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Parcours d'une (com)battante
PAR VALÉRIE KARSENTI
Salomé est une jeune fille qui gagne à être connue et c’est pourquoi j’ai décidé de vous parler d’elle.
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Tout d’abord parce que Salomé a fait son cherout leoumi au CNEF et qu’elle y a travaillé en tant que conseillère académique. Ensuite, parce qu’elle a fait son Alya, et des études en Israël. Enfin, parce qu’elle s’occupe de groupes de lycéens français et qu’à ce titre également, son regard et son expérience sont précieux.
Salomé, qui a effectué sa scolarité en France, avait « depuis toujours » dans l’idée de faire son Alya. Alors que les jeunes de sa classe qui étaient venus en Israël à l’occasion du bac Bleu Blanc hésitaient à franchir le pas, elle avait déjà donné (avec ses parents) un chèque au rav Elie Kling pour réserver sa place dans le programme Hemdat Hadarom, sur les conseils du rav Mamou.
Lorsque je lui ai demandé si elle avait des regrets, elle m’a répondu que non seulement elle n’en n’avait aucun, mais que de plus elle aurait préféré suivre le programme de Hemdat Hadarom sans connaître aucune des participantes au préalable.
Oui, Salomé est forte et déterminée. Et elle a de la maturité à revendre. Elle m’a d’ailleurs fait part du sentiment de décalage qu’elle a très tôt ressenti par rapport à ses amis restés à Paris. Une petite anecdote l’illustre bien : durant sa première année en Israël, le passeport de Salomé allant expirer, elle a « tout naturellement » entrepris les démarches nécessaires pour le renouveler. Sauf qu’en parlant avec une amie de lycée restée à Paris, elle s’est rendu compte que ce n’était pas du tout si naturel que cela, l’amie en question lui ayant fait remarquer qu’en France, c’étaient les parents qui s’occupaient de ce genre de démarches et qu’elle enviait l’autonomie que Salomé avait acquise en si peu de temps. Ce décalage existe aussi par rapport aux jeunes que Salomé accompagne lors de leurs séjours en Pologne ou en Israël ; mais elle parvient à voir au-delà de l’indifférence affichée et du cynisme blasé que ces jeunes manifestent lorsqu’il est question d’Israël et de l’Alya. Salomé sait mieux que personne, puisqu’elle a suivi le même parcours, combien ces jeunes sont en demande et combien ils attendent qu’on leur parle sans langue de bois de l’Alya. Salomé m’a également fait part d’une réflexion particulièrement intéressante sur la société israélienne, qu’elle voit comme une société qui aime les jeunes, les responsabilise et leur fait confiance en leur donnant un vrai rôle à jouer. Pensez par exemple à ces jeunes 'hayalim et 'hayalot, qui sont nos yeux et nos oreilles, et qui défendent notre pays sans hésitation. Pensez aux jeunes qui montent des start-ups, aux jeunes médecins, avocats, spécialistes de la finance, mais aussi à tous les autres, les invisibles qui travaillent, paient leurs études et fondent un foyer avec ou le plus souvent sans l’aide de leurs parents. Ce sont de vrais héros et la société israélienne, qui les perçoit comme tels, leur donne de facto une place qui compte en son sein.
Autre point abordé par Salomé : la politique. Après m’avoir confié que ses parents (son père, en particulier) étaient « accros » aux news, elle ajoute dans le même souffle qu’il est de toute façon très difficile, voire impossible, de ne pas se sentir concerné par la politique en Israël. Toutes les décisions ont un impact réel et concret sur les citoyens israéliens ; et en Israël, chacun a voix au chapitre.
À travers ses propos, Salomé nous communique cette sensation de vie si intense que l’on éprouve en Israël – une telle intensité que lorsqu’on se rend en France ou ailleurs, on a l’impression que rien n’a bougé. Nombreux sont ceux qui partagent ce sentiment.
Salomé a donc trouvé sa place, et c’est tant mieux. Maintenant il lui reste, avec l’aide de Dieu, à trouver le fiancé… Mais c’est une autre histoire ! n
