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Court Architecture
UNE MAISON D’ANTAN EN PHASE AVEC LA MODERNITÉ
C’est une maison en plein centre de Grevenmacher qui immanquablement attire le regard des chalands, par son style unique, la clarté de sa silhouette et l’association étonnante qu’elle propose entre l’ancien et le contemporain. Un mélange de formes qui lui confère une indicible singularité parfumée d’exotisme.
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Co m m e n t tombe-t-on amoureux d’un immeuble historique, et comment lui redonne-ton une utilisation vivante et une nouvelle résonance dans un ensemble urbain ? Ce sont des questions auxquelles nous ont répondu les époux Carolina et Oscar, ainsi que l’architecte Gerardo Court à qui ils ont fait appel pour mener à terme ce projet exemplaire en matière de restauration/ transformation. Cette maison bourgeoise, datant de 1912, bénéficie d’un environnement des plus attrayants : elle est située au centre de la ville de Grevenmacher, à quelques pas de la zone piétonne et du cours de la Moselle. Il y a quelques années, Carolina et Oscar sont tombés sous le charme de la bâtisse, malgré son état délabré. Avec détermination, ils ont relevé le défi d’un chantier aux nombreuses inflexions mais qui les a passionnés. Aujourd’hui, la maison a retrouvé son éclat et son identité, alliant le charme de l’ancien avec le confort du moderne. Cette réussite, ils la doivent à l’architecte qui les a aiguillés tout au long de l’ouvrage, mais aussi au soutien et à l’accompagnement du Service des sites et monuments nationaux (SSMN) de Luxembourg. Sans oublier leur force de volonté et courage ! L’accent du projet a été mis sur la récupération de la maison originale de l’année 1912, la délestant d’une extension désassortie réalisée dans les années 1980. Cette extension a été remplacée par une nouvelle structure de style contemporain, détachée de l’ancienne villa par un mur rideau en verre. Le traitement de cette extension comme un volume puriste renforce la volonté de souligner le cachet de la maison d’origine. La réussite de ce projet a été consacrée par une double récompense obtenue lors du Bauhärepräis 2020, le prix du maître d’ouvrage organisé tous les quatre ans par l’Ordre des architectes et ingénieurs-conseils : prix coup de cœur des lecteurs du journal
Luxemburger Wort, dans la catégorie de logement individuel ; prix coup de cœur des auditeurs et téléspectateurs de RTL Lëtzebuerg (Radio Télévision
Luxembourg), dans la catégorie de logement individuel. Lors d’une entrevue avec le couple maître d’ouvrage Carolina et Oscar et l’architecte Gerardo Court, ceux-ci nous expliquent l’esprit qui les a animés tout au long du projet et combien l’habitation actuelle correspond à leur vision de départ.
Wunnen : Comment avez-vous eu l’idée d’acquérir et de restaurer une maison ancienne comme celle-ci ? Carolina et Oscar : Nous avons habité quelques
« Restaurer ne veut pas seulement dire rétablir à l’identique la substance historique, mais cela demande aussi à ce qu’on remette le bâtiment dans un contexte nouveau. »

Gerardo Court, architecte
années à Copenhague, avant de nous installer au Luxembourg en 2014 pour des raisons professionnelles. Nous avons vendu notre appartement là-bas et pouvions ainsi considérer l’acquisition d’une maison familiale au Grand-Duché. Après avoir exploré les différents coins du Luxembourg, nous avons fait la connaissance de Grevenmacher et nous en sommes tombés amoureux, séduits par sa vitalité, ses services et ses paysages. Il était clair ➔

A la fois simples, lumineux et chaleureux, les intérieurs sont teintés d’esprit scandinave. La démolition d’un mur porteur à l’entrée a permis davantage de lumière naturelle et une mise en valeur de l’ancien l’escalier en bois.

pour nous que c’était ici que nous voulions habiter, si possible dans le centre-ville. Un jour, notre agent nous a fait visiter cette maison ancienne à Grevenmacher, qui était en assez mauvais état, mais qui répondait à nos exigences en matière d’emplacement et d’orientation. Nous avons tout de suite eu un sentiment spécial lors de notre visite, une émotion devant l’âme et le cachet de la bâtisse… Nous avons demandé à l’architecte Gerardo Court de nous aider à estimer le coût de l’intervention. Il nous fallait également savoir si la maison était protégée comme bâtiment historique et dans quelle mesure il était possible de la rénover et de la transformer. La commune nous a orientés vers le Service des sites et monuments nationaux (SSMN) qui était justement en train de faire un relevé des objets dignes de protection sur le territoire de Grevenmacher. Dès le premier contact, le dialogue avec ce service s’est avéré amical et fructueux. C’est grâce à son appui et grâce au travail de l’architecte que nous nous sommes engagés dans l’aventure en pleine confiance. Gerardo Court : Dès la première visite de la bâtisse, j’ai expliqué franchement à Carolina et à Oscar que l’entreprise serait ardue et impliquerait un budget conséquent. Les entretiens avec le SSMN ont donné un élan supplémentaire au projet. La maison remplissait tous les critères pour être classée comme monument historique - classement qui a été fait en cours de projet et qui a permis au couple de bénéficier d’un subventionnement pour les travaux de restauration envisagés, à condition bien sûr de préserver la substance historique.
Quels étaient les principes qui devaient guider la remise en état ? Gerardo Court : L’objectif principal était de restaurer la maison originale, de lui redonner son lustre. L’annexe, qui avait été ajoutée dans les années 1980, posait question. Si, d’une part, elle ne s’accordait pas du tout avec le caractère de la maison, d’autre part elle représentait une surface d’habitation additionnelle qu’il ne fallait pas condamner par le biais d’une démolition pure et simple. Cette question a été soigneusement considérée par le SSMN qui a finalement accepté la solution que nous proposions : mettre en valeur la maison originale tout en remplaçant l’annexe par une structure contemporaine. Une autre concession importante a été de modifier l’affectation ➔
« Nous voulions des intérieurs plus en phase avec les standards modernes d’espaces ouverts, tout en revalorisant l’architecture originale. »

Oscar et Carolina, couple maître d’ouvrage

de cette extension, pour pouvoir y aménager des espaces bureaux dotés d’une entrée séparée. La location de ces espaces faisant partie du plan de financement du projet.
Cette restauration contemporaine dénote une réelle ouverture d’esprit de la part du SSMN… Gerardo Court : La restauration de patrimoine historique implique beaucoup de réflexions et d’apports. Chaque cas est unique, et parfois il est nécessaire de faire des compromis, pour que la restauration soit utile et pertinente. Restaurer ne veut pas dire seulement rétablir à l’identique la substance historique, mais cela demande aussi à ce qu’on remette le bâtiment dans un contexte nouveau, en conciliant respect de l’existant et nouveaux usages. Ce principe a été fondamental pour ce projet. Carolina et Oscar : Cela a entraîné un projet plus ambitieux que ce qui était prévu sur le plan technique et économique, mais la qualité de la maison méritait l’investissement et l’effort. Nous partagions un objectif commun avec le SSMN : mettre en valeur notre bâtiment historique. Il en résultait une meilleure qualité à tous les niveaux, une valorisation plus grande de la maison en tant qu’objet individuel et dans son rapport avec son environnement urbain. Il nous a été possible par exemple de faire appel à des corps de métier disposant d’un savoir-faire spécifique pour mener à bien différents travaux de restauration. Ainsi, les parquets originaux ont été restaurés, avec ponctuellement quelques réparations ; la charpente et toiture ont également fait l’objet d’une restauration/ réparation méticuleuse… Ces artisans expérimentés ainsi que les conseils permanents de Gerardo et les conseils reçus pendant les réunions avec le SSMN ont été précieux pour le choix et la mise en place d’équipements modernes en harmonie avec l’existant.
« Nous avons fait appel à des corps de métier disposant d’un savoir-faire spécifique pour mener à bien différents travaux de restauration. »
Oscar et Carolina, couple maître d’ouvrage


Le choix de l’isolation a également dû revêtir une grande importance… Gerardo Court : En effet, il était hors de question de faire une isolation extérieure qui aurait impacté l’intégrité des façades historiques. Le choix de l’isolation par l’intérieur s’imposait tout naturellement. On a donc mis en place une enveloppe isolante à l’intérieur des murs existants, en veillant à ce qu’elle soit hermétique et exempte de ponts thermiques – on peut dire qu’on a construit une nouvelle maison dans la maison ancienne ! Les fenêtres anciennes étant en mauvais état, on a réussi à les reproduire dans leur forme originale, avec une menuiserie en bois et du double vitrage. Ces mesures d’amélioration thermique permettent, non seulement une réduction des coûts de chauffage, mais aussi un meilleur confort d’habitation. Quel bien-être y aurait-il à vivre dans une belle maison d’époque en souffrant de problèmes de condensation et d’humidité ? Carolina et Oscar : En termes de chauffage, nous avons opté pour une chaudière à condensation avec récupération de chaleur, un système offrant un haut rendement calorique qui, associé avec la bonne isolation, permet de réduire les besoins en énergie. De plus, les fenêtres à double vitrage et
« Le choix de l’isolation par l’intérieur s’imposait tout naturellement. (…) On peut dire qu’on a construit une nouvelle maison hermétique dans la maison ancienne ! »
Gerardo Court, architecte les matériaux à l’intérieur de la maison ont la faculté de capter la chaleur du soleil par rayonnement, contribuant à la qualité thermique de l’ensemble.
Dans quel type d’intérieurs vous projetiez-vous avant les travaux ? Carolina et Oscar : La question de la luminosité était bien sûr importante. Auparavant, la maison était constituée de pièces séparées, qui certes n’étaient pas petites, mais nous voulions des intérieurs plus en phase avec les standards modernes d’espaces ouverts. Gerardo Court : Dans la reconfiguration des intérieurs, le SSMN a de ➔


Pour Carolina et Oscar, la restauration de la maison va de pair avec une philosophie et un mode de vie écoresponsables, permaculture, nourriture saine et gestion respectueuse des ressources naturelles…
nouveau fait preuve de flexibilité. Ainsi, la démolition d’un mur porteur à l’entrée constituait certes une intervention dans la substance de la maison, mais elle permettait deux choses : davantage de lumière naturelle et une mise en valeur de l’escalier en bois qui aujourd’hui est directement connecté avec l’espace jour au rez-de-chaussée. Bien sûr, la suppression de ce mur a été accompagnée d’un renforcement de la stabilité par des structures métalliques.
Quelques mots sur vos choix en termes d’aménagement d’intérieur. On ressent des atmosphères teintées d’esprit scandinave, à la fois simples, lumineuses et chaleureuses, avec des matières naturelles telles que le bois, des couleurs claires et des pièces ouvertes et lumineuses… Carolina et Oscar : Nous avons certainement été influencés par nos années vécues à Copenhague ! En réalité, les choix en ameublement et déco se sont faits progressivement, résultant d’intenses négociations au sein du couple !
Gerardo, pour un architecte, un projet comme celui-ci doit être source de beaucoup de travail, mais aussi de satisfaction… Gerardo Court : Chaque objet comporte toujours des surprises, des aspects et des défis uniques. Pour bien restaurer un immeuble historique, il faut le comprendre de façon spécifique et globale, connaître son histoire, son architecture, les différentes utilisations et altérations au cours des ans, mais aussi le contexte nouveau dans lequel il s’inscrit, les attentes de ses propriétaires et du public… C’est en faisant la pondération de tous ces aspects qu’on peut arriver à un projet qui fait sens, qui a une valeur nouvelle pour le présent et pour l’avenir. Dans le cas présent, il était important de bien me familiariser avec la personnalité et la philosophie du couple maître d’ouvrage, qui apprécie l’âme du bâtiment et qui en même temps affectionne une vie simple, tranquille, dans le respect des ressources naturelles. Carolina et Oscar ont d’ailleurs tenu à ce que la nouvelle extension soit coiffée d’une toiture végétale, un espace dans lequel ils cultivent un joli petit potager. Sans oublier de mentionner les poules dans le jardin dont le rôle est important en termes de permaculture et qui font le bonheur des gens qui passent dans la rue…
› www.court-architectureluxembourg.lu
Photos : P. Lobo
Dialogue entre l’escalier ancien et le nouvel escalier conduisant aux combles réaménagés.


Le bâtiment « SANG & KLANG »
CHANTS D’ICI ET D’AILLEURS
C’est un bâtiment mythique que nous vous présentons dans ce reportage, le Sang & Klang, niché au cœur du Pfaffenthal, une structure à vocation culturelle qui a marqué des générations d’habitants du quartier et d’ailleurs.


Séance de chant de la chorale Sang & Klang. L’asbl est propriétaire et résidente permanente du bâtiment depuis son inauguration en 1922.
Le nom du bâtiment se confond avec la chorale qui en a la propriété et y a établi son siège, la Société chorale royale grand-ducale Sang & Klang. Fondée en 1857, il s’agit de la plus ancienne chorale de la ville de Luxembourg. Entre 1920 et 1922, cette société de chant fit construire son propre bâtiment au coin de la rue Vauban et de la rue des Trois Glands, au pied des anciennes fortifications de la ville. Cet édifice doté d’une salle de concert de 250 places était dédié à la mémoire du co-fondateur de l’association, Laurent Menager (18351902), célèbre compositeur national originaire du quartier.
LE QUARTIER PLUS LE MONDE ENTIER
Pendant des décennies, le Sang & Klang a accueilli les événements les plus divers, organisés par des associations locales et par des entités extérieures : concerts, spectacles de théâtre, fêtes religieuses et privées, conférences, réunions, cours, répétitions d’artistes ou assemblées générales. La petite scène a été investie par des artistes venus du monde entier, invités par le Blues Club Lëtzebuerg ou le Folk-Clupp Lëtzebuerg qui, depuis longtemps, ont leur port d’attache au Sang & Klang. Une des particularités du bâtiment est d’avoir toujours fait se croiser les activités de quartier avec la scène culturelle nationale et même internationale. En 2022, la salle fêtera son 100e anniversaire. L’asbl Sang & Klang entend
EN 2022, LA SALLE FÊTERA SON 100E ANNIVERSAIRE. UN PROJET DE RÉNOVATION EST À L’ÉTUDE, EN PARALLÈLE AVEC LA DEMANDE DE CLASSEMENT.
célébrer dignement ce jalon. Elle a entamé les démarches auprès du Service des sites et monuments nationaux pour que le bâtiment soit classé et protégé en tant que monument historique. Une fois que ce classement sera effectué, elle envisage différents travaux de rénovation, afin de rendre au bâtiment son éclat d’origine, tout en l’adaptant aux besoins d’une salle de quartier multifonctionnelle.
LES QUALITÉS HISTORIQUES DU BÂTIMENT
Dans le cadre de cette demande de classement, l’association souligne la mémoire historique du lieu, l’ancrage du bâtiment dans le quartier et son intégrité architecturale. Les façades se démarquent par leur appareillage régulier en pierre de taille et le soin de leur composition. Les fenêtres du rez-de-chaussée et de l’étage sont liées visuellement par des encadrements en arc en double hauteur. Ce geste confère une distinction à la bâtisse qui s’accorde avec son caractère public. La façade principale de la rue Vauban présente une composition symétrique épurée. L’entrée principale est dans l’axe. Dans une niche au-dessus de l’entrée, on peut admirer une plaque en bronze représentant le portrait de Laurent Menager. La façade latérale de la rue des Trois Glands est rythmée par quatre fenêtres et l’entrée secondaire. Reprenant le même ➔



Le « bar des artistes » est une pièce au sous-sol qui, en temps normal (hors-pandémie), sert de backstage et d’espace de détente après les spectacles.
langage formel, elle forme un ensemble homogène avec la façade principale, tout en assumant son rôle secondaire. La toiture mansardée agrandit visuellement les façades et confère encore plus de présence au bâtiment. Les lucarnes à toiture cintrée reprennent le rythme des fenêtres de façade. Le bâtiment comprend une salle à double hauteur occupant les deux étages principaux, ainsi qu’un logement occupant les combles. La salle à double hauteur ainsi que sa scène frontale forment un ensemble harmonieux et bien proportionné. Un balcon entoure la salle sur trois côtés. Ce balcon définit des zones latérales moins hautes et plus intimes au rez-de-chaussée. En même temps, il offre une vue privilégiée sur la scène depuis le premier étage.
EN ATTENDANT LE CLASSEMENT
La structure Sang & Klang est l’exemple parfait d’un bâtiment historique qui n’a jamais cessé de vivre et de vibrer depuis sa construction. Il a accumulé une infinité de moments culturels et festifs de toutes les sortes, et il a marqué les vies et les mémoires de plusieurs générations d’utilisateurs et de spectateurs. Visible depuis les hauteurs de la Ville Haute, il est un élément fort participant à l’identité du quartier. C’est un lieu populaire au sens noble du terme et multiculturel. Son possible classement en tant qu’immeuble protégé lui permettra à coup sûr d’ouvrir un nouveau chapitre de son histoire. ➔
L’asbl « Île aux clowns » est une des nombreuses associations qui louent la salle régulièrement pour des répétitions.





AMÉLIA M. : « TOUTE UNE VIE À AIMER CETTE SALLE »
L’un des visages et bonnes âmes du Sang a Klang, qui connaît de près son esprit et ses textures, c’est Amelia Moreira, qui depuis plus de trente ans officie en tant que concierge du bâtiment. Amelia nous a gentiment accueillis et fait visiter l’édifice jusque dans ses plus petits recoins. Amélia et son époux occupent un logement dans l’étage mansardé. Comme elle est au plus près de la respiration du bâtiment, nous lui avons posé quelques questions.
Wunnen : Quel est votre fonction ? Amélia : Je m’occupe de la salle et du bâtiment, j’ouvre la porte, je ferme la porte, je veille à ce que tout soit en ordre, avant et après chaque événement,
Depuis quand effectuez-vous ce travail ? C’est en 1989 que la chorale Sang & Klang m’a commissionnée pour cette tâche. Cela fait donc 32 ans.
Quels liens avez-vous développé avec le lieu ? C’est toute une vie. J’ai habité dans ce bâtiment plus longtemps que dans n’importe quel autre endroit. C’est aussi ici que je me suis familiarisée avec la culture luxembourgeoise, au contact des associations qui utilisent la salle. J’ai appris à connaître et aimer les Luxembourgeois, ainsi que l’esprit qui les anime. En même temps, j’ai pu aussi avoir des échanges avec des personnes et des cultures venues du monde entier.
Quel regard portez-vous sur le bâtiment qui va fêter 100 ans en 2022 ? La salle n’a jamais changé fondamentalement, elle est toujours restée identique à elle-même. Il y a juste eu des petites réparations courantes ou des nouvelles peintures, presque toujours réalisées par les membres de la chorale.
La simplicité de la salle est de nature à accueillir toutes sortes d’événements… En effet, plusieurs configurations sont possibles, selon le type d’événement, on peut avoir des spectacles où tout le monde est assis, d’autres où les gens sont debout. Pour les concerts, il est habituel de mettre en place une atmosphère de café, avec des gens debout dans la salle et des tables au balcon. Le bâtiment a également été utilisé pour le tournage de films et de clips vidéo.

« Tous ceux qui sont passés par cette salle la portent dans leur cœur. »
Amélia Moreira
Et la petite salle avec les couleurs spéciales au sous-sol, à quoi sert-elle ? C’est le bar des artistes, le backstage, là où ils aiment se relaxer avant et après les spectacles. C’est une pièce à l’atmosphère spéciale, très appréciée par les artistes.
Comment appréhendez-vous la rénovation qui se profile à l’horizon ? C’est une chose nécessaire, il faut remettre en état le bâtiment et le rendre plus fonctionnel, tout en respectant son caractère. Tous les gens qui sont passés ici ont toujours dit du bien de la salle. Les associations et le public la portent dans leur cœur. En général, le public est constitué d’habitués, mais il y a souvent aussi des nouveaux visages, de plus en plus depuis l’ouverture de l’ascenseur du Pfaffenthal.
A RETENIR DANS CE NUMÉRO
Les petites notations de fin de magazine

Les couleurs, c’est bon pour la santé
« Les couleurs ont un effet psychologique sur l’être humain, sur notre humeur. Elles peuvent évoquer des souvenirs et des émotions, dynamiser notre énergie ou provoquer des sensations de relaxation. Moi, j’ai envie d’avoir des couleurs qui me font du bien ! »
› Anna Colors – p. 78
Réinvention d’un lieu
Entièrement rénovée, l’ancienne galerie Konschthaus Beim Engel est devenue le Casino Display, un espace d’échange et de recherche autour de la jeune création.
› Une nouvelle plateforme pour soutenir les jeunes artistes – P. 18
Hesperange
La localité de Hesperange est à cheval entre ville et campagne. Elle est bercée par les histoires séculaires contées par l’ancien château féodal qui domine la vallée.
› A ciel ouvert – P. 86


La reconstruction du pays
« Les gens sont heureux de voir le projecteur braqué sur cette période de l’histoire. Pour beaucoup de visiteurs, c’est encore du vécu. D’autre part, le moment est venu de sortir cette époque de l’ombre et d’inviter des passionnés à creuser les recherches. »
Les voisins, des amis qui vous veulent du bien
D’après l’expérience policière, la vigilance d’un voisin a souvent permis de déjouer certains cambriolages et d’appréhender les brigands. De là l’intérêt d’entretenir des rapports cordiaux avec vos voisins immédiats.
› Mécanique et électronique alliées contre les intrus – P. 66

Comprendre l’âme du bâtiment
« Pour bien restaurer un immeuble historique, il faut le comprendre de façon spécifique et globale, connaître son histoire, son architecture, les différentes utilisations et altérations au cours des ans, mais aussi le contexte nouveau dans lequel il s’inscrit… » Gerardo Court, architecte
› Une maison d’antan en phase avec la modernité –
P. 96
Plaidoyer pour la non-démolition
« La transformation est l'opportunité de faire plus et mieux avec ce qui existe déjà. La démolition est une décision de facilité et de court terme. C'est un gaspillage de beaucoup de choses… » Lacaton & Vassal, architectes