions semblent, quant Ă  eux, dĂ©sormais ĂȘtre portĂ©s par un vent arriĂšre. À un point tel que « les performances des marchĂ©s des actions sont allĂ©es un peu trop vite, interpelle Vincent Juvyns. Certains marchĂ©s, notamment la Chine ou l’Europe, affichent des performances qui atteignent parfois 10 %. On ne va pas pouvoir tenir ce rythme toute l’annĂ©e. » Il est par consĂ©quent attendu que le rythme de progression ralentisse.

Le rebond des marchĂ©s en ce dĂ©but d’annĂ©e n’est cependant pas surprenant, au regard de la rĂ©ouverture « plus franche » de l’économie chinoise et de l’hiver doux qui relĂąche lĂ©gĂšrement la pression sur

VINCENT JUVYNS Executive director & global market strategist J.P. Morgan AM
« La croissance est faible, mais elle tient.
J.P.
16 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023
L’inflation baisse et le taux de chĂŽmage reste bas. »
Photo
Morgan AM
Auteur BENOÎT THEUNISSEN
VUE DE MARCHÉ

les prix de l’énergie. Ce qui a permis, du coup, Ă  la dynamique inflationniste de ralentir. « Il est certain que les bonnes nouvelles sur une croissance plus rĂ©siliente et une inflation qui baisse plus rapidement sont venues soutenir l’optimisme des marchĂ©s », confirme Vincent Juvyns.

La performance des marchĂ©s n’est peutĂȘtre pas Ă©tonnante, mais sa rapiditĂ© ne laisse pas les prĂ©visionnistes de marbre. La reprise « trop rapide » de ce dĂ©but d’annĂ©e augmente dĂšs lors le risque de prises de bĂ©nĂ©fices Ă  un moment, en raison soit de rĂ©sultats dĂ©cevants, soit d’incidents imprĂ©vus dus Ă  l’environnement fragile actuel. « Les marchĂ©s ont pris conscience maintenant qu’on ne se dirige pas vers la catastrophe Ă©conomique qui Ă©tait annoncĂ©e. Le spectre d’une rĂ©cession dure et d’une crise Ă©nergĂ©tique s’éloigne quelque peu. Par contre, il faut garder Ă  l’esprit qu’on fait toujours face Ă  un conflit gĂ©opolitique, une vĂ©ritable Ă©pĂ©e de DamoclĂšs. » À cela, il faut ajouter que de nombreux rĂ©sultats d’entreprises se trouvent sous pression.

Les marchés obligataires

Les conditions macroéconomiques, combinées à la reprise des marchés, devraient en revanche promettre une année positive

pour les actifs sous gestion dans l’industrie de l’asset management. « C’est une certitude dans la mesure oĂč il existe des opportunitĂ©s dans Ă  peu prĂšs toutes les classes d’actifs », commente Vincent Juvyns. AprĂšs une dĂ©convenue, tant au niveau des performances que des actifs sous gestion dans les fonds, « en termes de flux, il y a matiĂšre Ă  ce que les investisseurs reviennent sur les marchĂ©s », juge l’executive director. Outre les marchĂ©s des actions qui attirent de nouvelles souscriptions, il constate que le cash est Ă  nouveau devenu attractif, avec les encours des fonds monĂ©taires qui augmentent significativement, et que les marchĂ©s obligataires redeviennent attractifs. MalgrĂ© tout, un ralentissement conjoncturel se trouve Ă  l’horizon. Vincent Juvyns appelle donc Ă  la prudence sur les segments les plus spĂ©culatifs, tels que la dette d’entreprise et la dette Ă  haut rendement. Quoi qu’il en soit, la situation est propice Ă  un retour sur les marchĂ©s des investisseurs Ă  long terme.

Selon les analyses de J.P. Morgan AM, les actifs des fonds communs et des ETF européens ont reculé de 250 milliards de dollars en 2022, frappés par les performances des marchés financiers.

L’ùre des fonds ESG

Les vents contraires macroĂ©conomiques ajoutĂ©s au resserrement de la politique monĂ©taire en Europe ont largement affectĂ© les rendements sur titres en 2022. Sur un portefeuille composĂ© Ă  60 % d’actions et Ă  40 % d’obligations, le rendement annuel moyen Ă©tait d’environ -17 % entre le 1er janvier et le 11 novembre 2022, selon les calculs de J.P. Morgan AM. Les rendements annuels de ce type de portefeuille Ă©taient pourtant de +10 % en 2021 et +14 % en 2020. Les rendements offerts par les marchĂ©s ont, par consĂ©quent, amenĂ© les investisseurs Ă  opĂ©rer de nombreuses rĂ©demptions de leurs avoirs dans les fonds. Ce sont ainsi 250 milliards de dollars qui

seraient sortis des fonds communs de placement et des ETF europĂ©ens l’annĂ©e derniĂšre. Force est toutefois de constater que les fonds qui ont connu les plus grands volumes de rĂ©demptions sont ceux qui ne sont pas classĂ©s comme durables, les fonds Article 6 et Article 8, selon la catĂ©gorisation de la Sustainable Finance Disclosure Regulation (SFDR). Pour leur part, les fonds Article 8 plus et Article 9, qui investissent respectivement partiellement et entiĂšrement dans des actifs durables, ont connu des flux positifs de souscriptions. « En 2022, c’est la classe d’actifs ESG qui a Ă©tĂ© la catĂ©gorie la plus plĂ©biscitĂ©e. C’est d’ailleurs la seule qui a enregistrĂ© des flux positifs, alors que

le marchĂ© Ă©tait en flux nĂ©gatifs », confirme Vincent Juvyns. À la fin octobre 2022, environ 13 milliards de dollars avaient dĂ©jĂ  affluĂ© depuis le dĂ©but de l’annĂ©e dans les fonds Article 8 plus, et prĂšs de 36 milliards de dollars dans les fonds Article 9. Dans cet afflux positif de souscriptions dans les fonds durables, certains perçoivent les premiers effets des exigences de transparence imposĂ©es par la SFDR et la prise en compte des critĂšres de durabilitĂ© des investisseurs au travers de Mifid II. Pour autant, la tendance Ă  la canalisation des flux financiers vers les actifs ESG n’est pas neuve, Ă  en croire les observations de J.P. Morgan AM. Sur les trois derniĂšres annĂ©es, les

fonds spĂ©cialisĂ©s dans les green bonds ont affichĂ© une hausse de 52 % de leurs actifs sous gestion ; les fonds obligataires classĂ©s Article 9 ont enregistrĂ© une croissance de 47 % ; et les fonds obligataires Article 8 plus ont connu une hausse de 29 %.

L’augmentation des actifs gĂ©rĂ©s par les fonds durables reste cependant encore marginale par rapport aux investissements massifs requis par la transition Ă©nergĂ©tique, estimĂ©s par J.P. Morgan AM Ă  5.000 milliards de dollars annuels d’ici 2030 pour atteindre le « net zĂ©ro » d’ici 2050.

Ces investissements s’élevaient Ă  prĂšs de 1.200 milliards de dollars en 2022, contre 1.000 milliards en 2015.

MARS 2023 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT 17 Fonds dâ€Činvestissement
250

« Il faut revoir la taxe d’abonnement »

L’industrie des fonds a Ă©tĂ© touchĂ©e par une forte vague de rachats en 2022, mais dĂ©gage de nouvelles zones de croissance grĂące aux actifs privĂ©s et aux investissements durables.

Camille Thommes, directeur gĂ©nĂ©ral de l’Alfi, Ă©voque les enjeux de la compĂ©titivitĂ© du secteur.

GUY WOLFF Interview BENOÎT THEUNISSEN
Photo
18 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023 Conversation Camille Thommes
Camille Thommes souligne le poids des fonds dans l’économie.

En 2022, les actifs des fonds domiciliĂ©s au Luxembourg ont reculĂ© de prĂšs de 14 %. Comment interprĂ©ter ce recul ?

Le secteur avait connu une croissance sans prĂ©cĂ©dent au cours des derniĂšres annĂ©es jusqu’en mars 2022, notamment grĂące Ă  l’évolution positive des marchĂ©s financiers et l’abondance de liquiditĂ©s. La donne a ensuite changĂ© autour de mars 2022. À la suite de la guerre en Ukraine, l’industrie des fonds est entrĂ©e dans une pĂ©riode d’incertitude avec une volatilitĂ© des marchĂ©s financiers. Nous avons Ă©galement enregistrĂ© une hausse des taux d’intĂ©rĂȘt et une inflation Ă©levĂ©e que beaucoup d’entre nous n’ont pas connues pendant de longues annĂ©es, combinĂ©es Ă  des craintes de rĂ©cession. Tous ces Ă©lĂ©ments ont eu un impact sur les marchĂ©s et, par consĂ©quent, sur les actifs des fonds. Il est donc clair que le Luxembourg, en tant que place financiĂšre internationale, n’est pas Ă  l’abri de tels dĂ©veloppements. Il en a rĂ©sultĂ© un recul des actifs dont une grande partie revient aux effets nĂ©gatifs des marchĂ©s financiers.

Y a-t-il une corrĂ©lation entre les rendements des fonds et les volumes des actifs sous gestion ?

La pression sur les marges et les coĂ»ts pour les gestionnaires ne cesse de croĂźtre dans un environnement qui est volatil. Ils font face Ă  une situation de fluctuation des marchĂ©s qui les oblige Ă  rĂ©duire leurs coĂ»ts et Ă  prendre des dĂ©cisions difficiles quant aux investissements Ă  rĂ©aliser. L’environnement actuel a Ă©videmment un impact sur les actifs sous gestion, et donc, en corollaire, sur les chiffres d’affaires et les revenus gĂ©nĂ©rĂ©s par les gestionnaires. Ces aspects ont toute leur importance pour un secteur qui opĂšre dans un environnement international trĂšs compĂ©titif, oĂč la maĂźtrise des coĂ»ts est essentielle pour rester attrayant.

Les marchĂ©s financiers tĂ©moignent d’un certain rebond depuis le dĂ©but de l’annĂ©e. Le recul des actifs sous gestion ne serait-il que temporaire ?

La volatilitĂ© reste d’actualitĂ©. De l’avis de certains Ă©conomistes, nous pouvons nous attendre Ă  une dĂ©tente autour du

troisiĂšme trimestre de cette annĂ©e, couplĂ©e Ă  une stabilisation des taux d’intĂ©rĂȘt en Europe. Évidemment, nous souhaitons que ça reparte, mais l’incertitude reste de mise.

La majoritĂ© des fonds Ă  ne pas connaĂźtre d’afflux nĂ©gatif sont ceux qui sont classĂ©s comme ESG. Comment interprĂ©ter ce phĂ©nomĂšne ?

Il y a tout simplement un intĂ©rĂȘt grandissant de la part des investisseurs institutionnels et de dĂ©tail Ă  placer leur argent dans des produits dont l’objectif est d’investir dans des sociĂ©tĂ©s durables et sensibles au changement climatique. Il y a une prise de conscience. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la finance durable a pour vocation de devenir un processus essentiel pour les acteurs de la gestion collective. Pour leur part, les entreprises sont engagĂ©es pour atteindre le net zĂ©ro carbone d’ici 2050.

C’est Ă  la fois vital pour la planĂšte, mais cela reprĂ©sente aussi une multitude d’opportunitĂ©s pour les gestionnaires. Par consĂ©quent, l’offre de capital alignĂ© sur le climat de la part des clients institutionnels et privĂ©s devrait continuer Ă  augmenter.

Est-ce que la demande ne va cependant pas plus vite que l’offre en matiùre d’ESG ?

Oui, dans un certain sens. L’univers des entreprises d’investissement qui peuvent ĂȘtre purement considĂ©rĂ©es comme vertes est assez rĂ©duit. Nous nous trouvons dans une pĂ©riode de transition oĂč, d’une part, les entreprises sont obligĂ©es, Ă  partir de cette annĂ©e, de divulguer les donnĂ©es sur le degrĂ© de durabilitĂ© dans leurs activitĂ©s industrielles et, d’autre part, les gestionnaires de fonds doivent prendre en compte ces donnĂ©es pour en informer de maniĂšre adĂ©quate leurs clients. Cette transition prendra plusieurs annĂ©es.

Les gestionnaires d’actifs sont-ils suffisamment outillĂ©s pour faire face Ă  cette transition ?

La charge de travail liĂ©e Ă  l’impact de la mise en conformitĂ© pour l’industrie est trĂšs lourde. Il y a aussi un manque de disponibilitĂ© des donnĂ©es pour s’assurer que les investissements rĂ©pondent aux critĂšres requis. Non seulement il y a un manque

« Nous avons besoin de personnes hautement qualifiĂ©es. »
20 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023 Conversation Camille Thommes

Legal expertise Business understanding It’s

all connected

pwclegal.lu Our market-leading top-tier real estate team in Luxembourg has a brilliant track record in advising owners, investors, sponsors and assets managers on all kinds of real estate operations. Our service offering covers the full range of real estate advice, such as drafting and negotiating contracts, including leases, sales, purchases, long leases, management agreements and joint ventures, preparing due diligence reviews and handling environmental issues. Being a member of the PwC network, our local and international reach allows us to ensure global coordination and offer integrated advice to a wide base of domestic and international clients, like you, whose business activities extend well beyond Luxembourg. Our team of lawyers is looking forward to meeting you at MIPIM in Cannes. Do not hesitate to contact us if you would like to arrange a meeting. Serge Hoffmann serge.hoffmann@pwclegal.lu +352 621 24 33 53 Mathieu Scodellaro mathieu.scodellaro@pwclegal.lu +352 621 96 01 59 PwC Legal, SARL, independent law firm registered at the Luxembourg Bar and subject to the ethical rules of the legal profession in Luxembourg - member of the PwC network. © 2023 PwC Legal, SARL. All rights reserved. In this document, “PwC Legal” refers to PwC Legal, SARL which is a member firm of PricewaterhouseCoopers International Limited («PwC IL»), each member firm of which is a separate legal entity. PwC IL cannot be held liable in any way for the acts or omissions of its member firms. Private Equity Mergers & Acquisitions Investment Funds Technologies & IP Banking & Capital Markets Corporate Employment Real Estate

de donnĂ©es fiables, mais aussi des incohĂ©rences dans les donnĂ©es. Le retard dans la disponibilitĂ© des donnĂ©es, voire parfois l’absence de donnĂ©es, s’explique parce que les sociĂ©tĂ©s visĂ©es dans lesquelles les gestionnaires investissent ne fournissent que depuis peu ces informations. Ce n’est donc pas intentionnel si les gestionnaires produisent des reportings oĂč, aprĂšs coup, il s’avĂšre qu’il y a une part de non-durabilitĂ© dans l’investissement choisi. Ce n’est pas dans l’intention des acteurs de faire de maniĂšre dĂ©libĂ©rĂ©e du greenwashing, car cela commence Ă  avoir un impact notable sur leur rĂ©putation.

Au-delĂ  des produits ESG, les clients ont portĂ© une attention particuliĂšre aux actifs privĂ©s en 2022. S’agit-il Ă  prĂ©sent d’une tendance lourde qui va s’affirmer en 2023 ou d’un effet de mode ?

Je ne dirais pas que c’est un effet de mode. Avec l’entrĂ©e en vigueur de la directive AIFM qui rĂ©glemente les gestionnaires de produits alternatifs ou privĂ©s, l’intĂ©rĂȘt est Ă©norme. Il reste continu, de sorte que les actifs alternatifs sont effectivement devenus le deuxiĂšme pilier de notre industrie. Les perspectives de croissance Ă  moyen et long terme restent intĂ©ressantes. Nous avons aussi assistĂ© Ă  une montĂ©e en puissance de vĂ©hicules sur les classes d’actifs privĂ©s au Luxembourg au cours des derniĂšres annĂ©es. Nous observons que les fonds immobiliers ont connu une croissance de 26 %, les fonds de private equity de 30 %, les fonds de dette de 45 %. Au Luxembourg, nous avons saisi cette opportunitĂ© depuis quelques annĂ©es en modernisant notre cadre rĂ©glementaire, notamment par l’introduction du Raif, qui a connu un succĂšs fulgurant. Nous avons aussi créé la structure de sociĂ©tĂ©s en commandite, en l’occurrence les limited partnerships, des vĂ©hicules qui rĂ©pondent spĂ©cifiquement aux besoins des gestionnaires de fonds alternatifs. Cet ajout Ă  l’arsenal rĂ©glementaire a Ă©tĂ© un facteur dĂ©terminant dans la forte progression de ce segment au Luxembourg.

La pĂ©nurie de talents ne risque-t-elle pas de porter prĂ©judice au succĂšs futur de l’industrie locale des fonds ?

UN STATUT INCONTESTÉ

Selon les donnĂ©es de l’Alfi, en dĂ©cembre 2021, le Luxembourg maintenait son statut de principal domicile des fonds en Europe, avec 26,8 % des parts de marchĂ©, devant l’Irlande (18,6 %) et l’Allemagne (13,3 %). Rien que pour les sicav, le pays accueille 35,5 % des actifs gĂ©rĂ©s par ce type de fonds. Sur le plan de la finance durable, le Grand-DuchĂ© garde son statut de leader, avec environ un tiers des actifs gĂ©rĂ©s par les fonds durables en Europe qui y sont domiciliĂ©s. Ce qui positionne le Luxembourg en champion mondial, Ă©tant donnĂ© que l’Europe dĂ©tient 83 % des actifs nets des fonds durables mondiaux.

La pĂ©nurie de talents est un phĂ©nomĂšne qui touche aussi d’autres centres financiers. Au Luxembourg, l’acquisition de talents est essentielle pour pĂ©renniser le succĂšs, mais aussi maintenir la compĂ©titivitĂ©. Nous avons besoin de personnes hautement qualifiĂ©es et de profils qui sont adaptĂ©s aux prioritĂ©s de demain. Il y a un constat unanime, tant de la part du secteur privĂ© que des pouvoirs publics, que nous devons collectivement doubler les efforts pour promouvoir les activitĂ©s de notre secteur auprĂšs des futurs talents.

La digitalisation est souvent prĂ©sentĂ©e comme une partie de la solution. Qu’en pensez-vous ?

En ce qui concerne la digitalisation, de nombreux efforts ont Ă©tĂ© faits, Ă  l’instar de la crĂ©ation de la Lhoft. On essaie d’attirer des fintech au Luxembourg, car elles y trouvent un terrain propice pour commercialiser les produits qu’elles viennent de dĂ©velopper, pour interagir avec le monde des fonds, le secteur bancaire et celui des assurances. C’est un Ă©change fructueux. En outre, il y a des efforts de digitalisation qui sont entrepris par les sociĂ©tĂ©s, que ce soit au niveau de la production de rapports, des traitements opĂ©rationnels ou des opĂ©rations financiĂšres. Cela permet de faire face partiellement Ă  la pĂ©nurie de maind’Ɠuvre, mais aussi de libĂ©rer la maind’Ɠuvre existante pour la focaliser sur des tĂąches Ă  plus haute valeur ajoutĂ©e.

Dans une perspective de compĂ©titivitĂ©, faudrait-il revoir la taxe d’abonnement ? Selon les chiffres publiĂ©s en janvier dernier par Luxembourg for Finance, en partenariat avec Deloitte, le secteur des fonds a une importance majeure pour l’économie nationale, totalisant plus de 21.000 emplois et gĂ©nĂ©rant au total plus de 2 milliards d’euros de recettes fiscales. À cet Ă©gard, Ă  elle seule, la taxe d’abonnement reprĂ©sentait 1,3 milliard d’euros en 2021. Il est Ă©vident qu’avec la chute des actifs, le rĂ©sultat sera moins important en 2022. Il est clair que l’attractivitĂ© de notre Place ne se limite bien sĂ»r pas Ă  la seule taxe d’abonnement, le taux fiscal appliquĂ© aux entreprises a aussi son importance. Donc, oui, il faut revoir le niveau de la taxe d’abon-

22 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023 Conversation Camille Thommes

nement de maniĂšre ciblĂ©e ou gĂ©nĂ©rale, car il s’agit d’une taxe que d’autres centres financiers ne connaissent pas. Et avec les pressions sur les marges et les coĂ»ts, la composante de la taxe d’abonnement devient de plus en plus importante dans le coĂ»t total des fonds.

Pourtant, rĂ©duire la taxe d’abonnement diminuerait le poids de l’industrie des fonds dans les recettes fiscales. C’est d’ailleurs l’argument qu’elle utilise pour se faire entendre. Il faut se prĂ©parer Ă  l’avenir et rester compĂ©titif. Sur les 10 derniĂšres annĂ©es, la taxe d’abonnement a augmentĂ© d’environ 7 %. Notre secteur est souvent considĂ©rĂ© comme la vache Ă  lait de l’industrie financiĂšre. Nous sommes ravis de contribuer Ă  la santĂ© financiĂšre de l’État, de participer au financement de notre systĂšme de protection sociale et de projets d’infrastructures, mais il faut bien nour-

rir cette vache Ă  lait pour qu’elle continue de donner du lait. Si on n’investit pas, il y a un risque qu’au fil du temps, on perde en attractivitĂ©. Si on perd en attractivitĂ©, on perd en opportunitĂ©s d’affaires et en recettes. Il faut engager des rĂ©formes structurelles qui touchent Ă  l’écosystĂšme, au cadre fiscal des fonds et des entreprises, sinon, notre secteur risque de sortir perdant de cet environnement hautement compĂ©titif.

Ces points sont-ils suffisamment pris en compte par les politiques en prĂ©paration des prochaines Ă©lections lĂ©gislatives ?

Je l’appelle de mes vƓux, mais le constat est que plusieurs partis ne portent pas notre industrie dans leur cƓur. Les patrons des principales associations de l’industrie financiĂšre ont rĂ©cemment rencontrĂ© les principaux partis en vue des Ă©lections lĂ©gislatives pour faire part des rĂ©formes

RÉPARTITION DES CLASSES D’INVESTISSEMENT DES FONDS LUXEMBOURGEOIS

En dĂ©cembre 2022, la valeur nette d’inventaire totale des fonds domiciliĂ©s au Luxembourg atteignait 5.028 milliards d’euros. Si les actifs privĂ©s et l’immobilier sont identifiĂ©s comme des vecteurs de croissance pour l’industrie, ces deux classes d’investissement restent encore marginales par rapport Ă  la distribution totale des actifs sous gestion, principalement investis dans des actions et des obligations.

Ă  engager afin de pĂ©renniser le succĂšs acquis et assurer le dĂ©veloppement futur de notre industrie. Ils nous ont entendus, j’espĂšre qu’ils nous ont Ă©coutĂ©s. Personnellement, je suis un peu dĂ©concertĂ© par l’insouciance d’un nombre non nĂ©gligeable de politiciens luxembourgeois qui pensent que les recettes fiscales que notre secteur gĂ©nĂšre coulent de source. Il y a des exceptions notables, mais la majoritĂ© d’entre eux ne se rendent pas compte de l’importance de notre secteur en termes de contribution Ă  l’économie, de recettes fiscales gĂ©nĂ©rĂ©es par l’État. Chaque poste créé dans le secteur financier gĂ©nĂšre 1,1 emploi additionnel dans les autres secteurs de l’économie.

Source Alfi 33,1 % 23,8 % 19,8 % 8,7 % 6,7 % 2,7 % 1,8 % 3,3 % MARS 2023 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT 23
Actions Mix d’actions et obligations Money market & cash Fonds de fonds Immobilier Private equity / venture capital Obligations Autre

New perspectives from 175 years’ experience

The Lazard Group turns 175 this year. Its unique asset management approach is exemplified by its flexible bond fund and its new Article 9 green bond portfolio.

Luxembourg’s institutional investors have access to the expertise of Lazard Asset Management and Lazard Frùres Gestion via the Brussels office of Lazard Fund Managers, which is headed by Bram Op de Beeck. “Our approach is based on commitment to active fund management driven by fundamental analysis, which delivers performance across all asset classes,” he said. It is an approach that actively seeks to respond to market events. “Investment strategies are adapted in real time to meet the challenges of often swiftly-changing investment environments,” he added. “Lazard is proud

to have advised generations of clients through major changes in global markets.”

Indeed, it has been 175 years since the Lazard Group was founded in the US by a family of French Ă©migrĂ©s, and has since acquired deep institutional knowledge of managing during crises. Now headquartered in New York, the group has 3,000 employees worldwide, of which more than 1,000 work to manage around $200bn in assets. The group’s other specialisation is financial advisory, notably regarding M&A and strategy, sovereigns, restructuring, capital markets and more.

“Our other key focal point is that we are truly a

1848

fundamental house, with more than 250 global analysts in equities, fixed income and alternative management.”

The Brussels office serves B2B relationships in Luxembourg and Belgium. Mr Op de Beeck says the Lazard Credit pportunities Fund has been of particular interest to this market given its strong returns during the market turbulence of recent years. There is also excitement for the Lazard Global Green Bond Opportunities Fund, which is classified as an article 9 impact fund under the SFDR.

“The bond fund is an absolute return fund, with a flexible and unconstrained fixed income portfolio,” explained ElĂ©onore Bunel, head of fixed income and managing director at Lazard FrĂšres Gestion, Paris. She has been the lead portfolio manager of this

fund since 2018. “We work to generate performance in any market cycle using an unconstrained approach featuring significant tactical leeway,” she said.

“The fund’s reactivity is based on the use of interest rate and credit derivates, and high levels of liquidity, as well as variable hedging

BRAND VOICE
“Lazard is proud to have advised generations of clients through major changes in global markets.”
Bram Op de Beeck Head of Belgium & Luxembourg, Lazard Fund Manager
Fixed income
Sponsored content by LAZARD FUND MANAGERS Three brothers from Alsace (France), Alexandre, Lazare and Simon Lazard, found Lazard FrĂšres in New Orleans (USA). 1854 Branch established in Paris. 1880 Branch established in New York.
24 FONDS D’INVESTISSEMENT MARS 2023
1870 Branch established in London.
A HISTORY OVER 170 YEARS

and credit risk duration,” she added. Investments are made in everything from sovereign debt and investment grade paper, through to high yield and emerging debt securities, all hedged by index futures contracts.

This proved to be a fruitful strategy last year. When many in the market were wrong-footed by persistent inflation and sharply rising interest rates, Ms Bunel and her team mapped out a path that resulted in a 5.4% return in 2022. “We believed since spring 2021 that rates would rise, as inflation was not temporary and central banks were probably late,” she said.

“This is an example of our approach using our own research, which gives us greater capacity to

1 service

Lazard is an asset management company and a strategic/financial advisory firm.

175 years

The group has its roots in New Orleans, being founded 175 years ago by French émigrés: Alexandre, Lazare and Simon Lazard.

3,000

They moved into banking in 1850 and asset management in 1970, with the group now employing 3,000 people.

26 countries

A publicly listed firm, it has offices in 41 cities in 26 countries, including Brussels.

deviate from market consensus,” she said. Moreover, this has not been a one-off approach, with the Lazard Credit Opportunities Fund delivering a 36% cumulative net growth since Ms Bunel started managing the portfolio in 2018.

Her team launched the Lazard Global Green Bond Opportunities fund last September and they have registered it as an impact Article 9 product with the French regulator, the AMF. “We use the same principles and research here as with our flagship fund. For instance, even if we see a chemicals company making progress on ESG, we will avoid it now, as we are currently negative on this sector,” she said.

1970

Development of asset management in the New York branch.

1995

Creation of Lazard FrĂšres Gestion in Paris.

2005

Lazard is listed on the New York Stock Exchange. Lazard Asset Management and Lazard FrĂšres Gestion became subsidiaries of Lazard Ltd.

ElĂ©onore Bunel, Head of Fixed Income, Managing Director, Lazard FrĂšres Gestion, Paris, is the portfolio manager of the Lazard Credit Opportunities Fund, a “flexible and unconstrained fixed income portfolio”. She is one of around 250 analysts in the group, with each conducting original market analysis and research.

2017

Lazard Asset Management and Lazard FrĂšres Gestion manage over $200 billion worldwide.

2022

Launch of the first sustainable “Article 9” SFDR funds by Lazard Frùres Gestion.

IN
LAZARD
FIGURES
EXPERT’S RESUME
more information, visit www.lazardfreres gestion.fr/FR/FixedIncome_119.html
For
“Our approach using our own research
gives us greater capacity to deviate
from market consensus.”
Eléonore Bunel Head of Fixed Income, Managing Director
Bram Op de Beeck is Head of Belgium & Luxembourg at Lazard Fund Managers, Brussels, part of a 30-strong team across Asset Management, Private Wealth and Financial Advisory services.
MARS 2023 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT 25

Un nouveau vecteur

28 À CONNAÎTRE Cinq vĂ©hicules Ă  suivre –30 RÉGIME SPÉCIAL Élargir la boĂźte Ă  outils pour les Reif –32 LEXIQUE Parlez-vous Reif ? –34 LAURENT TERNISIEN « Mieux vaut investir dans un fonds que dans un appartement » de
croissance
GESTION Face aux crises, les Reif et l’enjeu de la gestion de la liquiditĂ© –
RADIOSCOPIE Les fonds immobiliers et leurs solides fondations –
AYMERIC DE SÉRÉSIN
prioritĂ© est de verdir les immeubles »
40
42
44
« Notre
fonds immobiliers ont souffert en 2022 –
48 TRANSACTIONS Les
une valeur sur les portefeuilles » 26 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023
50 MARC BAERTZ « Mettre

Le secteur des real estate investment funds (Reif) a connu un vĂ©ritable envol entre 2005 et 2017 sur la Place, passant de 29 fonds Ă  323. Depuis lors, le nombre d’unitĂ©s de Reif qui ont Ă©lu domicile au Luxembourg a perdu de son souffle, plafonnant Ă  319 fin 2022. En revanche, la tendance est tout autre si l’on regarde les volumes d’actifs sous gestion de ces fonds. Avec actuellement une somme totale de plus de 126,7 milliards d’euros, le montant des actifs sous gestion des fonds d’investissement immobilier de la Place affiche une croissance constante depuis plus de 20 ans. Rien qu’entre 2021 et 2022, le secteur luxembourgeois des Reif a connu une Ă©volution de +26 %. De quoi attirer les investisseurs déçus par les performances peu encourageantes des marchĂ©s obligataires et boursiers l’annĂ©e derniĂšre et peu rassurĂ©s par les vents contraires macroĂ©conomiques qui restent encore d’actualitĂ© au premier trimestre 2023.

MARS 2023 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT 27 Dossier

Cinq véhicules à suivre

1

Fonds d’investissement spĂ©cialisĂ©s (FIS)

Les fonds d’investissement spĂ©cialisĂ©s sont destinĂ©s Ă  des investisseurs chevronnĂ©s, qu’il s’agisse d’institutions, de professionnels ou de clients privĂ©s. La clientĂšle privĂ©e doit d’ailleurs dĂ©clarer par Ă©crit son adhĂ©sion au statut d’investisseur averti et investir un minimum de 125.000 euros dans le fonds, ou fournir un certificat attestant de son expertise. Ce type de fonds, bien que nĂ©cessitant un agrĂ©ment, est faiblement rĂ©glementĂ© par la CSSF.

2

Fonds d’investissement alternatifs rĂ©servĂ©s (Fiar) Introduit en 2016, il s’agit actuellement d’un des fonds les plus prisĂ©s. ConcrĂštement, un Fiar est un organisme de placement collectif luxembourgeois destinĂ© Ă  rassembler des fonds d’investissement dans des actifs mobiliers ou immobiliers. Le principe de rĂ©partition des risques est appliquĂ©, ce qui renforce la sĂ©curitĂ© offerte aux investisseurs en diversifiant les placements.

Le pays est connu pour ses fonds d’investissement dans tous les domaines. L’immobilier Ă©tant un secteur prisĂ© des investisseurs, nous vous proposons de dĂ©couvrir cinq vĂ©hicules d’investissement privilĂ©giĂ©s pour structurer ce type de placement.

3

Fonds d’investissement alternatifs (FIA) rĂ©glementĂ©s par les gestionnaires Certains fonds d’investissement immobilier ne sont pas rĂ©glementĂ©s par des lois. Ils sont tout de mĂȘme considĂ©rĂ©s comme Ă©tant des FIA en vertu de la directive 2011/61/UE. Ils doivent cependant ĂȘtre gĂ©rĂ©s. La CSSF dĂ©finit ce dernier comme Ă©tant une personne morale dont l’activitĂ© consiste Ă  gĂ©rer un ou plusieurs FIA. Ils sont Ă©galement soumis Ă  la surveillance de la CSSF. Une maniĂšre de contrĂŽler de façon indirecte l’activitĂ© du fonds et d’offrir certaines garanties aux investisseurs.

4

SociĂ©tĂ©s d’investissement en capital Ă  risque (Sicar)

La Sicar s’adresse aux investisseurs avertis recherchant des rendements supĂ©rieurs Ă  ceux du marchĂ©. Ce type de fonds est particuliĂšrement utilisĂ© pour soutenir la crĂ©ation, le dĂ©veloppement ou l’introduction en bourse d’entreprises. L’immobilier peut Ă©galement reprĂ©senter un investissement. Une nouvelle fois, pour crĂ©er une Sicar, il est nĂ©cessaire d’obtenir une agrĂ©gation de la CSSF.

5

Fonds d’investissement non rĂ©glementĂ©s

28 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023
Auteur MARIE JACQUEMIN
Ces fonds peuvent prendre plusieurs formes juridiques. GĂ©nĂ©ralement, elle est la sociĂ©tĂ© mĂšre d’une holding. Les diffĂ©rentes entreprises appartenant Ă  la structure peuvent elles­mĂȘmes dĂ©tenir des biens ou des vĂ©hicules. Les fonds non rĂ©glementĂ©s fonctionnent de la mĂȘme maniĂšre que les fonds rĂ©glementĂ©s. Cependant, ils peuvent offrir une plus grande flexibilitĂ© ou des frais de gestion moins Ă©levĂ©s. Ce type de fonds apporte, en revanche, un niveau de protection moindre par rapport aux fonds rĂ©glementĂ©s. À CONNAÎTRE

Why stability is set for the spotlight in 2023

The primary challenges facing investors continue to be historically high inflationary pressures and high interest rates. Many investors are uncertain where to turn, but if we look at markets through a fundamental lens, equities remain the asset class most likely to deliver a robust return able to offset inflation.

We believe the most successful companies in 2023 will be those with steady earnings and robust balance sheets, which can be stabilising forces against economic weakness and rising rates. Stable equities are typically less economically sensitive than the broader market, as the businesses typically offer products or services that are essential to everyday consumption.

While such companies largely enjoy consistent demand throughout an economic cycle, it is vital to identify companies able to complement steady demand with pricing power. This is particularly important in an inflationary

environment, such as the one we are currently witnessing, as those with pricing power are in a far better position to continue delivering sales growth by passing on cost increases.

In addition, it is crucial to target companies with strong balance sheets, which can ensure sales growth translates into earnings growth. Such companies offer an element of inflation protection, without being highly cyclical and vulnerable to recession.

Finally, investors must keep a close eye on valuation –as a stable company is not automatically a stable share. Stable shares need to be trading on fundamentally attractive valuations. In this period of elevated economic uncertainty, we are convinced the market will appreciate the stable stock universe—which is in a better position to withstand today’s inflationary pressures.

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Claus Vorm, Portfolio Manager of Nordea’s Global Stable Equity strategy
nordea.lu

Élargir la boüte à outils pour les Reif

Dans un contexte de marchĂ© difficile, le Luxembourg reste un hub incontournable pour les fonds d’investissement immobilier (Reif). Mais, pour conserver sa position, le pays aurait intĂ©rĂȘt Ă  Ă©largir sa boĂźte Ă  outils, notamment en dĂ©veloppant un rĂ©gime Reit (real estate investment trust).

L’annĂ©e 2022 a Ă©tĂ© marquĂ©e par le retour de l’inflation et la hausse des taux d’intĂ©rĂȘt. Cette situation difficile a eu des consĂ©quences sur de nombreux secteurs d’activitĂ©, et l’immobilier, pourtant considĂ©rĂ© comme particuliĂšrement rĂ©silient, n’y Ă©chappe pas. En tĂ©moigne le ralentissement consĂ©quent de ce marchĂ© au Luxembourg au cours des derniers mois. « Le constat est le mĂȘme concernant les fonds d’investissement immobilier, et ce partout dans le monde , explique Lize Griffiths, real estate leader au sein de Deloitte Luxembourg. La hausse des taux d’intĂ©rĂȘt concerne Ă©videmment les prĂȘts accordĂ©s par les banques pour tout investissement immobilier, ce qui impacte l’ensemble du secteur. Dans ce contexte incertain, les investisseurs et les gestionnaires de fonds sont prudents et les volumes d’investissement ont tendance Ă  diminuer. »

En dĂ©pit de cette crise globale, le Luxembourg reste un domicile de choix pour les fonds d’investissement immobilier. Pour s’en convaincre, il suffit de consulter l’enquĂȘte annuelle de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi) sur les fonds immobiliers. En 2022, pas moins de 621 fonds immobiliers ont Ă©tĂ© rĂ©pertoriĂ©s dans l’enquĂȘte. « Ce chiffre montre bien la popularitĂ© du Luxembourg comme hub pour les fonds d’investissement

immobilier, poursuit Lize Griffiths. Cela est liĂ©, d’une part, au fait que l’appĂ©tit pour les fonds alternatifs reste important et, de l’autre, Ă  la qualitĂ© de l’infrastructure luxembourgeoise pour la domiciliation des fonds. »

Les Raif explosent, en attendant le nouveau rĂ©gime d’Eltif Le Luxembourg, en effet, offre un environnement privilĂ©giĂ© pour ce type d’investissement, avec un grand nombre de vĂ©hicules disponibles. « La boĂźte Ă  outils luxembourgeoise est trĂšs complĂšte, avec des vĂ©hicules allant du fonds partie II, accessible aux investisseurs de dĂ©tail, jusqu’aux fonds alternatifs directement ou indirectement rĂ©gulĂ©s : SIF, Raif, sicar  », dĂ©taille Lize Griffiths. Certains vĂ©hicules, toutefois, s’avĂšrent plus populaires que d’autres. « Les Raif ont vĂ©ritablement explosĂ© au cours des derniĂšres annĂ©es, leur nombre ayant doublĂ© entre 2019 et 2022, poursuit la real estate leader de Deloitte Luxembourg. Selon l’étude annuelle de l’Alfi, on compte Ă  prĂ©sent, au Luxembourg, au moins 170 Raif – contre 63 en 2019 – avec une stratĂ©gie d’investissement direct en immobilier. Cela est liĂ© au fait que de nombreux investisseurs – fonds de pension, assurances, etc. – recherchent un vĂ©hicule d’investissement Ă  la fois rapidement commercialisable, flexible et sĂ»r

LIZE GRIFFITHS Real estate leader Deloitte Luxembourg
30 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023
« Notre boĂźte Ă  outils est trĂšs complĂšte, avec les vĂ©hicules Eltif, le fonds partie II ou encore les fonds alternatifs. »
Auteur QUENTIN DEUXANT
RÉGIME SPÉCIAL

grĂące Ă  un cadre lĂ©gal adaptĂ©. Le Raif, indirectement rĂ©gulĂ© via le gestionnaire du fonds, offre ces diffĂ©rentes qualitĂ©s. »

La nouvelle version d’Eltif (European long-term investment funds), qui entrera en vigueur dĂ©but 2023 et s’appliquera rĂ©ellement neuf mois plus tard, viendra bientĂŽt complĂ©ter la boĂźte Ă  outils luxembourgeoise en matiĂšre d’investissement immobilier. « 84 fonds de ce genre ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© créés depuis le dĂ©but de l’annĂ©e en Europe. La majoritĂ© est domiciliĂ©e au Luxembourg. L’intĂ©rĂȘt de ce vĂ©hicule, qui simplifie la dĂ©finition de ce qu’est un ‘actif rĂ©el’, est qu’il donne accĂšs Ă  des fonds d’investissement immobilier Ă  des investisseurs de dĂ©tail, ce qui Ă©tait beaucoup plus compliquĂ© auparavant. On espĂšre donc que cette nouveautĂ© dynamisera le marchĂ© au cours des prochains mois », explique Lize Griffiths.

Un futur entre prudence et inventivité

Pour assurer le dĂ©veloppement de ces fonds au cours des prochains mois, la clĂ© sera de parvenir Ă  gĂ©rer l’illiquiditĂ© de ces placements. « En utilisant des outils dĂ©diĂ©s, les gestionnaires de fonds vont devoir gĂ©rer Ă  la perfection ce caractĂšre illiquide des investissements immobiliers dans un contexte oĂč certains investisseurs vont avoir besoin de liquiditĂ©s. D’un autre cĂŽtĂ©, l’inflation va faire augmenter les loyers et reprĂ©sente

donc aussi une aubaine pour les investisseurs. Il leur faudra donc savoir oĂč placer le curseur, entre la prudence nĂ©cessaire en raison de l’illiquiditĂ© de leur investissement et la volontĂ© de profiter d’un contexte inflationniste qui peut leur ĂȘtre bĂ©nĂ©fique », relĂšve Lize Griffiths.

Au-delĂ  des nouveaux vĂ©hicules que nous avons Ă©voquĂ©s, le Luxembourg pourrait Ă©galement tirer profit d’un Ă©largissement de sa boĂźte Ă  outils. « Le rĂ©gime Reit n’existe pas encore dans la loi luxembourgeoise, alors qu’il est trĂšs populaire dans d’autres pays. Il constitue en effet un vĂ©hicule adĂ©quat pour les investisseurs qui privilĂ©gient les rendements rĂ©guliers et qui visent un retour stable sur le long terme. Dans ce contexte incertain, le moment me paraĂźt particuliĂšrement bien choisi pour offrir cet outil supplĂ©mentaire aux investisseurs », conclut Lize Griffiths.

En 2022, 621 fonds directs d’investissement immobilier Ă©taient inclus dans l’étude annuelle publiĂ©e par l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi). Le Luxembourg est donc un hub important pour ce type d’investissement.

En novembre dernier, l’Alfi prĂ©sentait la 16e Ă©dition de son enquĂȘte sur les fonds d’investissement immobilier. L’occasion d’obtenir une photographie dĂ©taillĂ©e de ce marchĂ© au Luxembourg, mais aussi d’observer des tendances fortes, Ă  commencer par la croissance soutenue des fonds de grande taille, comptant plus d’un milliard d’euros sous gestion.

L’enquĂȘte de l’Alfi s’arrĂȘte ensuite sur les vĂ©hicules qui sont privilĂ©giĂ©s par les investisseurs pour mettre en place un fonds dĂ©diĂ© Ă  l’immobilier. Les Raif (reserved alternative investment funds) sont trĂšs bien reprĂ©sentĂ©s parmi les 621 fonds d’investissement immobilier

inclus dans l’enquĂȘte. Ils sont aujourd’hui 172, soit presque deux fois plus qu’en 2020 (98) et trois fois plus qu’en 2019 (63). Ils reprĂ©sentent ainsi 28 % de tous les fonds immobiliers luxembourgeois, mais sont toujours derriĂšre les SIF (specialised investment funds) –37 % – et les SCS/SCSp (sociĂ©tĂ©s en commandite spĂ©ciale) – 53 %. Notons par ailleurs que les FCP (fonds communs de placement) voient leur nombre augmenter en 2022 (98, contre 86 en 2021 et 76 en 2020). Les fonds immobiliers du Luxembourg sont le plus souvent initiĂ©s depuis l’Europe (Benelux, Allemagne et Royaume-Uni) –à 84,3 % – et l’AmĂ©rique – 7,5 %.

L’enquĂȘte de l’Alfi permet aussi d’identifier quelles Ă©taient les stratĂ©gies privilĂ©giĂ©es par les gestionnaires de fonds immobiliers en 2022. À ce niveau, ce sont les stratĂ©gies multisecteurs qui ont continuĂ© Ă  tenir le haut du pavĂ© au cours de l’annĂ©e Ă©coulĂ©e : 49 % des fonds optent pour cette stratĂ©gie, soit plus qu’en 2021 (47 %), 2020 (42 %) et 2019 (33 %). En ce qui concerne les stratĂ©gies « single sector », le rĂ©sidentiel est privilĂ©giĂ© (12 %), suivi du bureau (7 %) et du commerce (6 %). Quant Ă  l’argent rassemblĂ© dans ces structures, il a permis d’investir dans des projets situĂ©s en Europe (66 %), mais aussi en AmĂ©rique du Nord

(9,2 %) et dans la rĂ©gion AsiePacifique (6,9 %). 8,2 % de ces fonds ont investi globalement, sans rĂ©gion de prĂ©fĂ©rence.

Concernant les actifs sous gestion dans des fonds d’investissement immobilier luxembourgeois, les chiffres au troisiĂšme trimestre 2022 restent encourageants, avec un total s’élevant Ă  126,769 milliards d’euros, en hausse par rapport aux annĂ©es prĂ©cĂ©dentes. Un chiffre particuliĂšrement impressionnant si l’on jette un Ɠil plus loin dans le rĂ©troviseur : en 2012, on ne comptait que 1,843 milliard d’euros placĂ©s dans de tels fonds.

MARS 2023 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT 31 Fonds dâ€Činvestissement
621
Un état des lieux des Reif

Parlez-vous Reif ?

Fonds d’investissement immobilier

Commençons par les bases en dĂ©finissant les fonds d’investissement immobilier. Initialement, un fonds d’investissement est un produit financier dans lequel plusieurs souscripteurs ayant les mĂȘmes objectifs investissent leurs capitaux. Dans le cas des Reif (real estate investment funds, pour « fonds d’investissement immobilier »), les capitaux sont investis dans des biens immobiliers tels que des bureaux ou des surfaces commerciales.

Charte de pondération

UtilisĂ©e par les experts immobiliers, la charte de pondĂ©ration permet de calculer la valeur locative d’un bien. ConcrĂštement, lors de la mise en location d’une surface commerciale, un montant doit ĂȘtre dĂ©fini pour le loyer. La charte de pondĂ©ration fournit Ă  l’expert un certain nombre de facteurs qu’il prend en compte pour calculer la valeur pondĂ©rĂ©e du mĂštre carrĂ© du local. La localisation, l’étage auquel se situe le bien, sa surface et son Ă©clairage
 De nombreux paramĂštres influencent cette pondĂ©ration.

Yield

Le yield, que nous pouvons traduire par « rendement », est un paramĂštre important pour les investisseurs. En effet, il s’agit du revenu gĂ©nĂ©rĂ© par l’investissement, qui dĂ©pend du capital initialement investi. Suivant le fonds d’investissement choisi, ce rendement peut ĂȘtre plus important. Lorsqu’il s’agit d’estimer le rendement annuel d’un fonds, de nombreux paramĂštres sont pris en compte. Cependant, il ne s’agit que d’une estimation, considĂ©rant que de nombreux facteurs peuvent influencer les marchĂ©s.

Société en commandite spéciale (SCSp)

ConstituĂ©e des commanditaires et des partenaires illimitĂ©s, la sociĂ©tĂ© en commandite spĂ©ciale partage de nombreuses caractĂ©ristiques avec la sociĂ©tĂ© en commandite simple. La diffĂ©rence majeure rĂ©side dans le fait que les associĂ©s commanditaires ne verront en aucun cas leur responsabilitĂ© engagĂ©e. Cependant, cela peut changer automatiquement s’ils participent Ă  des actes de gestion Ă  l’égard des tiers. Ces tĂąches sont rĂ©alisĂ©es par les associĂ©s commanditĂ©s.

Liquidity management

La gestion des liquiditĂ©s, traduction française de liquidity management, est une Ă©tape essentielle du processus d’investissement. En effet, cela permet de vĂ©rifier que l’investisseur dĂ©tient bien les fonds qu’il prĂ©tend avoir en sa possession. Tout au long de la vie du fonds, les gestionnaires estiment de quelle maniĂšre ces liquiditĂ©s seront affectĂ©es selon les situations.

32 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023
Auteur MARIE JACQUEMIN
Quelques termes décortiqués pour aborder les real investment funds avec sérénité.
LEXIQUE

Thématique : une ressource essentielle pour les investisseurs

L’investissement thĂ©matique s’intĂ©resse aux tendances attendues Ă  long terme, ce qui permet d’accĂ©der Ă  des Ă©volutions structurelles qui peuvent bouleverser une industrie.

L’investissement thĂ©matique est-il judicieux aujourd’hui malgrĂ© des conditions de marchĂ© agitĂ©es ? Chez BlackRock, nous pensons que l’investissement thĂ©matique est judicieux Ă  tout moment. Notre rĂŽle est d’aider les investisseurs Ă  naviguer dans les cycles Ă  court terme pour profiter des tendances Ă  long terme. Notre gamme d’ETF (fonds indiciels cotĂ©s en Bourse) thĂ©matiques illustre la façon dont nous pouvons tirer parti des vastes ressources de BlackRock pour identifier les grandes rotations macroĂ©conomiques futures.

La gestion indicielle est-elle le meilleur moyen d’obtenir une exposition thĂ©matique ?

A la diffĂ©rence des ETF standards, les ETF thĂ©matiques sont composĂ©s de titres qui ne sont limitĂ©s ni par secteur ni par pays, mais par thĂšme. L’un des obstacles Ă  l’investissement thĂ©matique Ă©tait le coĂ»t associĂ© Ă  la sĂ©lection manuelle des actions dans le cadre d’une gestion active. Cela Ă©volue avec la hausse des donnĂ©es d’entreprises disponibles qui permet aux gestionnaires d’actifs de limiter le fossĂ© entre les gestions actives et indicielles.

Comment l’investissement thĂ©matique permet de rĂ©agir Ă  un environnement macroĂ©conomique changeant ?

L’investissement thĂ©matique en ETF prĂ©sente une plĂ©thore d’options Ă  travers les secteurs. Les thĂšmes des fonds iShares sont intrinsĂšquement liĂ©s Ă  des objectifs de dĂ©veloppement durable des Nations unies. Les produits thĂ©matiques sont ainsi particuliĂšrement efficaces pour fournir des histoires que les investisseurs peuvent comprendre, ce qui les aide Ă  adapter leurs portefeuilles au fil des tendances d’actualitĂ© macroĂ©conomiques ou sociĂ©tales.

Avertissements : Risque de perte en capital. La valeur des investissements et le revenu en dĂ©coulant peuvent Ă©voluer Ă  la baisse comme Ă  la hausse et ne sont pas garantis. L’investisseur n’est pas assurĂ© de rĂ©cupĂ©rer son investissement initial. Les performances passĂ©es ne sont pas un indicateur fiable des performances actuelles ou futures et ne doivent en aucun cas constituer le seul facteur de sĂ©lection d’un produit ou d’une stratĂ©gie. Les fluctuations des taux de change entre les devises sont susceptibles d’entraĂźner une diminution ou une augmentation de la valeur des investissements. Les fluctuations peuvent ĂȘtre particuliĂšrement importantes pour les fonds dont la volatilitĂ© est plus Ă©levĂ©e et la valeur d’un investissement peut diminuer subitement et de maniĂšre substantielle. Les niveaux d’imposition et leur assiette peuvent Ă©voluer Ă  tout moment.

Information rĂ©glementaire : Dans l’Espace Ă©conomique europĂ©en (EEE) : ce document est Ă©mis par BlackRock (Netherlands) B.V. et est autorisĂ© et rĂ©glementĂ© par l’AutoritĂ© nĂ©erlandaise des marchĂ©s financiers. SiĂšge social Amstelplein 1, 1096 HA, Amsterdam, tĂ©l. : 020 - 549 5200, tĂ©l. : 31-20-549-5200. Registre du commerce n° 17068311. Pour votre protection, les appels tĂ©lĂ©phoniques sont gĂ©nĂ©ralement enregistrĂ©s. © 2023 BlackRock, Inc. Tous droits rĂ©servĂ©s. [MKTGM0223E/S-2728173-1/1]

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Crédits Westend61

« Investir dans un fonds : une source de diversification et de performance »

CEO Luxembourg et chief client officer au sein de BNP Paribas Real Estate Investment Management, Laurent Ternisien Ă©voque les perspectives du marchĂ© de l’investissement immobilier en 2023.

Interview QUENTIN DEUXANT
Photo ROMAIN GAMBA
34 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023
Conversation Laurent Ternisien
Laurent Ternisien souligne l’importance des nouvelles stratĂ©gies d’agencement des bureaux pour attirer les collaborateurs.

L’annĂ©e 2022 a Ă©tĂ© mouvementĂ©e, avec d’importants bouleversements Ă©conomiques. Comment ont-ils impactĂ© le marchĂ© de l’investissement immobilier ?

En 2022, nous avons assistĂ© Ă  un changement fondamental dans le comportement des investisseurs particuliers. Alors qu’ils avaient Ă©tĂ© plutĂŽt attentistes depuis le Covid, ils ont commencĂ© Ă  rĂ©investir dans l’immobilier dans le courant de l’annĂ©e 2022, principalement pour se protĂ©ger contre l’inflation. D’un autre cĂŽtĂ©, les investisseurs institutionnels ont adoptĂ© une attitude plus prudente durant la deuxiĂšme partie de l’annĂ©e, attendant de voir les prix remonter. Au terme de l’annĂ©e 2022, durant laquelle nous avons levĂ© un milliard et demi d’euros, la rĂ©partition s’était ainsi inversĂ©e : deux tiers de ces actifs provenaient d’investisseurs particuliers, tandis qu’un tiers Ă©tait issu d’institutionnels. Ce phĂ©nomĂšne constitue une rĂ©elle nouveautĂ©.

Le ralentissement du marchĂ© immobilier est-il de nature Ă  se prolonger sur une partie de l’annĂ©e 2023 ?

Il est vrai que les volumes d’investissement ont quelque peu diminuĂ© en 2022, de mĂȘme que les prix en eux-mĂȘmes, particuliĂšrement dans des zones gĂ©ographiques bien dĂ©finies, comme l’Allemagne, et sur des classes d’actifs comme la logistique, les bureaux situĂ©s dans les pĂ©riphĂ©ries, ainsi que les commerces. Dans notre rapport Lighthouse annuel, qui vise Ă  offrir une vue prospective aux investisseurs, nous avons estimĂ© que ce phĂ©nomĂšne de baisse des prix devrait se poursuivre durant les deux premiers trimestres 2023, mais pas au-delĂ .

AprĂšs cette annĂ©e difficile, quelles sont les principales tendances qui porteront l’immobilier d’investissement en 2023 ?

Quelles sont les stratĂ©gies Ă  adopter ?

Chez BNP Paribas REIM, nous dĂ©veloppons toujours nos convictions sur base de mĂ©gatendances, qui ont Ă  voir avec l’évolution dĂ©mographique, technologique, sociale, etc., et qui sont vouĂ©es Ă  s’inscrire dans la durĂ©e. Au cours des derniers mois, nous avons ainsi lancĂ© une sĂ©rie de fonds qui, selon nous, rĂ©pondent Ă  des besoins

trĂšs actuels. Le premier est une structure paneuropĂ©enne dĂ©diĂ©e au secteur de la santĂ©. Son but est de financer des cliniques, des maisons de repos et d’autres infrastructures mĂ©dicales qui sont indispensables pour rĂ©pondre aux besoins structurels liĂ©s au vieillissement de la population. LancĂ© en mars 2020, il dĂ©passe dĂ©jĂ  le milliard d’euros d’actifs sous gestion. Une autre tendance fondamentale est celle de l’ESG. À l’heure actuelle, 85 % de nos fonds ouverts Ă  la collecte sont dĂ©jĂ  classifiĂ©s Article 8 ou 9 de la Sustainable Finance Disclosure Regulation.

Qu’en est-il de l’immobilier de bureaux, qui avait souffert durant la pandĂ©mie ? L’immobilier de bureaux constitue toujours un pan essentiel de notre industrie, considĂ©rant que ces actifs reprĂ©sentent plus de 50 % du stock d’immeubles en Europe. MĂȘme si les volumes sont en baisse, la demande reste forte. Les immeubles de bureaux post-Covid sont toutefois un peu diffĂ©rents de ceux que l’on connaissait avant. Cela peut paraĂźtre contre-intuitif au Luxembourg, oĂč l’on essaie de dĂ©centraliser les bureaux pour Ă©viter les soucis de circulation, mais la tendance gĂ©nĂ©rale est justement de placer les lieux de travail au cƓur des villes pour attirer les collaborateurs, d’accorder moins de place au bureau individuel et davatange aux espaces partagĂ©s, etc.

Comment attirer les investisseurs de dĂ©tail vers les fonds d’investissement immobilier ? Des nouveaux vĂ©hicules, comme l’Eltif, pourront-ils changer la donne ?

Le problĂšme, au Luxembourg, concernant l’attraction des investisseurs de dĂ©tail, est que l’épargnant classique a plutĂŽt tendance Ă  acheter un appartement en guise de placement plutĂŽt qu’à investir dans un fonds immobilier. Or, mieux vaut investir dans un fonds qu’acheter un appartement. Le fonds offre une plus grande diversification, en termes de types d’actifs et de zones gĂ©ographiques, et s’avĂšre souvent plus performant. Au-delĂ  des vĂ©hicules utilisĂ©s, il y a donc une forme d’éducation Ă  faire par rapport Ă  l’intĂ©rĂȘt de ces produits.

PARTENAIRE DES LUXREAL × PAPERJAM + DELANO REAL ESTATE AWARDS

Membre du board de LuxReal depuis un an, BNP Paribas Real Estate Investment Management se rĂ©jouit de voir arriver la premiĂšre Ă©dition des LuxReal Awards, organisĂ©s en collaboration avec Paperjam et Delano Dans la continuitĂ© de la mission de LuxReal, qui est notamment de renforcer l’industrie immobiliĂšre au Luxembourg, ces prix, remis le 11 mai, mettront Ă  l’honneur les meilleurs projets immobiliers dans diffĂ©rentes catĂ©gories, mais aussi des fonds et des personnalitĂ©s.

« L’immobilier de bureaux constitue toujours un  pan essentiel de notre industrie. »
36 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023 Conversation Laurent Ternisien

PME : SCALE ME UP !

FR Colonne vertĂ©brale de l’économie luxembourgeoise, les PME font preuve d’inventivitĂ© et de pragmatisme pour accĂ©lĂ©rer et structurer leur croissance de façon Ă©chelonnĂ©e. Innover, recruter, produire, vendre, lever des fonds : ces dirigeants cumulent les dĂ©fis. Ils sont Ă  l’honneur lors de ce 10×6. Cette soirĂ©e sera ouverte par un mot de bienvenue de M. Lex Delles, ministre des Classes moyennes et ministre du Tourisme.

EN As the backbone of the Luxembourg economy, SMEs are showing inventiveness and pragmatism in order to accelerate and structure their growth in a staggered way. Innovating, recruiting, producing, selling, raising funds: these leaders face many challenges. They will be particularly highlighted during this 10×6 event. The evening will be opened by a welcome speech from Mr Lex Delles, minister for Small and Medium-Sized Entreprises and minister for Tourism.

25 April 2023 18:30 22:30

Athénée de Luxembourg

24, Bd Pierre Dupong

L-1430 Luxembourg

Registration on paperjam.lu/club

Damien Chasseur Positive Thinking Company Genna Elvin Tadaweb Myriam Filali Rockids Felix Hemmerling Kodehyve Patrick Kersten Vesperia Vincent Lyonnet Steel Shed Solutions Aida Nazari LuxAI Carolyn Prestat Fiveoffices Jean-Marc Ueberecken Arendt & Medernach Clémentine Venck Cocottes
GOLD PARTNER
Welcome address by Lex Delles, minister for Small and Medium-Sized Entreprises and minister for Tourism

Transformer les sites et quartiers en lieux de vie

Nhood fédÚre les principaux métiers du secteur immobilier avec des solutions pour accompagner les propriétaires publics et privés, ainsi que les entreprises et les marques, dans la création de valeur durable pour leurs actifs.

Monsieur Perino, pouvezvous prĂ©senter Nhood ?

Nhood est la contraction de « neighbourhood ». Nous sommes convaincus depuis toujours que le succĂšs d’un lieu dĂ©pend de la vie de quartier qui se dĂ©veloppe autour. Le rĂŽle de Nhood est donc de crĂ©er, dynamiser, transformer et animer des quartiers et actifs immobiliers pour en faire des lieux de vie qui soient singuliers et innovants. Nhood est une sociĂ©tĂ© de solutions et de services

immobiliers spĂ©cialisĂ©e dans le retail, le food & beverage et la rĂ©gĂ©nĂ©ration urbaine. Nous sommes une sociĂ©tĂ© familiale, avec un ADN de commerçants du fait de notre appartenance Ă  l’actionnaire AFM (Association familiale Mulliez).

Avec quels objectifs Nhood Luxembourg a-t-elle vu le jour ?

En tant que sociĂ©tĂ© de services, notre but est d’accompagner les propriĂ©taires, les

investisseurs, les entreprises et les enseignes commerçantes afin de transformer et valoriser leurs sites immobiliers retail et urbains dans un environnement en mutation rapide et permanente. Pour se distinguer, ces espaces ne doivent pas ĂȘtre monothĂ©matiques mais mixtes, avec plusieurs fonctions et pas uniquement du commerce. Nhood s’emploie Ă  privilĂ©gier cette pluralitĂ© d’usages. Nous accompagnons ainsi nos clients sur quatre axes.

Photo Marie Russillo (Maison Moderne) Contenu sponsorisé par NHOOD LUXEMBOURG Immobilier
38 FONDS D’INVESTISSEMENT MARS 2023
Matteo Perino, directeur général de Nhood Luxembourg, société de conseils, solutions et services immobiliers.

D’abord, dĂ©velopper la mixitĂ© d’usages en crĂ©ant des lieux de vie diversifiĂ©s pour vivre une expĂ©rience. Ensuite, augmenter l’attractivitĂ© des lieux gĂ©rĂ©s, leur frĂ©quentation, et donc le chiffre d’affaires. Puis aider les commerçants Ă  croĂźtre, tant en termes de chiffre d’affaires que de dĂ©veloppement immobilier. Enfin, avoir un triple impact positif : pour les personnes (rĂ©sidents et travailleurs), pour la planĂšte (via l’économie circulaire et la certification des sites) et pour la prospĂ©ritĂ©. Les actions menĂ©es dans la restructuration d’un site et les animations rĂ©alisĂ©es s’inscrivent donc toujours sous ces « 3P ». Nous animons et gĂ©rons actuellement le centre commercial de la Cloche d’Or et celui du Kirchberg.

Comment participez-vous à la rĂ©gĂ©nĂ©ration d’un site ?

Nous nous donnons pour mission de transformer les sites afin d’y rapprocher les fonctions : logement, travail ou encore espaces de loisirs. La mĂ©thode privilĂ©giĂ©e dans ce contexte repose sur la participation et l’écoute, en intĂ©grant les principes de la ville des courtes distances. La revalorisation d’un site implique de faire appel Ă  l’ensemble des parties prenantes, d’ĂȘtre attentif aux besoins des clients et aux sensibilitĂ©s de chacun et, enfin, de crĂ©er un lieu partagĂ© avec toutes les personnes qui participent Ă  la vie de celui-ci.

Quels services proposezvous dans ce contexte ?

Nous proposons des services de property

NHOOD LUXEMBOURG EN CHIFFRES

+ 10 annĂ©es de prĂ©sence au Luxembourg

35 collaborateurs aux  expertises variées

300 baux sous gestion, 137.000 mÂČ de retail et 50.000 mÂČ de bureaux gĂ©rĂ©s

100 %

des sites certifiés BREEAM

In-Use, label qui garantit les performances environnementales des sites que nous gérons

management, d’asset management, de marketing et conseil aux entreprises, de commercialisation, ainsi que du dĂ©veloppement et de la promotion pour les sites que nous revitalisons.

Quelles sont vos ambitions Ă  la tĂȘte de Nhood Luxembourg pour cette annĂ©e ?

Il s’agit d’abord de gĂ©rer et d’animer nos sites de la meilleure maniĂšre possible pour qu’ils soient toujours plus surprenants et dynamiques et que les visiteurs et nos clients soient satisfaits. Nous souhaitons ensuite dĂ©velopper, avec les propriĂ©taires immobiliers, dĂ©veloppeurs, enseignes et commerçants, des partenariats qui ont du sens et qui s’inscrivent dans la durĂ©e. Enfin, notre souhait est de continuer Ă  rĂ©gĂ©nĂ©rer des sites, en collaboration avec des acteurs partageant le mĂȘme intĂ©rĂȘt pour un triple impact positif.

ENTRETIEN AVEC

EMILIE PERNOT

Directrice du développement commercial

Emilie Pernot a rĂ©cemment pris la direction du dĂ©veloppement commercial et accompagne les clients dans toutes les Ă©tapes de leurs projets. Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, elle s’est fixĂ© plusieurs prioritĂ©s. En tant que plateforme de services Ă  360°, le leitmotiv de Nhood est de crĂ©er des lieux « en mieux ». Ensuite, il s’agit d’accompagner les propriĂ©taires et entreprises pour concevoir ces lieux grĂące au savoir-faire d’experts. Et, enfin, d’aider les enseignes et marques dans leur dĂ©veloppement au Luxembourg, dans la dĂ©finition de leur stratĂ©gie et de leur concept, et dans la recherche d’un emplacement.

L’exemple d’un Big Four Durant prĂšs de six mois, nous avons travaillĂ© en étroite collaboration avec un Big Four avec lequel nous partageons des valeurs communes autour des « 3P » (people, planet, prosperity), permettant Ă  Nhood de valoriser ses expertises leasing et marketing. Nhood a travaillĂ© sur l’offre de restauration collective de cette entreprise et accompagnĂ© cette derniĂšre sur trois problĂ©matiques : faire de la restauration un levier crĂ©ateur de valeur pour les collaborateurs et l’entreprise, incarner ces valeurs et le positionnement unique de la sociĂ©tĂ© Ă  travers ces espaces et, enfin, offrir des plats variĂ©s adaptĂ©s aux besoins des salariĂ©s et aux tendances.

Solutions offertes

Quatre axes d’accompagnement ont Ă©tĂ© proposĂ©s : l’optimisation et le renforcement de l’offre food, la fluidification du parcours client et la crĂ©ation d’espaces adaptĂ©s, la mise en place de services physiques et digitaux et la crĂ©ation d’un programme d’animation des espaces.

Pour en savoir plus sur Nhoodrendez-vousLuxembourg, sur www.nhood.lu

« Nhood est une plateforme de services Ă  360° »
BRAND VOICE
FONDS D’INVESTISSEMENT MARS 2023 39

Face aux crises, les Reif et l’enjeu de la gestion de la liquiditĂ©

Alors que les marchĂ©s sont en proie Ă  une grande incertitude, dans un contexte Ă©conomique marquĂ© par l’inflation et la hausse des taux d’intĂ©rĂȘt, comment les enjeux de liquiditĂ© sont-ils apprĂ©hendĂ©s par les gestionnaires de fonds immobiliers ?

L’industrie des fonds joue un rĂŽle-clĂ© au niveau du systĂšme financier. Elle constitue une source de financement indispensable au fonctionnement de l’économie, permettant le dĂ©veloppement de projets entrepreneuriaux et soutenant aussi le secteur public face Ă  ses besoins divers. Pour l’investisseur, l’activitĂ© de gestion d’actifs permet de mettre son Ă©pargne au travail, notamment pour pourvoir Ă  des besoins financiers futurs, liĂ©s Ă  la retraite par exemple, ou encore pour prĂ©server son patrimoine face Ă  l’inflation.

L’écosystĂšme, pour rĂ©pondre aux besoins des uns et des autres, doit toutefois veiller Ă  certains enjeux, et notamment Ă  une gestion responsable de la liquiditĂ©. Imaginons la situation d’investisseurs souhaitant, pour une raison ou une autre, rĂ©cupĂ©rer les montants investis en revendant leurs parts d’un fonds et que, en raison d’une immobilisation des ressources financiĂšres, celui-ci soit incapable de les leur restituer. « Les vulnĂ©rabilitĂ©s structurelles dues Ă  une inadĂ©quation des liquiditĂ©s sont des problĂšmes bien connus qui sont abordĂ©s depuis des annĂ©es par les rĂ©gulateurs nationaux et internationaux, ainsi que par les gestionnaires d’actifs, reconnaĂźt David Zackenfels, senior legal adviser au sein de l’Alfi (Association luxembourgeoise des fonds d’investissement). L’alignement de la liquiditĂ©

entre les actifs et les passifs d’un fonds est, et a toujours Ă©tĂ©, une considĂ©ration essentielle pour les gestionnaires d’actifs. »

InquiĂ©tudes seulement Ă  court terme La nature de l’actif immobilier, plus particuliĂšrement, exige d’opĂ©rer avec prudence lorsque l’on Ă©voque les enjeux de liquiditĂ©. En effet, l’investissement immobilier implique une immobilisation importante du capital au niveau du bien acquis. Ces montants ne peuvent ĂȘtre libĂ©rĂ©s qu’au moment de la revente de l’actif. Et alors que le marchĂ© semble ralentir au Luxembourg et dans d’autres rĂ©gions du monde, en raison d’une hausse des taux d’intĂ©rĂȘt, de nouvelles inquiĂ©tudes apparaissent. «  Nous sommes actuellement confrontĂ©s Ă  de fortes hausses des taux d’intĂ©rĂȘt sur une pĂ©riode relativement courte. Or, il est vrai que la hausse des taux d’intĂ©rĂȘt est souvent associĂ©e Ă  une baisse des prix de l’immobilier », commente David Zackenfels, prenant soin de tempĂ©rer la situation et d’inviter Ă  la prudence. À ses yeux, il est Ă  ce jour difficile d’anticiper l’impact de la dĂ©cision d’une banque centrale de relever les taux d’intĂ©rĂȘt. En outre, il faut prendre un peu de recul Ă  l’égard de ces transformations et distinguer les effets Ă  court et moyen termes. « En rĂ©sumĂ©, si le tableau

ZACKENFELS
40 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023
« L’immobilier demeure avant tout un investissement gĂ©nĂ©rant des revenus rĂ©currents. »
Auteur SÉBASTIEN LAMBOTTE
GESTION

s’assombrit, c’est principalement pour les investissements immobiliers Ă  court terme, mais cela fait partie de l’évolution normale du marchĂ©, avec une hausse des taux qui intervient aprĂšs une longue pĂ©riode oĂč ils ont Ă©tĂ© trĂšs bas. En outre, l’immobilier, en raison de sa nature, demeure avant tout un investissement gĂ©nĂ©rant des revenus rĂ©currents et de la valeur sur le long terme. »

Fonds ouverts vs fonds fermĂ©s Y a-t-il lieu de s’inquiĂ©ter, au regard de la situation de marchĂ©, vis-Ă -vis de ces enjeux de liquidité ? Dans le domaine de l’investissement immobilier, ces problĂ©matiques sont bien apprĂ©hendĂ©es, tant par les rĂ©gulateurs que par les acteurs qui font l’objet de leur surveillance. « Les fonds d’investissement immobilier sont souvent fermĂ©s, commente David Zackenfels. Selon notre enquĂȘte Alfi Reif Survey 2022, c’est le cas de prĂšs de deux tiers (64 %) des fonds immobiliers. »

Qu’en est-il toutefois des fonds immobiliers ouverts, offrant plus de flexibilitĂ© aux investisseurs ? Les gestionnaires de ces vĂ©hicules doivent mettre en place des mĂ©canismes de liquiditĂ© appropriĂ©s, au regard de la nature des actifs et des enjeux de marchĂ©, pour rĂ©pondre aux demandes des investisseurs. « Notre enquĂȘte de 2022, basĂ©e sur des donnĂ©es de 2021, rĂ©vĂšle que ces outils

ne sont que rarement mobilisĂ©s. Compte tenu de l’évolution des marchĂ©s, il y a lieu de voir si, dans les mois Ă  venir, le recours Ă  ces outils sera ou non plus important. »

Pas de risque substantiel Selon une rĂ©cente mission de surveillance menĂ©e par l’Esma autour de ces enjeux de liquiditĂ©, il n’y a actuellement pas de risque substantiel pour la stabilitĂ© financiĂšre. La clĂ©, lorsque l’on Ă©voque les enjeux de liquiditĂ©, rĂ©side dans une bonne anticipation et prĂ©paration des Ă©ventualitĂ©s qui pourraient survenir. « Nos membres affirment qu’ils testent rĂ©guliĂšrement leur capacitĂ© Ă  rĂ©agir, sur un plan opĂ©rationnel, Ă  diverses situations particuliĂšres, comme des rachats importants de la part des investisseurs ou des problĂšmes liĂ©s Ă  la valorisation, commente le conseiller de l’Alfi. Il faut que les outils de gestion de la liquiditĂ© soient adaptĂ©s en permanence aux besoins et Ă  la situation de marchĂ©. » En tant qu’association, l’Alfi maintient un dialogue permanent avec ses membres autour de ces enjeux d’actualitĂ©. « Si la hausse des taux d’intĂ©rĂȘt peut ĂȘtre un sujet de prĂ©occupation, souligne David Zackenfels, on constate aussi une demande croissante pour le segment des investissements alternatifs et des actifs privĂ©s, dont l’immobilier est un pilier solide dans une perspective Ă  long terme. »

Selon l’enquĂȘte Alfi Reif Survey 2022, 64 % des fonds d’investissement immobilier sont fermĂ©s. David Zackenfels explique que, « pour ces vĂ©hicules, pendant toute leur durĂ©e de vie, on ne devrait pas avoir de rĂ©percussions liĂ©es Ă  certains effets de marchĂ© causĂ©s par l’évolution des taux d’intĂ©rĂȘt, de prĂȘt, etc. ».

Des outils de gestion de la liquidité

Le rĂ©gulateur europĂ©en des fonds (Esma), en collaboration avec les autoritĂ©s compĂ©tentes nationales (dont la CSSF), a rĂ©cemment rĂ©alisĂ© une Ă©tude portant sur le risque de liquiditĂ© au niveau des fonds de dettes accordĂ©es aux entreprises et des fonds immobiliers. Les rĂ©sultats montrent que les fonds inclus dans le champ de l’analyse ne prĂ©sentent pas de risque substantiel pour la stabilitĂ© financiĂšre. Si le degrĂ© de conformitĂ© global est satisfaisant, l’étude met Ă©galement en Ă©vidence certaines possibilitĂ©s d’amĂ©lioration et de surveillance continue, notamment en ce qui concerne les tests de rĂ©sistance des liquiditĂ©s et l’évaluation des actifs moins liquides. Si l’on Ă©voque les outils

de gestion de la liquiditĂ© des fonds ouverts, la CSSF a rĂ©cemment prĂ©sentĂ© un travail d’évaluation empirique de leur efficacitĂ©. Ces outils sont les suivants : la gestion du portefeuille des fonds, y compris des liquiditĂ©s et autres actifs liquides, l’utilisation du swing pricing ou encore la suspension temporaire des rachats. Dans les conclusions de son document de travail, la CSSF indique notamment que, pour la plupart des fonds, « le ratio d’actifs liquides dĂ©passe gĂ©nĂ©ralement les rachats quotidiens maximums, ce qui suggĂšre que ces fonds ont des tampons de liquiditĂ© suffisants pour faire face Ă  des rachats Ă©levĂ©s ». Le document prĂ©cise aussi que les estimations des gestionnaires de

fonds sur la maniĂšre dont la liquiditĂ© du portefeuille du fonds serait affectĂ©e dans un scĂ©nario de stress varient considĂ©rablement d’un fonds Ă  l’autre. « Certaines Ă©valuations peuvent sous-estimer l’impact potentiel des ventes concertĂ©es des mĂȘmes actifs, ou d’actifs fortement corrĂ©lĂ©s, par d’autres fonds », lit-on dans les conclusions. Une autre gestion de la liquiditĂ©, bien que peu utilisĂ©e par les fonds immobiliers, rĂ©side dans le mĂ©canisme de swing pricing, dont l’objet vise Ă  rĂ©percuter les coĂ»ts de transaction sur les investisseurs. Le swing pricing attĂ©nue la dilution de la valeur du fonds. Il attĂ©nue aussi les sorties de fonds lors d’épisodes de volatilitĂ© Ă©levĂ©e du marchĂ©. Enfin, les fonds

suspendent rarement les rachats.

« Les suspensions prĂ©cĂšdent souvent la fermeture dĂ©finitive et la liquidation du fonds. Elles peuvent Ă©galement entraĂźner des sorties plus importantes de fonds ayant des portefeuilles similaires, prĂ©cise le communiquĂ©. Des taux de survie plus faibles et des effets de signal nĂ©gatifs peuvent impliquer que les fonds attendent trop longtemps avant de suspendre les rachats. » Dans l’ensemble, ces rĂ©sultats confirment gĂ©nĂ©ralement la pertinence et l’efficacitĂ© de ces outils pour contribuer Ă  la gestion globale du risque de liquiditĂ© des fonds ouverts, en particulier pour aider les fonds ouverts Ă  gĂ©rer les sorties importantes.

MARS 2023 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT 41 Fonds dâ€Činvestissement
64 %

Au Luxembourg, les fonds immobiliers s’érigent sur de solides fondations

La croissance soutenue du volume d’actifs au sein des Reif

Ces derniĂšres annĂ©es, l’investissement au sein des fonds immobiliers a connu une croissance soutenue. En 2022, bien que la conjoncture Ă©conomique ait entraĂźnĂ© un recul consĂ©quent des valeurs Ă  l’échelle des marchĂ©s financiers, le volume d’actifs gĂ©rĂ©s au dĂ©part de fonds immobiliers domiciliĂ©s au Luxembourg a continuĂ© d’évoluer Ă  la hausse.

280
3.235 850 2.280 14.746 6.180 24.082 1.843 49.597 993 90.652 2.843 115.726 4.328 4.495 4.495 121.311 126.769 42 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023 RADIOSCOPIE 2000 2004 2012 2016 2020 Q1 Q2 Q3 2008
Part II funds SIFs 0 30.000 60.000 90.000 120.000  En millions d’euros 2022

Au regard des indicateurs de la CSSF et des rĂ©sultats de l’Alfi Reif Survey 2022, l’activitĂ© des fonds immobiliers (Reif) se porte bien au Luxembourg. Ses acteurs, en outre, gagnent en maturitĂ©, comme en tĂ©moigne la diversification des stratĂ©gies mises en Ɠuvre.

Auteur SÉBASTIEN LAMBOTTE

Dans quels biens les fonds immobiliers investissent-ils ?

OĂč investissent les Reif ?

En 2022, 66 % des Reif concentrent leurs investissements dans l’UE – un taux stable par rapport aux donnĂ©es de 2021.

Amérique centrale et du Sud

Amérique du Nord

Pas de focus (global)

Asie/Pacifique

LiquiditĂ© des fonds d’investissement immobilier

64 % des fonds immobiliers interrogĂ©s sont fermĂ©s. En 2019, les fonds ouverts sans restrictions reprĂ©sentaient 6 %, soit la moitiĂ© du niveau actuel.

Multisecteurs Tous les secteurs Bureau Vente au détail

Industriel Résidentiel Hospitalité

Autres secteurs spécialisés uniques

EU

Moyen-Orient et Afrique

Autre (Europe)

Fermé Ouvert (aucune restriction)

Ouvert (avec restrictions)

Semi-ouvert (non continu)

D’oĂč sont originaires les investisseurs ?

L’origine des investisseurs est restĂ©e stable au fil des ans. DerriĂšre les lancements de Reif, on constate que l’écrasante majoritĂ© des investisseurs sont europĂ©ens.

Fonds d’investissement
AmĂ©rique Afrique Asie/Pacifique Europe Hautement diversifiĂ©s Moyen-Orient FONDS D’INVESTISSEMENT MARS 2023 43
Part II funds SIFs Un nombre d’unitĂ©s de fonds immobiliers stable 0 150 250 350 50 UnitĂ©s de fonds 2000 2010 2020 Q1 Q2 Q3 2022 5 10 13 166 325 7 9 319
Source Alfi Luxembourg Reif Survey 2022 13 % 49 % 8 % 2 % 12 % 3 % 6 % 7 % 0 % 100 % EU + EFTA 20 % 40 % 60 % 80 % 12 % 64 % 23 % 1 % 0 % 20 % 40 % 60 % 80 % 100 % 2019 2020 2021 2022

« Notre prioritĂ© est de verdir les immeubles »

Le secteur de l’immobilier vert connaĂźt un essor dans une volontĂ© d’investir de maniĂšre durable sur le long terme. L’occasion de dĂ©crypter les nouvelles opportunitĂ©s et les nouveaux enjeux du verdissement de l’immobilier professionnel avec Aymeric De SĂ©rĂ©sin, lead portfolio manager chez

Fidelity International.

WOLFF Interview BENOÎT THEUNISSEN
Photo GUY
44 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023 Conversation Aymeric De SĂ©rĂ©sin

Les principales émissions carbone des entreprises de services proviennent de leurs occupations immobiliÚres, rappelle Aymeric De Sérésin.

Quels sont les enjeux ESG de l’immobilier ?

Nous constatons que 40 % des Ă©missions de CO2 dans le monde proviennent du stock immobilier. Dans les villes, ce chiffre tourne mĂȘme autour de 60-70 %. Un autre constat est qu’au moins 80 % du stock immobilier se trouve encore loin de lĂ  oĂč il devrait ĂȘtre pour rĂ©pondre aux attentes de l’accord de Paris. Le stock de l’immobilier commercial est tout particuliĂšrement concernĂ©. Mais ce n’est pas tout. Notre secteur d’activitĂ© est assez lent, et nous voyons qu’à peine 1 % du stock immobilier est rĂ©novĂ© chaque annĂ©e. En continuant sur cette trajectoire, il y a un risque de manquer les objectifs de l’accord de Paris d’ici 2050.

Comment accĂ©lĂ©rer alors la transition du stock immobilier ?

Il y a l’idĂ©e un peu folle de tout mettre par terre pour ensuite reconstruire des actifs hyper-efficients. Mais il existe la notion d’embodied carbon qui implique qu’une destruction-reconstruction Ă©met l’équivalent de quasiment 50 % des Ă©missions carbone de l’immeuble. Cela veut dire que si nous devions opter pour cette solution, nous Ă©mettrions des quantitĂ©s Ă©normes de CO2 dans l’atmosphĂšre. Il ne faut surtout pas faire ça. Notre choix porterait donc plutĂŽt sur la rĂ©novation du stock existant : en nous focalisant uniquement sur le stock existant, et sans faire de la rĂ©novation lourde de bĂątiments, nous pouvons contribuer Ă  accĂ©lĂ©rer la transition vers du « net zĂ©ro carbone » pour l’immobilier tout en minimisant l’embodied carbon.

Quelles sont les opportunitĂ©s pour les propriĂ©taires d’immeubles ?

Nous observons que les entreprises qui occupent les immeubles ont un agenda « net zĂ©ro carbone » qui s’accĂ©lĂšre. Il y a encore cinq ans, les gens commençaient Ă  prendre de plus en plus conscience du problĂšme climatique, et les entreprises prenaient des mesures pour s’aligner sur l’accord de Paris. C’est dĂ©jĂ  du passĂ©, Ă  l’heure actuelle. Les entreprises accĂ©lĂšrent. Elles ne disent plus qu’elles doivent ĂȘtre prĂȘtes pour 2050, mais bien pour 2030. Le secteur immobilier doit s’adapter pour accompagner cette tendance. Pour les

entreprises dans le secteur des services, la plus grosse partie des émissions carbone provient de leur occupation immobiliÚre.

Quels obstacles y a-t-il au verdissement du stock immobilier ? Nous savons malheureusement que le stock immobilier n’est pas encore prĂȘt. L’industrie immobiliĂšre a, pour sa part, un agenda « net zĂ©ro carbone » qui porte jusqu’en 20402045, alors que celui des sociĂ©tĂ©s se rapproche davantage de 2030. Nous entendons d’ailleurs mĂȘme que certaines sociĂ©tĂ©s annoncent des dates autour de 2026-2027. Comment vont faire ces sociĂ©tĂ©s si elles ne peuvent pas louer des bĂątiments qui ne sont pas capables d’opĂ©rer selon une approche « net zĂ©ro carbone » ?

C’est donc là que vous intervenez ?

La stratĂ©gie que nous avons mise en place consiste en effet Ă  rĂ©nover des bĂątiments existants, les rendre « net zĂ©ro carbone » pour ensuite les relouer. Nos chiffres montrent que la demande locative est trĂšs forte. Ce qui va alors nous permettre de profiter de cette situation au cours des cinq ou six prochaines annĂ©es. Il y a un dĂ©sĂ©quilibre trĂšs fort entre, d’une part, la demande de plus en plus forte et, d’autre part, l’offre qui reste limitĂ©e. Nous voulons tirer avantage de ce marchĂ©.

Quels types d’actifs permettraient d’obtenir le plus d’impact ?

Il est plus pertinent, selon nous, de se positionner sur les secteurs des bureaux et de la logistique. Ces deux secteurs restent de loin les secteurs les plus liquides au niveau locatif, et ce sont aussi les deux secteurs sur lesquels un investisseur peut avoir le plus d’impact en matiĂšre de rĂ©duction de CO2. Nous considĂ©rons que le secteur retail reste plus limitĂ© et compliquĂ© en raison du moindre niveau d’alerte – pour l’instant – des occupants retail sur les aspects ESG. Ils sont, dĂšs lors, moins sensibles aux amĂ©liorations ESG que nous pouvons apporter Ă  un bĂątiment. Mais je ne doute pas que cela va arriver.

La rĂ©novation du parc immobilier est donc la clĂ©. Comment vous y prenez-vous pour rĂ©duire les taux d’émissions lors des rĂ©novations ?

« Plus de 80 % du stock immobilier doit ĂȘtre rĂ©novĂ©. »
46 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023 Conversation Aymeric De SĂ©rĂ©sin

Nous sommes bien conscients des impacts CO2 d’une rĂ©novation. Il y a cependant des statistiques qui nous montrent qu’entre une dĂ©molition-reconstruction et notre type de rĂ©novation, il y a un facteur d’un Ă  quatre en termes d’émissions carbone. Nous demandons donc Ă  nos fournisseurs de comptabiliser tous les effets des Ă©missions carbone sur leurs travaux, comme les entrĂ©es et sorties des camions sur les chantiers, ou le sourcing des matĂ©riaux et leur recyclage. Nous exigeons de leur part qu’ils rĂ©duisent l’impact carbone au maximum. Le but n’est pas de le mettre Ă  zĂ©ro, on ne le pourra pas. Nous ne sommes pas favorables non plus Ă  la rĂ©alisation d’offsetting que d’autres acteurs font en finançant de la reforestation. Ce n’est pas ce que nous voulons. Nous mesurons ce que nous faisons pour en minimiser l’impact au maximum.

D’oĂč l’intĂ©rĂȘt d’un monitoring et d’un reporting stricts ?

Nos fournisseurs doivent effectuer le reporting de leurs activités et nous le faire parvenir. Il sera disponible à tous nos investisseurs.

Pour y parvenir, comment allez-vous surmonter les dĂ©fis posĂ©s par la disponibilitĂ© des donnĂ©es ?

Nous avons un partenariat avec une société tierce pour nous aider justement dans la collecte de ces données. Il existe énormément de données sous-jacentes, bien au-delà des simples consommations. Nous les collectons, les monitorons, en faisons des calculs et un reporting clair, aussi bien pour nous que pour nos investisseurs et le régulateur, dans le but de démontrer trimestriellement la progression de chacun des immeubles. Nous avons environ 20 indicateurs sur lesquels nous allons faire du reporting en temps presque réel.

Ces enjeux de reporting sont d’autant plus importants que la rĂ©glementation se renforce...

En effet, la rĂ©glementation en matiĂšre d’investissements responsables se durcit. L’harmonisation de cette rĂ©glementation va dans le bon sens, mĂȘme si cela demande au secteur de s’adapter. Cela s’applique aussi au secteur de l’immobilier. Dans

VOUS AVEZ DIT FONDS ARTICLE 9 ?

Dans les colonnes de la presse financiĂšre, il est rĂ©guliĂšrement fait rĂ©fĂ©rence aux fonds Article 6, Article 8 et Article 9. Il s’agit des articles du rĂšglement europĂ©en sur la divulgation des informations relatives au financement durable, dit SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation).

Les fonds de l’Article 8 utilisent des critĂšres de durabilitĂ© dans leur processus d’investissement, les fonds de l’Article 9 ont un objectif de durabilitĂ© pour leurs investissements, tandis que les fonds de l’Article 6 ne font aucune dĂ©claration de durabilitĂ©.

cette optique, nous envisageons de transformer des immeubles pour les rendre compatibles avec les nomenclatures Article 8 et, surtout, Article 9 de demain. Ces fonds commencent Ă  avoir des intransigeances sur ce qu’ils voudront acheter. Par exemple, ils ne pourront bientĂŽt acheter que des immeubles capables d’opĂ©rer selon une approche « net zĂ©ro carbone ».

Comment identifiez-vous les immeubles Ă  rĂ©nover ?

Plus de 80 % du stock immobilier doit ĂȘtre rĂ©novĂ©. Nous allons donc puiser dans ce stock-lĂ , qui est immense. De plus en plus de propriĂ©taires d’immeubles sont conscients qu’ils font face au risque d’avoir des immeubles dans leur portefeuille dits stranded, des immeubles qui requiĂšrent donc une injection de travaux assez importante. Tous les propriĂ©taires ne disposent pas forcĂ©ment des capacitĂ©s, des Ă©quipes et de la connaissance pour ce faire. Et, chose aussi trĂšs importante, tout le monde n’a pas toujours le cash disponible pour cela. Nous connaissons ces propriĂ©taires et avons des discussions avec eux pour leur proposer des solutions.

L’immobilier ESG apporte-t-il de meilleurs rendements que le non-ESG ?

Plus qu’une amĂ©lioration de rendement apportĂ©e par l’ESG, nous prĂ©fĂ©rons regarder le risque induit par le non-ESG. En effet, nous sommes persuadĂ©s que si vous ne verdissez pas votre patrimoine, alors, Ă  terme, votre patrimoine connaĂźtra une dĂ©cote. Les investisseurs et les banques commencent Ă  appliquer des dĂ©cotes sur leurs prix. Ainsi, de plus en plus d’acteurs sont en train de procĂ©der Ă  l’analyse de leur portefeuille pour dĂ©terminer si – et Ă  quelle date – chacun de leurs immeubles peut devenir stranded (non compatible avec l’accord de Paris 2050). Les Ă©valuateurs immobiliers commencent eux aussi Ă  reflĂ©ter de telles dĂ©cotes.

MARS 2023 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT 47

Les fonds immobiliers ont souffert en 2022

Le ralentissement du marchĂ© tout au long de l’annĂ©e 2022 a fait perdre de la valeur Ă  de nombreux fonds d’investissement immobilier. Si parler de crise serait sans doute trop fort, ces structures ont toutefois dĂ» apprendre Ă  faire le gros dos.

Si les chiffres ne sont pas encore officiels, les signaux venus des professionnels du secteur, eux, sont clairs : le volume de transactions immobiliĂšres a considĂ©rablement diminuĂ© en 2022, au Luxembourg mais aussi de façon globale. Cette situation s’explique principalement par la crise Ă©conomique Ă  laquelle nous sommes confrontĂ©s depuis la guerre en Ukraine, marquĂ©e par une forte inflation et la hausse des taux d’intĂ©rĂȘt. Et elle a eu des consĂ©quences sur les acteurs de l’immobilier d’investissement. « Dans ce secteur qui, au Luxembourg, concerne principalement les bureaux et le retail, on s’est retrouvĂ© tout Ă  coup dans une situation oĂč il Ă©tait difficile de savoir quel Ă©tait le prix du marchĂ©, Ă©tant donnĂ© que plus aucune transaction n’avait lieu, explique JĂ©rĂŽme CoppĂ©e, director Capital markets au sein de CBRE Luxembourg. Sur certains marchĂ©s plus profonds que le Luxembourg, quelques transactions ont tout de mĂȘme eu lieu, donnant une direction aux investisseurs. Mais ce n’était pas le cas au Luxembourg, oĂč quasiment aucune transaction majeure n’a eu lieu depuis le dĂ©but de la crise. »

Alors que l’annĂ©e 2023 est bien entamĂ©e, peut-on s’attendre Ă  une reprise rapide du marchĂ© de l’immobilier d’investissement ? « La relative stabilisation

des taux d’intĂ©rĂȘt Ă  long terme depuis un gros trimestre donne une meilleure visibilitĂ© aux investisseurs, qui commencent Ă  sortir de leur position attentiste. Les transactions commencent donc Ă  reprendre doucement , poursuit JĂ©rĂŽme CoppĂ©e. Cela dit, nous estimons que les taux d’intĂ©rĂȘt vont encore augmenter d’ici l’été 2023, avec un impact nĂ©gatif sur les rendements, avant une vraie stabilisation au mois de septembre. » Pour les propriĂ©taires qui ont une Ă©chĂ©ance de refinancement, le coĂ»t de leur prĂȘt s’avĂ©rera beaucoup plus Ă©levĂ© qu’il y a quelques annĂ©es
 De quoi les inciter Ă  vendre – alors qu’ils n’en voyaient pas l’intĂ©rĂȘt avant – et alimenter Ă  nouveau le marchĂ©.

Des pertes brutales

Cette marche au ralenti du marchĂ© a donc eu de nombreuses consĂ©quences sur le secteur de l’immobilier d’investissement. Les fonds, qui placent de l’argent dans diffĂ©rents actifs immobiliers, ont notamment accusĂ© le coup. « Nous ne suivons pas directement les fonds d’investissement immobilier, mais nous savons qu’ils ont connu des pertes de valeur au cours des derniers mois, plus brutales que dans l’immobilier physique , relĂšve JĂ©rĂŽme CoppĂ©e. Si l’on excepte les fonds actifs dans le retail, toutes les structures

JÉRÔME COPPÉE Director DĂ©partement Capital markets de CBRE Luxembourg
48 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023
« Certains fonds devront se sĂ©parer d’actifs immobiliers. Mais il y a de la liquiditĂ© sur nos marchĂ©s : si un fonds doit vendre, il trouvera des acheteurs. »
Auteur QUENTIN DEUXANT
TRANSACTIONS

de ce genre, en Belgique et au Luxembourg, ont souffert en 2022. »

Pour maintenir le bateau Ă  flot, diffĂ©rentes options s’offrent aux gestionnaires de ces fonds. Elles dĂ©pendent en grande partie des conditions de refinancement qu’ils obtiennent une fois leur financement arrivĂ© Ă  Ă©chĂ©ance. « Il n’est pas facile de recapitaliser le fonds lorsqu’il a perdu beaucoup de valeur. Pour certains, il sera indispensable de vendre, de se sĂ©parer de certains actifs », estime le director Capital markets de CBRE. Heureusement, nous ne nous trouvons pas dans un vĂ©ritable contexte de crise. « Il y a de la liquiditĂ© sur ce marché : si un fonds doit vendre, il trouvera des acheteurs , assure JĂ©rĂŽme CoppĂ©e. Ce n’est peut-ĂȘtre pas le meilleur moment pour vendre, mais, si on y est obligĂ©, on devrait y parvenir sans que la perte soit trop importante. Je ne pense toutefois pas qu’au Luxembourg et en Belgique, nous nous trouvions dans une situation oĂč les fonds d’investissement soient contraints de liquider. La situation pourrait ĂȘtre par contre nettement plus tendue pour les fonds rĂ©sidentiels aux Pays-Bas ou dans les pays nordiques, par exemple, qui ont investi dans des actifs avec des rendements initiaux trĂšs faibles, sous le niveau des taux d’intĂ©rĂȘt actuels. »

Des fondamentaux dans le vert  S’il est difficile de savoir prĂ©cisĂ©ment quand le marchĂ© repartira Ă  la hausse –et, avec lui, l’activitĂ© des fonds d’investissement immobilier –, on peut toutefois se rassurer en se rappelant que tous les fondamentaux du marchĂ© au Luxembourg sont au vert. « MĂȘme en 2022, la diminution des prises en occupation Ă©tait fondamentalement liĂ©e Ă  un manque de produits disponibles sur le marchĂ©. Le pourcentage de vacance a d’ailleurs lui aussi baissĂ©. Aujourd’hui, de nombreuses sociĂ©tĂ©s sont Ă  la recherche de nouveaux bureaux, et d’autres arrivent encore sur le marchĂ© luxembourgeois », commente JĂ©rĂŽme CoppĂ©e.

Qui plus est, l’inflation que l’on connaĂźt pour les prix de l’immobilier rĂ©sidentiel au Grand-DuchĂ© ne concerne pas tant les biens de bureau ou retail, qui sont le cƓur de cible des fonds d’investissement immobilier au Luxembourg. Les transactions restent donc « abordables » et devraient se multiplier dans les prochains mois, lorsque les perspectives macroĂ©conomiques se seront amĂ©liorĂ©es


3,6 %

C’est le rendement qu’offrent, au troisiĂšme trimestre 2022, les fonds immobiliers luxembourgeois actifs dans les biens de bureaux, soit un pourcentage qui se situe Ă  peu prĂšs au niveau du taux de financement. De quoi Ă©viter la « panique Ă  bord » constatĂ©e dans d’autres pays.

Le Luxembourg, mal outillĂ© face Ă  l’ESG ?

La mise au point d’une sĂ©rie de rĂ©glementations, au niveau europĂ©en, dans le cadre du New Green Deal, a Ă©galement un impact important sur l’investissement immobilier au Luxembourg. Ces rĂšgles – notamment la taxonomie verte qui dĂ©finit quel investissement peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme durable – concernent en effet en prioritĂ© le secteur financier
 et donc les fonds d’investissement immobilier. « Les banques et les fonds d’investissement demandent dĂšs aujourd’hui des garanties sur le caractĂšre durable d’un immeuble dans lequel ils veulent investir. Or, aujourd’hui, le Luxembourg

est mal outillĂ© pour pouvoir donner des arguments cohĂ©rents Ă  ces acteurs », estime JĂ©rĂŽme CoppĂ©e.

La difficultĂ© est de parvenir Ă  s’accorder sur un certain nombre de standards qui attesteraient du respect, au niveau d’un immeuble, des critĂšres ESG tels que dĂ©finis dans la rĂ©glementation europĂ©enne.

« Il faudrait pouvoir disposer d’une base de donnĂ©es recensant les diffĂ©rents bĂątiments du pays, ainsi que leur certification Ă©nergĂ©tique, par exemple la certification europĂ©enne EPC, avance JĂ©rĂŽme CoppĂ©e. Cela nous permettrait d’offrir plus de garanties aux fonds qui souhaitent acquĂ©rir un bien

durable  pour respecter leurs engagements en la matiĂšre. » Le director Capital markets de CBRE estime ainsi qu’il serait intĂ©ressant que les pouvoirs publics luxembourgeois planchent, avec diffĂ©rents bureaux d’études, sur un tel projet.

En attendant, la situation est aujourd’hui trĂšs dĂ©licate, puisque les acteurs de l’immobilier luxembourgeois sont obligĂ©s, pour Ă©valuer le caractĂšre durable d’un bien, de se baser sur ce qui se fait aux Pays-Bas ou en Flandre, oĂč la façon de calculer l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique d’un bĂątiment, par exemple, n’est pas comparable.

« On se retrouve donc dans une situation un peu absurde oĂč la mĂ©thode utilisĂ©e ne correspond pas vraiment Ă  la rĂ©alitĂ©. Or, il serait tout de mĂȘme intĂ©ressant d’avoir un outil qui permette aux promoteurs ou aux propriĂ©taires de faire les bons choix afin de dĂ©velopper des bĂątiments rĂ©ellement durables aux yeux du lĂ©gislateur europĂ©en », conclut JĂ©rĂŽme CoppĂ©e.

Loin d’ĂȘtre anecdotique, cette dĂ©marche permettrait en effet de pĂ©renniser le secteur de l’investissement immobilier, qui ne pourra plus retarder trĂšs longtemps sa transition verte


MARS 2023 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT 49 Fonds d’investissement

« Mettre une valeur sur les portefeuilles »

L’évaluation des biens immobiliers dĂ©tenus par des fonds intervient tant en amont du financement que lors du calcul de la valeur nette d’inventaire. Marc Baertz, partner et head of valuation chez INOWAI, nous Ă©claire sur le rĂŽle de la valorisation immobiliĂšre.

Photo MATIC ZORMAN Interview BENOÎT THEUNISSEN
50
Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023
FONDS
Marc Baertz constate la tendance de certains fonds Ă  n’acquĂ©rir plus que des immeubles disposant de certifications.

Quelles sont vos activitĂ©s en matiĂšre de valorisation immobiliĂšre ?

Nous sommes une Ă©quipe de trois personnes chez INOWAI en charge des Ă©valuations immobiliĂšres. Nous traitons entre 150 et 175 dossiers par an et Ă©valuons l’équivalent d’entre 4 et 5 milliards d’euros de valeur. Nos Ă©valuations portent Ă  70 % sur de l’immobilier de bureaux et Ă  25 % sur des projets rĂ©sidentiels.

Qui sont vos clients ?

Nous rĂ©alisons des Ă©valuations pour des fonds qui ont des besoins de valorisation pour leurs bilans trimestriels, semestriels ou de fin d’annĂ©e. Nous travaillons Ă©galement Ă©normĂ©ment pour des banques qui nous sollicitent lorsqu’elles accordent un financement Ă  des promoteurs. Nous avons aussi des clients qui souhaitent Ă©tablir un partage dans le cadre d’hĂ©ritages. Nous leur permettons de mettre une valeur sur leur portefeuille pour qu’ils puissent rĂ©partir les biens entre les hĂ©ritiers.

Quelle est l’importance de la valorisation pour les portefeuilles de fonds immobiliers ?

Tout d’abord, il faut rappeler que les fonds calculent une valeur d’actifs nets sur base de laquelle les investisseurs peuvent souscrire ou vendre leurs parts. Pour calculer l’actif net du fonds, il faut donc qu’il y ait une valeur Ă  un moment donnĂ© qui indique combien vaut un bien en portefeuille. Ensuite, il ne faut pas non plus oublier que les fonds se financent en partie sur l’acquisition de biens immobiliers. Les contrats de financement contiennent des rĂšgles qui veillent Ă  maintenir le loan to value, un ratio du montant du prĂȘt par rapport Ă  la valeur du bien. Dans l’hypothĂšse oĂč un bien se dĂ©prĂ©cie trop dans le temps, cela pourrait donc induire une violation du contrat de financement puisque la valeur du bien ne serait alors plus celle qui a Ă©tĂ© convenue dans le contrat. Par consĂ©quent, la banque serait en droit d’imposer une rĂ©injection de fonds propres ou la vente du bien.

Lors de vos Ă©valuations, Ă©tablissezvous la valeur d’un bien sur la base d’un prix ou d’une fourchette ?

Nous donnons toujours un prix. En revanche, nous avons la possibilitĂ© d’inclure des sensibilitĂ©s dans nos rapports. Par exemple, avec les hausses des taux d’intĂ©rĂȘt, nous pouvons insĂ©rer une sensibilitĂ© et indiquer que si les taux d’intĂ©rĂȘt montent Ă  nouveau de 25 ou 50 points de base, cela pourrait avoir une certaine incidence sur la valeur du bien Ă©valuĂ©. Une rĂšgle gĂ©nĂ©rale veut que si les taux d’intĂ©rĂȘt montent de 1 %, les valeurs immobiliĂšres baissent de 5 %. Le financement devient alors plus cher.

Quels autres facteurs d’incertitude prenez-vous en compte ?

Dans les projets de dĂ©veloppement, nous Ă©valuons la valeur des terrains. Au cours de notre Ă©valuation, la plus grande incertitude concerne les coĂ»ts de construction, qui ont fortement augmentĂ©. Ce qui nous amĂšne donc Ă  inclure parfois des sensibilitĂ©s liĂ©es aux coĂ»ts de construction. Un autre facteur d’incertitude que nous pouvons aussi prendre en compte est le prix de vente. Pour l’instant, les ventes en l’état futur d’achĂšvement tournent autour de zĂ©ro au Luxembourg. Nous ne sommes pas encore en mesure de dĂ©terminer si cela aura un impact sur les prix de vente ou non.

L’état du marchĂ© constitue-t-il une incertitude particuliĂšre ?

En Europe, en gĂ©nĂ©ral, l’immobilier rĂ©sidentiel fait face Ă  quelques problĂšmes en raison des coĂ»ts des matĂ©riaux et des taux d’intĂ©rĂȘt. Au Luxembourg, il y a une proposition de loi sur la table du ministre du Logement, Henri Kox (dĂ©i GrĂ©ng), qui veut limiter le rendement sur un appartement du Bund. Le problĂšme est malheureusement que cette loi vise Ă  plafonner les rendements Ă  3,5 % du capital investi alors que le financement coĂ»te actuellement plus de 4 %. En toute logique, personne ne se lance dans l’acquisition d’un bien s’il sait qu’in fine, il gagnera moins que ce que cela lui coĂ»te. En outre, pas mal de promoteurs ont achetĂ© des terrains il y a 12 mois ou plus dans l’idĂ©e de les revendre rapidement.

Cela n’a finalement pas Ă©tĂ© possible, d’abord Ă  cause de la crise en Ukraine qui est apparue et qui a Ă©tĂ© suivie des

« L’évaluation immobiliĂšre n’est pas une science exacte. »
52 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023

SAVE THE DATE!

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Banking Personality

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Funds Personality

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Private Equity Executive

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Capital Markets — Leading M&A Expert

The Luxembourg financial centre

Driver of the Luxembourg economy, the financial centre has developed since the 1950s to become a leading European platform for international financial institutions:

— 123 international banks from 26 countries

— 57% global market share in cross-border investment

funds (PwC Global Fund Distribution 2022)

— International portability and a unique level of protection in life insurance

— European leader in international securities listings (39,000 + listed and tradable securities)

— Largest market share of

Recognising outstanding contribution to the financial sector

P aperjam  + Delano and Luxembourg for Finance are delighted to announce their first Finance Awards – another chance for us to give recognition to those in the finance industry who continued to show excellence and outstanding expertise during the year.

This awards ceremony also rewards those who were instrumental in the creation

of the financial centre, its development and the structuring of its products, and those who represent it internationally.

In total, over 150 recognised and influential experts across Luxembourg’s finance sector will be nominated in one of the seven categories and shortlisted by a panel of peerto-peer, high-profile experts.

listed green bonds in the world

— A comprehensive fintech ecosystem and strong start-up support

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SOURCE: Luxembourg For Finance

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21 November 2023 from 18:00 to 22:00

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hausses consĂ©cutives des taux d’intĂ©rĂȘt et finalement de la proposition de loi sur les rendements. Par consĂ©quent, les banques vont exiger Ă  nouveau des Ă©valuations pour s’assurer que les terrains qu’elles ont financĂ©s il y a plus d’un an ont toujours la mĂȘme valeur.

À quelle frĂ©quence doivent ĂȘtre faites les Ă©valuations ?

Dans le cas des fonds, la frĂ©quence des Ă©valuations est inscrite dans leurs prospectus. Cela peut ĂȘtre sur une base trimestrielle, semestrielle ou annuelle. Pour leur part, les assurances le font annuellement pour leurs bilans. En ce qui les concerne, les banques effectuent des Ă©valuations Ă  l’occasion de financements Ă  long terme avec une mise Ă  jour tous les trois ans, en gĂ©nĂ©ral. Les conditions Ă©conomiques et de marchĂ© peuvent aussi amener ces acteurs Ă  rĂ©itĂ©rer leurs demandes d’évaluation.

Quels sont les critùres essentiels pour une valorisation immobiliùre ?

Nous avons construit notre modĂšle de valorisation sur la base du niveau de rendement et du taux d’actualisation sur les cash flows. Ce n’est pas une science exacte. L’immobilier est une classe d’actifs comme une autre. Nous comparons toujours les actifs par rapport Ă  la classe de risques d’investissement Ă  zĂ©ro risque. Pour ce faire, Ă  zĂ©ro risque, nous prenons souvent l’obligation Ă  10 ans de l’Allemagne, le Bund 10-YR. Historiquement, vous avez toujours des primes de risque qui s’ajoutent au rendement initial, qui tourne actuellement autour de 2,3 %. S’agit-il d’un immeuble neuf ou ancien ? Se trouvet-il en plein centre-ville ou en pĂ©riphĂ©rie ? Les locataires sont-ils du secteur public ou privé ? En fonction des rĂ©ponses, vous allez, Ă  chaque fois, prendre une prime de risque ou non. C’est comme cela que se construit le taux d’actualisation des cash flows.

Les incertitudes liĂ©es Ă  la nonoccupation de certains bureaux en raison du tĂ©lĂ©travail ajoutent-elles des primes de risque ?

Il existe deux Ă©coles sur cette question. Les uns disent qu’il n’y aura aucun effet

UNE QUESTION DE LIQUIDITÉ

Certains fonds alternatifs sont affectĂ©s par des enjeux de liquiditĂ©. Qu’en est-il des fonds immobiliers qui dĂ©tiennent des biens au Luxembourg ?

La liquiditĂ© des immeubles est en principe meilleure lorsqu’ils se trouvent dans les quartiers d’affaires. « Au Luxembourg, nous avons le Kirchberg, le centre-ville, la gare et la Cloche d’Or. Environ 75 % de tous les bureaux du pays sont rĂ©partis entre ces quatre quartiers », explique Marc Baertz. Ainsi, « si votre immeuble est localisĂ© dans l’un de ces quatre quartiers, il sera donc plus liquide que s’il se trouvait ailleurs ».

nĂ©gatif sur les bureaux. Les employĂ©s tĂ©lĂ©travaillent un ou deux jours, mais les bureaux existants vont ĂȘtre transformĂ©s en vue de disposer d’espaces conviviaux qui favorisent les rencontres. Les autres s’attendent Ă  ce qu’il faille entre 10 % et 25 % de bureaux en moins. Personnellement, je ne pense pas qu’il soit dĂ©jĂ  possible d’identifier une tendance. C’est encore trop tĂŽt pour voir d’éventuels impacts.

L’immobilier n’échappe pas Ă  la tendance de la finance durable. Les critĂšres ESG sont-ils intĂ©grĂ©s dans vos modĂšles de valorisation ?

Oui, dans le sens oĂč nous savons trĂšs bien que certains grands fonds immobiliers n’achĂšteront plus d’immeubles qui n’ont pas de certification. Nous voyons mĂȘme que certains fonds vendent de vieux bĂątiments qu’ils ont en portefeuille. Par exemple, en dĂ©cembre dernier, l’un de nos clients nous a rapportĂ© son intention de vendre de vieux bĂątiments, car, aprĂšs analyse de son portefeuille, il a conclu que c’était la seule façon pour lui d’atteindre ses objectifs carbone d’ici 2030. Les fonds prĂ©fĂšrent continuer Ă  investir par l’acquisition de bĂątiments neufs disposant de certifications.

Sur les marchĂ©s, il est souvent question de stranded assets, des actifs qui ont subi des dĂ©prĂ©ciations imprĂ©vues ou prĂ©maturĂ©es. Pourrait-on voir un jour des « immeubles Ă©chouĂ©s » ?

C’est possible, mais il faut savoir que le stock de bureaux est assez rĂ©cent au Luxembourg. PrĂšs de 50 % des bureaux ont moins de 20 ans. En plus d’ĂȘtre assez neuf, le stock est dĂ©tenu en majoritĂ© par des investisseurs institutionnels qui veillent Ă  maintenir leurs bĂątiments Ă  un bon niveau ESG. À cela s’ajoute que les locataires institutionnels vont Ă©galement devoir effectuer des reportings ESG sur la façon dont ils sont logĂ©s. Finalement, au Luxembourg, dĂšs qu’il y a un bien immobilier Ă  rĂ©nover, entre cinq et sept dĂ©veloppeurs tournent autour pour l’acheter et le rĂ©nover. L’impact des stranded assets immobiliers sera donc trĂšs limitĂ© dans le pays.

54 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023
Conversation Marc Baertz
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Eltif, vĂ©hicule de choix des actifs illiquides ?

La seconde version d’Eltif (European Long-Term Investment Funds) arrive en 2023. Suite Ă  sa rĂ©vision, ce vĂ©hicule devrait devenir un instrument de choix pour les investisseurs dĂ©sireux

C’est la nouvelle sensation des marchĂ©s financiers, dont on entend parler quasi quotidiennement. Pourtant, le vĂ©hicule Eltif (European Long-Term Investment Funds) a Ă©tĂ© créé en 2015. Pourquoi, dĂšs lors, a-t-il fallu tant d’annĂ©es pour qu’il devienne si populaire ? « Cet instrument, créé dans le sillage de la crise financiĂšre de 2008 pour aider Ă  reconstruire l’économie europĂ©enne, avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© accueilli avec enthousiasme Ă  l’époque, explique Dietmar Klos, real estate sector leader au sein d’EY Luxembourg. En donnant la possibilitĂ© tant aux professionnels qu’aux investisseurs de dĂ©tail d’accĂ©der Ă  une grande diversitĂ© d’actifs rĂ©els – tangibles, non cotĂ©s en Bourse – dans toute l’Europe, Eltif avait tous les atouts pour devenir un vĂ©hicule de choix dans le cadre de stratĂ©gies d’investissement alternatives. »

Mais aussi sĂ©duisante qu’ait Ă©tĂ© la thĂ©orie, la mise en pratique d’Eltif s’est avĂ©rĂ©e plus dĂ©licate. « La liste des actifs Ă©ligibles Ă©tait trop restrictive, rendant complexe la mise au point de produits permettant d’offrir les rendements espĂ©rĂ©s par les investisseurs, poursuit Dietmar Klos. Les investisseurs institutionnels ont donc eu du mal Ă  percevoir la rĂ©elle plusvalue d’Eltif par rapport Ă  d’autres vĂ©hicules alternatifs bien connus. Il faut ajouter Ă  cela, concernant les investisseurs

de dĂ©tail, des exigences en matiĂšre de monitoring et de substance rendant l’option Eltif peu attractive. »

Une rĂ©vision dans un contexte favorable  Si Eltif a donc fait un flop au cours de ses premiĂšres annĂ©es d’existence, l’intĂ©rĂȘt pour ce vĂ©hicule est allĂ© croissant Ă  partir de 2020. « De 2015 à 2020, seuls 20 Eltif avaient Ă©tĂ© enregistrĂ©s dans l’ensemble de l’Union europĂ©enne. Aujourd’hui, on en compte 84 », relĂšve ainsi Norman Finster, alternative investments consulting leader chez EY Luxembourg. Plusieurs raisons expliquent cet engouement rĂ©cent. « Je pointerais tout d’abord la soliditĂ© de la ‘marque’ Eltif en matiĂšre d’investissement durable, un sujet trĂšs Ă  la mode. Par ailleurs, je pense qu’un certain nombre de gestionnaires de fonds ont cherchĂ© Ă  dĂ©montrer leur expertise sur ce vĂ©hicule avant l’entrĂ©e en vigueur d’Eltif 2.0  », ajoute le partner d’EY Luxembourg.

C’est que la version revue et corrigĂ©e d’Eltif, qui entrera en vigueur dĂšs le premier trimestre 2023, mais ne s’appliquera rĂ©ellement que neuf mois plus tard, risque bien de faire mouche. Elle corrige en effet l’ensemble des problĂšmes rencontrĂ©s avec sa premiĂšre version. « Tout d’abord, le gestionnaire de fonds aura la possibilitĂ© de rĂ©aliser des co-investissements dans

NORMAN FINSTER Alternative investments consulting leader EY Luxembourg
Photo EY Luxembourg 56 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023
« Les gestionnaires, administrateurs et distributeurs de fonds doivent se prĂ©parer Ă  cette nouveautĂ©, notamment en ajustant leur modĂšle opĂ©rationnel. »
de se tourner vers les actifs rĂ©els, comme l’immobilier. Explications.
Auteur QUENTIN DEUXANT
INSTRUMENT

d’autres fonds ou vĂ©hicules, Ă  condition qu’il ait prĂ©alablement pris des mesures au niveau du fonds Eltif afin de limiter les risques de conflits d’intĂ©rĂȘts. Ce n’était pas le cas avant, et c’est un changement trĂšs important, estime Norman Finster. Ensuite, le spectre des actifs Ă©ligibles va s’élargir, permettant d’investir dans des fonds alternatifs europĂ©ens gĂ©rĂ©s par des AIFM dĂ©jĂ  investis dans des actifs Eltif, mais aussi dans des obligations vertes ou des titrisations standardisĂ©es. »

Un potentiel trĂšs important

Parmi les autres nouveautĂ©s, on peut citer la fin du ticket d’entrĂ©e minimal fixĂ© Ă  10.000 euros, la possibilitĂ© d’investir dans un plus grand nombre d’entreprises (toutes celles avec une capitalisation allant jusqu’à 1,5 million d’euros, contre 500.000 euros auparavant), la diminution de l’allocation liĂ©e aux investissements illiquides de 70 à 55 % et l’augmentation de celle dĂ©diĂ©e aux investissements liquides de 30 à 45 %.

« Le tout permet un meilleur profil de liquiditĂ© pour les investisseurs. L’amendement des rĂšgles de diversification qu’introduit Eltif 2.0 va aussi faciliter leur gestion », prĂ©cise Norman Finster. Notons encore que l’effet de levier ne sera plus limitĂ© à 30 %, mais à 50 % pour les Eltif dĂ©diĂ©s aux investisseurs retail, et que, en ce qui

concerne la distribution, le rĂ©gime d’Eltif sera conforme aux exigences de Mifid II.  Cette refonte a toutes les chances de faire de ce vĂ©hicule un incontournable au cours des prochaines annĂ©es. « Eltif est un vĂ©hicule ‘one size fits it all’ pour les actifs illiquides, qui peut ĂȘtre utilisĂ© par des investisseurs tant de dĂ©tail qu’institutionnels. Il limite aussi les risques et offre des rendements intĂ©ressants. En plus, Ă  la diffĂ©rence des AIF, il peut ĂȘtre distribuĂ© dans toute l’Europe sans devoir tenir compte de rĂ©glementations nationales supplĂ©mentaires », explique Dietmar Klos. Le Luxembourg, oĂč sont enregistrĂ©s plus de 50 % des Eltif créés Ă  ce jour, pourrat-il faire de ce vĂ©hicule une nouvelle successstory digne de celle des Ucits ? « Il y a une rĂ©elle opportunitĂ©, mais il faudra, pour cela, que les gestionnaires, administrateurs et distributeurs de fonds du pays se prĂ©parent correctement Ă  cette nouveautĂ©, notamment en ajustant leur modĂšle opĂ©rationnel Ă  ses particularitĂ©s », conclut Norman Finster.

En Europe, on compte dĂ©sormais 84 fonds Eltif enregistrĂ©s. Plus de la moitié (48) sont enregistrĂ©s au Luxembourg. Le pays tire ainsi profit de son riche Ă©cosystĂšme en matiĂšre de fonds, mĂȘme si les acteurs devront s’adapter aux particularitĂ©s d’Eltif.

Pourquoi si peu d’Eltif immobiliers ?

Eltif a Ă©tĂ© conçu dĂšs le dĂ©part comme un outil permettant d’investir dans des actifs rĂ©els, dont fait Ă©videmment partie l’immobilier. Pourtant, trĂšs peu d’Eltif ont aujourd’hui Ă©tĂ© créés dans l’intention d’investir dans l’immobilier. Cette situation est-elle due au ralentissement qu’on constate sur le marchĂ©, au Luxembourg comme dans le reste de l’Europe ? « L’une des raisons qui expliquent le petit nombre d’Eltif dĂ©veloppant des stratĂ©gies real estate est plutĂŽt la nature mĂȘme de la rĂ©glementation. Celle-ci vise en effet Ă  s’assurer que les capitaux placĂ©s dans des structures Eltif

soient dirigĂ©s vers des projets contribuant Ă  placer l’Union europĂ©enne sur le chemin d’un dĂ©veloppement intelligent, durable et inclusif, explique Norman Finster. Or, toutes les stratĂ©gies d’investissement en immobilier ne rĂ©pondent pas Ă  ces critĂšres. Au contraire, les investissements en infrastructure – que l’on parle d’énergie, de transport ou d’infrastructures sociales – sont bien mieux adaptĂ©s aux objectifs d’Eltif. C’est la raison pour laquelle les Eltif dĂ©diĂ©s aux actifs en infrastructure sont pour l’instant bien plus nombreux que les Eltif en immobilier »

La seconde version d’Eltif clarifie toutefois le fait qu’il n’y a pas d’exigence ESG spĂ©cifique pour les investissements immobiliers rĂ©alisĂ©s Ă  travers une structure Eltif. De quoi relancer la machine et voir exploser le nombre de fonds dĂ©diĂ©s Ă  l’immobilier ? « Le nouveau rĂ©gime augmente clairement l’attractivitĂ© du vĂ©hicule Eltif, non seulement pour l’infrastructure et le financement de PME, mais aussi pour l’immobilier, estime Dietmar Klos. C’est d’autant plus vrai dans un contexte oĂč l’appĂ©tit des investisseurs institutionnels et de dĂ©tail pour le privaty equity et la dette va croissant. » Pour voir

les fonds Eltif se dĂ©velopper dans le futur, que ce soit par rapport Ă  des actifs immobiliers ou autres, le rĂŽle des distributeurs sera cependant crucial. « Les banques et les conseillers financiers devront ĂȘtre capables de conseiller leurs clients sur l’intĂ©rĂȘt d’Eltif. Or, ces rĂ©seaux de distribution ainsi que les investisseurs retail eux-mĂȘmes n’ont que peu d’expĂ©rience en matiĂšre de produits d’investissement alternatif. Il y a donc encore un important effort de pĂ©dagogie Ă  produire pour que les fonds Eltif soient un rĂ©el succĂšs dans cette industrie », ajoute Norman Finster.

MARS 2023 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT 57 Fonds d’investissement
84

« RĂ©duire les frictions et les coĂ»ts liĂ©s Ă  la distribution »

Le modĂšle de distribution des fonds qui prĂ©vaut actuellement est archaĂŻque et coĂ»teux, nous dit Olivier Portenseigne, CEO de FundsDLT. En rĂ©ponse, la technologie blockchain permet dĂ©sormais de simplifier le processus, de rapprocher les acteurs, de rĂ©duire les frictions et les coĂ»ts. L’enjeu est de repenser l’approche, pour que tout le monde soit gagnant.

Photo ROMAIN GAMBA Interview SÉBASTIEN LAMBOTTE
58 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023 Conversation Olivier Portenseigne
Selon Olivier Portenseigne, la blockchain réduit les coûts liés à la distribution des fonds.

Conversation Olivier Portenseigne

FundsDLT entend simplifier la distribution des fonds d’investissement. En quoi le modĂšle actuel est-il problĂ©matique ?

L’écosystĂšme qui soutient la distribution des fonds est, il faut le reconnaĂźtre, archaĂŻque, relativement inefficient, constituĂ© de nombreux intermĂ©diaires et intĂ©grant une grande diversitĂ© de fonctions. Les tĂąches et opĂ©rations effectuĂ©es par les diffĂ©rents acteurs sont redondantes. L’ensemble se rĂ©vĂšle, dĂšs lors, coĂ»teux. Entre le gestionnaire d’actifs et l’investisseur se trouve toute une sĂ©rie d’acteurs, comme la banque, le dĂ©positaire central, l’agent de transfert
 Chacun, au cƓur de cette chaĂźne de valeur, doit composer avec des obligations, notamment en matiĂšre de rĂ©conciliation des informations, en veillant Ă  se rĂ©munĂ©rer pour le service qu’il preste. Souvent, le concepteur d’un produit financier n’entretient qu’un lien distant et surtout indirect avec son client. Les nouvelles technologies, la blockchain et d’autres solutions portĂ©es par les acteurs de la fintech, doivent contribuer Ă  fluidifier les Ă©changes, Ă  accĂ©lĂ©rer le traitement des opĂ©rations tout au long de la chaĂźne de distribution et, in fine, Ă  rĂ©duire les coĂ»ts.

Quels sont les principaux facteurs qui poussent à la transformation de ce vieux modùle ?

Avec les dĂ©veloppements technologiques, le monde a changĂ© Ă  bien des Ă©gards. Aujourd’hui, chacun de nous s’attend Ă  pouvoir profiter d’une expĂ©rience utilisateur qualitative, quel que soit le service proposĂ©. Nous vivons Ă  l’ùre de l’instantanĂ©itĂ©, nous souhaitons du « temps rĂ©el ». Enfin, et surtout, nous souhaitons en avoir pour notre argent. Or, la chaĂźne de distribution, comme elle est organisĂ©e actuellement, a tendance Ă  manger la performance associĂ©e aux produits d’investissement proposĂ©s. Chaque acteur devant se rĂ©munĂ©rer pour le service proposĂ© grignote sur la valeur gĂ©nĂ©rĂ©e. Enfin, les acteurs opĂšrent au dĂ©part de systĂšmes qui Ă©taient les plus rĂ©cents
 il y a 20 ans de cela. Non seulement la partie visible des utilisateurs, Ă  savoir les interfaces front-end, n’est pas Ă  la hauteur des attentes, mais les systĂšmes opĂ©rationnels, en arriĂšreplan, ne sont pas efficients.

En quoi l’amĂ©lioration de la distribution contribue-t-elle Ă  soutenir le dĂ©veloppement de l’industrie des fonds ?

C’est un enjeu-clĂ© pour l’industrie et l’économie. Les fonds d’investissement ont un rĂŽle capital Ă  jouer au service d’un dĂ©veloppement Ă©conomique durable. L’un des dĂ©fis, pour demain, est de parvenir Ă  mobiliser plus facilement l’épargne des citoyens pour la mettre au service des dĂ©fis qui nous occupent tous. À ce titre, il faut rendre les produits financiers beaucoup plus accessibles qu’ils ne le sont actuellement, et ce notamment en limitant les coĂ»ts inhĂ©rents Ă  la distribution.

Si les autoritĂ©s europĂ©ennes cherchent en effet Ă  mobiliser l’épargne pour soutenir l’économie, et notamment la transition vers une sociĂ©tĂ© plus durable, n’est-ce pas la rĂ©glementation elle-mĂȘme, en imposant un ensemble de fonctions, qui rend la distribution des fonds particuliĂšrement lourde ?

S’il y a des frictions tout au long de la chaĂźne de valeur, je ne pense pas qu’il faille remettre en cause la rĂ©glementation. Celle-ci est lĂ  pour rĂ©pondre Ă  des enjeux de protection des investisseurs et pour lutter contre la fraude. Il ne s’agit pas de s’en affranchir, au contraire, mais de trouver les moyens de fluidifier et d’accĂ©lĂ©rer les processus en recourant aux possibilitĂ©s offertes par la technologie.

Comment se positionne le modĂšle de FundsDLT dans cette perspective ? Nous recourons Ă  la technologie blockchain notamment pour rĂ©duire les points de friction et limiter la redondance des opĂ©rations tout au long de la chaĂźne de valeur. Au dĂ©part d’un registre distribuĂ©, considĂ©rĂ© comme infalsifiable, l’ensemble des acteurs peuvent plus facilement partager une mĂȘme information pour mener Ă  bien les fonctions dont ils assument la responsabilitĂ©.

Comment le modĂšle fonctionne-t-il ? La technologie blockchain permet de rĂ©pondre Ă  certaines obligations, une fois pour toutes et pour tous les acteurs de la chaĂźne. Les donnĂ©es relatives au

« La blockchain et d’autres solutions portĂ©es par les acteurs de la fintech doivent contribuer Ă  fluidifier les Ă©changes. »
60 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023

Le rendez-vous hebdomadaire bilingue de la Place financiĂšre.

L’actualitĂ© de la place financiĂšre

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client final, grĂące Ă  une combinaison de certains partenaires et des bases de donnĂ©es distribuĂ©es (et non plus blockchain), peuvent ĂȘtre partagĂ©es avec l’ensemble des acteurs et intermĂ©diaires prenant part au processus de distribution. Les opĂ©rations de rĂ©conciliation sont communes Ă  tous les acteurs. Cela Ă©vite Ă  chacun de devoir mener ces opĂ©rations de son cĂŽtĂ©. On peut dĂšs lors rĂ©duire considĂ©rablement la complexitĂ© liĂ©e Ă  une dĂ©marche d’investissement. Cela n’est pas anodin. RĂ©cemment, dans le cadre du recrutement de jeunes universitaires, nous avons posĂ© la question de leur intĂ©rĂȘt Ă  l’égard d’une dĂ©marche d’investissement. Lorsqu’on leur a demandĂ© s’ils avaient dĂ©jĂ  investi dans des fonds, beaucoup ont rĂ©pondu nĂ©gativement, soulignant que cela Ă©tait trop complexe. Ces mĂȘmes universitaires ont prĂ©fĂ©rĂ© investir dans les cryptos, plus directement accessibles.

Comment dĂ©cririez-vous la proposition de valeur de votre plateforme ?

Tout d’abord, la blockchain permet un gain d’efficacitĂ© opĂ©rationnelle et contribue Ă  la rĂ©duction des coĂ»ts. Surtout, elle permet de gagner beaucoup de temps. Plusieurs opĂ©rations peuvent ĂȘtre rĂ©alisĂ©es de maniĂšre simultanĂ©e, et plus uniquement les unes Ă  la suite des autres. Au-delĂ  de cela, le modĂšle permet d’envisager de nouveaux services, et ce grĂące Ă  une meilleure comprĂ©hension des attentes des clients par l’ensemble des acteurs. Avec une approche traditionnelle, comme nous l’évoquions, le gestionnaire d’actifs ne dispose pas d’une connaissance approfondie du client final. Souvent, il ne sait pas qui il est. La blockchain et les bases de donnĂ©es distribuĂ©es logĂ©es dans le cloud permettent Ă  tous les acteurs d’accĂ©der au mĂȘme niveau d’information. Cela doit permettre au gestionnaire d’envisager la crĂ©ation de produits plus en phase avec les attentes de l’investisseur final, de pouvoir proposer des approches plus personnalisĂ©es. L’asset manager, grĂące Ă  la tokĂ©nisation des actifs au niveau de la blockchain, peut aussi envisager de nouveaux canaux de distribution, Ă  travers des banques numĂ©riques ou des plateformes cryptos.

BLOCKCHAIN

Le projet FundsDLT a Ă©tĂ© initiĂ© en 2016 par la Bourse de Luxembourg et Fundsquare. En 2017, l’initiative a permis d’opĂ©rer la premiĂšre souscription de fonds sur blockchain au monde. En avril 2020, FundsDLT devient une sociĂ©tĂ© commerciale Ă  part entiĂšre, dĂ©tenue par des acteurs majeurs de l’industrie : Clearstream, Credit Suisse Asset Management, la Bourse de Luxembourg et Natixis Investment Managers. La sociĂ©tĂ© compte actuellement prĂšs d’une quarantaine de collaborateurs et affiche des ambitions de dĂ©veloppement importantes en Europe et au-delĂ . Son siĂšge social est Ă  Luxembourg. La sociĂ©tĂ© est dĂ©jĂ  prĂ©sente en France.

Certains intermĂ©diaires, avec cette technologie, pourraient ne plus avoir de raison d’ĂȘtre ?

Nous ne prĂŽnons pas la dĂ©sintermĂ©diation. Nous pensons qu’au sein de la chaĂźne de valeur, chacun a un rĂŽle Ă  jouer, une expertise Ă  faire valoir. Cependant, au regard des obligations auxquelles chacun doit rĂ©pondre, les intermĂ©diaires consacrent parfois beaucoup de temps Ă  des choses pour lesquelles ils n’ont pas de valeur ajoutĂ©e. Un conseiller en investissement, proche de l’investisseur, aura toujours une raison d’ĂȘtre. Le temps qu’il ne passe pas sur des aspects administratifs, il peut le consacrer Ă  l’écoute de ses clients.

En s’appuyant sur la blockchain, les possibilitĂ©s qu’offre la technologie en matiĂšre d’automatisation ne risquent-elles pas de rendre certaines fonctions obsolĂštes ?

Certaines fonctions, au niveau du backoffice, pourront ĂȘtre entiĂšrement automatisĂ©es grĂące Ă  la technologie. C’est Ă©vident. Mais c’est une bonne chose pour l’ensemble de l’industrie. À l’avenir, les acteurs n’auront plus qu’à gĂ©rer ce qui ne va pas, les exceptions qui pourraient survenir au cƓur de la chaĂźne de distribution. Si certaines fonctions pourraient disparaĂźtre, de nouvelles opportunitĂ©s vont aussi Ă©merger dans l’objectif de mieux servir l’investisseur final.

La plateforme FundsDLT, demain, pourrait-elle devenir une infrastructure de distribution paneuropĂ©enne ?

C’est l’ambition Ă  long terme. Les perspectives, en outre, ne se limitent pas au marchĂ© europĂ©en. Il y a un intĂ©rĂȘt pour la technologie qui Ă©mane notamment d’Asie. Toutefois, les dĂ©fis sont nombreux. Actuellement, le marchĂ© europĂ©en est encore fragmentĂ©, avec des divergences au niveau des rĂ©glementations entre pays qu’il nous faut pouvoir apprĂ©hender, en adaptant parfois la plateforme Ă  certains marchĂ©s, mais le cƓur reste identique. Nous sommes lĂ  pour soutenir le changement, accompagner les acteurs en crĂ©ant des solutions nouvelles. Il s’agit de protĂ©ger l’investisseur, de rĂ©duire les coĂ»ts, d’amĂ©liorer les processus


62 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023
Conversation Olivier Portenseigne

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RÉGLEMENTATION

L’agenda 2023

Quelles seront les cinq prioritĂ©s rĂ©glementaires pour les acteurs de l’industrie des fonds pour les annĂ©es Ă  venir ? Tentative de rĂ©ponse avec BenoĂźt Sauvage, director et membre de la team RegWatch chez Deloitte Luxembourg.

L’Eltif 2.0 va devenir une prioritĂ© business Les promoteurs de fonds se prĂ©parent Ă  l’entrĂ©e en vigueur, en 2023, du nouveau rĂ©gime relatif aux fonds europĂ©ens d’investissement Ă  long terme (Eltif). Plus alignĂ© avec la rĂ©alitĂ© du marchĂ©, l’Eltif 2.0 devrait s’accompagner d’une augmentation tant du nombre d’Eltif que des investisseurs de dĂ©tail. « L’Eltif 2.0 offre les avantages d’un FIA ‘passportable’ aux clients retail et permet d’agir en faveur de l’économie europĂ©enne. Il va devenir une prioritĂ© business, avec 2024 comme annĂ©e cible. »

2

L’ESG toujours à l’agenda

« Pour l’ESG, la communication sur les principal adverse impacts (PAI) et le greenwashing sont les prioritĂ©s rĂ©glementaires Ă  court terme, tandis que l’application de la CSRD pour les plus grands acteurs doit monter en puissance sur le long terme. » Ces PAI constituent un ensemble d’indi–cateurs qui permettent d’évaluer les incidences nĂ©gatives des inves–tissements en matiĂšre de durabilitĂ©, en lien avec le rĂšglement SFDR.

3

La sĂ©curitĂ© digitale Compte tenu des risques toujours plus importants de cyberattaques, le rĂšglement europĂ©en sur la rĂ©silience opĂ©rationnelle numĂ©rique du secteur financier (rĂšglement Dora) doit permettre au secteur financier europĂ©en de rester rĂ©silient en cas de perturbation opĂ©rationnelle grave. « La cyber-rĂ©silience et le digital sont les grands sujets sur lesquels toute sociĂ©tĂ© de gestion doit se pencher dans le courant de l’annĂ©e pour ĂȘtre prĂȘte en 2025 et alignĂ©e sur la stratĂ©gie digitale de la Commission europĂ©enne. »

La thématique AML/CFT

Elle devient de plus en plus prĂ©sente opĂ©rationnellement, surtout pour les aspects liĂ©s aux investissements. « Les autoritĂ©s nationales comme europĂ©ennes anticipent les changements de la nouvelle autoritĂ© europĂ©enne et la transformation en rĂšglement europĂ©en de la directive actuelle. Ainsi, en plus de l’application des rĂšgles cĂŽtĂ© investisseur, les attentes porteront Ă©galement sur les investissements, d’autant plus dans les secteurs non listĂ©s. »

Le « value for money »

Il renforcera significativement la responsabilitĂ© fiduciaire des acteurs de la finance, avec des impacts directs et indirects sur les gestionnaires. « Les changements Ă  anticiper pourraient porter sur la communication et les rĂ©trocessions, et ainsi impacter fortement l’ensemble des acteurs de la chaĂźne. L’horizon serait lointain, mais les ajustements via les lignes directrices de l’Esma devraient amener l’industrie dans la direction souhaitĂ©e. »

64 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023
Auteur MICHAËL PEIFFER
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Tout au long de 2023, année de ses ans, Maison Moderne tient à réaffirmer sa politique Anti-Gaspi.

Le Paperjam+ Delano Business Club invite donc les % de personnes qui constituent le « no-show » Ă  ses Ă©vĂ©nements Ă  effectuer un virement de € ou plus Ă  SOS Faim qui cĂ©lĂšbre Ă©galement son e anniversaire cette annĂ©e.

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Crypto winter : aprùs la pluie, le beau temps

MalgrĂ© la chute de FTX l’an dernier, les crypto-actifs continuent d’éveiller les curiositĂ©s et de susciter des dĂ©veloppements, notamment rĂ©glementaires. L’hiver dans lequel sont plongĂ©es ces valeurs depuis novembre 2021 pourrait bientĂŽt laisser place Ă  un printemps radieux


Le 11 novembre dernier, la plateforme amĂ©ricaine FTX, plateforme d’échange globale dĂ©diĂ©e aux cryptomonnaies, se dĂ©clarait en faillite, causant un vĂ©ritable tremblement de terre dans ce secteur. Cet Ă©vĂ©nement majeur n’était toutefois qu’un nouvel Ă©pisode dans la longue descente aux enfers des crypto-actifs, entamĂ©e en novembre 2021, et baptisĂ©e « crypto winter ». « À cette Ă©poque, la capitalisation totale des cryptomonnaies atteignait plus de 3 trilliards d’euros, un montant absolument colossal , explique Laurent Marochini, head of innovation au sein de SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale Securities Services (SGSS) Luxembourg. Mais, depuis lors, cette valorisation s’est lentement tassĂ©e, entraĂźnĂ©e par la dĂ©faillance de certaines plateformes dans ce secteur. »

La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si cet Ă©pisode hivernal est de nature Ă  refroidir les acteurs qui, il y a quelques mois encore, s’apprĂȘtaient Ă  miser beaucoup sur cette nouvelle catĂ©gorie d’actifs. Les cryptos, comme produits d’investissement, sont-elles mortes ? « Pas du tout, tranche Laurent Marochini. J’ai eu la chance d’assister au Crypto Summit de Davos il y a quelques jours, au cours duquel l’écosystĂšme semblait convenir que les cryptomonnaies ont un avenir. » Cet avenir passera notamment par des fonds d’investissement

Head

Société Générale Securities Services (SGSS)

dĂ©diĂ©s. « Aujourd’hui, on compte environ 800 fonds dans le monde qui investissent dans des cryptomonnaies, surtout les plus liquides, poursuit le head of innovation de SGSS Luxembourg. À cĂŽtĂ© de ces structures, il existe une sĂ©rie d’autres fonds, qui investissent Ă  la fois dans les cryptomonnaies, mais aussi dans des start-up actives sur le segment de la blockchain. On ne compte toutefois pas encore de fonds rĂ©gulĂ©s de ce genre enregistrĂ©s au Luxembourg. »

La clé de voûte blockchain

La blockchain, ce registre distribuĂ© sur lequel les transactions peuvent ĂȘtre enregistrĂ©es de façon infalsifiable, constitue en effet la clĂ© de voĂ»te du systĂšme des crypto-actifs. Et c’est Ă©galement cette technologie qui attire le plus de convoitises, au-delĂ  des seules cryptomonnaies.

« Cette technologie a un vrai potentiel, qui est bien perçu par les diffĂ©rents acteurs, poursuit Laurent Marochini. En 2021, la Banque europĂ©enne d’investissement (BEI), en collaboration notamment avec SG Forge, a ainsi lancĂ© sa premiĂšre obligation numĂ©rique sur une blockchain publique. La possibilitĂ© de voir Ă©merger un ‘digi-euro’ dans les prochaines annĂ©es devient, elle aussi, de plus en plus claire. »

La blockchain ouvre Ă©galement la voie Ă  une tokĂ©nisation des actifs, c’est-Ă -dire

LAURENT MAROCHINI of innovation
66 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023
« La rĂ©glementation ne signera pas l’arrĂȘt de mort des cryptomonnaies. Au contraire. »
Auteur QUENTIN DEUXANT
CRYPTOMONNAIE

TABLE RONDE 2/4

Élections communales 2023

ÉLECTIONS COMMUNALES: QUELLES SONT LES PRIORITÉS DES PARTIS?

Plus grande commune du Luxembourg, avec ses quelques 130.000 habitants, et qui voit sa population doubler les jours ouvrables, la capitale est le poumon économique du pays. Quelle personnalité pour diriger ce flagship communal?

Comptant plus de 70% de résidents étrangers en provenance de plus de 170 pays, ce patchwork culturel et social représente un défi politique quasi unique au monde.

Logement, mobilité et vélo en ville, qualité de vie et sécurité, cohésion sociale: quelles sont les priorités des partis?

Inscriptions sur paperjam.lu/club
TRADUCTION SIMULTANÉE
04 mai 2023 18:30 21:30 Chambre de Commerce 7 Rue Alcide de Gasperi L-1615 Luxembourg E LYDIE POLFER (DP) C FRANÇOIS BENOY (DÉI GRÉNG) A PASCAL CLEMENT (PIRATEN) B ALEX PENNING (ADR) F GABRIEL BOISANTE (LSAP) D SERGE WILMES (CSV)  C  E  F  D

Ă  leur division en parties plus rĂ©duites, facilitant l’accĂšs Ă  l’investissement.

Cela pourrait notamment ĂȘtre le cas pour les investissements immobiliers, comme on le voit dĂ©jĂ  au Luxembourg avec un projet comme BlocHome. « Cette initiative permet Ă  des investisseurs d’accĂ©der Ă  des morceaux de propriĂ©tĂ© d’un immeuble, ce qui est Ă©videmment plus abordable qu’un immeuble entier. Par ailleurs, cela rend aussi cet investissement plus liquide : vous pouvez acheter et revendre facilement vos ‘parts’, prĂ©cise Laurent Marochini. Demain, on pourrait mĂȘme imaginer tokĂ©niser d’autres biens physiques, comme des lingots d’or par exemple. »

Indispensable réglementation

Si les possibilitĂ©s offertes par les investissements dans les crypto-actifs sont donc sĂ©duisantes, l’expĂ©rience FTX a bien dĂ©montrĂ© que le secteur avait besoin de rĂ©glementation pour ĂȘtre viable. Mais une lourde panoplie rĂ©glementaire ne viendrait-elle pas compromettre la nature de cette industrie ? « Je ne crois pas que la rĂ©glementation signera l’arrĂȘt de mort des cryptos. Elle pourrait au contraire ĂȘtre bĂ©nĂ©fique pour le secteur, pour mieux prĂ©venir les crises, estime l’expert de SGSS. L’arrivĂ©e du rĂšglement europĂ©en Mica, Ă  la fin de l’annĂ©e 2024, est en ce sens une

bonne nouvelle. Il permettra de donner un cadre Ă  l’ensemble du marchĂ© des cryptoactifs et de rassurer les investisseurs. Le rĂ©gime pilote DLT, qui entrera en vigueur dĂšs la fin mars 2023, clarifie quant Ă  lui les rĂšgles concernant la tokĂ©nisation des actifs financiers. Ces deux nouveautĂ©s rĂ©glementaires vont certainement renforcer l’attrait pour les crypto-actifs. » Reste Ă  voir si le Luxembourg arrivera Ă  tirer son Ă©pingle de ce jeu qui commence Ă  se mettre en place. « Ce qui est sĂ»r, c’est que si on ne le fait pas, cela sera fait ailleurs. La CSSF a dĂ©jĂ  commencĂ© Ă  s’intĂ©resser au sujet, et l’écosystĂšme se dĂ©veloppe dans ce sens Ă  l’échelle du pays. Il faut aujourd’hui que toutes les forces en prĂ©sence jouent le jeu intelligemment », conclut Laurent Marochini.

Si l’on entend beaucoup parler, depuis quelques mois, des rĂšglements sur le marchĂ© des crypto-actifs (Mica) ainsi que sur la rĂ©silience opĂ©rationnelle numĂ©rique (Dora), le rĂ©gime pilote DLT est moins souvent mis sous les projecteurs. Pourtant, il est un Ă©lĂ©ment central de la stratĂ©gie europĂ©enne en matiĂšre de finance numĂ©rique, visant Ă  la fois Ă  soutenir l’innovation concernant la technologie des registres distribuĂ©s et Ă  offrir une certaine protection aux investisseurs.

ConcrÚtement, ce rÚglement, qui entrera en vigueur le 23 mars prochain et sera testé durant 6 ans, concerne les actifs considérés

comme des instruments financiers au sens de Mifid II (directive concernant les marchĂ©s d’instruments financiers). Pour ce type d’actifs, les infrastructures de marchĂ© auront l’opportunitĂ© de demander des exemptions temporaires par rapport Ă  diffĂ©rentes rĂ©glementations en vigueur, comme Mifid II et CSDR (Central Securities Depositories Regulation). Elles pourront, par exemple, faire l’impasse sur l’enregistrement des titres, l’intĂ©gritĂ© de l’émission, la sĂ©paration des comptes, etc. Bien Ă©videmment, une sĂ©rie de conditions devront ĂȘtre

respectĂ©es pour pouvoir bĂ©nĂ©ficier de ces exemptions. Pour s’assurer du succĂšs de ce test grandeur nature, les diffĂ©rents États membres devront, eux aussi, adapter leur cadre rĂ©glementaire. Le Luxembourg a ainsi votĂ©, le 15 juillet dernier, une loi transcrivant dans le droit luxembourgeois ce nouveau rĂšglement europĂ©en. Mais au-delĂ  des rĂšgles Ă©tatiques, ce sont aussi les entreprises elles-mĂȘmes qui devront s’adapter, en offrant notamment des produits et services correspondant Ă  ces nouvelles normes.

Cela requerra un nouvel effort des différents acteurs de la place financiÚre pour maßtriser des

Ă©lĂ©ments techniques qui, aux yeux de nombreux professionnels du secteur, paraissent encore peu comprĂ©hensibles
 « On apprend tous les jours sur de tels sujets, reconnaĂźt Laurent Marochini. Mais, si ce n’est pas encore le cas, il ne faut plus tarder Ă  s’intĂ©resser Ă  ces thĂ©matiques. L’arrivĂ©e d’une rĂ©glementation Ă©toffĂ©e et, un peu plus tard, du ‘digi-euro’, va contribuer Ă  faciliter l’adoption de la blockchain dans le domaine financier et Ă  rendre trĂšs populaires les crypto-actifs. »

68 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023 Fonds dâ€Činvestissement
Le rĂ©gime pilote DLT, vecteur d’expĂ©rimentation

PRIVATE BANKING

EN With 46,200 millionaires domiciled in Luxembourg, private banking is a rapidly growing sector. Wealth management and optimisation professionals are deploying attractive solutions to serve UHNWIs and HNWIs who are increasingly

30 March 2023 18:30 21:30

Arendt & Medernach

41, av. John F. Kennedy

L-2082 Luxembourg

savvy about finance, sustainability and technology. This round table is an opportunity for wealth managers to showcase their offerings and for service providers to outline current regulatory, technological and social trends.

Registration on paperjam.lu/club

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TABLE RONDE
EMILIE SERRURIER-HOËL Banque Internationale à Luxembourg SANDRINE DE VUYST ING Luxembourg CAROLINE QUÉRÉ Spirit Asset Management
REAL-TIME TRANSLATION
PASCAL RAPALLINO Verona MFO

Le succĂšs des fonds luxembourgeois

L’attractivitĂ©

« Le premier facteur dĂ©cisif consiste dans le fait que le Luxembourg est le hub unique d’accĂšs au marchĂ© et aux investisseurs europĂ©ens. »

Pour les gestionnaires de fonds, le premier facteur dĂ©cisif consiste dans le fait que le Luxembourg est le hub unique d’accĂšs au marchĂ© et aux investisseurs europĂ©ens. Plusieurs autres facteurs expliquent cette attractivitĂ©, comme la rĂ©putation et les standards Ă©levĂ©s de gouvernance des investisseurs institutionnels, l’existence d’un vĂ©ritable Ă©cosystĂšme relatif aux fonds ou le caractĂšre international des prestataires du secteur. Le pays est aussi reconnu pour sa stabilitĂ© historique. Enfin, il y a la flexibilitĂ© et le grand nombre d’options de structuration de fonds. Pour prĂ©server cet attrait, il faut amĂ©liorer la compĂ©titivitĂ© du pays, notamment en attirant les talents ou en amĂ©liorant l’efficacitĂ© des institutions bancaires par rapport Ă  l’ouverture de comptes.

L’écosystĂšme luxembourgeois englobe et intĂšgre des gestionnaires d’actifs internationaux de tailles et de domaines d’intĂ©rĂȘt variĂ©s, des prestataires de services, un cadre rĂ©glementaire et une reprĂ©sentation active du secteur. Le pays offre une boĂźte Ă  outils puissante qui, en dĂ©finitive, est conçue pour permettre une importante distribution internationale. Le Luxembourg a fait ses preuves en Ă©tant toujours flexible dans son offre de prestations. Le chemin vers la durabilitĂ© appelle le secteur Ă  rester Ă  la pointe de l’innovation, en veillant Ă  ce que les besoins des clients, restent au centre des prĂ©occupations, et Ă  ce que les avantages et les rendements attendus soient au rendez-vous. Parvenir Ă  apporter rapidement des solutions Ă  ces nouveaux dĂ©fis sera essentiel pour que le Luxembourg continue Ă  prospĂ©rer.

« Le Luxembourg est un terreau fertile pour la mise en place, la gestion et la distribution de fonds d’investissement. »

Member of the management committee & fund administration director Arendt Services

« Le pays offre une boĂźte Ă  outils puissante qui, en dĂ©finitive, est conçue pour permettre une importante distribution internationale. »

Offrant un Ă©cosystĂšme complet de services hautement spĂ©cialisĂ©s et un environnement politiquement et financiĂšrement stable, le Luxembourg est un terreau fertile pour la mise en place, la gestion et la distribution de fonds. Le label de fonds Made in Luxembourg est mondialement reconnu. Il faut souligner l’éventail de vĂ©hicules disponibles dans le pays, rĂ©gulĂ©s, non rĂ©gulĂ©s ou encore semi-rĂ©gulĂ©s, qui couvrent toutes les classes d’actifs, tous les types d’investisseurs ou canaux de distribution. Aujourd’hui, nos nouveaux terrains de conquĂȘte sont la retailisation des classes d’actifs alternatifs autour des vĂ©hicules Eltif, le dĂ©veloppement des labels ESG et la montĂ©e en puissance des services aux investisseurs.

des fonds luxembourgeois n’est plus Ă  dĂ©montrer. Nous avons interrogĂ© trois responsables de sociĂ©tĂ©s de gestion de fonds sur les ingrĂ©dients de cet attrait et sur les actions Ă  entreprendre pour le prĂ©server Ă  l’avenir.
FORECAST
Propos
recueillis par MARIE JACQUEMIN
70 FONDS Dâ€ČINVESTISSEMENT MARS 2023
Photos IQ-EQ, Arendt Services et Sparinvest

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Le succĂšs des fonds luxembourgeois

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