PASCALÂ RAPALLINO
«âLe patrimoine des familles fortunĂ©es est davantage sollicitĂ©â»



«âLâabandon de la taxe dâabonnement nâest peut-ĂȘtre pas tout Ă fait rĂ©alisteâ»OLIVIA MOESSNER Tour dâhorizon de lâagenda rĂ©glementaire
PASCALÂ RAPALLINO
«âLe patrimoine des familles fortunĂ©es est davantage sollicitĂ©â»
«âLâabandon de la taxe dâabonnement nâest peut-ĂȘtre pas tout Ă fait rĂ©alisteâ»OLIVIA MOESSNER Tour dâhorizon de lâagenda rĂ©glementaire
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«âLâindustrie des fonds dâinvestissement est indispensable en tant que vĂ©hicule dâĂ©pargne Ă long termeâ»â: une affirmation qui fait consensus. Les fonds seront lĂ pour soutenir lâĂ©conomie rĂ©elle, câest acquis. Mais quid de lâautre partie de lâĂ©quationâ: le long termeâ? La pĂ©riode actuelle se caractĂ©rise par une succession de crises toujours plus importantes, plus rapprochĂ©es et qui nâen finissent pas. Depuis 2008 et les subprimes, les tensions sâaccumulent et culminent â pour lâinstant â, avec la crise de sortie du coronavirus, marquĂ©e par une reprise de lâactivitĂ© qui a entraĂźnĂ© des pĂ©nuries de matiĂšres premiĂšres, une hyperinflation et la remontĂ©e des taux dâintĂ©rĂȘt. Le tout amplifiĂ© par la guerre en Ukraine, qui a marquĂ© le retour de la gĂ©opolitique sur le devant de la scĂšne. Et lâon nâenvisage mĂȘme pas les effets du dĂ©rĂšglement climatique, par nature imprĂ©visibles et brutaux. Comment alors planifier sur le long terme dans un contexte si mouvantâ? Regardez lâĂ©volution des actifs des fonds dâinvestissementâ: ils fondent plus vite que les glaciers. Et mĂȘme le secteur alternatif est touchĂ©. Contrairement Ă toutes les prĂ©visions, les flux dâargent vers les investissements alternatifs ralentissentâ: depuis le dĂ©but de lâannĂ©e, ces fonds ont levĂ© 740 milliards de dollars, selon la sociĂ©tĂ© dâanalyse Preqin. Soit 27â% de moins que les 1,02 milliard de dollars levĂ©s au cours de la mĂȘme pĂ©riode lâan dernier. Les raisons de cette chute dĂ©jĂ perceptible fin 2022 sont Ă©videntesâ: le changement brutal des conditions macroĂ©conomiques qui ont permis lâessor du secteur des investissements alternatifs, Ă savoir faible inflation, taux zĂ©ro et pas de volatilitĂ©. Est-il possible de rester performants sur la durĂ©e alors que les conditions macroĂ©conomiques changent â tourbillonnent â si viteâ?
Pour les professionnels, le relais de croissance, ce sont les mĂ©nages. Des mĂ©nages qui nâinvestissent que trĂšs peu dans les marchĂ©s financiers, au contraire de leurs homologues amĂ©ricains et asiatiques. Pour les sĂ©duire afin quâils quittent le confort des dĂ©pĂŽts Ă terme, il faudra trouver une rĂ©ponse crĂ©dible Ă cette question. Et vu le contexteâŠ
Lâindustrie des fonds dopĂ©e par lâalternatif
12 JEAN-MARC GOY
24 ALFI GLOBAL DISTRIBUTION CONFERENCE Les fonds font leur rentrée
Photos Guy Wolff et Romain Gamba p.ââ42 Pascal Rapallino est lâactuel prĂ©sident de la Luxembourg Association of Family Offices (Lafo). p.ââ12 Jean-Marc Goy succĂšde Ă Corinne Lamesch Ă la prĂ©sidence de lâALFI.Depuis le milieu des annĂ©es 2010, ce sont principalement les investissements alternatifs, Ă travers des structures rĂ©gulĂ©es et non rĂ©gulĂ©es, qui soutiennent la croissance de lâindustrie des fonds au Luxembourg
La croissance de lâalternatif
Les actifs nets des fonds dâinvestissement domiciliĂ©s en Europe, Ucits et fonds dâinvestissement alternatifs sâĂ©levaient Ă 19.1 milliards dâeuros Ă la fin de 2022. Le Luxembourg et lâIrlande sont les deux plus grands domiciles dâUcits et de fonds alternatifs, avec une part de marchĂ© de 26,3â% et 19,1â%.
LâAllemagne, la France et le Royaume-Uni suivent dans ce classement. Si la part des actifs sous gestion Ă travers des fonds Ucits est toujours la plus importante, on constate que le volume dâactifs dans ces vĂ©hicules a tendance Ă se stabiliser. Lâinvestissement dans des fonds alternatifs rĂ©gulĂ©s (actifs dans les domaines du capital-investissement, de lâimmobilier, de la dette privĂ©e et dâautres comme les fonds dâinfrastructure ou les fonds spĂ©culatifs) connaĂźt pour sa part une croissance soutenue.
RADIOSCOPIE Mrds ⏠25.000 20.000 15.000 10.000 5.000 0
19â% Non-Ucitsâ/âAIF Ucits
13.890 8.009
3.549 1.011
12.337 7.230 6 ALFI OCTOBRE 2023
Les fonds alternatifs rĂ©gulĂ©s au Luxembourg sâenvisagent Ă travers trois formes de vĂ©hicule diffĂ©rentesâ: les fonds enregistrĂ©s sous la partie II de la loi de 2010, les fonds dâinvestissement spĂ©cialisĂ©s (FIS) et les sociĂ©tĂ©s dâinvestissement en capital Ă risque (sicar). On constate, depuis 2020, une croissance importante des actifs gĂ©rĂ©s Ă travers ces vĂ©hicules. Fin 2022, ils reprĂ©sentaient plus de 950 milliards dâeuros, en hausse de 19â% depuis 2019. Ă la fin de lâannĂ©e 2022, le volume dâactifs sous gestion dans des fonds rĂ©gulĂ©s au Luxembourg Ă©tait de 5.000 milliards dâeuros. Le segment alternatif reprĂ©sente donc dĂ©sormais prĂšs de 20â% de la totalitĂ© des actifs gĂ©rĂ©s Ă travers des fonds au Luxembourg.
Ă cĂŽtĂ© des fonds alternatifs rĂ©gulĂ©s, il faut aussi pouvoir intĂ©grer les actifs investis Ă travers des fonds alternatifs non rĂ©gulĂ©s. Avec la mise en place de la directive AIFM, le Luxembourg a introduit un nouveau vĂ©hicule Ă sa boĂźte Ă outilsâ: les fonds dâinvestissement alternatifs rĂ©servĂ©s (Fiar). Il est plus difficile de rendre compte du volume dâactifs sous gestion dans ces vĂ©hicules, ceux-ci nâĂ©tant pas directement supervisĂ©s par la CSSF. Toutefois, lâAIFM Reporting Dashboard de la CSSF (31 dĂ©cembre 2021) permet de donner une indication de lâĂ©volution du marchĂ© alternatif au Luxembourg. Entre 2018 et 2021, la valeur nette dâinventaire (VNI) des fonds alternatifs gĂ©rĂ©s par des gestionnaires luxembourgeois, tous rĂ©gulĂ©s par la CSSF, a considĂ©rablement Ă©voluĂ© pour atteindre 1.482 milliards dâeuros. En 2018, cette VNI nâĂ©tait encore que de 653 milliards dâeuros.
1 REMONTĂ
Camille Thommes, CEO de lâAlfi, est remontĂ© contre un certain manque de reconnaissance par le monde politique de lâapport du secteur financier en gĂ©nĂ©ral et de lâindustrie des fonds dâinvestissement en particulier Ă lâĂ©conomie et aux finances du pays.
2 SATISFAITE
3 VIGOUREUX
4 MILITANT
Dans une tribune libre parue dans Les Ăchos ce 27 juin, Nicolas Mackel, CEO de Luxembourg for Finance, a plaidĂ© pour lâachĂšvement de lâUnion des marchĂ©s de capitaux (UMC).
5 PĂDAGOGUE
Ulrich Bindseil, directeur gĂ©nĂ©ral Infrastructures de marchĂ© et paiements Ă la BCE, a rĂ©pondu Ă lâinvitation de lâABBL pour venir dĂ©fendre le projet dâeuro numĂ©rique. Un projet qui suscite en lâĂ©tat plus dâinterrogations que dâenthousiasme chez les banquiers.
Sélectionné par MARC FASSONE
Photos Romain Gamba et Matic Zorman (archives)«âLâobjectif de la BCE est de garantir que notre monnaie reste adaptĂ©e Ă lâĂšre numĂ©rique. En offrant un moyen supplĂ©mentaire de payer avec de lâargent public, nous garantirions la rĂ©silience de notre systĂšme monĂ©taire.â»
«âJe dĂ©plore lâattitude irresponsable, le manque de reconnaissance du secteur et de lâimportance de son apport Ă lâĂ©conomie luxembourgeoise par une partie de la classe politique nationale pour des raisons idĂ©ologiquesâ!â»
«âUn marchĂ© intĂ©grĂ© et harmonisĂ© serait un avantage concurrentiel dĂ©cisif qui nous permettrait de relancer lâinvestissement dans les entreprises, dâattirer les investissements Ă©trangers et de rendre le systĂšme financier plus efficace, plus solide et plus rĂ©sistant aux chocs.â»
«âAvec cette lĂ©gislation modernisĂ©e, le Luxembourg continue Ă innover et Ă anticiper les tendances du marchĂ©, affirmant sa position de leader dans le domaine des fonds dâinvestissement.â»
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craignaient suite Ă lâinvasion de lâUkraine. Comment Ă©volue cet indicateurâ?
Faut-il aborder la fin de lâannĂ©e sur les marchĂ©s de maniĂšre optimiste ou pessimisteâ?
Il faut dâabord constater que lâon a eu un trĂšs bon premier semestre, tant dâun point de vue Ă©conomique que sur les marchĂ©s. Il est peu probable que le second semestre soit aussi porteur. MathĂ©matiquement, les excellentes performances du premier semestre compliquent la donne pour le second. Et certains signes laissent prĂ©sager que lâon se dirige vers une dĂ©cĂ©lĂ©ration de la croissance. DĂ©cĂ©lĂ©ration portĂ©e par une baisse des niveaux dâactivitĂ© dans lâindustrie qui est en train de gagner les services. Câest flagrant en Europe. Les EuropĂ©ens, mĂȘme en vacances, sont plus regardants sur leurs dĂ©penses, malgrĂ© lâĂ©pargne de prĂ©caution qui sâest constituĂ©e depuis le Covid et qui est toujours lĂ . Avec lâinflation, lâĂ©volution du pouvoir dâachat est une source dâinquiĂ©tude et cela peut, le cas Ă©chĂ©ant, peser un peu sur lâĂ©volution des services.
Les bons chiffres de lâemploi avaient permis dâĂ©viter une rĂ©cession que beaucoup
LâEurope reste dans une situation de quasiplein-emploi. SâĂ©levant Ă 6,4â%, le taux de chĂŽmage est Ă son plus bas depuis 25 ans. Par ailleurs, et câest intĂ©ressant pour le pouvoir dâachat, les salaires progressent Ă un rythme de 4â% Ă 5â% en moyenne. Cette rĂ©silience me fait dire que, malgrĂ© les signes de ralentissement relevĂ©s çà et lĂ , nous serons plus sur un plateau dans les six prochains mois que rĂ©ellement dans une zone de consolidation Ă©conomique des marchĂ©s. Dâautant que, dans le mĂȘme temps, il y a de bonnes nouvellesâ: les mesures monĂ©taires qui ont Ă©tĂ© prises ces derniers mois face Ă lâinflation vont tout doucement atteindre leur objectif, et donc leur terme.
Alors que les hausses de taux restent dâactualitĂ©, doit-on en dĂ©duire que la politique monĂ©taire ne serait plus un vent contraireâ?
Oui. Nous sommes au bout du cycle de hausse. Objectivement, on sâattend encore, dans le pire des cas, en Europe et aux Ătats-Unis, Ă un relĂšvement des taux. Et peut-ĂȘtre deux au Royaume-Uni. Le gros du travail monĂ©taire a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©, donc, la dĂ©rivĂ©e seconde de la politique monĂ©taire ne sera plus contraignante. Il est trop tĂŽt par contre pour anticiper une baisse des taux directeurs des banques centrales, câest Ă©vident. Nous allons garder un environnement de taux qui sera un petit peu indigeste pour pas mal dâacteurs de lâĂ©conomie, mais qui sera marginalement moins indigeste puisque le mouvement de hausse se termine. Lâincertitude monĂ©taire est en train dâĂȘtre levĂ©e.
Vincent Juvyns, global market strategist chez J.P. Morgan Asset Management, fait le point sur les tendances macroéconomiques du second semestre 2023.
«âLâinflation en Europe et aux Ătats-Unis continue de baisser
VINCENT JUVYNS Global market strategist, J.P. Morgan Asset Management
Lâinflation est-elle enfin vaincueâ?
Lâinflation en Europe et aux Ătats-Unis continue de baisser. Aux Ătats-Unis, il nây a aucune inquiĂ©tude. Il y a mĂȘme une relative certitude sur le fait que la trajectoire dâinflation est bonne. On commence Ă voir aussi que la pression baisse sur le marchĂ© de lâemploi et sur les salaires. En Europe, il est plus prĂ©maturĂ© de tirer cette conclusion puisque lâon voit que la dynamique salariale reste assez forte et entretient une inflation sous-jacente vigoureuse. Câest un point dâattention.
Peut-on revenir Ă lâobjectif de 2â%
dâinflation longtemps adulĂ© par les banquiers centrauxâ?
Dans notre scĂ©nario, on table sur un niveau dâinflation plus haut et pour plus longtemps. Pour diffĂ©rentes raisons, dont les principales sont les actuelles politiques environnementales, qui sont par nature inflationnistes, les politiques de rĂ©industrialisation, afin de recrĂ©er les capacitĂ©s de production locales pour tout ce qui concerne les biens critiques, et les tensions sur le marchĂ© du travail, qui sont dues avant tout Ă des tendances dĂ©mographiques. Tendances contre lesquelles les banques centrales sont impuissantes. Il y a aussi une raison psychologiqueâ: les banques centrales ont eu tellement de mal Ă lutter contre la dĂ©flation quâelles ne vont pas vouloir casser trop vite la dynamique actuelle. Elles vont sans doute tolĂ©rer un niveau dâinflation plus Ă©levĂ© que leur objectif sur une plus longue pĂ©riode pour sâassurer que lâinflation ne soit trop Ă©levĂ©e et quâelle ne retombe dans lâenvironnement dĂ©flationniste dâavant-Covid.
Que penser de la multiplication des signes de faiblesse de la Chineâ?
La dynamique insufflĂ©e par la rĂ©ouverture post-Covid est-elle dĂ©jĂ en train de sâessoufflerâ?
Nous avons peut-ĂȘtre Ă©tĂ© un peu naĂŻfs en Occident par rapport au rebond post-Covid de la Chine. Nous avions espĂ©rĂ© que, dĂšs le mois de janvier, les Chinois dĂ©confinĂ©s allaient voyager de nouveau et dĂ©penser massivement. CâĂ©tait oublier ce que lâon avait fait nous-mĂȘmes au sortir des confinements. Nous Ă©tions tous restĂ©s proches de chez nous. CâĂ©tait lâĂšre de la «âstaycationâ»,
contraction des termes anglais stay (rester) et vacation (vacances). Les Chinois font exactement la mĂȘme chose. Ă cĂŽtĂ© de ce phĂ©nomĂšne, dâautres Ă©lĂ©ments plus structurels expliquent le malaise chinois. Les autoritĂ©s ont, du fait des mesures quâelles ont prises ces derniĂšres annĂ©es, perdu la confiance des investisseurs locaux et internationaux. Il y a beaucoup de questions et de dĂ©fiance par rapport au marchĂ© chinois. Et donc beaucoup dâinvestisseurs ont retirĂ© leurs capitaux. Leur positionnement a changĂ©â: aujourdâhui, la Chine est sortie des allocations tactiques et parfois mĂȘme des allocations stratĂ©giques. Les autoritĂ©s chinoises en sont conscientes et essaient de rattraper le coup. Ce ne sera pas facile. Je ne mâattends pas Ă un fort rebond au second semestre, tout en ayant quand mĂȘme un peu lâimpression que le point bas est derriĂšre nous sur le cycle chinois.
Quelles sont les consĂ©quences de ces Ă©volutions Ă attendre sur les portefeuillesâ?
Nous ne sommes pas inquiets pour les marchĂ©s actions. Les faits positifs, Ă savoir lâarrĂȘt du resserrement monĂ©taire, des rĂ©sultats dâentreprises meilleurs quâattendu et lâabsence dâexcĂšs de marchĂ©, permettent de dire quâil nây aura pas une forte baisse des actions dans les prochains mois. Mais nous estimons que leur potentiel de hausse est limitĂ© par les valorisations actuelles et les performances dĂ©jĂ engrangĂ©es. Nous sommes neutres sur les actions en privilĂ©giant les valeurs et les secteurs dĂ©fensifs. Nous avons, en revanche, toujours plus confiance en la capacitĂ© des marchĂ©s obligataires Ă performer au cours du second semestre. Depuis le dĂ©but de lâannĂ©e, les obligations affichent des performances positives. Il y a trois types de marchĂ©s obligataires que nous prĂ©fĂ©ronsâ: les obligations dâĂtat amĂ©ricaines, Ă cause dâun rendement plus attractif et des perspectives monĂ©taires plus favorables, les obligations dâentreprises de bonne qualitĂ©, qui rapportent plus que les obligations sans risque dâĂtat avec un risque Ă©conomique relativement restreint et, enfin, la dette Ă©mergente en monnaie locale. Dans les pays Ă©mergents, lâinflation est maĂźtrisĂ©e depuis le milieu de lâan passĂ©, et le dollar baissier nâest plus une menace.
Le taux dâĂ©pargne des mĂ©nages continue de croĂźtre, selon Eurostat. Il atteignait 14,1â% dans la zone euro au premier trimestre 2023, contre 14â% au quatriĂšme trimestre 2022. AprĂšs un pic de 25 millions atteint au plus haut de la crise du Covid, ce taux Ă©tait en forte chute jusquâĂ ce que lâagression russe en Ukraine le fasse remonter. Cette reconstitution dâune Ă©pargne de prĂ©caution nâa cependant pas empĂȘchĂ© le taux dâinvestissement des mĂ©nages dans la zone euro de passer de 9,8â% Ă 10,3â% au premier trimestre 2023.
Jean-Marc Goy vient de prendre la prĂ©sidence de lâALFI pour un mandat de deux annĂ©es. Le successeur de Corinne Lamesch revient sur son engagement et Ă©voque son programme ainsi que sa vision du secteur des fonds luxembourgeois.
Photo GUY WOLFF Journaliste MARC FASSONEVous venez dâĂȘtre Ă©lu prĂ©sident du conseil dâadministration de lâALFI (Association of the Luxembourg Fund Industry). Pourriez-vous nous dĂ©crire votre parcours professionnelâ?
Mon parcours professionnel se dĂ©compose en trois grandes Ă©tapes. Je suis avocat de formation. AprĂšs mes Ă©tudes, jâai commencĂ© ma carriĂšre au sein du cabinet Elvinger, Dessoy & De Fierlant. Dâabord comme avocat, puis comme avocat avouĂ©. Jâai ensuite rejoint la Banque centrale du Luxembourg lorsque celle-ci a Ă©tĂ© créée, et qui servait alors comme autoritĂ© de surveillance du secteur financier, avant dâĂȘtre affectĂ© Ă la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF). Jây ai passĂ© 20 ans et jâai principalement occupĂ© la fonction de chef du service international. Jâai quittĂ© la CSSF il y a bientĂŽt 6 ans pour rejoindre Capital Group, une sociĂ©tĂ© de gestion amĂ©ricaine qui dispose de 32 bureaux Ă travers le monde, et qui gĂšre plus de 2.200 milliards de dollars. Capital Group est prĂ©sente au Luxembourg avec une sociĂ©tĂ© de gestion Ucits.
Jâen suis lâun des dirigeants en tant que conducting officer.
Comment et pourquoi devient-on chairperson de lâALFIâ?
Jâai Ă©tĂ© Ă©lu au board de lâALFI il y a quatre ans. Dâabord comme simple membre, puis en tant que vice-prĂ©sident et, en juin de cette annĂ©e, jâai Ă©tĂ© Ă©lu Ă la prĂ©sidence. Câest le cursus normal pour accĂ©der au poste de prĂ©sident du conseil dâadministration.
Quand je regarde ma carriĂšre, jâen viens Ă la conclusion que mes fonctions ont toujours Ă©tĂ© trĂšs impliquĂ©es dans la dĂ©fense des intĂ©rĂȘts de la place financiĂšre luxembourgeoise. DĂ©jĂ avec ma casquette de reprĂ©sentant de lâautoritĂ© de surveillance et en tant que chef du service Affaires internationales, je participais Ă Bruxelles Ă de multiples rĂ©unions bilatĂ©rales et multilatĂ©rales avec dâautres autoritĂ©s. Et donc, quelque part, il y avait toujours dans ma fonction un objectif de dĂ©fense des intĂ©rĂȘts de la place financiĂšre luxembourgeoise. Jâai expliquĂ© notre cadre juridique et dĂ©fendu les intĂ©rĂȘts de la Place, et jâai continuĂ© Ă le faire,
aprĂšs mon dĂ©part, au sein de Capital Group. Je voulais poursuivre cet engagement Ă travers lâALFI. Mon engagement dans lâassociation est dans la continuitĂ© de ce que jâai fait jusquâĂ prĂ©sent. Jâaimerais dâailleurs souligner que lorsque jâĂ©tais auprĂšs du rĂ©gulateur, je travaillais dĂ©jĂ en Ă©troite coordination avec lâALFI.
Vous succĂ©dez Ă Corinne Lamesch, qui est arrivĂ©e au terme de ses deux mandats. Quel a Ă©tĂ© son conseil au moment de vous remettre les clĂ©s de lâassociationâ?
Jâaimerais dâabord remercier Corinne Lamesch pour son engagement, son dĂ©vouement et le travail impeccable quâelle a effectuĂ© en assurant la prĂ©sidence de lâassociation durant une pĂ©riode difficile, marquĂ©e par les impacts du Covid et du conflit entre la Russie et lâUkraine. Je saisis lâoccasion pour remercier toute lâĂ©quipe de direction menĂ©e par son CEO, Camille Thommes, ainsi que tout le staff â une quarantaine de personnes au total âpour tous les efforts quâils ont dĂ©ployĂ©s dans lâintĂ©rĂȘt de notre secteur. LâALFI,
Pierre Vansteenkiste
Câest le premier prĂ©sident de lâassociation. DiplĂŽmĂ© en 1964 de la Solvay Brussels School of Economics and Management, il aura, durant sa carriĂšre, Ă©tĂ© directeurgĂ©rant auprĂšs de la Banque privĂ©e Edmond de Rothschild Luxembourg.
Patrick Zurstrassen
Une des grandes figures de la Place. DĂ©cĂ©dĂ© en novembre 2019, il aura, entre autres choses, dirigĂ© lâentitĂ© luxembourgeoise du groupe CrĂ©dit Agricole Indosuez de 1987 Ă 2002. De 1993 Ă 1996, il fut prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration europĂ©enne des fonds et sociĂ©tĂ©s dâinvestissement (Fefsi).
Rafik Fischer
AprĂšs un passage dans lâindustrie, il rejoint en 1989 le secteur financier. Il a occupĂ© les plus hautes fonctions au sein de Quintet Luxembourg (ex-KBL epb Luxembourg) et de lâEuropean Fund Administration (EFA). Il siĂšge actuellement au conseil dâadministration de la Bourse de Luxembourg.
Thomas Seale
Actuellement administrateur indĂ©pendant dans le secteur de la gestion dâactifs, il a Ă©tĂ© directeur gĂ©nĂ©ral de lâEuropean Fund Administration de 1997 Ă 2017 et a siĂ©gĂ© au conseil dâadministration de lâALFI de 2001 Ă 2019. Il a Ă©tĂ© prĂ©sident de LuxFlag de 2012 Ă 2019.
dans une année normale, participe à une trentaine de publications et de consultations publiques sur le plan national et international, en plus des échanges réguliers qui ont lieu avec les institutions et autorités européennes et avec les administrations luxembourgeoises et les associations professionnelles.
Jâaimerais aussi remercier les plus de 1.800 personnes qui participent de maniĂšre bĂ©nĂ©vole aux travaux des quelque 200 comitĂ©s techniques, groupes de travail et autres forums que nous organisons, qui Ă©changent sur des sujets dâintĂ©rĂȘt commun, qui analysent et qui suivent les dĂ©veloppements significatifs dans le domaine concernĂ©, qui partagent les pratiques et les expĂ©riences, et qui effectuent des recherches sur des sujets qui intĂ©ressent toute notre industrie. Au sortir de son mandat, Corinne Lamesch laisse lâassociation avec des structures qui ont Ă©tĂ© renforcĂ©es au fil du temps et qui sont aujourdâhui solides. Je trouve que lâALFI est bien placĂ©e pour continuer Ă jouer son rĂŽle-clĂ© dans le dĂ©veloppement du secteur financier luxembourgeois, et
notamment les fonds dâinvestissement. Pour ce qui est dâun message particulier, elle mâa rappelĂ© de ne pas sous-estimer lâĂ©nergie, le temps et le travail que requiert la fonction de prĂ©sident. Mais, dâune certaine maniĂšre, je le savais, puisque je faisais partie du comitĂ© exĂ©cutif en tant que vice-prĂ©sident. Avec Corinne Lamesch, nous avons travaillĂ© main dans la main lorsquâelle Ă©tait prĂ©sidente et nous continuerons Ă le faire, puisquâelle est toujours membre du conseil dâadministration.
Vous avez Ă©voquĂ© le travail des Ă©quipes de lâassociation. Camille Thommes part Ă la retraite dâici la fin de lâannĂ©e. OĂč en est-on dans le choix de son successeurâ?
Le processus de sélection est en cours. Nous espérons pouvoir faire une annonce dans les prochaines semaines.
Quel est le programme de votre prĂ©sidenceâ?
Le programme de ma prĂ©sidence sâinscrit dâabord dans la continuitĂ© de lâexcellent travail fait au cours des 35 der-
niÚres années. Il est ensuite axé sur trois priorités.
La premiĂšre est de renforcer lâALFI pour quâelle soit une association inclusive et reprĂ©sentative de lâensemble du secteur des fonds dâinvestissement. LâALFI favorisera encore plus la diversitĂ©, lâĂ©quitĂ© et lâinclusion dans toutes les dimensions de notre propre organisation et de lâindustrie dans son ensemble. Il faut savoir que nous venons cette annĂ©e de changer nos statuts afin dâaugmenter le nombre de membres du conseil dâadministration. Ce dernier compte dĂ©sormais 29 membres, contre 24 prĂ©cĂ©demment. Pour faire en sorte que la reprĂ©sentation soit la plus large possible, tous les membres du conseil proviennent de cinq listes qui cartographient en quelque sorte les mĂ©tiers de lâindustrie. Le deuxiĂšme axe de mon programme est de renforcer le dialogue et les Ă©changes constructifs, rĂ©guliers et ouverts avec les dĂ©cideurs, les ministĂšres, les politiciens, les rĂ©gulateurs, les investisseurs, les associations professionnelles et les autres parties prenantes, tant sur le plan national quâinternational. Ceci est
Claude Kremer
Associé fondateur du cabinet
Arendt & Medernach, il a consacrĂ© lâensemble de sa carriĂšre professionnelle Ă lâindustrie mondiale des fonds et de la gestion dâactifs. De juin 2011 Ă juin 2013, il a Ă©tĂ© prĂ©sident de lâEuropean Fund and Asset Management Association (Efama).
Marc Saluzzi
DĂ©sormais administrateur indĂ©pendant non exĂ©cutif, Marc Saluzzi a fait toute sa carriĂšre au sein de PwC Luxembourg. Ce fidĂšle de lâentreprise en a Ă©tĂ© associĂ© et successivement en charge de la pratique de gestion dâactifs de PwC au Luxembourg, en Europe et au niveau mondial.
Cette AmĂ©ricaine a dĂ©barquĂ© sur la Place en 1990. AprĂšs un passage chez Coopers & Lybrand, elle intĂšgre Franklin Templeton. Elle est actuellement membre du conseil stratĂ©gique de lâALFI, prĂ©sidente de la plateforme dâĂ©ducation des investisseurs de lâEfama et prĂ©sidente de LuxFlag.
2019-2023
Corinne Lamesch
Avocate de formation, inscrite aux Barreaux de Luxembourg et de New York, elle a exercé pour Clifford Chance et Allen & Overy. Elle a ensuite rejoint Fidelity International en 2008 et agit également en tant que conducting officer de la société de gestion de Fidelity International, basée au Luxembourg depuis 2015.
vraiment essentiel pour assurer le dĂ©veloppement positif de notre secteur. Ces Ă©changes ont dĂ©jĂ lieu et sont de trĂšs bonne qualitĂ©, il est important de le souligner. Pour ces Ă©changes et dialogues, il y a deux canaux. Un canal formel et un canal informel. Pour le premier, on peut mentionner, par exemple, les rĂ©unions institutionnalisĂ©es, comme le Haut ComitĂ© de la place financiĂšre, qui est prĂ©sidĂ© par la ministre des Finances, Yuriko Backes, ou encore les comitĂ©s consultatifs et les groupes de travail auprĂšs des rĂ©gulateurs, notamment la CSSF. Pour ce qui est du canal informel, lâavantage dâun petit pays comme le Luxembourg est que les occasions dâĂ©changer de maniĂšre informelle avec les parties prenantes sont plus Ă©levĂ©es.
La troisiĂšme prioritĂ© de mon mandat sera de continuer Ă consolider et Ă renforcer la position du Luxembourg comme centre dâinvestissement dâexcellence, notamment sur un plan transfrontalier. Nous sommes totalement dĂ©vouĂ©s Ă contribuer Ă la tĂąche dâinspirer confiance aux investisseurs en nous concentrant sur la reprĂ©sentation de leurs meilleurs intĂ©rĂȘts. Nous allons encore renforcer nos activitĂ©s en matiĂšre de confĂ©rences, roadshows et Ă©vĂ©nements sociaux afin de promouvoir le Luxembourg.
Ensuite, et câest un sujet qui me tient Ă cĆur, nous allons continuer Ă contribuer aux efforts du Luxembourg pour jouer un rĂŽle de premier plan Ă©galement dans la finance durable. Dans le mĂȘme Ă©tat dâesprit, nous soutiendrons la transformation digitale et numĂ©rique de lâindustrie luxembourgeoise des fonds. LâALFI soutiendra les initiatives et les projets liĂ©s aux nouvelles technologies, Ă lâautomatisation et la robotisation, Ă lâintelligence artificielle, mais aussi en ce qui concerne la cybersĂ©curitĂ©.
Je mentionnerais encore un dernier point dâimportance, celui de lâĂ©ducation financiĂšre. Nous confirmons notre engagement en matiĂšre dâĂ©ducation des investisseurs comme du grand public. Tous ces points seront formalisĂ©s dans lâAmbition Paper 2025-2030, qui dĂ©crira nos ambitions pour les annĂ©es Ă venir.
Vous venez dâĂ©voquer lâintelligence artificielle (IA). Comment vous positionnez-vous par rapport Ă celle-ciâ? Personnellement, je pense quâen avoir peur nâest pas la bonne approche, parce que câest une Ă©volution que lâon nâarrĂȘtera pas. Maintenant, il faut voir comment on peut faire en sorte que cette Ă©volution soutienne le dĂ©veloppement du secteur financier et les intĂ©rĂȘts des investisseurs. VoilĂ pourquoi les lĂ©gislateurs et les rĂ©gulateurs sont en train de rĂ©flĂ©chir Ă la nĂ©cessitĂ© dâĂ©tablir des rĂšgles ou non. De notre point de vue, si des rĂšgles doivent ĂȘtre Ă©tablies, il faut quâelles soient de haut niveau et quâelles se cantonnent aux principes, sans chercher Ă entrer dans les dĂ©tails. Ne serait-ce que parce quâil est trop tĂŽt pour pouvoir prĂ©sager exactement les dĂ©veloppements qui vont arriver. Ce dĂ©bat
Pour Jean-Marc Goy, son engagement au sein de lâALFI est la continuitĂ© naturelle de son parcours professionnel. Parcours durant lequel il aura, sous toutes ses casquettes, dĂ©fendu les intĂ©rĂȘts de la Place.
Photo Guy WolffThe success of your investments depends on market performances as well as on compliance with ever-changing legal and tax regulations. Whatever your business goals and no matter how complex your transactions are, our unique-to-market combination of specialised legal, regulatory and tax intelligence will find the best solution for you. Letâs talk about alternatives.
rappelle celui auquel nous avons assistĂ© lorsquâinternet a connu son essor. La question que lâon se posait Ă lâĂ©poque Ă©tait de savoir sâil fallait de nouvelles rĂšgles pour internet. Ă mon sens, et câest lâavocat qui parle, la rĂ©ponse Ă©tait non, internet nâĂ©tant quâun outil. Câest pareil pour lâintelligence artificielle. LâIA est un outil qui doit permettre dâamĂ©liorer les rĂ©sultats des investissements dans lâintĂ©rĂȘt des investisseurs.
Quels sont, selon vous, les plus grands dĂ©fis qui devront ĂȘtre relevĂ©s par lâindustrie demainâ?
Pour moi, le plus grand dĂ©fi pour lâindustrie rĂ©side actuellement dans les incertitudes macroĂ©conomiques auxquelles doivent faire face les marchĂ©s financiers. Lâautre grand dĂ©fi tient dans la hausse des tendances protectionnistes. Nous alertons depuis des annĂ©es sur le phĂ©nomĂšne de renationalisation des marchĂ©s financiers. Une tendance persistante. Et, bien sĂ»r, il y a le risque rĂ©glementaire. Des rĂ©glementations inadaptĂ©es ou Ă©ventuellement une situation de surrĂ©glementation seraient contre-productives.
Puisque vous Ă©voquez le risque rĂ©glementaire, quel message adressez-vous aux hommes politiques actuellement en campagneâ?
Pour nous, lâobjectif est dâavoir un cadre juridique moderne et appropriĂ© qui assure le bon niveau de protection des intĂ©rĂȘts des investisseurs, sans pour autant freiner de maniĂšre non justifiĂ©e lâinnovation. Notre message au personnel politique est de dire que lâALFI va continuer de participer activement au dialogue constructif que jâavais dĂ©jĂ mentionnĂ©, sur le plan national et sur le plan international. Ceci constitue une prioritĂ© pour nous, pour accompagner le dĂ©veloppement positif du secteur financier.
Auriez-vous des demandes plus prĂ©cisesâ?
Il y a deux thĂ©matiques dâimportance qui remontent du terrain, deux thĂ©matiques liĂ©es entre elles.
La premiĂšre est celle de la compĂ©titivitĂ© du secteur financier luxembourgeois et du pays â y compris sur un plan
fiscal, tant par rapport à la fiscalité des entreprises que par rapport à la fiscalité du produit.
La deuxiĂšme est celle de lâattraction et de la rĂ©tention des talents. Une des raisons du succĂšs de la Place, câest que nous avons su former et attirer de plus en plus de personnes spĂ©cialisĂ©es avec des connaissances techniques approfondies Ă tous les niveaux.
On ne peut pas parler de compĂ©titivitĂ© sans Ă©voquer la taxe dâabonnement. Comment voudriez-vous la voir Ă©voluerâ?
Il faut savoir que, sans surprise, la plupart des membres de lâassociation voudraient, idĂ©alement, voir la taxe dâabonnement supprimĂ©e. En mĂȘme temps, je pense quâil faut ĂȘtre rĂ©aliste. Lorsque lâon regarde les recettes de lâĂtat luxembourgeois et le poids des recettes de cette taxe, et si lâon se met dans la peau des responsables politiques, son abandon nâest peut-ĂȘtre pas tout Ă fait rĂ©aliste. Une possibilitĂ© serait dâajuster cette taxe, et Ă©ventuellement de la supprimer, notamment pour attirer au Luxembourg de nouveaux produits dâinvestissement qui aujourdâhui sont peu, voire pas du tout prĂ©sents. Je pense notamment Ă certains produits que lâon voit se dĂ©velopper aux ĂtatsUnis, comme les ETF actifs. Un jour ou lâautre, ces produits seront lancĂ©s en dehors des Ătats-Unis. Le Luxembourg aura une belle carte Ă jouer si la taxe dâabonnement nâest pas un sujet. Maintenant, lâindustrie a saluĂ© la dĂ©cision du gouvernement dâallĂ©ger la taxe dâabonnement pour des produits dâinvestissement en matiĂšre de finance durable. Malheureusement, dans la pratique, on a vu que lâimpact nâa pas Ă©tĂ© aussi grand quâon lâaurait souhaitĂ©.
Depuis presque un an, le volume des actifs nets des fonds dâinvestissement diminue. Est-ce que cela tĂ©moigne, selon vous, dâune perte de confiance des Ă©pargnants envers les fonds dâinvestissementâ?
La diminution des avoirs sous gestion des fonds luxembourgeois est avant tout due aux évolutions des marchés
30Â MARSÂ 1988
DĂšs 1985, le Luxembourg avait compris que la directive Ucits pouvait ĂȘtre le point de dĂ©part dâun marchĂ© intĂ©grĂ© des fonds Ă lâĂ©chelle de lâEurope. Et dĂšs le 30 mars 1988, elle fut transposĂ©e dans la lĂ©gislation nationale, donnant au pays et Ă sa Place le first-mover advantage
9Â NOVEMBREÂ 1988
Quasiment dans la foulĂ©e, lâAssociation luxembourgeoise des fonds dâinvestissement est portĂ©e sur les fonts baptismaux. Ă lâĂ©poque, les statuts tenaient sur une page. FĂ©dĂ©rant dâabord les fonds, elle sâouvre en 2000 Ă tous les acteurs de la chaĂźne de valeur.
31 décembre 1999
Avec 734.500 milliards dâeuros dâactifs sous gestion, le Luxembourg ravit Ă la France la premiĂšre place du marchĂ© europĂ©en de lâindustrie des fonds.
29Â FĂVRIERÂ 2004
La barre symbolique des 1.000 milliards dâactifs est franchie. Les 2.000 milliards seront atteints en mai 2007. Il faudra attendre septembre 2010 pour toucher les 3.000 milliards. La barre des 4.000 milliards sera franchie en septembre 2017 et celle des 5.000 en janvier 2021. Au 31 dĂ©cembre de cette mĂȘme annĂ©e, le plus haut historique est atteintâ: 5.859,485 milliards.
«âMon engagement dans lâassociation est dans la continuitĂ© de ce que jâai fait jusquâĂ prĂ©sent.â»
La dĂ©crue des actifs amorcĂ©e depuis le dĂ©but de lâannĂ©e 2022 sous les coups de lâinflation et de lâagression russe en Ukraine ne doit pas faire oublier une progression des plus spectaculaires, sans Ă©quivalent sur la planĂšte.
financiers. Les marchĂ©s opĂšrent dans un contexte dâincertitude macroĂ©conomique. Lâinflation atteint des niveaux que lâon avait oubliĂ©s, les taux dâintĂ©rĂȘt suivent et les marchĂ©s sont logiquement Ă la peine. Ces conditions ne sont pas propres au Luxembourg, on les subit partout en Europe et dans dâautres juridictions, notamment aux Ătats-Unis. Mais ce que jâaimerais retenir, câest que les marchĂ©s Ă©voluent par cycles. On peut ĂȘtre raisonnablement confiants dans le fait quâils vont repartir Ă la hausse et quâau fur et Ă mesure quâils vont progresser, les souscriptions vont augmenter. Ensuite, il ne faut pas perdre de vue que dans des conditions de marchĂ© telles que celles que nous traversons aujourdâhui, les investisseurs ajustent leurs portefeuilles.
OĂč voyez-vous, pour lâindustrie, les opportunitĂ©s de croissanceâ?
Il y a un fait quâil convient de rappelerâ: selon les chiffres de la Commission europĂ©enne, fin 2021, seulement 17â% des mĂ©nages europĂ©ens ont investi dans des
valeurs mobiliĂšres, actions ou obligations. Et selon lâEuropean Fund and Asset Management Association (Efama), seulement 25â% des fonds Ucits â fonds dont les actifs totaux tournent autour des 12.500 milliards dâeuros â sont dĂ©tenus par les mĂ©nages. Il y a donc un potentiel considĂ©rable de croissance dans lâUnion europĂ©enne. Ensuite, il faut garder en tĂȘte que les fonds luxembourgeois ne sont pas distribuĂ©s seulement au Luxembourg et dans lâUnion europĂ©enne, mais dans 70 juridictions Ă travers le monde entier. Enfin, lâEfama indique que 26â% des fonds dâinvestissement qui sont distribuĂ©s de maniĂšre internationale sont dĂ©tenus par des investisseurs Ă©tablis en dehors de lâUnion europĂ©enne. Pour attirer ces investisseurs privĂ©s, il faut travailler sur la confiance. Un investissement comprend toujours une certaine dose de risque financier, surtout dans des pĂ©riodes comme celle que nous traversons. Il faut un cadre juridique qui protĂšge leurs intĂ©rĂȘts tout en renforçant lâĂ©ducation financiĂšre. Il y a dâautres tendances sur lesquelles la
Place peut surfer. Dont la trĂšs forte demande de produits dâinvestissement de finance durable. La finance durable est lâun des thĂšmes centraux sur lesquels nous voulons mettre lâaccent. Le Luxembourg, aujourdâhui, peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un des leaders en matiĂšre de finance durable. Câest un rĂ©el atout.
Jâajouterais un dernier pointâ: il y a un facteur dĂ©terminant qui fait vraiment du Luxembourg un centre financier de choix â dâailleurs, nous sommes le leader mondial dans ce domaine â, ce sont les activitĂ©s transfrontaliĂšres et internationales. Au Luxembourg, depuis fort longtemps, nous ne raisonnons pas seulement de maniĂšre nationale, mais Ă©galement automatiquement de maniĂšre internationale. On peut dire que cette dimension internationale est dans notre ADN. Et cette approche internationale explique vraiment en grande partie le succĂšs du secteur des fonds luxembourgeois.
We guide our funds clients on their most critical Luxembourg legal matters.
A law modernising the Luxembourg investment funds toolbox came into effect at the end of July. Experts from Arendt examine its significance.
Law no.ââ8183, which was passed by parliament on 14 July 2023, includes a panoply of improvements to existing laws relating to the investment funds industry. Its aim is to modernise legislation and to make the Luxembourg financial centre even more competitive and attractive.
As the funds industry seeks to move towards
the so-called retailisation of the alternative investment funds market, many of the new rules available in the Luxembourg investment funds toolbox will help meet those goals.
âEveryone is talking about the lowering of the threshold for retail investors to qualify as well-informed from âŹ125,000 to âŹ100,000
and the harmonisation of the entities that could do the assessment,â says Julia Szafranska, counsel in the Investment Management practice of Arendt. This not only aligns Luxembourg with the European framework for vehicles such as European venture capital (EuVECA) funds, but also helps marketing in other jurisdictions that have
Photo Eva Krins (Maison Moderne) Arendtâs Julia Szafranska and David Majzoub explain the implications of the new law modernising the Luxembourg investment funds toolbox.âŹ100k thresholds, she explains.
The reform has introduced tax incentives to encourage the development of products that can be marketed to retail investors, such as a subscription tax exemption for ELTIFs (European long-term investment funds). âThis is consistent with the initiative of the European Commission, which wants to foster the development of this European product as part of the Capital Market Union action plan,â says David Majzoub, senior associate in the Investment Management practice at Arendt. But offering retail investors better access to private assets is not only being driven by policy-makers.
âItâs also responding to a demand from asset managers, who will have easier access to retail investors seeking to invest in private asset classes,â David Majzoub explains. The ELTIF can play a key role
in forming a pan-European retail market for alternative investment funds, and Luxembourg is uniquely positioned to become the main hub for these products. Undertakings for collective investment governed by Part II of the UCI law (known as âPart II UCIsâ) have also undergone helpful enhancements.
David Majzoub says that Part II UCIs had fallen out of favour for some time, but they are coming back with a vengeance. âThe new law introduces additional corporate forms for Part II UCIs and thus more flexibility for this product which is a vehicle of choice in the context of the retailisation of private funds.â
The new law also extends the period by which a fund must reach the minimum capital requirement from 12 to 24 months for SICARs, SIFs and RAIFs, and from 6 months to 1 year for Part II UCIs. âThis is a welcome improvement,â says Julia Szafranska. âConsidering the current fundraising environment, it has been at times burdensome for some
fund managers to have to find a solution if they had not launched the fund and held a first closing, but had set up a RAIF, for instance.â
Doing away with discrepancies and cumbersome procedures, to make the toolbox more flexible and easier to operate, is one of the key reasonings behind the law, according to the Arendt experts. âFor instance, when setting up a RAIF in corporate form, you now only need one meeting with the notary. This sort of adjustment makes it more practical, and certainly more understandable for foreign fund managers.â
There is also clarification on the notice period required for the replacement of a depositary under the SICAR, SIF and UCI laws, says David Majzoub.
âNow the notice period that applies is the contractual one rather than a two-month period imposed by the law. A sufficiently long contractual notice period will be necessary, given that in principle, the consequence of no longer having a depositary is the liquidation of the fund.â
Both lawyers welcome the fact that the legislators are taking steps to ensure that Luxembourg can consolidate its position as a leading funds centre.
Julia Szafranska concludes:
âItâs a modernisation and harmonisation that will ease the operation of the toolbox rather than a revolution. And it will increase competitiveness.â
âItâs a modernisation and harmonisation that will ease the operation of the toolbox.â
Julia Szafranska Counsel in the Investment Management practice, Arendt
âThe new law introduces additional corporate forms for Part II UCIs which offers more flexibility.â
DavidMajzoub Senior associate in the Investment Management practice, Arendt Lowering the investment threshold for retail investors from âŹ125,000 to âŹ100,000.
La confĂ©rence de rentrĂ©e de lâALFI se tient ce 20 septembre Ă lâEuropean Convention Center de Luxembourg. Lâoccasion pour le nouveau prĂ©sident de lâassociation, Jean-Marc Goy, de faire ses premiers pas dans ses nouvelles fonctions alors que le directeur gĂ©nĂ©ral, Camille Thommes, quittera les siennes pour une retraite bien mĂ©ritĂ©e. Le programme sera touffu. Tout comme lâagenda rĂ©glementaire. De quoi donner aux professionnels de la distribution et de la gestion du grain Ă moudre.
Trop de rĂ©gulation tue la rĂ©gulation, entend-on souvent dans les travĂ©es de la confĂ©rence. Mais cette rĂ©gulation semble indispensable pour sĂ©duire les mĂ©nages europĂ©ens. MĂ©nages dont seulement 10â% de lâĂ©pargne est investie dans des fonds dâinvestissement.
Ă titre de comparaison, on atteint 22â% aux Ătats-Unis. Le potentiel de croissance est Ă©norme et pourrait donner un nouvel Ă©lan Ă un secteur qui souffre des conditions macroĂ©conomiques et gĂ©opolitiques actuelles.
5.197 milliards, soit une croissance de 35 milliards sur un mois, dont la partie la plus importante est due Ă lâĂ©volution positive des marchĂ©s de lâordre de 50 milliards. Ce qui laisse quand mĂȘme une sortie dâargent de 15 milliards. Sur les 12 derniers mois, le volume des actifs a augmentĂ© de 0,5 %. Cela dit, je constate que, depuis mars, nous enregistrons chaque mois une sortie dâargent frais. La situation nâa rien de rĂ©jouissant. Mais cette baisse des actifs se fait sentir partout ailleurs en Europe. Personne nâest immunisĂ© face Ă ces chocs externes.
Dans le contexte gĂ©opolitique et macroĂ©conomique que lâon connaĂźt, comment se porte lâindustrie des fonds au Luxembourgâ? Quelles sont les Ă©volutions majeures de ces derniers moisâ? Les marchĂ©s financiers ont Ă©tĂ© fortement affectĂ©s en 2022, tant par les incertitudes gĂ©opolitiques que par lâenvironnement macroĂ©conomique, qui est caractĂ©risĂ© par un niveau dâinflation et une hausse des taux dâintĂ©rĂȘt quâon nâa pas connus depuis une vingtaine dâannĂ©es. Et cela se poursuit en 2023. Il nâest donc pas surprenant que les actifs sous gestion des fonds dâinvestissement en aient pris un coup et aient sensiblement diminuĂ©. Une diminution de lâordre % en 2022, soit environ 820 milliards. Au 30 juin, selon les derniers chiffres de la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF), les actifs nets se situent aux environs de
Comment voyez-vous les choses Ă©voluer dans les mois Ă venirâ? Dans un environnement qui va rester volatil, je crois quâĂ court terme, les opĂ©rateurs doivent continuer Ă revoir leur offre en lâĂ©largissant vers des projets pouvant gĂ©nĂ©rer de lâalpha. Je pense Ă des projets dâinfrastructures ou de dettes privĂ©es. Ils doivent aussi continuer Ă analyser leur chaĂźne de production interne afin de gagner en efficience et de pouvoir faire face Ă la pression sur les marges et sur les coĂ»ts grĂące Ă un recours accru Ă la digitalisation. Enfin, les opĂ©rateurs devront renforcer leurs efforts de promotion et prospecter de nouveaux marchĂ©s et de nouveaux clients.
Je voudrais dire ici que les indexations successives de ces derniers mois âet je ne veux pas remettre en question la nĂ©cessitĂ© du systĂšme qui permet aux employĂ©s de reprendre un peu de pouvoir dâachat âposent problĂšme. Les acteurs du marchĂ© sont quasi principalement des groupes internationaux. Ce mĂ©canisme est mal perçu par les responsables au niveau des
Camille Thommes, le directeur gĂ©nĂ©ral de lâALFI, fait le point sur les tendances marquantes pour lâindustrie des fonds. Et envoie un message clair aux politiques en campagneâ: il faut soutenir la place financiĂšre.
«âJe me rĂ©jouis de ces dĂ©clarations et jâespĂšre quâils sâen souviendront aprĂšs les Ă©lections.
CAMILLE THOMMES
Directeur général, ALFI
centres de dĂ©cision qui ne se trouvent pas nĂ©cessairement au Luxembourg. Face aux indexations, ces responsables imposent souvent des mesures de rĂ©duction de coĂ»ts au niveau des Ă©tablissements basĂ©s au Luxembourg, comme le gel des recrutements. Et cela accroĂźt le risque de certaines activitĂ©s vers dâautres centres financiers qui peuvent produire Ă un coĂ»t opĂ©rationnel moins Ă©levĂ©.
Il faut aussi prendre en compte un risque moins immĂ©diatement visibleâ: que de nouveaux projets ne trouvent plus leur chemin vers le Luxembourg au profit dâautres centres financiers. Il y a un vrai risque de perdre des opportunitĂ©s dâaffaires. Dans le secteur des ETF, par exemple. LâactualitĂ© rĂ©cente a montrĂ© que les redomiciliations sont aisĂ©esâŠ
Dans ce contexte, le Luxembourg est-il toujours un pays attractif pour lâindustrie des fondsâ? Oui. La Place continue de sâimposer avec un certain nombre dâatouts. Le triple A, dĂ©jĂ . Certains reprĂ©sentants de la classe politique pensent que ce nâest pas vital. Ils se trompent lourdement. Regardez les Ătats-Unis et les consĂ©quences quâa eues la dĂ©gradation de leur note par FitchâŠ
Il y a ensuite notre Ă©cosystĂšme, et lâexpertise que nous avons dĂ©veloppĂ©e ces derniĂšres dĂ©cennies, notamment â mais pas uniquement â en termes de distribution transfrontaliĂšre. Nous continuons de jouir dâune bonne rĂ©putation Ă lâinternational. Il y a encore lâenvironnement rĂ©glementaire qui est stable, bien quâĂ©volutif, notamment en raison des initiatives de Bruxelles. Notre boĂźte Ă outils, rĂ©cemment amĂ©liorĂ©e, reste un atout. Nous arrivons Ă servir des clients institutionnels et des clients privĂ©s avec des structures qui sont Ă la pointe et trĂšs prisĂ©es. Et, en dernier lieu, malgrĂ© la nĂ©cessitĂ© de rechercher encore et encore plus de talents, nous disposons quand mĂȘme dâun vivier multilingue qui est une vraie richesse.
Comment rĂ©sumer actuellement la situation compĂ©titive de la Placeâ?
Sur le plan des produits traditionnels de type Ucits, jâai le sentiment quâon vit sur notre stockâ: on ne voit pas de croissance notable. Câest certainement dĂ» en partie Ă
la popularitĂ© croissante des ETF, un produit sur lequel nous avons un dĂ©savantage compĂ©titif. Câest un point que nous avons signalĂ© au gouvernement et Ă toute la classe politique et sur lequel il faudra travailler.
Sur le plan des produits alternatifs, bien que lâenvironnement gĂ©nĂ©ral pĂšse aussi sur le secteur des actifs privĂ©s et sur le secteur alternatif, nous avons un trĂšs bon positionnement, notamment grĂące Ă la prĂ©voyance que nous avons montrĂ©e dans le temps en crĂ©ant un cadre rĂ©glementaire pertinent, comme le Raif ou les limited partnership, des vĂ©hicules qui ont rĂ©pondu et qui continuent de rĂ©pondre aux besoins des gestionnaires de fonds alternatifs. Ces ajouts-lĂ Ă notre arsenal rĂ©glementaire ont Ă©tĂ© dĂ©terminants.
Existe-t-il encore des opportunitĂ©s que le Luxembourg pourrait saisir afin de renforcer et de dĂ©velopper encore plus son industrieâ?
Oui. Parmi les secteurs Ă grand potentiel, il y a les produits de type infrastructures et dette privĂ©e. ELTIF 2.0 va certainement donner un nouvel Ă©lan au Grand-DuchĂ©. Nous restons le premier domicile dâELTIF en Europe, selon les chiffres de lâEsma, avec 63â% des actifs domiciliĂ©s ici. Et, grĂące Ă la souplesse de nos structures juridiques, 26,3â%
Câest, avec 5.028 milliards dâeuros dâactifs nets, la part de marchĂ© du Luxembourg pour les fonds Ucits et alternatifs cumulĂ©s au 31 dĂ©cembre 2022, selon lâEFAMA. Le pays est loin devant lâIrlande (19,1â% de part de marchĂ©) et lâAllemagne (13,6â%). Sur les seuls fonds Ucits, le Luxembourg reprĂ©sente, avec 4.077 milliards dâeuros, 34,1â% du marchĂ©. LâIrlande suit avec 23,5â%. Le Royaume-Uni est sur la troisiĂšme marche du podium avec une part de marchĂ© de 10,7â%.
Ă lâexpĂ©rience accumulĂ©e et, tout rĂ©cemment, Ă lâexonĂ©ration de la taxe dâabonnement sur les Eltif, la Place va jouer un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant. Tout comme dans la finance durable. Selon lâEfama, le Luxembourg Ă©tait, en juin dernier, le premier domicile europĂ©en pour tout ce qui touche au fonds des Articles 8 et 9. Câest un sujet qui nous intĂ©resse beaucoup et sur lequel nous avons fait beaucoup dâefforts.
Quelles sont les rĂ©formes structurelles qui devraient ĂȘtre entreprises par le prochain gouvernement, selon lâALFI, pour maintenir cette compĂ©titivitĂ© et continuer Ă dĂ©velopper lâindustrie des fondsâ?
Il y a deux points sur lesquels le futur gouvernement devra absolument travaillerâ: la compĂ©titivitĂ© et lâattraction et la rĂ©tention des talents.
Le secteur financier pĂšse lourd dans notre Ă©conomie. Les chiffres sont connus. Ils devraient rĂ©sonner auprĂšs de la classe politique. Et jâai Ă©tĂ© positivement surpris des dĂ©clarations faites rĂ©cemment Ă lâoccasion de la table ronde «âattractivité⻠organisĂ©e par Paperjam. Lex Delles, tout comme Franz Fayot et Claude Wiseler, a dĂ©clarĂ© que le secteur financier est prioritaire pour lâĂ©conomie et quâil faut tout faire pour le dĂ©velopper. Je me rĂ©jouis de ces dĂ©clarations et jâespĂšre quâils sâen souviendront aprĂšs les Ă©lections.
Ce qui est important pour nous, afin de ne pas perdre davantage de terrain par rapport Ă nos concurrents, câest une rĂ©forme structurelle de la fiscalitĂ©. Une rĂ©forme touchant aux sociĂ©tĂ©s pour se rapprocher du taux moyen dâimposition de lâUE ou de lâOCDE qui tourne entre 21â% et 22â%, alors que nous sommes Ă 25â%. Et une rĂ©forme touchant Ă lâimposition des produits. Sây ajouterait la revue de certains de nos traitĂ©s contre la double imposition.
Certains de ces traitĂ©s sont moins attractifs avec le pays dâinvestissement que ce nâest le cas pour dâautres domiciles disposant dâaccords plus favorables.
Il est important de continuer à investir davantage dans notre secteur financier si on souhaite capitaliser comme par le passé sur les recettes fiscales générées.
With technology evolving at a rapid pace, asset management needs to keep up with investor expectations not to be left behind. How can we keep up? The next generation holds the key.
be developed with an openness to change, must be nurtured to realise the advantages of technology and unlock the power it holds.
Shaping
The future of asset management revolves around digitalisation. Harnessing the power of AI, cloud systems or blockchain is essential to the industryâs growth. By integrating transformative technologies, we can identify patterns, provide personalised services tailored to our clientsâ individual needs, and more.1
The digitalisation has already started, but its reception is mixed. Those who are hesitant concentrate solely on the risks, such as cybersecurity and data protection. The risks are understandable to the foundation of technology, but with no risk comes no reward, and asset management is well underway.
The leaders of tomorrow â the techsavvy, digital natives, etc. â are at the door and ready to use these technologies. A fresh mindset, which can only
The next generation: what matters to them and why it should matter to us Digitalisation is vital for the industry. However, the pace at which one embraces and migrates towards it will have the biggest impact. Industry players who take hold of these advantages and leave their comfort zones will have a competitive edge over those who donât. Thus, the ever-growing next generation and its ideas must be woven into the asset management DNA. Considering the priorities of the next generation is not only key for inviting them to the table, but also necessary for aligning the asset management sector with its digital trajectory.
The second major transformation is moving towards âall things ESGâ. Alongside debates on stakeholder capitalism and corporate purpose, ESG underpins most of the discussions about the future fitness of asset management.
Millennials and Gen Z (born between 1995 and 2010) make up 49% of the global population. Gen Alpha kids (born between 2010 and 2024) will not let us wait too much longer either, as they also hold dramatically shifting needs and even more tech and environmental consciousness. Their attitudes, values and beliefs are bound to influence their investment strategies. Data shows that 82% of Gen Z and close to two thirds of
CARTE BLANCHEâThe new generation of leaders is the future of the financial industry.â
Auteur VALERIA MERKEL
young millennial investors have exposure to ESG investments. By 2025, around 33% of all global assets under management will have ESG mandates.2 The synergy between the two topics becomes increasingly evident: technology, with AI at the forefront, takes a pivotal role in driving the ESG transformation, holding profound implications for the future of asset management and the demands of the next generation. The AI/ESG fusion is not just about tech advancement; it is a convergence with the potential to reshape our approach to challenges, laying down pathways for a more resilient, eco-conscious world. This resonates deeply with the next generation, which is actively shaping its expectations around sustainable practices.
New technology for the industry âESG and sustainable finance: aligning
In asset management, we must embrace the shift towards conscious investing and integrate ESG considerations into our strategies and all parts of the value chain. Companies failing to adapt may risk alienating potential investors and clients, limiting their growth opportunities in the long run.
Action is currently being taken at different levels. The EUâs commitment to sustainability and environmental protection has led to the creation of regulations and guidelines that encourage companies to adopt ESG practices. The European Green Deal and the Sustainable Finance Strategy aim to mobilise capital towards sustainable investments, encouraging asset managers to play a proactive role in financing environmentally friendly projects. By promoting sustainable finance and green initiatives, the EU is creating an environment for the asset management industry to attract socially conscious investors and contribute to a greener future.
Despite its small size compared to neighbouring countries, Luxembourg possesses a strong ecosystem that gives it a competitive advantage. The Luxembourg
Sustainable Finance Initiative (LSFI) has launched a sustainable finance strategy to establish the country as a sustainable hub, focusing on awareness, unlocking potential and measuring progress. The Association of the Luxembourg Fund Industry (ALFI) has introduced ALFI NextGen, an initiative aiming to increase the visibility and influence of young professionals in the field.
Luxembourg fosters the development of innovative technologies incubated in the Luxembourg House of Financial Technology (Lhoft) to enrich the local market. Many of the startups are active in developing services for the asset management industry, with some of them already successful in delivering value. The Lhoft is a hub connecting financial services organisations, IT companies, regulators and academia, playing a pivotal role in offering opportunities to the market and investors, and accelerating growth. Additionally, the fostered companies act as employers for the new generation to develop its ideas, think outside the box, and build careers in the intersection of asset management and technology. ICTÂ Spring brings together thousands of professionals every year, offering a unique opportunity to get tech updates and network with peers and future business partners in fintech.
The mantra âthe old ways are often the bestâ no longer holds true. The global market has realised that the innovative forces of the new generation of talents will permanently change the financial industry. Their aspirations bring excitement and ideas that have the potential to reshape the fundamentals of asset management. There is still a long way to go, but the time is now, and the question is how. With so many solutions, letâs explore them!
âThe drive of the next generation fuels asset management âadapt to their evolving needs or risk being left behind in an industry shaped by new technology.â
For decades, the worldâs largest mutual funds, pension funds and insurers have enjoyed access to private markets and their return potential, while many individual investors lacked the ability or the knowledge on how to access these opportunities.
This is now changing. Over the past decade, we have seen a broadening of access to private markets investing for individual investors, giving many people the ability to invest in asset classes such as private real estate, private credit and private equity for the first time. There are two reasons for this. First, with the cyclical nature of economic activity, stubborn inflation and rising rates, traditional portfolios generally have been unable to provide individual investors with enough diversification to mitigate volatility and deliver returns across economic cycles. Individual investors recognise this and many are increasing their exposure to private markets to build more diversified portfolios.
Second, there has been unprecedented product innovation in private markets. We understand how asset classes like private real estate, private credit and private equity can positively contribute to potential returns and enhance portfolio diversification for retail investors. In 2017, we launched Blackstone Europe Fund Management in Luxembourg to facilitate access to our products across Europe. We were the first US private markets manager to establish an AIFM in Luxembourg, and
today, we are the second largest in-house AIFM. We have seen enormous growth in this space, which is why Blackstoneâs assets under management from the private wealth channel have grown from $10 billion in 2011 to nearly $240 billion today. Despite this, we think that this is a megatrend that is still in its infancy. The wealth market is estimated at $50 trillion globally, so as democratisation and innovation continue, we expect the opportunity to grow further.
Private investing focuses on active value creation over the long term, and those Blackstoneâs funds that are oriented towards individual investors are structured as semiliquid vehicles. This structure was designed to both prevent a liquidity mismatch and maximise longterm shareholder value. In carrying out its risk management and valuation functions, Blackstone Luxembourg partners closely with the business units operating our funds and plays a key role in ensuring that liquidity risks are closely monitored. It is a core mission of ours to educate investors about this as our products grow in popularity and to play an even greater role as members of ALFI and LPEA, actively engaging with Luxembourgâs financial community to enhance awareness of best practices and amplify the industryâs united voice.
The power of private markets has been proven for decades, but with firms like Blackstone making this space more accessible for individual investors, a new era of private markets investing has dawned. By drawing on our decades-long experience as a steward of institutional investorsâ capital and on our specialist team in Luxembourg, we are bringing innovative solutions to investment professionals and their new clients, and supporting them as they access private markets.
âThe power of private markets has been proven for decades.â
Claire Gerault Managing director,
member European Finance, Blackstone
Auteur CLAIRE GERAULT
An omnibus bill set out to modernise Luxembourgâs fund law has been in force since July 2023. Embraced with enthusiasm, how does the law of 21 July 2023 (âthe Lawâ) practically impact private asset players in Luxembourg and what benefits does it offer?
The Law notably upgrades the five fund laws (the SICAR, SIF, RAIF, UCI and AIFM laws), adapting them to the current and future needs of private equity, real estate and loan funds.
1. Improved accessibility for well-informed investors
To enlarge access to Luxembourgâs fund market, harmonise with other regulations (e.g., the EuVECA and EuSEF regulations) and align with practices in other fund hubs like Ireland and the Netherlands, the investment threshold for well-informed investors for RAIFs, SIFs and SICARs has dropped from âŹ125,000 to âŹ100,000.
2. Improved flexibility, harmonisation, streamlining and relief in multiple areas Part II UCI funds are able to expand beyond the conventional SA structure and choose from a broader set of legal forms, including sĂ rl, S.Co SA, as well as SCA, SCS and SCSp if managed by an authorised AIFM. Harmonising with
the AIFM regime, management company own funds may only invest in liquid assets or assets easily convertible into short-term liquidity, while tied agents can now be used by AIFMs. RAIF timeto-market is improved for investment companies (excluding SCS/SCSp), which will become exempt from the notarial
deed confirming formation. In acknowledgement of existing time pressures, the timeline to raise minimum capital has been extended from 12 to 24 months for RAIFs, SICARs and SIFs, and from 6Â to 12Â months for Part II UCI funds.
3. Subscription tax exemption
The introduction of a subscription tax exemption (as from January 2024) for RAIFs, SIFs and Part II UCIs established as ELTIFs or pan-European personal pension products is geared to help Luxembourg stay attractive as a host for long-term investment products.
4. Efficient liquidation process and withdrawal of the depositary
The Law facilitates the appointment of independent supervisory commissioners allowing for quicker non-judicial liquidations of asset managers resulting in a speedier process and reducing the workload of the CSSF. To add more flexibility, the current two-month notice applicable in case of a depositary change will be replaced by a duration notice to be provided by the depositary agreement. In addition, with a view to improving investor protection, Part II UCIs, RAIFs, SIFs and SICARs will not be able to issue or redeem units/shares in the absence of a new depositary/liquidation of the depositary. While these are just some of the highlights of the new Law, they are a good illustration of how the long-awaited fund toolbox will enhance Luxembourgâs competitiveness. This renewed financial services narrative demonstrates the Luxembourg legislatorâs willingness to listen to industry feedback, embrace the current trends in order to maintain a competitive edge.
Palana Services offers end-to-end outsourcing to the asset management industry, powered by operational expertise and Avanterra proprietary technology.
The expectations of clients and regulators continue to evolve, so asset managers must work hard to keep pace. âBy opting for an expert-driven outsourced solution, our clients access a comprehensive, high-quality service offering that adapts quickly to new regulatory and market requirements as they concentrate on their core business while we help accelerate the launch and distribution of their products,â
said Benjamin Collette, a partner of Palana.
Ongoing investment
Managing this increasingly complex environment requires ongoing, substantial investment into highperforming technology systems supported by a team of dedicated, loyal staff. Every manager understands the challenge this represents in the current labour market.
Palana Services provides end-to-end outsourced managed services, tailormade for the asset management industry. âOur offering spans the entire life cycle of investment products on a pay-per-use basis.â Clients choose the services they require. They have a single point of contact to the fully Luxembourg-based team of consultants and managed services providers,
complemented by the Avanterra technology experts.
From the fund setup phase, Palana Services can manage prospectuses, support compliance, and offer all AML/CFT requirements from policy drafting, RC services, and training to performing due diligence on assets and other related parties. During the fundâs life cycle, it also carries out the complete range of regulatory and institutional reporting duties: PRIIPs KID compilation and computations, SFDR reporting, file production and dissemination, etc. Finally, with their distribution services, they cover fund registration in Europe and across the world, AML/ CFT due diligence and marketing compliance.
The services are available âĂ la carteâ, allowing the full leverage and interconnection
of the proprietary data and technology platform available for all types of investment strategies, from UCITS products to private equity, real estate, infrastructure and more. Hence the extensive, growing client base includes every type of asset managers, and asset servicing players.
Leveraging group expertise
Palana Services is part of a group featuring the advisory firm Palana and technology solutions company Avanterra (formally Seqvoia), with both dedicated to serving the asset management industry. These firms are equally co-owned by Benjamin and Bastien Collette, Renaud Jamar and Nicolas Buck. There are currently 85 staff in the group, a number set to grow to 100 by year-end.
â
The embedded technology and consulting expertise are central to Palana Servicesâ offering. The Avanterra systems have been developed over a decade, and this experience means we are faster to build on these foundations while incorporating our deep understanding of regulatory and client needs.â
Services are delivered through the tried and tested Avanterra technology solutions, which are developed to meet evolving demands from clients and regulation.
A specialist in outsourcing services for asset managers and their services providers.
Palana Servicesâ outsourcing offering is founded on the groupâs comprehensive, specialist expertise in asset management operations and regulation.
The result is a seamless, unified platform that meets the latest industry needs.
â
Working in a complex, evolving regulatory environment requires substantial investment.â
Renaud Jamar Partner, Palana
âOur technology, regulatory expertise and operational processing quality provide efficiency.â
Nicolas Buck Partner, Palana
PALANAâS ENTIRE SERVICE CHAIN
Si la place financiĂšre est le deuxiĂšme plus grand centre dâinvestissement au monde, câest surtout le premier domicile pour les fonds dâinvestissement transfrontaliers, Ă savoir les produits distribuĂ©s dans au moins trois pays diffĂ©rents.
80 pays
Luxembourg est une des places financiĂšres les plus prisĂ©es par les promoteurs de fonds cherchant Ă distribuer leurs produits dâinvestissement Ă lâinternational. 76â% des 58 plus grandes sociĂ©tĂ©s de gestion dâactifs ont choisi le Grand-DuchĂ© comme domicile pour leurs fonds. On y gĂšre prĂšs de 56â% de lâensemble des fonds dâinvestissement transfrontaliers dans le monde provenant de plus de 80 pays, notamment en Europe, en Asie, en AmĂ©rique latine et au Moyen-Orient.
Au fil des derniĂšres annĂ©es, le nombre de fonds transfrontaliers (distribuĂ©s dans au moins trois pays diffĂ©rents) Ă©volue positivement, Ă raison de 4,47â% par an en moyenne depuis dix ans. Aujourdâhui, on en compte 14.607 et plus de la moitiĂ© de ces fonds sont domiciliĂ©s au Luxembourg. Le second domicile le plus important pour les fonds transfrontaliers est lâIrlande (35,6â% dâentre eux y sont domiciliĂ©s). En moyenne, ces fonds sont enregistrĂ©s dans 9,5 juridictions. Le nombre dâenregistrements a crĂ» en moyenne de 6,72â% par an sur les dix derniĂšres annĂ©es.
Cette carte «âthermiqueâ» indique le nombre total dâenregistrements de fonds transfrontaliers Ă la fin de 2022 dans chaque pays.
Câest principalement en Europe que les fonds transfrontaliers sont distribuĂ©s. Les fonds transfrontaliers domiciliĂ©s au Luxembourg font lâobjet de prĂšs de 69.000 enregistrements Ă travers lâEurope. Selon lâĂ©tude de PwC Benchmark your Global Fund Distribution, les destinations phares pour la distribution des fonds domiciliĂ©s au Luxembourg sont lâAllemagne (avec 6.385 fonds enregistrĂ©s), la Suisse (5.694), la France (5.184), lâAutriche (4.995) et lâEspagne (4.730). En Asie-Pacifique, on dĂ©nombre 5.723 enregistrements de fonds luxembourgeois, dont 2.696 fonds sont domiciliĂ©s Ă Singapour. Les autres marchĂ©s de destination des fonds luxembourgeois sont lâAmĂ©rique, avec 1.505 enregistrements, le Moyen-Orient (778) et lâAfrique (195).
WEDNESDAY
PANELLISTS
Selma Coffey Head of distribution services Waystone
Florent Denys Counsel Arendt & Medernach
Adam Henley Head of European product development
J.P. Morgan Asset Management
Raoul Mulheims Co-founder and CEO Finologee
09:20 Keynote: Macroeconomic outlook
09:50 Regulatory developments: any game changers on the horizon?
This panel will review, discuss and debate both the business and regulatory implications arising from the most recent significant EU and Luxembourg regulatory developments.
MODERATOR
Olivia Moessner
MORNING 38 ALFI OCTOBRE 2023
10:35 Networking coffee break
11:05 Accessing retail investors, what are the true opportunities and critical barriers?
Currently, investment funds only account for 10% of European household savings which continues to be dominated by deposit holdings. This compares to 22% in the US. European policymakers have been attempting to address this imbalance for years. What else needs to be done to improve household participation?
MODERATOR
EY
PANELLIST
Christophe Verboomen Public affairs manager Invest Europe
11:50 Fund platforms â Are they fit for the future?
Fund platforms play a pivotal role in fund distribution, but with renewed focus on cost transparency, value for money, private assets and ESG data requirements, how will/should their business models evolve to meet the future needs of investors, distributors and asset managers? These challenges raise many questions: Will direct distribution models by-pass platforms? Should we expect further consolidation and in what form? What about the role of technology?
What do/will asset managers expect in terms of increased value to support their distribution models?
MODERATOR
Pascal Denis Partner
Deloitte
PANELLISTS
Pierre-Adrien Domon CEO Fund Channel
Frédérique Dugény
Salvador Martin
Managing director, head of international business & corporate development InversisBanco
Neil Wise
Member of the executive board Clearstream Fund Centre
WEDNESDAY 20 SEPTEMBER
AFTERNOON
12:30 Networking lunch
14:00 Introduction by the chairperson of the afternoon sessions
14:10 A closer look at how Asia and the US are addressing the global challenges
A series of unprecedented global challenges have underscored the need to think more carefully about how to adapt to the changing geopolitical and volatile economic environment. How do asset managers navigate todayâs environment, and how can investment fund associations support their members? What are the current key priorities for asset managers?
And what are the hot topics for the fund associations? Listen to the views of the CEOs of the three leading associations in Asia and the US.
INTERVIEWER
Camille Thommes
Director general Association of the Luxembourg Fund Industry
INTERVIEWEES
Jim Fitzpatrick President & CEO NICSA
Sally Wong CEO
Hong Kong Investment Funds Association (HKIFA)
14:45 ELTIF, the eagle has landed, so whatâs next?
The long-awaited reform of the ELTIF regulation has been completed. Can the revised regime unlock the full potential of ELTIFs? Will it become a Luxembourg success storyâ? This panel of experts will share their experience with ELTIF 1.0 and discuss how they are preparing for ELTIFÂ 2.0. They will shed some light on their expectations and ambitions.
MODERATOR
Silke Bernard Partner Linklaters LLP
PANELLISTS
Jane Griffin Head of product strategy Pictet Alternative Advisors
René Herren
Global head private wealth structuring Partners Group
Salvatore Sberna Head of alternative investments Azimut Investments
at the present position and what impacts could follow for global fund regulation and business practice going forward.
MODERATOR
Geoff Radcliffe
Managing director BlackRock (Luxembourg)
PANELLISTS
Thoreau Bartmann
Chief counsel, Investment management US Securities and Exchange Commission
Georg Kiefer
Head of division Commission de surveillance du secteur financier
Jessica Reyes
Head of asset management policy Autorité des marchés financiers
15:25
Networking coffee break
15:55 Liquidity mismatch, market stress and open-ended funds âWhat happens next? The policymakersâ and regulatorsâ perspectives
The Financial Stability Board (FSB) and the International Organization of Securities Commissions (IOSCO) each issued global consultation reports in July 2023 for response by 4 September 2023. This panel will consider how we have arrived
16:40
17:10
Theme to come
Broadridge Distribution Achievement Awards 2023
SPEAKER
Lynn Juliet Pattinson Director
Broadridge Financial Solutions
17:35
17:40
Wrap-up and closing remarks
Networking cocktail kindly sponsored by KPMG
This programme may be subject to change.
42 PASCAL RAPALLINO
«âLe patrimoine des familles fortunĂ©es est davantage sollicitĂ©â»
50 HISTOIRE
La belle épopée des actifs privés
54 OLIVIA MOESSNER
Tour dâhorizon de lâagenda rĂ©glementaire
58 RADIOSCOPIE
Les actifs privés au Luxembourg
60 VOCABULAIRE
Parlez-vous private assetsâ?
Les actifs privĂ©s sont-ils fongibles dans lâĂ©pargne populaireâ? Câest la grande question du moment chez les professionnels pour qui la terre promise porte un nomâ: la dĂ©mocratisation. Autrement dit, donner lâaccĂšs Ă des produits dâinvestissement jusquâalors rĂ©servĂ©s aux investisseurs institutionnels et aux investisseurs avertis. Et trĂšs fortunĂ©s. Sous le vocable «âactifs privĂ©sâ», on regroupe les investissements dans des entreprises non cotĂ©es en bourse â le capital-
investissement â, le financement accordĂ© aux jeunes entreprises Ă fort potentiel de croissance âle capital-risque â, lâimmobilier, les infrastructures et la dette.
Mais si la possibilitĂ© de toucher les mĂ©nages aiguise lâappĂ©tit des professionnels des actifs privĂ©s, dâautres sont attirĂ©s par les perspectives de profits. Les acteurs de la finance «âtraditionnelleâ»
sâaventurent de plus en plus sur ce marchĂ© porteur en structurant leur offre. Cartographie du champ de bataille.
Dans un contexte de hausse des taux dâintĂ©rĂȘt, les familles fortunĂ©es dĂ©veloppent toujours un attrait fort pour les actifs privĂ©s, palliant en partie les difficultĂ©s rencontrĂ©es par certains pour accĂ©der Ă des financements et soutenant les acteurs de lâinvestissement dans la rĂ©alisation de projets. Pascal Rapallino, prĂ©sident de la Luxembourg Association of Family Offices (Lafo), Ă©voque ces Ă©volutions.
Interview SĂBASTIEN LAMBOTTE ROMAIN GAMBA (ARCHIVES) PhotoComment le patrimoine privĂ©, celui des familles fortunĂ©es, est-il aujourdâhui mobilisĂ© au service de lâinvestissement dans des actifs privĂ©sâ?
Ces derniers mois, en raison notamment de la hausse des taux directeurs, le marchĂ© a considĂ©rablement changĂ©. Il nây a pas si longtemps, les grands acteurs du private equity, dans le cadre de leurs levĂ©es de fonds, privilĂ©giaient essentiellement les investisseurs institutionnels. Lorsquâelles avaient la possibilitĂ© dâinvestir dans cette classe dâactifs, les familles fortunĂ©es nâavaient pas dâautre choix que de le faire au travers dâun fonds, alors quâelles auraient souvent souhaitĂ© pouvoir co-investir une partie de leurs ressources directement dans le projet entrepreneurial, en agissant aux cĂŽtĂ©s du fonds. DĂ©sormais, lâargent Ă©tant plus difficile Ă mobiliser, la donne a changĂ©. Il est moins Ă©vident de lever des fonds pour les gestionnaires dâactifs dans le domaine du private equity. Ces derniers ont dĂ» adapter leur stratĂ©gie pour attirer les investisseurs. Ils se tournent plus volontiers vers des familles fortunĂ©es, leur offrant presque systĂ©matiquement la possibilitĂ© de co-investir avec eux et, de cette maniĂšre, de bĂ©nĂ©ficier dâun rendement supĂ©rieur.
Pour les gestionnaires, les familles deviennent donc des partenaires privilĂ©giĂ©sâ?
Oui. Dans le contexte actuel, les fonds de private equity ne sont plus sursouscrits, comme câĂ©tait le cas il y a encore quelques mois. Les gestionnaires, dĂšs lors, se tournent vers ces investisseurs plus flexibles, moins soumis aux alĂ©as liĂ©s aux variations de taux. Les familles fortunĂ©es, avec cette capacitĂ© dâinvestir en direct, sont flexibles, rĂ©actives. Les processus de prise de dĂ©cision sont beaucoup plus courts.
Le patrimoine privĂ© permet de soutenir des projets de dĂ©veloppement, des approches de diversification Ă©conomique, tout en conservant un mix detteâ/âequity cohĂ©rent pour ces acquisitions. Pour toutes ces raisons, la clientĂšle privĂ©e est aujourdâhui davantage sollicitĂ©e.
Comment qualifier lâattrait des familles pour ces actifs privĂ©sâ?
Lorsque lâon Ă©voque les actifs privĂ©s, on parle essentiellement de private equity et dâimmobilier, bien quâil existe de nombreuses autres typologies de sousjacents, comme lâart, les biens dĂ©diĂ©s aux loisirs, aux voyages⊠Pour les familles, ces investissements ont plus que jamais le vent en poupe. Si lâon parle de private equity , la valorisation des entreprises, calculĂ©e en multiples dâEbitda, a un peu diminuĂ©. Pour les familles, qui ne sont pas impactĂ©es par la dette, il y a donc des opportunitĂ©s. Lâimmobilier demeure attrayant, avec des perspectives de rendement toujours intĂ©ressantes. Si certains marchĂ©s, comme le Luxembourg, subissent un rĂ©el ralentissement, dâautres rĂ©gions profitent toujours dâune dynamique positive. Il ne faut pas oublier que lâinvestissement dans des actifs privĂ©s sâenvisage Ă moyen et long terme. Je suis convaincu que, au-delĂ des deux prochains semestres qui sâannoncent difficiles, le marchĂ© luxembourgeois va repartir en 2025 sur de nouvelles bases et continuer Ă attirer des investisseurs.
Les familles fortunĂ©es que vous servez depuis le Grand-DuchĂ© sont internationales et nâont pas forcĂ©ment pour ambition premiĂšre dâinvestir au Luxembourg⊠Non, pas forcĂ©ment. Cependant, Ă partir du moment oĂč lâon dĂ©tient son vĂ©hicule dâinvestissement au Luxembourg, il est important dây investir aussi et de faire valoir une substance Ă©conomique locale. Câest bon pour lâĂ©conomie nationale autant que cela peut ĂȘtre intĂ©ressant pour le client. Luxembourg, pays fondateur de lâEurope, avec son triple A, dispose dâun Ă©cosystĂšme Ă©conomique sain, avec des opportunitĂ©s dâinvestissement attrayantes pour les familles que nous accompagnons. En la matiĂšre, des Ă©volutions rĂ©glementaires rĂ©centes, comme lâoctroi dâun crĂ©dit dâimpĂŽt pour les investissements rĂ©alisĂ©s en recherche et dĂ©veloppement, participent Ă la dynamisation et Ă la diversification de lâĂ©conomie. Lâenjeu est dâattirer des acteurs innovants et de les faire grandir
«âFlexibles, non soumises Ă la dette, les familles profitent de leur capacitĂ© Ă saisir les opportunitĂ©s.â»
Cocktail â International keynote speaker â Awards ceremony â Seated dinner
Visionary
Banking Personality
Insurance Personality
Funds Personality
ESG Champion
Private Equity Executive
Fintech Entrepreneur
Capital Marketsââ Leading M&A Expert
Opening Speech: Mr. Nicolas Mackel CEO
Luxembourg for Finance
Opening Address: HE Mrs. Yuriko Backes Minister of Finance
This event is organised by Paperjam + Delano and Luxembourg for Finance to give recognition to those in the nance industry who strived to show excellence and outstanding expertise during the year.
Keynote: Mrs. Clara Durodié Technology strategist specialising in AI governance, fintech, and digital transformation, with over 25 years of experience in financial technology and finance.
au dĂ©part de Luxembourg, notamment grĂące Ă lâinvestissement privĂ©.
Dans une pĂ©riode de stagflation, et mĂȘme de rĂ©cession technique, lâinvestissement dans des actifs privĂ©s nâest-il pas davantage risquĂ©â?
Au cĆur dâune stratĂ©gie dâinvestissement, la recherche dâun rendement important implique forcĂ©ment une exposition au risque consĂ©quente. Ce nâest pas nouveau et cela ne change pas. Si lâon Ă©voque lâimmobilier, la tendance au fil des trente derniĂšres annĂ©es, et malgrĂ© les crises, demeure largement positive. Si lâon fait les bons choix, et câest le rĂŽle des family offices dâaider les familles dans leurs dĂ©cisions dâinvestissement, le risque demeure maĂźtrisĂ©. Il sâagit dâidentifier les bons marchĂ©s. Concernant le private equity, lâavantage quâont les familles fortunĂ©es rĂ©side dans leur capacitĂ© Ă adopter une approche opportuniste, Ă conclure les bons deals au bon moment, et ce grĂące Ă leur flexibilitĂ© et leur agilitĂ©.
Comment bien apprĂ©hender ces opportunitĂ©sâ?
Ă travers notre family office , pour prendre un exemple personnel, nous avons co-investi avec certains de nos clients dans le cadre du rachat du deuxiĂšme acteur mondial des abris antiatomiques et avons commencĂ© la consolidation du secteur par des partenariats et dâautres acquisitions en cours. On ne peut que regretter les perspectives peu rĂ©jouissantes qui sont associĂ©es Ă la situation et notamment aux tensions qui parcourent le monde. Toutefois, cette conjoncture permet de bĂ©nĂ©ficier dâune croissance soutenue de lâactivitĂ© dans ce domaine. Câest un exemple parmi dâautres. Le concept de risky money est en outre de plus en plus prĂ©sent dans les approches dâinvestissement souhaitĂ©es par les clients.
Quâest-ce que ce concept recouvreâ?
LâidĂ©e est de consacrer une petite part dâun patrimoine important, 1â% sur plusieurs centaines de millions par exemple, Ă des investissements plaisir ou trĂšs risquĂ©s mais prĂ©sentant un
Selon la derniĂšre Ă©tude Global Family Office Report 2023 dâUBS, les thĂšmes dâinvestissement choisis sont assez variĂ©s, passant du domaine digital Ă lâĂ©conomie circulaire ou bien la sĂ©curitĂ©.
Une tendance se dĂ©tache avec 75â% des sondĂ©s envisageant une forte probabilitĂ© dâinvestissement dans la transformation digitale. Autres donnĂ©esclĂ©s, les technologies de santĂ© rĂ©coltent 67â% dâintĂ©rĂȘt de la part des personnes interrogĂ©es, contre 61â% pour la greentech et 51â% pour la mobilitĂ© intelligente. Le metaverse, lui, nâatteint que 21â% dâintĂ©rĂȘt.
retour sur investissement potentiel consĂ©quent. Parce que le patrimoine est vaste, les familles peuvent se le permettre. Dans cette optique, certaines familles cherchent par exemple Ă rĂ©aliser des investissements dans des technologies trĂšs innovantes mais pas encore Ă©prouvĂ©es, notamment en termes de dĂ©pollution ou encore en Ukraine, partant de la conviction que la reconstruction du pays exigera dâimportants moyens. En y investissant, les familles rĂ©alisent un geste fort dâaide aux populations qui en ont tant besoin. En se positionnant, Ă©conomiquement et financiĂšrement, bien que des investissements dans des actifs stratĂ©giques au sein dâun pays en guerre soient trĂšs risquĂ©s, nos clients envisagent de contribuer Ă cette reconstruction.
On parle ici dâinvestissements associĂ©s Ă des convictions fortes. Les familles fortunĂ©es se positionnent-elles de la mĂȘme maniĂšre sur les sujets ESGâ?
TrĂšs honnĂȘtement, les familles ne sâinscrivent pas dans une approche ESG Ă marche forcĂ©e. Cependant, la plupart des familles que nous accompagnons souhaitent que leurs investissements contribuent Ă un impact positif. Câest un sujet important pour elles. Au regard des moyens disponibles, mobilisables directement au service dâinvestissements privĂ©s notamment, cette clientĂšle a la possibilitĂ© de gĂ©nĂ©rer de lâimpact selon ses propres convictions, Ă travers des projets choisis, selon une approche Ă long terme, sans pression sociale Ă court terme.
Pour conserver sa position de centre de rĂ©fĂ©rence mondial, la place financiĂšre luxembourgeoise va devoir poursuivre et accĂ©lĂ©rer ses efforts en termes dâinnovation.
Les fonds dâinvestissement occupent une place centrale dans lâindustrie financiĂšre du pays. Quel regard portez-vous sur son Ă©volution ? mathieu maurier - Avec plus de 5,2 trilliards de dollars1 dâactifs sous gestion au 31 mai 2023, le Luxembourg se positionne au premier rang mondial des centres de fonds transfrontaliers. Ce formidable dĂ©veloppement sâest nourri depuis 1988 de la mise en commun dâesprits entrepreneuriaux et dâexpertises des multiples acteurs de la place, autoritĂ©s, institutions publiques et organisations du secteur privĂ©, toutes et tous guidĂ©s par des objectifs de pragmatisme, dâagilitĂ© et dâexcellence dâexĂ©cution.
Quelle est la place de la transformation digitale dans lâindustrie des fonds au Luxembourg ?
mm â Le dĂ©veloppement majeur de lâindustrie des fonds sâest effectuĂ© sur prĂšs de quatre dĂ©cennies capitalisant sur les ressources opĂ©rationnelles et technologiques encore en fonction aujourdâhui. La transformation sâest exĂ©cutĂ©e de maniĂšre graduelle industrialisant un modĂšle opĂ©rationnel qui a trĂšs peu, voire pas, Ă©voluĂ©. Lâindustrie a créé sa propre complexitĂ© enchevĂȘtrant des processus distincts propres Ă chaque service aux fonds, quâil sâagisse des calculs de valeurs liquidatives, de gestion des registres, de la conservation des valeurs mobiliĂšres ou des contrĂŽles dĂ©diĂ©s en tant que dĂ©positaire. Si nous devions revisiter en 2023 ce parcours remarquable avec les nouvelles capacitĂ©s technologiques mises Ă notre disposition et que nous Ă©prouvons depuis quelques annĂ©es, nous aurions fait des choix totalement diffĂ©rents. Il est de notre responsabilitĂ© de questionner notre Ă©cosystĂšme qui, certes reste pertinent, mais qui montre indĂ©niablement des signes dâessoufflement apprĂ©hendant un futur plus distant. Il en va de la pĂ©rennitĂ© de la Place financiĂšre luxembourgeoise.
SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale a souvent Ă©tĂ© perçue comme prĂ©curseur en termes dâinnovation. OĂč en ĂȘtes-vous ? laurent marochini â Au Luxembourg, nous avons lâambition de mettre Ă profit lâutilisation des donnĂ©es Ă des fins dâefficacitĂ© opĂ©rationnelle, de personnalisation et fluiditĂ© de lâexpĂ©rience client et dâune meilleure maĂźtrise de nos risques (notamment la lutte contre la fraude). Par exemple, sur base des outils digitaux du groupe SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale, nous pouvons dĂ©sormais lire de façon automatique des prospectus ou documents afin dâen extraire les informations nĂ©cessaires et de les injecter automatiquement dans nos systĂšmes dâinformation.
500 millions dâEuros Câest la crĂ©ation de valeur attendue des cas dâusage dâintelligence artificielle par le groupe SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale dâici Ă 2025.
340
Câest le nombre de cas dâusages IA / Data en production pour le groupe SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale.
Lâutilisation de lâIntelligence Artificielle (IA) nâest pas un nouveau sujet pour nous, indĂ©pendamment de la rĂ©cente mĂ©diatisation du sujet avec Open AI. SociĂ©tĂ© GĂ©nĂ©rale investit depuis 2014 dans ce domaine de maniĂšre continue et soutenue. LâIA fait partie des leviers stratĂ©giques dâefficacitĂ© et de satisfaction client dont la crĂ©ation de valeur estimĂ©e est supĂ©rieure Ă 500 millions dâeuros dâici Ă 20252 Au sein de notre Groupe, nous avons recensĂ© Ă ce jour plus de 340 cas dâusage de la donnĂ©e en production dont 50 %3 sâappuient sur lâIA.
Quels sont les facteurs clĂ©s de succĂšs ? mm â La transformation digitale nâest pas uniquement un enjeu technologique. Câest avant tout une problĂ©matique de culture dâentreprise et de compĂ©tences. Cette transformation ne peut se faire sans les compĂ©tences dĂ©diĂ©es et, sur ce volet, nous pouvons compter sur un vivier important de scientifiques et dâingĂ©nieurs. Elle doit sâapprĂ©hender dâun point de vue mĂ©tier. Dans ce contexte, nous formons tous nos collaborateurs pour les sensibiliser et penser « data ». Nous avons aussi rĂ©cemment transformĂ© nos activitĂ©s dĂ©diĂ©es aux services aux Ă©metteurs en remplaçant une plateforme opĂ©rationnelle trĂšs ancienne pour capitaliser sur les piliers digitaux mis Ă disposition par notre Groupe. Lâimplication collĂ©giale des Ă©quipes projets, opĂ©rationnelles, technologiques, IT et celle de nos experts en donnĂ©es, tirant avantage dâune mĂ©thodologie « Agile », a Ă©tĂ© le facteur clef de succĂšs de cette transformation emblĂ©matique.
La formation et les compĂ©tences associĂ©es sont des vrais dĂ©fis pour transformer lâindustrie des fonds. Voyez-vous dâautres risques ?
lm â Dâun point de vue stratĂ©gique, la situation du statu quo peut mettre en risque lâindustrie. Le positionnement de leader du Luxembourg peut ĂȘtre remis en question dans les prochaines annĂ©es si
faut penser cybersĂ©curitĂ© « by design », avec lâensemble des acteurs de la chaĂźne de valeur. La cybersĂ©curitĂ© est une prioritĂ© absolue, afin de garantir la sĂ©curitĂ© et la protection des donnĂ©es.
En conclusion, quelles technologies vont impacter lâindustrie des fonds dâici trois ans ?
mm â LâapprĂ©hension des technologies de type « Cloud / Data Lake » et APIs permettant de rĂ©volutionner nos modĂšles de gestion des donnĂ©es â et de ce fait, nos modĂšles opĂ©rationnels â, est au cĆur des enjeux Ă court, moyen et plus long termes.
lm â Nous pouvons encore progresser dans notre maniĂšre dâutiliser lâIA, notamment lâIA gĂ©nĂ©rative, pour allier efficacitĂ© opĂ©rationnelle et dĂ©veloppement de nouveaux business models pour nos clients.
1 https://www.alfi.lu/en-gb/pages/industry-statistics/ luxembourg
2 https://www.societegenerale.com/fr/le-groupe-societegenerale/strategie/innovation-et-digital
3 https://www.societegenerale.com/fr/le-groupe-societegenerale/strategie/innovation-et-digital
lâindustrie ne poursuit pas le virage des nouvelles technologies. LâĂ©cosystĂšme technologique avec la LHoFT et les associations de place comme lâABBL ou lâALFI effectuent un travail remarquable pour positionner le pays sur la carte mondiale de demain. Dans notre monde digital, nous sommes plus que jamais vulnĂ©rable. Il
SOCIĂTĂ GĂNĂRALE SECURITIES SERVICES
8-10 Porte de France
L-4360 Esch-Sur-Alzette
www.securities-services.societegenerale.com
« La transformation digitale nâest pas uniquement un enjeu technologique.
»
MATHIEU MAURIER Country Head, SGSS Luxembourg
Au Luxembourg, il a fallu attendre le dĂ©but des annĂ©es 2000 pour voir sâinstaller une rĂ©elle dynamique autour de lâinvestissement dans les actifs privĂ©s. En dĂ©veloppant un cadre adaptĂ© aux besoins des investisseurs, le pays a su tirer profit de lâintĂ©rĂȘt croissant du marchĂ© pour ces placements alternatifs.
La croissance de lâindustrie des fonds luxembourgeoise, depuis quelques annĂ©es, est dopĂ©e par lâattrait des investisseurs pour les actifs privĂ©s. Cette appellation rassemble une grande diversitĂ© de stratĂ©gies dâinvestissement, dans le private equity, lâimmobilier, les infrastructures ou encore la dette privĂ©e. Ces investissements sont aujourdâhui majoritairement gĂ©rĂ©s Ă travers des fonds alternatifs.
Pour se rendre compte de lâattrait du marchĂ© pour ces actifs, il faut aller voir du cĂŽtĂ© de la CSSF. Dans son dernier AIFM Reporting Dashboard (2021), le rĂ©gulateur Ă©value le marchĂ© de lâinvestissement alternatif au Luxembourg Ă Â prĂšs de 7.000 fonds et quelque 1.482 milliards dâeuros investis. On y apprend surtout que la croissance du volume dâactifs gĂ©rĂ©s par ces vĂ©hicules, entre 2020 et 2021, a Ă©tĂ© de⊠42â%.
Comment la place financiĂšre est-elle parvenue Ă se positionner pour tirer avantage de lâattrait croissant des investisseurs pour ces actifs privĂ©sâ? Cette Ă©popĂ©e luxembourgeoise, comme dâautres, doit beaucoup Ă une approche pragmatique du marchĂ© et Ă une volontĂ© des acteurs de saisir les opportunitĂ©s lorsque celles-ci se prĂ©sentent.
Lâadoption de la directive AIFM au
dĂ©but de lâannĂ©e 2010 est un bel exemple en la matiĂšre.
Au-delĂ des OPCVMâŠ
Au fil de son dĂ©veloppement, lâindustrie des fonds luxembourgeoise a compris lâimportance de se diversifier pour continuer Ă prospĂ©rer. Si, au milieu des annĂ©es 80, les autoritĂ©s et les acteurs de la place financiĂšre nâavaient pas aussi bien dĂ©celĂ© lâopportunitĂ© de transposer rapidement la directive OPCVM, lâindustrie des fonds luxembourgeoise nâaurait sans doute pas connu ce dĂ©veloppement fulgurant.
En marge de cette activitĂ© de gestion de fonds rĂ©gulĂ©s, le Luxembourg a toujours permis Ă dâautres formes dâinvestissements dâĂ©merger et de prospĂ©rer. Si lâon parle dâactifs privĂ©s, il a toutefois fallu attendre le dĂ©but des annĂ©es 2000 pour voir une rĂ©elle dynamique sâinstaller.
Bien sĂ»r, ces acteurs locaux ont toujours investi dans lâimmobilier, pour compte propre. Ăvidemment, le Luxembourg compte depuis de nombreuses annĂ©es des business angels , investissant personnellement dans des structures locales pour soutenir leur croissance. Depuis trĂšs longtemps, la juridiction est aussi connue pour accueillir des sociĂ©tĂ©s holdings, aussi
Auteur SĂBASTIEN LAMBOTTEconnues sous lâappellation de sociĂ©tĂ©s de participations financiĂšres (soparfi).
Cependant, si lâon Ă©voque la mise en place de dĂ©marches structurĂ©es de collecte et dâinvestissement dans des actifs privĂ©s, les acteurs se faisaient rares jusque-lĂ . Ă la fin des annĂ©es 90, on dĂ©nombre quelques fonds (rĂ©gis par la loi de 1991 concernant les organismes de placement collectif (OPC) et dont les titres ne sont pas destinĂ©s Ă ĂȘtre placĂ©s auprĂšs du grand public). Dans le domaine du private equity et du venture capital, le Luxembourg est alors une terre aride.
Premier coup dâĂ©clat Mangrove Capital Partners est sans doute la premiĂšre structure importante Ă mettre en Ćuvre une approche dâinvestissement en capital-risque au dĂ©part du Luxembourg au dĂ©but des annĂ©es 2000. Pour la petite histoire, Ă lâĂ©poque, la structure investit dans le dĂ©veloppement dâune jeune sociĂ©tĂ© innovante rĂ©pondant au nom de Skype Technologies. Celle-ci sâapprĂȘte alors Ă rĂ©volutionner la maniĂšre dont nous communiquons les uns avec les autres. En 2005, le rachat de Skype par eBay constitue le premier coup dâĂ©clat de Mangrove. La suite de lâhistoire de Skype, tout le monde la connaĂźt. En 2011, câest Microsoft qui met la main sur la technologie qui prĂ©figure lâactuelle application Microsoft Teams. La plus-value rĂ©alisĂ©e par Mangrove avec cette opĂ©ration a le mĂ©rite de rĂ©vĂ©ler au monde des venture capitalists lâexistence du Luxembourg, invitant dâautres structures Ă sâinscrire dans les pas de la sociĂ©tĂ© dâinvestissement.
Nouvelle dynamique
Ă lâĂ©coute des besoins de ces structures, avec lâambition de rĂ©pondre aux besoins des sociĂ©tĂ©s dâinvestissement et de diversifier son industrie, le Luxembourg fait Ă©voluer son cadre lĂ©gislatif. En 2004, le lĂ©gislateur crĂ©e un nouveau vĂ©hiculeâ: la sociĂ©tĂ© dâinvestissement en capital Ă risque (sicar). Les sicar sâadressent Ă des investisseurs avertis qui souhaitent apporter leurs fonds Ă des entitĂ©s en vue de leur lancement, de leur dĂ©veloppement ou de leur introduction en bourse.
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Le
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Le volume des fonds de fonds de private equity
126,8 mrdsâŹ
SupervisĂ©s par la CSSF, ces vĂ©hicules bĂ©nĂ©ficient dâun rĂ©gime fiscal favorable et dâune rĂ©glementation plus souple, notamment en matiĂšre de concentration des risques.
En 2007, lâintroduction du fonds dâinvestissement spĂ©cialisĂ© (FIS) vient renforcer la boĂźte Ă outils. VĂ©hicule dâinvestissement souple, mais nĂ©anmoins supervisĂ©, le FIS permet de mettre en Ćuvre des stratĂ©gies dâinvestissement mixtes dans le respect de limites bien Ă©tablies. Ă travers lui, un panel plus large dâinvestisseurs avertis ont la possibilitĂ© dâinvestir dans lâimmobilier, les crĂ©ances ou encore le private equity. Alliant flexibilitĂ© et sĂ©rieux, grĂące Ă un cadre rĂ©glementaire adaptĂ©, ces vĂ©hicules vont rapidement rencontrer un rĂ©el succĂšs.
Au moment du dĂ©pĂŽt du projet de loi relatif aux FIS, 181 OPC Ă©taient rĂ©gis par la loi de 1991 concernant les organismes de placement collectif dont les titres ne sont pas destinĂ©s Ă ĂȘtre placĂ©s auprĂšs du grand public. Un an plus tard, la CSSF recensait 638 FIS, pour un montant de quelque 120 milliards dâeuros, soit un sixiĂšme du patrimoine global des OPC au Luxembourg Ă lâĂ©poque. Une nouvelle dynamique Ă©tait alors lancĂ©e.
267,8 mrdsâŹ
Le volume des fonds de dette privée.
Nouveau cadre, nouveau marchĂ© Ă bien des Ă©gards, en faisant Ă©voluer son dispositif lĂ©gal de la sorte, le Luxembourg a pris les devants sur les autoritĂ©s europĂ©ennes. Quelques annĂ©es plus tard, en effet, lâUnion entend instaurer un cadre rĂ©glementaire harmonisĂ© pour les fonds alternatifs. Dans cette optique, elle adopte la directive sur les gestionnaires de fonds dâinvestissement alternatifs (plus connue sous son acronyme anglophone AIFMD pour alternative investment fund managers directive). Ă travers elle, la volontĂ© est de rĂ©glementer les gestionnaires de fonds dâinvestissement alternatifs (et non les vĂ©hicules directement), ainsi que la distribution de ces fonds. Ce cadre doit garantir la protection des investisseurs et permettre de se prĂ©munir des risques systĂ©miques.
En 2013, annĂ©e de lâentrĂ©e en vigueur de la directive, le Luxembourg est lâun des premiers pays Ă la transposer en
volume dâactifs sous gestion domiciliĂ©s dans des fonds de private equity (comprenant Ă©galement les fonds de venture capital).Le succĂšs des fonds alternatifs luxembourgeois doit beaucoup Ă lâagilitĂ© du lĂ©gislateur Ă faire Ă©voluer la «âboĂźte Ă outilsâ» dans le domaine des fonds dâinvestissement en vue de rĂ©pondre aux attentes des investisseurs et des gestionnaires. Cela relĂšve dâun processus dâadaptation continue. La preuve en a encore Ă©tĂ© apportĂ©e dĂ©but juillet, avec lâadoption du projet de loi 8183 reprenant deux mesures rĂ©clamĂ©es par lâindustrie des fonds.
SEUIL ABAISSĂ
Lâune des Ă©volutions principales apportĂ©es par cette loi concerne les fonds alternatifs. Elle rĂ©side dans la modification des dĂ©finitions de la notion dâ«âinvestisseur avertiâ» contenues dans les lois sicar, FIS et Fiar, afin de renforcer la cohĂ©rence entre les diffĂ©rentes lois et dâaligner le rĂ©gime luxembourgeois au standard europĂ©en, en abaissant le seuil dâinvestissement actuel de 125.000 Ă 100.000 euros.
Lâautre grand volet de cette loi concerne la taxe dâabonnement. Celle-ci a Ă©tĂ© adaptĂ©e pour rĂ©pondre aux vĆux de la Commission europĂ©enne, qui souhaite voir les Ătats membres donner un coup de pouce fiscal aux Eltif et au produit paneuropĂ©en dâĂ©pargne-retraite individuelle (PEPP). Ces deux vĂ©hicules se verront appliquer des taux prĂ©fĂ©rentiels de 0,01â% Ă la place du taux de droit commun de 0,50â%.
«âEn modernisant notre cadre lĂ©gislatif, nous ouvrons la voie Ă de nouvelles opportunitĂ©s et consolidons le rĂŽle du Luxembourg comme centre financier majeur, tout en favorisant lâessor de nouveaux produits europĂ©ens, tels que les Eltif ou le PEPP, a dĂ©clarĂ© Yuriko Backes, ministre des Finances, suite Ă cette adoption. Avec cette lĂ©gislation modernisĂ©e, le Luxembourg continue Ă innover et Ă anticiper les tendances du marchĂ©, affirmant sa position de leader dans le domaine des fonds dâinvestissement.â»
droit national. Si certains acteurs sont restĂ©s sceptiques face Ă cette volontĂ© dâimposer une surveillance Ă des acteurs qui Ă©taient jusque-lĂ peu encadrĂ©s, le Luxembourg y a vu une opportunitĂ©. Sans nul doute, les autoritĂ©s de lâĂ©poque avaient en tĂȘte lâessai qui avait Ă©tĂ© brillamment transformĂ© une trentaine dâannĂ©es auparavant avec la transposition de la directive OPCVM.
En offrant des garanties de confiance supplĂ©mentaires, la directive AIFM allait faciliter la levĂ©e de fonds auprĂšs dâinvestisseurs dĂ©sireux de diversifier leurs placements Ă travers des actifs «âalternatifsâ». Lâindustrie des fonds luxembourgeoise y a directement vu un potentiel relais de croissance important. Le dĂ©veloppement du segment alternatif, de 2013 Ă nos jours, rĂ©vĂšle que les autoritĂ©s et professionnels du secteur financier luxembourgeois de lâĂ©poque ne se sont pas trompĂ©s.
Si le Luxembourg Ă©tait dĂ©jĂ bien positionnĂ© sur le segment de lâinvestissement alternatif, avec les FIS et les sicar, les autoritĂ©s ont profitĂ© de cette Ă©volution du cadre rĂ©glementaire europĂ©en pour introduire un nouveau vĂ©hiculeâ: le fonds dâinvestissement alternatif rĂ©servĂ© (Fiar). LâintĂ©rĂȘtâ? Celui-ci nâest pas directement supervisĂ© par le rĂ©gulateur luxembourgeois, mais lâest indirectement via son gestionnaire autorisĂ© (comme le prĂ©voit la directive AIFM). Le rĂ©gulateur, de cette maniĂšre, facilite la mise en place du vĂ©hicule sans pour autant sortir du cadre rĂ©glementaire. Pour attirer des gestionnaires, rien ne vaut un cadre souple et dynamique. Le Luxembourg lâa compris depuis longtemps.
Un succÚs avéré
Ces efforts ont permis au Luxembourg de se positionner comme principal domicile des fonds alternatifs en Europe. Ces investissements, comme escomptĂ©, ont considĂ©rablement soutenu la croissance de son industrie des fonds dĂ©jĂ prospĂšre. Entre 2009 et 2021, les actifs sous gestion des fonds rĂ©gulĂ©s sont passĂ©s de 1.841 milliards dâeuros Ă la fin de lâannĂ©e 2009 Ă
5.151 milliards dâeuros en mai 2023. Si lâon se rĂ©fĂšre au AIFM Reporting Dashboard (2021), entre 2018 et 2021, la valeur nette dâinventaire (VNI) des fonds alternatifs gĂ©rĂ©s par des gestionnaires luxembourgeois, tous rĂ©gulĂ©s par la CSSF, a considĂ©rablement Ă©voluĂ© pour atteindre 1.482 milliards dâeuros. En 2018, cette VNI nâĂ©tait encore que de 653 milliards dâeuros.
Quelle est la part des actifs privĂ©s parmi ces vĂ©hicules alternatifsâ? Fin 2021, on estimait Ă 381 milliards dâeuros le volume dâactifs sous gestion domiciliĂ©s dans des fonds de private equity (comprenant Ă©galement les fonds de venture capital). 84 milliards dâeuros se trouvaient dans des fonds de fonds de private equity. Du cĂŽtĂ© des fonds de real estate, la CSSF et lâAlfi font Ă©tat dâun volume dâactifs sous gestion Ă©quivalent Ă 126,8 milliards dâeuros (3e trimestre 2022). En ce qui concerne les fonds de dette privĂ©e, la derniĂšre Ă©tude de KPMG et de lâAlfi sur le sujet (2022) estime le volume dâactifs Ă 267,8 milliards dâeuros (en hausse de 45,5â% sur un an).
De belles perspectives
Le succĂšs des fonds alternatifs, avec un appĂ©tit croissant des investisseurs pour les actifs privĂ©s, se confirme annĂ©e aprĂšs annĂ©e. Et le Luxembourg, en veillant Ă rĂ©pondre aux besoins des investisseurs et des gestionnaires, est parvenu Ă se positionner comme un centre dâexcellence incontournable, accueillant, assurant la gestion de ces vĂ©hicules, facilitant la distribution de ces produits dâinvestissement Ă travers toute lâEurope. Au fil du temps, les gestionnaires ont gagnĂ© en maturitĂ© sur lâensemble des classes dâactifs alternatifs, dĂ©veloppant des stratĂ©gies toujours plus robustes, proposant de nouvelles approches. LâintĂ©rĂȘt pour les actifs privĂ©s, dans ce contexte, ne fait que se confirmer, avec de belles perspectives Ă venir. La dĂ©mocratisation de lâaccĂšs Ă ces investissements, notamment, constitue Ă la fois un dĂ©fi et une opportunitĂ© de taille pour les gestionnaires offrant ce type de produits. Le Luxembourg, dans ce contexte, doit rester Ă lâĂ©coute et continuer Ă sâadapter pour tirer profit des Ă©volutions Ă venir.
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Le premier semestre de lâannĂ©e 2023 a Ă©tĂ© riche sur le plan lĂ©gal et rĂ©glementaire pour le secteur des fonds dâinvestissement, en particulier avec lâadoption du rĂšglement Eltif 2 et avec lâentrĂ©e en vigueur de la loi du 21 juillet 2023 relative Ă la modernisation du cadre lĂ©gislatif concernant les fonds luxembourgeois.
Journaliste MARC FASSONESelon les donnĂ©es conjointes de lâALFI et de la CSSF, on compte actuellement 34 fonds Partie 2 sur la Place de Luxembourg. Un chiffre Ă mettre en perspective avec les 1.619 fonds Partie 1 recensĂ©s Ă la mĂȘme date et les 1.291 FIS (fonds dâinvestissement spĂ©cialisĂ©s) et 201 SICAR (sociĂ©tĂ©s dâinvestissement en capital Ă risque).
Olivia Moessner, associĂ©e au sein du cabinet dâavocats Elvinger Hoss Prussen, revient sur les impacts et effets de ces deux rĂ©glementations. Elle Ă©voque Ă©galement certains des enjeux, questions et perspectives soulevĂ©s par deux autres grandes rĂ©formes rĂ©glementaires en cours au niveau europĂ©en dans le secteur des fonds dâinvestissement et de la gestion dâactifsâ: AIFMD 2 â qui vise Ă apporter des amĂ©liorations ciblĂ©es aux dispositions-clĂ©s du cadre actuel rĂ©gissant les gestionnaires de fonds dâinvestissement alternatifs â et RIS (retail investment strategy) â qui vise Ă amĂ©liorer la participation des investisseurs particuliers au financement de lâĂ©conomie.
Modernisation de la rĂ©glementation relative aux fonds luxembourgeois LâentrĂ©e en vigueur de la loi du 21 juillet 2023 portant modernisation de lâarsenal lĂ©gislatif relatif aux fonds dâinvestissement luxembourgeois constitue une Ă©tape importante pour lâattractivitĂ© et la compĂ©titivitĂ© de la Place dans le secteur des fonds dâinvestissement et de la gestion dâactifs.
Parmi les changements principaux, on peut citer la baisse du seuil minimal dâinvestissement dans les SICAR, FIS et FIAR Ă 100.000 euros (contre 125.000 euros auparavant) pour les investisseurs «âavertisâ» autres que professionnels. Par ailleurs, afin de rĂ©pondre aux besoins du marchĂ©, la nouvelle loi Ă©tend Ă©galement de 12 Ă 24 mois la pĂ©riode pendant laquelle le montant du capital/ actif net minimum doit ĂȘtre atteint pour les fonds rĂ©gis par les lois SICAR, FIS et FIAR et prolonge aussi de 6 Ă 12 mois cette mĂȘme durĂ©e pour les fonds rĂ©gis par la Partie 2 de la loi OPC. Elle modifie Ă©galement les conditions fiscales dont les diffĂ©rents types de fonds luxembourgeois peuvent bĂ©nĂ©ficier en matiĂšre de taxe dâabonnement. Mais on ne peut rĂ©duire lâampleur et lâimpact de la loi du 21 juillet 2023 Ă ces seules mesures. Le texte de loi a en effet Ă©tĂ© pensĂ© plus globalement autour de deux axes, selon Olivia Moessnerâ: «âOn y trouve une volontĂ© dâamĂ©lioration et dâharmonisation dans son ensemble de la lĂ©gislation luxembourgeoise relative aux fonds dâinvestissement et Ă leurs
gestionnaires, ainsi quâune volontĂ© de sâinscrire dans la tendance amorcĂ©e il y a quelques annĂ©es de âretailisationâ ou de dĂ©mocratisation des actifs privĂ©s.â»
Le retour des fonds Partie 2
Les fonds rĂ©glementĂ©s en vertu de la Partie 2 de la loi OPC connaissent actuellement un fort regain dâintĂ©rĂȘt de la part des investisseurs et gestionnairesâ:
«âCâĂ©tait une structure quelque peu oubliĂ©e que lâon nâutilisait quasiment plus que pour des fonds destinĂ©s au marchĂ© japonais.â» Ce retour en grĂące des fonds Partie 2 (dans lesquels tout type dâinvestisseur â y compris les particuliers â peut investir) est, entre autres, dĂ» au rĂšglement ELTIF 2 dans la mesure oĂč les fonds europĂ©ens dâinvestissement Ă long terme (European Long-Term Investment Funds) sont des fonds dâinvestissement alternatifs souvent structurĂ©s au Luxembourg sous forme de fonds Partie 2 pour permettre la distribution aux particuliers et de bĂ©nĂ©ficier du passeport ELTIF
y relatif. Pour mĂ©moire, les fonds Partie 1 correspondent au produit Ucits, le produit grand public de rĂ©fĂ©rence dans le secteur des fonds rĂ©glementĂ©s, qui bĂ©nĂ©ficie du passeport europĂ©en auprĂšs des investisseurs de dĂ©tail, notamment, et a fait le succĂšs de la Place Ă son origine. Mais qui dit grand public dit contraintes et limitations rĂ©glementaires strictes, notamment en matiĂšre dâactifs/ investissements Ă©ligibles, ainsi quâen matiĂšre de diversification des investissements et des risques, par exemple. Par contre, un fonds Partie 2, mĂȘme sâil peut sâadresser au grand public, nâest pas soumis Ă un rĂ©gime aussi strict. Ainsi, il peut en principe investir dans des actifs plus variĂ©s, y compris illiquides, comme lâimmobilier ou la dette. Mais, en retour, un fonds Partie 2 ne dispose pas du passeport europĂ©en pour la distribution aux particuliers au sein de lâUE. Cependant, si un AIFM europĂ©en autorisĂ© est dĂ©signĂ©, le fonds Partie 2 pourra commercialiser ses actions
auprĂšs dâinvestisseurs professionnels dans lâensemble de lâUE par le biais dâun passeport spĂ©cifique instaurĂ© par la directive AIFM. Ainsi, «âles fonds Partie 2 connaissent une forme de rĂ©surrection autonome indĂ©pendamment du label ELTIF, et ce grĂące Ă des acteurs du secteur du private equity qui sont trĂšs intĂ©ressĂ©s par la distribution aux investisseurs de dĂ©tail sans nĂ©cessairement avoir besoin des passeports europĂ©ens de commercialisation et qui ne veulent pas forcĂ©ment se voir imposer les rĂšgles encore rigides pour certaines applicables aux ELTIF. Une distribution Ă des semi-professionnels, opĂ©rĂ©e sous les rĂšgles de placement privĂ© applicables dans les juridictions locales, comme en Allemagne, peut suffire.
Ă cet Ă©gard, la loi du 21 juillet 2023 modernise le rĂ©gime des fonds Partie 2 en leur offrant plus de flexibilitĂ© en termes de structuration, en ce compris «âla possibilitĂ© pour les SICAV Partie 2 dâĂȘtre constituĂ©es dĂ©sormais Ă©galement sous forme de sociĂ©tĂ©s en commandite par
UMC
LâUnion des marchĂ©s des capitaux (CMU pour Capital Market Union), comme son nom lâindique, sâest donnĂ© comme objectif de faire circuler lâargent â les investissements et lâĂ©pargne â dans toute lâUnion europĂ©enne afin quâil profite aux consommateurs, aux investisâseurs et aux entreprises, quel que soit leur lieu dâimplantation. Cette «ânouvelle frontiĂšre du marchĂ© unique europĂ©enâ» a Ă©tĂ© lancĂ©e par la Commission Juncker en juillet 2014. Sa rĂ©alisation demande un travail lĂ©gislatif profond rĂ©formant des textes existants ou en crĂ©ant de nouveau comme le RIS.
RIS
La Retail Investment Strategy (RIS) est un projet de rĂ©gulation adoptĂ© au printemps 2023 par la Commisâsion qui veut protĂ©ger les investisâseurs retail. La volontĂ© est de permettre aux investisseurs «âconsommateursâ» de prendre des dĂ©cisions dâinvestissement qui correspondent Ă leurs besoins et Ă Â leurs prĂ©fĂ©rences, en veillant Ă ce quâils soient traitĂ©s Ă©quitablement et dĂ»ment protĂ©gĂ©s. Lâobjectif est dâencourager la participation aux marchĂ©s des capitaux des mĂ©nages europĂ©ens, qui prĂ©fĂšrent actuellement les produits classiques.
ELTIF
Créé en 2015 et rĂ©formĂ© en 2022, le Fonds europĂ©en dâinvestissement Ă long terme (European Long-Term Investment Fund, ou ELTIF) est un nouveau type de cadre dâinvestissement collectif permettant aux investisseurs institutionnels et privĂ©s de placer des fonds dans des entreprises et des projets qui ont besoin de capitaux Ă long terme.
AIFMDÂ 2
La directive AIFM (Alternative Investment Fund Managers Directive) est une consĂ©quence directe de la crise financiĂšre de 2008. La Commission europĂ©enne a voulu rĂ©glementer les placements alternatifs â hedge funds, fonds immobilisers, private equity, etc. Le texte rĂ©gule les promoteurs et non les produits. Le texte dâAIFMD 2 prĂ©cise un certain nombre de points en matiĂšre de dĂ©lĂ©gation et de gestion du risque de liquiditĂ©.
actions, en commandite simple, en commandite spĂ©ciale ou sous forme de sociĂ©tĂ© Ă responsabilitĂ© limitĂ©e, en plus de la forme traditionnelle de la sociĂ©tĂ© anonyme initialement prĂ©vueâ». Autre avancĂ©e importanteâ: «âUn fonds Partie 2 de type fermĂ© ne pouvait jusquâĂ prĂ©sent pas Ă©mettre dâactions, parts ou parts dâintĂ©rĂȘts Ă moins de disposer dâune valeur nette dâinventaire (VNI) actualisĂ©e, ce qui pouvait poser un problĂšme pour ce type de fonds, notamment dans le secteur du private equity, oĂč les fonds fermĂ©s Ă©mettent Ă prix fixe sous rĂ©serve de lâapplication de mĂ©canismes dits âdâĂ©galisationâ. DĂ©sormais, le ticket dâentrĂ©e dans un fonds fermĂ© soumis Ă la Partie 2 de la loi OPC, câest-Ă -dire le prix de vente dâune action, part ou part dâintĂ©rĂȘt, peut dĂ©sormais aussi ĂȘtre fixĂ© Ă un prix autre que la VNI et qui sera Ă©tabli conformĂ©ment aux documents constitutifs du fonds.â»
Le rĂšglement ELTIFÂ 2
Le rĂšglement ELTIF 2 du 15 mars 2023 a Ă©tĂ© lâautre bonne nouvelle pour les professionnels. Selon Olivia Moessner, «âcâĂ©tait une rĂ©forme qui Ă©tait absolument nĂ©cessaire. Je crois quâen termes de restrictions dâinvestissement ainsi quâen termes dâactifs Ă©ligibles, il y avait vraiment des flexibilitĂ©s Ă apporter au texte initial. Historiquement, Ă lâorigine dâELTIF 1, il y avait une rĂ©flexion des institutions europĂ©ennes qui voulaient donner accĂšs aux investisseurs retail Ă des actifs plus illiquides et avec un plus long terme dâinvestissement, afin de favoriser lâĂ©mergence dâune Ă©pargne Ă plus long terme pouvant servir de complĂ©ment de retraite. La premiĂšre idĂ©e Ă©tait de modifier le rĂ©gime de la directive UCITS pour y intĂ©grer des actifs plus illiquides. Mais cela posait plus de problĂšmes que cela nâapportait de solutions, et la Commission a optĂ© pour un rĂ©gime sĂ©parĂ©. Câest ainsi que les ELTIF ont Ă©tĂ© créés, en sâinspirant trĂšs largement des restrictions dâinvestissement applicables aux OPCVM. On avait par exemple, sur des actifs illiquides, des restrictions Ă 10. Autrement dit, et Ă titre dâexemple, pour un fonds dâinfrastructure, il fallait trouver 10 projets avec des maturitĂ©s proches, ce qui Ă©tait quasiment impossible. On est
dĂ©sormais passĂ© Ă des restrictions Ă 20.â»
La suppression des limitations de lâaccĂšs des investisseurs particuliers aux ELTIF va favoriser la dĂ©mocratisation du produit dans sa forme destinĂ©e aux investisseurs particuliers. «âĂ cĂŽtĂ© des fonds Partie 2 non labellisĂ©s ELTIF, nous assistons Ă un intĂ©rĂȘt croissant pour les ELTIF de la part des acteurs du private equity comme de ceux de la gestion traditionnelle. Le Luxembourg sâimpose comme une juridiction dâexcellence pour ses produits, comme il lâest depuis des dĂ©cennies pour les OPCVM.â»
Quâattendre dâAIFMDÂ 2â?
Lâagenda rĂ©glementaire ne dort jamais. ELTIF 2 Ă peine digĂ©rĂ©, dâautres textes pointent le bout de leur nez. Avec des objectifs ambitieux et quelques zones dâombre inquiĂ©tantes.
Premier de ces rendez-vous, la nouvelle version de lâAlternative Investment Fund Managers Directive (AIFMD). Dans le cadre de son plan dâaction pour un marchĂ© de capitaux unique (CMU pour Capital Markets Union), la Commission a proposĂ© en novembre 2021 une rĂ©vision de la directive. Le texte final nâa pas encore Ă©tĂ© publiĂ©. Toutefois, un accord global a Ă©tĂ© trouvĂ© en juillet 2023. Olivia Moessner voit trois volets essentiels dans cette nouvelle lĂ©gislation.
Des fonds de dettes plus encadrés
«âCe qui est intĂ©ressant, relĂšve de maniĂšre prĂ©liminaire Olivia Moessner, câest cette volontĂ© des autoritĂ©s europĂ©ennes de venir rĂ©glementer des produits via une directive qui, Ă la base, est conçue pour encadrer les gestionnaires de fonds et pas les fonds eux-mĂȘmes.â» Sur le fond, elle ne sâattend pas Ă ce que les propositions de la Commission rĂ©volutionnent cette activitĂ© sur la Place, qui a dĂ©jĂ dĂ©veloppĂ© une forte expĂ©rience sur ce segment. «âPar contre, de nouvelles contraintes vont apparaĂźtreâ», prĂ©vient-elle. Ainsi, lâeffet de levier de ces fonds, notamment, va ĂȘtre encadrĂ© et des rĂšgles de rĂ©tention seront introduites. «âLes initiateurs de fonds de dettes qui Ă©mettent des prĂȘts et les vendent par la suite sur le marchĂ© secondaire vont devoir garder une exposition minimale sur ces prĂȘts de lâordre de 5 durant une
certaine pĂ©riode. Une disposition adoptĂ©e en vue dâun alignement sur le rĂ©gime de la titrisation europĂ©enne. Ce ne sont pas des rĂ©volutions, mais certainement des contraintes supplĂ©mentaires, et il va falloir garder Ă lâĆil la maniĂšre dont le marchĂ© va y rĂ©agir.â»
Une gestion du risque de liquidité davantage encadrée
«âLa question du risque de liquiditĂ© est un sujet majeur pour les autoritĂ©s internationales et europĂ©ennes. Et cela va le rester pour longtemps.â» De fait, aprĂšs diffĂ©rentes crises et au sortir de celle du Covid, les institutions europĂ©ennes ont vu la nĂ©cessitĂ© dâimposer aux fonds dâinvestissement lâutilisation dâoutils de gestion des liquiditĂ©s (liquidity management tools). «âCe nâest pas une rĂ©volution pour le Luxembourg. Quasiment tous les fonds ouverts sur la Place disposent de maniĂšre standard de tels outils. Cette obligation va par contre tirer les standards europĂ©ens Ă la hausse dans la mesure oĂč ces outils ne sont actuellement pas tous disponibles dans lâensemble des Ătats membres.â»
Transparence accrue dans la dĂ©lĂ©gation AIFMD 2 introduit Ă©galement de nouvelles dispositions sur la dĂ©lĂ©gation, avec comme volontĂ© dâarriver Ă une plus grande transparence. Il y aura dĂ©sormais une obligation de notification aux autoritĂ©s europĂ©ennes des informations relatives au volume et au pourcentage des actifs sous gestion dĂ©lĂ©guĂ©s. «âLe secteur craignait un encadrement plus strict. Cela ne sera pas le cas. Le dispositif retenu est satisfaisant. Maintenant, le systĂšme rĂ©glementaire est tel que nous ne sommes pas Ă lâabri dâune interprĂ©tation plus contraignante Ă©manant dâune institution de haut niveau comme lâEsma (European Securities and Markets Authority). Et certains points, malgrĂ© lâaccord politique intervenu au niveau des institutions europĂ©ennes en juillet, sont renvoyĂ©s devant un comitĂ© technique qui va rĂ©diger le texte final. Lâintention politique est clairement dâajouter de la transparence pour les rĂ©gulateurs plutĂŽt que des contraintes limitatives supplĂ©mentaires.â»
Enjeux majeurs de la Retail Investment Strategy pour lâindustrie des fonds Au final, AIFMD 2 ne devrait pas ĂȘtre une rĂ©volution trop importante pour la Place. Mais cela risque dâĂȘtre diffĂ©rent pour ce qui est des enjeux, consĂ©quences et implications Ă venir dans le cadre de la proposition lĂ©gislative publiĂ©e par la Commission europĂ©enne en date du 24 mai 2023 concernant la stratĂ©gie pour lâinvestissement des particuliers (Retail Investment Strategy, ou RIS) et qui envisage de modifier pas moins de cinq textes fondamentaux relatifs aux investissements par les particuliers. «âRIS va ĂȘtre un Ă©norme sujet. Lâobjectif majeur est de renforcer la confiance et la participation des Ă©pargnants dans les marchĂ©s financiers en amĂ©liorant et en accroissant la transparence (notamment des coĂ»ts) et la comparabilitĂ© des produits dâinvestissement et dâĂ©pargne. Le souci, câest que RIS est une rĂ©glementation transversale qui va impacter plusieurs rĂ©glementations applicables aux acteurs de la finance et de lâassurance. Le package inclut Ă©galement une proposition de modification du rĂ©gime PRIIPs.â» Un des principaux points dâachoppement qui a retardĂ© la publication de RIS par la Commission est celui de la possible interdiction des rĂ©trocessions. Olivia Moessner prĂ©cise quâ«âau dĂ©part, la volontĂ© Ă©tait dâinterdire de maniĂšre absolue les rĂ©trocessions payĂ©es par les producteurs dâinstruments financiers aux distributeurs. Au final, le texte proposĂ© Ă©tend lâinterdiction des rĂ©trocessions aux services de rĂ©ception-transmission dâordres et dâexĂ©cution dâordres Ă des investisseurs de dĂ©tail â ou pour le compte de ceux-ci. De mon point de vue, il nâest pas sĂ»r que cette rĂ©forme en lâĂ©tat favorise les investisseurs. Mais elle favorisera sĂ»rement les entreprises dâinvestissement qui ont un rĂ©seau de distribution intĂ©grĂ©.â»
Un autre point important de la rĂ©forme RIS est lâintroduction du concept de value for money, autrement dit lâĂ©valuation du prix payĂ© par rapport au service rendu. «âDe la maniĂšre dont le texte est libellĂ©, le principe de âvalue for moneyâ est rĂ©duit Ă la seule dimension du coĂ»t, avec le risque dâinciter les distributeurs Ă favoriser les fonds passifs au dĂ©triment de la gestion active.â»
«âLe secteur craignait un encadrement plus strict. Cela ne sera pas le cas.â»
OLIVIA MOESSNER Associée Elvinger Hoss Prussen
Comment Ă©voluent les principales classes dâactifs privĂ©s au Luxembourgâ? Entre le private equity, la dette privĂ©e et lâimmobilier, nous vous proposons un petit tour dâhorizon du segment.
Le poids du private equity au sein de lâindustrie des fonds luxembourgeois
Si lâindustrie des fonds luxembourgeois est dopĂ©e par le segment des investissements alternatifs, celui-ci recouvre une multitude de facettes et de stratĂ©gies. Selon la Luxembourg Private Equity & Venture Capital Association, relayant les donnĂ©es de lâAIFM Reporting Dashboard 2021 (publiĂ©es en octobre 2022), la valeur nette dâinventaire (VNI) du capital-investissement au Luxembourg Ă©tait de 509 milliards dâeuros Ă la fin de lâannĂ©e 2021, ce qui reprĂ©sentait 8,6â% des actifs sous gestion Ă travers des vĂ©hicules dâinvestissement domiciliĂ©s au Luxembourg.
Lâimportance des fonds dâinvestissement alternatifs au Luxembourg sâest accrue au fil du temps et les fonds dâinvestissement privĂ©s reprĂ©sentent environ un tiers de cette classe dâactifs. Selon le rapport Bain Global Private Equity, la VNI des fonds alternatifs luxembourgeois reprĂ©sente 17,6â% de lâindustrie mondiale du capital privĂ©.
Autre segment important des actifs privĂ©s, celui de la dette privĂ©e est aussi trĂšs prisĂ©. Dans leur derniĂšre enquĂȘte Private Debt Fund Survey 2022, KPMG et lâALFI Ă©valuent le marchĂ© Ă 267,8 milliards dâeuros, avec une croissance des actifs sous gestion de 45,4â% par rapport Ă lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente (selon les donnĂ©es fournies par les dĂ©positaires interrogĂ©s). La plupart des fonds de dette privĂ©e ont une taille allant jusquâĂ 100 millions dâeuros. Les fonds de taille moyenne, câest-Ă -dire ceux dont la valeur nette dâinventaire se situe entre 100 et 500 millions dâeuros, reprĂ©sentent 31â% du nombre total des fonds de dette.
Comme en tĂ©moigne lâenquĂȘte Luxembourg Real Estate Investment Funds 2022, menĂ©e par lâALFI, le Luxembourg reste le lieu privilĂ©giĂ© pour Ă©tablir et maintenir des fonds dâinvestissement immobiliers rĂ©glementĂ©s Ă vocation multigĂ©ographique et multisectorielle.
Au regard de lâĂ©volution des actifs sous gestion dans ce segment, il continue dâattirer les investisseurs institutionnels et les gestionnaires de fonds du monde entier. 84,3â% des investisseurs viennent dâEurope, le reste provenant principalement des AmĂ©riques (7,5â%). 4,7â% sont trĂšs diversifiĂ©s, ce qui confirme lâattrait mondial. Les fonds domiciliĂ©s au Luxembourg sont principalement utilisĂ©s par de petits groupes dâinvestisseurs institutionnels, 88â% dâentre eux rassemblant 25 investisseurs.
Les private assets, ou «âactifs privĂ©sâ» en français, rassemblent un ensemble dâactifs non cotĂ©s en bourse. Le concept inclut par exemple le private equity et le venture capital, la dette privĂ©e ou encore un ensemble dâactifs rĂ©els Ă lâinstar de lâimmobilier. Ces actifs constituent un levier de diversification intĂ©ressant au cĆur des portefeuilles dâinvestissement.
Il sâagit souvent dâactifs illiquides, prĂ©sentant un risque plus ou moins important, offrant des perspectives de rendement intĂ©ressantes Ă moyen et long terme.
Les fonds dâinvestissement alternatifs sont des organismes de placement collectifs investissant dans des actifs qui ne sont ni des actions ni des obligations. Il existe diverses catĂ©gories de fonds alternatifs, mettant en Ćuvre des stratĂ©gies dâinvestissement spĂ©cifiques. On peut Ă©voquer des fonds immobiliers, des fonds de private equity, des fonds de dette privĂ©e ou encore des stratĂ©gies mixtes. LâaccĂšs Ă ces fonds, rĂ©gulĂ©s directement ou indirectement, via la supervision du gestionnaire comme le prĂ©voit la directive AIFM, est rĂ©servĂ© Ă des investisseurs institutionnels ou avertis.
Ăgalement appelĂ© «âcapital-investissementâ», le private equity est le concept utilisĂ© pour dĂ©signer lâinvestissement dans des sociĂ©tĂ©s non cotĂ©es en bourse. Des fonds dâinvestissement spĂ©cialisĂ©s, des familles fortunĂ©es ou encore des sociĂ©tĂ©s de venture capital apportent des moyens financiers Ă des structures privĂ©es, par le biais dâune prise de participations, dans lâoptique de soutenir leur dĂ©veloppement et dâen renforcer la valeur Ă terme.
La dette privĂ©e est un outil de financement par un emprunt non bancaire qui sâest fortement dĂ©veloppĂ© aprĂšs la crise de 2008. Il sâagit donc dâune source de financement alternative aux prĂȘts bancaires traditionnels et aux Ă©missions obligataires. Cet outil est utilisĂ© principalement par les PME et les entreprises de taille intermĂ©diaire qui recherchent un financement plus flexible et plus rapide quâun financement bancaire classique. Les prĂȘts accordĂ©s sont gĂ©nĂ©ralement remboursĂ©s in fineâ: la sociĂ©tĂ© rembourse le capital Ă lâĂ©chĂ©ance, ce qui lui laisse Ă disposition de la trĂ©sorerie pour mener ses projets de croissance organique et dâinvestissement. LâintĂ©rĂȘt de cette dette pour les investisseurs rĂ©side dans la prime dâilliquiditĂ© quâelle offre, levier dâoptimisation du rendement.
On utilise lâacronyme Reif â Real Estate Investment Funds âpour dĂ©signer les fonds dâinvestissement immobiliers, des vĂ©hicules qui investissent directement dans des biens immobiliers physiques ou indirectement en achetant des actions ou de la dette de sociĂ©tĂ©s immobiliĂšres. Ce segment a connu une croissance substantielle au cours de la derniĂšre dĂ©cennie. Les fonds dâinvestissement immobiliers domiciliĂ©s au Luxembourg ont plus que dĂ©cuplé depuis 2010, passant de 22,41 milliards dâeuros en janvier 2010 Ă 253,74 milliards dâeuros en dĂ©cembre 2022. Les acteurs ont aussi gagnĂ© en maturitĂ©, dĂ©veloppant notamment des stratĂ©gies avancĂ©es autour de catĂ©gories dâactifs immobiliers particuliĂšres comme le bureau, le commerce, lâindustrie, le rĂ©sidentiel, lâhĂ©bergement et lâaccueil (hospitality)âŠ
Le concept dâactifs privĂ©s dĂ©signe un type dâinvestissements spĂ©cifique. Le champ est cependant large, sâĂ©tendant de lâobjet dâart Ă la prise de participation dans des sociĂ©tĂ©s non cotĂ©es en passant par lâimmobilier.
Senior business development manager
Banque de Luxembourg
Partner
Loyens & Loeff Luxembourg
Il y a toujours un avenir pour ceux qui pensent Ă lâavenir. Avec une lĂ©gislation favorable et un solide soutien politique, le Luxembourg maintiendra son rĂŽle central pour les actifs privĂ©s grĂące Ă sa boĂźte Ă outils de structuration et son vaste Ă©cosystĂšme financier. Pour lâavenir, le dĂ©fi majeur Ă relever sera dâassurer des services rapides et de qualitĂ© pour une industrie en croissance continue. Pour cela, il faut investir davantage dans la formation du personnel et le dĂ©veloppement de talents. Les cours sur les fonds luxembourgeois Ă lâUniversitĂ© de Lorraine, la certification en private equity dâHEC LiĂšge et le nouveau master en droit des fonds de lâUni tĂ©moignent de la dĂ©termination du Luxembourg et de la Grande RĂ©gion Ă favoriser une industrie des private assets tournĂ©e vers lâavenir.
Au cours de cette annĂ©e, nous avons constatĂ© une baisse dans la constitution de nouveaux fonds de private assets. Les turbulences gĂ©opolitiques et Ă©conomiques entraĂźnent des difficultĂ©s Ă gĂ©nĂ©rer une croissance immĂ©diate. Toutefois, ces investissements sont par nature des placements Ă long terme alignĂ©s aux tendances de marchĂ©. Les performances historiques dĂ©montrent lâattractivitĂ© des private assets, notamment en pĂ©riode de crise, phase particuliĂšrement propice aux investissements Ă tarifs rĂ©duits et permettant dâassurer la croissance lorsque les valeurs se redressent. De plus, lâĂ©volution vers lâaccĂšs aux investisseurs retail constitue une rĂ©elle opportunitĂ©. Avec une part de marchĂ© globale de 17 %, le Luxembourg maintient une position stratĂ©gique dans lâindustrie des fonds de private assets. MalgrĂ© des marchĂ©s houleux, combinĂ©s aux tendances de marchĂ© dĂ©crites ci-dessus il subsiste un rĂ©el potentiel de croissance pour les fonds private assets au Luxembourg.
EFA
Operations
Le Luxembourg a jouĂ© et continuera Ă jouer un rĂŽle important sur le marchĂ© financier europĂ©en grĂące Ă plusieurs avantages-clĂ©s, tels que sa situation Ă©conomique stable, sa lĂ©gislation sur les fonds dâinvestissement solide et en constante Ă©volution et ses structures de fonds flexibles. Le personnel, trĂšs international et expĂ©rimentĂ©, ainsi que le passeport europĂ©en sâajoutent aux avantages comparatifs du Luxembourg. Avec lâintroduction de lâEltif 2, les investisseurs particuliers disposeront dâune option attrayante pour investir dans des actifs alternatifs. Comme plus de 50â% des Eltif lancĂ©s sont actuellement Ă©tablis au Luxembourg, lâintroduction dâEltif 2 renforcera lâimportance du pays sur le marchĂ© des actifs privĂ©s en combinant la solide expertise nationale en matiĂšre dâactifs liquides et illiquides en une seule offre de services.
Photos Loyens & Loeff, Banque de Luxembourg et EFA FABRICE FREILINGER DirectorâPrivate AssetLâactivitĂ© des fonds autour des actifs privĂ©s sâest considĂ©rablement renforcĂ©e, mais il est nĂ©cessaire de penser Ă lâavenir de ces produits.
Propos recueillis par MARIE JACQUEMIN
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