AJ - Jeudi

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Jeudi 1er août 2024

26 Tamouz 5784

Nº 1012 | Mensuel

GRAND ANGLE

L'AMOUR DANS LE CALENDRIER JUIF

CULTURE

SUR LA ROUTE

D'ERELLA ATLAN

SOCIÉTÉ

EDUT 710

ÉCONOMIE DU KETCHUP

BLEU ET BLANC

DANS LES ASSIETTES EUROPÉENNES

SANTÉ

ISRAËL DOIT-IL

CRAINDRE

LA FIÈVRE DU NIL ?

ALEEZA BEN SHALOM

PROFESSION : MATCHMAKER

Otages de la haine

Selon les chiffres officiels, 115 Israéliens sont encore détenus à Gaza, parmi lesquels 40 personnes décédées. Nos frères et sœurs sont otages de dictateurs qui éprouvent une haine viscérale pour Israël en tant que nation et en tant que peuple. Des dictateurs qui, finalement, haïssent aussi leur propre peuple, lequel endure des bombardements depuis dix mois. Tout en revendiquant « l’honneur de la nation arabe », ces dictateurs n’ont pas honte d’avoir fait des Gazaouis les plus grands mendiants de l’histoire, des assassins et des violeurs en série, des bourreaux et des racketteurs chroniques.

Comment les Arabes à travers le monde peuvent-ils encore être solidaires, et même se regarder dans la glace ? Où est donc ce code de l’honneur prôné par la religion musulmane ? Éprouvent-elles de la honte, ces femmes voilées que je croise dans le tramway de Jérusalem, face à ce que leurs « frères » de Gaza font subir aux femmes israéliennes – ces mêmes femmes israéliennes qui, encore aujourd’hui, se lèvent pour leur céder la place quand le train est bondé – ?

Nos captifs sont otages de la haine, une haine gratuite qui nous atteint depuis le 7 octobre et jusqu’à ce que tous les otages rentrent à la maison, ce foyer que tant de nos frères et sœurs de France ou d’ailleurs souhaiteraient eux aussi rejoindre, eux qui, toute mesure gardée, sont captifs d’un exil dans lequel, pour différentes raisons, ils sont englués. « Nous savons qu’il n’y aura pas d’autre choix que de venir en Israël », m’écrivait un de nos lecteurs, « mais comment faire ?! ». Un cri de détresse symptomatique de ces temps si particuliers où les Juifs sont ouvertement haïs par les nations.

Dans ce numéro, nous avons choisi de répondre par l’amour, comme le veut le calendrier juif qui, après qu’il nous rappelle, les 17 Tamouz et 9 Av, à quoi peut conduire la haine gratuite, nous incite à célébrer l’amour le 15 Av. La fameuse marieuse Aleeza Ben Shalom nous a accordé un entretien exclusif où elle révèle comment trouver l’âme sœur. La chanteuse, musicienne et compositrice Erella Atlan célèbre quant à elle l’amour de la musique. Amour encore pour ce pays qui, même en temps de guerre, exporte, à partir des tomates locales, du ketchup dans le monde entier, et amour gratuit via la plateforme Edut 710 qui, animée par une intention thérapeutique, vise à recueillir les témoignages des victimes du 7 octobre.

Le fil rouge est là et c’est le peuple d’Israël, où qu’il se trouve, qui en détient le secret. C’est lui qui nous mènera vers la victoire totale. Et nous devons nous convaincre que nous la remporterons. Bonne lecture et bonnes vacances !

sommaire n° 1012

5 CARTES SUR TABLE

Frères d'armes

6 GRAND ANGLE

• Tou beAv : l’amour selon le calendrier juif

• Profession : matchmaker

11 SPÉCIAL VACANCES

• Les locations saisonnières en Israël

• À découvrir en Israël

• L'histoire de l'Institut

Ayalon

20 BOUILLON DE CULTURE

Sur la route d’Erella Atlan

23 LEADERSHIP

Mieux comprendre le

« réseau »

24 SOCIÉTÉ

Edut 710 à l’écoute des survivants du 7 octobre

26 ÉCONOMIE

Du ketchup bleu et blanc dans les assiettes européennes

28 SANTÉ

• Les bienfaits des graines

• Israël doit-il craindre la fièvre du Nil occidental ?

34 JUDAÏSME

• Les anges dans le judaïsme

• Le Baal Chem Tov : Il se contentait de son sort

• Liberté, vraie liberté chérie !

46 LE KLING DU MOIS

Otages

ET AUSSI... Une année avec la Cabale (44), Recette (45), Jeux (46), Immobilier (49)...

Frères d'armes

Lors de mon service militaire des les rangs des Golani, j’avais été très impressionné par une certaine minorité : les Druzes étaient d'incroyables soldats, dont la plus grande qualité était la fidélité à l'État d'Israël. L'un de ces soldats avait d’ailleurs reçu la distinction méritée de meilleur soldat du bataillon.

La tragédie de Majdal Shams, où des enfants et des adolescents ont été assassinés, prouve une fois de plus que les terroristes ont pour seul but d'assassiner des êtres humains : Juifs, Arabes, Bédouins ou Druzes, peu importe. Les Israéliens juifs, quant à eux, prouvent une nouvelle fois qu'ils sont solidaires des Israéliens non juifs alors que les terroristes arabes ne recherchent que la mort.

Le nageur Adam Maraana est le premier Arabe israélien qui représente Israël aux Jeux Olympiques depuis près de cinquante ans. Son prénom, Adam, montre cette même volonté qu'au-delà du conflit, certaines alliances d'Abraham soient possibles, et qu’elles sont nécessaires, entre les divers êtres humains dans cette région du monde.

Il ne faut pas confondre. Il y a d'une part une nécessité absolue de s’opposer à la conception selon laquelle il faudrait « composer » avec nos ennemis et trouver un équilibre entre les coups reçus et les ripostes. Il faut briser nos ennemis de façon claire et nette. Mais d'autre part, il faut savoir entretenir et renforcer

nos alliances avec les Druzes, les Arabes israéliens et les pays arabes avec lesquels nous avons des accords de paix. C'est essentiel et vital pour l'État d'Israël. L'aide proactive de certains Arabes et le choix d'autres Arabes de rester calmes sont des éléments très importants depuis le 7 octobre. Espérons que les Jeux Olympiques parisiens soient aussi une occasion pour Israël de briller en prouvant au monde entier que nous sommes les vrais champions de la liberté, de l'égalité et surtout

de la fraternité, afin que le monde comprenne qu’Israël n’est pas criminel, que l'apartheid n’y existe pas et qu'au contraire nous y développons constamment des actions de rapprochement – comme par exemple, en toute discrétion, le fait de donner la possibilité à des Druzes de faire soigner en Israël des membres de leurs familles qui résident dans des pays voisins hostiles. En ces temps difficiles, c’est un défi de plus, et non des moindres, par rapport auquel nous devons être exemplaires. n

3 janvier 2024. La communauté druze rend un dernier hommage au sergent Sufian Dagash dans son village de Maghar, au nord d'Israël. Dagash a été tué lors d'une opération terrestre dans la bande de Gaza.

GRAND ANGLE

Tou beAv : l’amour selon le calendrier juif

Le 15 du mois hébraïque d'Av – Tou beAv (« Tou » étant la translittération des deux lettres teth et vav, dont la guematria est 15) – est une date symbolique et chargée d'histoire en Israël, une date très spéciale que nos sages comparent au jour de Kippour : « Rabban Chimon ben Gamliel a dit : il n’y a pas eu de jours meilleurs pour le peuple juif que le 15 Av et Yom Kippour. » Le Talmud (dernière michna du traité Taanit) ajoute que le jour de Tou beAv, les jeunes filles de Jérusalem sortaient, toutes vêtues de blanc, dans des tenues qu’elles avaient empruntées pour ne pas faire honte à celles qui n’en possédaient pas, et dansaient dans les vignobles. « Que disaient-elles ? “Jeune homme, lève les yeux et regarde qui tu vas choisir”… »

Les deuxièmes Tables de la Loi ayant été données le jour du Grand Pardon, Kippour est assimilé au jour des noces d’HaChem avec le peuple d’Israël, et ainsi considéré comme un jour propice aux rencontres en vue d’un mariage. De même, depuis des millénaires, Tou beAv est associé à l'amour et à la formation de nouvelles unions. Cette tradition remonte à l'époque du Second Temple, où les jeunes gens se rencontraient pour former de nouveaux couples et construire leur famille.

La tradition des jeunes filles dansant dans les vignes le 15 Av est bien plus qu'une simple coutume ; c'est une puissante métaphore de la quête de l'amour qui résonne encore aujourd'hui.

La symbolique du blanc

Les robes blanches portées par les jeunes filles représentaient la pureté et un nouveau début. Aujourd'hui, cela nous rappelle l'importance d'aborder la recherche de l'amour avec un cœur pur, ouvert et sans préjugés.

La danse comme expression de soi

En dansant, les jeunes filles exprimaient leur individualité tout en faisant partie d'un collectif. Cela vient nous rappeler que pour trouver l'amour, il faut à la fois être fidèle à soi-même et s'ouvrir aux autres.

Les vignes comme symbole de fertilité et de croissance

Le cadre des vignes n’était pas anodin. Il symbolisait la promesse de croissance, de fécondité et d'abondance dans la future relation. C'est un rappel que l'amour, comme une vigne, nécessite des soins et de l'attention pour s'épanouir.

L'égalité dans la recherche de l'amour

Cette tradition permettait aux jeunes filles de jouer un rôle actif dans le choix de leur partenaire, ce qui nous rappelle de ne pas attendre le prince charmant sans faire d’efforts.

GRAND ANGLE

La célébration de la diversité

Les jeunes filles étaient encouragées à s’emprunter des vêtements les unes aux autres, effaçant ainsi les distinctions de classe. C'est une belle métaphore de l'amour qui transcende les barrières sociales.

L'espoir et le renouveau

Cette célébration avait lieu après la longue période de deuil et Ticha beAv, jour de deuil et de jeûne. Ce contraste symbolise le passage de la tristesse à la joie, du désespoir à l'espoir, et la capacité de l'amour à apporter espoir et renouveau même après les moments difficiles.

Fin des interdictions de mariages

Historiquement, cette date marquait la levée de certaines restrictions concernant les mariages entre tribus, permettant de nouvelles unions et célébrant ainsi l'amour sans frontières.

Pleine lune

Le 15 Av coïncide avec la pleine lune, symbolisant la plénitude et l'épanouissement dans les relations.

Fin de la saison des récoltes

Traditionnellement, c'était la fin de la saison de coupe du bois pour le Temple, marquant un temps de célébration et de gratitude.

Aujourd'hui, en tant que femmes modernes à la recherche de l'amour, vous pouvez vous inspirer de cette tradition ancestrale.

• L'amour commence par soi : profitez de cette journée pour vous chérir et reconnaître votre valeur.

• Cultivez votre authenticité tout en restant ouvertes aux rencontres.

• Célébrez votre individualité tout en reconnaissant votre désir de connexion.

• Abordez votre quête de l'amour avec des intentions pures et de l’optimisme.

• Libérez-vous des blocages : identifiez ce qui vous retient et travaillez à vous en libérer.

• Visualisez votre avenir : imaginez l'homme de votre vie. Quelles sont ses qualités essentielles ?

• Tout comme les jeunes filles d'antan qui dansaient avec espoir, vous pouvez utiliser cette journée pour danser métaphoriquement vers votre futur amoureux.

• Ouvrez-vous aux possibilités : l'amour peut surgir de façon inattendue. Restez ouverte et positive.

• Agissez : faites un pas vers votre bonheur.

Inscrivez-vous à une activité, souriez à un inconnu ou contactez un coach en amour.

Aujourd'hui encore, Tou beAv reste synonyme de nouvelles rencontres et d'amour naissant, et cette date nous rappelle que l'amour est toujours possible, à tout âge et à tout stade de la vie. Êtes-vous prêtes à ouvrir votre cœur ?

N'hésitez pas à me contacter pour un accompagnement personnalisé dans votre quête de l'amour. n

Hagit Bialistoky

Coach de mariage

Programme spécial célibataire :

« En robe de mariée cette année »

Tél. : 050-7524670

matchmaker

Aleeza Ben Shalom est une » (entremetteuse) renommée et la nouvelle star de sa sur Netflix.

Elle vient d’écrire un livre qui sera publié cet hiver. Originaire de Philadelphie, elle s’est installée avec sa famille à Pardes Hanna, et partage sa vie entre Israël Comment cette Américaine, qui a étudié la littérature pour enfants, l’environnement et le judaïsme, est-elle devenue l’entremetteuse la plus

GRAND ANGLE

AJ MAG : Comment devient-on la plus célèbre des marieuses ?

Aleeza Ben Shalom : En travaillant sur un site de rencontres en ligne, j'ai très vite compris qu’il ne suffisait pas de présenter les gens, car ils ont également besoin de soutien et de coaching. J’ai donc agrandi mon secteur d’activité jusqu’à fonder mon équipe et mon propre business . En parallèle, j’ai commencé à coacher de futurs matchmakers et créé une plateforme plus large. Aujourd’hui, nous avons des coachs dans différents pays et qui parlent plusieurs langues, des équipes de matchmakers, et des cours pour les coachs et pour les célibataires. Nous essayons de mettre en place un réseau ( networking ) global de matchmaking pour l’avenir du peuple juif, qui est je pense dans les mains des matchmakers …

Combien de couples avez-vous mariés jusqu'à présent ?

Plus de 200.

Savez-vous quel est le taux de divorces pour ces 200 couples ?

Autour de 5 %, dirais-je, ce qui est assez bas comparé aux 50 % qui sont la moyenne nationale aux ÉtatsUnis.

En Israël aujourd’hui, 47 % des personnes mariées divorcent (chiffres 2023). Comment expliquez-vous ces tristes statistiques ?

La communauté et le monde sont très différents aujourd’hui, et il y a moins de pression communautaire pour rester ensemble. Il est désormais plus facile de divorcer et les gens sont également plus indépendants économiquement, donc ils ne restent plus ensemble en attendant de trouver une solution financière. De plus, nous n'avons pas assez de modèles de personnes qui choisissent de rester mariées et de travailler sur leurs difficultés. C’est aussi une des formes d’expression de la société de consommation dans laquelle nous vivons, où l’on achète chaque année un nouveau téléphone, une nouvelle voiture…

Nous ne gardons pas les choses, nous ne nous attachons pas à elles, pas même les vêtements. Avant, on portait les mêmes habits jusqu'à ce qu'ils deviennent trop petits ou qu'ils s'usent, on ne s'en débarrassait pas ! Aujourd’hui, on a le sentiment d’avoir sans cesse besoin de quelque chose de nouveau pour notre bonheur personnel, que ce soit une voiture ou un conjoint, et cela peut changer à

chaque saison ! Je ne dis pas que rester ensemble est la bonne chose pour tout le monde, et il y a toujours une raison pour laquelle les gens veulent divorcer. Mais je dis que beaucoup de mariages auraient pu être sauvés.

Pensez-vous que le mariage est en crise ?

Je pense qu’aujourd’hui le mariage n’est plus à la mode comme il l’a été et que nous devons le « relooker ». Le mariage est l’avenir de notre communauté à travers le monde. Sans le mariage, nos communautés deviennent instables.

Beaucoup de gens à la recherche de l’âme sœur pensent qu’ils doivent essayer de trouver quelqu’un qui leur ressemble. Est-ce votre avis ?

Il est vrai que c’est plus facile quand il y a davantage de similarités au départ, mais j'ai vu des couples fonctionner malgré des origines et des niveaux de religion très différents. Ils doivent juste prendre, ensemble, des décisions communes concernant le chabbat, la cacherout, la façon dont ils vont élever leurs enfants…

Qui fait appel à vous ? Est-ce que les personnes qui utilisent vos services sont surtout des Juifs pratiquants ?

Avant la série sur Netflix, 75 % étaient plutôt religieux et 25 % laïques ; mais depuis la série, ces chiffres se sont inversés – et je m’occupe vraiment de tous les âges dans plusieurs pays. Ce qui compte, c’est la volonté de se marier.

Pourquoi pensez-vous qu'on a besoin d’un matchmaker aujourd’hui ?

Aujourd’hui, les familles ne présentent plus leurs enfants, comme c’était le cas dans le passé ; les célibataires doivent se débrouiller tout seuls et ils ont besoin d’aide car les familles ne sont plus là pour eux. Ou alors, après un certain âge, les célibataires ne veulent plus s’en remettre à leur famille et cherchent une solution alternative. C’est là que le matchmaker entre en ligne de compte.

Quelles études avez-vous menées pour être matchmaker ?

Il n’y a pas de diplôme pour être matchmaker ! J'ai fait des études juives. J’ai également étudié l'environnement et la littérature pour enfants ; j’avais l’intention d’écrire un livre pour enfants – je l’ai toujours, d’ailleurs…

GRAND ANGLE

Quel est d’après vous le profil du parfait matchmaker ?

Quelqu'un qui sait écouter, qui ne porte pas de jugement, et qui veut et cherche pour la personne ce que la personne elle-même cherche, et non ce que lui-même veut, quelqu'un qui comprend la personnalité et la nature des gens, comment des gens se connectent ou se déconnectent, ce qui fait que les gens se mettent en couple : donc une personne à l'écoute et sensible aux besoins des autres. Pour être un bon matchmaker, il faut surtout être prêt à beaucoup travailler, beaucoup donner de son temps pour que cela marche, car il ne s’agit pas simplement de mettre deux personnes en relation en les présentant l’une à l’autre, mais il faut parler avec les deux parties, les aider à naviguer et à négocier des conversations difficiles, à surmonter les problèmes, les défis, les points de rupture – c’est l’aspect coaching de la mise en relation.

Vous ne pensez pas qu’en agissant de la sorte, vous prenez une part importante dans le mariage, avec le risque que lorsque le couple se retrouve seul, si vous n’êtes plus là pour les aider l’un et l’autre, tout peut s’effondrer ?

Il ne s’agit pas de faire quoi que ce soit à leur place ni de résoudre les problèmes pour eux. Mais ils ont besoin d’acquérir des compétences qu’ils mettront en pratique et conserveront toute leur vie. On leur enseigne simplement comment le faire la première fois.

Pensez-vous que l’intelligence artificielle peut prendre le rôle du matchmaker de demain ?

Certaines des bases de données et des programmes que nous utilisons ont commencé à utiliser l'IA et nous voyons à quel point cette aide est précieuse, mais je ne pense pas que l'IA va remplacer quoi que ce soit. L'IA peut aussi être un coach et un soutien, mais une interaction humaine sera toujours nécessaire. L’IA peut vous donner de très bons conseils si vous savez comment l'utiliser correctement, donc je ne m'y oppose pas, mais je ne suis pas inquiète : cela ne pourra pas remplacer mon travail.

Quel a été l’impact de votre série sur Netflix l’année dernière ?

C'était phénoménal. L'émission de Netflix a réuni toutes sortes de Juifs des États-Unis et d'Israël : Séfarade, Ashkénazes, Israéliens, non-Israéliens, orthodoxes, laïques… Elle a vraiment offert une belle

Aujourd’hui le mariage n’est plus à la mode et nous devons le « relooker ». Le mariage est l’avenir de notre communauté à travers le monde. Sans le mariage, nos communautés deviennent instables.

vision d'ensemble de la communauté juive et de ses nombreuses facettes en matière de rencontres.

Parlez-nous de votre livre qui va paraître en décembre…

Il s’intitule : Matchmaker, Matchmaker, trouve-moi un amour qui dure !. Il parle des clients avec lesquels j'ai travaillé. J’y donne des conseils en matière de rencontres, ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, avec des exemples, des histoires pour aider les gens à entrer dans une relation saine ou à sortir de celle qui ne fonctionne pas.

Quel serait votre meilleur conseil pour quelqu'un qui souhaite rencontrer l'amour de sa vie aujourd'hui ?

Je pense que le meilleur conseil serait que chacun devienne son propre matchmaker, ce qui signifie réseauter et parler à beaucoup de gens : non seulement à ceux que vous pensez être des partenaires potentiels, mais à tout le monde. Parlez aux gens, faites connaissance avec eux, faites-vous de nouveaux amis et pénétrez de nouveaux cercles, puis faites de nouvelles présentations pour vous-mêmes. C'est la meilleure façon de procéder ! n

matchmakingwithaleeza18@gmail.com Propos recueillis par Anne Da Costa

SPÉCIAL VACANCES

SPÉCIAL VACANCES

Les locations saisonnières en Israël

Cette année, vous avez opté pour une location saisonnière. Ce choix comporte de nombreux avantages, avant tout le prix, souvent moins cher que l’hôtel, ainsi que la possibilité de cuisiner pour votre famille, ce qui peut réduire énormément le coût de vos vacances et être bien plus adapté si vous avez de petits enfants. Mais attention, la location saisonnière, en pleine expansion depuis la création de nombreuses plateformes en ligne, peut aussi réserver de mauvaises surprises ! Nous avons essayé de dresser ici la liste des points importants à vérifier avant de faire votre réservation afin de ne pas arriver dans un endroit qui ne vous convient pas, ce qui risquerait de gâcher vos vacances…

1- Regardez bien les photos et faites attention aux détails

Bien que les photos soient souvent des panoramiques pour faire apparaître les pièces plus grandes qu’elles ne le sont réellement, vous pouvez déjà, en les regardant de près, savoir si les chambres comprennent des armoires pour ranger vos affaires, si la cuisine est équipée d’un micro-onde ou/et d’un four, et ce que l’on voit par les fenêtres (méfiez-vous des vues sur parking !). En bref : prêtez attention à ce que vous voyez, mais surtout à ce que vous ne voyez pas ! Et n’hésitez pas à demander des photos et des précisions supplémentaires…

2- Lisez les

commentaires

L’appartement a l’air génial mais n’a reçu que trois étoiles ? C’est louche… Lisez les commentaires : s’il y a un problème dans l’appartement, vous le retrouverez probablement plus d’une fois dans les commentaires, et des choses aussi simples qu’apporter vos serviettes si elles ne sont pas fournies en suffisamment grande quantité vous permettra d’éviter une dépense supplémentaire et de gaspiller votre temps en arrivant. (Je recommande de demander au préalable deux ou trois serviettes par personne, cela vous permettra d’en avoir une pour la piscine et/ou la plage, et de faire un roulement pour avoir toujours une serviette propre si la durée de votre séjour est longue.)

3- Posez des questions et vérifiez les détails

Le site annonce six couchages et deux salles de bain, mais sur les photos vous ne voyez que deux chambres et une salle de bain ? Il est probable que les deux autres couchages sont des canapés-lits, ce qui n’est pas forcément confortable et peut ne pas convenir à tout le monde ; et la deuxième douche est probablement moins grande ou moins jolie que celle qui figure sur la photo. Autres questions à poser : à quel étage se trouve l’appartement ? Y a-t-il un ascenseur (surtout si vous avez une ou plusieurs poussettes) ? Y a-t-il des doubles vitrages (si vous êtes sensible au bruit) ? Quelle est la distance à pied de la plage la plus proche et y a-t-il des activités/bars/cafés/restaurants/ supermarchés aux alentours à pied (si vous ne louez pas de voiture) ?

SPÉCIAL VACANCES

lll Poser des questions à l’hôte avant de finaliser la réservation vous permettra aussi, grâce à l’échange qui s’en suivra, de comprendre qui il est. S’il vous répond dans un délai raisonnable en s’adressant à vous de façon courtoise, ou s’il met deux jours avant de répondre, cela vous donnera un avant-goût du temps de réponse en cas de pépin.

4- La climatisation/le chauffage

Assurez-vous qu'il y a une climatisation en bon état de marche dans toutes les pièces en été, et bien sûr un chauffage en hiver (et si, comme moi, vous avez des ados, vérifiez si la chambre qui leur est destinée est équipée d’une climatisation indépendante, pour ne pas finir vos vacances avec la crève…).

5- Vérifier les heures de départ et d’arrivée

Souvent, si vous arrivez ou repartez en dehors de ces horaires, on vous demandera de vous acquitter d’un supplément.

6- Vérifier s’il y a des frais de nettoyage et des taxes supplémentaires

Si l’on vous demande des frais qui vous paraissent trop élevés, comparez avec les autres endroits à louer dans les parages.

7- Vous êtes chomère Chabbat et vous mangez cacher ?

Demandez au préalable s’il y a une clef non électrique pour chabbat, un samovar électrique, une plaque

électrique, des ustensiles cacher. Beaucoup d'hôtes, en particulier à Eilat, se feront un plaisir de vous aider en vous fournissant tout le matériel nécessaire.

8- Faites un état des lieux

Prenez des photos de toutes les pièces et de tous les éventuels problèmes en arrivant et en repartant. S’il y a quelque chose à signaler, prenez contact dès le premier jour avec l’hôte pour l’en informer. Ainsi, personne ne pourra vous accuser d’avoir fait un trou dans le mur qui était déjà là à votre arrivée…

9- N’arrivez pas à la dernière minute

En cas de problème, si vous avez la journée devant vous, vous avez souvent la possibilité de trouver une solution alternative. Mais si vous êtes chomère chabbat et que vous arrivez deux heures avant chabbat/la fête, il est probable que, par manque de temps, vous serez obligés de rester dans un endroit qui ne vous convient pas.

10- Utilisez uniquement les plateformes connues

Telles que Airbnb, Booking.com, holidayHomes, etc. En cas de pépin, vous avez vers qui vous tourner et si le bien ne correspond pas à ce qui vous a été proposé, vous pourrez éventuellement bénéficier d’un remboursement.

Et si malgré tout...

Si vous avez vérifié tous ces points et que l'appartement n’est malgré tout pas à votre goût, essayez de négocier avec l’hôte ; souvent, les propriétaires ont plusieurs appartements dans une même résidence ou des accords avec les autres propriétaires, et donc la possibilité de vous changer d’appartement. Et s’il n’y a pas d’autre option disponible, ne laissez pas cela gâcher vos vacances ! Essayez de profiter au maximum des extérieurs, et la prochaine fois, allez à l’hôtel, car malgré toutes les précautions que l’on peut prendre, une location saisonnière est une aventure qui peut ne pas convenir à tout le monde… Bonnes vacances ! n

SPÉCIAL VACANCES

À découvrir en Israël

Le parc national Apollonia et sa forteresse en ruine : une page d’histoire au centre d’Israël

Apollonia est une ville située sur la falaise au nord d’Herzliya et qui date de la période des Phéniciens. Depuis 2002, elle est ouverte au public.

Au VIe siècle av. J.-C., elle a été nommée Arshoph, en hommage à Reshep, dieu phénicien de la guerre et du tonnerre. À la période hellénistique, les Grecs, qui assimilaient Reshep à Apollon, l’ont renommée Apollonia. À l’époque, ce site était le principal port au sud de la plaine du Sharon.

Tour à tour sous domination syrienne, romaine, perse et arabe, la ville a subi de nombreux changements urbains. Pendant les croisades, elle

a été attaquée à deux reprises par les croisés, en 1101 par Baudouin 1er, et en 1187 elle est tombée aux mains de Saladin, pour finalement être reprise par Richard Cœur de Lion qui a reconquis toute la côte. Dans les années 1200, une forteresse y a été construite : Harsuf. Mais lors de sa conquête par le sultan mamelouk Baybars, la forteresse était en ruine. En 1950, des fouilles archéologiques sur le site ont permis d’y retrouver des traces humaines. Ce site historique est situé à côté de la plage, ce qui vous permettra d’aller vous rafraîchir après une page d’histoire.

Pour qui ? En famille

Niveau : facile

Accès handicapés

Quand y aller ? Toute l’année

SPÉCIAL VACANCES

Randonnée les pieds dans l’eau dans le Sud : Na'hal Arougot

Presque tout le monde est déjà allé crapahuter dans la réserve d’Ein Guedi mais peu ont poussé leur chemin jusqu’à Na'hal Arougot, pourtant adjacent et dont les paysages valent vraiment le détour.

Le Na'hal Arougot est une rivière au centre du désert de Judée, qui draine de nombreux cours d'eau. Sa longueur est d'environ 46 kilomètres. Les sources de la rivière proviennent des eaux de crue qui arrivent en hiver depuis la région de l'est du mont Hébron, s'accumulent sous terre et jaillissent sous forme de sources, un phénomène caractéristique des sources dans le désert de Judée.

Cette randonnée est considérée comme l’une des plus belles aux alentours de la mer Morte. En vous promenant, vous risquez de croiser des bouquetins et toutes sortes d’oiseaux. Vous avez le choix entre deux sentiers, un à sec et l’autre les pieds dans l’eau ; si vous empruntez ce dernier, il est impératif de porter des chaussures adaptées.

La dernière section du Na'hal

Arougot commence par une gorge étroite et profonde qui se termine par une haute cascade, connue sous le nom de cascade d'Arougot.

Prévoir environ quatre heures pour l’aller-retour et une baignade.

Pour qui ? Les sportifs

Niveau : modéré avec des passages difficiles

Quand y aller ? Avant ou après les périodes de grosse chaleur (idéalement, jusqu’à mai et à partir d’octobre)

Baignade dans une source dans le Nord : Ein Jones

Ein Jones est une piscine en béton d’environ 32 mètres de long. Elle se trouve dans un ancien bâtiment de l’armée syrienne et servait de bassin à ses officiers. Il y coule une eau (très) chaude dont la température avoisine les 45 degrés. Cette eau de source minérale contient du soufre, du magnésium et du calcium.

En vous baladant dans les environs, vous trouverez aussi un site archéologique de bains de l’époque romaine et pourrez y observer les restes de magnifiques bâtiments.

L’entrée est gratuite et se trouve à côté de 'Hamat Gader (dont l’entrée est payante).

Ein Jones est l’endroit idéal pour se relaxer après une balade dans les magnifiques endroits de la région.

Pour qui ? Les adultes

Quand y aller ? En hiver. Éviter les week-ends car il y a foule. n

Remerciements à David Shapira, historien et guide

Gauche : Ein Jones
Droite : 'Hamat Gader © DR

L'histoire de l'Institut Ayalon :

les héros de 1948, source d’inspiration pour ceux de 2024

Depuis la tragédie du 7 octobre 2023, nous avons été témoins de nombreux actes d’héroïsme de soldats qui, au péril de leur vie, ont défendu leur pays avec une bravoure quasi surhumaine. Ce courage se manifestait déjà à la veille de la création du pays, bien en amont des capacités militaires de 2024.

1938 : le contexte historique

Nous sommes en 1938, à la veille du début de la Seconde Guerre mondiale, qui est aussi une période charnière dans la lutte pour la création d'un État juif indépendant en Palestine. Sous le mandat britannique, les promesses de la Déclaration Balfour de 1917, qui envisageait la création d'un foyer national juif, commencent à s'effriter. L'immigration clandestine s'intensifie mais les Britanniques, indifférents au sort des Juifs et préoccupés par les tensions grandissantes avec les Arabes, ferment les frontières.

La nécessité d'une production d'armes indépendante

Face à cette indifférence et à la menace arabe croissante, les dirigeants des mouvements paramilitaires juifs comprennent qu'en cas de guerre, ils n'ont aucun moyen de se défendre. Cependant, le danger de s’équiper en armes est énorme car ceux qui, à cette époque, possèdent ou fabriquent des armes risquent d'être emprisonnés ou exécutés par les Britanniques. Pour

remédier à cette situation, Yehuda Arazi, un audacieux agent de la Haganah, se rend à Varsovie en 1938 dans un objectif précis : acquérir des machines pour la fabrication de munitions.

Audacieux héros de la haganah

Au cours d'une complexe opération secrète, douze machines de fabrication de balles datant de la Première Guerre mondiale sont achetées en Pologne et introduites clandestinement en Palestine sur une période de de quatre ans, de 1938 à 1942. Ces machines sont ensuite envoyées au TAASS, la branche clandestine de la Haganah chargée de la fabrication d'armes et de munitions. Yossef Avidar, l'un des plus hauts responsables de la Haganah, prend la tête de l'usine souterraine qui sera construite afin d’abriter les machines.

Conscients des risques encourus, les dirigeants de la Haganah confient la mission de gérer l'usine souterraine au noyau dur des Scouts A ( Aleph ). Il s’agit d’un groupe composé d'anciens élèves du lycée d’Herzliya et du lycée technique de Haïfa, et d'immigrants de la jeune Alya ,

qui avait initialement pour objectif de fonder un kibboutz. En 1945, Yossef Avidar les convoque pour une réunion capitale : il leur propose de changer de projet et d'assumer un rôle crucial dans l'effort de création de l'État juif. Les membres du groupe, ne sachant pas ce qui les attend, votent à l'unanimité pour accepter cette mission périlleuse. Sous la direction d'Avidar, les scouts se lancent alors dans la construction d'une usine de munitions souterraine sur la colline de Guivat HaKibboutzim, près de Rehovot, qui portera le nom d’« Institut Ayalon », du nom de Pessa'h Ayalon, l’homme qui a fondé et dirigé l'usine secrète de fabrication de balles. Cette colline, isolée mais centrale, offre un point de surveillance efficace et permet de dissimuler l'activité clandestine. Shlomo Hillel, l'un des membres des Scouts A, se rend sur place avec Yossef Avidar pour inspecter les lieux. Plus tard, il témoignera : « La première fois que je suis venu ici avec Yossef Avidar et que j'ai vu la gare remplie de soldats britanniques, je lui ai dit : “Mais c'est de la folie ! Nous sommes juste à côté !” lll

SPÉCIAL VACANCES

lll Il m'a alors répondu en souriant : “Jeune homme, si tu veux faire ce genre de mission, fais-le sous le nez de l'ennemi, car il te suspectera moins.” »

Dès les premières heures du matin, 45 personnes descendent dans l'usine par un passage secret situé dans le sol de la buanderie. Chaque balle fabriquée peut exploser. Les balles sont testées dans la cuisine qui se trouve à l'intérieur de l'usine, à quelques mètres seulement des machines. Les quantités de poudre à canon utilisées pour la fabrication des balles, tout autant que le secret qui doit être préservé, constituent un risque permanent. Le danger est omniprésent.

Le secret est en effet absolu. Les éclats de métal qui s'incrustent dans les vêtements et les cheveux des travailleurs de l'usine sont soigneusement nettoyés à la fin de la journée. Certains membres

de la cellule sont même contraints de cacher ce qu'ils font à leur conjoint. Alors qu'une activité incessante est menée sous terre, la vie quotidienne d'un kibboutz ordinaire se poursuit à la surface. D’ailleurs, la plupart des membres du kibboutz ignorent l'existence de l'usine souterraine et le danger encouru par leurs voisins.

Le défi du laiton et une solution ingénieuse

Alors que l'opération bat son plein, un problème majeur se pose : le laiton, matériau principal utilisé pour la fabrication des douilles des balles, se fait rare et introuvable en Israël. Ironie du sort, le seul fournisseur se trouve en Angleterre. Comment faire pour introduire clandestinement ce matériau en Palestine mandataire, sous le nez des Britanniques ? C’est

alors qu’une idée de génie germe dans l'esprit de Yehuda Arazi : il commande du laiton qui, à son arrivée en Israël, au lieu d'être envoyé directement à l'Institut Ayalon, est acheminé vers une usine de fabrication de maquillage pour dames. Là, il est transformé en un produit inattendu : des boîtiers de rouge à lèvres. Pour dissiper tout soupçon et détourner l'attention des Britanniques, certains de ces boîtiers de rouge à lèvres sont même offerts aux épouses des hauts gradés britanniques. Les autres sont ensuite transportés clandestinement vers l'usine souterraine de l'Institut Ayalon. Cette opération ingénieuse permet de contourner les restrictions britanniques et de garantir la continuité de la production de munitions, cruciales pour la réussite de la lutte pour l'indépendance d'Israël.

L'entrée de l'Institut Ayalon à Rehovot © DR

SPÉCIAL VACANCES

Après avoir surmonté le problème du laiton, l'Institut Ayalon pensait pouvoir reprendre le cours sa mission. Mais cette perspective est brusquement remise en question le 29 février 1948, lorsqu'un événement inattendu vient tout bouleverser. Le groupe paramilitaire radical Le'hi fait exploser un train britannique à proximité, tuant 28 soldats britanniques et en blessant de nombreux autres. En représailles, les forces britanniques lancent des raids dans la région, cherchant à capturer les responsables de l'attentat. La situation devient critique pour l'Institut Ayalon. La proximité de l'explosion et la possibilité de perquisitions britanniques suscitent une grande inquiétude parmi les membres de la cellule. En réaction à cette menace imminente, Arik Feld, responsable de la sécurité du kibboutz, prend une mesure décisive : il ordonne aux membres du kibboutz de revêtir des blouses blanches et de se précipiter pour secourir les blessés britanniques. Ce geste inattendu détourne les soupçons des Britanniques et sauve l'Institut Ayalon d'une découverte quasi certaine.

Un symbole d'inspiration qui perdure

Pendant trois ans d'activité clandestine, l'Institut Ayalon a produit plus de 2,25 millions de balles, jouant ainsi un rôle déterminant dans les premiers jours de la guerre d'indépendance et la création d'Israël. Face à d'énormes défis, ses membres ont travaillé dans le secret pour fournir des munitions vitales, leur remarquable ténacité marquant l'histoire. Cette histoire poignante témoigne du courage

et du sacrifice d'une génération de jeunes idéalistes prêts à tout pour la naissance de leur État. Aujourd'hui, alors que notre indépendance est encore une fois mise à l'épreuve, de nouveau des jeunes font preuve d’un immense courage, un courage qui définit ce pays et les héros qui l'habitent.

L'Institut Ayalon, bien que peu connu du grand public, mérite d'être honoré, car il est un rappel du dévouement de ceux qui y ont travaillé. Transformé en musée, il conserve l'atmosphère de l'époque, permettant aux visiteurs d'explorer les machines utilisées pour fabriquer les balles. n

INFORMATIONS PRATIQUES

Makhon Ayalon, Guivat HaKibboutzim 1 rue Fayks

Parc scientifique de Rehovot Heures d'ouverture : du lundi au vendredi de 8h30 à 16h 30 shekels (tarif réduit : 22 shekels) Les visites guidées doivent être réservées par téléphone au 08-9406552 Le site est entièrement accessible et dispose d'un ascenseur pour les personnes à mobilité réduite.

Chmouel Bokobza Guide touristique diplômé du ministère du Tourisme

Tél. : 050-3553811 - 0756820439 (FR)

Les machines à fabriquer les balles, au musée d’Ayalon

BOUILLON DE CULTURE

Sur la route d’Erella Atlan

Chanteuse, musicienne, compositrice, Erella Atlan a dépassé le cap de la promesse et obtenu plusieurs fois la reconnaissance de ses pairs pour la qualité de sa création. N’en doutons pas : la jeune artiste a un talent inné, mais surtout une force de travail absolument nécessaire à la réussite dans un métier où il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. À l’écoute de son album Cinematic, nous avons la conviction qu’elle est une des artistes à suivre. C’est pourquoi nous avons accepté l’invitation au voyage dans son monde et son imaginaire.

AJ MAG : Que pouvez-vous nous dire de votre dernier album, Cinematic ?

Erella Atlan : C'est un album de musique instrumentale, souvent orchestrale, regroupant des morceaux que j'ai composés ces dernières années, soit pour des films, soit en m'inspirant de l'univers du cinéma. Une partie de l'album a été enregistrée à Valence, en Espagne (Palau de les Arts Reina Sofia et Berklee), d'autres morceaux à Budapest (Magyar Studios), à Londres (AIR studios) et à Jérusalem (Mishkenot Shaananim). Ce sont des morceaux souvent très texturés.

Que nous raconte « Marea Alta » ?

J'ai composé ce titre en Espagne, lorsque je vivais à Valence. Ayant grandi en région parisienne puis vécu à Jérusalem, j'ai toujours rêvé d’habiter près de la mer. C'était un sujet qui m'inspirait régulièrement dans mes compositions, mais presque comme un fantasme, inatteignable. En m’installant enfin dans une ville côtière, j'ai pu profiter de la proximité de la mer, l'observer, l'écouter, la sentir, la toucher… puis retranscrire toutes ces impressions musicalement.

À ce moment-là, je travaillais à distance avec un réalisateur français sur un court métrage. J’écrivais « Marea Alta » pour la bande originale de ce film, qu’il n’avait pas encore tourné. Finalement, j'ai composé ce titre grâce à l'imaginaire de son script, à la présence quotidienne de la mer et à mes rêves marins. Ce morceau a terminé son voyage à Londres, aux AIR Studios où il a été enregistré, joué par un orchestre symphonique de 55 musiciens que j’ai dirigé. Enregistrer dans ce studio légendaire fut une incroyable expérience !

Cet album parle beaucoup du voyage. Quelle est la destination ? Je dirais que la destination se trouve dans l’écriture qui en découle. J'ai toujours été ouverte aux voyages, à tel point que je n'ai jamais hésité à déménager pour mes études ou pour le travail. Les voyages et les rencontres avec différentes cultures me nourrissent et m’enrichissent. J’ai voyagé pour mes études et ensuite, régulièrement, pour composer et enregistrer. Après avoir terminé mes études, j’ai aussi travaillé quelque temps à Pékin où j’ai composé pour Sony ATV ; j’y ai fait de nouvelles rencontres musicales. Je

profite de chacune de ces opportunités pour ajouter de nouvelles couleurs à ma palette de compositrice. Pour l'instant, je peux m'installer là où le vent et la musique me mènent. La destination, pour moi, ne se résume pas à un lieu précis, mais plutôt à ce qui émerge de ces voyages et des rencontres culturelles dans ma musique. C'est peut-être lié à l'histoire de mon peuple : « errer » d'un pays à l'autre ne me pose pas de problème, même si des moments de mélancolie peuvent s'ensuivre – mais ces moments sont aussi une source d'inspiration…

Quel est votre processus de création ?

Lorsque je compose pour l'image, je suis en contact constant avec le réalisateur ou la réalisatrice. C'est une collaboration où je traduis musicalement les émotions que le spectateur doit ressentir sans les voir à l'image. J'essaie toujours d’apporter une valeur ajoutée à l'écran, en manipulant presque un peu le spectateur pour lui indiquer une émotion ou une impression. La musique peut même donner des

indices sur la trame du film sans que le spectateur en soit conscient. D’ailleurs, mes bandes originales préférées créent ce décalage entre ce qu'on voit et ce qu'on entend, comme celle de There Will Be Blood, composée par Jonny Greenwood.

Quelle est le prix ou la récompense dont vous êtes la plus fière ?

La plus belle récompense, jusque-là, n'a pas été un prix en particulier, mais de pouvoir diriger la session d'enregistrement après avoir écrit la musique. Ce n'est pas systématique car les budgets sont parfois limités, nécessitant l'utilisation d'instruments virtuels. Mais quand c'est possible, entendre sa musique prendre vie et travailler son interprétation avec des musiciens sont un véritable cadeau, malgré le stress de chaque minute rigoureusement comptée en studio. Et quand la musique est enfin prête à être mixée, il y a un sentiment de soulagement, de joie et, en effet, souvent de fierté.

BOUILLON DE CULTURE

lll

Comment arrive-t-on de la musique classique au rap en passant par le jazz, les musiques du monde, la folk et la musique électronique ?

En fait, tous ces genres ne sont pas si éloignés qu’on pourrait le croire. C’est encore une fois un cheminement. Ma formation classique englobe déjà de nombreuses esthétiques et époques (baroque, classique, romantique, impressionniste, du XXe siècle, etc.). Et mon intérêt pour les musiques du monde s'est développé à Jérusalem, berceau de tant de cultures diverses. Ensuite, je me suis intéressée au jazz, qui me permet une approche musicale différente et qui alimente aussi les chansons que je compose en parallèle à mon activité de compositrice de musiques de films. Quant au rap, je ne rappe pas moi-même mais il m’est arrivé de composer pour des rappeurs ; si l’on écoute bien, on peut toutefois y reconnaître ma culture classique et mon intérêt pour les musiques du monde. Enfin, la musique électronique, bien que je n’en sois pas une spécialiste, s'ajoute à ma boîte à outils comme n'importe quel instrument. Il m’arrive donc de me servir de synthétiseurs pour alimenter certaines de mes compositions lorsque cela est pertinent.

Vous avez tous les talents ! Une bonne fée a dû se pencher sur votre berceau ?

Merci pour ce joli compliment ! Mais plus sérieusement, je pense que j’ai eu la chance d’évoluer dans un milieu familial qui m’encourageait à m’exprimer artistiquement et qui m’a permis de développer ma sensibilité musicale au fil du temps. Ensuite, j’ai eu d’excellents professeurs qui m’ont poussée et encouragée, notamment lors de ma licence de composition à l’Académie de Musique et de Danse de Jérusalem. Et bien sûr, j’ai beaucoup travaillé. Mais le chemin est loin d’être terminé, alors je m’accroche chaque jour.

Bravo ! Mais vous devez bien avoir quelques petits défauts ?

Ne vous en faites pas pour cela ! Mais je préfère les réserver à mes proches…

Et le chant, dans tout ça ?

Il fait partie intégrante de ma vie musicale. Le chant me sert lorsque je compose ; je chante souvent ce que j’écris, que cela soit des lignes mélodiques, contrapunctiques, ou même des lignes de basses. J'utilise aussi ma voix comme instrument, en enregistrant des vocalises dans des bandes originales.

Et enfin, je compose pour la voix, principalement la mienne. Je développe un projet de chansons plus intimes que je porte sur scène avec mon piano et mes musiciens en quintet.

Quel est votre prochain projet ?

C’est justement ce projet de chansons. Je prépare un album qui s’intitulera probablement Héritages , avec des chansons originales, principalement en français, avec un peu d’hébreu et de judéoespagnol. Cet album s'inscrit à la croisée de la chanson française, de la musique world et du jazz oriental. J'ai la chance d'avoir pour mentor un musicien que j’affectionne beaucoup : Vincent Ségal. Ce projet est important pour moi car il puise dans mes racines juives, françaises, séfarades, et ma double culture franco-israélienne. Je m'inspire d'artistes aussi différents que Barbara ou Avishaï Cohen – comme vous l'aurez compris, j'aime beaucoup les mélanges ! n

Site officiel : www.erellaatlan.com

Mieux comprendre le « réseau »

Je vous propose ici de mieux comprendre ce qu’est le « réseau », et pourquoi vous devriez régulièrement développer le vôtre. Dans le prochain article, je partagerai des méthodes et des outils de réseautage (développement de vos réseaux) qui me paraissent indispensables pour atteindre vos objectifs.

Le mot « réseau » vient du vieux français « résel », qui veut dire « filet » et « toile » – comme « Web », le réseau internet, est souvent traduit par « toile ».

Le réseau d’une personne est un énorme avantage dans sa vie personnelle aussi bien que professionnelle, car un entretienréseau facilite un échange ouvert dans les deux sens, le partage d'informations privilégiées, et surtout l’entraide ! L’une des beautés du réseau est que chacun intègre le réseau de l’autre, la relation étant réciproque.

Votre premier réseau est votre famille ! Puis ce sont vos amis dans les écoles, et les lieux où vous vivez et que vous fréquentez… Viennent ensuite les réseaux plus formels dont vous êtes membre ou visiteur dans votre vie sociale (amoureux du cinéma, par exemple) et professionnelle (association sur l’innovation, par exemple).

Il y a une douzaine d’années, j’ai coaché un avocat et j’ai vu que ma mission était réussie quand il a osé (ce qui n'est pas facile !) demander à son beau-père de le mettre en relation avec des personnes bien placées de son réseau, susceptibles de devenir

« Le ‘‘ réflexe réseau ’’ consiste à renforcer la relation avec vos liens existants. »

ses clients. Il a ainsi récupéré une vingtaine de noms, numéros de téléphones et adresses e-mail. Suivant mon coaching, il les a tous invités sur LinkedIn, en se recommandant de son beau-père, pour commencer à établir une relation professionnelle avec eux.

L’une des théories les plus puissantes du réseau provient d’un psychosociologue américain :

Mark Granovetter, professeur à Stanford, en Californie. Dans les années 1970, celui-ci, au regard de l’évolution de nos sociétés, des structures familiales (divorces, remariages) et des structures professionnelles (changements d’employeur, changements de métier – j’en suis à mon quatrième métier !), en a conclu qu’il existe deux types de liens : le « lien fort », où nous connaissons bien une personne qui elle-même nous connaît bien, et le « lien faible », où l’on se connaît, mais superficiellement. De façon contre-intuitive, Mark Granovetter a démontré que les liens les plus importants sont les liens faibles, parce qu’ils ouvrent de nouvelles perspectives. Il nous faut donc d’abord développer des liens faibles qui, si nous le voulons (affinités, intérêts), pourront (mais pas obligatoirement, c’est là l’intelligence de cette théorie) devenir des liens forts. Lorsque vous vous trouverez avec des personnes que vous connaissez déjà, je vous conseille d’avoir le « réflexe réseau », qui consiste à renforcer la relation avec vos liens existants (prendre des nouvelles, aider ou être aidé) ; et si vous ne les connaissez pas encore, je vous invite à créer un lien – qui sera donc d’abord un lien faible. Privilégiez toujours la relation humaine, avec tout l’enrichissement mutuel qu’elle apporte, puis, pourquoi pas, utilisez votre réseau selon vos intérêts (professionnels ou personnels), les situations que vous rencontrez, vos besoins et vos objectifs. Osez ! n

SOCIÉTÉ

Edut 710 à l’écoute des survivants du 7 octobre

Parmi les initiatives spécialisées dans le recueil des témoignages des survivants de l’assaut barbare du 7 octobre, Edut 710 a adopté une approche à visée thérapeutique.

Comment mettre en place le devoir de mémoire des atrocités du 7 octobre ? Le gouvernement israélien a approuvé à l’unanimité la célébration d’une journée nationale de commémoration de l’assaut terroriste. Celle-ci se tiendra chaque année le 24 du mois de Tichri du calendrier hébraïque. Cette journée commémorative sera marquée par deux cérémonies visant à honorer, d’une part, la mémoire des soldats tombés au combat dans la guerre contre le Hamas, et de l’autre, celle des civils assassinés lors de l’attaque initiale commise par le groupe terroriste palestinien, le pire massacre de Juifs en une seule journée depuis la Shoah. Comme le 24 Tichri, cette année, tombera un chabbat, la première commémoration de l’assaut sera marquée à la date grégorienne du 7 octobre. Pour l’heure, la tragédie est largement documentée par le biais d’initiatives publiques et privées. C’est ainsi qu’un groupe de 400 bénévoles – documentaristes, universitaires, historiens, psychologues – ont mis sur pied la plateforme « Edut 710 » (l’hébreu « édout », en translittération

française, signifie « témoignage »). Plus de 700 survivants des massacres ont accepté de témoigner par vidéo auprès de ces professionnels qui ont entrepris de filmer des témoignages dès les jours qui ont suivi les atrocités du 7 octobre. Edut 710 met en ligne des témoignages d’une à cinq minutes sur les réseaux sociaux et sur YouTube, ainsi que des témoignages complets sur son site web*. Chaque témoin raconte son histoire de manière authentique, avec ses propres mots, ajoutant au flot collectif de traumatismes, de peurs et d’incertitudes des survivants, des endeuillés et du peuple tout entier. La démarche d’Edut 710 a été présentée début mars à la cinémathèque de Tel Aviv, dans le cadre du festival Cinéma du Sud qui devait initialement se dérouler au mois de novembre à Sdérot. La plateforme Edut 710 totalisait alors 760 témoignages, dont 180 à destination des archives du kibboutz Be'eri, la communauté la plus touchée (plus de 100 morts) par les massacres. Pas moins de 120 témoignages ont été mis en ligne sur un site dédié, avec l’accord des survivants qui ont bien voulu confier leur histoire.

La mise en place de cette initiative répond à plusieurs nécessités, à commencer par la lutte contre le négationnisme : « Nous devons penser à l’avenir et à la façon dont les gens essaieront de trouver des preuves à apporter face à ceux qui tenteraient de nier que l’événement a eu lieu », a expliqué l’un des fondateurs d’Edut 710, Itay Ken-Tor, le réalisateur qui avait coproduit A Film Unfinished (2010), le documentaire de Yael Hersonski portant sur un film de propagande nazi tourné dans le ghetto de Varsovie. Mais la plateforme revêt aussi une dimension thérapeutique. L’éthique d’Edut 710 est en effet guidée par les enseignements du psychiatre américanoisraélien Dori Laub, un survivant de la Shoah qui a recueilli les témoignages d’autres survivants et enseigné l’art d’écouter les personnes ayant subi un traumatisme.

Autre initiateur d’Edut 710, le cinéaste Ohad Ufaz a précisé que le collectif avait adopté un protocole spécifique pour approcher les survivants : « Le risque de déclencher un syndrome de stress posttraumatique est faible mais présent, c’est pourquoi nous donnons aux

SOCIÉTÉ

survivants tout le temps dont ils ont besoin pour mener la discussion et témoigner de leur propre histoire. Nous sommes très sensibles. Nous ne les interrompons jamais. » Ohad Ufaz a ajouté que les vidéos permettaient aux survivants de se présenter comme des personnes « ordinaires » décrivant leur vie et la semaine précédant le 7 octobre – des précautions d’autant plus nécessaires que le pays, engagé dans une guerre de longue durée, n’est pas encore sorti de la phase de traumatisme.

De son côté, Anat Tzom Ayalon, en charge du montage des vidéos, a souligné que l’équipe d’Edut 710 avait été formée à l’école du cinéaste Claude Lanzmann, l’auteur du film de référence Shoah. « Nous avons appris de lui les dangers liés à la dramatisation du traumatisme. » De fait, cette démarche se différencie singulièrement de l’approche journalistique, qui peut flirter avec le sensationnalisme, ou de celle des communicants, susceptible de verser dans la manipulation. Une chose est sûre : les paroles des survivants ne tomberont pas dans l’oubli. Les données d’Edut 710 sont en effet centralisées par la Bibliothèque

Nationale d’Israël (National Library of Israel – NLI) qui a mis en place une base de données d'une ampleur sans précédent. « Deux jours après le 7 octobre, lorsque nous avons compris l'énormité de la catastrophe qui s'était abattue sur le pays, nous avons commencé la collecte », raconte Raquel Ukeles, directrice des collections. Témoignages de la terreur vécue par les Israéliens le 7 octobre, les images des victimes suppliciées et abattues, filmées par les caméras GoPro et les téléphones des commandos du Hamas, avaient rapidement circulé sur les réseaux sociaux, parfois diffusées en temps réel sur les comptes des familles des victimes.

La collecte de ces documents numériques a été la première urgence « parce qu'ils disparaissaient », ajoute Raquel Ukeles, précisant que dans les trois semaines qui ont suivi le 7 octobre, la bibliothèque a

recueilli 200 000 segments vidéo. Au total, elle prévoit de collecter, d’analyser et d’archiver « 60 téraoctets de matériel, l'équivalent de 50 milliards de pages », un travail qui va s’étendre sur des années. Parmi les preuves numériques, les derniers échanges WhatsApp, déchirants, envoyés en direct par les habitants du kibboutz Be'eri, ont été rassemblés dans le projet « Memorial 710 » par un ancien responsable de la communauté. La USC Shoah Foundation de Steven Spielberg, l’un des partenaires internationaux de la collecte de la NLI, a de son côté recueilli les témoignages de quelque 400 témoins des massacres et des prises d'otages. Son directeur, Robert Williams, a rencontré en mars dernier Sallai Meridor, le directeur de la NLI, lors de sa visite en Israël, pour signer un accord offrant aux Israéliens un accès aux archives visuelles des témoignages des rescapés de la Shoah et de ceux du 7 octobre 2023. « Si nous faisons bien notre travail, estime Raquel Ukeles, alors les historiens pourront faire le leur. » n

* https://www.edut710en.org/ https://www.instagram.com/edut_710/

ÉCONOMIE

Du ketchup bleu et blanc dans les assiettes européennes

Israël exporte des matières premières telles que du concentré de tomates, et de la poudre de fruits et de légumes – une industrie souvent basée dans le Nord, loin de la « tech » de la « Start-up Nation ».

Le bruit, ininterrompu, est assourdissant. Les camions s’acheminent à un rythme soutenu et déversent leur cargaison de tomates fraîches dans d’immenses réservoirs pour qu’elles soient ensuite lavées, pelées, cuites puis transformées. À quelques centaines de mètres du tombeau de Rabbi Shimon Bar Yo'haï se trouve l’usine de Cham Food,

basée depuis cinquante-deux ans sur les collines de Meron. Si son nom ne vous dit rien, vous avez pourtant vraisemblablement déjà vu passer ses produits dans votre assiette.

Israël exporte de nombreux fruits et légumes vers l’Europe : olives, avocats, mangues, dates… Les étalages « made in Israël » sont connus en France où ils sont régulièrement victimes d’opérations de boycott. On sait que la cybersécurité, l’armement et les médicaments comptent au nombre des fleurons de l’État hébreu. Mais étiez-vous au courant que plus de 12 000 tonnes de tomates sous toutes leurs formes traversent la Méditerranée pour terminer sur les tables de l’Union Européenne ? Les plus gros industriels du Vieux Continent se fournissent désormais en Israël car l’Ukraine est en guerre et l’Espagne en feu (et la Chine reste persona non grata). Il a donc fallu trouver une nouvelle source pour remplir les cuves de concentré de tomate qui servira à la fabrication du ketchup, si prisé par les jeunes. Comme le confie le manager de Cham Food, Yachin Enoch : « On dit souvent qu’en Israël, la seule chose de stable, c’est la météo. Les tomates sont donc toujours d’excellente qualité. » Et à ce label de qualité supérieure s’ajoute, avec l’Union Européenne, un accord d’exemption totale des frais de douane qui améliore ainsi la compétitivité des belles tomates de l’État hébreu. La proximité des champs, situés soit tout à fait dans le Sud soit dans la vallée proche de Beit Shéan, réduit le temps de

ÉCONOMIE

transport entre la cueillette et l’arrivée à l’usine. Mais les tomates ne sont pas la seule richesse produite ici, puisqu’en visitant l’usine de Cham Food on découvre tout un incroyable écosystème agroalimentaire : les fruits comme les citrons et les pamplemousses sont réduits en poudre avec une réfrigération spéciale, et ils seront utilisées comme exhausteur de goût dans les pâtisseries ; les avocats sont eux aussi réduits en poudre pour les fabricants de guacamole, « un procédé qui permet de conserver toutes les valeurs nutritionnelles du fruit et que nous sommes quasiment les seuls au monde à réaliser », raconte Yachin Enoch – et la liste des autres ingrédients est longue. Tout comme le marché de la « FoodTech » (où Israël se distingue avec une expertise exceptionnelle sur les steaks sans viande, les œufs sans œufs et le saumon issu de laboratoire), cette industrie aux apparences anciennes recèle pourtant une technologie avancée. Les 85 employés du site relèvent un défi et remportent un pari sous un soleil brûlant depuis notre arrivée. « L’agriculture est extrêmement bien développée en Israël. Nous

sommes indépendants en eau, ce qui nous rend hermétiques aux fluctuations de la pluie, le temps est le même, et nous produisons notre propre énergie. Nos techniques d’irrigation sont parmi les meilleures au monde et la terre est bonne. Le seul désavantage est la surface cultivable : nous restons un petit pays ! », explique Mira, la responsable technologique de l’usine.

Les camions chargent et déchargent, engloutissant des quantités astronomiques de lycopène (antioxydant contenu dans la tomate) pour une production qui ne s’arrêtera plus de juin à septembre, fin de la saison. Seule ombre au tableau : les missiles du Hezbollah qui sifflent dans les airs et inquiètent les acheteurs européens. « Nous avons beaucoup de clients qui commencent à se méfier et à se rétracter, car ils ont peur que nous ne puissions pas tenir les livraisons en cas de guerre totale avec le Liban. C’est dommage car depuis deux ans, nous avions décollé », termine Yachin Enoch dans un soupir.

Malheureusement, la seule chose stable, c’est la météo. n

SANTÉ

Les bienfaits des graines

Graines de chia, graines de lin, graines de tournesol, graines de courge…

Vous connaissez ? Vous avez certainement entendu parler de ces petites

graines, sans pour autant savoir ce qu’elles renferment.

Quels sont leurs bienfaits ? Quelles sont leurs propriétés nutritionnelles ?

Zoom sur leurs bénéfices et les bonnes façons d’en profiter.

Les graines de chia

Certainement les plus populaires, les graines de chia sont très riches en nutriments : fibres alimentaires, minéraux – magnésium, calcium, potassium… –, oméga-3, protéines d’origine végétale et bien sûr antioxydants. De plus, elles ont un indice glycémique faible, donc elles sont pauvres en glucides. Pour toutes ces raisons, les graines de chia participent à la santé digestive. Elles favorisent la satiété, le transit intestinal, et par leurs propriétés antiinflammatoires réduisent le risque de maladies chroniques. Elles contribuent à une bonne santé cardiovasculaire, cérébrale et osseuse.

Comment les introduire dans l’alimentation ?

La façon la plus simple est tout simplement d’en parsemer les salades. On peut aussi les introduire dans un shake ou dans un smoothie. Mais la préparation phare est le porridge aux flocons d’avoine et aux graines de chia. L’idée est de faire tremper les graines de chia : en effet, au

contact de l’eau, elles forment une sorte de gel (mucilage) qui vient tapisser la paroi intestinale, facilitant l’absorption des nutriments et la digestion. De plus, le trempage permet de libérer les différents nutriments des graines : oméga-3, fibres, protéines…

La recette

La veille au soir, verser dans un bocal 150 ml de lait d’avoine ou d’amande sans sucre ajouté, 30 g de flocons d’avoine, 1 cuillère à soupe de graines de chia. Remuer le tout, puis laisser au réfrigérateur toute la nuit. Le lendemain, déguster avec un fruit coupé en dés et des brisures d’amandes pour un effet crunchy.

Les graines de lin

Les graines de lin ont la particularité d’être les plus riches en oméga-3 d’origine végétale (acide alpha-linolénique – ALA), bénéfiques pour le système cardiovasculaire. De plus, les graines de lin contiennent des lignanes, des substances phytochimiques aux propriétés antioxydantes très importantes. Elles sont également

riches en fibres alimentaires, essentiellement les fibres solubles qui favorisent la satiété et aident à prévenir la constipation. Elles aident aussi à réguler le taux de sucre dans le sang. Cependant, pour bénéficier de ces propriétés, il est recommandé de consommer les graines de lin moulues plutôt qu’entières ; en effet, ces graines sont entourées d’une enveloppe dure, et si on les avale entières elles risquent... de ressortir entières, sans avoir libéré leurs oméga-3. En outre, elles sont mieux assimilées par l’organisme quand elles sont moulues.

Comment les introduire dans l’alimentation ?

Les graines de lin sont assez fragiles, il faut éviter de les chauffer car elles s’oxydent très vite. L’idéal est de les moudre (au moulin à café) au dernier moment, puis de les consommer aussitôt. Mais lorsque ce n’est pas possible, on peut en moudre une certaine quantité et les garder au réfrigérateur, ou même au congélateur, et les utiliser au fur et à mesure des besoins. On peut les ajouter à un yaourt, sur des crudités ou dans un shake. Une

cuillère à café par jour suffit.

On peut également consommer de l’huile de lin. Extraite des graines de lin par pression à froid, cette huile est très riche en oméga-3. On l’utilise en assaisonnement sur les salades ou d’autres mets. Absorbée directement à la cuillère, elle peut aider à soulager la constipation, agissant comme un laxatif doux. L’huile de lin ne doit pas être chauffée car la chaleur dégrade ses acides gras (oméga-3) si bénéfiques à la santé. Autre précaution d’emploi : achetez de l’huile de lin dans une bouteille de petite contenance, de préférence en verre foncé, conservez-la au réfrigérateur et consommez-la rapidement après ouverture, pour éviter qu’elle ne s’oxyde et qu’elle ne rancisse.

SANTÉ

On peut les dorer légèrement à la poêle, à sec, pour rehausser leur saveur.

Graines de tournesol

Ce sont les graines qui contiennent le plus de vitamine E, vitamine antioxydante bénéfique pour la peau, pour la santé cardiovasculaire et celle des yeux. De plus, les graines de tournesol sont riches en magnésium, en sélénium, en vitamine B6, en protéines et en fibres alimentaires. Cependant, elles ne contiennent pas d’oméga-3 (qui sont antiinflammatoires) mais des oméga-6 qui, consommés en excès, sont pro-inflammatoires.

Comment les introduire dans l’alimentation ?

On peut les consommer crues ou grillées.

On peut en ajouter une petite poignée dans la salade, cela lui donnera du croquant. On peut aussi les introduire dans des crackers ou un pain faits maison, dans des pâtisseries ou même dans des soupes. Pour préserver leur fraîcheur et leurs nutriments, il est souhaitable de les stocker dans un endroit frais et sec, à l’abri de la lumière, ou mieux encore, au réfrigérateur ou au congélateur pour une conservation à plus long terme.

Bon à savoir : le problème des oméga-6, c’est qu’ils sont très présents dans l’alimentation : huiles raffinées, fruits secs, viande, mayonnaise, te'hina… Un excès d’oméga-6 par rapport aux oméga-3 peut entraîner divers problèmes de santé. Pour une alimentation équilibrée, il est conseillé de varier les sources de graisses et de

veiller à consommer suffisamment d’oméga-3 pour équilibrer les apports en oméga-6.

Les graines de courge

Elles contiennent beaucoup de protéines, des fibres, du magnésium, de la vitamine E et du zinc. Le zinc contenu dans les graines de courge est particulièrement bénéfique pour la santé de la prostate et peut aider à réduire son hypertrophie bénigne (très courante chez l’homme). Les graines de courge ont d’ailleurs comme surnom « les graines pour l’homme » !

Comment les introduire dans l’alimentation ?

Crues, légèrement grillées, dans des salades, des shakes, des smoothies, des soupes, des pains, des crackers, des gâteaux… Elles se conservent de la même façon que les graines de tournesol.

Pour conclure : toutes ces graines ont en commun d’être bénéfiques pour la santé. Elles rajoutent de la valeur nutritionnelle à notre alimentation et elles sont faciles d’accès, aussi est-il souhaitable d’en consommer – et de varier notre alimentation. n

Orlie Nabet, naturopathe : 058-6277009

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Israël doit-il craindre la fièvre du Nil occidental ?

La fièvre du Nil occidental est une pathologie la plupart du temps bénigne dont les symptômes sont semblables à ceux de la grippe et disparaissent en quelques jours.

Le virus de la fièvre du Nil occidental (WNF), virus à ARN appartenant à la famille des flavivirus, est transmis aux humains et aux animaux par la piqûre d'un moustique infecté, principalement par les moustiques Culex pipiens et Culex perexiguus qui sont euxmêmes infectés par les oiseaux migrateurs. Il est important de noter que le virus ne se transmet pas directement d'une personne à une autre.

Cette maladie est connue en Israël depuis les années 1940 et se caractérise par des épidémies périodiques. La période d’activité virale maximale se situe entre la mi-août et la mi-octobre.

Cette année, le virus est apparu plus précocement (dès le mois de juin), probablement à cause des changements climatiques. Le climat humide, surtout dans le centre du pays, favorise une prolifération accrue de moustiques.

La période d'incubation (période entre la piqûre et l’apparition des symptômes) est de 2 à 14 jours et la maladie dure généralement de 3 à 6 jours.

Les manifestations sont des maux de tête, une faiblesse générale,

des douleurs articulaires et musculaires, une éruption cutanée, des troubles de la vision, et parfois des nausées et des diarrhées. Les complications, rares mais possibles, sont une inflammation aiguë du cerveau ou une méningite. Des syndromes plus rares tels que la myocardite et la maladie de Parkinson ont également été rapportés, et même des cas de décès. 80 % des personnes infectées ne développent pas de symptômes, 20 % des patients présenteront des symptômes de gravité variable et les complications neurologiques apparaîtront chez moins de 1 % des personnes infectées. Les populations les plus à risque sont les personnes âgées de plus de 60 ans, les diabétiques et les immunodéprimés. À ce jour, on ne signale pas de risque particulier pour les femmes enceintes.

Comment savoir si l’on est contaminé ?

Si, 5 à 21 jours après une piqûre, une fièvre pseudo-grippale apparaît, adressez-vous à votre médecin traitant pour un diagnostic et un suivi.

Les données épidémiologiques au 18 juillet 2024 sont les suivantes : 543 cas ont été diagnostiqués, parmi lesquels 36 patients sont décédés. Comme il n’existe actuellement aucun vaccin, il est donc très important d’éviter les piqûres de moustiques.

Conseils du ministère de la Santé pour se protéger des piqûres des moustiques :

• Les mesures de protection doivent être prises du coucher au lever du soleil, qui sont les heures d’activité des moustiques.

• Porter des vêtements longs.

• Installer des moustiquaires aux fenêtres.

• Utiliser des ventilateurs dans les chambres et les pièces de vie.

• Acheter des vêtements, des moustiquaires, des rideaux et des auvents qui ont été traités avec un antimoustiques pendant le processus de fabrication.

• Appliquer des crèmes ou des sprays corporels antimoustiques en suivant les instructions d'utilisation et les précautions d’emploi indiquées sur les notices des produits. La plupart des préparations peuvent

être utilisées pour protéger les enfants dès l’âge de deux mois. Les bracelets, colliers, autocollants et autres produits imprégnés d'insectifuges ne peuvent agir que localement et n'offrent donc pas une protection optimale.

• Brancher des prises antimoustiques ou vaporiser des répulsifs spatiaux. (L’efficacité de la citronnelle est extrêmement limitée et il est déconseillé d’utiliser cette substance lorsqu’il existe un risque de transmission de maladies.)

• Pour avoir moins de moustiques dans votre maison, sur votre terrasse ou dans votre jardin, pensez à vider l’eau des vases, ne laissez pas de l’eau stagnante sur les protections des piscines,

SANTÉ

dans les seaux, les abreuvoirs pour animaux de compagnie et autres récipients : changez ou videz au moins une fois par semaine tous les récipients. Les gouttières doivent être nettoyées et vidées. Les objets qui ne sont plus utilisés et dans lesquels peut s’accumuler de l’eau doivent être éliminés.

Il est difficile d’obtenir une protection complète avec un seul moyen, aussi efficace soit-il. C'est pourquoi il est recommandé de combiner plusieurs mesures en même temps.

Le ministère rappelle ces règles de protection dans une petite vidéo en hébreu (accès en scannant le QR code figurant au bas de la colonne précédente). n

Nous vous tiendrons informés de l’évolution de la situation sur la page Facebook de Santé Israël. https://www.facebook.com/sante.org.il (ou en scannant le QR code ci-dessous)

Le grand renversement

Depuis le 7 octobre, toutes les nations de la planète ont une seule et unique obsession : Israël. Si vous déployez une mappemonde, Israël représente l’équivalent d’une tête d’épingle. Toutes les rédactions de la presse mondiale, toutes les chancelleries, tous les gouvernements ne pensent plus qu’au sort de ce petit pays grand comme la Bretagne. On pourrait imaginer qu’ils soient occupés par les multiples problèmes qui agitent le globe : la faim dans le monde, les massacres au Congo ou ailleurs, les dégradations du climat, la guerre en Ukraine, l’infiltration de l’islamisme en Europe et aux USA, les problèmes économiques et sociaux qui prennent des formes variées en Occident, les phénomènes migratoires – et j’en passe. Mais non, depuis le pogrom du 7 octobre, toutes les urgences sont ajournées au profit d’une seule idée, une idée fixe : les sionistes. Impensable ! Alors que notre histoire, celle d’un peuple minuscule dans le concert des nations, devrait au mieux être reléguée à la rubrique des chiens écrasés compte tenu de l’immensité des problèmes de l’actualité mondiale, nous voici au contraire en première place dans les rédactions des quatre coins de la terre. La guerre en Ukraine, qui avait tous les honneurs plurijournaliers, a été effacée du jour au lendemain lorsque, à partir du 7 octobre, toute la machine médiatique s’est engouffrée dans un improbable délire psychotique.

Plus rien ne compte que les nouvelles qui parviennent de notre beau pays ; tous les regards sont tournés vers nous et les commentateurs se drapent dans une indignation non feinte. Chez nous se jouerait l’avenir moral de l’humanité, alors vous pensez bien qu’il faut être au rendez-vous de l’histoire !

Cette obsession est totalement irrationnelle et constitue à mes yeux la preuve absolue de la reconnaissance implicite qu’Israël est le centre du monde. Le caractère massif de ce phénomène universel est beaucoup trop signifiant pour souffrir une autre hypothèse explicative. Nous sommes dans la tête de toute personne inquiète de l’avenir du monde. Si vous vous interrogez sur la direction que prend la civilisation humaine, allez voir les Juifs, eux seuls en ont le secret. Nous en sommes les premiers surpris, mais c’est ainsi… Le deuxième symptôme de ce syndrome délirant est le caractère compulsif permanent, quotidien, des condamnations de notre peuple par toutes les représentations des nations : presses audiovisuelles, partis politiques, universités, penseurs, intellectuels, associations caritatives, sans oublier le monde du cinéma et des arts en général. La condamnation est unanime, universelle. La main sur le cœur, on extrait les Juifs du marigot agaçant de l’éternelle victime pour les précipiter dans les flammes infernales où rôtissent les tortionnaires du peuple le plus

innocent du monde, l’archétype de la victime expiatoire : j’ai nommé le peuple palestinien, devenu blanc comme neige, affublé des oripeaux du martyr absolu. Et la vindicte populaire nous clame : vous nous avez servi pendant des milliers d’années votre fameuse élection divine, vous avez joué en professionnels aguerris du pleurnichage victimaire pendant des siècles. Mais nous vous avons démasqués ! Vous êtes comme nous, et même pires que nous ! Vous êtes les affameurs d’un peuple qui se bat pour sa liberté, vous êtes des tueurs de femmes et d’enfants, vous êtes génocidaires et donc détestables. Pour finir, après mûre réflexion, vous n’avez pas droit à l’existence du fleuve à la mer ! Cette hallucinante litanie d’insultes aboutit à une véritable légitimation pseudo-morale à nous rayer de la carte, non pas comme par le passé où nous étions, pendant la Shoah, des cafards qu’il fallait écraser, mais aujourd’hui comme un peuple indigne, au nom des valeurs suprêmes de l’éthique, d’être compté parmi les humains. C’est le grand renversement ! Le délire est à son paroxysme. Le gendarme moral du monde libre, la fière Amérique, par la voix de son président, exige que nous menions une guerre propre, que nous épargnions les civils innocents, que nous permettions l’entrée à Gaza de 500 camions d’aide humanitaire par jour. Il va sans dire qu’à Dresde, à Hiroshima ou à Mossoul, ce même gendarme bienveillant avait pris sur lui

d’appliquer scrupuleusement ces consignes…

Tout ceci atteint le paroxysme du grotesque avec la déclaration du mandat d’arrêt international lancée à l’encontre du Premier ministre israélien et de son ministre de la Défense. Le burlesque est sans limite ; le monde marche sur la tête. Dans cet innommable imbroglio d’intérêts inavouables où l’on peut enfin nous effacer de la surface de la Terre, l’Occident se débarrassant du même coup du « complexe Shoah » qu’il traînait derrière lui depuis 80 ans – aidé dans cette entreprise par l’Islam tout entier –, on peut imaginer les conséquences plus que néfastes de ce vacarme de la mauvaise foi sur notre peuple en Israël et en Galout. Pour lutter contre cette situation anxiogène, nous devons nous persuader qu’il est inutile d’essayer de convaincre les Goyim de notre bon droit. S’il est vrai que certaines personnalités courageuses à l’étranger sont des défenseurs acharnés de notre cause, parfois même au péril de leur vie, il faut bien se rendre à l’évidence : parmi l’immense majorité de nos détracteurs, il n’y a pas d’oreille pour nous écouter. Le déni de la réalité – de la réalité la plus simple – est à son comble. Toute vérité première bute sur un mur de fantasmes fondamentalement

TRIBUNE

détachés de toute logique et des points de vue subjectifs qui déforment les événements du monde.

Dans ces conditions, la seule attitude productive consiste à s’adresser uniquement aux Juifs – et tel est mon but dans

de toutes les fautes possibles et imaginables n’empêche pas nos accusateurs d’exiger que nous nous pliions à des règles morales bien supérieures aux leurs – là encore, ils témoignent implicitement qu’ils voient en nous la conscience morale de l’humanité.

« Nous devons nous persuader qu’il est inutile d’essayer de convaincre les Goyim de notre bon droit. Le déni de la réalité – de la réalité la plus simple – est à son comble.
Toute vérité première bute sur un mur de fantasmes fondamentalement détachés de toute logique et des points de vue subjectifs qui déforment les événements du monde. »

ces quelques lignes. Nous avons vu que l’obsession des peuples à notre égard est parfaitement irrationnelle et que, de fait, elle équivaut implicitement à l'affirmation : vous êtes le centre du monde. L’acharnement, tout aussi irrationnel, à nous juger quotidiennement coupables

Pour l’heure, cette reconnaissance est purement inconsciente et négative, imprégnée d’une haine ancestrale qui prend son origine au mont Sinaï (dans « Sinaï », disent nos Sages, on entend une allusion à « sina », la haine, en hébreu). Alors plutôt que de plonger dans un abîme d’angoisse et de se frapper la poitrine en répétant « personne ne nous aime », soyons à la hauteur des engagements moraux dont nous honore la communauté internationale des nations dites unies.

J’ai décidé de déclarer tous les matins, au réveil, debout devant mon miroir : « Tu es un fils de roi, rien ne peut t’atteindre, puisqu’après tout eux-mêmes te reconnaissent comme tel. » Vous verrez, après une période d’étonnement due à 2000 ans d’exil hors de soi-même, on s’habitue vite à l’évidence ! C’est peut-être cela qu’on appelle revenir à la maison… Et ensuite, il reste toute la journée pour réussir le retour à soi-même, en assumant fièrement et avec détermination le rôle que les 70 nations nous reconnaissent enfin… bien malgré elles. n

JUDAÏSME

Les anges dans le judaïsme : gardiens célestes et messagers divins

Dans la tradition juive, les anges jouent un rôle significatif en tant qu’intermédiaires entre le Divin et l’humain ; ils servent de messagers, de protecteurs et d’agents de la volonté divine. Le concept d’ange est profondément enraciné dans les Textes et la théologie juifs, qui offrent une perspective fascinante sur ces êtres célestes. Dans cet article, nous explorerons l’histoire des anges dans le judaïsme, qui ils sont, leurs rôles, leurs noms, et nous verrons si nous pouvons les évoquer.

Les anges dans la Bible

Les anges apparaissent à plusieurs reprises dans la Bible. Dans leurs premières apparitions, ils fonctionnent comme des porteurs d’informations. Ainsi, dans la Genèse, un ange apparaît à Agar, la servante de Sarah, et lui annonce qu’elle donnera naissance à un fils dont la descendance sera nombreuse. Une rencontre similaire se produit plus tard lorsque trois visiteurs annoncent à Sarah qu’elle-même donnera naissance à un enfant l’année suivante. Lorsque, plus tard, Abraham se prépare à sacrifier cet enfant, son fils Isaac, c’est encore « un ange de Dieu » qui crie vers lui et lui demande de ne pas faire de mal au garçon. Parmi les plus célèbres histoires d’anges de la Bible, citons la rencontre entre le patriarche Jacob et un ange avec qui il lutte toute la nuit. Le matin, lorsque Jacob demande à son adversaire de s’identifier, l’ange lui reproche de poser la question. Ensuite, Jacob nomme l’endroit « P'niel »

– littéralement : « face de Dieu ». Par là, la Torah laisse entendre que l’adversaire avec lequel il a lutté était un émissaire de Dieu : « J’ai vu un être divin face à face, et pourtant ma vie a été préservée. » Dans les livres des Prophètes, les anges continuent d’accomplir leur fonction de messagers, mais ils sont également associés à des visions et à des prophéties. Dans le premier chapitre d’Ézéchiel, un récit particulièrement détaillé raconte la rencontre du prophète avec quatre créatures – « 'hayot », en hébreu – qui ressemblent à des êtres humains, mais qui ont chacune quatre visages – humain, lion, bœuf et aigle –, quatre ailes, et dont les deux jambes sont fusionnées en une seule. Une vision parallèle figure dans le dixième chapitre, mais là les anges y sont décrits comme des chérubins.

Toutes les figures angéliques de la Bible ne sont pas identifiées comme telles. Les trois visiteurs venus rencontrer Abraham et Sarah sont décrits dans le texte comme des anachim – des

hommes –, bien que les sources rabbiniques indiquent que c’étaient des anges. De même, l’ange qui est apparu à Jacob est simplement décrit comme un ich – un homme. Lorsque les anges bibliques sont invités à s’identifier, ils refusent. Dans le Livre des Juges, Manoa'h, le père de Samson, demande son nom à un ange qui avait prophétisé que sa femme stérile enfanterait. L’ange refuse, disant que son nom est inconnu. Le Livre de Daniel est la première fois dans la Bible où des anges nommés apparaissent : Gabriel et Michaël.

Les anges dans la littérature rabbinique ancienne

La littérature rabbinique développe considérablement la nature des anges et leurs rôles dans les récits bibliques. Le Midrach identifie Michaël, Gabriel, Ouriel et Raphaël comme les quatre principaux anges qui entourent le trône divin, chacun ayant des attributs particuliers. Le Talmud identifie Michaël, Gabriel

et Raphaël comme les trois anges qui ont rendu visite à Abraham pour lui annoncer que sa femme donnerait naissance à un fils. Bien que la Bible mentionne que les hommes ont mangé un repas préparé par Abraham, les rabbins stipulent que le trio a seulement semblé manger, car étant des anges, même s’ils ont l’apparence d’êtres physiques, ils n’en sont pas.

Le Midrach inclut de nombreuses représentations fantaisistes des anges. Selon une source, Michaël est fait entièrement de neige et Gabriel entièrement de feu, mais malgré leur proximité, ils ne se font pas de mal l’un à l’autre – ce qui symbolise le pouvoir de Dieu de faire la paix dans Ses hauteurs. Plusieurs sources midrachiques identifient Michaël comme le

défenseur céleste d’Israël, en désaccord avec le démon Samaël.

Un autre midrach décrit un débat parmi les anges sur la question de savoir si les êtres humains devraient être créés. Dans ce débat, l’ange de l’amour est en faveur de la création des humains, en raison de leur capacité à exprimer l’amour, mais l’ange de la vérité n’est pas d’accord, craignant que les humains ne soient enclins aux mensonges. Pour soutenir la création des humains, Dieu montre aux anges des exemples de Justes de la Bible, mais l’ange de la terre se rebelle et refuse à l’ange Gabriel la poussière dont il a besoin pour la création des êtres humains, craignant que les hommes ne dévastent la terre. Le Talmud rapporte un enseignement selon lequel deux

anges ministériels, l’un bon et l’autre mauvais, accompagnent une personne chez elle depuis la synagogue le soir du chabbat. S’ils trouvent que la maison de la personne est bien préparée pour le chabbat, le bon ange déclare : « Que cela soit Ta volonté qu’il en aille ainsi pour un autre chabbat » ; et le mauvais ange de répondre malgré lui : « Amen ». Si la maison n’est pas préparée, l’inverse se produit : c’est le mauvais ange qui exprime le souhait qu’il en aille de même la semaine suivante, et le bon ange répond « Amen ». « Chalom Aleikhem », le chant liturgique accueillant les anges dans la maison avant le repas du vendredi soir, est inspiré par cet enseignement. lll

lll Comme dans le Midrach, les anges, dans le Talmud, se disputent parfois avec Dieu. Cela laisse penser qu’ils ont un certain degré d’indépendance et qu’ils ne sont pas que de simples messagers exécutant des missions divines. Les rabbins du Talmud pouvaient craindre que les anges ne deviennent des objets de culte en eux-mêmes, une préoccupation que certains perçoivent derrière divers textes talmudiques indiquant que les personnes justes peuvent égaler ou même surpasser la sainteté des anges. Dans le traité Sanhedrin, par exemple, le Talmud déclare que les personnes justes sont plus grandes que les anges ministériels. Cette conception souligne la valeur de l’humanité et son potentiel à atteindre des niveaux spirituels élevés.

Présence et rôles

Selon la tradition juive, les anges sont présents dans de nombreux aspects de la vie spirituelle et quotidienne. Leur rôle principal est d’accomplir les volontés de Dieu, agissant comme des messagers entre le Divin et les humains. Ils peuvent apporter des messages divins, protéger les individus, intervenir dans des événements historiques ou même punir les méchants. Parmi les rôles des anges dans le judaïsme, on trouve : l des messagers divins : les anges servent souvent de messagers entre Dieu et les prophètes, transmettant des visions, des révélations et des instructions divines.

l des gardiens et des protecteurs : certains anges sont associés à la protection individuelle, veillant sur les personnes ou les communautés et les guidant vers le bien.

JUDAÏSME

l des intervenants divins : dans certains récits bibliques, les anges interviennent directement dans les événements humains, apportant la justice divine ou accomplissant des miracles.

l des chants célestes : dans la tradition juive, les anges sont souvent décrits comme chantant des louanges à Dieu dans les sphères célestes, contribuant ainsi à la splendeur du royaume divin.

Noms des anges

Bien que la Bible hébraïque mentionne plusieurs anges, elle ne donne pas toujours de noms spécifiques. Cependant, la tradition juive ultérieure a développé une liste de noms d’anges basée sur diverses sources, y compris des textes mystiques comme le Zohar. Les plus connus sont :

l Michaël : souvent considéré comme le chef des anges, il est associé à la force et à la protection.

l Gabriel : connu pour être le messager divin, il est impliqué dans de nombreuses annonces importantes.

l Raphaël : souvent associé à la guérison et à l’accompagnement des voyageurs

l Ouriel : souvent considéré comme un ange de lumière et de sagesse

Il existe de nombreux autres anges mentionnés dans la littérature juive, chacun ayant un rôle et une signification propres.

Évoquer les anges dans le judaïsme

La question de savoir s’il est approprié d’évoquer les anges dans le judaïsme est sujette à interprétation. Dans la tradition

juive, la prière est toujours adressée directement à Dieu plutôt qu’aux anges. Cependant, il existe des pratiques mystiques et des enseignements ésotériques qui impliquent l’invocation d’anges à diverses fins, telles que la guérison, la protection et la guidance spirituelle ; et certains courants mystiques du judaïsme, comme la Kabbale, ont développé des systèmes complexes d’invocation et de méditation convoquant les noms et les attributs des anges. Cependant, il est important de noter que toutes ces pratiques doivent être entreprises avec respect et discernement, en accord avec les enseignements et les valeurs de la tradition juive. Elles sont généralement réservées à des initiés, et entourées de rituels et de précautions spécifiques.

Les anges occupent une place importante dans la spiritualité juive, servant de messagers et d’agents de la volonté divine. Leur présence est profondément enracinée dans la tradition et les textes sacrés juifs, offrant une perspective fascinante sur la relation entre le Divin et l’humain. Bien que la question de l’invocation des anges reste sujette à débat, leur rôle dans la protection, la guidance et la transmission des messages divins ne cesse d’inspirer et de captiver les Juifs croyants. n

Cet article est tiré du site Yedia, média dédié au judaïsme, à sa culture, son patrimoine, et à son identité, témoin de sa richesse et de sa diversité.

Il se contentait de son sort

La douce nuit étoilée était tombée sur la ville de Mezibouz, emportant avec elle toutes les ferventes prières de Roch HaChana, la nouvelle année, ce jour où tout était fixé par le Maître du monde : « Qui mourra et qui vivra, qui s’appauvrira et qui s’enrichira. », tels étaient les mots redoutables prononcés en ce jour saint.

Le Baal Chem Tov décida de prendre la route. Où allait-il ? Comme bien souvent, nul ne le savait … – Vous quatre, vous m’accompagnerez ! lança subitement et sans la moindre explication le Maître à ses disciples quelque peu surpris. Une fois ce petit groupe installé à bord de la calèche, Ivan, le cocher du Maître, fouetta les chevaux puis s’endormit, laissant les rênes libres. On aurait dit que les chevaux ne touchaient même pas le sol, que la calèche volait plus qu’elle ne roulait.

À la lueur du petit matin printanier, les chevaux s’arrêtèrent devant une demeure délabrée, dans un modeste village inconnu. Un homme à l’apparence très pauvre sortit de la maison en voyant les visiteurs. Les bras ouverts, il les accueillit chaleureusement :

– Qu’allons-nous leur donner à manger ?

– Nous n’avons qu’un morceau de pain et un pichet de lait, chuchota-t-elle, une pointe de honte dans la voix. Malgré leurs très modestes réserves, ils décidèrent néanmoins de partager ce qu’ils avaient. Le premier jour s’écoula sans encombre, mais le deuxième jour arriva et les disciples étaient toujours là, attendant patiemment d’être nourris.

– Cette fois, nous n’avons vraiment plus rien ! confessa la femme, accablée, à son mari.

Cependant, cet homme au grand cœur ne se laissa pas abattre. Il décida d’aller vendre discrètement les chaises de sa propre maison au marché afin de pouvoir acheter du pain et du lait pour ses invités. C’est ainsi qu’un repas put leur être servi de nouveau. Le troisième jour, la sainte assemblée était toujours là.

– Il faut les honorer, dit l’homme à son épouse.

Il vendit alors sa table pour pouvoir offrir un repas digne de ce nom à ses

Le quatrième jour, la maison fut vidée de tout ce qui la rendait habitable. Les lits, y compris ceux des enfants, avaient été vendus.

– Bonjour et bienvenue à vous ! s’exclama-t-il avec enthousiasme.

Le Baal Chem Tov s’adressa alors à lui pour lui demander :

– Aurais-tu la bonté de bien vouloir nous accueillir pour quelques jours dans ta maison ? Nous avons besoin d’un toit et d’un peu de nourriture pour reprendre des forces.

L’homme répondit avec empressement :

– Oh bien sûr ! C’est une mitzva et une joie pour moi ! Entrez donc et installez-vous.

C’est ainsi que les disciples du Baal Chem Tov furent accueillis dans cette humble demeure. Mais l’hôte n’avait que peu de nourriture à leur offrir. À voix basse, il interrogea sa femme :

Le cinquième jour, l’aube fraîche se leva sur une maison désormais désolée. C’est alors que le Baal Chem Tov se prépara à quitter les lieux.

– Je te remercie pour votre grande hospitalité, toi et ton épouse, mais nous devons à présent continuer notre chemin, dit-il.

Lorsqu’ils furent installés dans la calèche, l’homme demanda :

– Où vous rendez-vous, exactement ?

– Dans la ville de Mezibouz, répondit le Baal Chem Tov.

– Ah, mais c’est là que vit le saint Baal Chem Tov ! Pourriez-vous, je vous prie, demander une bénédiction pour moi à ce grand Tzadik ?

Au moment où le cocher allait donner le premier coup de fouet, le Baal Chem Tov lui révéla : lll

Le Baal Shem Tov - © DR
Les histoires du Baal Chem Tov

lll

– Sache que le Baal Chem Tov, c’est moi.

JUDAÏSME

Le coup de fouet claqua et la calèche s’élança dans un fracas de bruit et de poussière.

Le pauvre homme resta figé sur place. Ébahi, il s’exclama :

– Cela signifie que… le Baal Chem Tov en personne était chez moi !

L’homme se mit à danser et à sauter de joie en rentrant chez lui. Mais il fut aussitôt arrêté par le triste spectacle de ses cinq enfants qui se dressaient devant lui, frigorifiés et affamés. Face à cette terrible réalité, le père réfléchit un moment puis alla se mettre dans un coin de la pièce. Là, il pria et implora l’Éternel comme jamais il ne l’avait fait par le passé. Avant même la fin de sa prière, on frappa brutalement à la porte.

Un vieux Russe complètement ivre, tenant à peine sur ses jambes et prêt à s’écrouler de toute sa masse, éructa et ordonna au père de famille :

– Va me chercher de la vodka ! Voilà de l’argent, garde la monnaie.

Sans hésiter, le père courut acheter de la vodka et, avec les quelques pièces restantes, du pain pour ses enfants affamés. Le lendemain, l’ivrogne revint et demanda de nouveau de la vodka. Le père s’empressa d’aller en chercher afin de pouvoir acheter encore un peu de nourriture. C’est ainsi que l’homme revint, jour après jour. Et un jour, l’ivrogne lui confia un incroyable secret : – Tu sais, mon ami, mes enfants m’ont lâchement abandonné dans ma vieillesse. Tu parles d’enfants ! Ingrats et sans cœur ! Mais toi, tu es différent. Tu es gentil avec moi. Tu me fournis tous les jours en vodka, tu me tiens compagnie, tu m’apportes de la chaleur humaine. Alors, approche, je vais te raconter quelque chose que je n’ai jamais dit à personne. Un jour, j’ai volé un magot à un Juif… J’étais cocher et je devais conduire un commerçant juif dans une ville éloignée. Nous avons fait une halte et l’homme s’est endormi près d’un arbre. La lourde caisse qu’il avait avec lui me laissait croire qu’elle contenait des choses précieuses et je suis parti en l’emportant pendant son sommeil. Elle était remplie de pièces d’or et d’argent ! Un vrai trésor ! J’ai caché le butin, bien enfoui sous terre, et personne ne sait où. Mais toi, tu es à présent mon ami et je veux te révéler où il se trouve : lorsque tu dépasses la dernière maison du village, à la troisième rangée d’arbres, tu verras un rocher. Creuse sous ce rocher et là tu… tu… trouveras… mon… mon trésor…

Le vieil homme ivre mourut en achevant de prononcer ces mots.

Le père de famille était sous le choc, en proie à de multiples et intenses émotions. « Un trésor… », se répétait-il, incrédule. Il sortit de chez lui en courant, laissant ses enfants derrière lui. Il courut d’une traite jusqu’à la troisième rangée d’arbres après la sortie du village. Lorsqu’il vit le rocher dont avait parlé l’ivrogne, il creusa et creusa encore, jusqu’à ce qu’un « toc » sonore résonne dans le silence de la verte campagne. C’est alors qu’il découvrit un coffre renfermant un trésor extraordinaire, une fortune qui allait changer à jamais le cours de sa vie. Grâce à cette fabuleuse découverte, il devint aussitôt l’un des hommes les plus riches de la région. Son cœur était rempli d’une infinie gratitude.

– Cela vient du Baal Chem Tov, c’est évident ! Il faut que j’aille le remercier, se dit-il.

Avec sa calèche, ses chevaux et ses serviteurs, il se mit en route vers Mezibouz, pour aller remercier

le Maître. Le Baal Chem Tov le vit arriver de loin et appela ses élèves :

– Vous voyez ce riche monsieur qui s’approche vers nous ? Vous le reconnaissez, n’est-ce pas ? leur demanda-t-il.

– Mais non, Rabbi, qui est donc cet homme ? interrogèrent les élèves.

– En réalité, vous le connaissez : c’est ce Juif si généreux qui nous a hébergés et qui a été jusqu’à vendre son mobilier pour nous nourrir, insista-t-il. Les élèves le reconnurent et s’écrièrent :

– Serait-ce possible ? Il vivait pourtant dans une grande pauvreté ! Que lui est-il arrivé ?

Le Baal Chem Tov répondit d’une voix douce, comme s’il était plongé dans ses souvenirs les plus profonds :

– Lors de la prière de Roch HaChana, une vision divine m’a révélé le destin de cet homme. J’ai vu l’immense trésor qui lui était destiné mais qui restait juste au-dessus de sa tête, tout simplement parce qu’il se contentait de son sort. J’ai donc décidé d’agir. En

nous invitant chez lui, je l’ai poussé à vendre le peu qu’il possédait ; et lorsqu’il a vu la détresse de ses enfants qui pleuraient pour du pain, il a décidé de prier intensément pour sa subsistance. Une seule prière a suffi : le Russe est venu frapper à sa porte et lui a montré le chemin vers le fabuleux trésor qui l’attendait.

Le secret de cette histoire

Nous connaissons tous les trois piliers essentiels de la vie d’un homme, décidés pour l’année entière à Roch

HaChana :

• avoir des enfants

• être en bonne santé

• avoir de quoi subvenir à sa subsistance

S’il en est ainsi, pourquoi devrions-nous prier et demander chaque jour ce qui est déjà écrit et scellé d’avance ? La réponse est simple : Dieu tient à ce que nous Lui demandions. Prenons l’exemple d’une graine que j’ai mise en terre : toutes les conditions sont réunies pour qu’elle devienne un arbre majestueux. Pourtant, cet arbre ne verra jamais le jour si je ne l’arrose pas ! C’est l’eau qui donnera vie à cette petite graine et fera d’elle un arbre florissant. À Roch HaChana, Dieu m’a attribué toutes sortes de graines : des graines de santé, d’enfants et de subsistance. Mais pour qu’elles poussent et émergent de la terre, je dois les arroser chaque jour : prier et implorer Dieu.

L’homme de notre histoire avait reçu une merveilleuse graine de richesse mais elle ne poussait pas. Pourquoi ? Parce qu’il se contentait de son sort. Pourtant, disent nos Sages : « Quel est l’homme riche ? C’est celui qui se contente de son sort. » Il faut donc comprendre que « l’homme riche » est celui qui, après avoir prié et demandé de toutes ses forces, se contente malgré tout de son sort. n

Extrait du livre du rav Avraham

Assouline : Les Fabuleuses Histoires du Baal Chem Tov, OHEL EDITIONS ohel.yeochoua@gmail.com

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La tombe du Baal Shem Tov à Medjybij, Ukraine

Liberté, vraie liberté chérie !

Lorsque nous étions enfants, à l’école, nous attendions toujours la période des vacances, les petites comme les grandes. Nous attendons toujours d’être en vacances – mais que sont les vraies vacances ?

Les vacances, la « liberté », de nos jours, sont perçues comme l’absence de frontières, l’absence de responsabilités, la capacité et la volonté de faire ce qu'on veut quand on en a envie. Il n’y a pas d’encadrement, on est libre. Est-ce selon vous la vraie liberté ? Est-ce que nous voudrions vivre dans un monde sans encadrement ?

Je vous donne un exemple : deux groupes jouent au football sur le toit des tours Azrieli. Sur le toit de l’immeuble carré, les joueurs jouent sans clôture, tandis que sur celui en forme de rond, ils sont entourés d’une barrière. Où préférerez-vous jouer ? Forte probabilité que vous choisirez de jouer sur le toit avec clôture. Les barrières donnent la possibilité de jouer librement sur le terrain. À l’inverse, lorsque qu’il n’y en a pas, à chaque seconde le ballon peut s’envoler ou quelqu’un peut tomber.

La vraie liberté, c’est la capacité de contrôler ses besoins et ses envies. Choisir ce qu’il est juste de faire, et non ce qui nous plaît. Un homme libre est quelqu’un qui n’est pas contrôlé par ses multiples envies et mauvaises habitudes. Il possède sa propre personnalité, ses propres objectifs, et cherche toujours à les atteindre malgré toutes les difficultés.

Un autre exemple : je dis tout le

temps à mes élèves qui fument des cigarettes que je peux comprendre le plaisir de fumer, l’aspect convivial d’une cigarette entre amis, etc. Malgré tout, cela coûte très cher et c’est dangereux pour la santé. Je suis prêt à entendre que beaucoup d’autres choses coûtent très cher et peuvent mettre la santé en danger, comme

« Une personne libre est une personne qui est fidèle à elle-même à tout moment. »

la malbouffe, par exemple. Mais s’il y a quelque chose qui me dérange vraiment, c’est le fait de devenir accro à la cigarette, que cela devienne quelque chose dont on ne peut plus se passer, au point d’attendre tout chabbat la cigarette de motsei chabbat, ou d’en demander aux gens dans la rue lorsqu’il ne vous en reste plus, au

point de devenir esclaves de vos besoins : au point que vous n'êtes plus libres – et je ne veux pas en arriver là.

Parfois, lorsque l’on rentre de vacances ou après un chabbat, on se dit : « Ah, si seulement cette semaine/année pouvait passer vite et qu’on soit déjà à chabbat/l’été prochain ! » Et l’on commence à prévoir les prochaines vacances. Certes, cela fait du bien et il est important de prendre des vacances, de se ressourcer, mais il n’y a pas besoin d’être en vacances pour se sentir libre. La vraie liberté, c’est d’avoir le contrôle de sa vie, et ne pas être contrôlé par ses envies et ses mauvaises habitudes. La liberté ne dépend pas du cadre dans lequel on se trouve, mais plutôt de notre état d’esprit. Dans le même ordre d'idées, nous avons parfois le sentiment que lorsque nous sommes en vacances, nous nous autorisons à nous comporter différemment ou à renoncer à certaines valeurs. Or, l’avodat haMmidot (le travail sur les valeurs), les valeurs et la volonté d’être une bonne personne demandent un engagement, et celui qui respecte les mitzvot vit de manière plus engagée, plus responsable. Que l’on soit chez soi ou en vacances, tout au long de la journée, il faut avoir en tête où prier Min'ha ; et à l’étranger, il faut chercher un restaurant cacher. Ce mode de vie demande

de la planification à l’avance, de l’organisation, de la réflexion et de la vigilance.

Dans ma jeunesse, j’ai étudié avec le rav Eran à la yechiva du Makhon Meïr. Un jour, je lui ai posé une question : – Rav, toute cette histoire de religion est difficile, il y a plein de choses à faire mais aussi plein d’interdits, j’ai l’impression qu’il faut y penser sans arrêt.

Le rav m’a demandé dans quelle unité je voulais m’engager à l’armée.

– Le plus haut possible, be-ezrat HaChem, une unité d’élite, lui ai-je répondu.

Il m’a alors dit que dans une unité d’élite aussi, il faut vivre sous haute tension et être toujours prêt à n’importe quelle possibilité.

Dans le avodat HaChem, voudriezvous être un simple soldat ou faire partie d’une unité d’élite ? Dans la vie en général, voudriez-vous être employé ou directeur d’une banque ? Nous avons toujours l’ambition d’être meilleurs, voire d’être les meilleurs dans plusieurs domaines. Dans le avodat HaChem et dans celui des midot, il faut être ambitieux. Cette ambition doit être pour nous un but et un mode de vie, et non, 'hass veChalom, un fardeau. Ainsi, à tout moment et dans toute situation, et notamment en période de vacances ou d'absence de cadre, je dois me prouver que malgré les efforts qui me sont demandés, je reste fidèle à moi-même, à mes valeurs et au avodat HaChem. Quelqu'un peut dire à tout le monde qu'il est libre et heureux,

et être complètement asservi à l’argent, au téléphone, au travail, au personnage qu’il s’est créé et qu’il est obligé d’entretenir… Une personne libre est une personne qui est fidèle à elle-même à tout moment, non pas à ses convoitises ou à telle ou telle mode, mais à ses désirs et au but de sa vie. Comme le dit le Rav Kook : « La vraie liberté est cet esprit élevé par lequel une personne, ou la nation dans son ensemble, s'élève pour être fidèle à son moi intérieur, à la qualité spirituelle de l'image de Dieu en elle. » n

Yehouda Salama

Directeur du programme Gour Arié de préparation à l’armée israélienne pour les jeunes Juifs français Yehuda@betar.org.il

LE KLING DU MOIS

Otages

Au moment où j'écris ces lignes, on ne sait pas encore si un accord a finalement été signé entre ce qu'il reste de l'organisation terroriste et Israël.

Ce qui ne doit pas nous empêcher de nous pencher sur la question de principe : doit-on ou non tout faire pour libérer les otages ? En tant que membre de ce peuple pour qui la vie est plus importante que l'observance du chabbat, de Kippour ou de la cacherout, la réponse instinctive devrait incontestablement être positive : évidemment qu'il faut tout faire pour sauver les otages ! Ne sont-ils pas en danger de mort ? N'a-t-on pas le devoir sacré de ne pas laisser nos frères et nos sœurs à la merci de ces islamonazis aveuglés par la haine du Juif qui a été injectée dans leurs veines depuis l'âge du biberon ?

Là où les choses se compliquent, c'est que, dans le cas qui nous préoccupe, le sauvetage de la vie des otages est clairement conditionné par la mise en danger de la vie de nombreux autres Israéliens, et ce, pour trois raisons :

 Il n'est pas question pour le Hamas de libérer tous les otages. On parle d'une trentaine, d'ailleurs sans préciser s'ils sont tous vivants. Pour les dizaines d'otages qui resteraient en arrière, la libération des autres signifierait pratiquement à coup sûr une condamnation à mort.

 Le Hamas exige la libération de centaines de terroristes, des assassins qui, une fois libérés, tenteront immédiatement de renouveler leurs exploits en tuant le plus de Juifs possible, comme d'habitude dans ce genre d'accord.

 Les terroristes exigent également le retrait des forces israéliennes de la bande de Gaza, y compris de la route de Philadelphie et du corridor de Netsarim pour le contrôle desquels tant de nos soldats sont tombés et qui, l'un comme l'autre, sont aujourd'hui les seules garanties pour empêcher le

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou salue les membres du Congrès et du Sénat américains après son discours très applaudi du 24 juillet 2024. « J'ai rencontré les familles des otages et je leur ai promis que je ne me reposerai que lorsque tous leurs proches seront rentrés à la maison, tous », a t-il déclaré aux représentants des deux chambres. Derrière lui sont présents Mike Johnson (à gauche), président de la Chambre des représentants, et Ben Cardin, membre du Parti démocrate et sénateur du Maryland. © Amos Ben-Gershom (GPO)

Hamas de se reconstituer et de menacer à nouveau les localités israéliennes.

Que l'opinion publique d'Israël soit divisée sur la question, quoi de plus naturel ? Que l'on essaie de rendre l'une de ces deux opinions illégitime, voilà qui l'est beaucoup moins ! Ne peut-on pas avoir sur ce douloureux sujet l'opinion que l'on veut (y compris pas d'opinion du tout) sans pour autant se trouver

LE KLING DU MOIS

discrédité ? Est-on obligé d'utiliser la souffrance infinie des familles des otages à des fins politiques pour faire avancer un agenda électoral dans un sens ou un autre ? Personnellement, j'aurais plutôt tendance à m'identifier à la regrettée Gueoula Cohen qui, lorsqu’on lui demanda ce qu'elle ferait si son fils était pris en otage et si l’on exigeait pour sa libération de libérer en échange de dangereux terroristes, répondit : « En tant que mère, je pense que je remuerais ciel et terre pour que le gouvernement cède aux terroristes. En tant que citoyenne, je prierais au fond de moi pour que le gouvernement ne cède pas à ma requête… » Par ailleurs, je ne pense pas que ce fameux accord soit la seule manière de parvenir à libérer nos otages. L'expérience de ces derniers mois le démontre : les exigences du Hamas s'assouplissent lorsque la pression militaire d'Israël se fait plus forte. Elles sont même inversement proportionnelles.

Horaires de chabbat

Chabbat Mattot-Massei

2 août 2024-27 Tamouz 5784

Jérusalem 18h54 20h14

Tel Aviv 19h15 20h16

Netanya 19h15 20h17

Roch 'hodech Av

5 août 2024-1er Av 5784

Chabbat Devarim

9 août 2024-5 Av 5784

Jérusalem 18h48 20h07

Tel Aviv 19h08 20h09

Netanya 19h08 20h09

Ticha beAv

Début : lundi 12 août 2024

8 Av 5784 à 19h25

Fin : mardi 13 août 2024

9 Av 5784 à 19h55

Chabbat Vaet'hanane

16 août 2024-12 Av 5784

Jérusalem 18h41 19h59

Tel Aviv 19h01 20h01

Netanya 19h01 20h02

Chabbat Ekev

23 août 2024-19 Av 5784

Jérusalem 18h33 19h51

Tel Aviv 18h53 19h53

Netanya 18h53 19h53

Chabbat Rééh

30 août 2024-26 Av 5784

Jérusalem 18h25 19h42

Tel Aviv 18h45 19h44

Netanya 18h45 19h44

Notre monde n'est fait que du jour et de l'heure présents. Demain est un monde totalement différent. Rabbi Nahman de Bratslav

Peut-être aurions-nous dû dire depuis longtemps aux négociateurs qatariens, américains ou égyptiens : « Merci pour votre aide mais vous pouvez rentrer chez vous, nous n'avons plus besoin de vous. À partir de maintenant, voici le seul deal à l'ordre du jour : nous sommes prêts à arrêter les combats dans l'heure qui suit si, d'ici là, ils nous rendent nos otages et déposent les armes. Et en bonus, nous laissons la vie sauve à ces assassins qui ne le méritent certes pas et nous leur permettons même de quitter Gaza pour se refaire une santé dans le pays de leur choix. Tant que cette proposition n'est pas acceptée, nous continuerons le combat et intensifierons la pression militaire. » L'idée n'est pas de moi. Elle est développée noir sur blanc aux pages 232 à 235 d'un excellent ouvrage qui traite des prises d'otages lorsque ceux-ci sont cachés au milieu de civils ou dans des tunnels. Je vous en conseille vivement la lecture. Il s’intitule : Comment l'Occident peut-il vaincre le terrorisme, et il a paru en 1989. Son auteur : Benyamin Netanyahou. Arrêtez-moi si je dis de bêtises… n

klingelie@gmail.com

UNE ANNÉE AVEC LA CABALE

Secrets du Temps

La fin de notre domination

Pour parler du temps, l’hébreu possède trois termes : ןמז – zman, la durée – ; תע – èth, comme « il est temps de faire quelque chose » –et דעומ – moèd, un rendez-vous solennel revenant à date fixe. On pourrait dire que nous avons rendez-vous pour une convocation sainte (moèd, lieu et temps) pour témoigner (דע – èd, témoin) de l’Alliance avec notre Créateur. Le temps, zman, nous « commande », nous « invite » (comme l’exprime le verbe ןימזהל – lehazmine) pour un temps, èth, lorsqu’il est temps. La racine èth est la base qui forme deux autres mots : atid, le futur, et atiq, l’ancien, l’immémorial. La graphie de ces mots l’évoque : דיתע – atid – se termine par un dalet, comme une porte ouvrant sur l’inconnu ; le qouf qui termine le mot קיתע – atiq – plonge, lui, ses racines vers les antiques fondations du présent. Temps divin et temps humain sont différents. Le temps de Dieu, c’est l’éternité. La Pensée divine est simultanée à Son acte de Création : immuabilité, instantanéité. Mais à l’aube de l’humanité, Dieu a créé le temps en même temps que la matière. Les « jours » de la Création n’ont pas de valeur à l’échelle de la semaine de l’homme, sauf à désigner l’orientation de ce temps, le but de toute la Création : chabbat. Cette irruption du temps correspond,

Pardès – le Verger – ce sont les quatre niveaux d’étude de la Torah. Ariela Chetboun met par écrit l’enseignement oral reçu de ses maîtres en Kabbala et 'Hassidout. Que cet éclairage vienne דייסב compléter ce que nous savions jusqu'ici.

dans l’enchaînement des mondes divins, au Monde de la Création – esquisse des mondes à venir, plus tout à fait Pensée, mais pas encore matière. Ce temps trouve sa forme avec le Monde de la Formation et atteint sa réalité icibas dans notre Monde de l’Action. Dans cet intissé du temps divin vient s’insérer le plissé du temps humain. Le temps des hommes est comme le tissu étroit dans lequel se drape l’histoire humaine : temps de l’Exil, de l’éloignement entre la créature et son Créateur. Ce temps humain est l’inverse de l’éternité : le caractère mortel, fini, de toute chose. Il débute à la faute d’Adam et se terminera avec l’arrivée du Messie, au terme de six millénaires de nos années terrestres. Dès lors, avec le Temple reconstruit, s’ouvrira un âge d’or éternel, un chabbat infini. Daniel XII, 13 : « Et toi, marche vers la fin ; tu te reposeras puis tu te relèveras pour recevoir ton lot à la fin des jours. » La prophétie de Daniel est claire : le temps a une fin.

Cet âge d’or sera celui de la fin de la domination d’Israël par les nations. Viendra ensuite le Jugement dernier – un Tribunal céleste pour chaque être humain, chaque roi, chaque nation, qui jugera son comportement vis-àvis des Juifs depuis leur sortie d’Égypte : chacun recevra son lot. Voilà ce que dit la tradition

ésotérique juive sur la fin des temps. « C'est à lui que furent données la domination, la gloire et la royauté ; l'ensemble des nations, peuples et langues lui rendaient hommage. Sa domination était une domination éternelle, immuable, et sa royauté ne devait plus être détruite. » (Daniel VII, 14) Et c’est bien de cela qu’il s’agit dans cette terrible et longue guerre qui est la nôtre : la fin de notre domination par les nations du monde. n

Une année avec la Cabale. Secrets du Temps et des Fêtes juives En vente sur www.librairie.bod.fr

Glace à la vanille

INGRÉDIENTS

Pour 8 personnes

• 670 ml de lait

• 175g de sucre en poudre

• 8 jaunes d'œufs

• 270 ml de crème fraîche

• 1,5 gousse de vanille

PRÉPARATION

l Préparez la crème anglaise : faites chauffer le lait dans une casserole. Incisez la gousse de vanille dans la longueur à l’aide d’un petit couteau pointu, grattez les graines et ajoutez-les avec la gousse dans la casserole de lait. Dans un saladier, battez les jaunes d’œufs avec le sucre en poudre. Versez peu à peu le lait chaud en continuant de battre, puis reversez la crème anglaise dans la casserole et faites-la épaissir doucement à feu doux, en remuant sans cesse avec une spatule en bois. Lorsque la crème commence à bien napper la cuillère, retirez-la du feu.

l Laissez refroidir et incorporez la crème fraîche. Versez la crème sucrée dans un récipient hermétique et placez-la au congélateur pendant au moins 4 heures, en remuant toutes les 30 minutes pendant les deux premières heures.

ASTUCES

l Fouettez régulièrement la préparation pendant la congélation pour éviter la formation de cristaux de glace et obtenir une texture crémeuse.

l Vous pouvez ajouter du chocolat fondu, du café, des fruits mixés ou des noix de pécan pour varier les saveurs.

l Pour plus de gourmandise, servez la glace à la vanille avec des fruits frais, des copeaux de chocolat ou un filet de caramel.

l Pensez bien à sortir votre glace maison à l’avance. Réservez-la environ 30 minutes à température ambiante avant de la déguster, pour qu’elle soit bien onctueuse et plus facile à servir.

Bon appétit !

Mots casés

Solutions des jeux page 50

Trouve les 10 différences

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Solutions des mots casés de la page 48

Un jour, le pape est en voyage officiel en Angleterre. Il est un peu en retard pour une cérémonie et dit donc à son chauffeur, en montant dans la voiture :

– Accélérez ! Je vous autorise à brûler tous les feux, il ne faut pas que je sois en retard. Allez-y !

– Votre Sainteté, je ne peux pas. Ici, les lois sont très sévères et si je dépasse la vitesse autorisée, on me retire mon permis de conduire !

– Bon, poussez-vous ! Je prends le volant !

– Le pape passe à la place du conducteur et roule à fond dans les rues de Londres. Bien évidemment, il se fait arrêter par la police.

– Attention, vous arrêtez une personnalité très importante, vous risquez d'avoir de graves problèmes ! leur dit le pape.

Quand même un peu inquiet, un des policiers prend son téléphone et appelle son supérieur :

– Chef, je viens d'arrêter un chauffard mais je n'ose pas lui mettre une contravention parce qu'il s'agit d'une personnalité très importante – enfin, c'est ce qu'il dit...

– Mais qui est-ce ? Un ministre ?

– Oh, plus que ça, chef !

– Le Premier ministre ? Ne me dites pas que c'est la Reine, quand même ?

– Oh non, beaucoup plus important que ça !

– Mais enfin, qui cela peut-il être ?

– Je ne sais pas, mais il doit être vraiment très important car son chauffeur, c'est le pape !

Un jour, un boutiquier remarque un Juif qui fait les cent pas sur la place publique. Il l'observe : cela dure cinq minutes, dix, quinze, vingt... Au bout

Solutions du jeu « Trouve les 10 différences » de la page 48

BLAGUES À PART

– Et si je vous donne mon nom, vous pourriez me faire une bénédiction à moi aussi ?

– Sans problème !

– Et à ma femme également ?

– Bien entendu !

– Excusez-moi, mais c'est un peu délicat... Vous pourriez faire une bénédiction pour le Christ ?

Le Juif réflechit et répond :

– Impossible !

– Impossible ? Et pourquoi ?

– Il me faut le nom du père !

Un jour, le baron de Rothschild sort de sa banque. Un Juif l'aborde et lui dit :

d'une demi-heure, n'en pouvant plus, le boutiquier appelle le Juif et lui demande :

– Excusez-moi, je vous observe depuis un petit moment et je me rends compte que vous passez votre temps à vous promener. Vous ne travaillez pas ?

Comment gagnez-vous votre vie ?

– Si, si... Je gagne ma vie, et grâce à Dieu, très correctement !

– Mais comment ?

– Je fais des Miché Berakh.

– Des quoi ?

– Des Miché Berakh, des bénédictions : quand je vois un Juif dans la rue, je l'arrête, je lui fais une bénédiction et à chaque fois il me donne un euro.

– Et c'est comme ça que vous gagnez votre vie ?!

Expliquez-moi en quoi cela consiste.

– Ben, il doit me donner son nom en hébreu et le nom de son père. Par exemple, s'il s'appelle Moché et que son père s’appelle Joseph, je dis : « Que Dieu bénisse Moché, fils de Joseph. »

– Monsieur le Baron, il faut que je vous parle.

– Je n'ai pas le temps, lui répond le baron.

– Mais c'est très important !

– Bon alors, vite !

– Voilà : est ce que vous avez des Suez ?

– Oui.

– Eh bien, vendez tout immédiatement !

– Merci du conseil, mon ami.

Un peu plus loin, il tombe sur le frère jumeau du Juif, qui l'arrête et lui tient le même discours ; sauf que lorsque le baron lui répond qu’effectivement il a des Suez, le Juif lui dit :

– Achetez-en encore, le maximum que vous pourrez.

– Mais il y a à peine cinq minutes, votre frère m'a conseillé de tout vendre !

– Ah bon ? Mon frère vous a conseillé de tout vendre ? Il a peut-être raison, après tout.

Les blagues sont issues du

livre de Josy Eisenberg, Ma plus belle histoire d'humour. Avec l'aimable autorisation de la famille.

ל''כנמ

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