LPH 994

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Jeudi 2 février 2023

11 Chevat 5783

Nº 994 | Mensuel

DOSSIER ISRAËL

CENTENAIRE DES EEIF

HOMMAGE À LEUR FONDATEUR ROBERT GAMZON

BON À SAVOIR L'IMMOBILIER EN JUDÉE-SAMARIE SILVER SANTÉ DES SÉNIORS : DES ACTIONS AU QUOTIDIEN DÉCOUVERTE D'ISRAËL KFAR KAMA DESTINATION TOURISME
DANS UN MONDE ALLANT VERT

ל''כנמ Directeur de la publication

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édito

Am Israël 'haï

Le 27 janvier dernier, alors que le monde commémorait la journée internationale du souvenir des victimes de la Shoah, des Juifs étaient assassinés en sortant d’une synagogue, en plein chabbat. À Jérusalem, en Israël.

7 hommes, femmes et un enfant de 14 ans.

La veille, le président Yitzhak Herzog, inspiré, déclarait devant le Parlement européen :

« Je souhaite souligner la frontière entre la critique de l’État d’Israël et la négation de l’existence de l’État d’Israël. Il est, bien sûr, acceptable de critiquer l’État d’Israël. Notre pays est ouvert à la critique, comme tous les membres de la famille des nations, et la démocratie israélienne excelle certainement dans la critique interne. Cependant – et c’est là la différence importante et fondamentale –, la critique de l’État d’Israël ne doit pas franchir la ligne de la négation de l’existence même de l’État d’Israël, l’État-nation du peuple juif, tel que reconnu par les institutions de la communauté internationale. Mettre en doute le droit à l’existence du peuple juif n’est pas de la diplomatie légitime ! C’est de l’antisémitisme au sens plein du terme, et il faut le déraciner complètement. »

Comment ne pas s’interroger sur la haine qui poursuit le peuple juif, où qu’il se trouve ? Près de 80 ans après l’indicible, comment ne pas être horrifié par l’image de ces innocentes victimes fuyant la haine aveugle d’un homme de 21 ans obnubilé par un seul objectif : tuer des Juifs par négation de leur droit à l’existence d’un État-nation ? Comment, en prenant connaissance du dernier rapport du Service de protection de la communauté juive (SPCJ) faisant état de 436 actes antisémites en France, soit plus d’un acte antisémite par jour, ne pas se demander : ad mataï ? Jusqu’à quand ?

Je voulais, dans cet éditorial, vous parler de Tou biChevat, qui a motivé notre dossier spécial environnement, et de notre responsabilité envers les futures générations de préserver la nature, de consommer moins, mieux, afin de leur laisser un monde meilleur.

Je voulais, dans cet éditorial, vous parler de ce visionnaire, Robert Gamzon, fondateur de l’École Gilbert Bloch d'Orsay et des Éclaireuses et Éclaireurs Israélites de France, dont la fille, Lia, témoigne de l’incroyable personnalité, une personnalité si adaptée à ce numéro dédié au renouveau, principe même du mois de Chevat.

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EN COUVERTURE :

© E.E.I. - Hameirim

Mais comment ignorer le double attentat de Nevé Yaacov et de Ir David (qui n’a par miracle fait aucune victime) ? Nous sommes tous solidaires les uns des autres. C'est ce qui doit rester notre priorité, peu importe nos agendas personnels. Seul compte notre peuple. Aucun barbare ne pourra rien y faire. Am Israël 'haï. Yehi zikhram baroukh.

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sommaire N°994

10-23 DOSSIER

6 9

INTERVIEW CARTES SUR TABLE

Lia Gamzon, fille du fondateur des EEIF

ISRAËL DANS UN MONDE ALLANT VERT

l VERT OÙ ?

Dieu vous le rendra

24 ÉCONOMIE

L'économie israélienne supporte-t-elle la comparaison internationale ?

26 BON À SAVOIR

Quelles sont les particularités des transactions immobilières en JudéeSamarie ?

28 SANTÉ

Tay-Sachs, une maladie ashkénaze

30 SILVER

Santé séniors : trois leviers d’action au quotidien

32 DÉCOUVERTE D'ISRAËL

Kama Yaffa !

36 LIVRES ET VOUS

Jérusalem en BD : un défi relevé avec succès

l LES BONNES RÉSOLUTIONS

l RÉTROPÉDALAGES...

l INTERVIEW DE JONATHAN AIKHENBAUM, GREENPEACE ISRAËL

l AVOIR DU STOCK !

l BON ÉLÈVE MAIS PEUT MIEUX FAIRE

l COOPÉRATIONS ENVIRONNEMENTALES

38 CONSCIENCE

Il n’y a pas de fatalité et notre vie peut à tout moment changer !

40 AU NOM DE LA LOI

Témoignage d'Avraham Dray sur un voyage exceptionnel du rav Chmouel Eliyahou en France

ET AUSSI...

Le Kling du mois (42), Mazal tov (44), Une année avec la Cabale (46), Recette (47), Jeux (48-49), Immobilier (50), Petites annonces (52)

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Le nouveau chef d’État-major, Herzi Halevi, avec son prédécesseur, Aviv Kochavi. Le 16 janvier dernier, le Premier ministre Benyamin Netanyahou et le ministre de la Défense, Yoav Galant, ont remis à Halevi ses galons en présence de son épouse, Sharon.

Herzl Halevi a grandi dans une famille religieuse sioniste dans le quartier de Ramat Eshkol à Jérusalem. De tendance traditionaliste, ce père de quatre enfants habite avec sa

famille à Kfar HaOranim, près de Modiin. Âgé de 55 ans, celui qui répond depuis l'enfance au diminutif de Herzi porte le nom de son oncle, tombé pendant la conquête de la Vieille Ville

Herzi Halevi face aux défis militaires d'Israël

de Jérusalem en juin 1967. « Nous préparerons l'armée pour la guerre sur des fronts proches et lointains », a déclaré Herzi Halevi dans son discours d’intronisation.

5 LPH N° 994 ARRÊT SUR IMAGES
© Tomer Neuberg/Flash90 © Alex Kolomoisky/POOL

Lia

Gamzon : Le mouvement des EEI actuel respecte la volonté de mon père : empêcher

l’assimilation des Juifs.

« Pour le bien, toujours prêts ! » : c’est la devise du mouvement des Éclaireuses et Éclaireurs Israélites de France, plus connu sous son sigle EEIF. L’association scoute française fête son centenaire. Un siècle à bâtir, un siècle à transmettre et préserver la culture juive dans l’Hexagone. C’est l’occasion de partir à la rencontre de Lia Gamzon, fille de Robert Gamzon, le fondateur du mouvement, haute figure de la Résistance française durant la Seconde Guerre mondiale, disparu tragiquement en Israël en 1961.

LPH : Le mouvement fête cette année son centenaire. Pourtant, les EEI ne font pas du tout leur âge, puisque depuis maintenant cent ans, des générations de jeunes Juifs s’y succèdent. Comment expliquer ce succès ?

Lia Gamzon : Je ne peux l’expliquer que d’une façon mystique. Je crois à la providence divine et je pense que ce mouvement a constitué une bouée de sauvetage pour le peuple d’Israël en France, pour éviter l’assimilation. Avant la Seconde Guerre mondiale, le sentiment antijuif était moins violent en France que dans les pays d’Europe de l’Est. La France a donc servi de refuge à une communauté juive peu attachée aux traditions et aux coutumes, un état de fait qui inquiétait mon père, Robert Gamzon. En tant que petit-fils de l’ancien grand-rabbin de France Alfred Lévy, il souhaitait enseigner aux Juifs leur histoire et leur inculquer leurs traditions : le mouvement des EEIF est né de cette volonté.

Malgré les affres de la guerre et le danger permanent qui pesait sur la communauté juive, le mouvement s’est maintenu en vie. Comment votre père et ceux qui l’accompagnaient ont-ils réussi à surmonter toutes les difficultés inhérentes au contexte ? Je le répète : la providence divine. Je pense que Dieu a protégé des centaines de jeunes du mouvement pendant la guerre. C’est aussi le dévouement exceptionnel de ces jeunes qui a maintenu les EEIF en vie. D’ailleurs, beaucoup ont été exécutés sur place ou déportés par les Allemands. Le travail des chefs EEIF a également contribué au développement du mouvement dans le Sud de la France. Ils ont réussi à fonder une petite brigade clandestine pour sauver les gens de la mort ; selon les historiens, 10 000 personnes ont été sauvées grâce à leurs actions. Je tiens aussi à rendre hommage aux Justes des Nations et aux prêtres qui ont participé à cacher des enfants juifs et leurs familles.

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PAR JONATHAN SERERO © Avec l'aimable autorisation de la famille Gamzon

Les EEI ne font pas du tout leur âge, puisque depuis maintenant cent ans, des générations de jeunes Juifs s’y succèdent. Un succès que Lia Gamzon ne peut expliquer autrement que d’une façon mystique.

Où votre père, Robert Gamzon, puisait-il sa force et son courage ?

Je crois que cela tenait à sa personnalité. Mon père a été orphelin très jeune, à 7 ans. Il vivait seul avec sa mère. Il a vite compris qu’il devait se débrouiller seul, et aller travailler pour gagner sa vie et soutenir financièrement le foyer. Sa situation lui procurait un sentiment d’infériorité mais il l’a dépassé et en a fait une force. Il a compris qu’il fallait en faire plus que les autres.

Robert Gamzon était-il patriote français ou rêvait-il déjà d’Israël et de Terre promise durant la guerre ?

Tout d’abord, ma mère était très sioniste. Elle avait fait la connaissance, en Allemagne, d’un groupe de Juifs très enthousiastes à l’idée de se rendre en Terre sainte et cela l’avait marquée. Mon père n’était pas

David Sultan : « Israël fait partie du parcours de Robert et Denise Gamzon. »

« Notre volonté est de transmettre l’idée qu’Israël fait partie du parcours de Robert et Denise Gamzon. » Pour David Sultan, président des Éclaireuses et Éclaireurs d’Israël, l’association scoute est « authentiquement EI et résolument israélienne ».

Aujourd’hui, plus de 250 jeunes participent aux mini-camps du mouvement et aux camps d’été. Ils sont dirigés par 40 animateurs qui suivent une formation conçue et dispensée intégralement sur place.

« Ces animateurs s’attèlent à transmettre non seulement les valeurs scoutes, mais aussi celles du pluralisme et du minimum commun, notions chères au rabbin Léon Askénazi, plus connu sous le nom de Manitou », déclare David Sultan. Tous ces jeunes se retrouvent dans les différents centres du Groupe local Israël Ron Arad, situés à Tel Aviv, Jérusalem et Raanana. Ils participent à des activités mensuelles et aux mini-camps organisés à Pessa'h et Souccot, ainsi qu’aux camps d’été en Israël et en France. À l’occasion du centième anniversaire des EEIF, une soixantaine de scouts israéliens (Tsofim) les rejoindront pour préparer le grand rassemblement des EEIF programmé fin juillet dans la localité de Cussac-Fort-Médoc, en Gironde, dans le Sud-Ouest de la France.

« Ce voyage a notamment pour objectif de montrer aux jeunes nés en Israël que religieux et non-religieux peuvent vivre ensemble sur un terrain de camp. C’est une notion quelque peu inconnue des Israéliens ; et c’est la vocation de notre mouvement », explique David Sultan.

contre le rêve sioniste mais chez lui, c’était moins affiché. Il aimait la France, comme son grand-père le grand-rabbin ; il était officier de réserve de l’armée française. Pour lui, ce qui a fait pencher la balance en faveur d’Israël, c’est le fait de voir les Français collaborer avec les Allemands : il a été très déçu, en particulier par les responsables politiques et administratifs français.

Comment votre père a-t-il fait, après la guerre, pour ressusciter une communauté juive française exsangue ?

Le mouvement scout a joué un rôle prépondérant dans la résurrection de la communauté juive française après la guerre ; car les EEIF ont poursuivi leurs activités, notamment grâce à l’aide du mouvement scout protestant. En 1946, mon père a aussi créé l’École Gilbert Bloch d’Orsay, lll

7 LPH N° 994 INTERVIEW
© Photos avec l'aimable autorisation de la famille Gamzon

lll en hommage à cet extraordinaire jeune homme qui, en plein Maquis, lui avait soumis l’idée de fonder un centre de formation des futurs cadres de la communauté juive française.

Est-ce qu’aujourd’hui le message que votre père souhaitait transmettre est reçu par la jeune génération ?

Je pense que oui. Il y a environ huit ans, je me suis rendue dans un camp de formation d’animateurs. J’ai passé quelques jours avec eux et, au cours de nos conversations, certains m’ont avoué que sans les EEI ils ne se seraient pas mariés avec des Juifs – énormément de couples juifs se forment à l’intérieur du mouvement. Je crois donc que les EEI respectent la volonté initiale de mon père, à savoir : un mouvement ouvert à tous mais qui rejudaïse ceux qui ont perdu contact avec leur patrimoine.

Aujourd’hui, la jeune génération est très attachée à son téléphone portable… Comment convaincre les jeunes Juifs de s’engager dans un mouvement de scoutisme ?

Malgré l’attachement des jeunes à leurs téléphones portables, je pense que le bouche-à-oreille fonctionne encore à merveille : un copain de classe vante les mérites du mouvement à son camarade et l’encourage à s’y joindre. Et au contraire du téléphone portable, les EEI permettent aux enfants et aux jeunes de vivre dans la réalité, de rencontrer des gens, de discuter – et même de se marier ! Les jeunes ont besoin de se dépenser et de se dépasser. Ce n’est pas si difficile que cela de convaincre quelqu’un de venir passer du bon temps entre amis.

Que peut-on souhaiter au mouvement pour les cent prochaines années ?

Que les cent prochaines années soient aussi fécondes que les cent dernières ! (rires) n

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Photo du haut : La famille Gamzon – de gauche à droite : Myriam, Lia, Denise la maman ("Pivert", de son nom de totem), Daniel et Elie En bas : Robert Gamzon, en tenue militaire, avec ses deux enfants, Lia et Daniel © Photos avec l'aimable autorisation de la famille Gamzon

Dieu vous le rendra

Mine de rien, les dernières manifestions en Israël sont proportionnellement aussi grandes que celles qui se déroulent en France. Pourtant, au-delà de cette similitude, il semble qu'elles sont tout de même très différentes sur le plan de la nature de l'engagement des participants. Les Français descendent dans la rue pour leur retraite, pour leur propre personne – il est d’ailleurs assez hallucinant de voir des jeunes de 17 ans avoir comme premier souci de savoir quelle somme d'argent ils recevront de l'État dans cinquante ans… –, alors qu’en Israël, le moteur qui motive les foules est la volonté de faire avancer une collectivité avec un idéal. Même sans être d'accord avec eux, il est tout de même admirable de voir des gens par milliers descendre dans la rue pour exprimer leur vision du sionisme et leur inquiétude pour l'avenir du collectif juif en Israël. Certes, l'individualisme frappe aussi la terre des Juifs, mais le peuple juif a encore de beaux restes idéologiques. Les jeunes continuent à servir sous les drapeaux de Tsahal ou dans les rangs du service national. Les plus jeunes et les plus vieux font du bénévolat dans une société au sein de laquelle près d'une personne sur deux donne de son temps pour l'autre. Ainsi, à la veille de l'opération Israël Tsedaka by Qualita, reconduite pour

la quatrième année, il est beau et émouvant de voir à nos côtés des centaines de bénévoles, jeunes et moins jeunes, nouveaux et anciens, qui aident à la collecte des fonds, à la distribution des bons alimentaires, et qui sont sur le front jour et nuit pour venir au secours des nécessiteux. Eux et les milliers de donateurs petits et grands comprennent, grâce à Dieu, les enjeux de notre société et la grandeur de la mission du peuple juif. Alors n'hésitez pas et rejoignez ces milliers de personnes. Aidez-nous à aider les autres. Donnez de votre temps et de votre argent. Dieu vous le rendra. n

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PAR ARIEL KANDEL © Avshalom Sassoni/Flash90 Manifestation à Tel Aviv le 28 janvier

Israël dans un m

onde allant vert

Vert où ?

Le climat sec et les ressources hydriques limitées ont contraint le pays à relever le défi de fournir suffisamment d'eau à sa population croissante ainsi qu'aux agriculteurs en prenant un certain nombre de mesures comme la lutte contre le gaspillage – avec des campagnes massives de sensibilisation : « kol tipa kovéa » (« chaque goutte compte ») –, l’augmentation de l'utilisation de l'eau recyclée pour l'irrigation et

la désalinisation, des domaines où Israël excelle.

Le pays est jalonné de plusieurs écosystèmes uniques et fragiles, notamment la vallée du Jourdain, la mer Morte et le désert du Néguev, tous menacés par le développement, la pollution et le changement climatique. Pour les protéger, les autorités ont créé des parcs nationaux et des réserves naturelles, et mené des missions de préservation telles

que la restauration de l'habitat et la réintroduction d'espèces menacées. En 2015, lors de la COP 21, Israël était l'un des 195 pays signataires de l'accord de Paris, par lequel ils s'engageaient à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, de façon à limiter à 2° C l’augmentation de la température moyenne à la surface du globe. À l’époque, le Premier ministre Benyamin Netanyahou, qui n'est pas climatosceptique, a reconnu

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DOSSIER
Israël a une longue histoire de protection de l'environnement, soutenue par une pléthore d'initiatives dédiées à la préservation des ressources naturelles et de la biodiversité du pays. Mais ce n’est pas encore assez. État des lieux.
DOSSIER RÉALISÉ PAR NATHALIE SOSNA-OFIR

la réalité du réchauffement climatique et a promis de le combattre. Il est même resté dans l'accord quand le président américain Donald Trump s'en est retiré. Il a annoncé la transition complète des combustibles fossiles vers des énergies plus respectueuses de l’environnement, et la réduction significative de l'empreinte carbone d'Israël d'ici 2050. Son successeur Naftali Bennett est allé encore plus loin :

en juillet 2021, son gouvernement a adopté un plan officiel qui prévoyait zéro émission d’ici 2050. Pour la première fois, un gouvernement israélien se fixait des objectifs et annonçait une stratégie nationale pour s’orienter vers une économie non polluante, efficace et compétitive. D'ores et déjà, des décisions ont été adoptées pour atteindre cet objectif : mettre progressivement un terme à l'utilisation du charbon

et autres combustibles polluants, et ne se baser, pour produire son énergie, que sur le gaz naturel et les énergies renouvelables qui représentent aujourd'hui environ 12 % de la consommation totale d'énergie du pays, multiplier les bâtiments verts, et développer le réseau des transports publics et des pistes cyclables. Bien que le pays soit un peu à la traîne, il vise 200 000 véhicules électriques ou hybrides d'ici 2025.

L'État hébreu peut-il respecter son engagement de neutralité carbone d'ici 2050 ? Beaucoup de bonne volonté affichée mais des objectifs difficilement réalisables. « Les progrès en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre ne sont pas suffisants », a dénoncé le contrôleur de l'État. Israël reste fortement dépendant des combustibles fossiles et doit encore faire face à de nombreux défis pour accélérer sa transition vers une économie à faible émission de carbone. Pour y parvenir, Il faudrait qu'Israël modifie sa stratégie énergétique et mette en œuvre des politiques plus strictes, tout en s'éloignant du développement des gisements pétroliers et gaziers. Il faudrait aussi que tous les secteurs économiques se mobilisent simultanément. C’est dans le domaine de la greentech qu’Israël se positionne en tête des pays signataires de la COP 21. 500 entreprises, qui ont levé trois milliards de dollars, développent des technologies liées à l’eau, l’agriculture intelligente, les énergies propres. Israël prévoit également de concevoir des solutions pour capturer le carbone et résoudre le problème du stockage de l'énergie renouvelable, l'une des clés vers la transition énergétique et donc un environnement plus propre. n

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DOSSIER
© Chen Léopold/Flash 90

Les bonnes résolutions

Ensemble,

C'est avec ces mots très ambitieux qu'Idit Silman, la nouvelle ministre Likoud de la Protection de l'environnement, s'est installée dans son fauteuil.

Le ministère israélien de l’Environnement n’a été créé qu’en 1989, avec pour mission de définir et de mettre en place des politiques environnementales locales et nationales, et de promouvoir des législations en la matière. Cela ne veut pas dire qu'avant sa création, le sujet de l'environnement n'a pas été pris en compte par les gouvernements successifs, notamment en ce qui concerne la lutte contre la pollution atmosphérique, une pollution qui a augmenté au rythme du développement technologique du pays – générant une hausse des émissions polluantes due, entre autres, à la production d’énergie, les transports,

l'industrie –, mais aussi de l'élévation du niveau de vie.

Dans son discours d'intronisation, la nouvelle ministre a également déclaré que l'engagement envers l'environnement et la crise climatique, « résultat d'années de mépris de notre part, les humains, pour la terre sur laquelle nous vivons et respirons », devait être une priorité, sans toutefois préciser les défis que son ministère entendait relever ces prochaines années.

Sa première annonce a été l'octroi d'un budget de 32 millions de shekels aux municipalités pour lutter contre le réchauffement de la planète. Parmi les risques, on craint davantage d'incendies de forêts ou encore des précipitations intenses qui obstrueraient les systèmes de drainage et d'égouts.

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notre ministère deviendra l'un des points d'ancrage capitaux de l'État d'Israël.
© Yonatan Sindel/Flash90
La ministre de l'Environnement, Idit Silman, lors d'une conférence du site d'information Kipa à Jérusalem, le 8 janvier 2023

« C’est le début d'une nouvelle ère », a affirmé Idit Silman. Cette contribution prévoit 10,5 millions de shekels pour aider les collectivités locales – et parmi elles, des localités arabes et druzes – à se préparer aux dommages sanitaires, environnementaux et économiques dus aux changements climatiques ; des plans sont en cours pour y inclure neuf localités bédouines. 6,6 millions de shekels seront, eux, alloués à l'installation d'espaces verts en milieu urbain, et 14,9 millions de shekels à la plantation d'arbres pour assurer un ombrage artificiel censé contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à la transition vers une énergie propre. Pour l'heure, on ne sait pas si la nouvelle ministre va adopter le plan entériné le 25 juillet 2021 par le précédent gouvernement, qui prévoyait une réduction d'au moins 85 % des émissions de carbone d'ici 2050 et la transition vers une économie non polluante, une décision alors qualifiée de sans précédent – Israël avait jusqu’à fin juillet 2021 pour déterminer ses objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, faute de quoi, s’il ne s’était pas prononcé dans le délai imparti, il aurait été éliminé du traité international juridiquement contraignant sur les changements climatiques prévu par les accords de Paris de 2015. LPH restera dans les parages pour vous tenir informés de l’évolution de cette problématique qui est sans doute celle qui a le plus d'influence sur nos vies et notre société. n

Une taxe canine pour lutter contre la pollution environnementale

Les Israéliens pourraient avoir à débourser 3500 shekels par an (soit 950 euros) pour enregistrer un chien, alors qu'actuellement ces frais ne s'élèvent qu'à 50 shekels (13 euros). Et ceux qui possèdent deux chiens devront payer le double. C'est ce que préconise le parti ultraorthodoxe Judaïsme unifié de la Torah, qui entend faire adopter une législation en ce sens. Un texte à ce sujet avait été proposé au printemps dernier par l'opposition, aussitôt rejeté par le gouvernement Lapid-Bennett. En fait, il s'agissait plutôt, à l’époque, de représailles contre l'imposition de la taxe sur la vaisselle à usage unique par le ministre des Finances Avigdor Liberman, que d'une inquiétude sanitaire. Aujourd'hui, le parti 'harédi estime que cette augmentation des frais d'enregistrement serait en fait « une taxe environnementale destinée à lutter contre les dommages significatifs causés à l'environnement par les chiens d'élevage, qui nuisent à l'équilibre écologique ».

Si cette mesure passe, ce sont surtout les Telaviviens qui en seront malades (comme un chien !), car près de 40 000 nouveaux toutous y sont enregistrés chaque année – le plus fort taux du pays – et Tel Aviv caracole aussi en tête des villes où les familles en possèdent plusieurs. 18 000 chiens sont enregistrés en moyenne à Rishon LeZion et 17 000 à Haïfa. C'est à Betar Illit, localité ultraorthodoxe de Judée-Samarie, qu'il y en a le moins.

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Tel Aviv caracole en tête des villes où les familles possèdent plusieurs chiens.

Rétropédalages...

Àpeine le nouveau gouvernement avait-il prêté serment que le nouveau ministre des Finances, Bezalel Smotrich, du Sionisme religieux, annonçait sa première décision : annuler la taxe sur les ustensiles en plastique imposée en 2021 par son prédécesseur Avigdor Liberman dans le but de réduire de 40 % la consommation de ces produits hautement polluants, taxe qui avait fait presque doubler leurs prix. La décision de Smotrich a surpris, aussi bien au sein de la majorité que dans l'opposition, car elle n'avait certes pas un caractère d'urgence au regard des dossiers qui attendent en haut de la pile sur le bureau du nouveau ministre. Mais cette décision est moins surprenante quand on se souvient qu'au moment où cette taxe a été adoptée, les ultraorthodoxes, qui siégeaient alors dans l'opposition, ont accusé Avigdor Liberman – qu'ils qualifient d'antireligieux –d'avoir voulu cibler les membres de leur communauté, qui sont de gros consommateurs de vaisselle en plastique, notamment à cause des règles imposées par la cacherout et du nombre d'enfants par foyer. Il est donc aisé d'imaginer que Bezalel Smotrich a sans doute voulu rendre à l'ancienne coalition la monnaie de sa pièce avant de s'atteler à la cherté de la vie ou aux prix de l'immobilier. Mais cette décision va à l'encontre de la lutte contre la pollution environnementale. Israël est le deuxième plus grand consommateur au monde de plastique à usage unique par habitant. Les Israéliens

dépensent en moyenne chaque année 2 milliards de shekels en articles en plastique – 54 millions d'euros – et la quantité utilisée par personne est près de cinq fois supérieure à celle des résidents de l’Union européenne. Il faut dire que le climat israélien est

propice aux sorties et aux piqueniques dans les parcs et sur les plages, où 90 % des déchets ramassés sont en plastique. Certaines municipalités ont d'ailleurs interdit leur utilisation sur leur littoral. L'imposition de la taxe avait permis de réduire

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Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, arrive au bureau du Premier ministre à Jérusalem pour la réunion hebdomadaire du gouvernement. © Yonatan Sindel/Flash90

la consommation des produits en plastique, confient les gérants des principales chaînes de magasins discount en Israël, sans toutefois atteindre la baisse de 40 % escomptée. Les Israéliens restent en effet accros aux ustensiles à usage unique, au point que la veille de l'entrée en vigueur de la « taxe Liberman », il y a dix-huit mois, ils avaient dévalisé les rayons de vaisselle en plastique pour constituer des stocks ! Le ministre avait alors publié sur Twitter une photo sur laquelle on le voyait laver des tasses, avec pour légende : « Plus besoin de faire la queue pour dévaliser le jetable, il suffit de faire le plein de liquide vaisselle réutilisable ! » Faut-il en déduire qu’aujourd’hui, avec ce rétropédalage, on devrait constater une baisse des ventes de liquides vaisselle ? n

Israël est le deuxième plus grand consommateur au monde de plastique à usage unique par habitant. Les Israéliens dépensent en moyenne chaque année

2 milliards de shekels en articles en plastique – 54 millions d'euros – et la quantité utilisée par personne est près de cinq fois supérieure à celle des résidents de l’Union européenne.

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L'imposant rayon de vaisselle en plastique jetable dans la succursale du supermarché Osher Ad de Guivat Chaoul, Jérusalem © Yonatan Sindel/Flash90

Jonathan Aikhenbaum

LPH : À quand remonte votre engagement pour l’environnement et par quoi a-t-il été motivé ?

Jonathan Aikhenbaum : Cet engagement me vient de ma famille. Je suis la troisième génération de survivants de la Shoah. Mes parents, dans la mouvance de Mai 68, ont quitté la région parisienne dans les années 1970 pour les Pyrénées et le Var, pour tenter de vivre de l’agriculture biologique. De 2 à 12 ans, j’ai grandi dans une nature extrêmement généreuse avec laquelle j’ai tissé une relation organique. Cela a été pour moi la révélation d’une richesse inouïe et d’une grande pureté. En sillonnant les sentiers et en remontant les sources, on découvre l’infinie variété et la beauté dont seule la nature est capable. Mon oncle a par ailleurs été l’un des pionniers de l’écologie politique et il m’a transmis cette conscience verte avec laquelle j’ai fait mon Alya à l’âge de 18 ans.

Qu’est-ce que l’écologie politique ?

Une fois que l’on a constaté les dégâts et les problèmes environnementaux, il s’agit de se demander quels changements il serait possible d’apporter pour que la société humaine ne cause pas de tels déséquilibres, parfois irréversibles – sachant que ces déséquilibres sont nuisibles non seulement à la nature, mais aussi à l’homme.

Qu’est-ce que Greenpeace Israël ?

Il s’agit de la branche israélienne de la plus grande organisation de défense de l’environnement présente dans 55 pays. Cette présence permet des collaborations transfrontalières efficaces. Greenpeace Israël collabore notamment avec Greenpeace Brésil, car énormément de bœufs brésiliens, responsables de la destruction de l’Amazonie, se retrouvent dans

les assiettes israéliennes. Nous avons un rôle à jouer pour promouvoir des politiques d’importation écoresponsables.

En Israël, on s’occupe essentiellement de promouvoir le passage à l’énergie solaire et de combattre l’élargissement des projets d’hydrocarbures (pétroliers et gaziers de sables bitumineux), extrêmement nombreux. Cependant, face à l’urgence climatique et écologique, certains hommes d’affaires mais aussi certaines instances gouvernementales mettent au contraire tout en œuvre pour lancer au plus vite des projets qui tôt ou tard seront interdits du fait de leur nuisibilité pour l’homme et l’environnement.

Vous venez d’écrire un livre qui met en relation le judaïsme et l’environnement, intitulé en hébreu Kayamout miBerechit, ce que l’on pourrait traduire par « L’écologie depuis la Genèse ». Quel sont les principaux messages de votre livre ?

En parallèle de mon engagement vert, mon engagement juif et sioniste a toujours été très fort – avec à la clé une interrogation : est-il possible que quelque chose d’aussi important que la santé du monde et de l’homme soit, ou semble être, si accessoire dans la pensée du judaïsme et pour les décideurs religieux ? À mes yeux, il y avait là un vrai paradoxe. Puis, en 2008, j’ai commencé un doctorat en sciences politiques qui s’orientait vers cette question. J’ai travaillé sur ce sujet avec l’objectif de combler une lacune : la rencontre entre l’écologie et sa place dans le judaïsme. C’est ainsi que ce livre est né. Il pose comme postulat que le judaïsme porte un regard extrêmement cohérent et original sur la crise écologique. De grands penseurs m’ont beaucoup aidé dans cette enquête : Manitou, le rav Soloveitchik, le rav Samson

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En protégeant et en respectant la Création, on devient proche du Divin.
Jonathan Aikhenbaum vit depuis 1995 en Israël. Directeur de Greenpeace Israël, il vient de publier un livre qui s’intéresse au rapport entre le judaïsme et l’environnement. © Emmanuel Maimon

Raphael Hirsch… J’ai trouvé chez eux cette idée juive d’une grande universalité, selon laquelle Dieu place l’homme au cœur de la Création dans l’attente de responsabilité et de solidarité (« arvout », en hébreu). Ce sont ces deux axes qui donnent véritablement naissance à l’identité de l’homme, ainsi que le soulignait Manitou : « L’homme doit donner naissance au fils de l’homme. »

J’essaie également de démontrer que le judaïsme, après avoir été communautaire, puis national et politique tel qu’on le vit actuellement, est appelé à atteindre sa dimension ultime en enjoignant aux êtres humains de se comporter de manière responsable et solidaire face à la Création. En protégeant et en respectant la Création, on devient proche du Divin.

Pensez-vous que votre livre puisse concerner également les laïques ?

Bien sûr ! Il y a une tendance grandissante au sein de la société israélienne à trouver des pistes de réflexion communes pour se rassembler autour de problématiques universelles. Les valeurs du judaïsme ont vocation à rassembler. Et pour défendre l’environnement, nous devons nous rassembler, car nous sommes tous concernés.

Quel regard portez-vous sur le retard d’Israël dans la lutte pour l’environnement ?

Israël est une grande réussite et une source de fierté. Mais comme toutes les réussites, elle s’est faite à un certain prix. De nombreuses menaces pesant au quotidien sur notre pays, l’enjeu sécuritaire y est primordial. À cela s’ajoutent des zones de tensions – tensions identitaires, ethniques et économiques. Israël se cherche donc encore, contrairement à des nations plus stables qui peuvent se permettre de regarder plus loin. Il faut toutefois que nous arrivions à comprendre que mettre l’environnement au cœur des priorités répond à l’identité d’un Israël qui se stabilise et sort de son identité de survie.

Les différentes initiatives proposées par le gouvernement sont-elles satisfaisantes ?

Les initiatives pro-environnementales israéliennes sont nombreuses et émanent de différents secteurs

(monde de la recherche, monde académique, monde des affaires). Pour autant, même si tout ce qui touche à l’environnement est un facteur de croissance, les défis sont complexes. Dans un pays où règne une instabilité politique chronique, il est donc compliqué d’avancer.

Comment voyez-vous l’avenir ?

On se réveille bien tard par rapport aux défis auxquels nous devons nous mesurer. Pourtant, l’urgence de remédier aux effets du changement climatique et des autres problèmes environnementaux se fait de plus en plus pressante. Paradoxalement – mais c’est bien humain –, c’est au moment où l’on perd quelque chose qu’on se démène pour le préserver. En ce qui concerne la préservation de la biodiversité et la fin de l’utilisation des pesticides, à moyen terme je suis relativement optimiste. Bien sûr, c’est un combat qui va demander encore beaucoup de travail et d’années, car les lobbies sont puissants et parce qu’il faut une politique volontariste du gouvernement pour soutenir les agriculteurs dans leur passage à une agriculture plus respectueuse de l’homme et de l’environnement. En ce qui concerne le dérèglement climatique, je suis plus dubitatif. Plus le temps passe, plus nos leviers d’action se réduisent. Nous sommes malheureusement déjà entrés dans un cercle vicieux : augmentation des gaz à effets de serre = réchauffement climatique = incendies = augmentation des gaz à effet de serre, etc. Seules des actions drastiques et très rapides pourraient stopper ce processus.

Quelles responsabilités le citoyen lambda peut-il prendre pour améliorer la situation ?

L’homme doit aller au contact de la nature, car c’est ainsi qu’on s’y attache ; et plus la population sera attachée à la nature, plus il sera difficile, pour les politiciens, les entrepreneurs et autres, de la détruire. Il faut également manger moins de produits animaux, et aussi utiliser davantage de transports en commun. Au-delà, on a intérêt, en tant que citoyens, à exiger des politiques plus ambitieuses en faveur de l’habitat vert. Enfin, se soucier de l’isolement de son habitat représente un avantage économique, écologique et de qualité de vie extrêmement important. n

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Propos recueillis par Anne-Caroll Azoulay
Paradoxalement
– mais c’est bien humain –, c’est au moment où l’on perd quelque chose qu’on se démène pour le préserver.

Avoir du stock !

Israël, conscient de l'urgence, a ces dernières années adopté une méthode proactive pour encourager le développement de technologies de stockage de l'énergie, en investissant dans la recherche et le développement en la matière. D'ores et déjà, le pays a mis en place un système de stockage de l'énergie au lithium-ion capable d'alimenter un village entier pendant plusieurs heures en cas de coupure de courant, ainsi que des systèmes de stockage de l'énergie solaire pour aider à alimenter bâtiments publics et écoles : des initiatives probantes mais pas encore à la hauteur des besoins. Israël a également adopté diverses technologies de stockage d'énergies alternatives, entre autres hydraulique et géothermique, et commencé à travailler sur des technologies à base de biomasses, comme celle à base de biogaz. Mais il va falloir passer à la vitesse supérieure car le stockage est nécessaire pour valoriser avec efficacité les énergies renouvelables et propres lorsqu'elles sont intermittentes, telles que l'énergie éolienne et surtout – dans un pays où le soleil brille trois-cents jours par an – l'énergie solaire. L'idée étant de pouvoir faire des réserves pour la nuit et les jours couverts, ou en libérer lorsque la demande est élevée et la contenir lorsqu'elle est plus faible. Ce défi peut-il être relevé à la hauteur des enjeux ? C'est ce que va tenter de faire l'Institut national de recherche sur le stockage de l'énergie que

le ministère de l'Énergie vient de décider de créer pour un budget de 130 millions de shekels, et qui sera confié aux chercheurs de l'Université Bar-Ilan et du Technion, sous la baguette du scientifique en chef du ministère de l'Énergie, Dr Gideon Friedman.

Objectif : contribuer à atteindre l'objectif d'Israël de zéro émission de gaz à effet de serre d'ici 2050.

Défis : améliorer les performances des piles à combustible, développer toutes sortes de batteries – à semiconducteurs, à grande capacité de stockage, métalair, sodium-ion – et des câbles capables de transporter efficacement l'énergie.

C'est une évidence : la réduction des émissions de gaz à effet de serre n'est réalisable qu'avec une transition complète vers des sources d'énergie renouvelables telles que l'énergie solaire et éolienne, dont la production est instable, d'où l'urgence de développer des façons d'en stocker en grande quantité et dans les conditions de sécurité et d'efficacité maximales.

On ne peut que constater qu'Israël est fortement engagé en faveur du développement de technologies de stockage de l'énergie, et il y a de bonnes raisons de penser qu'il continuera à être à l'avant-garde du développement et de l'adhésion à ces technologies à l'avenir. n

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En photo : Concept d'unité de stockage d'énergie composée de plusieurs conteneurs connectés avec des batteries (Illustration 3D - IStock)
C'est la mission la plus urgente en matière de protection de l'environnement ; car si savoir produire de l'énergie propre ou quasi propre est une chose, savoir la stocker en est une autre.

Bon élève mais peut mieux faire

Dans un sondage réalisé pendant la dernière campagne électorale en vue des législatives, parmi les préoccupations des Israéliens, le réchauffement climatique figurait en bonne place. D'ailleurs, quelques jours avant le scrutin, plus de 20 000 personnes s'étaient rassemblées à Tel Aviv sous le slogan « Le 1er novembre, je vote pour le climat ! », pour réclamer que ce dossier soit l'une des priorités du nouveau gouvernement. Globalement, la tendance serait à la prise de conscience « environnementale ». D'ailleurs, d'après l'indice « plage propre » du ministère de la Protection de l'environnement, 2022 a été l'année la plus propre sur les plages d'Israël depuis fort longtemps : 81,8 % des plages ouvertes au public ont été qualifiées de propres pendant au moins 70 % de l'année, contre seulement 19,7 % en 2005 au moment où cet indice a été créé. Les lois ont donc porté leurs fruits, notamment celle qui, en 2021, avait imposé une taxe sur les ustensiles jetables ; elle a entraîné une diminution significative des déchets plastiques sur les plages et dans les parcs. Mais on devrait assister au retour du plastique dans la nature car la taxe vient d'être annulée par le nouveau gouvernement. Déjà, depuis l'entrée en vigueur, en 2016, de la loi sur les sacs en plastique qui imposait un paiement de

10 agourot – centimes – par sachet à la caisse, une diminution de plus de 40 % de leur utilisation avait été constatée.

Quant au recyclage, la situation en Israël est en constante amélioration, mais il reste encore des progrès à faire. Le taux de recyclage des déchets solides municipaux a augmenté de manière significative ces dernières années, passant de 20 % en 2006 à environ 42 % en 2022. Cependant, si le taux de recyclage des emballages et des papiers est relativement élevé, celui des déchets organiques et électroniques est encore bien trop faible. n

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Des employés municipaux nettoient la plage de Netanya, au mois de décembre. Le sable est jonché de détritus bien que cela ne soit pas la haute saison pendant laquelle les plages sont assaillies par les Israéliens.

mise à contribution pour sensibiliser les Israéliens à la cause écologique

La photo de la jeune militante écologiste suédoise sourcils froncés, regard autoritaire, doigt accusateur, est affichée dans de nombreuses cuisines d'entreprises israéliennes, là où les salariés se retrouvent pour boire un café ou prendre leur déjeuner – parmi elles, la société Wix, à Tel Aviv, qui compte une centaine de salariés, ou l'Associated Press à Jérusalem. Objectif : inciter à utiliser moins de vaisselle à usage unique. Aussi la photo est-elle généralement accrochée près des distributeurs de gobelets en plastique, accompagnée d’un des messages repris des discours de la jeune activiste suédoise – connue pour inciter les dirigeants mondiaux à prendre des mesures immédiates pour atténuer le changement climatique – : « Comment oses-tu ? » « Es-tu sûr ? »… Et il faut dire que cela fonctionne : ces photos auraient généré une baisse significative de la consommation de plastique, et de plus en plus d’employés apportent tasses et assiettes en verre sur leur lieu de travail.

C'est le titre d'une exposition présentée à l'entrée de la réserve

Yehudiya-Ziztan, sur le Golan, très fréquentée. Lorsqu’ils sont de sortie, les Israéliens, on le sait, ne ramassent que rarement leurs déchets. Et justement, cette exposition présente ce que les visiteurs ont jeté dans la réserve depuis des décennies. Objectif : sensibiliser à la pollution environnementale. Des experts ont analysé les déchets et réussi, en recoupant les informations et les étiquettes, à déterminer depuis combien de temps ils étaient là : gourdes en fer

vieilles de plusieurs décennies, bouteille de ketchup des années 1990, walkman des années 1980, flacon de parfum en verre vide jeté dans les années 1960 – mais aussi une canette de coca du siècle dernier, un sac de chips d'il y a vingt ans, une boîte de cornichons consommée il y a trente ans et des milliers de mégots de cigarettes qui ne se décomposent qu'après quinze ans – sans oublier beaucoup de déchets militaires syriens d'avant 1967. Le plus problématique : les ustensiles et sacs en plastique qui, une fois jetés, pollueront la nature pendant environ 1000 ans.

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Photo issue de la page Facebook de Greta Thunberg – © DR
À qui appartiennent ces ordures ?

Coopérations environnementales

Membre de l'Organisation des Nations Unies pour l'environnement et de la Convention sur la diversité biologique, Israël a scellé de nombreux partenariats internationaux en matière de gestion de l'eau, de lutte contre les changements climatiques et de conservation de la biodiversité, d'utilisation des énergies renouvelables et de développement de technologies greentech – notamment avec les pays voisins, avec lesquels il fait biotope commun.

Deux cents millions de mètres cubes d’eau dessalée fournis par Jérusalem à Amman – Israël excelle en matière de désalinisation – contre des kilowattheures d’énergie solaire – la Jordanie jouit d’un excellent ensoleillement et d’un coût de production très bas – : c'est le marché conclu en novembre dernier par les deux pays sous l'égide des Émirats arabes unis. Objectif : assurer la transition énergétique d'Israël et solutionner en partie la pénurie d'eau douce chez son voisin jordanien. La Jordanie était déjà signataire d'un accord écologique passé entre Israël et ses voisins arabes autour de la préservation des récifs coralliens de la mer Rouge, dont de nombreux pays et populations dépendent – des récifs menacés et qui meurent un peu partout dans le monde des suites du changement climatique, de facteurs locaux tels que la pollution, la surpêche et la destruction physique. Un peu partout… sauf en mer Rouge. Des études ont en effet démontré que les coraux de la mer Rouge sont beaucoup plus résistants au réchauffement de la planète qu'ailleurs, bien qu'ils restent menacés par la pisciculture, les rejets des eaux agricoles usées, les déchets industriels et urbains, et les activités de dessalement de l'eau de mer qui s'intensifient

dans la région. Ces menaces peuvent toutefois être mieux appréhendées grâce à la coordination régionale, et c'est la mission du centre de recherche transnational de la mer Rouge fondé à Berne, en Suisse. Ici, scientifiques israéliens, jordaniens, saoudiens, égyptiens, soudanais, érythréens, yéménites et djiboutiens scrutent les récifs coralliens via des stations de surveillance et des infrastructures de recherche comme l’Institut interuniversitaire israélien des sciences maritimes d’Eilat, la Station jordanienne des sciences de la mer, dans le golfe d’Aqaba, et l’Université saoudienne des sciences et technologies King Abdallah. Leur coopération permettra de mieux maîtriser le développement humain, urbain et industriel sur les rives de la mer Rouge. Et ce n’est pas seulement sur terre et sous l’eau qu’Israël coopère en matière de préservation de l'environnement, mais aussi dans l'espace. En 2017, l'Agence spatiale israélienne et l'Agence spatiale française ont mis en orbite le microsatellite francoisraélien Venµs dont la mission est d'observer l'impact du changement climatique sur la végétation pour mieux la protéger. n

Vue de l'usine de dessalement israélienne située à Ashkelon, non loin de la frontière nord de la bande de Gaza

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© Edi Israël / Flash90

L'économie israélienne supporte-t-elle la comparaison internationale ?

L’Institut Kohelet a récemment dévoilé un rapport sur la performance économique d’Israël face aux États-Unis et à la moyenne de 36 économies avancées. Afin de réaliser cette comparaison, l’institut a sélectionné quatre moments clés dans le temps : 2007 (avant le début de la crise financière mondiale), 2019 (après la sortie de la crise financière et avant le début de la pandémie de Covid-19), 2022 (actuellement – après la pandémie de Covid-19) et 2027 (la fin de la période de prévision du Fonds monétaire international). LPH vous présente certains résultats, parfois étonnants, de cette étude, sous forme de graphiques.

La pandémie a impacté la croissance en Israël en 2020 à peu près autant que dans d’autres pays développés. Toutefois, la reprise postpandémie, en 2021 et 2022, a été bien plus impressionnante en Israël que dans les autres pays développés. Ainsi, la croissance cumulée entre 2019 et 2022 en Israël a été supérieure aux prévisions établies au mois d'octobre 2019, avant l'éclosion de la pandémie.

24 LPH N° 994 ÉCONOMIE -5.1% -5.8% -5.8% 2.1% 0.5% -0.5% -7.0% -6.0% -5.0% -4.0% -3.0% -2.0% -1.0% 0.0% 1.0% 2.0% 3.0% Titre du graphique 2020 2022
IMPACT DE LA PANDÉMIE DE COVID-19 2020 2022 2020 2020 2022 2022 Israël États-Unis Pays développés

QUE NOUS APPREND CETTE ÉTUDE ?

l La reprise après la pandémie de Covid-19 a été bien plus impressionnante en Israël que dans les autres pays avancés.

l Les écarts entre le produit intérieur brut israélien (PIB) et les revenus israéliens sont encore importants – par rapport aux États-Unis et à d'autres pays développés –, malgré une croissance plus élevée en Israël.

l Le taux de chômage en Israël, qui était très élevé il y a quinze ans, a progressivement diminué. Il est actuellement similaire au taux de chômage des États-Unis et bien inférieur à la moyenne des taux de chômage des pays développés.

l Les exportations israéliennes ont grimpé en flèche pendant la pandémie de Covid-19 après de nombreuses années de croissance très lente.

l Le déficit budgétaire des administrations publiques était élevé avant le début de la pandémie de Covid-19, mais en 2022 ce déficit s'est réduit.

l La dette publique en Israël est bien inférieure à celle des États-Unis mais reste supérieure à 60 % de son PIB.

l L'épargne nationale a augmenté et est actuellement élevée par rapport au niveau international.

l L'inflation israélienne était faible et devrait rester faible.

l Les prix en Israël sont élevés par rapport au niveau international et reflètent, entre autres, la force de la monnaie locale.

l Le rythme de la croissance démographique en Israël est beaucoup plus élevé que dans d'autres pays avancés.

Les exportations israéliennes ont grimpé en flèche pendant la pandémie de Covid-19, après de nombreuses années de croissance très lente. C'est en effet lors de la crise sanitaire qu'Israël a connu un bond considérable de ses exportations, avec un vrai boom du secteur hightech – un bond particulièrement important par rapport à la moyenne des économies développées, compte tenu de l'effondrement de l'industrie mondiale du tourisme.

Les données pour 2022 et 2027 sont des prévisions

Les prix en Israël sont élevés par rapport au niveau international et reflètent, entre autres, la force de la monnaie locale. Alors qu’il y a quinze ans, les prix en Israël étaient inférieurs à ceux des États-Unis et de la moyenne des économies développées, ils leur étaient déjà supérieurs avant la pandémie de Covid-19. Ce changement ne reflète pas une inflation élevée

L'épargne nationale, qui est influencée par le comportement des gouvernements, des ménages et du secteur des entreprises, a légèrement augmenté au cours des quinze dernières années. L'épargne en Israël en 2022 est supérieure à celle de la moyenne des pays développés, et bien supérieure à celle des États-Unis. On s'attend à ce qu'elle diminue légèrement au cours des cinq prochaines années.

(qui était en fait plus faible en Israël) mais plutôt un raffermissement significatif de la monnaie locale – le shekel – sur fond de solidité de la balance des paiements israélienne. Ces prix élevés reflètent également des barrières à l'importation, un manque de concurrence, ainsi qu’une réglementation et une protection excessive des fabricants locaux.

25 LPH N° 994 ÉCONOMIE 93.1% 103.6% 108.9% 105.2% 100.2% 81.2% 80.4% 82.9% 80.0% 90.0% 100.0% 110.0% 120.0% Titre du graphique
(Indice –2007 = 100) Israël États-Unis Pays développés 100 110 120 130 140 150 160 170 180 Titre du graphique Israël Etats Unis Pays développés (moyenne) ÉVOLUTION DES EXPORTATIONS RÉELLES PAR HABITANT 2,8% 0,9% 2,2% 1,7% -2,0% 4,5% 3,1% 3,5% 1,2% 2007 2019 2022 2027
NIVEAU DES PRIX COMPARÉS À L'ÉCHELLE INTERNATIONALE 2007 2019 2022 2027 16.0% 17.0% 18.0% 19.0% 20.0% 21.0% 22.0% 23.0% 24.0% 25.0% 26.0% 2007 2019 2022 2027 Titre du graphique Israël Etats Unis Pays développés (moyenne) Les données pour 2022 et 2027 sont des prévisions 24,6% ÉPARGNE NATIONALE (POURCENTAGE DU PIB) 24,7% 25,9% 24,6% Poucentages basés sur les niveaux de prix aux États-Unis Les données pour 2022 et 2027 sont des prévisions Israël
Pays développés Etats Unis Israël
États-Unis Pays développés

Quelles sont les particularités des transactions immobilières en Judée-Samarie ?

Alors que dans le passé, l’activité immobilière de cette région était principalement consacrée à la construction de résidences individuelles, de plus en plus de promoteurs immobiliers entreprennent

la construction d’immeubles neufs en Judée-Samarie. Cette augmentation du nombre de logements encourage de nombreux foyers à envisager un déménagement dans cette région, principalement pour des motifs

financiers et pas forcément par choix idéologique. Néanmoins, en raison de sa situation juridique et géopolitique, les transactions immobilières dans cette région nécessitent plusieurs précautions préalables.

26 LPH N° 994 BON À SAVOIR
PAR MAÎTRE YONATHAN TSADIKA Le village de Nokdim en Samarie

Quelles sont les particularités des transactions immobilières en Judée et Samarie ?

Les régions de Judée et Samarie correspondent à la zone située entre la ligne de cessez-le-feu de 1967 – appelée également la « ligne verte » – et la rive ouest du Jourdain. Bien que les prix des biens immobiliers y soient variés, la règle générale est qu'ils vont en augmentant proportionnellement à la proximité de la ligne verte. Certaines communes sont très demandées et les prix y atteignent parfois ceux pratiqués dans les grandes villes d’Israël. D’un point de vue juridique, la législation en vigueur n’est pas uniforme et, selon les cas et les lieux concernés, c’est la loi israélienne, jordanienne, britannique ou ottomane qui est appliquée. De plus, la région se trouve sous l’autorité du ministère de la Défense, Département des affaires civiles.

L’inscription des droits de propriété

Lors de l’achat d’un bien immobilier dit de seconde main, il conviendra de vérifier de quelle manière sont inscrits les droits de propriété du vendeur. Plusieurs registres sont habilités à procéder à cet enregistrement, selon les régions :

l Le Cadastre, à l’instar de la plupart des biens immobiliers israéliens (à noter que néanmoins, contrairement au reste du pays, les informations relatives aux biens immobiliers de Judée-Samarie ne sont pas publiques et ne sont fournies qu’aux propriétaires et ayants droit, sur demande)

l L’administration civile du ministère de la Défense,

située dans la ville de Beit El, responsable des zones qui ne sont pas directement administrées par l’État ou par des particuliers l La Histadrout HaTzionit, qui se trouve dans la région de Binyamin et qui gère les terres appartenant à l’État

Autres particularités

l L’acquisition sur plan

En raison des particularités des droits de propriété des terrains et de leur inscription, d’un point de vue juridique les promoteurs immobiliers vendent aux acheteurs leurs « services de construction », indépendamment des droits de propriété. Dans les faits, le contrat sera conjointement signé par le promoteur, le registre en charge de l’inscription des droits et les acquéreurs ; ces derniers pourront directement inscrire leurs droits de propriété face au registre habilité pour ce faire.

l Comité d’acceptation

Dans certains villages, l’acquisition d’un bien immobilier devra être approuvée par un comité d’acceptation municipal. De ce fait, le contrat d’acquisition devra comporter une clause suspensive selon laquelle il entre en vigueur à compter de la date d’approbation.

l Fiscalité

l Les sociétés habilitées à procéder aux inscriptions immobilières, telles que la société Azorim Étant donné que l’identité des propriétaires et des ayants droit des biens immobiliers n’est pas rendue publique, les vérifications préalables à une acquisition et les procédures d’inscription des droits s’avèrent être généralement plus longues et complexes que la normale.

De plus, il conviendra de procéder aux vérifications juridiques d’usage, notamment de s’assurer de l’absence de constructions illégales, et du paiement par le vendeur de tous les frais et dépenses relatifs à la construction du bien et à l’inscription des droits.

Le droit fiscal s’applique aux citoyens israéliens en JudéeSamarie, qui devront s’acquitter de la taxe d’acquisition et de la taxe sur la plus-value.

l Taxe sur la valorisation

La taxe municipale de valorisation, appelée en hébreu « eitel achba'ha », n’est pas appliquée en Judée-Samarie.

Précision : les informations contenues dans cet article n’engagent que le rédacteur et ne sauraient se substituer à un conseil juridique spécifique. Elles ne sont valables qu’à la date de leur rédaction. n

27 LPH N° 994 BON À SAVOIR
Certaines communes de Judée-Samarie sont très demandées et les prix y atteignent parfois ceux pratiqués dans les grandes villes d’Israël.

Tay-Sachs, une maladie ashkénaze

La maladie de Tay-Sachs est nommée d'après le nom de l'ophtalmologue anglais

Warren Tay – qui le premier, en 1881, a décrit la tache rouge sur la rétine de l'œil caractéristique de cette maladie génétique rare – et celui du neurologue américain

Bernard Sachs, du Mount Sinai Hospital de New York, qui, en 1887, a décrit les modifications cellulaires liées à la maladie. C’est également ce dernier qui a

constaté la présence plus élevée des porteurs de la maladie de TaySachs dans la population juive originaire d'Europe occidentale. Il existe trois formes de la maladie de Tay-Sachs : la forme infantile, qui se déclare chez les bébés âgés de 3 à 6 mois, la forme juvénile, se déclarant chez l'enfant de 2 à 6 ans, et la forme adulte. Cette dernière peut commencer vers l'âge de 10 ans mais elle est rarement diagnostiquée avant l'âge adulte.

Les principaux symptômes sont une faiblesse musculaire, des crises d'épilepsie, des troubles de l'équilibre, une hypersensibilité au bruit, des troubles du comportement et parfois une diminution de la vue. Plus la maladie débute tôt, plus elle évolue rapidement et plus elle est dangereuse. Ainsi, la forme infantile entraîne rapidement

la mort, la plupart des enfants atteints ne dépassant pas l'âge de 5 ans, alors que la forme adulte évolue habituellement très lentement.

Les Juifs ashkénazes plus à risque Dans la population générale, une personne sur 300 serait porteuse potentielle de la maladie de TaySachs. Si ses deux parents sont porteurs, un enfant a plus de risques de développer la maladie. Or, chez les Juifs ashkénazes, ce risque est accru, puisque selon les différentes études, une personne sur 30 serait porteuse de la maladie de Tay-Sachs dans cette communauté.

L’explication, assez simple, est à chercher dans l’histoire des Juifs originaires d’Europe de l’Est et d’Allemagne. Selon une étude menée par le chercheur israélien

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SANTÉ
Un Juif ashkénaze sur trente est porteur de la maladie de TaySachs, un trouble génétique qui endommage les cellules et provoque des troubles neurologiques progressifs. Grâce au dépistage, la maladie a quasiment disparu.

Shai Carmi, les Juifs ashkénazes descendraient d’un noyau de 350 personnes, constitué il y a 600 à 800 ans. Désireux de préserver leur identité, les Ashkénazes des shtetls (localités juive d’Europe de l’Est) se mélangeaient très peu avec l’extérieur et se mariaient entre cousins. À travers différentes études, les chercheurs israéliens ont constaté que les Juifs ashkénazes présentaient des similarités génétiques extrêmement aiguës. Cette consanguinité, répétée au fil des générations, explique la multiplication du risque d’être porteur de la maladie de TaySachs. C’est d’ailleurs aussi le cas dans la population canadienne francophone, et pour les mêmes raisons.

SANTÉ

Une seule solution : le dépistage

Il n’existe pas de remède contre la maladie de Tay-Sachs. La prise en charge consiste en des soins palliatifs pour rendre la vie des personnes atteintes, et surtout celle des très jeunes enfants, plus confortable.

Des associations existent pour soutenir les familles dont un enfant est atteint, tant financièrement que psychologiquement. C’est le cas de Or Braha, qui aide à l’achat de matériel adapté aux enfants polyhandicapés et à l’organisation d'activités ludiques. Ses fondateurs, Laura et Gary Rudowicz, ont perdu leur fille de la maladie de Tay-Sachs. Quand ils ont appris que leur enfant souffrait de cette maladie, ils ont créé cette association pour partager

leur quotidien avec d’autres familles. Aujourd'hui, ils mettent leur énergie à aider financièrement des familles en France et en Israël, et surtout à faire de la prévention.

Depuis les années 1970, le nombre de cas de malades de Tay-Sachs a drastiquement baissé grâce aux tests génétiques qui permettent aux futurs parents de savoir si leur enfant risque de développer la maladie. En Israël, le test génétique est proposé en classe de terminale. Seuls les Yéménites et les Éthiopiens en sont dispensés car ils ne sont pas touchés par cette maladie génétique. Les résultats sont stockés dans une banque de données et disponibles grâce à un code secret. n

Pour prendre contact avec Or Braha : asso.orbraha@gmail.com

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Santé séniors : trois leviers d’action au quotidien

Au

Le Rambam préconisait donc déjà une approche globale des trois facteurs qui permettent d’agir au quotidien pour renforcer notre santé : l’activité physique, la nutrition et la gestion du stress. Cette approche est très moderne et optimiste puisqu’elle nous donne la possibilité de contrôler et d’améliorer notre santé. Aujourd’hui, de plus en plus de jeunes séniors comprennent cet enjeu et s’orientent vers un mode de vie plus sain en opérant de vrais changements comportementaux.

99 % d’entre nous naissons sans maladie génétique grave. Certes, nous avons tous des gènes plus ou moins « bons », mais nous avons la possibilité, par notre mode de vie, d’« endormir » ou d’« activer » ces gènes. C’est ce qu’on appelle l’épigénétique : notre environnement et notre comportement peuvent changer l’expression de nos gènes en faveur ou en défaveur de notre santé.

Nous pouvons par exemple naître avec les gènes de l’obésité, mais si nous en avons conscience et que nous observons un comportement adapté – activité physique, nutrition et gestion du stress –, nous pouvons éviter le surpoids.

Les maladies chroniques sont le résultat d’un lent processus de dizaines d’années ; à long terme, elles peuvent gravement impacter notre santé. Prendre conscience de nos mauvaises habitudes,

les identifier, permet de pouvoir rectifier notre comportement et de nous engager dans une démarche durable pour notre santé. Nous devons comprendre qu’il n’y a pas de baguette magique ni de solution miracle. Il s’agit là aussi d’un lent processus en vue d’obtenir des résultats durables.

Certains changements sont plus faciles à opérer que d’autres, mais tous demandent :

4 l’identification et la reconnaissance de nos points faibles

4 la volonté de changer

4 de l’assiduité et de la discipline

4 la compréhension et l’acceptation qu’il s’agit d’un processus lent et progressif qui comportera également des dérapages

Par où commencer ?

Conseils pratiques pour activer nos trois leviers santé :

l Activité physique (AP)

L’OMS (l’Organisation mondiale de la santé) préconise :

4 150 minutes par semaine d’activité cardiovasculaire modérée : marche rapide, vélo, natation…

4 Trois cours de gymnastique, yoga ou autre par semaine, durant lesquels nous travaillons le renforcement musculaire, l’amplitude des

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XIIe siècle, Maïmonide définissait la santé à l’aide de l’anagramme du mot « santé » en hébreu :
תואירב םלוב וזגור תיחפי ולכוא ריבגיו ותעונת
« Freine ses Énervements, Réduira son Alimentation et Augmentera ses Mouvements »

mouvements, l’équilibre et la coordination. Nous verrons dans un autre article comment aménager ces activités dans nos emplois du temps quotidiens, pour pouvoir les pratiquer de façon régulière.

l Nutrition

Il est important de ne pas créer de frustration. Dans un premier temps il ne faut pas supprimer mais remplacer.

Rajouter le plus possible de légumes cuits et crus à notre alimentation. Les légumes sont vraiment les amis de notre santé.

Diminuer le plus possible les produits ultratransformés riches en mauvaises graisses, sucres ou édulcorants, et produits chimiques en tout genre.

Essayer de cuisiner un peu plus, en utilisant des produits de qualité, et de confectionner nos desserts maison en diminuant les doses de sucre.

Programmer nos repas et nos encas pour ne pas être pris au dépourvu, et faire nos courses en fonction.

l Gestion du stress

Le stress chronique impacte notre santé et notre capacité à opérer des changements.

Ayons toujours en tête que la plupart du temps, ce ne sont pas les événements qui sont stressants mais l’interprétation que nous en avons. Cela nous aidera à relativiser.

Entraînons-nous à moins ruminer certaines pensées qui, à la longue, deviennent des pensées addictives qui bloquent notre capacité à évoluer et à opérer des changements constructifs.

Le premier conseil pratique est simple et extrêmement efficace. Il porte sur la respiration :

4 Relâcher les épaules et la mâchoire inférieure.

4 Respirer en cohérence cardiaque : une inspiration de 5 secondes suivie d’une expiration de 5 secondes. Veiller à bien vider les poumons à l’expiration !

Le but est de répéter ces deux étapes, d’une part tout au long de la journée, à chaque fois que l’on ressent du stress dû à des pensées « parasites » ou à un élément extérieur, et d’autre part, en prévention pour le long terme, chez soi, tranquillement, par exemple le soir avant d’aller dormir.

l Conclusion :

Vous l’avez compris, pour avoir notre santé en main, nous pouvons agir sur trois domaines indissociables : l’activité physique, la nutrition et la gestion du stress. Grâce à une prise de conscience de nos faiblesses dans un ou plusieurs de ces domaines et à la volonté de changer certaines de nos habitudes et croyances,

nous pouvons remodeler notre quotidien en y insérant de manière très progressive de nouvelles activités et habitudes pour améliorer notre bien-être au quotidien, ainsi que notre autonomie et notre santé future. Ensemble, nous aborderons ces différents domaines pour mieux comprendre certains processus physiologiques, chimiques et mentaux, et voir comment, concrètement, vivre mieux et plus sainement. n

Judith Haddok, coach sportif & santé et conférencière, diplômée de l’Institut Wingate. Contactez-moi pour intégrer mon groupe WhatsApp « Conseils santé séniors »

Tél. : 050-6592160

judith.haddok@gmail.com

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Kama yaffa !

Àl’issue d’un concours qui a lieu pour la deuxième année consécutive, et dont l'objectif est de promouvoir et de valoriser le rôle du tourisme dans la sauvegarde des villages ruraux de moins de 15 000 habitants, ainsi que celle de leurs paysages, de leur diversité naturelle et culturelle, de leurs valeurs et de leurs activités, 32 villages de 18 pays des cinq continents ont reçu la prestigieuse distinction onusienne sur un total de 136 villages candidats présentés par 57 États membres de l'OMT, dont trois par Israël : Kfar Kama, Tsipori et le kibboutz Neot Smadar. Tous les lauréats se distinguent par leur attachement à l’innovation et à la durabilité dans toutes leurs dimensions – économique, sociale et environnementale –, et ils s’engagent à faire du tourisme un puissant moteur de leur développement et de leur bien-être, conformément aux objectifs du développement durable.

C'est Kfar Kama, situé à quelques kilomètres de Tibériade, dans le nord d’Israël, en Basse Galilée, qui a reçu cette reconnaissance et figurera désormais sur la liste des villages touristiques recommandés par l’OMT. Kfar Kama : un village de 3000 habitants qui a développé un processus de numérisation touristique grâce auquel les visiteurs peuvent suivre un parcours autoguidé via une application qui, à l'aide de vidéos et de tutoriels, raconte l'histoire des sites rencontrés au fil des rues où flottent deux drapeaux : le drapeau israélien et le drapeau vert et or de l'Adygué, dont le fond vert rappelle la couleur des forêts montagneuses caucasiennes, les trois flèches les tentes des bivouacs, et les douze étoiles les tribus circassiennes. Si ce drapeau de l’Adygué est fièrement hissé, c'est parce que Kfar Kama est l'un des deux villages circassiens d'Israël, fondé en 1878, au moment où s'y installent 183 familles de la tribu adyguéenne des

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DÉCOUVERTE D'ISRAËL
Pour la première fois, Israël rejoint le club prestigieux des pays dont un village est distingué meilleur village touristique par l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) des Nations Unies.
Habitants de Kfar Kama en costumes traditionnels

DÉCOUVERTE D'ISRAËL

Chapsoughs, chassées des montagnes du Caucase du nord-ouest par l'Empire russe qui entend prendre le contrôle de leur territoire qu’il considère comme stratégique. Alors que pendant des millénaires, les habiles guerriers circassiens l'ont défendu avec bravoure contre les attaques consécutives des Romains, des Grecs, des Mongols, des Huns et des Khazars, ils ne peuvent que s'incliner devant la puissance de l’Empire russe. Deux millions de Circassiens sont assassinés – un génocide que les Circassiens entendent faire reconnaître par la Russie – et deux autres millions partent sur les routes de l'exil. L'Empire ottoman voisin, qui règne alors sur la région, leur offre l’asile afin de renforcer sa présence et les installe dans différentes zones frontalières de l’empire en voie de décomposition : au Kosovo, dans l’Est de l’Anatolie, en Jordanie, en Syrie, en Libye et… sur la Terre d'Israël, dans trois villages dont deux existent encore aujourd'hui. Rehaniya, 1000 habitants, niché entre les monts de Naftali, au nord de Safed, à moins de cinq kilomètres de la frontière israélo-libanaise, est l’un d’eux, et le second est donc Kfar Kama, élevé au rang de meilleur village touristique au monde par l'Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies.

Il est difficile de définir la communauté circassienne qui vit là, israélienne mais pas juive, musulmane sunnite mais pas arabe. Jeunes filles et garçons mènent généralement une vie profane, ils sont souvent diplômés et intègrent aisément le marché du travail. Seules les femmes plus âgées que l'on croise dans les ruelles du village recouvrent leur tête du shamia, un voile blanc bordé de perles importé de Turquie.

Bien qu'ils ne soient pas juifs, les Tcherkesses représentent parfaitement l'Israélien idéal, moderne, travailleur et patriote imaginé par Theodor Herzl. D'ailleurs, ils sont très fiers de leur israélisme et font partie intégrante de l'État d'Israël, où leur présence a été maintenue par décision politique en 1948, au moment de l'indépendance de l'État hébreu : « Je veux que cela soit clair pour les citoyens arabes d’Israël, qu’ils soient chrétiens, musulmans, druzes, bédouins ou tcherkesses : la résidence présidentielle est ouverte à chacun d’entre vous », déclare Haïm Weizmann au moment où il est intronisé premier président israélien, le 16 mai 1948. L’israélisme des Tcherkesses fait parfaitement consensus au sein de la communauté, même si cela leur est reproché par le reste de l'Islam qui les considère comme des traîtres. Preuve de leur appartenance à la nation : ils servent dans les rangs de Tsahal. lll

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Sur les sites touristiques mais aussi dans les écoles et autres édifices publics, le drapeau israélien et le drapeau vert et or de l'Adygué sont présents côte à côte.

DÉCOUVERTE D'ISRAËL

lll Avant même l’indépendance, et a fortiori depuis la création de l’État en 1948, ils ont choisi de se ranger aux côtés des Juifs pour défendre la sécurité de leur village contre les attaques arabes. Dans Tsahal, ils intègrent souvent des unités d’élite, les gardes-frontières ou l’armée de l’air. Par leur histoire, les Tcherkesses portent en eux la fibre de combattants courageux et honorables ; c'est pourquoi, parmi les soldats, un nombre important d’officiers sont issus de cette communauté. Ce sont aussi de très bons footballeurs qui évoluent dans les meilleures ligues ! Leur adaptation à la culture environnante ne les a pas empêchés de continuer à préserver leurs traditions.

« Si l’on se fond dans la masse, on oublie d’où l’on vient, on n’est plus rien », disent-ils – une chance dont ne bénéficient pas toutes les communautés tcherkesses à travers le monde, notamment dans les pays où il ne fait pas bon afficher sa différence, comme par exemple en Syrie. Ici, pas d'inquiétude, même les panneaux du village sont en circassien, en hébreu et en arabe. Les enfants apprennent l’hébreu dès le cours préparatoire, avec l’arabe et l’anglais, puis l’écriture et la lecture du circassien en CM2. Dans leurs foyers et entre eux, ils ne parlent que la langue tcherkesse : l’adyguéen. Mais à l'extérieur, ils s’expriment dans un excellent hébreu et sans accent. Seul le bleu de leurs yeux et leur chevelure claire – souvent rousse ou blonde – permettent de distinguer les Tcherkesses de la plupart des autres Israéliens. Pour se marier, ils choisissent en très grande majorité un conjoint issu de leur communauté et c'est souvent grâce aux traditionnelles danses folkloriques

Le Centre du patrimoine circassien, fondé il y a treize ans, a déjà accueilli 270 000 visiteurs israéliens et étrangers.

tcherkesses, d'ailleurs

mariage juif, on vous demande comment était la nourriture, lorsque

comment étaient les danses ? », aiment-ils raconter. D'ailleurs,

leur âge, les pratiquent, les femmes portant des robes brodées et les hommes le traditionnel manteau de laine que l'on appelle la « tcherkeska » (ou « tchoukha », en adyguéen). On peut les admirer et danser avec eux lors de leur festival annuel qui a lieu en mars, et l’on en profitera pour visiter le Centre du patrimoine circassien, fondé il y a treize ans et qui a déjà accueilli 270 000 visiteurs israéliens et étrangers. Sa mission : faire découvrir la culture circassienne au public en

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© Ricky Rahman © IStock

DÉCOUVERTE D'ISRAËL

et que l’on peut apprendre à fabriquer soi-même dans plusieurs laiteries. On s'en sert, mêlé à de l'oignon vert et relevé au paprika, pour farcir une sorte de pâte que l'on appelle « haluj ». Ce fromage, composé de kéfir, de lait entier et de sel, permettrait de rester en bonne santé, en particulier à la fin de l’hiver, et il serait le secret de l'excellente forme physique, de la force et de la longévité des Tcherkesses, parmi lesquels on compte de nombreux centenaires!

« La reconnaissance de Kfar Kama par l'OMT en tant que meilleur village touristique place Israël au même niveau que d'autres sites touristiques célèbres à travers le monde et promouvra le tourisme dans ce village, tout en ayant un impact positif sur l'environnement rural en Galilée », s'est félicité le ministre israélien du Tourisme, Yoel Razvozov, à l'annonce des résultats. Kama n'est pas seulement belle, elle est également authentique et fière de sa double culture. Une visite exceptionnelle en perspective. n

présentant des instruments traditionnels, en premier lieu l'accordéon que l'on entend dans leurs polkas, ainsi que des vêtements typiques, des armes et des objets du quotidien.

Surtout, ne quittez pas le village sans goûter à ses spécialités culinaires, en grande partie végétariennes, notamment son excellent fromage traditionnel de la région du Caucase, qui ressemble au fromage bulgare

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Si vous visitez Kfar Kama, ne quittez pas le village sans goûter à ses spécialités culinaires, en grande partie végétariennes, notamment son excellent fromage traditionnel de la région du Caucase, qui ressemble au fromage bulgare.
© Ricky Rahman

Jérusalem en BD : un défi relevé avec succès

Vincent Lemire, historien spécialiste de Jérusalem,

L’histoire de Jérusalem racontée dans une BD, avec des cases, des bulles, des dialogues vivants, des personnages hauts en couleur, des petites scènes rythmées et de l’humour : c’est le défi relevé avec succès par l’historien Vincent Lemire et le dessinateur Christophe Gaultier – et tout est vrai, jusqu’au moindre détail ! « Je ne voulais rien céder sur l’authenticité des sources. J’ai cherché parfois durant des semaines une lettre, une archive judiciaire, un récit de pèlerin pouvant illustrer tel ou tel fait historique », précise l’historien. Cette exigence a demandé six ans de travail au spécialiste de Jérusalem. Articulée en dix chapitres, cette BD repose au total sur plus de 200 sources distinctes. Un personnage inattendu accompagne le lecteur tout au long du récit : un bel olivier de 4000 ans. Au gré des saisons et au fil des siècles, l’arbre a tout vu et tout entendu de l’histoire de cette ville trois fois sainte et dix-huit fois détruite. « L’arbre est un point fixe dans ce fatras de conquêtes et de destructions.

Il sert de point d’ancrage rassurant pour le lecteur et parfois il permet de faire un pas de côté, de s’échapper de la grande Histoire pour suivre la petite histoire », explique Vincent Lemire. L’olivier permet aussi au narrateur de se poser des questions sur le sens de l’Histoire. Par exemple, pourquoi David n’at-il pas fondé sa capitale à Hébron, autour du chêne de Mambré, près de la nécropole de ses ancêtres Abraham et Sarah ? Ernest Renan donne une réponse surprenante à cette question dans son Histoire du peuple d’Israël, parue en 1887 : pour se projeter dans l’avenir et fonder une nouvelle dynastie, David avait

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PAR
raconte 4000 ans de la ville trois fois sainte dans une BD passionnante et surprenante. Le récit chronologique s’articule en dix chapitres.
© Philippe Matsas_Les Arènes

besoin d’une ville neutre, sans passé, vierge de toute histoire. « Cette explication est intéressante, car elle va complètement à contrecourant de l’image de Jérusalem ville éternelle, aujourd’hui totalement saturée de passé », souligne Vincent Lemire.

Cette BD étonne souvent le lecteur. On y apprend notamment que la ville a parfois changé de maître sans violence, notamment lors de la conquête islamique : en fait, l’affrontement entre la Perse et Byzance avait épuisé les deux empires et ouvert la voie à une troisième force, ce qui fait que les soldats arabes se sont emparés de la ville sans combattre. Même chose en 1917 : lorsque le général anglais Allenby entre à Jérusalem, les soldats ottomans ont déjà quitté la ville. Les empires ne se sont donc pas toujours battus pour garder Jérusalem.

Autre découverte pour ceux qui ne sont pas familiers de l’histoire de Jérusalem au Moyen-Âge : après la période croisée, le pouvoir musulman a encouragé le retour des Juifs à Jérusalem. Et globalement, jusqu’au début du XXe siècle, les relations entre Juifs et Musulmans y furent bien meilleures que celles qui existaient entre Juifs et Chrétiens.

Certains personnages réservent également des surprises, comme Éliézer Ben-Yéhouda, l’architecte de la langue hébraïque moderne. Lorsqu’il arrive à Jérusalem en 1881, il constate que les Arabes sont

« les citoyens de ce pays » et s’interroge alors sur la faisabilité d’accomplir son rêve d’une renaissance d’Israël sur la Terre sainte. Pour Vincent Lemire, « ce doute va nourrir son engagement sioniste et son immense investissement dans la modernisation de la langue hébraïque. Son exemple illustre la complexité des parcours identitaires. »

Cet ouvrage montre aussi la porosité entre les traditions monothéistes. « On a toujours raconté l'histoire de Jérusalem en parlant des civilisations qui s’y sont succédé », remarque l’historien. « Cette tendance à découper l’histoire en tranches a donné l’impression de périodes étanches et cloisonnées. Or, à partir du moment où des communautés religieuses partagent un même lieu, leurs traditions circulent. Et c’est sans doute à Jérusalem qu’on le découvre le mieux. » Ainsi, le mont des Oliviers reste le lieu de l'Apocalypse et du Jugement dernier dans toutes les religions, la vallée du Cédron est une figure de l'enfer et la porte double un symbole messianique. n

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Vincent Lemire, Histoire de Jérusalem, Éditions Les Arènes, 249 pages, 27 € © Vincent Lemire © Vincent Lemire

Il n’y a pas de fatalité et notre vie peut à tout moment changer !

Si notre potentiel ne se réalise pas, c’est que des croyances entravantes inconscientes empêchent la concrétisation de notre dynamique de vie. Elles ont valeur de vérités absolues pour notre cerveau et nos comportements sont déterminés par elles, car ces croyances négatives inconscientes sont en permanence présentes et actives. Elles trouvent leur source dans notre enfance – lorsque, enfant, nous tirons de fausses conclusions des situations vécues –, mais également dans des vies antérieures de notre âme qui les garde en mémoire ou au travers de notre héritage transgénérationnel. Pourtant, il n’y a pas de fatalité, et notre vie peut à tout moment changer après la suppression de ces croyances négatives sur nous-même et sur les autres. Grâce au test musculaire – différents états toniques du bras – qui nous renseigne sur le contenu de l’inconscient, le thérapeute et nous-même cherchons et identifions ensemble les difficultés et les blocages qui nous empêchent de réaliser notre potentiel de vie. L'inversement des croyances bloquantes nous permet alors de sortir des schémas comportementaux implicites qui nous tenaient en otage – nous constatons ces changements dans notre inconscient après chaque séance. L'inversement des croyances limitantes se traduit par l'adoption de nouveaux fonctionnements qui sont en phase avec notre essence de vie.

Cette technique est efficace pour identifier et changer ce qui nous empêche d’être heureux et d’exprimer notre essence – blocages émotionnels, image de soi défaillante, manque de confiance en soi, rapport négatif à la vie et à l’argent, dépression, mais également phobies, surpoids, difficultés professionnelles, vie amoureuse ou sociale insatisfaisante. Elle permet aussi d'intervenir auprès de l'enfant qui manifeste des difficultés relationnelles, d’apprentissage, de langage, pour dormir ou manger, ou encore dans l’apprentissage de la propreté. Pour ce faire, outre le test musculaire, le thérapeute dispose de différents outils, par exemple rééquilibrer l’amygdale limbique qui régit nos émotions fondamentales comme la peur, la colère et le plaisir, afin de nous éviter des réactions émotionnelles débordantes. Ce rééquilibrage va nous permettre d'adapter nos réponses émotionnelles de façon proportionnée aux situations.

Le thérapeute peut également désactiver l'hypersensibilité de ceux qui, de façon inconsciente, font passer toutes les informations qui leur arrivent par un filtre émotionnel, au lieu de les appréhender logiquement et avec la distance nécessaire. Cette désactivation nous permet de mettre fin aux débordements émotionnels et, de ce fait, de nous sentir en accord et en paix avec nous-même et les autres.

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CONSCIENCE
D-Strece est une technique thérapeutique efficace dont le but est de supprimer nos blocages en identifiant et en annulant nos croyances inconscientes qui en sont la source, afin de nous re-trouver enfin.

Un protocole spécifique permet aussi de vérifier si notre cerveau n’est pas inutilement resté en « mode alerte » et, le cas échéant, de « débrancher » ce mode, nous permettant de retrouver la sérénité durant nos moments de détente.

Enfin, par une action énergétique sur une zone de notre cerveau, le thérapeute va rétablir un équilibre et un rapport sain entre ce que nous donnons aux autres et ce que nous demandons pour nous-même. En supprimant les fausses croyances qui entretiennent nos complexes d’infériorité et notre faible estime de nous-même, il va rendre légitime à nos yeux le fait de recevoir de l’aide des autres.

Une patiente témoigne : « À plusieurs reprises, je me suis rendu compte que la réponse était en moi sans que j'en aie conscience. C'est grâce à cette technique non invasive et facile que je me suis mise à agir différemment, ce qui a amené mon entourage à adapter sa relation à mon nouveau comportement. » n

Vous souhaitez consulter ou en savoir davantage ?

Contactez la docteure Michaela Assouline (PhD) par WhatsApp ou téléphonez au : 050-6284678

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Un lien fort avec les Juifs de France

LPH a recueilli le témoignage du rav

Avraham Dray qui a accompagné le rav

Vous avez accompagné le rav Eliyahou dans sa récente tournée en France : à quel titre, et quel en était le but ?

Il s'agit de la troisième visite de Rav Chmouel en France depuis 2017. La dimension du processus historique et divin du retour du peuple d'Israël sur sa terre, et la centralité de l'État d'Israël pour le peuple juif en Diaspora tiennent particulièrement à cœur au Rav. Nous avons fondé un organisme rabbinique de plus de quarante 40 rabbanim francophones : les Chadarim, délégués rabbiniques qui ont pour mission de rapprocher la communauté juive de France de la réalisation des prophéties bibliques au quotidien ici en Israël. Cette visite fait partie d'un programme de sensibilisation et d'accroissement de la prise de conscience de la spécificité de la « Torah d'Eretz Israël » en France, en collaboration avec le Mizra'hi mondial, mouvement idéologique de diffusion du courant sioniste religieux dans toutes les communautés juives du monde – notamment et de plus en plus en France.

Pouvez-vous nous brosser un portrait de cette personnalité rabbinique très éminente en Israël ?

Le rav Chmouel Eliyahou est né à Jérusalem en 1956. Il est le fils du rav Mordekhaï Eliyahou, zatsal, qui fut le Richon LeTzion, le grand-rabbin séfarade d'Israël de 1983 à 1998. Il est le grand-rabbin de la ville de Tzfat (Safed) et membre du Conseil supérieur du grandrabbinat d'Israël. Il y a quelques années, il a fondé un tribunal rabbinique visant à prévenir et enquêter sur les victimes d'abus et d'agressions sexuelles dans le monde religieux et orthodoxe. Il s'est occupé personnellement du suivi de nombreuses affaires, comme celle du célèbre écrivain pour enfants Haïm Walder.

Le rav Eliyahou a publié un recueil de recherches : HaNevoua (Le livre de la prophétie), paru il y a cinq ans, qui réunit plus de vingt études comparatives mettant en regard les versets des Prophètes et les données de l’Institut central des statistiques de l'État d'Israël.

Dans les coulisses, qu’est-ce qui est le plus marquant chez lui ?

Personnellement, je suis très impressionné par l'emploi du temps exemplaire du Rav. Aucun instant n'est gaspillé. Entre les interventions publiques, les débats d'idées, les nombreuses questions – publiques et privées – qui lui sont soumises, il reste parfaitement serein et agréablement disponible. À chacune des étapes et des stations de cette tournée dans les communautés juives, leurs écoles et leurs institutions officielles, c'était particulièrement émouvant de sentir l'amour incommensurable du Rav pour chacun. Chaque visite, chaque demande spécifique de conseil fut accompagnée et couronnée d'une bénédiction bienveillante et fervente.

Quelles sont vos impressions et vos sentiments pour l'avenir ?

Un mélange de sentiments : à la fois admiration pour les réalisations et les résultats de la communauté face à la menace croissante de l'assimilation, et en même temps inquiétude et stupéfaction devant le fait que la troisième population juive au monde vive encore en « décalage » par rapport au phénomène métahistorique du Retour du peuple d'Israël à Sion.

Rabbin de communauté à Ashdod - Fondateur de Chadarim Directeur du Desk France du Mizra'hi mondial Pour contacter le rav Dray : avdery7@gmail.com

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Chmouel Eliyahou lors d’un voyage exceptionnel en France.

L’ÉMISSION DE DIVERTISSEMENT ET D’INFOS PRATIQUES PRÉSENTÉE PAR STÉPHANE CALVO ET TOUTE SA BELLE ÉQUIPE DE CHRONIQUEURS

RETROUVEZ "BIENVENUE CHEZ VOUS"

TOUS LES DIMANCHES

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À
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CRÉDIT PHOTOS © OVLAC

Rav Drukman nous manque déjà

La disparition d'un maître est toujours ressentie avec douleur par ses proches et ses disciples. Rien de plus naturel. Mais en ce qui concerne le rav Drukman, cette douleur s'est immédiatement accompagnée chez moi d'une sourde inquiétude. Sa disparition n'a pourtant surpris personne : son état de santé s'était considérablement aggravé ces derniers temps et l'homme avait 90 ans. Cependant, à l'annonce de son décès, j’ai tout de suite ressenti qu'il allait terriblement nous manquer et que symboliquement, il nous quittait lorsque nous avions précisément plus que jamais besoin de sa présence et de sa sagesse. Car au moment même où le rav Drukman s’éteignait, Israël se dotait d'un nouveau gouvernement, le trenteseptième en soixante-quinze ans, soit en moyenne un gouvernement tous les deux ans, ce qui en dit long sur l'instabilité de notre système de gouvernance. La simultanéité de ces deux événements m’a fait davantage comprendre la source de cette inquiétude face au vide provoqué par sa disparition. Je m'en excuse par avance auprès de vous, amis lecteurs, mais je dois maintenant vous entraîner dans les coulisses malodorantes des longues et laborieuses négociations qui ont abouti à la constitution de la nouvelle coalition. Si vous voulez bien vous pincer le nez et me suivre, je vous propose de jeter un coup d'œil sur l'un des 798 paragraphes (!) que contiennent les cinq accords signés entre le Likoud et les cinq partis de la coalition. Notons tout d'abord le nombre impressionnant de ces paragraphes : en moyenne 160 par accord ! La constitution d'une coalition gouvernementale n'est jamais évidente en Israël, mais en général, l'accord passé entre le grand parti et chacun des partis satellites contient 30 à 40 paragraphes. Ainsi, par exemple, les sept accords signés entre Yech Atid et les partis de la coalition précédente comportaient en tout 212 paragraphes, soit une trentaine par accord. L'inflation de détails que les partis satellites ont tenu à mettre par écrit avant la constitution du présent gouvernement témoigne de la confiance toute relative qu'accordent les chefs de parti à la parole du Premier ministre qui, comme il est d'usage, aurait préféré s'engager sur des intentions de principe et sur des grandes lignes politiques, sans entrer dans les détails.

Mais le nombre impressionnant des paragraphes est également dû à un autre phénomène, bien plus inquiétant celui-ci : il existe à l'intérieur des partis religieux une insupportable surenchère en matière de Halakha (et, en ce qui concerne les partis affiliés au sionisme religieux, c'est également vrai sur le plan politique). Chacun craint de paraître trop mou, d'être dépassé par le parti d'à côté, d’où une course à celui qui sera le plus intransigeant, le plus rigoureux, le moins conciliant.

Prenez le paragraphe 121 de l'accord signé entre le Likoud et Yahadout HaTorah : il exige « l'annulation de la décision du ministère de la Communication concernant la fermeture des chaînes fonctionnant sur les anciennes technologies ». Explication : Israël a pris beaucoup de retard sur la vitesse de navigation sur Internet. Ce n'est qu'en 2020 qu'on a commencé, en Israël, à poser les nouvelles antennes permettant l'utilisation de la cinquième génération des téléphones portables (la 5G), soixante fois plus rapide que la 4G. Or les antennes des premières générations occupent de précieuses fréquences dont le nombre est limité. En d'autres termes, pour octroyer des fréquences pour la 5G, il faut fermer celles qu'occupent les chaînes des toutes premières générations. Une partie importante du public 'haredi utilise le « téléphone cacher » qui en limite l'utilisation. Fort heureusement,

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ELIE KLING
PAR
© Flash 90
Rav Drukman en 2019

celui-ci est compatible avec la 5G. Le hic, c'est que pour certains 'haredim, même le téléphone cacher classique est trop permissif. Ceux-ci n'utilisent que le téléphone basique qui, lui, n'est compatible qu'avec les fréquences des premières générations. Il aura suffi que l'un des sept députés de la liste 'haredite soulève le problème pour que ce point devienne une revendication de l'ensemble du parti, d'où l'émergence du paragraphe 121 qui remet le développement des nouvelles technologies aux calendes grecques, malgré les sommes déjà investies dans ce but. On constate le même phénomène pour l'enterrement en hauteur, pour l'utilisation de l'électricité chabbat, pour l'enseignement de l'anglais et des mathématiques, pour la réforme du guiyour – la conversion – (qu’il s’agisse du plan Nissim de 2018 ou de la récente proposition de Matan Kahana, qui fut élaborée, rappelons-le, en étroite collaboration avec le rav Drukman), pour trouver un compromis acceptable quant à l'enrôlement de certains 'haredim dans l'armée, etc. Sur la plupart de ces sujets, les représentants du sionisme religieux n'ont, au mieux,

rien à dire, et au pire, ils s'alignent sur les positions les plus intransigeantes des représentants 'haredim. La crainte d'être taxés de réformés paralyse depuis longtemps une bonne partie des décisionnaires rabbiniques. Ils connaissent pourtant la fameuse phrase de Rachi : « De la même façon qu'il est interdit de permettre ce qui est interdit, ainsi est-il interdit d'interdire ce qui est permis. » Cependant, rares sont les grands rabbanim qui ont les épaules assez solides pour oser permettre ce qui est permis sans craindre des ricochets. Il y eut bien le rav Goren (sans qui nous aurions aujourd'hui deux armées, l'une pour les religieux et l'autre pour les laïques !) et le rav Ovadia Yossef (sans qui nos frères éthiopiens seraient toujours… en Éthiopie !). Mais avec la disparition du rav Drukman, je cherche qui pourrait faire entendre la voix de la modération en dépassant les intérêts sectoriels pour penser avec amour à ceux de l'ensemble du peuple d'Israël. Et je suis inquiet – pas vous ?

Arrêtez-moi si je dis des bêtises… n

klingelie@gmail.com

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Depuis la nuit des temps, astrologues et autres savants profitent du désir insatiable des hommes de connaître l'avenir.

Le terme énoncé par les sages d’Israël pour désigner l’astrologie est « mazal », dont la racine vient du mot « nezila », qui désigne un écoulement de flux, et ils attribuent une crédibilité considérable à l’astrologie. Pour exemple, nous citerons le Talmud qui nous enseigne qu’il faut multiplier la joie dès le premier instant du mois d’Adar, ou qu’il est préférable d’éviter un jugement durant le mois d'Av…

C’est donc avec le plus grand sérieux que nos sages abordent l’astrologie, dans la mesure où celle-ci peut avoir une emprise sur l'homme lorsqu’il fait des projets. Le fait de naître tel mois plutôt qu’un autre modifie la nature des choses. Le signe astrologique est un élément de base à prendre en considération et c'est pour cela que d'après les sages, le jour de la naissance est un début renouvelé chaque année. Il n’en reste pas moins que l'homme doit dépasser tout cela et défier les lois de la nature en renforçant son lien avec les valeurs éternelles. Attribuer aux constellations des pouvoirs illimités est considéré comme de l’idolâtrie – « avoda zara », un « culte étranger » aux valeurs du ciel. Il ne faut jamais tomber dans l'erreur qui conférerait aux forces de la nature une puissance qui ne serait pas dominée par l'Éternel. Aucun pouvoir ne peut agir seul. La vie n'est pas déterminée ni arrêtée par les lois de la nature. Celles-ci sont toutes contrôlées par le Très-Haut en permanence. Il faut donc savoir qu'il existe des circonstances plus ou moins propices dans la vie, mais sans jamais oublier que tout reste entre les mains du Créateur, et que nous pouvons dépasser toutes les lois naturelles en nous attachant à l'Infini.

Concernant le mois de Chevat, dont le signe astrologique est le Verseau, « dli », « seau », en hébreu, sa force principale est sa capacité à se renouveler. La planète de ce mois étant Saturne, le fondement de ce signe est lié à l'air. Durant ce mois, la sève recommence à circuler dans les veines du monde végétal ; la nature entame son processus de réveil à la vie. C’est un message pour l'homme : lui aussi doit se réveiller et se régénérer.

C’est pendant ce mois que nous fêtons Tou biChevat, le nouvel an des arbres, « Roch haChana la-Ilanot ». L'homme est considéré comme l’arbre des champs pour nous indiquer son potentiel de régénération. Tou biChevat appelle à une remise en question qui ressemble à la renaissance de l'être. De même que le seau se vide puis se remplit, durant le mois de Chevat, l’homme peut se débarrasser de toutes ses déviations. Le premier jour du mois de Chevat est comparé au jour du don de la Torah à Israël. Ce jour-là, notre maître Moché commencait à enseigner au peuple le livre de Devarim, jusqu'au jour de son élévation le 7 Adar.

À l’image du Verseau qui déverse ses eaux, le mois de Chevat est le mois du « partage » de la lumière divine. Aussi les natifs de ce mois se caractérisentils par leur capacité à partager. Les Verseaux sont particulièrement attachés à la parole. n

Rav Yoel Benharrouche, artiste peintre, enseignant www.orotvekelim.com

Horaires de Chabbat

Chabbat Bechala'h

3 février 2023-12 Chevat 5783

Jérusalem 16h34 17h54

Tel Aviv 16h53 17h55

Netanya 16h53 17h54

Tou biChevat

6 février 2023-15 Chevat 5783

Chabbat Yitro

10 février 2023-19 Chevat 5783

Jérusalem 16h40 17h59

Tel Aviv 17h00 18h01

Netanya 16h59 18h00

Chabbat Michpatim (Chequalim)

17 février 2023-26 Chevat 5783

Jérusalem 16h46 18h05

Tel Aviv 17h06 18h07

Netanya 17h05 18h06

Roch 'hodech Adar

21 février 2023-30 Adar 5783

Allumage de la bougie le 20 février 2023 à la tombée de la nuit

Chabbat Térouma

24 février 2023-3 Adar 5783

Jérusalem 16h52 18h10

Tel Aviv 17h12 18h12

Netanya 17h11 18h12

44 LPH N° 994
Après nous avoir révélé le sens des mois du calendrier juif, le rav Yoel Benharrouche entame une nouvelle série exclusive pour LPH, sur le sens des signes astrologiques selon le judaïsme.
MAZAL TOV
Verseau
45 LPH N° 994 Recevez chaque matin, par mail, L’INFO EN DIRECT D’ISRAËL 24h/24 et 6j/7 Pour s’inscrire à notre newsletter quotidienne, envoyez-nous un mail à : contactisrael@actualitejuive.com ou par tel : 058-461 62 62

Yitro La réparation

D’après la Cabale, Jéthro était la réincarnation de Caïn, et Moïse le guilgoul d’Abel. Ces deux géants avaient depuis la nuit des temps un tikoun à faire. Lorsqu’ils se virent, ils se reconnurent immédiatement. Jéthro voulut alors réparer sa faute d’avoir tué son frère dans une vie antérieure. Il offrit sa fille Séphora en mariage à Moïse, ainsi que son bétail en dot. C’est par jalousie que Caïn avait commis ce premier fratricide de l’histoire, car lors de leurs offrandes respectives des prémices, celles d’Abel avaient été agréées mais celles de Caïn ne l’avaient pas été. Caïn, le bâtisseur de villes, le sédentaire, a ainsi nourri une profonde jalousie pour le bétail d’Abel, le berger. La réparation de Jéthro était donc d’offrir son bétail à Moïse.

Mais pourquoi lui a-t-il donné sa fille en mariage ? C’est un second et complexe ajustement. Caïn est né avec une sœur jumelle, mais Abel avec deux. Quand les âmes descendent des mondes divins, elles viennent avec leurs promis. En effet, un vrai zivoug, c’est une même âme séparée en deux. Deux femmes sont nées pour Abel et une pour Caïn, mais c’est le contraire qui aurait dû se produire, car Caïn avait deux femmes dans les mondes divins. Dieu a cependant fait en sorte que l’une passe à Abel durant la descente vers les Mondes de

Pardès – le Verger – ce sont les quatre niveaux d’étude de la Torah. Ariela Chetboun met par écrit l’enseignement oral reçu de ses maîtres en Kabbala et 'Hassidout. Que cet éclairage vienne דייסב compléter ce que nous savions jusqu'ici.

l’Action : une deuxième cause de jalousie pour Caïn ! Les griefs qui opposaient les deux frères étaient donc très profonds : des conceptions de la vie radicalement opposées et des points de rivalité très douloureux. Caïn, dit la Tradition, a été « touché par la morsure du Serpent » : la tentation des plaisirs terrestres. Il se situait dans la « klipa noga » – la structure de potentialité qui fait pencher la balance du côté du Bien ou du Mal. Caïn est la résultante de la consommation du fruit de l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal. Sa mission est donc de bien choisir. Dieu l’éprouve en lui enlevant une femme et en refusant son offrande, mais Caïn échoue à cette épreuve : le Mal prend le dessus, la jalousie le submerge et il tue son frère.

Enfin, Séphora, la fille de Jéthro/ Caïn donnée en mariage à Moïse/Abel, est la réincarnation de la sœur jumelle d’Abel, normalement destinée à Caïn. Celui-ci la prit pour épouse après avoir tué son frère, en même temps qu’il s’appropria son bétail. La réparation consistait donc à rendre cette femme à celui à qui Dieu l’avait finalement destinée : Abel/Moïse. Quant à Jéthro/Caïn, il rend son épouse et son bétail à son véritable destinataire : Abel/Moïse.

Si ces grandes âmes douées de prophétie savent ce qu’il en est et ce qu’elles doivent faire pour

réparer leurs fautes commises dans des vies antérieures, elles conservent cependant leur librearbitre. Il faut, à ce moment des événements, une grande humilité pour faire le tikoun nécessaire et ne pas manquer l’opportunité de remettre les choses en ordre dans cette vie-ci. Tous les êtres humains descendent de Caïn ; de très rares âmes, des « nechamot metoukanot », âmes complètement réparées, descendent d’Abel. n

Une année avec la Cabale.

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46 LPH N° 994
UNE ANNÉE AVEC LA CABALE

Ragoût de bœuf à l'ancienne

l Coupez le bœuf en gros dés et faites-les dorer dans une cocotte.

l Ajoutez les oignons préalablement coupés en lamelles et laissez mijoter jusqu’à ce que les oignons soient légèrement dorés.

l Assaisonnez de sel et de poivre.

l Arrosez avec l’eau et le vin. Diluez la farine dans un peu d’eau chaude et ajoutez à la préparation.

l Portez à ébullition et laissez cuire à feu doux pendant une heure.

l Incorporez les carottes préalablement coupées en rondelles et le concentré de tomates.

l Poursuivez la cuisson pendant 30 minutes supplémentaires.

l Ajoutez les pommes de terre pelées et coupées en quartiers.

l Terminez la cuisson à feu doux pendant encore 30 minutes.

l Décorez avec un peu de persil.

l Servez avec une purée de pommes de terre, des tagliatelles ou du riz blanc.

Bon appétit !

INGRÉDIENTS

Pour 4 personnes

• 1 kg de bœuf

• huile

• 3 oignons

• sel

• poivre

• 1/2 litre d'eau

• 1 verre de vin rouge

• 2 cuillères à soupe de farine

• 750 g de carottes

• 1 petite boîte de concentré de tomates

• 500 g de pommes de terre

• persil

47 LPH N° 994
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PRÉPARATION Photo illustrative
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Détendez-vous !

Solutions des jeux page 54

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Type de poste : Temps plein du dimanche au jeudi

Conseiller clientèle (H/F)

N° d'annonce : 1181

Lieu : Bnei Brak

Description du poste : Une compagnie aérienne recherche un(e) conseiller

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clientèle pour travaille dans une ambiance jeune, dynamique et enrichissante

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Type de poste : Temps plein

Responsable de rayon (H/F)

N° d'annonce : 1166

Lieu : Jérusalem

Description du poste : Une grande chaîne de magasin recherche un(e) responsable de rayon afin de gérer une partie du magasin en fonction des produits,

et également avoir la responsabilité de l'agencement , tout en respectant certaines règles propres aux magasins.

Missions principales :

• Optimiser les ventes

• Organiser et contrôler le stockage.

• S’assurer d’une gestion des stocks en flux tendus, organiser les inventaires.

• Superviser la bonne tenue permanente du rayon

Profil :

• Hébreu : bon niveau (écrit/lu/parlé)

• Français : très bon niveau (écrit/lu/parlé)avantage

• Maîtrise des techniques de management d’équipe

• Sens du service et de la satisfaction du client

• Capacité d’adaptation et esprit d’équipe

• Passion et pratique sportives - Avantage

Type de poste : Temps plein

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Télé-commerciaux (H/F)

N° d'annonce : 1034

Lieu : Ashkelon

Description du poste : Société en ligne de prestations de services recherche des télé-commerciaux francophones pour compléter son équipe.

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Type de poste : Plein Temps / Mi-temps

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Solutions des mots fléchés de la page 49

Gad se rend à un rendez-vous très important à Tel Aviv. Arrivé à destination, il cherche désespérément une place pour se garer. Angoissé d’arriver en retard, il lève les yeux au ciel et s’adresse au Créateur : « Mon Dieu, si Tu me trouves une place dans les cinq minutes, je Te jure de faire techouva, de manger cacher, de faire toutes les prières et de respecter le chabbat ! »

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Solution des mots mêlés

SOLUTION : Le mot-mystère est : rugbyman

Au moment où il finit sa phrase, une place se libère devant lui. Alors Gad regarde le ciel et dit : « C’est bon, Dieu, ne Te tracasse pas, j’ai trouvé ! »

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2 rue Berman – Netanya

16 rue Alon – Tom Lentus – Netanya

58 rue Herzl – Netanya

BAT YAM / RISHON LEZION

92 rue Yossetal – Bat Yam

1 rue HaRav Levy – Bat Yam

Cinema City Rishon LeZion

Centre commercial HaZahav – Rishon LeZion

30 rue HaNa’hshol – Rishon LeZion

MEVASSERET ZION / JERUSALEM BEIT SHEMESH / MODIIN

Centre Wissman G301 – Kfar Saba

Centre commercial Arim – Kfar Saba

119 rue A’houza – Raanana

124 rue A’houza – Raanana

Rue Derekh Yerushalaïm, coin A’houza – Raanana

Centre commercial Sept Étoiles – Herzliya

33 rue Sokolov – Herzliya

Cinema City Herzliya

REHOVOT

184 rue Herzl

191 rue Herzl

Centre commercial Rehovot

Tsomet Bilou

BEER-SHEVA

Gare routière centrale

Centre commercial Beer Sheva

Centre Big Derekh ‘Hevron

20 rue HaBarzel, Hôpital Assuta

Dizengoff Center, bâtiment A

62 rue Ben-Yehouda

163 rue Dizengoff

Kikar HaMedina

107 rue Allenby

20 rue Na’halat Yitzhak

ASHDOD / ASHKELON

Centre Ashdod

Centre Big Fashion – Ashdod

126 rue Menahem Begin – Ashdod

Centre commercial City – Ashdod

HaGdoud HaIvri – Ashdod

Centre commercial Giron – Ashkelon

EILAT

Centre commercial HaYam

Centre Big Eilat

Hôtel Royal Garden

Actualité Juive est présent dans 150 points de vente en Israël...

Ci-dessus la liste non exhaust ive des distributeurs d’Actualité Juive !

Centre commercial Harel – Mevasseret Zion

Gare routière centrale – Jérusalem

10 rue Yitzhak Rabin – Jérusalem

7 rue Ben-Yehouda – Jérusalem

9 rue HaMelekh George – Jérusalem

33 rue Yafo – Jérusalem

9 rue Ben Hillel – Jérusalem

3 rue Yigal Alon – Beit Shemesh

14 rue Yitzhak Rabin – Beit Shemesh

Centre Yishfro – Modiin

Centre commercial Azrieli – Modiin

Pour obtenir la liste complète des 150 revendeurs officiels ou vous abonner à Actualité Juive : lphinfo.com/points-de-vente

058 461 62 62 (par téléphone ou whatsapp)

contactisrael@actualitejuive.com

55 LPH N° 994
TEL AVIV

LE 5 MARS 2023, GRANDE JOURNÉE DE DONS

En Israël, plus de 1200 familles d’olim francophones vivent sous le seuil de pauvreté. En 2020 et 2021, le Covid 19 a détruit plusieurs centaines de milliers d’emplois et provoqué d’innombrables drames familiaux, en 2022, la crise économique qui déstabilise des foyers jusque là équilibrés. Des centaines d’enfants, de personnes âgées, d’handicapés sont plus que jamais en grande détresse :

AIDONS-LES MAINTENANT !

WWW.ISRAEL-TSEDAKA-BY-QUALITA.ORG.IL

Accomplissons la Mitzva de Pourim de Matanot Laevyonim

Donnons à manger à ceux qui ont faim

Améliorons le quotidien des plus démunis

Facilitons leur réinsertion dans la société

« Le moi devant autrui est infiniment responsable »
Emmanuel Levinas
Fonds d’urgence pour olim francophones

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