LPH 993

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Jeudi 5 janvier 2023

12 Tévet 5783

Nº 993 | Mensuel

DOSSIER SPÉCIAL

ISRAËL-JORDANIE

LE MARIAGE DE RAISON

PIERRE HERMÉ : LE ROI DU MACARON EN ISRAËL

ÉCONOMIE CARREFOUR INVESTIT LE MARCHÉ ISRAÉLIEN HISTOIRE ÉLIÉZER BEN-YEHOUDA PÈRE DE L'HÉBREU MODERNE RÉGION HOLON, UNE OASIS CULTURELLE

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© Stéphane de Bourgies

édito

Unan déjà !

Cela fait un an déjà que LPH est marié à Actualité Juive Ce qui semblait initialement un mariage de raison – à l’instar de celui dont nous traitons dans notre dossier sur la Jordanie – s’est révélé une union des plus fécondes. Bien que dubitatifs au départ, les abonnés à l’ancien magazine (fondé par Avraham Azoulay) qui se sont vu offrir l’accès à l’hebdomadaire Actualité Juive ont peu à peu été conquis : si quelques-uns nous ont quittés, ils sont en effet une majorité à avoir adhéré au journal, surpris par sa qualité et la densité du contenu proposé chaque semaine. LPH/AJ a de son côté rempli sa mission : rester un magazine 100 % Israël fournissant 60 pages entièrement dédiées à notre société, ses problématiques et ses centres d’intérêt. Nous avons innové en proposant cette idée d’un supplément mensuel accolé à un hebdomadaire. C’est un immense travail et, bien que régulièrement en contact avec vous, nous avons mené un sondage pour avoir votre feedback, afin de répondre encore mieux à vos attentes.

Je dois dire que j’ai été très agréablement surprise par vos réactions. Vous êtes globalement satisfaits et si vous nous suggérez de bonnes pistes pour nous améliorer, vous portez sur notre travail un regard bienveillant – c’est le principal. Pour ceux qui ne l’ont pas fait, il est encore temps de vous exprimer, en scannant le QR code sur la page ci-contre avec votre téléphone ou en vous connectant sur ce lien : https://fr.surveymonkey.com/r/actujisrael Nous sommes là avant tout pour vous servir et devenir un lien fort de la communauté francophone en Israël. Pour cela, nous avons besoin de votre soutien pour poursuivre. Alors abonnez-vous, faites abonner vos amis, car l’union fait la force !

Au seuil de cette nouvelle année civile, je vous souhaite le meilleur pour tous vos projets en 2023. Et j’en profite également pour souhaiter à notre nouveau gouvernement enfin formé de servir au mieux le peuple d’Israël. Les attentes sont si nombreuses… n

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sommaire N°993

22 ÉCONOMIE

Carrefour Israël : mythe ou réalité ?

l DES VOISINS QUI SE SUPPORTENT SANS S'APPRÉCIER

l EPHRAÏM HALEVY : L'ARCHITECTE DE LA PAIX ISRAÉLO-JORDANIENNE

l LES INTÉRÊTS ÉCONOMIQUES PLUS FORTS QUE TOUT

l QUAND LE SPIRITUEL S'EN MÊLE

l JORDANIE, Y

34 SIPOUR HATSLA'HA

?

Simha Marom : dans les pas de Ben Gourion

37 CULTURE

Myriam Tangi, Un monde disparu. Photographies de trois communautés yéménites

40 CONSCIENCE

La deuxième habitude des gens qui réussissent tout ce qu’ils entreprennent : « Commencez avec la fin en tête »

ET AUSSI...

Coin lecture (42), 'Hodech Tov (44), Une année avec la Cabale (45), Judaïsme (46), Recette (48), Jeux (49), Immobilier (50), Petites annonces (52)

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ALLER OU NON
6 9 10-21 DOSSIER ISRAËL-JORDANIE LE MARIAGE DE RAISON INTERVIEW CARTES SUR TABLE Pierre Hermé Olim, franchissez le pas !
24 BINATIONAL Francos-Israéliens détenteurs d'un compte bancaire en France? Attention, la loi évolue !
culturelle
pionnier de
26 DÉVELOPPEMENT DURABLE 5 conseils pour consommer plus responsable 28 RÉGION Holon, une oasis
30 HISTOIRE Éliézer Ben-Yéhouda, journaliste, philologue,
l’hébreu moderne
32 SANTÉ Le massage pour soulager la fibromyalgie
© Laurent Fau

Un géant s'en est allé

Le rav Haïm Drukman s’est éteint dimanche 25 décembre à Jérusalem. Il avait fêté ses 90 ans il y a un mois. Il était le doyen des rabbins du sionisme religieux et l’une des personnalités les plus influentes de ce secteur. Le rav Haïm Drukman était considéré comme l’un des élèves les plus importants du rav Zvi Yehouda Kook.

ARRÊT SUR IMAGE

Pierre Hermé

Israël m'a laissé un goût de reviens-y !

LPH. Quel était l'objectif de cette visite ?

Pierre Hermé. J'ai participé en tant que membre du jury à la finale de l'émission « Le dessert parfait » [HaKinoua'h haMouchlam], une émission israélienne de téléréalité culinaire.

Qu'avez-vous pensé du niveau des candidats ?

Cette émission a pour particularité de mélanger amateurs et professionnels, et je dois dire que beaucoup d'amateurs m'ont vraiment surpris.

6 LPH ACTUJ 993 INTERVIEW
PAR NATHALIE SOSNA-OFIR
À l'occasion de sa toute première visite en Israël, rencontre exclusive avec Pierre Hermé, 61 ans, roi de la « haute pâtisserie » – on se lève tous pour ses macarons Ispahan et Mogador, et autres douceurs qui relèvent autant de l'art que du goût.
© Sharon HEINRICH @parischezsharon Pierre Hermé lors de la finale de l'émission de télévision israélienne « Le dessert parfait » [HaKinoua'h haMouchlam]

C'était donc votre premier séjour en Israël : qu'est-ce qui vous a frappé dans la société israélienne ?

Surtout le côté multiculturel, multiracial. Il y a en Israël un extraordinaire mélange de populations : des personnes venues d'Europe de l'Est, des Perses, des Druzes, des Libanais et tant d'autres, un mélange qui fait la richesse d'Israël et qui se retrouve aussi dans la cuisine israélienne.

Connaissiez-vous cette cuisine avant de venir ici ? Oui, elle a de grands ambassadeurs à Paris et je la connaissais aussi à travers les livres de cuisine de Yotam Ottolenghi, chef cuisinier israélien dont les recettes sont fortement inspirées des traditions culinaires du Moyen-Orient, revisitées avec beaucoup de modernité – une référence dans l'interprétation de cette cuisine si vaste.

Quels sont les sites qui vous ont impressionné en Israël ?

Les marchés de Nazareth, ceux de Jérusalem et leurs produits, mais aussi la Vieille Ville de Jérusalem. C’est très impressionnant d’arriver à Jérusalem, ce lieu qui fait partie du berceau de l'humanité. J'ai été également très touché devant le Mur occidental – impossible d'y être indifférent. La visite du vignoble Castel, près de Jérusalem, m'a aussi beaucoup intéressé. J'ai essayé de voir le maximum de choses en cinq jours, c'est court.

Cela vous obligera à revenir… Ce sera avec un très grand plaisir !

Quel est le produit que vous avez découvert sur les marchés israéliens ?

J'ai redécouvert le zaatar, central dans la cuisine du Moyen-Orient : un mélange d'épices et d’aromates, composé de thym, de sumac – un condiment obtenu à

partir de baies séchées – et de graines de sésame.

Bientôt un macaron au zaatar ? Oui ! Plusieurs, même.

Pensez-vous que l'on puisse allier cacherout et délicieux en pâtisserie ?

En ce moment, je travaille justement à l’élaboration d’un livre qui traite de la pâtisserie végétale, sans lait, sans crème, sans œufs. C’est un autre savoir-faire, et un domaine très intéressant.

L'entreprise Hermé connaît depuis 2010 une expansion à l’international, avec soixante points de vente en Europe, en Asie et au Moyen-Orient – bientôt en Israël ?

J'aimerais bien. Il faudrait trouver un partenaire local. Je suis sûr qu'au vu du dynamisme et du goût des Israéliens pour les bonnes choses, notre marque pourrait y trouver sa place.

Parlons de vous : votre enfance fut-elle douce et sucrée ?

Oui. J'ai grandi dans une famille de boulangerspâtissiers alsaciens. Je passais beaucoup de temps

7 LPH ACTUJ 993 INTERVIEW
À 9 ans, je savais que je ferais ce métier et aucun autre.
© Sharon HEINRICH @parischezsharon Malgré une visite très courte, Pierre Hermé a tenu à s'imprégner des méthodes et des produits des pâtissiers locaux.

INTERVIEW

dans la boutique familiale et dans l'atelier où mon père œuvrait.

À quel moment vous êtes-vous dit que vous seriez pâtissier ?

À 9 ans, je savais que je ferais ce métier et aucun autre. Si ma mère a essayé de m'en dissuader, mon père m'a énormément motivé et soutenu.

Quel a alors été votre parcours ?

En 1976, à l’âge de 15 ans, je suis entré en tant qu’apprenti chez le célèbre pâtissier Gaston Lenôtre, à Paris. Dix ans plus tard – passés à apprendre les bases du métier –, je suis devenu chef-pâtissier chez Fauchon, puis je suis entré chez Ladurée avant de me lancer à mon compte. La Maison Hermé est née à Paris en 1998, et j’ai ouvert mes premières boutiques à Tokyo puis à Paris à partir de 2002.

Vous êtes le premier pâtissier à avoir créé des collections de « haute pâtisserie » plutôt que de la pâtisserie « prête-à-manger ». Auriez-vous aimé être Dior ou Yves Saint-Laurent ?

Je ne me suis jamais posé la question, car je n'étais attiré que par la pâtisserie. Mais en fait, l'idée d'emprunter les codes de la haute couture est venue de la saisonnalité. Tout comme on ne s'habille pas de la même façon en été ou en hiver, mes macarons s'habillent en fonction de la saison.

Quel est l'ADN de la Maison Hermé ?

C'est une maison de luxe où la création est au centre du savoir-faire.

Toutefois abordable ?

De fait, un macaron coûte moins cher qu'une ceinture Hermès… Nos produits sont réalisés avec des ingrédients d'excellente qualité, une grande attention est accordée aux détails, nous créons des saveurs uniques et les vendons dans de très beaux emballages.

Vous venez de publier votre autobiographie, Toutes les saveurs de la vie : une envie de partage ?

J’ai écrit ce livre afin de susciter des vocations auprès de jeunes qui aimeraient faire de la pâtisserie leur métier, car ce métier est absolument formidable.

Que conseilleriez-vous, justement, à un jeune qui veut mettre la main à la pâte ?

D'envisager ce métier comme on envisage des études. D'effectuer un travail d'apprentissage et un travail personnel de recherche sur les ingrédients, leur histoire, les différents savoir-faire, l'histoire du métier – tout ce qui, en fait, lui ouvrira l'esprit. Notre métier est un métier de culture ; sans culture, on ne peut jamais aller très loin.

Il y a vingt ans, vous avez dû faire face à une douloureuse épreuve : un dépôt de bilan. Votre résilience est sans doute un exemple pour beaucoup. Comment relève-t-on la tête ? Il faut avoir le feu sacré et l'envie.

Quel sera votre prochain défi ?

Ils sont nombreux, mais j’ai notamment le désir d’ouvrir une école professionnelle où seraient enseignés tous les métiers liés à la pâtisserie et qui formerait des chefs pâtissiers capables de devenir aussi des chefs d'entreprise.

Vous sentez-vous davantage pâtissier ou homme d'affaires ?

Pâtissier avant tout. Je m'occupe de toutes les créations de la Maison Hermé, je crée tous les produits, même si ce n’est bien sûr pas moi qui fais tous les gâteaux – car cela voudrait dire être le matin à Tokyo, à midi à Paris, puis au Maroc…

S'il vous venait l'idée de créer un macaron « Israël », quelle serait sa saveur ?

Eh bien c'est en cours, je ne peux pas vous en révéler davantage. Encore un peu de patience… n

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© Pierre HerméSite Internet Les macarons Pierre Hermé sont réputés non seulement pour leur goût incomparable, mais aussi pour la beauté du produit.

Olim, franchissez le pas !

Être olé 'hadach, c'est souvent être perdu. Ne pas comprendre la langue, ne pas savoir lire, ne pas comprendre les codes culturels, ne pas connaître les grandes figures – politiques, culturelles ou religieuses – du pays. Les olim que je rencontre avouent fréquemment ne pas identifier les portraits de l'immense majorité des hommes politiques, des chanteurs, des acteurs, des généraux de Tsahal et autres.

Une de ces grandes figures nous a quittés. Le rav Drukman était connu par tout le pays : laïques, traditionalistes, religieux, ultrareligieux, de gauche, de droite, tout le monde, en Israël, le connaissait – sauf peut-être les nouveaux olim. Pourtant, il a fait partie de ceux qui ont le plus œuvré pour leur intégration. Il a également été l’un des précurseurs qui ont mis en place un système de conversion orthodoxe pour permettre aux olim de père juif et de mère non juive de faire partie intégrante du peuple juif. Ceci n'est qu'un exemple de ce qu’a accompli celui qu'on appelait le Sage du sionisme religieux. Il était à chaque occasion un catalyseur d'unité au sein du peuple juif, s’activant sans cesse à essayer, au quotidien, de rétablir et renforcer les liens si fragiles entre les différentes parties du peuple. Lorsqu'on lui demandait quel était le rôle le plus important qu'il avait tenu durant sa longue carrière – rabbin, homme politique ou autre –, il répondait sans hésiter : éducateur ! Parmi les valeurs qu’il mettait en acte, son ouverture d'esprit et son amour du prochain ont comme réputation d'être chères aux yeux des olim de France, et mieux le connaître aurait permis à

beaucoup d’olim de s'identifier davantage à Israël et sa société. Il aurait pu être un guide pour beaucoup de ceux qui se sentent égarés. Mais c'est à nous de franchir le pas. Une fois arrivé en Israël, il faut faire le maximum pour s'imprégner de la culture locale, pour découvrir le pays, ses paysages, ses leaders, ses artistes, ces hommes et ces femmes qui œuvrent tous les jours pour sa réussite. Des programmes sont mis en place dans ce but par les institutions et les associations ; il est essentiel de savoir en profiter pour réussir au mieux son processus d'intégration.

C'est l'occasion d’adresser tous nos vœux de réussite au nouveau gouvernement, et en particulier au nouveau ministre de l’Alya et de l'Intégration, mon ami Ofir Sofer. Sa réussite sera celle de tous les olim, de tous les Juifs souhaitant faire leur Alya et de l'ensemble du peuple juif.

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SUR TABLE
CARTES
© Olivier Fitoussi/Flash90
Le nouveau ministre de l’Alya et de l'Intégration Ofir Sofer le 15 novembre dernier, jour de l'intronisation de la nouvelle Knesset. Il est numéro 2 sur la liste du parti HaTzionout HaDatit de Bezalel Smotrich.

ISRAËL -

Le mariage de raison

JORDANIE

Que de chemin parcouru depuis le 26 octobre 1994, date de la signature du traité de paix entre l'État d'Israël et le Royaume hachémite de Jordanie ! Depuis lors, et même si les relations n'ont pas toujours été au beau fixe, les échanges bilatéraux n'ont cessé de se développer. Un message de paix et d'amitié que le président Yitzhak Herzog a réitéré au roi Abdullah II lors de sa visite à Amman le 30 mars dernier.

Des voisins qui se supportent sans s'apprécier

Guerre et paix

Déjà avant la guerre d'indépendance, le roi Abdallah Ier de Transjordanie avait entamé des discussions avec les dirigeants sionistes. Il leur avait proposé d'annexer Israël à son royaume afin de créer un État unique, au sein duquel les territoires peuplés à majorité de Juifs jouiraient d'une autonomie. Golda Meir avait rejeté cette proposition.

Finalement, les deux pays s'affrontent pendant la guerre d'indépendance. La Jordanie gagne le contrôle sur la vallée du Jourdain, la Judée-Samarie et la partie est de Jérusalem. Les Jordaniens interdisent aux Juifs tout accès aux lieux saints de la ville. En 1950, la Jordanie annexe la vallée du Jourdain et donne aux habitants de Judée-Samarie la

citoyenneté jordanienne. Pourtant, le contact n'a jamais été rompu avec le Royaume hachémite. Mais les espoirs de parvenir à un accord de paix sont réduits à néant par l'assassinat du roi Abdallah Ier en 1951, à Jérusalem, par des Palestiniens.

La Jordanie entre en guerre contre Israël en juin 1967, contrainte par la pression de ses voisins arabes et pour éviter de se retrouver isolée. Les suites de la guerre des Six Jours sont compliquées à gérer pour la Jordanie du roi Hussein, qui devient une base de lancement d'actions terroristes palestiniennes contre Israël et se retrouve donc la cible des ripostes de Tsahal. 80 % de la population jordanienne est d'origine palestinienne. Lors de la tentative de renversement du régime hachémite par les Palestiniens – le

fameux « Septembre noir » –, Israël porte secrètement assistance à la Jordanie.

La politique des « ponts ouverts » de Moshe Dayan permet de laisser passer les hommes et les marchandises entre les deux pays et octroie de facto à la Jordanie une certaine influence sur les Arabes de Judée-Samarie.

Les relations entre les dirigeants israéliens et le Royaume hachémite ont toujours été sous-tendues par une volonté de dialogue. Plusieurs tentatives se sont révélées infructueuses tout au long des années 1970 et 1980, émaillées par la guerre de Kippour puis celle du Liban.

Au début des années 1990, c'est le processus lancé à Madrid entre Israël et l'Autorité palestinienne qui aboutira à un accord de paix entre Israël et la Jordanie,

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Les relations entre Israël et la Jordanie s'apparentent à celles de voisins qui tentent de vivre en bon entendement mais ne peuvent éviter des disputes régulières.
©
Le mont du Temple : malgré le statu quo, les tensions et les menaces sont permanentes.
IStock

signé entre Yitzhak Rabin et le roi Hussein en 1994. Une ère de coopération économique entre les deux pays est ouverte.

Une paix fragile

Les accords de paix sur le papier sont une chose, la réalité sur le terrain en est une autre. Sécurité, mont du Temple et relations avec les Palestiniens sont autant de sujets qui ne permettent pas de parler d'une paix franche entre les deux pays.

En 1997, un soldat jordanien ouvre le feu sur un groupe scolaire juif à Naharayim : sept petites filles sont tuées. Le roi Hussein présente ses excuses aux familles des victimes mais il est décrié dans son pays.

Pendant la deuxième Intifada, la Jordanie ne maintient pas son ambassadeur en Israël – non plus que pendant l'opération « Plomb durci » fin 2008.

Une véritable rupture survient en 2017, lorsqu'un des gardes de l'ambassade d'Israël à Amman tue deux Jordaniens dont l'un tentait de le poignarder. Ce n'est qu’en échange du retrait des détecteurs de métaux à l'entrée du mont du Temple que la Jordanie accepte de libérer le personnel israélien retenu sur son territoire. En 2018, après des excuses israéliennes, les relations diplomatiques sont renouées.

Sous le gouvernement BennettLapid, les rencontres entre les dirigeants des deux pays se sont multipliées. Cependant, les échauffourées sur le mont du Temple au printemps 2022 ont de nouveau créé des tensions avec le Royaume hachémite. Par ailleurs, la frontière avec la Jordanie demeure sensible,

malgré l'accord de paix. Elle sert de point de passage à des trafics de drogue et d'armes déjoués, la plupart du temps, par les policiers israéliens. En outre, à plusieurs reprises, des touristes juifs qui avaient une apparence religieuse ont été humiliés voire refoulés à la frontière jordanienne.

Malgré d’inévitables tensions, Israël et la Jordanie parviennent à coopérer, en particulier dans le domaine économique, à travers plusieurs accords de partenariat, Israël fournissant de l'eau à la Jordanie et les deux pays mettant à profit leur frontière commune pour développer un véritable bassin de l'emploi. n

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Israël Jordanie Superficie en km2 22 072 89 342 Nbre d'habitants 9 637 014 10 447 087 PIB par habitant en USD 49 973 4331 Régime politique Démocratie parlementaire Monarchie constitutionnelle
© GPO
À peine le traité de paix signé, les responsables militaires des deux pays se serrent la main, signe du début de la coopération militaire entre les ennemis d'hier.

Ephraïm Halevy L'architecte de la paix israélo-jordanienne

Le 26 octobre 1994, entre la mer Rouge et la mer Morte, Israël et la Jordanie signent un traité de paix bilatéral mettant fin de facto à quarante-six ans de guerre. L'architecte de cet accord, Ephraïm Halevy, alors numéro deux du Mossad – il en sera le chef de 1998 à 2002 –et homme de confiance de Rabin, a accepté de nous en dévoiler les coulisses.

LPH. Comment est venue l'idée d'une paix avec la Jordanie ?

Ephraïm Halevy. Nous sommes en 1992. Israël vient de conclure un accord avec Yasser Arafat en vue de la création de l'Autorité palestinienne. Le Premier ministre Yitzhak Rabin et moi-même estimons qu'il serait judicieux de le compléter par un accord avec les Jordaniens. Nous continuions alors à contrôler la frontière avec la Jordanie et étions officiellement en guerre. De surcroît, c'était juste après la première guerre d'Irak, et Amman se trouvait dans une situation complexe face aux Américains car elle ne s'était pas

rangée du côté de la coalition contre Saddam Hussein. Yitzhak Rabin souhaitait sceller un nouvel accord de paix après celui signé avec l'Égypte. Pour nous, c'était le moment idéal pour commencer à parler avec le roi Hussein.

C'est vous qui avez été désigné pour amorcer le dialogue : a-t-il été facile de le convaincre ?

Le roi Hussein avait été surpris de l'accord qu'Israël avait conclu avec les Palestiniens. Il en était inquiet et avait commencé à penser que lui aussi devait aller dans ce sens. De plus, il avait eu vent des discussions entre Israël et la Syrie via Washington en vue d'un possible accord entre Jérusalem et Damas, et il a sans doute voulu le précéder, conscient qu'un tel accord aurait significativement minimisé l'intérêt d'Israël pour la Jordanie.

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PAR NATHALIE SOSNA-OFIR
© Flash 90
Cette paix n'est pas une paix froide, mais une paix d'intérêt, un vrai win-win.

Le saviez-vous ?

La Jordanie a été créée par des arrangements territoriaux qui datent du mandat britannique, à partir de la Palestine mandataire. Jusqu'à aujourd'hui, elle est d'ailleurs peuplée d'une majorité de Palestiniens. La dynastie hachémite n'est pas issue de la population locale. Elle a longtemps été la gardienne de La Mecque avant de devenir la famille royale de Jordanie en 1921. Lors de la conférence de San Remo en 1920, la Grande-Bretagne se voit

attribuer le mandat sur la Palestine. Ce territoire recouvrait ce qui correspond aujourd'hui à Israël et à la Jordanie. En 1923, les Britanniques scindent cette région en deux afin de respecter leurs engagements, d'une part envers le chérif de La Mecque, Hussein ben Ali, qui réclamait une indépendance arabe, et d'autre part envers le mouvement sioniste et la Déclaration Balfour. Ainsi, les Britanniques décident de faire passer la ligne de séparation de part et d'autre du Jourdain, entre la Palestine mandataire à l'Ouest, là où sera le foyer

Vous l'aviez déjà rencontré auparavant : dans quelles circonstances ?

Je l’ai rencontré la première fois à Londres, en janvier 1991, en présence du Premier ministre d'alors, Yitzhak Shamir, sans manquer de prévenir les Britanniques. En fait, à ce moment-là, les ÉtatsUnis recherchaient des alliés et voulaient mettre en place une conférence de paix entre les Arabes et les Israéliens pour contrer Saddam Hussein. Israël se demandait ce qu’allait faire la Jordanie : rejoindre Saddam Hussein, rester neutre ou se ranger du côté du monde occidental ? Ce fut la base de mon dialogue avec Hussein : le convaincre de ne pas rejoindre l'Irak – et ce fut une réussite.

Comment l'avez-vous ensuite amené à fumer le calumet de la paix avec Yitzhak Rabin ?

En lui faisant comprendre que son pays était dans une situation économique difficile, qu'il manquait d'armes pour son aviation et ses autres corps d’armée, et que c'était une opportunité de réhabiliter ses relations avec les États-Unis, qui étaient alors au plus bas en raison du refus jordanien, en 1990-91, de rejoindre la coalition contre Saddam Hussein.

Qu'avez-vous mis dans le panier de la mariée ? Des armes ?

Non, mais la promesse qu'Israël ne s'opposerait pas à la fourniture d'armes par les États-Unis à la Jordanie si elle changeait de position à notre égard.

Quelle a été la principale condition du roi Hussein pour accepter de faire la paix ?

Que ce soit la Jordanie qui devienne le représentant arabo-musulman sur le mont du temple – l'esplanade des Mosquées – à Jérusalem. Cela lui permettait de consolider sa légitimité nationale et sa bonne

national juif, et l'Émirat hachémite de Transjordanie à l'Est, exclu des engagements en faveur des Juifs.

C'est Abdallah bin al-Hussein, né à La Mecque, qui devient le souverain du royaume.

En 1949, à l'issue de la guerre d'indépendance et afin d'officialiser l'acquisition de nouveaux territoires aux dépens d'Israël – vallée du Jourdain, Judée-Samarie et Jérusalem-Est –, le royaume change de nom et s'appelle désormais le Royaume hachémite de Jordanie, sans le préfixe « Trans- ».

foi islamique en tant que descendant du prophète Mahomet, et d'assurer aux Hachémites un statut unique au sein de l'Islam.

Faut-il craindre de nouvelles tensions entre Israël et la Jordanie, voire l'annulation de l'accord de paix, si la nouvelle coalition modifiait le statu quo sur le mont du Temple ?

Non, l’accord de paix ne sera pas annulé. Mais j'estime que ce serait une erreur si Israël ne respectait pas les clauses de l'accord, s'il limitait le pouvoir du Waqf jordanien ou renforçait la souveraineté israélienne sur ce site. Nous n'avons absolument aucun intérêt à ce que ce soient les Palestiniens qui contrôlent le mont du Temple à la place de la Jordanie.

Quelle est la place de la Jordanie dans le nouveau Moyen-Orient remodelé par les accords d'Abraham ? Celle d'être aujourd'hui un allié du monde occidental dans la région.

Vingt-huit ans plus tard, qualifieriez-vous, comme beaucoup, la paix entre Israël et la Jordanie de paix froide ?

Non, mais je dirais que c’est une paix d'intérêt. La relation bilatérale est un élément clé de la sécurité nationale des deux pays. Pour Israël, la paix fait que Tsahal ne doit plus déployer de troupes à la frontière jordanienne, ce qui allège l'armée qui peut ainsi se mobiliser sur d'autres fronts. Pour la Jordanie, qui souffre de sécheresses extrêmes, l'essentiel est de pouvoir acheter de l'eau, qui lui fait cruellement défaut, à Israël. Cette paix est véritablement un intérêt commun et il ne faut guère prêter attention aux propos parfois très virulents du roi Abdallah II à l'égard de l'establishment politique israélien. n

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Les intérêts économiques plus forts que tout

Au fil des années, la Jordanie et Israël ont noué de solides relations économiques. C'est avec la Jordanie qu'Israël possède sa plus longue frontière et, du Nord au Sud, les intérêts économiques communs sont plus forts que toutes les querelles politiques. Les défis écologiques et industriels du XXIe siècle ont encore approfondi ces relations. En 2021, le volume des échanges entre Israël et la Jordanie s'élevait à 1,46 milliard de shekels.

L'eau : La richesse d'israëL

La Jordanie est l'un des pays les plus pauvres en eau du monde. Très tôt, avant même les accords de paix signés en 1994, les Jordaniens se sont tournés vers Israël pour pallier ce manque. La première coopération dans ce domaine date de 1930, avec la première centrale hydroélectrique initiée par l'ingénieur Pinhas Rutenberg à Naharayim, sur les rives du Jourdain. Par la suite, les prouesses technologiques israéliennes, et notamment le savoirfaire israélien unique au monde en matière de dessalement de l'eau, ont fait d'Israël le fournisseur d'eau numéro un du Royaume hachémite. D'après le traité de paix de 1994 entre les deux pays, Israël doit fournir 50 millions de mètres cubes d'eau par an à la Jordanie. Depuis dix ans, le volume était passé à 60 millions de mètres cubes. En 2021, Benyamin Netanyahou avait accordé 3 millions de mètres cubes supplémentaires. Un accord signé en novembre 2021 par le gouvernement BennettLapid et la Jordanie a octroyé une augmentation conséquente de la quantité d'eau fournie par Israël à la Jordanie : d'après les termes de cet accord, Israël fournit désormais 50 millions de mètres cubes

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Leviathan ©DR
Le champ de gaz

d'eau supplémentaires par an à la Jordanie, soit une augmentation de 70 %.

Israël a augmenté le prix du mètre cube d'eau, mais celui-ci reste dérisoire par rapport à ce que paient les Israéliens eux-mêmes : alors que le traité de 1994 avait fixé ce tarif à 0,04 dollar le mètre cube d’eau, en 2021 il est passé à 0,64 dollar le mètre cube – et les Israéliens paient 2 dollars le mètre cube. Ces gestes sont assumés par les responsables politiques au nom de la préservation de relations de bon voisinage. En échange, la Jordanie fournit de l'énergie solaire à Israël, à hauteur de 600 mégawatts en 2022.

Le gaz natureL israéLien maL accueiLLi par La popuLation jordanienne

La Jordanie a été l'un des premiers pays, en 2014, à signer avec Israël un contrat pour la fourniture de gaz naturel, lorsque le gisement « Leviathan » a été découvert en Méditerranée. La Jordanie s'est engagée à acheter 45 milliards de mètres cubes de gaz naturel sur une période de quinze ans. La valeur de l'accord est estimée à environ 15 milliards de dollars. Dès 2018, Israël a ainsi commencé à fournir du gaz à la Jordanie, ce qui a donné lieu à des manifestations de la rue jordanienne contre « le gaz de l'ennemi », qu'elle assimilait à une « occupation », accusant même ses dirigeants de « trahison ». Par ailleurs, la Jordanie sert d'intermédiaire pour faire passer le gaz qu'Israël fournit à l'Égypte, en raison de lacunes dans les infrastructures égyptiennes. En outre, la Jordanie pourrait aussi jouer un rôle central dans le transfert du gaz israélien vers l'Europe, qui devra également transiter par l'Égypte.

Le jourdain : un trésor commun

Israël et la Jordanie ont signé en novembre 2022 un accord pour la restauration écologique et le développement durable du Jourdain. La signature entre la ministre israélienne de l’Écologie, Tamar Zandberg, et son homologue jordanien est intervenue dans le cadre de la Conférence de Charm elCheikh de 2022 sur les changements climatiques (COP 27).

La restauration du Jourdain est un objectif prépondérant pour les deux États en raison de son importance écologique mais aussi des traditions religieuses liées au fleuve, ainsi que pour sa valeur touristique. L’accord prévoit une protection renforcée du Jourdain contre la pollution, ce qui est fondamental au regard de la diminution des précipitations et de la quantité d’eau dans le fleuve, qui entraîne une crise écologique préoccupante dans la région. Les deux États ont affirmé que cet accord autour du Jourdain allait renforcer leur coopération, créer un potentiel d’emplois et contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des habitants sur les deux rives du fleuve.

En plus d’investir dans la lutte contre les sources de pollution, les parties ont convenu de promouvoir une agriculture durable, en mettant l’accent sur la régulation du drainage agricole et la réduction de l’utilisation de pesticides chimiques.

La coopération se fera aussi dans le domaine touristique, dont le fleuve du Jourdain constitue le cœur, ce qui créera également des opportunités d’emplois pour les habitants des deux pays. Parallèlement, conscients de l’importance de la coopération scientifique et universitaire entre Israël et la Jordanie, les deux pays examineront la création d’un centre de recherche régional pour la restauration des cours d’eau sur les rives du Jourdain. Soulignons que cet accord n’est que la concrétisation de l’annexe 4 de l’accord de paix entre la Jordanie et Israël, qui contient des clauses concernant la coopération environnementale autour du Jourdain.

« La porte de La jordanie », un vaste projet de coopération industrieLLe

En juillet 2022, le Conseil des ministres a autorisé l’accélération du développement d’un parc industriel commun entre la Jordanie et Israël – un projet débattu depuis une décennie sans jamais avoir été lancé –, sur la proposition du Premier ministre Lapid et du ministre de la Coopération régionale, Issawi Frej. Le parc « La porte de la Jordanie » (Chaar HaYarden) se situera près de Beit Chéan, dans Emek HaMaayanot [la Vallée des sources]. C’est du côté jordanien que se trouveront les entreprises israéliennes et jordaniennes, ainsi que les hôtels prévus pour héberger les hommes d’affaires de passage. Du côté israélien : les bases logistiques nécessaires afin de faire parvenir les marchandises aux ports israéliens.

(Suite page 21)

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Quand le spirituel s'en mêle

L'histoire antique et moderne a dessiné les contours de liens complexes et parfois explosifs entre la Jordanie et Israël quand il s'agit d'héritage religieux.

La voix de Motta Gur, le commandant des parachutistes israéliens, en 1967, résonne encore : « Le mont du Temple est dans nos mains ! » Ce jour-là, Motta Gur a même ordonné à deux officiers de hisser le drapeau israélien sur le Dôme du Rocher.

Quelques semaines plus tard, le ministre de la Défense, Moshe Dayan, décide de transférer le mont du Temple au Waqf jordanien. Tout signe de souveraineté israélienne est retiré du lieu le plus saint pour le peuple juif.

Le Waqf, dans la tradition musulmane, est une fondation pieuse, perpétuelle et inaliénable. Le Waqf

de Jérusalem, dont l'origine remonte à Saladin (XIIe siècle), administre les lieux saints musulmans de la ville. Depuis les accords d'armistice de 1949, c'est la Jordanie qui contrôle le Waqf, nomme le grand mufti de Jérusalem et le chef du Conseil suprême musulman. C’est également la Jordanie qui paie les fonctionnaires du Waqf.

Cherchant à neutraliser l'élément religieux du conflit, Dayan propose au Waqf jordanien de contrôler les activités à l’intérieur des murs du mont lui-même, tandis qu’Israël serait responsable de la sécurité extérieure et de l’ordre public. Les Juifs auront le droit de monter sur le mont du Temple mais ne pourront

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© GPO
Shlomo Goren sur le mont du Temple, lors de la guerre des Six Jours, après la libération de Jérusalem. Entouré par les militaires qui ont participé à la libération du site, il sonne du chophar et porte un Sefer Torah

pas y prier. Les Musulmans, en revanche, y jouiront d'une totale liberté de mouvement et de culte. Dayan a pris cette décision seul ; ni la Knesset ni le gouvernement ne l'ont jamais ratifiée, et pourtant ce « statu quo » s'est installé.

Dans les accords de paix entre la Jordanie et Israël, signés en 1994, il est stipulé qu'« Israël respecte le rôle du Royaume hachémite de Jordanie dans les lieux saints musulmans de Jérusalem ». Cependant, ce rôle de gardien des lieux saints musulmans acquis par la Jordanie au XXe siècle a été contesté par les Palestiniens qui n'ont pas accepté cette mainmise jordanienne, d'autant que la Jordanie contrôlait non seulement le Waqf de Jérusalem mais aussi celui de Judée-Samarie. Aussi, en 1994, la Jordanie décide de séparer le Waqf de Jérusalem de celui du reste de la Judée-Samarie, cédé à l'Autorité palestinienne.

En 2019, le gouvernement jordanien élargit le Conseil du Waqf en le faisant passer de 11 à 18 membres. Pour la première fois, des responsables de l’Autorité palestinienne et des chefs religieux y sont nommés, tandis que jusqu’alors il avait toujours été composé de personnes proches de la monarchie jordanienne. Pour la communauté internationale, le statut de la Jordanie, gardienne des lieux saints musulmans de Jérusalem, est un fait acquis qui ne souffre aucune remise en question. Tout récemment encore, le pape François a reçu le roi Abdallah II de Jordanie et son

épouse Rania au Vatican pour remercier le souverain hachémite de « son rôle de protecteur des lieux saints ». Ce faisant, le mont du Temple est devenu « un baril de poudre » sans cesse prêt à exploser. Il est au cœur des tensions mais aussi de la propagande arabe contre Israël ; et à l’arrière-plan se trouve toujours l'autorité suprême de la Jordanie qui, sur ce sujet, prend fait et cause contre Israël, et mêle la communauté internationale pour qu'elle intervienne en faveur des Palestiniens. Par voie de conséquence, chaque regain de tension se ressent sur les relations entre Israël et la Jordanie.

Le saviez-vous ? La jordanie abrite pLusieurs Lieux importants de L'histoire bibLique

Selon la tradition juive, plusieurs lieux symboliques se trouvent sur le sol jordanien : la tombe d'Aaron HaCohen sur le mont Hor, mais aussi le mont Nevo d'où Moché Rabbénou a pu voir la Terre d'Israël avant de mourir, ou encore le fleuve Arnon dont il est question dans la Torah. Régulièrement, des Juifs israéliens passent la frontière pour aller pèleriner sur ces lieux. Mais force est de constater qu’à chaque fois, c'est un périple qui peut s'avérer risqué. Les autorités jordaniennes bannissent tout signe religieux juif sur leur territoire ; il n'est donc pas rare que des Juifs se déguisent en habitants locaux pour circuler plus librement. n

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© DR
la tombe d'Aaron HaCohen sur le mont Hor, ou Jabal Haroun (montagne d’Aaron) à Pétra, selon son appellation en Jordanie

Jordanie, y aller ou non ?

La Jordanie est de plus en plus convoitée par les Israéliens. Que viennent-ils y chercher et est-ce une destination à risque ?

Des réponses avec Tali de Tel Aviv et Karine d'Herzliya, ainsi qu'avec le ministère israélien des Affaires étrangères et le ministère jordanien du Tourisme, que nous avons contactés.

Israël et la Jordanie, pays voisins, partagent un même patrimoine biblique, archéologique, politique, voire culinaire, ce qui rend le Royaume hachémite séduisant aux yeux des Israéliens. Cependant, en dépit d'un accord de paix signé en 1994, les relations entre Amman et Jérusalem restent tendues. « Il n'existe aucune menace précise contre les Israéliens, seule une alerte de vigilance de niveau 2 (sur 4), maintenue en permanence par Israël en raison de la présence de groupes hostiles sur le territoire jordanien », nous a précisé le ministère israélien des Affaires étrangères – rappelons que la population jordanienne est composée à 60% de Palestiniens.

Pendant les fêtes de Tichri, 12 000 Israéliens ont fait le voyage. « Un chiffre en hausse », se réjouit le ministère jordanien du Tourisme qui estime que cela est dû en partie aux accords d'Abraham qui ont éveillé un intérêt certain pour les pays arabes.

«

Ce qui nous a motivés à choisir Aqaba pour nos vacances avec nos deux enfants pendant Pessa'h, c’est de ne pas devoir prendre l'avion en période de fête, quand l'aéroport est congestionné, et aussi le fait que les prix de l'hôtellerie y sont bien en deçà de ceux en vigueur à Eilat, qui fait face à Aqaba », confie Tali. En effet, une vérification sur les sites de réservation en ligne confirme qu’il vous en coûtera entre le tiers

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PAR NATHALIE SOSNA-OFIR
© IStock
Aqaba, Jordanie. Des hôtels de grand luxe à des prix bien inférieurs à ceux d'Eilat, la ville touristique israélienne qui lui fait face

et la moitié dans un hôtel de luxe aux prestations équivalentes – avec de surcroît, précise Tali, « un service bien supérieur » : « Nous avons passé une semaine pour 2000 euros tout compris, alors que nous en aurions déboursé 6000, voire davantage, à Eilat. » Cependant, Tali avoue qu'elle n'a pas dit à sa famille qu'elle allait en Jordanie : « Ils auraient eu peur pour notre sécurité et auraient tenté de nous dissuader. » D’ailleurs, Tali elle-même ajoute : « Il est vrai que nous n'étions pas très rassurés,

(Suite de la page 17)

et nous avons préféré éviter de sortir de l'hôtel – où cependant Palestiniens, Syriens, Jordaniens et Israéliens pataugeaient dans la même piscine et partageaient la même salle à manger. Je me suis même rendu compte que je parlais hébreu à voix basse… »

Tout autre expérience pour Karine, elle-même dans le tourisme, qui a vécu l'aventure jordanienne entre amis en octobre. « Nous n'avions aucune appréhension et à aucun moment nous n'avons ressenti d'animosité », raconte-t-elle.

Un pont reliera les deux côtés de la frontière pour y faire passer les marchandises. Il sera également piéton, afin de faciliter les échanges entre les entrepreneurs israéliens et palestiniens. Suivant les termes de l’accord et sous réserve de l’agrément de la commission économique de la Knesset, l’autorité aéroportuaire construira et

« Toutes les dispositions sont prises pour assurer la sécurité des Israéliens », rassure le ministère jordanien du Tourisme contacté par téléphone. Il faut dire que le Royaume hachémite n'a aucun intérêt à une déstabilisation sécuritaire qui menacerait le tourisme, une de ses importantes sources de revenus. Les touristes qui se déplacent en groupe, comme Karine et ses amis, passés par un tour-opérateur jordanien, sont accueillis depuis le point frontalier et accompagnés par un policier armé. « Nous avons déambulé dans les souks sans être ni inquiets ni inquiétés », se souvient Karine.

Si vous allez en Jordanie dans le cadre d’un voyage organisé depuis Israël, sachez que les cars sont très surveillés par la police jordanienne, comme on peut le constater sur le site de Pétra, un lieu très prisé par les Israéliens qui souvent font le déplacement pour la journée. Là-bas, on se félicite du retour des Israéliens après deux années de pandémie, et les Bédouins qui les y accueillent redoublent d'hospitalité en tentant même quelques mots d'hébreu. Cependant, mieux vaut éviter de pérégriner aux abords des frontières de certains pays voisins – la Syrie au Nord et l’Irak au Nord-Est. n

exploitera le terminal Gateway Park jordanien qui accueillera les entrepreneurs venant de Jordanie pour affaires. Cette initiative permettra de créer des emplois dans les deux pays, fera progresser les relations économiques et favorisera un dialogue direct entre les entrepreneurs israéliens et jordaniens. n

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© DR
Karine, qui dans le cadre de son métier fait découvrir la France aux Israéliens sous des angles inattendus, a exploré avec ravissement la Jordanie.

ÉCONOMIE

Carrefour Israël : mythe ou réalité ?

L'arrivée du Français Carrefour en Israël va promouvoir la concurrence et donc faire baisser le coût de la vie. » C'est la déclaration du Premier ministre Yaïr Lapid au moment où l'accord de franchise entre le groupe Electra Consumer Products, propriétaire de la chaîne de supermarchés israéliens Yeinot Bitan, et le groupe français Carrefour est dévoilé.

Il faut dire que le coût de la vie en Israël a fait un bond spectaculaire, avec un taux d'inflation de 4,5 %

en moyenne, et que c’est devenu la préoccupation essentielle des Israéliens.

D'ores et déjà vingt points de vente Yeinot Bitan ont été remplacés par des magasins Carrefour, sous l'enseigne temporaire « Super », avec une ligne d'une cinquantaine de produits vendus également dans la majorité des magasins Yeinot Bitan qui n'ont pas encore changé de nom.

Vingt autres « Super » devraient ouvrir leurs portes durant le premier semestre 2023 et ces quarante magasins proposeront

alors environ mille produits de la marque Carrefour dans cent catégories différentes.

En 2024, il est prévu que tous les points de vente Yeinot Bitan et Mega soient transformés en supermarchés à l’enseigne Carrefour, répartis en dix-huit Carrefour City, magasins urbains de 200 à 700 mètres carrés, vingtcinq Carrefour Market, d’une superficie de 700 à 1700 mètres carrés, qui proposeront de la production interne, notamment une boulangerie, et trois hypermarchés d’une superficie

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PAR NATHALIE SOSNA-OFIR
« © DR
L'arrivée de Carrefour en Israël : une révolution à la française qui va déboulonner la monarchie absolue dirigée notamment par Shufersal et Rami Levy, ou un coup d'épée dans l'eau ?

de 1700 à 23 000 mètres carrés. À noter : la fameuse Carte Pass, la carte de crédit de Carrefour, sera aussi proposée. Il y aura également un site d’achat en ligne, avec la possibilité d’accumuler des points de fidélité et de bénéficier de promotions.

Bien que les ventes dans les magasins Yeinot Bitan aient augmenté de 38 % depuis cet été grâce, dixit le groupe Electra, aux produits Carrefour, les prix pratiqués sont toutefois 27 % plus chers que ceux en vigueur en France, a avoué Ori Kilshtein, PDG de Carrefour Israël. En cause, a-t-il affirmé, la TVA, les frais d'expédition et la cacherout. Alors, peut-on parler de révolution à la française ? Si l'on compare les prix Carrefour Israël avec ceux pratiqués par les géants Shufersal ou Rami Levy, non. Une fois arrivé à la caisse, les résultats n'ont rien d'exceptionnel. Car si certains produits Carrefour sont moins chers, ils sont en nombre limité. En outre, les autres produits vendus dans les « Super » du groupe Carrefour sont plus chers que dans les supermarchés israéliens. Par exemple, le lot de trois tablettes de chocolat au lait Carrefour est à 7,9 shekels contre 12,9 chez Shufersal (2,10 € contre 3,48 €). Intéressant aussi : les six bouteilles de bière, l'huile et le thé. Les capsules de café Carrefour, elles, sont à 7,9 shekels les dix (2,07 €), moins chères que chez Shufersal qui les propose à 12,5 shekels (3,37 €), mais plus chères que chez Rami Levy où les

dix capsules sont à 7,8 shekels (2,07 €) et à 20 shekels (5,40 €) si l’on achète un lot de trois. Les cornflakes de Carrefour sont plus croustillants au niveau prix : 6,9 shekels les 300 grammes contre 5,56 shekels chez Shufersal et 4,92 shekels chez Rami Levy. Et le cake, le traditionnel « Ougat HaBaït » de la marque Osem, coûte 14,9 shekels sur les rayons « Super » contre 11,9 shekels chez Shufersal deal et 10,9 shekels chez Rami Levy. L’huile d’olive, en

Levy et 29,9 chez Shufersal. Pour l'heure, donc, la révolution des prix n'est pas encore d’actualité, mais la guerre des supermarchés aura bien lieu. On vient de l'apprendre : la société Shufersal a signé un accord avec la chaîne néerlandaise de supermarchés SPAR qui va donc ouvrir des magasins en Israël, sous réserve de l’accord de SPAR Monde et de l’Autorité de la concurrence israélienne. Outre l’ouverture de magasins SPAR, la chaîne Shufersal pourra aussi, selon l’accord, commercialiser 10 000 produits de la marque privée SPAR. L’objectif est d’ouvrir dix supermarchés avec cette enseigne dans les trois prochaines années. Le président de Shufersal a présenté cet accord comme étant un des leviers que sa société utilise pour agir sur les prix de l’alimentation.

revanche, est moins chère chez Carrefour – et encore, quand on en trouve sur les étagères dévalisées à peine réassorties – : 11,5 shekels contre 13,9 shekels chez Rami

Il s’est engagé à ce que les prix pratiqués dans les supermarchés SPAR soient beaucoup moins élevés que ceux du marché israélien. Il ne reste plus qu’à espérer que ce soit vrai. n

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ÉCONOMIE
Les produits Carrefour sont déjà sur le site de vente en ligne de Yeinot Bitan © DR-Photo extraite du site internet

Vous êtes franco-israélien et vous avez un ou plusieurs comptes bancaires en France ?

Attention, la loi évolue !

Si vous avez la nationalité israélienne et que vous possédez des comptes à l’étranger, notamment en France, attention : l’administration fiscale israélienne durcit le ton. Notez que la différence de statut entre les nouveaux immigrants depuis moins de dix ans en Israël et les autres demeure.

Parmi les annonces du congrès annuel de la Fédération des conseillers dans le paiement des taxes, qui s’est tenu en novembre dernier, une des nouvelles mesures concerne directement les binationaux qui ont des comptes actifs à l’étranger – et donc en France. En effet, alors que jusqu’à présent, seul Israël exigeait cette mesure, désormais la France demande elle aussi une visibilité sur les échanges bancaires avec Israël. Toute personne physique doit déclarer l’intégralité de ses revenus et comptes bancaires dans le pays où elle est résidente fiscale, que ce soit en Israël ou en France.

Les revenus de comptes étrangers à déclarer sont : les revenus actifs provenant de sociétés étrangères, les dividendes et intérêts perçus par une société étrangère, les revenus fonciers provenant d’un bien immobilier situé à l’étranger, ou encore les revenus passifs, comme les retraites.

Le directeur des Impôts, Eran Yaacov, a été très clair : toute personne ayant la nationalité israélienne et détenant un ou plusieurs comptes à l’étranger doit impérativement se mettre en règle avec l’administration fiscale israélienne, c’est-à-dire déclarer ses revenus. La France exige la même démarche.

En vertu d’une loi ratifiée à la Knesset (le Parlement Israélien) en 2019, Israël a rejoint la liste des pays pratiquant l’échange d’informations bancaires automatique (Automatic Exchange Of Information – AEOI). Il s’agit de la Norme commune de déclaration, plus connue sous son appellation anglophone : la Common Reporting Standard (CRS).

Attention : cette mesure, et ce n’est pas nouveau, est à double vitesse. Il existe une différence de statut fondamentale entre les Franco-Israéliens résidents fiscaux olim 'hadachim (nouveaux immigrants) ayant

fait leur Alya il y a moins de dix ans, et ceux qui sont israéliens depuis plus de dix ans. Pendant leurs dix premières années en Israël, les nouveaux immigrants bénéficient d’une exonération fiscale à la source, c’est-à-dire que non seulement ils n’ont aucune obligation de payer des impôts sur des revenus générés à l’étranger, mais ils n’ont pas non plus l’obligation de déclarer leurs revenus. En revanche, ils doivent s’acquitter de leurs impôts sur leurs revenus perçus en Israël : c’est l’imposition territoriale.

À noter : cette disposition est applicable uniquement sur les revenus passifs – on appelle revenus passifs les retraites, assurances-vie, placements financiers… Après dix ans d’Alya, il n’existe plus d’exonération fiscale et l’ensemble des revenus, actifs comme passifs, est imposable.

Le problème est que dans la plupart des cas, plus souvent par méconnaissance de la loi, par négligence ou par oubli (et parce qu’ils ne maîtrisent pas bien l’hébreu), une fois les dix ans d’exemption d’impôts (accordée aux olim 'hadachim) écoulés, les FrancoIsraéliens ne font pas leur déclaration et se mettent donc en situation irrégulière vis-à-vis de la loi. Bien que la loi soit claire, des milliers de Franco-Israéliens se retrouvent pourtant dans des situations qui peuvent être dramatiques : leurs comptes sont bloqués, et ils sont coupables d’infractions qui relèvent du pénal. Ainsi, en 2019, la banque Hapoalim, une des plus grosses banques israéliennes, a tout bonnement bloqué les comptes des Franco-Israéliens qui n’avaient pas régularisé leur situation auprès de l’administration fiscale israélienne.

Afin d’éviter ce genre de déboires, il est donc primordial de bien se renseigner et, si possible, de se faire accompagner par un cabinet d’experts en fiscalité internationale. n

Pour plus d’informations : Natco Consulting

Expertise comptable et fiscale Internationale

Tel Aviv et Jérusalem

Tél. : 03-9446635 – contact@natcoconsulting.com

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5 conseils pour consommer plus responsable

Ces trois questions vous permettront de catégoriser vos achats de l’indispensable au superflu. Conséquence directe de cette technique : une réduction drastique des achats inutiles !

Attention, l'idée n’est pas de renoncer à se faire plaisir, mais d’acheter « en conscience » – bref, de consommer moins pour consommer mieux.

La deuxième main : « yad chniya », la deuxième vie des habits

La problématique environnementale que pose l’industrie du textile est double :

Alors qu’en cette période de l'année, le Black Friday, le Cyber Monday et autres « opérations spéciales » s’enchaînent, le risque d’overdose guette le consommateur israélien. Sortis tout droit des esprits tortueux des marketeurs, ces événements mercantiles, sous couvert d’économies, nous poussent à consommer de façon totalement démesurée et favorisent le gaspillage jusqu’à l’épuisement des ressources de la planète.

Et si, pour éviter l’indigestion, nous activions le mode « conso responsable » ? Voici cinq astuces qui permettent d’instaurer des habitudes de consommation respectueuses de l’éthique, de la planète et… du portefeuille.

Consommer moins pour consommer mieux

Le meilleur moyen de consommer plus « responsable » est de rationaliser sa consommation. Avant chaque achat, posez-vous les trois questions fondamentales :

l Est-ce que j’en ai vraiment besoin ?

l Est-ce que je possède déjà un objet similaire ?

l Est-ce que ce produit est de bonne qualité (donc capable de durer) ?

l De la production jusqu’au processus de fabrication, c’est l’une des plus polluantes au monde. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), plus de 35 % des microplastiques rejetés dans les océans viendraient du lavage des textiles lors du processus de fabrication.

l Les conditions de travail des employés des enseignes de « fast fashion » sont catastrophiques. Le mois dernier, ce thème a fait la une des médias israéliens, suite à la publication d’un compte rendu de l’organisme Public Eye sur les conditions de travail de la marque SHEIN (salaires scandaleusement bas, horaires indécents, quantité de travail colossale, appels de détresse des employés…).

En Israël, une prise de conscience des excès du secteur du textile s’opère dans les esprits des consommateurs depuis quelques années. Conséquence directe : le marché de la deuxième main est en plein boom. Dans toutes les grandes villes israéliennes, des magasins comme HaMetzion ou Bigoudit de la WIZO ouvrent leurs portes. On y trouve des habits en parfait état pour quelques shekels. De nombreux magasins indépendants à travers le pays ainsi que des sites en ligne complètent cette nouvelle offre du vêtement d’occasion. Un must pour faire des économies tout en préservant l'environnement.

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DÉVELOPPEMENT DURABLE
En Israël, particulièrement en période de soldes ou d'opérations spéciales, les centres commerciaux ne désemplissent pas.

DÉVELOPPEMENT DURABLE

Acheter en circuit court et réduire le gaspillage

Le fait qu’Israël soit un petit pays simplifie la consommation en circuit court. Fruits, légumes, huile d’olive, fromages… Au pays où coulent le lait et le miel, nombreuses sont les opportunités de consommer des produits frais en vente directe des producteurs. Beaucoup d'exploitations agricoles israéliennes proposent des offres de paniers frais livrés en direct à domicile, à l’image du Mechek Havivian, spécialisé en agriculture biologique. Profitez-en !

Lorsque vous achetez vos fruits et légumes au supermarché, non seulement vous en ignorez l’origine, mais en plus, ces produits sont généralement moins frais que les savoureuses récoltes achetées directement aux producteurs – ce qui signifie que souffrant d’un déficit de fraîcheur, ils se conservent moins longtemps et se retrouvent bien plus rapidement à la poubelle. En consommant des produits de meilleure qualité, vous constaterez que la gestion de vos courses et de vos repas évoluera. Progressivement, les produits ultratransformés et suremballés des grandes surfaces laisseront la place à de bons produits frais.

Réutiliser et recycler avant de jeter

Avant de jeter un objet à la poubelle, posez-vous la question de savoir s’il est vraiment en fin de vie ou s’il est possible d’en prolonger l’usage. Envisagez de continuer à l’utiliser de la même manière ou faites preuve de créativité en lui trouvant d’autres fonctions, originales et décoratives. Si vous n’en avez plus l’utilité, pensez à ceux qui se réjouiraient de le posséder : amis, associations ou institutions telles que les écoles

maternelles. Un déchet pour soi peut être un trésor pour l’autre… et réciproquement. Le groupe facebook « םיידי ריבענ ואוב » applique cet adage au quotidien.

N’hésitez pas à revendre des objets de valeur – meubles, jouets… – sur les marchés en ligne (marketplaces). Et lorsque toutes ces solutions auront été épuisées, il ne vous restera qu’à mettre le reste de vos déchets… au recyclage :).

Vers le zéro déchet et au-delà

Le « zéro déchet » est une démarche qui consiste à réduire au maximum les déchets et le gaspillage. Cet objectif semble inatteignable en Israël, au vu du retard accumulé par rapport à l’Europe. Toutefois, des gestes simples favorisent la réduction de votre production de déchets :

l Limitez l’utilisation de vaisselle jetable (Israël est le deuxième consommateur mondial de vaisselle jetable par habitant !).

l Achetez un composteur de maison ou renseignezvous sur les composteurs de votre quartier.

l Pour réduire les emballages, cultivez vos herbes aromatiques à domicile, achetez vos épices en vrac au marché et passez aux cosmétiques solides.

l Pensez à emporter une gourde pour vos déplacements.

l Apportez vos sacs réutilisables lorsque vous allez faire les courses.

l …

N’oubliez pas : chaque geste compte ! n

Fondatrice et directrice de Lily rose, cosmétiques naturels et zéro plastique

Cofondatrice du groupe zéro déchet francophone en Israël www.lilyrosenatural.com

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Trier les déchets, un geste simple qui contribue à une planète plus propre

Holon, une oasis culturelle sur

PAR BÉATRICE NAKACHE

les dunes

Holon, autrefois petite ville côtière, tire son nom du mot hébreu

qui

En quelques décennies, Holon est devenue attrayante à l’échelle internationale pour l’abondance et la variété des activités culturelles qu’elle propose.

C’est son maire, Motty Sasson, qui, en 1993, a commencé à planifier la transformation de la ville. « Nous n'avons pas les meilleures routes, disait-il, mais une ville a besoin d’une âme bien plus que de nouvelles autoroutes, et c'est ce que nous allons entreprendre. » D’après Sasson, la ville aurait dépensé environ 100 millions de dollars dans la promotion de projets culturels.

L’ancienne directrice de la Municipalité, Hana Caspi Hertsman, au service de sa ville pendant vingt ans, a fait de Holon à la fois « la ville des enfants d'Israël » et un pôle d’attraction pour la jeunesse. Les écoles sont colorées comme des arcs-en-ciel, les bancs publics et les poteaux d'électricité sont peints en bleu, juste pour le plaisir des petits. Holon fédère notamment une jeune population importante qui, auparavant, avait tendance à quitter progressivement la ville.

Hana Caspi Hertsman, avec son équipe de direction, a été à l’initiative de la Médiathèque, un complexe culturel ouvert depuis 2004 et qui réunit plusieurs institutions sous le même toit : le Musée du Design, le Musée de l’art et de la bande dessinée, le théâtre pour enfants, la bibliothèque, des salles de cinéma, le Digital Art Center, le Musée des enfants – ainsi que 120 hectares de parcs.

Le bâtiment de la Médiathèque est une structure architecturale impressionnante, une célébration urbaine colorée conçue par les architectes Baruch et Salamon. La Municipalité a investi 23 millions de dollars dans sa construction.

Au sein de cet édifice, le Musée du Design de Holon est le premier musée consacré au design en Israël. Le bâtiment, conçu par l'architecte et designer industriel israélien Ron Arad, en collaboration avec l'architecte Bruno Asa, a été inauguré le 3 mars 2010. Il a été noté par le magazine de voyage Condé Nast Traveler comme l'une des nouvelles merveilles du monde. Actuellement, le Musée du Design propose une exposition exceptionnelle en hommage au grand créateur de mode Alber Elbaz : Alber Elbaz, the dream factory, jusqu’au 25 février 2023.

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RÉGION
« 'hol », sable,
fait référence aux dunes de sable sur lesquelles elle a été construite. Les habitants de cette municipalité de banlieue avaient l’habitude de dire, en plaisantant, que la meilleure partie de la ville était la route vers Tel Aviv. Mais dernièrement, le trafic se déplace dans le sens inverse…

À proximité, se trouve la Faculté de design, dans l'Institut de Technologie de Holon, un lieu à l’esprit avantgardiste aspirant à la qualité et à l'excellence dans tous les domaines de son activité.

Le Musée des enfants de Holon leur permet de vivre des voyages interactifs à travers la musique, des ascenseurs virtuels et des écrans de télévision. Le Musée de la caricature et de la bande dessinée de Holon présente à ses visiteurs les différents aspects de l'art de la bande dessinée. Ce musée œuvre pour

1 – Musée du Design

2 – Musée pour enfants

3 – Le Jardin des histoires

4 – Musée de la bande dessinée

la reconnaissance de la bande dessinée comme genre fictionnel à part entière, profond et pertinent, et comme outil ouvrant à une critique de la société. Le Centre du théâtre de marionnettes a également été conçu comme un mode de communication alternatif, voire thérapeutique, pour tous les types d'enfants.

« La ville des enfants » comprend un projet réparti sur quatorze parcs à travers la ville, chacun conçu par un artiste différent. On ne peut pas faire l’impasse sur les « histoires de jardins » de Holon, un parc public aux sculptures surdimensionnées qui représentent de célèbres contes de fées et des histoires pour enfants. « Leur mission : encourager la lecture », explique Hana Caspi Hertsman, qui poursuit : « Je fonde toujours mes décisions sur des données précises, et les statistiques montrent que les enfants lisent moins. Mon idée était d'utiliser des sculptures de personnages parmi lesquelles les adultes pourraient s'asseoir et lire avec les enfants, toucher les personnages et les identifier à l'histoire. Et ça marche ! Les livres les plus populaires à Holon sont ceux qui sont présentés dans les parcs. »

Enfin, la nouvelle bibliothèque publique de la Médiathèque, ouverte sept jours sur sept, possède la plus grande collection d’albums musicaux d'Israël.

Parmi les autres projets figurent une salle de concert et un centre civique, un parc écologique et des logements résidentiels « verts », ainsi que des événements culturels pour la population éthiopienne de la ville. Bien que l'objectif principal soit de fidéliser les résidents de la ville, qui sont aujourd’hui au nombre de 195 000, les musées de Holon ont attiré cette année 450 000 touristes. « Maintenant, nous attendons que quelqu'un construise un hôtel, parce que les gens veulent rester ici plus d'une journée ! Nous ne courons pas après la quantité. Nous optons pour la qualité », conclut Hana Caspi Hertsman. n

Musée du Design : https://www.dmh.org.il

Musée des enfants : https://www.childrensmuseum.org.il

Musée de la caricature et de la bande dessinée : https://cartoon.org.il

Institut de Technologie de Holon : https://www.hit.ac.il

29 LPH ACTUJ 993
© Dr. Avishaï Teicher
RÉGION

IN

Éliézer Ben-Yéhouda (1858-1922)

Éliézer Isaac Perelman Elianov est né le 7 janvier 1858 à Luzhki (Empire russe, aujourd’hui Biélorussie) dans une famille hassidique. Orphelin de père à cinq ans, il étudie au 'héder puis est confié, à 13 ans, à son oncle David Wolfson qui lui permet de poursuivre ses études dans une académie talmudique sous les auspices du rabbin Yossi Bloïker, un maskil (intellectuel) qui éveille sa conscience et, à l’insu de Wolfson, l’initie aux sciences profanes et aux idées des Lumières juives. Éliézer découvre la grammaire et la littérature hébraïques, et il délaisse ses études rabbiniques. Il entre au gymnasium dans un lycée russe laïque, et entrevoit des études de médecine à Moscou. Livré à lui-même, il est recueilli par Shlomo Naphtali Hertz Jonas, un 'hassid 'habad maskil, et ses deux filles : Devora (qui deviendra sa première épouse), qui lui enseigne le russe, l’allemand et le français, et Paula Bella (qui sera sa seconde épouse). Le mécène Vitinski, quant à lui, lui fait découvrir les écrivains, philosophes et révolutionnaires russes, comme par exemple Nikolaï Tchernychevski. Éliézer rompt avec la pratique religieuse et le seul lien qui le lie au judaïsme reste désormais la langue hébraïque. En 1878, il se rend à Paris où il entreprend des études de médecine. Mais la tuberculose le contraint à suspendre sa formation et il entre alors à l’École normale des enseignants de l’Alliance israélite universelle.

Les idées révolutionnaires qui sont dans l’air du temps le mènent à considérer l’émergence d’une nation juive sur la terre de ses ancêtres, ainsi que la résurgence de l’hébreu qui, à ses yeux, enracinera le peuple dans la terre de ses aïeux. Dès lors, c’est à cette tâche qu’il consacrera toute sa vie.

Il en rend compte en 1879 dans le journal HaCha'har [L’Aube], sous le pseudonyme de Ben-Yehuda, dans

un premier article édité par un fervent défenseur du renouveau de la langue hébraïque et un des leaders du mouvement des Amants de Sion à Vienne, Peretz Smolenskin.

Après maints périples qui le mènent entre autres à Alger, Paris, Vienne et Le Caire, il épouse Devora (1855-1891) et ils émigrent en 1881 en Palestine ottomane, alors sous mandat britannique. Ce jeune couple – ils sont âgés respectivement de 20 et 23 ans –s’installe dans une modeste demeure de la Vieille Ville de Jérusalem, qui sera le premier foyer hébreu.

30 LPH ACTUJ 993 HISTOIRE
MEMORIAM
PAR SIMONE MREJEN -O'HANA
© GPO
journaliste, philologue, pionnier de l’hébreu moderne

C’est sous son nouveau patronyme Ben-Yehuda qu’il mène son combat, non sans mal : promouvoir la langue hébraïque comme langue vivante nationale, langue quotidienne, langue maternelle. En ce lieu où les gens parlent différentes langues, dont le yiddish, il se heurte à ses détracteurs. Mais, téméraire, il persévère, crée des néologismes, noue de nouvelles amitiés et s’entoure de partisans. Pour faire corps avec son entourage, il décide de se laisser pousser la barbe et de se conformer aux préceptes religieux. En 1882, alors qu’il prône que l’enseignement se fasse en hébreu dans les écoles de Jérusalem et que lui-même enseigne l’hébreu par l’hébreu, son premier fils voit le jour : Ben-Zion, dit Itamar BenAvi (acronyme d’Éliézer Ben-Yéhouda). Avec lui, il expérimente son projet : en faire le premier enfant natif à ne parler que l’hébreu. En 1890, il fonde et préside le Comité de la langue hébraïque qui, bien après la création de l’État d’Israël, deviendra l’Académie de la langue hébraïque (1953). Ben-Yehuda laisse une œuvre pionnière, dont le Dictionnaire de la langue hébraïque, (« milone », « dictionnaire », est un de ses vocables), plusieurs journaux, dont Mevasseret Sion [Messagère de Sion], HaTzvi [Le Cerf], HaOr [La Lumière], Hachkafa [Vision], dans lesquels il donne libre cours à ses idées tout en diffusant ses trouvailles linguistiques. Cette liberté de presse lui attire quelques déboires ; il est même arrêté un temps par les autorités turques.

Le malheur ne l’épargne pas : sa tendre Devora, « première mère hébraïque », décède de tuberculose en 1891, à l’âge de 36 ans. Éliézer épouse alors

Un musée à Rishon LeZion pour le centenaire d’Éliézer Ben-Yéhouda

L’implantation pionnière de Rishon LeZion a été fondée en 1882 par dix membres des Amants de Sion. C’est là qu’en 1886 fut inaugurée la première école hébraïque, puis, en 1899, le premier jardin d’enfants hébraïque. Le Rishon LeZion Open Museum inaugure une nouvelle exposition permanente intitulée « Dans le salon de Ben-Yéhouda » : dès janvier 2023, le public pourra voir, exposé dans ce nouvel écrin, le cadre de vie d’Éliézer Ben-Yéhouda – son bureau, ses meubles d’époque, ainsi que nombre d’archives et de photographies empruntées à l’Académie de la langue hébraïque de Jérusalem.

sa belle-sœur Paula Bella, dite Hemda (1873-1951), qui devient sa collaboratrice.

Ils déménagent au 11 rue Éthiopia et, en 1921, pensent à emménager à Talpiot, où ils font construire leur demeure – ce sera là encore l’occasion pour Éliézer BenYéhouda de créer des mots pour les corps de métiers. Il décède à 64 ans, peu de temps avant d’y emménager. Il repose au cimetière du mont des Oliviers. Ben-Yehuda a gagné son pari puisque l’hébreu est proclamé une des trois langues officielles de la Palestine mandataire (1922-1948) puis, en 1948, celle d’Israël. Aujourd’hui, l’hébreu est parlé par plus de dix millions de locuteurs dans le monde. Nombre de rues en Israël portent son nom, notamment à Tel Aviv et à Jérusalem. n

Docteure en sciences des religions et des systèmes de pensée Présidente de la Maison Francophone de Tel Aviv (MAFTA)

31 LPH ACTUJ 993 HISTOIRE
Mrejen-O'Hana Photo : Dola, la fille d'Éliézer BenYéhouda, est décédée en 2004 à l'âge de 102 ans. Elle a survécu de 60 ans à son frère aîné. (© GPO)
© GPO
Ben-Yehuda a gagné son pari puisque l’hébreu est parlé par plus de dix millions de locuteurs dans le monde.

Le massage pour soulager la fibromyalgie

Maladie chronique qui provoque des douleurs musculaires, de la fatigue et une sensibilité générale, la fibromyalgie empoisonne le quotidien.

Majoritairement suivis par des rhumatologues et des neurologues, les patients qui souffrent de fibromyalgie rapportent des traitements variés articulés autour de prescriptions médicamenteuses, avec un fréquent recours aux médicaments agissant sur le système nerveux central (antidépresseurs et antiépileptiques). La plupart des patients font l’expérience de périodes de tâtonnements, au cours desquelles les molécules sont prescrites « par essais et erreurs », jusqu’à ce que soient trouvées celles qui offrent le plus de soulagement et causent le moins d’effets secondaires. Mais ces médicaments ne s’avèrent souvent qu’une solution

temporaire, atténuant les plaintes du patient sans toujours permettre une amélioration durable. Nombreux sont les patients qui ont le sentiment d’avoir fait l’objet, durant cette période d’essais de prescriptions, d’une expérimentation, parfois vécue comme une aliénation. Et après la stabilisation du traitement, ils se plaignent de la persistance des symptômes, d’effets secondaires invalidants, voire d’une dépendance aux médicaments.

Depuis des millénaires, les massages sont utilisés pour soulager la douleur, et améliorer la santé physique et mentale. Dans la tradition juive de la médecine,

32 LPH ACTUJ 993 SANTÉ
En 1992, l’Organisation Mondiale de la Santé a inscrit la fibromyalgie dans la classification internationale des maladies sous la rubrique « Rhumatisme non spécifié ». Pathologie difficile à cerner, elle entraîne des prises de médicaments à long terme qui ne soulagent que moyennement et en causant des effets secondaires. Contrairement aux massages…

ils sont considérés comme un remède important pour de nombreux troubles. Des études ont montré que les massages peuvent être particulièrement efficaces pour soulager les symptômes de la fibromyalgie, aidant à réduire la douleur, à améliorer la mobilité et à augmenter la flexibilité des muscles. Ils peuvent également aider à soulager le stress et à améliorer l'humeur des patients

atteints de fibromyalgie, et donc procurer une meilleure qualité de vie.

En travaillant sur les muscles contractés, les massages contribuent à améliorer la circulation sanguine et à soulager les douleurs musculaires. De plus, ils stimulent la production d'hormones du bien-être dans le cerveau (les endorphines, antidouleur naturel produit par le corps lui-même) et procurent une sensation de bien-être général. En outre, les massages peuvent aider à soulager les points sensibles ou « points de déclenchement », qui sont des zones douloureuses caractéristiques de la fibromyalgie. En travaillant sur ces points, les massages aident à

libérer les tensions et à soulager la douleur.

Plusieurs techniques de massage peuvent être utilisées, comme la réflexologie ou le massage sportif qui permet de pratiquer des étirements en douceur, et favorise la souplesse et la mobilité des articulations et des muscles. Le massothérapeute peut aussi pratiquer le shiatsu, qui libère l’énergie du corps et fait mieux circuler le sang. De nombreux appareils de massage peuvent également contribuer au soulagement de la douleur, ainsi que certaines huiles de massage, notamment par les propriétés des huiles essentielles qu’elles renferment. Ensemble, patient et thérapeutes trouveront la technique la plus appropriée. n

Haïm Berrebi, massothérapeute

Tél. : 058-6272520

Le truc santé du mois

Il fait froid et du coup, on a beaucoup moins soif ! Pourtant selon les professionnels de santé, boire empêcherait de tomber malade l’hiver.

« Si vous souffrez d’une maladie respiratoire, assurez-vous de bien vous hydrater. De nombreuses hospitalisations se produisent parce que les gens se déshydratent du fait qu’ils ne mangent pas ou ne sortent pas du lit. Gardez des bouteilles d’eau à côté de votre lit pour pouvoir vous hydrater », préconise, dans les colonnes de Eat This, Not That !, Janet O'Mahony, médecin au Mercy Medical Center de Baltimore. La spécialiste rappelle que boire de l’eau est en effet un excellent moyen d’éliminer les toxines.

À bon entendeur, salut !

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Simha Marom : dans les pas de Ben Gourion

LPH : Israël est un incroyable melting pot de cultures du monde entier. Quel est votre mixe d’origines personnel ?

Simha Marom : Mon père et mes grands-parents paternels sont nés en Pologne, ma mère est née au Maroc ainsi que mes grands-parents maternels. Mon père a émigré en Israël en 1950 et ma mère en 1961. Je suis née à Eilat, à l’époque une toute petite ville dans le désert…

Selon vous, c’est quoi, être israélien ? Quelles sont les spécificités de l’esprit israélien ? Les Israéliens ont le sens de l’hospitalité, l’esprit ouvert, ils sont créatifs et positifs. Ils font preuve de courage et ont une âme de leaders.

Vous êtes productrice d’huile d’olive. Vous travaillez aussi à la production des raisins dans votre vignoble. Racontez-nous votre parcours et vos réalisations. Avant, j’étais professeure d’éducation physique ! Nous nous sommes installés à Mitzpe Ramon, en plein cœur du désert du Néguev, et nous avons décidé de produire de l’huile d’olive et du vin. Mon mari a tout construit de ses propres mains pendant cinq ans : la maison, le verger… Nous y avons planté les sept fruits de la terre d’Israël selon la tradition biblique : dattes, raisins, grenades, figues, olives, blé, orge. Je me suis formée auprès d’un ingénieur agronome, spécialiste des sols, et nous avons fait des expériences à partir de ses conseils. Nous avons fait planter 2200 oliviers, avec trois variétés d’olives aux arômes allant de la douceur à l’amertume : Picual d’Espagne, Barnéa d’Israël, Souri du Liban. Pour le vignoble, nous avons opté pour des cépages cabernet et syrah, adaptés aux conditions du désert. Nous utilisons les eaux usées

recyclées et, bien entendu, le système d’irrigation au goutte à goutte.

En quoi consiste votre activité ?

Avec mon équipe, nous procédons à la récolte des olives à la main : 3 tonnes par jour. Notre production d’huile d’olive atteint entre 5000 et 7000 litres chaque année. Je m’occupe de tout de A à Z : coordination de la fabrication, du packaging, de la commercialisation… Nous fournissons aussi notre huile d’olive pour la fabrication de savons à l’entreprise Faran, spécialisée dans les cosmétiques 100 % naturels – des produits de grande qualité, inspirés du désert. Nous vendangeons en septembre. Nous avons une petite production de 800 bouteilles par an pour notre vin Mishor, composé à 50 % de cabernet et 50 % de syrah.

34 LPH ACTUJ 993 SIPOUR HATSLA'HA*
Simha Marom est productrice d'huile d'olive et de vin dans le Néguev. Elle symbolise l'esprit pionnier et une magnifique reconversion professionnelle.
© DR
Simha Marom : « Notre ambition est de poursuivre notre aventure de pionniers… »

2200 oliviers et des vignes plantés en plein désert, histoire de réaliser un rêve et de marcher dans les pas de David Ben Gourion. Pari réussi !

Et puis, nous organisons aussi, sur rendez-vous, des visites du domaine, qui nous permettent de montrer comment on pratique l'agriculture traditionnelle dans le désert, combinée à des procédés high-tech. Ces visites sont suivies de dégustations d'huile d'olive et de vin.

Quelles valeurs essentielles vous animent ?

Donner un sens à sa vie, avoir la foi dans ce que l’on fait, vivre en accord avec soi-même, avoir le sentiment de faire quelque chose d’important et le transmettre aux générations futures.

Avez-vous réalisé vos rêves ?

Oui, j’ai vraiment réalisé mon rêve. J’aime infiniment l’idée que lorsque vous plantez un olivier, vous le faites pour l’avenir et pour très longtemps. J’ai besoin de challenges difficiles – et c’est tellement satisfaisant de se dire que l’on a réussi !

Mon mari et moi sommes très attachés à la connexion avec cette terre. C’est ce qui l'a motivé à s’engager localement et à devenir maire de Mitzpe Ramon, dans l’esprit de Ben Gourion pour qui s’installer dans le désert du Néguev représentait quelque chose de très fort pour l’avenir d’Israël.

Avez-vous encore des rêves, d’autres projets ? Notre ambition est de poursuivre notre aventure de pionniers… Produire le meilleur avec passion, respecter la nature et transmettre cela à nos enfants. Tout simplement, mener à bien notre mission : « faire fleurir le désert », dans les pas du rêve de Ben Gourion.

Parlons d’Israël : quel est votre « Best of » ?

• Votre site exceptionnel ?

Le mont Arbel, en Galilée, pour son histoire, sa beauté, sa vue extraordinaire sur les hauteurs du Golan et le lac de Tibériade. La mer Rouge, en souvenir de mon enfance, une mer froide et magnifique.

• Votre hôtel préféré ?

Nous aimons le Herods, dans la marina de Herzliya, pour sa vue panoramique sur la Méditerranée. C’est un lieu merveilleux pour se relaxer.

• Votre restaurant préféré ?

La cuisine que je préfère est celle que je fais à la maison. Et j'accorde beaucoup d'importance au dîner de chabbat en famille.

• Votre plat israélien préféré ?

J’ai un faible pour le couscous et le « hot fish », une recette de poisson très épicé. Ce n’est pas vraiment israélien, cela vient des origines marocaines de ma mère… n

Ghislaine Dichy – Fondatrice de I Travel Inside, Israël for you Le nouveau magazine online Voyages et Culture en Israël www.itravelinside.com

35 LPH ACTUJ 993 SIPOUR HATSLA'HA*
* Histoire d'un succès
© Photos DR

Où en est-on ?

La guerre d’Ukraine fait se rapprocher l’Iran et la Russie, et planer sur Israël une réelle menace. Le Mondial a très fortement exprimé le dilemme des démocraties et des valeurs des droits de l’homme. Une superfête sportive et, en marge, toutes les questions que posent les abus des hôtes et de leurs affiliés.

Les alliances se délient et se reforment sans vraiment de cohérence ni de projet pour notre planète commune.

En ces lendemains d'élections, Israël va devoir se réinventer ; mais l'extrême tension déjà sensible

et palpable entre les différentes instances du pouvoir, entre la justice et le Parlement, en éternelle confrontation, va rendre la tâche extrêmement difficile.

À l'évidence, des réformes sont souhaitables. La lenteur de la justice en Israël est inacceptable. Il faut davantage de juges, davantage d'instances, afin que la société civile ressente un vrai progrès dans ce domaine et qu’un indispensable équilibre puisse mettre un frein à tous les extrêmes.

Cela semble un travail surhumain. Notre démocratie va-t-elle être capable à la fois de rigueur et de compromis, de bienveillance et d’acceptation des différences, sans sacrifier ni la liberté d’expression ni la tolérance ? Cet inébranlable Premier ministre qu’est Benjamin Netanyahou version 2022 estil l'homme de la situation, compte tenu de son immense fragilité personnelle ? Saura-t-il réfréner les excès et se délier des chantages permanents de ses partenaires à l’idéologie particulièrement dangereuse ?

En réalité, ce sont les différents pays arabes qui risquent de faire basculer les rapports de force. Il va bien falloir ouvrir un horizon vers la paix car les pays arabes, y compris ceux des accords d'Abraham – et peut-être demain l'Arabie saoudite –, malgré le puissant et déterminant intérêt sécuritaire commun face à l'Iran, n’avanceront plus sans un espoir de résolution du conflit israélo-palestinien. Il reste que mon peuple, le peuple israélien, avec sa capacité de résilience et l’espoir qui le caractérisent quelles que soient les situations qu’il a dû affronter – guerres, attaques terroristes, incompréhension de l’opinion internationale –, trouve toujours les ressources nécessaires à son développement et à son envie d'une vraie vie, d’une bonne vie. Israël a foi en son avenir. C'est la source de ma sérénité.

Bonne année civile ! n

36 LPH ACTUJ 993 OPINION
Claude Brightman, présidente du Campus Francophone du Collège Académique de Netanya

Myriam Tangi Un monde disparu.

Photographies de trois communautés yéménites

Myriam Tangi vit et travaille à Paris. Peintre, ses œuvres ont été exposées en France, à Rome, à Montréal et à New York. Elle est aussi l’auteure d’un essai photographique intitulé Mehitza. Ce que femme voit, paru en Israël en français et en anglais, et qui a fait l'objet d'une exposition au Musée d'art et d'histoire du judaïsme (MAHJ) à Paris. Elle a également publié trois recueils de poésie, dont le premier a reçu un prix de l'Académie française. Elle vient de terminer son premier film : un court métrage documentaire sur des enfants cachées pendant la Shoah.

LPH : Qu’est-ce qui vous a poussée à vous intéresser aux Juifs yéménites, au point d’entamer ce périple dans les années 1980 ?

Myriam Tangi : Au cours du Festival de la culture juive en France, dont j’étais coorganisatrice, j’ai rencontré le photographe Frédéric Brenner. Après mes études aux Beaux-Arts de Paris, j’avais déjà expérimenté la photographie. Nous avons commencé à voyager et à travailler ensemble sur ce qui allait devenir son projet photographique et ethnographique durant vingt années : Diaspora.

En octobre 1983, nous avons fait notre premier voyage au Yémen. Nous avions appris par Pascal et Maria Maréchaux, photographes et architectes qui avaient parcouru le pays à moto, l'existence des dernières communautés juives du Yémen, restes d’une ancienne communauté qui, selon la légende, remonte à la visite que fit la reine de Saba au roi Salomon ou, peut-être, à la période qui a immédiatement suivi la destruction du Premier Temple de Jérusalem. Les Juifs yéménites menaient encore un mode vie très traditionnel, ce qui était particulièrement fascinant.

Ces photos ont été prises dans les années 1980. Aujourd’hui, reste-t-il des Juifs au Yémen ? Une grande partie des Juifs photographiés ont pu partir en Israël en 1993, d’autres sont allés rejoindre de la famille à Londres ou à New York. Aujourd’hui, selon les Nations Unies, il n’y a plus qu’un seul Juif au Yémen.

Qu'est-ce qui vous a le plus frappée pendant ce voyage ? Ce qui était incroyable, c’était le sentiment de voyager à travers le temps et de remonter presque à l’époque biblique. Les gens vivaient dans des conditions rudimentaires, à un rythme lent ; ils pouvaient passer des après-midis entiers à mâcher du qat – une plante encore très prisée par les Yéménites en Israël. lll

37 LPH ACTUJ 993
BOUILLON DE CULTURE
PAR AMBRE BENDAYAN

lll Nous avons eu le privilège de partager des moments d’intimité avec ces communautés au caractère extrêmement traditionnel ; nous avons notamment eu la grande joie de passer des chabbats chez des familles juives dans le village de Al-Hajar où résidait alors la plus grosse communauté juive, soit entre 60 et 70 personnes. Mais il ne fut pas aisé de les rencontrer, étant donné leur situation de dhimmis [sujets non musulmans d’un État sous gouvernance musulmane]. Les hommes musulmans pouvaient par exemple entrer dans une maison juive à tout moment, sans être annoncés – sauf le jour du chabbat, qu’ils respectaient. Le cheikh réglait les différends. Il régnait un respect mutuel, plutôt fraternel et sincère. Le fait que de nombreux Juifs étaient bijoutiers a grandement facilité les rencontres et les opportunités. Les Juifs étaient également forgerons, peaussiers ; les femmes tressaient des paniers ou filaient la laine. Si toutes les maisons avaient une mezouza, par contre ils possédaient peu de tephilin. Je voudrais aussi souligner la beauté des paysages : de hauts plateaux culminant à plus de deux mille mètres d’altitude, des roches grises, ocres, mauves, des cultures de sorgho (cette céréale qui sert entre autres

à fabriquer la fameuse crêpe yéménite la'hou'h).

Lors de notre troisième voyage, j’ai pu servir d’interprète, après avoir suivi trois semaines de cours d’arabe yéménite à Jérusalem afin de renforcer mes connaissances en judéo-arabe que j’avais fini par comprendre (mes parents, nés à Marrakech, ne le parlant qu’entre eux). Ce fut une expérience passionnante.

Est-ce que ces photos ont déjà été exposées auparavant ? Comment le lien avec le Centre du patrimoine yéménite et des communautés juives d’Israël, situé à Rehovot, s’est-il établi ?

Je savais que la plupart des Juifs que j’avais photographiés s’étaient installés à Rehovot. Je m’y suis donc rendue pour les retrouver et j’ai découvert ce centre, créé il y a quelques années, qui a été aussitôt enthousiaste et m’a proposé cette exposition. C’est la première fois que ces photographies sont exposées. Le Musée d’art et d’histoire du judaïsme (MAHJ) de Paris en a acquis une collection.

Après Me'hitza, sur quoi travaillez-vous actuellement ?

Je viens de terminer mon premier film documentaire

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Un groupe de jeunes enfants juifs nous raccompagnent à la sortie du village. Al-Hajar, 1983 © Myriam Tangi

BOUILLON DE CULTURE

– un court métrage-témoignage, comme un oratorio, sur quatre sœurs qui ont été des enfants cachées en Bretagne pendant que leur père et leur mère étaient déportés à Auschwitz. Leur mère n’est pas revenue. Ce film, dont le cœur est l’impossibilité, pour ces quatre sœurs, de faire le deuil de leur mère, raconte l’histoire de gens simples atteints par les rayons destructeurs de la grande Histoire.

Quel lien entretenez-vous avec Israël ?

Mes deux filles sont installées en Israël – et l’essentiel de ma famille également, dont un frère et une sœur.

Ce pays est-il une source d’inspiration particulière pour l’artiste que vous êtes ?

Je continue à explorer les questions liées à la place des femmes dans le judaïsme. En 2019, j’ai réalisé une série de photos au Kotel, lors du trentième anniversaire des Femmes du Mur. Je photographie régulièrement, dès qu’un sujet se présente à moi, paysages ou moments de vie. n

Exposition Un monde disparu. Photographies de trois communautés yéménites

Photographies de Myriam Tangi

The Yemenite Heritage Center and the Jewish communities of Israel 7 rue Abarbanel – Rehovot

À partir du 24 janvier, et durant six mois

Du dimanche au jeudi, de 9h à 17h

Website : www.bet-moreshet.co.il

Facebook : https://www.facebook.com/betmoreshet

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Deux bijoutiers travaillent à même le sol dans leur atelier. Al-Hajar, 1986 © Myriam Tangi

La deuxième habitude des gens qui réussissent tout ce qu’ils entreprennent : « Commencez avec la fin en tête »

Imaginez-vous que vous arrivez à un enterrement. Après vous être garé, en vous dirigeant vers l’endroit où se déroule la cérémonie, vous commencez à voir des amis et des membres de votre famille ; et en vous approchant, vous vous rendez compte que le défunt, c’est… vous ! Vous vous trouvez à votre propre enterrement ! Quatre personnes de votre entourage prennent la parole et disent quelques mots sur vous, sur vos relations, et ils évoquent les souvenirs qu’ils gardent de vous. La première est une personne de votre famille (frère, sœur…), la deuxième personne est un ami, la troisième un collègue de travail et la quatrième est une personne que vous avez connue dans une association où vous faisiez du volontariat. Que pensez-vous que ces personnes diront sur vous ? Quel genre de conjoint étiez-vous ? Quel genre de collègue ? Comment avez-vous impacté la vie des gens qui vous entouraient ?

C’est l’exercice que Steven Covey – Les sept habitudes des gens efficaces – nous propose de faire pour réfléchir à la direction que nous désirons donner à notre vie, à la personne que nous voulons devenir, aux choses que nous voulons accomplir : « Commencez par la fin ! »

Souvent, on se laisse emporter par les activités du quotidien et l’on vit en mode « pilotage automatique » ; on fait énormément de choses, mais ces choses n’ont pas de sens pour nous.

Il est important de ne pas être passif dans ses choix. Par exemple, il est essentiel de choisir son métier, sans faire automatiquement ce que notre entourage attend de nous ou nous conseille. Personnellement, j’ai travaillé de longues années dans une profession qui ne convenait pas à ma personnalité et de laquelle je ne tirais pas de satisfaction. Cela m’a pris du temps avant de le reconnaître et demandé beaucoup d’efforts de faire un changement professionnel.

40 LPH ACTUJ 993
CONSCIENCE
PAR HAGIT BIALISTOKY
Il est important de ne pas être passif dans ses choix.

Steven Covey nous explique que tout ce que nous faisons dans la vie est créé deux fois et que tout projet a deux naissances : la première dans notre esprit – c’est la création mentale – et la seconde dans le monde physique. De la même manière qu’il nous paraît évident qu’avant de construire une maison, il est indispensable d’en dessiner un plan détaillé ou qu’avant de partir en voyage nous devons en programmer les différentes étapes et définir notre destination, afin de réussir notre vie nous devons définir clairement nos objectifs. Comme disait Sénèque : « Il n’y a pas de vent favorable pour ceux qui ne savent pas où ils vont. »

Pour le faire, demandez-vous ce que vous voulez vraiment réussir ; cela vous permettra d’agir en conséquence et surtout de ne pas aller dans le sens inverse de ce que vous souhaitez réaliser.

Se servir de son imagination pour se projeter dans le futur et le visualiser est une compétence-clé pour la réussite. Si nous comparons notre vie à une entreprise, nous avons besoin d’un leader qui donne la direction et qui prenne de la hauteur, et d’un manager qui exécute la vision.

Comment utiliser « la fin » pour devenir très efficace : l’Énoncé de Mission Personnelle

Stephen Covey explique ceci en utilisant la métaphore de l’ordinateur. Il dit que nous sommes le programmeur (habitude 1 : être proactif) et que c’est nous qui écrivons le programme (habitude 2 : commencez en ayant « la fin » à l’esprit).

Il s’agit d’une sorte de credo personnel exprimant ce que l’on veut être (caractère), faire (actions et projets), et les valeurs/principes sur lesquels on fonde ce devenir et ces actions.

L’exercice est ambitieux et exigeant. Vous tâtonnerez pendant des jours, voire des semaines. Mais c’est une vraie boussole, et le seul moyen de mener une vie choisie et épanouissante.

C’est là tout l’intérêt d’un rêve incarné dans un objectif clair : vous garder éveillé et déterminé.

Exercez-vous : Passez en revue les différents rôles que vous assumez au quotidien (conjoint, parent ou enfant, ami ou relation, chef ou collaborateur…). Pour chacun d’eux, définissez les résultats que vous souhaitez atteindre ainsi que les étapes à franchir pour y parvenir.

Pour conclure, je citerai ce passage que nous chantons à l’entrée du chabbat dans le Lekha Dodi, écrit par le rav Elkabetz : « Sof maassei béma'hachava té'hila » (la fin de l’acte se trouve d’abord dans la pensée), qui exprime à merveille la deuxième habitude des gens efficaces ! n

Hagit Bialistoky – Coache de vie et de carrière

Tél. : 050-7524670

Hagit.bialistoky@gmail.com

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« Il n’y a pas de vent favorable pour ceux qui ne savent pas où ils vont. »

Quatre ans déjà ! Cela fait exactement quatre ans que j’ai repris la librairie Vice Versa. 2019, l’année de la reprise, a été riche en projets et en actions menés à terme. Mais l’arrivée de la pandémie en mars 2020 a tout chamboulé. Israël n’a pas considéré les librairies comme des commerces essentiels ; nous avons même été interdits de « click & collect ». Il nous a donc fallu faire preuve de créativité. La seule autorisation que nous avions était de livrer les clients qui avaient commandé par téléphone ou par Internet. Nous avons alors appliqué une solidarité à double entrée : livrer gratuitement nos clients et rémunérer sur la trésorerie de la librairie des étudiants qui avaient perdu leurs petits boulots.

Qui sont nos lecteurs ? Nos lecteurs sont en grande majorité des Franco-Israéliens. Nous accueillons également une clientèle francophile dont la langue maternelle est l’hébreu ou l’arabe, des expatriés et quelques touristes. La clientèle se scinde en deux grandes catégories : ceux qui savent exactement ce qu’ils veulent et n’ont pas besoin de nos conseils, et ceux qui ne lisent que ce que nous leur conseillons et avec lesquels nous avons des discussions passionnantes autour de leurs lectures. C’est évidemment cette partie de la clientèle que nous emmenons vers l’inconnu. À souligner également : un intérêt soutenu pour la littérature jeunesse.

Pourquoi les livres sont-ils plus chers qu’en France ? Le livre français est un produit d’importation comme les autres. Depuis le début de la pandémie, le coût du kilo en transport aérien a été multiplié par deux, les frais de dédouanement ont augmenté de 30 % et la facture du livreur de plus de 30 % ; la TVA s’élève à 17 %. Ce sont des coûts incompressibles auxquels tout commerce qui pratique l’importation doit faire face.

Dans quel monde voulons-nous vivre ? Certains clients nous ont désertés pour des plateformes en ligne. D’abord, je voudrais remercier nos clients fidèles, qui ont compris la valeur ajoutée d’un commerce de proximité. Il y a plein de bonnes raisons de soutenir les petits commerces, dont les librairies font partie. Mais au fond, il y a surtout des valeurs à défendre, car acheter dans un petit commerce, c’est acheter le monde qui va avec. En achetant localement, on contribue à faire vivre son quartier, sa ville, son pays. À l’inverse des plateformes en ligne, les petits commerçants ne travaillent pas pour optimiser leurs bénéfices, mais pour satisfaire leurs clients et un jour, peut-être, transmettre leur petite entreprise. En achetant sur des plateformes parce que c’est moins cher, les gens achètent aussi le monde qui va avec, car le monopole et la concurrence déloyale, voire la vente à perte, sont contre la diversité. Je ne peux que conseiller la lecture d’un essai édifiant : Le monde selon Amazon, de Benoît Berthelot. Est-ce le monde que les gens veulent transmettre à leurs enfants ? Un monde sans âme ? Un monde dans lequel il n’y aura plus de librairies, dans lequel les employés seront au chômage et ne pourront plus nourrir leurs familles ? Mais je veux rester positive et continuer d’avoir confiance en l’humain, en sa capacité à faire la part des choses. n

Le sujet vous intéresse ? Retrouvez-moi ici : https://dlivrable.podbean.com/e/episode-74-les-librairesfrancophones-volet-6-etre-libraire-a-jerusalem/

42 LPH ACTUJ 993 Librairie Vice Versa Jérusalem 02-624 44 12 lib@viceversalib.com – www.viceversalib.com COIN LECTURE Être libraire
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Le rav Yoel Benharrouche nous révèle le sens de chaque mois du calendrier juif. Un rendez-vous mensuel précieux pour nous permettre de comprendre les secrets et la force du temps selon le judaïsme.

Tévet : l’obscurité éclairée

Le mois de Tévet marque l’un des événements les plus sombres de l’histoire d’Israël : le début du siège de Jérusalem en l’an 3336 (du calendrier juif), qui se terminera, trois ans et demi plus tard, par la destruction du Premier Temple le jour du 9 Av. Et ceci n’est que l’une des catastrophes qu’a connues le mois de Tévet.

En effet, c’est également au cours de ce mois qu’est mort le prophète Ezra, dont nos sages disent qu’il aurait dû prendre la place de Moïse (Talmud Traité Sanhedrin, 21b). Ezra est le dernier des prophètes et donc le premier de nos sages – certains affirment qu’Ezra est le prophète Malachie (Talmud Traité Meguila, 15a) –, celui qui marque le passage de la prophétie à la sagesse. Il n’est pas seulement l’homme de la loi orale, mais aussi le dirigeant du retour à Sion (Talmud Traité Sanhedrin, 21b).

La troisième catastrophe du mois de Tévet est la traduction de la Torah en grec qui, selon le Talmud (Traité Meguila, 9a), a plongé le monde dans l’obscurité pendant trois jours. La traduction de la Torah en grec est aussi grave que la faute du veau d’or (Talmud Traité Sopherim, 8a).

Tous ces événements nous expliquent l’ombre qui plane sur cette période hivernale du calendrier hébraïque. Il n’y a aucune fête pendant le mois de Tévet, seulement une obscurité oppressante.

Mais dans Sa grande miséricorde, le Saint béni soit-Il a placé les derniers jours de 'Hanouka dans les premiers jours de Tévet : il fallait que l’intense lumière de 'Hanouka vienne en aide à ce mois de Tévet dont le premier jour tombe toujours pendant la fête.

Le mois de Tévet devait baigner dans cette lumière afin d’éclairer l’obscurité qui le caractérise. Nos sages nous enseignent que si le jeûne du 10 Tévet, qui marque le début du siège de Jérusalem, tombait un chabbat (ce que la conformation du calendrier hébreu rend impossible), alors il aurait fallu jeûner. C’est dire l’ampleur du drame. Le 10 Tévet marque la racine du mal, la source de la destruction, et c’est en cela qu’il est tellement significatif de douleur.

Le mois de Tévet est associé à la tribu de Dan, source de la avoda zara au sein d’Israël. D’après la Kabbala, il est placé sous l’influence de la colère, dont la lettre samekh est la source. Pendant cette période, il est donc primordial d’éviter « l’explosion », de garder son calme et de prier pour que cette obscurité disparaisse en laissant place à la lumière et au bonheur. n

Rav Yoel Benharrouche, artiste peintre, enseignant www.orotvekelim.com

Horaires de Chabbat

Chabbat VaYigach

30 décembre 2022-6 Tévet 5783

Jérusalem 16h04 17h25

Tel Aviv 16h23 17h27

Netanya 16h22 17h26

Chabbat VaYe'hi

6 janvier 2023-13 Tévet 5783

Jérusalem 16h09 17h30

Tel Aviv 16h28 17h32

Netanya 16h27 17h31

Chabbat Chémot

13 janvier 2023-20 Tévet 5783

Jérusalem 16h15 17h36

Tel Aviv 16h34 17h37

Netanya 16h33 17h36

Chabbat Vaera

20 janvier 2023-27 Tévet 5783

Jérusalem 16h21 17h42

Tel Aviv 16h41 17h43

Netanya 16h40 17h42

Chabbat Bo

27 janvier 2023-5 Chevat 5783

Jérusalem 16h28 17h48

Tel Aviv 16h47 17h49

Netanya 16h46 17h48

Roch 'hodech Chevat

23 janvier 2023-1er Chevat 5783

Allumage de la bougie le 22 janvier à la tombée de la nuit

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'HODECH TOV

UNE ANNÉE AVEC LA CABALE

Chémot L'identité juive

Chémot », la paracha qui donne son nom à tout le Sefer, signifie les « noms » et traite donc de la question de l’identité : tout le travail à faire sur soi pour se libérer des affres de « l’exil » de soi et enfin devenir soi-même. Exil et Délivrance des Hébreux comme prototype de tous les exils qui affecteront le peuple juif au cours de son histoire.

L’exil, on y entre – comment en sorton ? Plus exactement, comment faut-il y entrer pour pouvoir espérer y survivre et en sortir un jour ? Pour le peuple juif, on peut même considérer qu’il faut y entrer, qu’il faut y survivre et qu’il faut en sortir. Voilà le Plan divin. Dieu a voulu que nous fassions l’expérience de l’exil et celle de l’arrachement à cet exil. Les trois moments – l’entrée en exil, la survie en exil et la sortie d’exil –sont trois épreuves à passer et à réussir.

Sur le plan du récit biblique, la sortie d’exil n’a duré qu’un seul jour. Du point de vue philosophique, cette expérience est à considérer comme une sortie de l’état d’exil de chaque jour. Pour la 'Hassidout, l’exil n’est pas un point géographique – tout ce qui se situerait en dehors d’Eretz Israël – mais un état intérieur : tout ce qui n’est pas une disposition psychologique de totale liberté intellectuelle et spirituelle. On comprend donc que

Pardès – le Verger – ce sont les quatre niveaux d’étude de la Torah. Ariela Chetboun met par écrit l’enseignement oral reçu de ses maîtres en Kabbalah et 'Hassidout. Que cet éclairage vienne דייסב compléter ce que nous savions jusqu'ici.

théoriquement, un Juif peut vivre en dehors de la Terre d’Israël et se trouver dans un état psychique, intérieur, de véritable liberté ; aussi bien que l’on trouvera des Juifs établis en Terre sainte mais n’ayant pas échappé à la mentalité de l’exil, si l’on considère leur spiritualité, leur façon de penser, de parler et d’agir. La délivrance passe par l’intellect, qui permet de faire évoluer notre nature première : construire des sentiments nouveaux, maîtrisés, inspirés par l’étude et un travail sur soi. C’est échapper à l’emprise d’une vision uniquement matérialiste pour ouvrir une brèche vers une vie spirituelle audelà du monde visible et concilier les deux.

Vivre en exil sans être en exil. C’est ce que notre patriarche Yaacov a réussi à faire. Comme Yossef, il a conservé son être juif, son mode de vie et son comportement intacts, tout en vivant à l’épicentre de la terre d’idolâtrie de son époque : l’Égypte. Yaacov a vécu là, entouré de tous ses fils, et y a créé des maisons d’étude. Il est dit que ce furent les années les plus heureuses de toute son existence. Le paradoxe, c’est que Yaacov a vécu son exil en Terre d’Israël, lorsqu’il était dans la tristesse incommensurable et le deuil impossible de la perte de son fils Yossef.

Yossef, quant à lui, n’a jamais connu l’exil, que ce soit en Terre

d’Israël ou en Égypte : il a toujours concilié vie matérielle et intégrité spirituelle. Yossef ha-Tsadik est le modèle vers lequel nous pouvons tendre : rayonner en exil, continuer d’être juif en exil, être libéré de l’exil en Terre d’Israël. Ne pas changer nos « noms », notre langue et nos « vêtements » (pensées, paroles et actions). C’est la définition du peuple juif en exil et rentré chez lui en Israël, pleinement épanoui dans son identité. n

Une année avec la Cabale. Secrets de l'Âme et du Temps En vente en librairie francophone en Israël et sur Amazon www.belles-ames.com

45 LPH ACTUJ 993
«

Chémot : reculer pour mieux « sauter » !

Après le temps des « pères », le temps des promesses, voici venu le temps des « fils », celui de la réalisation : l'exil en Égypte, où le peuple se formera ; la sortie de cet exil et la route vers la terre de Canaan. Le second des cinq livres du Pentateuque, Chémot, relate ce temps, celui des Benei Israël, les Fils d'Israël.

Au chapitre 5 du livre de Chémot, nous assistons à un épisode dramatique qui survient entre HaChem et Moché. Sur ordre de HaChem, Moché est allé voir le pharaon pour lui dire que Dieu lui ordonne de libérer au plus tôt le Am Israël. Or le pharaon ne croit pas en Dieu. La demande de Moché lui paraissant absurde et déplacée, non seulement il décide de ne pas y donner suite, mais en plus le souverain alourdit la charge de travail des Hébreux : désormais, les Enfants d’Israël devront fournir eux-mêmes les matières premières nécessaires à la construction des pyramides. A priori , il semble donc qu’au lieu de leur venir en aide, la démarche de Moché a porté préjudice aux Enfants d’Israël. Prenant acte de la décision du pharaon, Moché revient alors vers HaChem et Lui demande : « Pourquoi fais-Tu du mal à ce peuple ? Et pourquoi m’as-Tu envoyé comme messager ? » (Chémot 5, 22) Signe du profond désarroi qu’il éprouve, Moché répète à deux reprises le mot « lama ? », « pourquoi ? ». Puis il

poursuit : « Depuis que je me suis présenté au pharaon pour parler en Ton nom, le sort de ce peuple a empiré, bien loin que Tu aies sauvé Ton peuple ! » (Chémot 5, 23) Comment expliquer la critique de Moché ? HaChem ne l'avait-Il pas averti que le pharaon refuserait de libérer les Hébreux ? C’est précisément la question que se pose Ibn Ezra. Lorsque l’on remonte à l’épisode du buisson ardent, qui s’est déroulé plus tôt, au chapitre 3 du livre de Chémot, HaChem dit en effet textuellement à Moché que le pharaon refusera de libérer les Enfants d'Israël jusqu’à la dixième plaie (Chémot 3, 19-20). Ainsi, il était prévu que HaChem endurcisse le cœur du pharaon afin que celui-ci refuse de laisser partir les Enfants d’Israël, car il était condamné à subir les dix plaies. Le déroulement des événements était donc tracé d’avance. Alors pourquoi autant d’étonnement de la part de Moché et au nom de quoi se permet-il de critiquer aussi ouvertement HaChem alors qu’il savait que le pharaon refuserait sa requête ? Ibn Ezra nous livre une réponse très profonde : d’après lui, Moché s’attendait à un changement majeur après sa première audience auprès du pharaon, comme s’il allait amorcer un processus positif qui conduirait dans un premier temps à une diminution significative de la souffrance endurée par les

Enfants d’Israël, puis, dans un second temps, à leur libération. Là était l’erreur de Moché : il n’avait pas compris qu’une fois le processus de délivrance enclenché, il y aurait des hauts et des bas. Mais ce qui paraissait être une sorte de régression du processus ne signifiait pas pour autant que celui-ci était au point mort. Toutefois, avant d’en voir la finalité, il y avait bien des épreuves à surmonter.

C’est précisément ce que HaChem va tenter d'expliquer tant à Moché qu’aux générations futures : une fois lancé le processus de la venue de la Gueoula, il est irréversible. Mais si certaines de ses étapes seront compréhensibles, d’autres ne le seront pas forcément, car l’enclenchement du processus de libération du peuple d’Israël n’entraîne pas un arrêt soudain et complet des souffrances endurées. Au contraire : parfois, nous devons affronter des épreuves inattendues et assister à des « régressions » qui nous déstabilisent – ce qui ne signifie pas pour autant que nous nous éloignons de la finalité de ce processus.

Il en est ainsi durant toute l’histoire du peuple juif. Prenons pour exemple l’indépendance d’Israël et les victoires militaires de Tsahal qui ont entraîné la conquête d’Eretz Israël. Malgré une avancée territoriale conséquente, il est arrivé qu’on abandonne certaines parcelles d’Eretz Israël, comme le désert du Sinaï, la

46 LPH ACTUJ 993 JUDAÏSME

ville de Chkhem ou la région du Gouch Katif. Bien que ces événements puissent sembler être des régressions par rapport au processus de rédemption, HaChem nous dévoile ici qu’ils font partie intégrante du programme de la Gueoula. Le processus de délivrance des Enfants d’Israël du pays d’Égypte a commencé sous forme de régression avec le durcissement de l’esclavage. Mais malgré l’incompréhension de Moché, ce processus s’est soldé par la libération du peuple. Autrement dit : les hommes n’étaient pas les pilotes du processus. Il en va de même du déroulement de la troisième et ultime délivrance, amorcée par le retour des exilés sur toute la Terre d’Israël. Lorsque des atteintes à la sainteté d’Eretz Israël sont commises, que des maisons juives sont détruites à Amona ou dans le Gouch Katif, et que le moindre scrutin électoral ou un quelconque différend entre « laïques » et « religieux » alimentent la haine et les divisions entre nous, le

doute s’installe, ces événements nous interpellent et nous nous interrogeons : pourquoi toutes ces souffrances ? Sommes-nous vraiment en chemin pour construire le troisième Temple et accueillir le Machia'h ?

La réponse à ces questions est OUI. Mais aujourd’hui encore, nous ne sommes pas les pilotes du processus...

Si l’on observe de loin le mouvement d’un train qui voyage à grande vitesse, celuici sera parfois caché par des montagnes ou des forêts avant de réapparaître sous nos yeux. Malgré notre impression, le train ne s’est jamais arrêté ; même lorsque nous ne l’avons pas vu, il poursuivait la route qui le menait à sa destination finale. C’est précisément le fonctionnement du processus de la troisième

délivrance : parfois visible et compréhensible, parfois invisible et incompréhensible. Mais même si certains événements obstruent notre champ de vision, ne perdons jamais de vue que nous sommes bel et bien en route vers l’avènement de l’époque messianique ! n

Le rav Yonathan Seror est dayan, rabbin de la communauté Toledot Yitzhak (Tel Aviv) et fondateur de l'association Echet 'Hayil. Directeur du Séminaire francophone rabbinique (SFR) à Qualita et à Shealin, il est l'auteur de Nechama du Chabbat.

contact@rav-seror.com

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Lorsque des atteintes à la sainteté d’Eretz Israël sont commises, que des maisons juives sont détruites dans le Gouch Katif et que le moindre scrutin électoral alimente la haine, le doute s’installe et nous nous interrogeons : pourquoi toutes ces souffrances ?
Une jeune fille prie avant l'évacuation de la localité de Nevé Dékalim le 18 août 2005. © Nati shohat – Flash90

Poulet à la moutarde et aux champignons

l Émincer les échalotes.

l Diluer le cube de bouillon – ou une cuillère du fameux « marak of » vendu dans tous les supermarchés d’Israël – dans le demi-verre d’eau.

l Faire revenir les échalotes émincées dans une poêle avec l’huile d’olive pendant trois minutes, remuer sans les faire roussir.

l Ajouter les champignons et prolonger la cuisson pendant deux minutes supplémentaires, toujours en remuant.

l Ajouter le bouillon de volaille et laisser cuire encore dix minutes.

l Faire revenir les blancs de poulet dans une autre poêle. Veiller à ce qu’ils soient dorés des deux côtés.

l Ajouter le poulet à la préparation aux champignons. Saler, poivrer et laisser cuire dix minutes.

l Retirer le poulet et ajouter la moutarde, la crème fraîche et l’estragon. Bien mélanger.

l Présenter les blancs de poulet dans un plat de service et les napper avec la sauce.

l Saupoudrer de persil haché.

Bon appétit !

INGRÉDIENTS

Pour 2 personnes

• 2 blancs de poulet

• 220 g de champignons

• 1 cube de bouillon de volaille

• 1/2 verre d’eau

• 3 échalotes

• 2 cuillères à café de moutarde

• 2 cuillères à café de crème fraîche parve

• 3 cuillères à café d’estragon

• 2 cuillères à café d’huile d’olive

• Sel et poivre

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Solutions des jeux page 54

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51 LPH ACTUJ 993
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DECOUVERTE DU JAPON 05 au 15 juin 2023 10 NUITS VISITES GUIDEES EN FRANCAIS
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DUBAI – ABOU
Location – Jérusalem Vente – Jérusalem

Thérapeute éducatif francophone (H/F)

N° d'annonce : 991

Lieu : Jérusalem

Description du poste : La municipalité de Jérusalem recherche un.e thérapeute éducatif francophone pour son département de la promotion de la jeunesse & des adolescents à Jérusalem. L'intervenant.e travaillera avec les jeunes francophones issus de familles d'olim de France, dans les quartiers de Har H'oma et de Baka.

Missions :

• Prise de contact, accompagnement et prise en charge des jeunes dans les quartiers de Har H'oma et Baka (au sein des endroits fréquentés par les jeunes)

• Travail avec les parents et en collaboration avec les intervenants professionnels de terrain

• *Horaires flexibles, environ 3 fois par semaine en soirée.

Profil :

• Licence en sciences comportementales ou sociales/ criminologie/ éducation informelle

OFFRES D'EMPLOI

• Français: langue maternelle - Obligatoire

• Hébreu: bon niveau (Au moins niveau Daleth à l'oulpan)

• Expérience de travail avec des jeunes à risqueAvantage

• Disponibilité pour travailler en après-midi et la nuit

• Capacité à communiquer ; flexibilité ; créativité ; ouverture d'esprit

Type de poste : mi-temps *Embauche immédiate

Agent/e Service Client pour société High-Tech N° d'annonce : 1084

Lieu : Petah' Tikva / Télétravail

Description du poste : Entreprise aidant les grandes marques et détaillants à développer leurs ventes en ligne recherche des agents de service à la clientèle.

L’agent de service à la clientèle doit fournir un service de première ligne rapide et efficace aux commerçants et aux clients.

Les tâches quotidiennes consistent à s'assurer que tous les indicateurs de performance clés et les tâches quotidiennes sont exécutés selon des normes élevées, à maintenir les SLA définis et à s'assurer que tout problème est transmis au chef d'équipe.

L’agent travaillera en collaboration avec le chef d'équipe pour identifier et signaler les problèmes urgents, développer des améliorations aux procédures et améliorer généralement les services fournis par l'équipe.

Profil :

• Français: niveau langue maternelle (écrit/lu/ parlé)

• Anglais: très bon niveau(écrit/lu/parlé)

• Langues supplémentaires - Avantage significatif

• Capacité de gérer une charge de travail volumineuse avec rapidité, précision et efficacité

• Capacité à résoudre des problèmes

Type de poste : Plein temps

*3 journées de télétravail et 2 jours en bureau.

52 LPH ACTUJ 993
Pour postuler aux offres du Hub emploi Qualita, envoyez votre CV en anglais ou en Hébreu et le numéro d'offre par Whatsapp : 058-7008732
DES DROITS תויוכז יוצימ 02-5020444 / ayalab@qualita.org.il 02 590 60 82 Aide à l’obtention de vos droits face aux administrations Soutien et accompagnement personnalisés dans vos démarches Droits à la caisse d’assurance nationale Bitouah Léoumi Permis de conduire Pension vieillesse Arnona Certificat de vie Domaine bancaire NIENURUOP T G R ATIONDEQUALITÉ DESOLIMFRANCO P H SENO
CENTRE

LES BONNES ADRESSES

Responsable logistique (H/F)

N° d'annonce : 1173

Lieu : Jérusalem

Description du poste : Une grande chaîne de production recherche un(e) responsable logistique afin de coordonner et gérer les flux de marchandises entrants et sortants et veille à optimiser la gestion des stocks.

Missions principales :

• Organiser et contrôler la gestion de stocks de produits.

• Assurer le suivi des commandes auprès des fournisseurs et suivi budgétaire.

• Coordonner, contrôler les opérations logistiques de réception, expédition, livraison.

• Anticiper et définir les besoins humains, financiers et techniques en lien avec sa hiérarchie.

Profil :

• BA en logistique/ gestion de préférence, ou diplôme d'une formation supérieure similaireobligatoire

• Anglais : très bon niveau (écrit/lu/parlé)obligatoire

• Français : très bon niveau (écrit/lu/parlé)obligatoire

• Maîtrise des systèmes d’information logistique (planification, ordonnancement, etc.) et des outils bureautiques

• Expérience dans le domaine logistiqueavantage

Type de poste : Temps plein

Usine spécialisée dans la fabrication de produits de boulangerie et de pâtisserie. Très active à Jérusalem. Halavi et Parvé, avec la casherout de la communauté ultra-orthodoxe de Jérusalem Haeda Haharedit.

Pour plus de détails contactez Mario - 054-4671230

massage by Haim

Haim Berrebi : 0586272520

Architecte d’intérieur, décorateur, projets privés et professionnels, devis, suivi des travaux et contrôle, 26 ans d'expérience en Israël.

054-693 5557

ARCHITECTE ÉVÉNEMENTIEL

ANIMATRICE DJ RINA

Fêtes. Mariages. Anniversaires. Bat mitzvah. Sono, écran, animation. Intervention extra saxophoniste Yair. Expérience. Tout Israël. Héb/Fr

Rina Cohen 052-635 9977

53 LPH ACTUJ 993
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DANIEL JACOB
U N E A P P R O C H E N A T U R E L L E Technique de massage spécifique pour la fibromyalgie Exercices musculaires et mobilité articulaire Durée de 1h30 Découvrez comment soulager la fibromyalgie par les massages Stimulation des trigger point qui agissent sur tout le corps
OFFRES D'EMPLOI
À VENDRE

Solutions des mots fléchés de la page 49

Au supermarché, un rabbin voit une femme de couleur sermonner son fils qui a pris des friandises au rayon confiserie :

– Dis donc, petit chenapan ! Remets tout de suite ça à sa place, ce n'est pas cacher !

Intrigué, le rabbin s'approche d'elle et lui demande :

– Excusez-moi, Madame, vous êtes juive ?

– Non !

– Alors pourquoi avez-vous dit cela à votre fils ?

Solution des mots mêlés

– Parce que je vois que toutes les mamans juives disent ça à leurs enfants et que ça marche, alors j'ai décidé d'essayer !

JEUX
© Fortissimots

HAÏFA

4 rue Pelman

16 rue Herzl

Centre commercial

‘Horev A’houza

38 rue Léon Blum

130 avenue HaNassi

KFAR SABA / RAANANA HERZLIYA

VOUS NE POURREZ PAS DIRE QUE VOUS NE LE TROUVEZ PAS !

ACCO / CARMIEL / NAHARIYA

2 rue Ha’Harochet – Acco

Big ‘Houtzot Carmiel – Carmiel

1 rue Ben-Tzvi – Nahariya

Hôtel Carlton – Nahariya

HADERA / NETANYA

Centre commercial Gan

Shmouel – Hadera

Centre commercial de Hadera

G ISRAEL, à côté de IKEA – Netanya

2 rue Berman – Netanya

16 rue Alon – Tom Lentus – Netanya

58 rue Herzl – Netanya

BAT YAM / RISHON LEZION

92 rue Yossetal – Bat Yam

1 rue HaRav Levy – Bat Yam

Cinema City Rishon LeZion

Centre commercial HaZahav – Rishon LeZion

30 rue HaNa’hshol – Rishon LeZion

MEVASSERET ZION / JERUSALEM BEIT SHEMESH / MODIIN

Centre Wissman G301 – Kfar Saba

Centre commercial Arim – Kfar Saba

119 rue A’houza – Raanana

124 rue A’houza – Raanana

Rue Derekh Yerushalaïm, coin A’houza – Raanana

Centre commercial Sept Étoiles – Herzliya

33 rue Sokolov – Herzliya

Cinema City Herzliya

REHOVOT

184 rue Herzl

191 rue Herzl

Centre commercial Rehovot

Tsomet Bilou

BEER-SHEVA

Gare routière centrale

Centre commercial Beer Sheva

Centre Big Derekh ‘Hevron

20 rue HaBarzel, Hôpital Assuta Dizengoff Center, bâtiment A

62 rue Ben-Yehouda

163 rue Dizengoff

Kikar HaMedina

107 rue Allenby

20 rue Na’halat Yitzhak

ASHDOD / ASHKELON

Centre Ashdod

Centre Big Fashion – Ashdod

126 rue Menahem Begin – Ashdod

Centre commercial City – Ashdod

HaGdoud HaIvri – Ashdod

Centre commercial Giron – Ashkelon

EILAT

Centre commercial HaYam

Centre Big Eilat

Hôtel Royal Garden

Actualité Juive est présent dans 150 points de vente en Israël...

Ci-dessus la liste non exhaust ive des distributeurs d’Actualité Juive !

Centre commercial Harel – Mevasseret Zion

Gare routière centrale – Jérusalem

10 rue Yitzhak Rabin – Jérusalem

7 rue Ben-Yehouda – Jérusalem

9 rue HaMelekh George – Jérusalem

33 rue Yafo – Jérusalem

9 rue Ben Hillel – Jérusalem

3 rue Yigal Alon – Beit Shemesh

14 rue Yitzhak Rabin – Beit Shemesh

Centre Yishfro – Modiin

Centre commercial Azrieli – Modiin

Pour obtenir la liste complète des 150 revendeurs officiels ou vous abonner à Actualité Juive : lphinfo.com/points-de-vente

058 461 62 62 (par téléphone ou whatsapp)

contactisrael@actualitejuive.com

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TEL AVIV

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