Jeudi 1er septembre 2022 5 Eloul 5782 Nº 989 | Mensuel LADÉCRYPTAGERENTRÉEGRANDE MIRIAM PERETZ « CROYEZ EN VOUS ! » ENRÉUSSIRISRAËL : C'EST POSSIBLE ! JE M'APPELLEASHERLEV POUR PREMIÈRELAFOISSURSCÈNEENISRAËL INTERVIEW EXCLUSIVE

LPH ACTUJ 989 3 édito ל''כנמ Directeur de la publication Ariel Kandel תישאר תכרוע Rédactrice en chef Anne-Caroll caroll@actualitejuive.comAzoulay Journalistes : Eve RichardPascaleNathalieBoccaraSosna-OfirZonszainDarmon Contributeurs : Gilles DanielElieRonyYoelNathalieGaelleBernheimHannaSereroHirschprungBenharroucheAkrichKlingRouach Correctrice Carine Brenner Direction artistique Studio Actualité contactisrael@actualitejuive.comJuive Service iconographique Istock – Flash 90 Service commercial et publicitaire Daniel 058-530-0174pubil@actualitejuive.comOhnouna Service abonnements 058-461-6262Secrétariatcontactisrael@actualitejuive.comLPH/AJ Adresse 10-12 rehov HaRav Agan, Jérusalem Contact petites annonces pubil@actualitejuive.com LPH Supplément mensuel de l’hebdomadaire Actualité Juive הצפה Distribution Points francophones partenaires Liste des points de vente : www.lphinfo.com/points-de-vente Lecture en ligne sur Cafeyn.com La direction décline toute responsabilité quant au contenu des textes et des publicités, qui n'engagent que leurs auteurs. EN COUVERTURE : © Yonatan Sindel/Flash90
Tous nos enfants ne seront pas des ingénieurs ou des génies de la high-tech. Ils sont eux aussi appelés à devenir des professeurs, des médecins, des infirmières, des chauffeurs de bus – tous ces métiers si nécessaires à la bonne conduite d’un pays développé. Ne voyons donc pas dans ce mouvement de protestation une menace, mais bien un moyen de garantir un avenir meilleur pour notre société. Oublions les désagréments causés par ces grèves qui, finalement, ne dureront pas très longtemps, pour réfléchir au sens profond de ces interpellations citoyennes et concéder qu’elles sont justes.
Quel type de transmission souhaitons-nous pour nos générations futures ? Voulons-nous qu’elle soit entre les mains d’un homme ou d’une femme qui, grâce à un salaire juste, a choisi d’enseigner et est heureux de se rendre au travail, ou bien dans celles d’un professeur amer qui s’impliquera le moins possible car il est exploité ? En choisissant les bonnes valeurs, l’État juif moderne sera un vrai phare pour les nations, ainsi qu’il doit le rester. Bonne lecture !
Bien sûr, les parents s’inquiètent, après ces deux longs mois de vacances : comment s’organiser à nouveau pour faire garder leurs enfants ? Mais n’est-ce pas aussi leur intérêt de savoir que leur progéniture sera confiée à un corps enseignant redynamisé par de meilleures conditions de travail, et donc plus efficace et enthousiaste ? Évidemment, le système éducatif israélien – auquel notre dossier est consacré – a besoin d’un vrai dépoussiérage pour s’adapter aux réalités du rythme de travail soutenu des parents. Mais là n’est pas la question pour le moment.
Selon toute probabilité, vous prenez connaissance de cet éditorial le 1er septembre, date de la rentrée scolaire qui fait la une des journaux télévisés depuis… presque deux mois, en raison de l’éventualité d’une grève. Au point qu’au moment où nous écrivons ces lignes, nous ne savons pas si la rentrée aura bien lieu ! Au cours des semaines, en voyant la mine tragique des présentateurs stars des journaux télévisés à l'évocation de cette fameuse « chvita » (grève), je me disais qu’ils semblaient presque plus à l’aise lors des directs qui, régulièrement dans notre quotidien, commentent les opérations militaires… S’adressant avec un peu de hauteur à un représentant du syndicat des instituteurs, la seule question de Danny Kushmaro était de savoir quand la rentrée aurait lieu, sans aborder les problématiques de fond qui sous-tendent cette grève. Outil peu utilisé jusqu’à présent en Israël, la grève commence cependant à faire des émules au sein des métiers qui appellent au secours depuis des décennies. Un moyen radical et bien indigeste pour la population, mais qui semble le seul recours pour mettre les dirigeants au pied du mur et les obliger à agir enfin !
Choisir les bonnes valeurs


4 LPH ACTUJ 989 sommaire N°989 DEBOUILLONCULTURE l ENTRETIEN AVEC MIRIAM PERETZ : LA VALEUR DE L'ÉDUCATION l CRÈCHES, MATERNELLES : L'ENFANT ROI POSSÈDE-T-IL UN ROYAUME ? l DU CP À LA TERMINALE : LE SYSTÈME SCOLAIRE ISRAÉLIEN EN MUTATION l ÉTUDES SUPÉRIEURES : QUOI DE NEUF ? 12-27 40 À L’AFFICHE Je m’appelle Asher Lev : la nouvelle pépite du Festival du théâtre français en Israël CARTES SUR TABLE Soudés face à l'euro L'ÈRE 2.0 ZouguiZoum : quand la technologie se met au service de l’amour ENTREPRENEURIAT Réussir en Israël quand on est olé : c'est possible ! ÉCONOMIE BNP Paribas : une influence limitée en Israël FORCES VIVES « Que vous puissiez mériter de construire une authentique maison en Israël ! » HISTOIRE Aharon Haïm Cohen – un pionnier de l'espionnage israélien UN RABBIN DANS LA CITÉ Vivre jusqu'au bout : réflexions sur l'accompagnement des personnes en fin de vie PENSÉE JUIVE MODERNE L’École française de pensée juive : entre Textes et contexte 'HODECH TOV Eloul ou le sens du bonheur retrouvé 8 46 28 30 32 36 38 44 ROSELYNE DÉRY La patronne du livre français en Israël termine sa mission après 27 ans au service de la littérature. LA GRANDE RENTRÉE dental.harmonia2020@gmail.comDentalHarmoniaTLV Haim Vital 20, Tel Aviv Parking gratuithttps://dental-harmonia-tel-aviv.com/054-338-472003-760-9000 Ouvert du dimanche au jeudi de 8h à 20h (sauf vendredi de 9h à 14h) inSOINS MICROSCOPE FACETTES ET TRAITEMENTPARODONTOLOGIEBLANCHIMENTTOUTESPROTHÈSESTOUTESCHIRURGIESIMPLANTOLOGIERÉFLEXOLOGIESOINSENFANTSGAZHILARANTORTHODONTIEOSTÉOPATHIERACINES tede votre sourireetb ESTHÉTIQUE ETDIAGNOSTICINJECTION RégeardAntoine© 50 34






















ARRÊT SUR IMAGE 1954depuisParisàmagasinsTroisAchat, vente et entretien Joaillier Bijoutier Diamantaire Horloger Fabricant de bijoux Transformation/réparation Achat Or N’oubliez PAs qu’il y A uNe MiTsvA d’offrir uN bijoux à soN éPouse Pour les fêTes ! Choul’han ‘Aroukh chp. 529 / 2 Il y a 125 ans exactement, les 28 et 29 août 1897, se tenait à Bâle le premier congrès sioniste, où Theodore Herzl posa les bases prophétiques du retour à Sion. De ce congrès, il a dit plus tard : « À Bâle, j’ai fondé l’État juif. » Un anniversaire souligné avec emphase par l'Organisation sioniste mondiale, en coopéra tion avec le canton de Bâle et la Fédération des communautés juives de Suisse. Près de 1200 invités étaient conviés. © GPO





Quel est votre lien avec le peuple juif ?
Oui, je crois, car au-delà de la culture juive orthodoxe qui sert d’écrin aux contradictions qui étreignent le jeune Asher Lev, l’histoire est universelle et pourrait être transposée dans une autre culture. S’affranchir de sa famille pour réaliser son propre destin est une question existentielle qui, de tout temps, s’est posée aux êtres humains, quels que soient leur environnement et leur époque. lll
PAR ANNE-CAROLL AZOULAY la nouvelle pépite du Festival du théâtre français en Israël L'AFFICHE
À
La pièce immerge totalement le spectateur dans la communauté juive orthodoxe new-yorkaise. Pensez-vous que tous les publics peuvent se sentir concernés ?
La branche maternelle de ma famille est d’origine juive. Cette histoire a une vraie résonance en moi et elle en a acquis encore davantage au fur et à mesure de mon travail sur cette pièce. Car au-delà d’une religion, il est question d’un peuple. Récemment, j’ai voulu en savoir plus sur l’histoire de ma famille, parce que toute une partie m’est inconnue et c’est quelque chose qui m’a toujours intriguée. Alors j’ai fait un test ADN ; et le premier résultat qui est sorti, en tête de liste, c’est « Juive ashkénaze ». J’ai été surprise car je pensais que je recevrais une liste de pays, mais pas cette origine identitaire de manière aussi catégorique ! Je me suis donc dit que c’était inscrit dans mon ADN…
Je m’appelle Asher Lev :
Quel accueil avez-vous reçu à Avignon pour cette pièce dont les personnages juifs sont si identitairement marqués ? Pour moi, c’est avant tout une histoire de famille. Les séries et les films qui sont sortis ces dernières années sur les communautés juives ultraorthodoxes ont éveillé l’intérêt du public, qui a manifesté un véritable engouement pour la pièce. Les gens étaient nombreux à venir nous voir après les représentations pour nous féliciter et nous poser des questions, ce qui est très positif. Vous vous êtes attelée à un vrai monument en adaptant la pièce à succès d’Aaron Posner tirée du roman de Chaïm Potok, Je m’appelle Asher Lev. Comment est né ce projet ? Il est né d’un coup de cœur pour le livre, que j’ai lu en 2019. J’ai été touchée au plus profond de moi-même et littéralement fascinée par cette histoire, que ma mère m’avait conseillé de lire. Et immédiatement, j’ai eu envie de la porter sur scène, avec une vision très précise de la mise en scène. J’ai du mal à l’expliquer mais c’est ainsi. Je n’ai pas vu l’adaptation d’Aaron Posner et j’ai volontairement mis de côté ce qui a été fait, pour rester vierge des influences extérieures. Je me suis attelée à l’écriture, puis je suis partie à la recherche des comédiens. Entretemps, la pandémie est passée par là. Finalement, après la seconde vague du Covid-19, nous avons fait une première lecture qui a retenu l’attention de David Roussel et d’Arthur Jugnot, et les Béliers Parisiens ont décidé de nous produire. Ce projet a donc mis trois ans pour venir au monde ! Le comédien qui incarne Asher Lev a-t-il été difficile à trouver ? Oui. J’avais une idée bien arrêtée pour le père, Guillaume Bouchède, qui joue aussi deux autres rôles, ainsi que pour la mère, Stéphanie Caillol, également multirôles. Mais pour Asher, la quête a été longue – mais finalement fructueuse, puisque j’ai trouvé Martin Karmann.
D’Avignon, direction Tel Aviv ! Que ressentez-vous à l’idée de voir votre pièce jouée en Israël ? Je suis très émue, d’autant que ce sera la première fois que j’y viendrai. Pour moi, mais aussi pour toute l’équipe, qui constitue comme une petite famille puisque cela fait trois ans que nous vivons quasiment ensemble à travers ce projet, c’est une sorte de pèlerinage familial. Venir pour la première fois en Israël avec cette pièce, c’est bouleversant.
DR© © Alexandre Guerero
LPH ACTUJ 989 98 LPH ACTUJ 989 À L'AFFICHE
C’est comme si deux mille ans d’histoire vous tombaient soudain dessus ! Absolument. C’est exactement l’effet que cela m’a fait. Tout d’un coup, on se dit que même si l’on n’avait pas envie de vivre sa vie en tenant compte de cela, c’est présent dans nos gènes. On ne peut pas mettre de côté l’histoire de sa famille. C’est elle qui nous constitue, qu’on le veuille ou non.
Le livre est écrit sobrement, parfois même avec une économie de mots, et en même temps avec beaucoup de détails visuels, comme pourrait le faire un peintre. Comment avez-vous fait pour que le jeu des acteurs soit en adéquation avec ce regard bien particulier qu’Asher Lev porte sur le monde ? Nous avons travaillé sur le côté austère de sa famille et les relations qui s’y nouent, et en même temps sur l’aspect très coloré qui fait référence au milieu artistique dans lequel le jeune Asher va bientôt s’immerger. Nous avons inséré de subtils détails visuels pour tenter de reproduire l’esprit du livre, qui fait sans cesse état de cette double appartenance.
Je m’appelle Asher Lev, de Chaïm Potok, n’aura laissé personne insensible. Comment ne pas être passionné par ce célèbre roman décrivant l’histoire d’un jeune Juif de Brooklyn issu du mouvement hassidique Loubavitch, déchiré entre son génie artistique et son destin tout tracé par une éduca tion religieuse rigoureuse et ancestrale ? Le jeune Asher est tiraillé entre son désir d’assouvir sa passion pour le dessin et l’art en général, et l’obligation morale et spirituelle que lui dicte sa famille. Reste ra-t-il fidèle à son héritage familial ? Répondra-t-il à l’appel de son immense talent ? Le jeune homme cherche sa voie et sa vérité, face à des person nages aux forts caractères – son père, sa mère, un pygmalion, le Rabbi –, en conservant sa spécificité qui lui fait voir la vie comme un tableau. Ce livre étonnant, sobre et incroyablement puissant, avait été mis en scène par Aaron Posner, dramaturge et metteur en scène américain. C’est à Hannah-Jazz Mertens (en photo) que l’on doit désormais cette adaptation en français jouée pour la première fois pendant vingt-deux jours d’affilée lors du dernier Festival d’Avignon et qui arrivera à Tel Aviv le 27 octobre prochain. La metteure en scène revient pour LPH sur la genèse et la dimension de ce projet.


Et à vous en particulier ? C'est une pièce qui parle d'amour et qui pose les questions qui s'imposent quand on est un père ou une mère, on ne peut qu’être profondément ému face à une telle histoire.
https://culturaccess.com/je-mappelle-asher-lev/: Trois questions à Steve Suissa, directeur et fondateur du Festival du théâtre français en Israël
Pourquoi faire venir cette pièce en Israël ? J'ai adoré le roman de Chaïm Potok, et toute son œuvre – à lire impérativement ! Quand j'ai découvert cette pièce et son sujet – la désobéissance dans la religion et la transmission –, j'ai trouvé qu'il y avait là une vraie thématique et de l’émotion, et que cela pourrait intéresser aussi bien le public israélien que le public francophone. Alors j’ai pensé qu’il fallait absolument que Chaïm Potok soit joué en Israël, quitte à faire venir toute la troupe et tout le personnel de PourFrance.moi, le théâtre n'est pas une matière d'intellectuels mais une discipline thérapeutique de dépassement de soi et de nourriture de l'âme. J'espère qu'après avoir vu cette pièce, tout le monde aura envie de lire toute l’œuvre de Potok, car c'est une vraie leçon d'humanité qui soulève des questions qui se posent lorsqu’on est parents – ou lorsqu’on est un enfant avec des rêves. Voir ce texte s'articuler sur scène est bouleversant de vérité et parle à chacun d'entre nous.
GuereroAlexandre© © Pascalito
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Comment avez-vous repéré ce petit bijou ? Mon travail consiste aussi à aller voir le travail des autres, surtout lorsqu’on a deux festivals dans l'année : le Tel Aviv Comedy Festival, dont la première édition a eu lieu il y a quelques mois, et le Festival du théâtre français en Israël, qui en est à sa cinquième édition. J’ai découvert cette pièce à Avignon où, pendant la préparation de Fleurs de soleil avec Thierry Lhermitte, j'allais voir quatre ou cinq pièces par jour.
Vous avez raison : c’était un grand enjeu ! Lorsqu’on adapte une pièce, on est obligé de passer sur certains détails. Nous avons par exemple été contraints de supprimer des marques de tendresse du père à l’égard du fils. Nous avons donc fait très attention à ne pas faire apparaitre le père sous un jour trop dur ; au contraire, nous avons pris soin de faire comprendre que sa position intransigeante est motivée par son souci de protéger Asher, mais selon ses propres Encodes.finde compte, il y a lesCommeintrinsèques.leurscettelesd’amourénormémententretouspersonnagesdehistoire,malgréoppositionsdanstoutesfamilles… n Réservations
lll Une des particularités du roman est que Chaïm
Qu'est-ce que rêver grand ? Qu'est-ce que désobéir ? En quoi consiste le fait d'accompagner un enfant dans sa vie ? Est-ce lui demander de faire la même chose que nous ou ce que l'on a décidé de fantasmer pour lui ou est-ce lui donner la liberté de décider lui-même et tout faire pour l'accompagner. n www.horizons-tickets.com
Potok ne porte aucun jugement sur les univers, les milieux – artistiques et religieux – qu’il évoque. En cela, il laisse une totale liberté au lecteur. Avez-vous réussi à transposer cela au théâtre ?



La grande rentrée 350 000 étudiants israéliens font cette année leur rentrée au sein de supérieure,l’éducationtandisque 2,5 millions d’élèves de 3 à 18 ans rejoignent les bancs de l’école. Qu’en est-il du système éducatif à l’heure de la rentrée et quels seront les sujets brûlants auxquels il devra se confronter durant l’année scolaire 2022-2023 ?


Dans le cadre de vos fonctions, vous rencontrez de très nombreux jeunes. Que peut-on dire au sujet de la jeunesse israélienne d'aujourd'hui ? Il n'y a pas une jeunesse, mais deux. L'une ne se concentre que sur sa propre individualité. Elle ne se sent pas connectée aux gens autour d’elle ni à la communauté. Ce qu'elle veut, c'est gagner de l'argent sans travailler trop dur et être célèbre ; les personnes qu'elle admire et qui l'influencent sont notamment des chanteurs et des youtubeurs. Mais je rencontre aussi une autre jeunesse : une jeunesse idéaliste et concernée, qui réfléchit à la place qu'elle occupe dans la société, et qui ambitionne de réparer ses carences et de l’améliorer. C'est avec ces jeunes que je travaille dans le cadre de mes fonctions liées à l'éducation informelle. Nous développons leur sens du leadership afin qu'ils deviennent les décisionnaires et les influenceurs de demain. Estimez-vous que les avancées technologiques ont véritablement fait progresser le monde ? D'un côté, évidemment, la technologie a permis d’améliorer le bien-être des individus dans plusieurs domaines – notamment en ce qui concerne la santé. Mais d'un autre côté, elle est destructrice : il suffit de voir tous ces jeunes qui n'écrivent quasiment plus, retranchés derrière leurs claviers et leurs smartphones, isolés dans leur chambre. De surcroît, le monde moderne a cassé ce que l'on appelait la famille. Souvent, les parents travaillent jusqu'à tard et ne voient pas leurs enfants. Avant, toute la famille était réunie autour de la table, on se racontait sa journée ; aujourd'hui, même quand elle se retrouve, chacun est avec son portable.
La valeur de l'éducation
Dans une société démocratique, l'école est considérée comme l'institution par excellence qui permet de réaliser l'idéal d'égalité des chances. Est-ce le cas en Israël ? Non. Il existe encore beaucoup trop de disparités, notamment entre le centre et la périphérie où beaucoup d'enseignants ne veulent pas professer et où ce sont donc des maîtres souvent peu qualifiés qui font la classe. Et il ne faut pas oublier qu'en périphérie, les familles sont généralement d'un faible niveau socioéconomique et n'ont pas les moyens d'offrir à leurs enfants des cours privés si cela s'avère
C'est la rentrée ! À cette occasion, LPH a rencontré madame Miriam Peretz qui, depuis ses dix-huit ans, se consacre à l'éducation. Elle donne des conférences aux jeunes dans les écoles et les bases militaires, afin de leur insuffler l'amour d'Israël et les valeurs qui l'animent. Avec celle qui fut candidate à la présidence du pays pour la défense duquel deux de ses fils ont perdu la vie, nous avons évoqué la jeunesse israélienne, l'état du système éducatif en Israël et les défis qu'il se doit de relever pour assurer sa mission et pallier les graves conséquences de la crise postpandémique.
ENTRETIEN AVEC MIRIAM PERETZ
J'avais neuf ans lorsque nous avons fait notre alya depuis le Maroc, en 1963. Nous nous sommes installés à Beer-Sheva, dans le sud du pays. Mes parents ne savaient ni lire ni écrire, ma famille était très modeste. Je n'avais pas de livres et je ne pouvais pas prendre de cours particuliers. Alors, © Hadas Parush/Flash90
Le 19 avril 2018, Miriam Peretz reçoit le Prix d'Israël pour son dévouement et son action au service de l'éducation. Le ministre de l'Éducation de l'époque, Naftali Bennett, lui remet le prix lors de la cérémonie organisée au Centre international des conférences de Jérusalem. nécessaire, contrairement aux parents des grandes villes qui peuvent en général assumer cette dépense. De plus, beaucoup d'établissements, en Israël, ne disposent pas des infrastructures ou du matériel nécessaires. Ces disparités sont-elles l'échec du système éducatif ?
Vous êtes pourtant l'exemple vivant que l'on peut réussir en étant issu d'un milieu défavorisé. Vous avez même failli être présidente de l'État d'Israël !
LPH ACTUJ 989 1514 LPH ACTUJ 989
Je ne veux pas utiliser le mot « échec » ; je préfère plutôt parler de « défi ». Israël doit renforcer l'éducation en périphérie et offrir les mêmes chances à chaque élève, quel que soit l'endroit où il vit et la communauté à laquelle il appartient. Il faut donc y envoyer des enseignants de qualité et créer encore plus de cadres d'accueil en dehors des heures de classe. Sans compter qu'en périphérie, les parents n'ont pas toujours les compétences pour aider leurs enfants… En effet. Résoudre ce problème incombe au système éducatif. Bien que de nombreuses initiatives allant dans ce sens aient été prises, il faut mettre en place davantage de structures pour accueillir et aider les enfants, de l’école primaire au lycée, après les heures de classe, afin qu'ils ne soient pas livrés à eux-mêmes, plantés toute l’après-midi devant leurs écrans ou traînant dans la rue et tentés par des comportements nocifs. Il convient aussi de donner des outils aux parents en organisant des formations au sein même de l'école. Il faut également résoudre le problème du surpeuplement des classes. Avec 40 élèves par classe, il est difficile, voire impossible, pour l'enseignant d’accorder une attention particulière à chacun et de lui permettre de révéler son potentiel.
PAR NATHALIE SOSNA-OFIR

plutôt que de pleurer sur mon sort, j’ai décidé de prendre mes responsabilités. Mais je dois dire que le pays m'a aidée : j'ai obtenu des bourses et réussi à décrocher une Licence en histoire du peuple juif et littérature hébraïque à l'Université Ben Gourion du Néguev. Quelles conséquences a eu la pandémie sur l'éducation des jeunes ? Elle l'a profondément perturbée ; elle a aggravé les problèmes existant dans le secteur de l’éducation et, plus largement, dans la société. Ses effets sur les jeunes ont été systémiques et profonds, non seulement du point de vue éducatif, mais aussi sur le plan de leur bien-être mental, les élèves étant restés la grande majorité du temps isolés dans leur chambre, derrière leurs ordinateurs, sans contact physique avec leurs enseignants ou leurs camarades. De plus, ils ont été témoins de situations très éprouvantes, à la télévision, sur Internet, parfois même au sein de leur propre famille. De ce fait, le plus important défi que le système éducatif doit aujourd’hui relever est de donner des forces mentales aux jeunes et également de renforcer leur résilience. Pour cela, il faut élargir leur cercle de soutien, en engageant plus de conseillers et de psychologues, et former les enseignants à cette situation exceptionnelle, ce qui nécessite impérativement d’augmenter les budgets alloués à l'éducation.
L’état du système éducatif est-il aussi dû à l'intrusion des parents qui ont sapé l’autorité des enseignants ? Bien sûr. L'implication des parents dans l'école est nécessaire, et même indispensable. Des recherches menées dans le monde entier ont prouvé que lorsque l'école et la maison travaillent ensemble, les élèves parviennent à mieux réaliser leur potentiel et réussissent davantage. C’est à l'école de tisser le lien avec les parents, en leur imposant toutefois des limites : les parents ne doivent pas remettre en cause l'autorité professionnelle et didactique des enseignants. Implication, oui, interventionnisme, non. Au-delà des connaissances, l’école ne devrait-elle pas servir avant tout à transmettre des valeurs ? C'est bien sûr sa mission essentielle, mais elle n'est guère accomplie.
Heureusement, les mouvements de jeunesse sont là pour assurer eux aussi cette transmission… Oui, c’est là que l’on rencontre les plus grandes réussites éducatives. Les jeunes qui ont fréquenté les mouvements de jeunesse s'engagent dans les meilleures unités de Tsahal et s'impliquent dans la société. Les mouvements de jeunesse sont un facteur d'influence important dans la société israélienne.
Justement, il manque 6000 enseignants pour cette rentrée : comment expliquer cette pénurie ? C’est parce que les enseignants sont dévalorisés. Cette pénurie va amener les directeurs d'établissement à recruter des personnes qui n'ont pas forcément les compétences pour enseigner et éduquer. Il incombe au système éducatif de relever les salaires des enseignants, de leur offrir un meilleur environnement en réhabilitant certains locaux et certaines classes, et d’investir dans leur formation et leur formation continue (séminaires, etc.).
« Ne pasdésespérezetcroyezenvous!»
Quel message souhaitez-vous délivrer aux jeunes ? Ne désespérez pas et croyez en vous ! n
« L'éducation est le meilleur moyen de protéger l’État d’Israël et son peuple. » L'idéal serait que chaque jeune en fréquente un ; ce n'est pas encore le cas mais c'est l'ambition de ceux qui, comme moi, œuvrent dans l'éducation informelle. Quelle serait la première mesure que vous prendriez si vous étiez ministre de l'Éducation ? J'imposerais l'enseignement de notre histoire et de nos traditions dans toutes les écoles, aussi bien celles du courant gouvernemental laïque – mamlakhti – que celles du courant gouvernemental religieux – mamlakhti dati –, car là se trouvent nos racines et il faut les renforcer. L'éducation est au cœur du judaïsme, qui a d'ailleurs inventé la première école au monde. Chimon ben Chata'h, chef du Sanhédrin à l'époque du Second Temple, a été le premier à mettre en place une forme d'éducation établie et organisée, à savoir : ouvrir des écoles à Jérusalem pour qu’y enseignent des maîtres confirmés. Il a pris cette mesure après avoir constaté que les parents qui en avaient les moyens veillaient à ce que leurs enfants reçoivent un enseignement alors que d'autres ne pouvaient pas se le permettre. Nous sommes le peuple de l'enseignement et l'avenir du pays dépend de l’éducation. C'est d'ailleurs ce que vous avez dit à Naftali Bennett au moment où il a été nommé ministre de l'Éducation… Il aurait préféré être ministre de la Défense. Je lui ai alors dit qu'il l'était, car l'éducation est le meilleur moyen de protéger l'État d'Israël et son peuple !
Il faut dire qu'il s'agit d'une mission complexe car l'école est le reflet de la société et il ne faut pas oublier qu'Israël a accueilli et continue d’accueillir des nouveaux immigrants du monde entier, qui arrivent avec leurs propres valeurs. Le pays n’est donc pas animé par une seule et même idéologie. Mais les enseignants ont-ils le temps de se consacrer à autre chose qu'au programme scolaire ? Enseigner des valeurs n’est pas un problème de temps. Chaque cours et chaque occasion peuvent y être propices. Un cours d'éducation physique et sportive (EPS), par exemple, est idéal pour éduquer à la solidarité, au respect, au savoir perdre. Sans oublier que l'enseignant doit servir d'exemple.
LPH ACTUJ 989 1716 LPH ACTUJ 989 Droit immobilier - Droit de la famille Fiscalité - Successions internationales Azoulay & Bloch Avocat français en Israël 01 86 98 29 32 – depuis la France +972 (0)52 391 83 48 Maître Bloch +972 (0)54 531 04 85 Maître Journo ד”סב 33, rue Yaffo, Beit Yoel - JérusAleM IsrAël 077 318 contact@avocat-lawyers.com2663 / https://www.avocat-lawyers.comavocatlaurentazoulay@gmail.com CABINET D’AVOCATS AZOULAY & BLOCH



Les autorités de l'État, quant à elles, ont fait évoluer la loi, les caméras de surveillance installées dans bon nombre de structures ne suffisant plus. En premier lieu, une loi votée en octobre 2018 a mis fin à la possibilité pour les structures privées d'échapper à tout contrôle. Elles doivent dorénavant se soumettre aux règles imposées par l'État, à savoir notamment : absence de casier judiciaire pour le personnel, installation de caméras de surveillance dans les locaux, surveillance de la qualité de la nourriture, contrôle du respect du nombre d'enfants par structure, formation du personnel, obligation d'informer les parents des événements de la journée.
Entre 2018 et 2020, avec le début d’une plus stricte supervision, on a découvert que pas moins de 502 personnes avec un casier judiciaire exerçaient lll l'enfant roi possède-t-il un royaume ? 3,1 enfants par femme : c'est le taux de fécondité en Israël, classant le pays en tête de l'OCDE. Les familles nombreuses en Israël sont légion. Comment la prise en charge de la petite enfance évolue-t-elle en Israël en 2022, à l'ombre des scandales de maltraitance qui secouent régulièrement le pays, du manque de places dans les structures d’accueil et du coût toujours plus élevé imposé aux parents ? Manifestation place Rabin à Tel Aviv le 27 juille 2019. Les slogans sur les banderoles : « Oubliez l'Iran, la terreur est dans les crèches » et « Des caméras dans les crèches municipales »
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Cette question se complique encore lorsque l'on sait le mal qu'ont les crèches à recruter du personnel qualifié. Il ne sert donc à rien de créer de nouvelles structures pour augmenter l'offre quand, dans celles existantes, il n'y a déjà pas suffisamment de bras. À partir de l'âge de trois ans, la scolarité est gratuite et les enfants entrent à la maternelle, dans des lieux gérés par les Municipalités. Mais les classes sont souvent surchargées, avec plus de 30 enfants pour une institutrice et une ou deux assistantes maternelles.
PAR GUITEL BEN-ISHAY
Il existe trois types de structures de garde d'enfants de 0 à 3 ans en Israël (voir encadré) : les « michpa'htonim », les « ganim pratiim » (structures privées) et les « meonot yom » (crèches). Ces dernières sont gérées par les autorités municipales ou des associations féminines comme Naamat (réseau laïque), la WIZO (réseau traditionaliste) ou Emouna (réseau sioniste religieux). Depuis quelques mois, elles sont passées de la tutelle du ministère des Affaires sociales à celle du ministère de l'Éducation. Malgré une offre riche en apparence, l'encadrement de la petite enfance en Israël se heurte depuis des années au problème d'une demande largement supérieure à l'offre. En 2018, près de 8000 enfants n'ont pas obtenu de place en crèche ou en michpa'hton. Ainsi, certaines mamans ne peuvent reprendre le chemin du travail au terme de leur congé maternité faute de solution pour garder leur bébé.
Neuberg/Flash90Tomer© 09-7744505 / 0547353514 Ahouza 133, Raanana, laurencezemour25@gmail.comIsraëlwww.zemour-israel.com Laurence Zemour, agent immobilier assermenté, pouR toute RecheRche de bIens ImmobIlIeRs sur la région du Sharon, raanana, hertzelia, tel aviv ou Kfar Saba. Achat Vente Gestion 8.700.000 sh excLusivité raanana en plein centre ville penthouse 6 p. rénové 1 60 m2 / terrasse 45 m2 7ème étage / asc chabbatparking couvert - Vue degagée 5.290.000 sh Location 3 pièces neuf, en plein centre ville, 2 sdb - asc shabbatique, parking normalpenthouse 5 p 135 m2 /104 m2 terrasse. livraison fin mars 2023. 3 parkings robotiques et une cave. cottage d’angle récent 8 pièces - 330/300 m2 Grand sous sol - possibilité piscine. 5.400.000 sh beau 4 p récent, en plein centre ville. 110 m2 / 18 m2 terrasse soucca. asc parking couvert et cave. 6.200 sh 3.590.000 sh
La maltraitance : un fléau qui n'épargne aucune région Entre janvier et avril 2022, 123 plaintes pour violences ont été déposées et 28 d'entre elles ont déjà débouché sur des mises en examen. Ces chiffres sont en augmentation : en 2019, 123 plaintes avaient été déposées sur toute l'année et seules trois avaient donné lieu à des mises en examen. Cette évolution est également liée à un travail plus sérieux de la police qui a compris qu'il était nécessaire d'endiguer ce terrible phénomène.
Crèches, maternelles :








Derech Laolim Association créée pour faire face à la problématique de l’échec scolaire chez les francophones Tél. : 02-3742222 – contact@laolim.com https://laolim.com Mehubarim Mis en place en 2018 par Qualita et Naftali Bennett, alors ministre de l’Éducation, Mehubarim propose trois types d’activités pour les enfants de olim : les groupes de jeunesse pour les 12-18 ans, l’aide aux devoirs pour les 6-16 ans, et les mêmes 'houguim (activités extrascolaires) que ceux qui sont proposés dans les différents matnassim, mais pour seulement 25 shekels par mois au lieu des quelque 150 habituels. Une seule condition pour en bénéficier : avoir fait son alya après 2007 ou être enfant d’un parent qui a fait son alya après 2007. Avec un budget annuel de 4,7 millions de shekels par an, le programme Mehubarim, financé à 15 % par Qualita, a débuté à Ashdod, Jérusalem et Netanya, et il vient d’être étendu à Beit Shemesh et Ashkelon, en attendant de l’être également à Raanana et Tel Aviv. Pour contacter les responsables de Mehubarim Jérusalem : Jessica, au 052-6048262 Ashkelon : Brakha, au 058-6630326 Netanya : Natan, au 052-8191311 Ashdod : Shani, au 054-3029566 Beit Shemesh : Ruthyshteiner@gmail.com
D'une manière générale, la loi vise à renforcer les garanties de sécurité dans toutes les structures de garde de la petite enfance. Le personnel doit désormais être diplômé de la petite enfance et avoir reçu une formation aux premiers secours. Un suivi pédagogique mensuel est imposé à tout le personnel et, indépendamment de l'absence de casier judiciaire, l'attitude de chaque employé(e) vis-à-vis des enfants est soumise à une vérification.
Au mois de juin dernier, une loi a été adoptée afin d’alourdir les peines encourues par le personnel en cas de maltraitance. La multiplication des cas à travers tout le pays a conduit le législateur à décréter une peine plancher lorsque la maltraitance est avérée. Ainsi, toute personne qui sera reconnue coupable de tels faits se verra condamnée à au moins deux ans de prison ferme.
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lll dans des structures de la petite enfance en Israël ! Parmi elles, certaines avaient même un passé judiciaire pour violences commises sur des enfants.
Des crèches et des maternelles pas comme les autres Une des particularités du système éducatif israélien est sa capacité à s'adresser à tous les types d'enfants. Il existe notamment des crèches et des maternelles spécialisées pour les enfants handicapés ou malades, leur offrant le meilleur pour leur développement. Citons l'exemple de l'institut Zichron Menahem, pour les enfants atteints d'un cancer, ou de Elya, centre spécialisé pour les enfants aveugles et malvoyants. Les petits apprennent à dompter leur handicap ; et pour certains, ils pourront même par la suite intégrer une école
de ces dernières années vont dans le sens d'un système de plus en plus responsable, avec un contenu et un encadrement qui ne cessent de s'améliorer. Il ne reste plus qu'à trouver comment susciter davantage de vocations pour les métiers de la petite enfance. n Les prix des crèches et autres structures pour garder les tout-petits varient en fonction de leur emplacement géographique. Ils oscillent entre 2000 et 4000 shekels par mois. Des subventions peuvent être obtenues par le biais du ministère de l'Industrie qui accorde ces réductions sur la base de critères bien précis. Mais les frais pour les enfants de 0 à 3 ans demeurent élevés. À titre de comparaison, en France, une place en crèche ne coûte que 250 euros par mois (environ 850 shekels) pour des personnes qui touchent 3000 euros de salaire mensuel (soit plus de 10 000 shekels). Les politiques savent que c’est là un sujet qui préoccupe beaucoup de parents, et ils s'en saisissent à chaque échéance électorale. Ainsi, dans son récent programme économique en vue des prochaines élections, Benyamin Netanyahou a promis de rendre gratuites les structures pour les enfants de 0 à 3 ans. Cette proposition a interpellé la cheffe du Parti travailliste, Merav Michaeli, qui a rappelé au chef de l'opposition qu'une telle mesure faisait déjà partie du programme de son parti : quand la droite et la gauche se rencontrent autour de mesures promises mais qui attendent toujours d'être mises en œuvre… Par ailleurs, le ministre des Finances, Avigdor Liberman (Israël Beitenou), a soulevé un tollé lorsque, au début de son mandat actuel, il a annoncé qu'il comptait supprimer les subventions pour les crèches aux familles dont le père étudie au kollel.
Face au scandale, il a été contraint de repousser l'application de cette mesure. Enfin, soulignons qu'Israël est l'un des seuls pays de l'OCDE où l'éducation est obligatoire dès l'âge de 3 ans. n De gauche à droite : la ministre de l'Économie et de l'Industrie, Orna Barbivai, la ministre de l'Éducation, Yifat Shasha-Biton et le ministre des Finances, Avigdor Liberman, à l'issue d'une conférence de presse sur la réforme de l'éducation le 5 janvier 2022.
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1er septembre : 2,5 millions d'Israéliens débutent l'année scolaire. OCDE Israël Nombre de journées étudiées par an en primaire 205 OCDE Israël Nombre de journées étudiées par an au collège
PAR GUITEL BEN-ISHAY
Douée de compétences de négociation reconnues de tous, elle n'hésite pas à s'opposer frontalement aux ministres et à mettre à exécution ses menaces de grève. Sa détermination à obtenir gain de cause dans ses combats peut se heurter à des résistances à l'intérieur de la profession qu'elle défend, mais aussi de la part de parents d'élèves. Ses méthodes sont parfois contestées, et on lui reproche de prendre en otage les enfants et leurs parents dans les mouvements sociaux qu'elle initie. Par ailleurs, elle est soupçonnée de défendre en priorité les professeurs qui ont de l'ancienneté, au détriment des jeunes débutants. En 2020, elle a été désignée parmi les dix femmes les plus influentes d'Israël par le magazine Forbes .
Le système scolaire israélien en mutation
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Yaffa Ben-David, secrétaire générale du syndicat des instituteurs, lors d'une conférence sur la rentrée 2022 © Avshalom Sassoni/Flash90
parler d'embaucher un million de personnes dans la high-tech. Vos priorités doivent être beaucoup plus ciblées et claires, et vous devez surmonter les fossés à l'intérieur de votre système éducatif, sinon vous mettez votre avenir en danger. » Si les élèves israéliens passent beaucoup plus de temps sur les bancs de l'école, ils ne sont pas pour autant forcément meilleurs que leurs voisins de l'OCDE. Selon un rapport publié en 2020, aux examens PISA de l'OCDE, la moyenne israélienne de l'alphabétisation est de 470 points contre 487 pour la moyenne de l'OCDE. En mathématiques, les élèves israéliens obtiennent 463 points contre 489 pour la moyenne de l'OCDE ; et en sciences, le rapport est de 462 contre 489. Mais ce retard se comble par la suite, puisque les Israéliens sont plus diplômés que la moyenne de l'OCDE. La question soulevée par Andreas Schleicher est de savoir si cette supériorité peut se maintenir si le niveau scolaire et les méthodes d'enseignement à l'école ne changent pas. La gronde des instituteurs D'après un rapport de l'OCDE, les enseignants israéliens travaillent plus mais touchent un salaire moins important que la moyenne de ceux de l’OCDE. À cela s'ajoute le fait que les classes israéliennes sont parmi les plus chargées des pays de l'OCDE. Si la moyenne d'enfants par classe y est de 20, en Israël elle s'élevait à 27 en 2020 contre 24 en France et 21 aux États-Unis, par exemple. L'année scolaire 2021-2022 s'est terminée par une grève des instituteurs qui a duré plusieurs semaines, initiée par le puissant syndicat des instituteurs dirigé par Yaffa Ben-David (voir encadré). Au cœur des revendications : l'augmentation des salaires. Les syndicats mettent en garde depuis plusieurs mois contre la désertion des enseignants. En effet, nombreux sont ceux qui décident de quitter leur profession et de se diriger vers d'autres carrières, en grande partie parce qu’ils jugent que leurs salaires sont trop bas. Les syndicats pensent que la rentrée scolaire ne pourra pas avoir lieu normalement, faute de personnel enseignant suffisant ; d'après les chiffres publiés par le ministère de l'Éducation nationale, il manque 6000 enseignants pour la rentrée 2022-2023. À l'heure actuelle, le système éducatif gouverne mental emploie 137 000 enseignants de la maternelle au collège compris. Leurs salaires représentent 6,3 % du budget de l'État, soit 27 milliards de shekels. Le budget de l'Éducation nationale représente 8 % du PIB, pour une somme globale de 125 milliards de À la tête du syndicat des instituteurs – du CP à la 4e –, Yaffa Ben-David est devenue l'un des personnages clés de l'État d'Israël. Son puissant syndicat peut décider de paralyser tout le système éducatif, comme cela a été le cas en juin 2022.
Ils sont plus de 2,5 millions, toutes classes confondues, à faire leur rentrée le 1 er septembre dans les écoles des quatre courants du système éducatif israélien : gouvernemental laïc, gouvernemental religieux, privé et Torah Maayan.
Le niveau scolaire au pays de la high-tech Andreas Schleicher, à la tête de la direction de l'éducation et des compétences au sein de l'OCDE, porte un regard critique sur le niveau scolaire israélien : « Vous êtes superficiels et vous enseignez trop. Israël devrait apprendre de pays comme le Vietnam et l'Uruguay avant de CP à la terminale
Un des premiers chocs lorsque l'on prend connaissance du rythme scolaire israélien vient des horaires. Ici, la cloche sonne à 8h00 et les enfants sont parfois libérés avant même 13h, et le plus souvent avant 15h. Ensuite, ils sont livrés à eux-mêmes toute l'après-midi, à moins qu’ils ne soient inscrits dans un « tsaharon » (garderie) – une dépense non négligeable pour un foyer israélien. Pourtant, malgré les apparences, les enfants israéliens passent plus d'heures à l'école que leurs camarades de l'OCDE. En effet, ils sont en classe six jours par semaine et il n'y a que peu de vacances durant l'année scolaire. En fonction du courant éducatif de l’établissement scolaire, les journées peuvent même s'allonger jusqu'à 17h, voire 20h, et commencer à 7h avec la prière du matin. Par ailleurs, en Israël, l'école n'est pas seulement un lieu où l’on apprend un programme prédéfini par matière. Les enseignants israéliens s'attachent également, pour la plupart, à transmettre des valeurs, et les structures scolaires elles-mêmes font une part belle aux activités extrascolaires. Ainsi, il n'est pas rare que des matinées soient organisées pour tisser ou renforcer des liens entre les élèves autour d'un petit déjeuner ou de jeux en extérieur. Autre exemple : les élèves des grandes classes consacrent des moments dans leur emploi du temps scolaire à aider ceux des petites classes dans certaines matières, et le bénévolat est une épreuve obligatoire pour obtenir son bac.
Née de parents arrivés en Israël du Maroc, Yaffa Ben-David a d'abord été professeure de sport avant d'occuper des fonctions administratives au sein de la Mairie de Yeruham. En 2008, elle se présente au poste de maire aux élections municipales de sa ville, mais n’est pas élue. En 2001, elle est élue secrétaire générale adjointe du syndicat des instituteurs et en 2016, elle devient la première femme à occuper le poste de secrétaire générale de ce syndicat à la tête duquel elle a été réélue depuis sans interruption.
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un rapport publié au mois de juillet dernier par le ministère des Finances, les écarts de salaires entre les enseignants débutants et ceux qui ont de l'ancienneté sont les plus élevés des pays de l'OCDE après la Corée : les débutants gagnent 41 % du salaire de leurs aînés.
Le salaire moyen d'un instituteur est de 12 297 shekels par mois, un chiffre influencé par les hauts salaires des enseignants qui ont de l'ancienneté.
Pour ce faire, elles ont comparé deux groupes d'enfants : l’un avait commencé la dernière année de maternelle ou le CE1 avant le Covid-19 et l’autre six mois après le début de la pandémie. Les résultats de leur étude, publiée dans les colonnes du Maariv , sont inquiétants : il s'avère qu’au regard de la maîtrise de la langue, le deuxième groupe accuse un retard conséquent par rapport au premier et qu’il fait également preuve d'une beaucoup plus faible motivation pour apprendre à lire. Les enfants ayant fini la maternelle ou commencé l'école primaire après le début de la crise sanitaire ont aussi un vocabulaire beaucoup moins riche que les autres. n
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Ainsi, le ministère des Finances s'apprête à proposer une nouvelle formule alignée sur les fêtes de Tichri. Les enfants iraient à l'école au mois de juillet. Le mois d'août serait un mois de vacances et le second mois dépendrait des dates des fêtes. Il s'étalerait depuis Roch HaChana jusqu'à deux semaines après la fin de Souccot . De la sorte, pendant ce deuxième mois de vacances, un maximum de jours de congés seraient communs aux parents et aux enfants. En outre, le ministère des Finances tient à réduire les écarts de salaires entre les enseignants débutants et ceux qui ont plusieurs années d'ancienneté. Pour ce faire, il propose que les augmentations de salaire – automatiques à l'heure qu'il est – dépendent plutôt de critères d'excellence et de professionnalisme. Le ministère demande aussi de mettre en place un système qui permettrait aux directeurs d'école de licencier les enseignants qui ne donnent pas satisfaction et qui octroierait plus d'autonomie aux directeurs dans la gestion du budget de leurs établissements. Le Covid-19 a laissé des traces En Israël, pendant la période de la pandémie, le choix a été fait de fermer les écoles à plusieurs reprises. Deux chercheuses du Centre pour l'éducation littéraire du Collège académique de Galilée occidentale, la professeure Vered Waknine et la docteure Einat Nevo, se sont penchées sur le niveau littéraire des enfants en dernière année de maternelle et au sortir des deux premières années d'école primaire, afin d’évaluer l'impact du Covid-19 et des confinements sur l'apprentissage de l'hébreu parlé et écrit chez ces enfants.
Le ministre des Finances, de son côté, s'est dit favorable à une augmentation des salaires, à une condition : que le calendrier des vacances des enseignants soit modifié. Il souhaite harmoniser davantage les vacances scolaires avec les congés des parents, surtout pour la période des grandes vacances.
Pour un débutant, le salaire de départ est de 8182 shekels par mois, alors que les enseignants expérimentés peuvent toucher jusqu'à 21 320 shekels par mois. Ces différences existent aussi au niveau des salaires des directeurs des écoles primaires et des établissements secondaires.
La question salariale est au cœur d'une baisse importante de la motivation et de la vocation pour le métier d'enseignant, notamment chez les jeunes. En 2021-2022, 21 % des instituteurs ayant au maximum cinq ans d'expérience ont décidé de quitter l'Éducation nationale, ce qui représente une augmentation de 60 % par rapport à l'année précédente. Ils sont 13 % à Tel Aviv, et 11.8 % à Jérusalem et à Haïfa à chercher à se reconvertir.
Photo non contractuelle. Tous nos magasins sur optical-center.com DE 700 LE MONDE CENTER VOUS GARANTIT 15838 ANN LPH OU 190x120 ISRAEL_FR.indd 1 04/03/2022 15:52 shekels, davantage qu'en France, par exemple, où les dépenses pour l'éducation s'élèvent à 7 % du PIB, et qu'aux États-Unis où elles représentent environ 5 % du D'aprèsPIB.
Dalit Stauber, directrice générale du ministère de l'Éducation en charge de la réforme des épreuves du bacccalauréat © Avshalom Sassoni/Flash90
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LA RÉFORME DU BAC Dès cette rentrée 2022-2023, la réforme du baccalauréat entre en vigueur. Les élèves israéliens n'auront plus douze à quatorze épreuves à présenter, mais seulement quatre à cinq. Le reste sera évalué sur la base d’un contrôle continu. Les matières pour lesquelles il faudra passer un examen sont les mathématiques, l'anglais, une langue et au moins une autre matière au choix. Ont été retirés de cette liste : l'histoire, le Tanakh, la littérature et l'éducation civique, ce qui n'a pas manqué de faire réagir certains enseignants qui craignent que ces matières ne soient reléguées au second plan. Par ailleurs, dans certaines matières, les lycéens devront rendre des travaux de mémoire, afin de développer ce que le ministère appelle « les compétences du futur » : poser des questions critiques, analyser des informations, parler devant un public et d’autres capacités de communication verbale. Contrairement aux examens internes, ces épreuves seront examinées et notées par des inspecteurs externes du ministère de l’Éducation. n
D'après un rapport publié par le ministère des Finances, les écarts de salaires entre les lesl'anciennetéceuxdébutantsenseignantsetquiontdesontplusélevésdespaysdel'OCDE.



























Financer les études des anciens militaires En juillet dernier, le ministère de la Défense et les Forces de défense israéliennes ont rétabli la gratuité des frais de scolarité dès la rentrée universitaire 2022 pour les anciens combattants. La suspension de ce programme du fait de difficultés budgétaires lors de la crise du Covid-19 avait suscité un tollé. Le programme MiMadim LeLimudim
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Études supérieures : quoi de neuf ?
Dix filières qui recrutent après le baccalauréat
Où dormir ? Environ 350 000 étudiants devraient commencer l'année universitaire en Israël. L'année 2022-2023 sera une année académique « normale », où les études, dans les différents établissements, seront majoritairement frontales. Du coup, la question se pose de savoir si les étudiants trouveront un toit pour dormir. Depuis l'année dernière, le nombre de dortoirs a augmenté, mais c'est une goutte d'eau dans l'océan. L'Université de Tel Aviv, par exemple, compte environ 30 000 étudiants mais elle ne dispose que d'environ 3000 lits dans les dortoirs. Selon les données de l'Association nationale des étudiants, en 2021, il y avait 23 140 lits pour étudiants. Le prix moyen qu'un étudiant en Israël paie pour un lit dans un dortoir est 1270 shekels par mois (hors frais). Alors que les pays de l'OCDE ont des dortoirs pour 15 % des étudiants en moyenne, Israël n’en a que la moitié.
Le résultat des tests psychométriques dépend de la note obtenue au baccalauréat, de la matière et de l'établissement envisagé. « Quand un candidat a été refusé dans l’université de son choix, il faut qu’il nous contacte. Nous pourrons l’orienter vers d'autres établissements (mikhlalot) où, dans certains cas, les tests psychométriques peuvent être d’un niveau moins élevé. En tout cas, cela ne doit pas le faire renoncer à son alya. En Israël, il arrive qu’on modifie son parcours », explique Tiffany Levy. Pour être éligible à la bourse, il faut avoir le statut de olé 'hadach, le baccalauréat, et démarrer ses études dans les 36 mois à partir de la date de l’alya, hors service militaire ou cherout leoumi. Pour une licence, l’âge limite de début des études est de 27 ans, et de 30 ans pour un master ou une reconversion. Exemples : le Minhal finance trois ans d’études de psychologie, jusqu'à quatre ans en ingénierie, jusqu’à six ans en médecine. Un étudiant ayant bénéficié d’une bourse du Minhal HaStudentim pour une licence peut formuler une demande pour un master. Un licencié d’une université étrangère souhaitant effectuer une seconde licence en Israël en ingénierie, mathématiques, sciences physiques, etc. peut demander une bourse auprès du Minhal Des « madrikhim » du Minhal accompagnent les étudiants sur les campus, et ceux-ci peuvent également contacter des assistantes sociales et des psychologues du Minhal. Pour les non-bacheliers, le Minhal propose des alternatives au cas par cas. Une nouveauté : le bilan, à un prix symbolique, de compétences et d’orientation professionnelle et personnelle pour le choix des études vient d'être adapté en français pour aider au choix d’une filière, éviter de commettre des erreurs d’orientation et de gaspiller la première année de bourse. n
Et les olim, dans tout ça ?
Renseignements : Minhal HaStudentim, Tiffany Levy Tél. : 073-3972502 –https://govextra.gov.il/moia/study_il/fr/acfr@moia.gov.il
« Le Minhal HaStudentim prend en charge 100 % des études. Un soldat qui remplit les critères doit vérifier auprès de nous s’il peut recevoir la totalité de son cursus. » Le Minhal HaStudentim encourage donc vivement les anciens soldats à vérifier s’ils sont éligibles à la bourse. Si ce n’est pas le cas, ils s’adresseront ensuite au MiMadim LeLimudim , qui finance 75 % du cursus.
Le Conseil de l'enseignement supérieur a mené une étude sur les filières qui recrutent et sur les salaires de départ : 4 Art et design : 3 à 4 ans d'études, salaire entre 6000 et 10 000 shekels 4 Infirmiers-ères et soins à la personne : 4 ans d'études, salaire 7000 shekels 4 Génie industriel et Management : 4 ans d’études, salaire 11 000 shekels 4 Droit : 3,5 à 4 ans d'études pour devenir avocat, un stage supplémentaire d'un an et demi est requis, salaire entre 6000 et 10 000 shekels 4 Ingénieur en électronique : 4 ans d’études, salaire d’environ 12 000 shekels 4 Mathématiques et informatique : 3 à 4 ans d’études, salaire entre 12 000 et 18 000 shekels 4 Administration des affaires et gestion : 3 à 4 ans d’études, salaire entre 7000 et 9000 shekels 4 Sciences sociales : 3 ans d'études, salaire entre 5000 et 9000 shekels 4 Éducation et enseignement : 4 ans d'études, dont un brevet, salaire entre 5000 et 7000 Lesshekelsprogrammes de formation sont variés pour tous les âges, de la maternelle au lycée, et dans toutes les disciplines. Objectif : combler la pénurie de 6000 enseignants annoncée pour l’année scolaire 2022-2023.
– littéralement : « Des uniformes aux études » –est ouvert à tout ancien soldat, homme ou femme, enrôlé dans l'armée après le 1 er juillet 2013 et qui a effectué un service complet – ou bien qui est issu des « populations spéciales ». Le budget sera complété par des dons.
« Ce programme a une importance nationale et témoigne de notre reconnaissance aux combattants », a déclaré Tsahal.
Tiffany Levy, directrice du Minhal HaStudentim , l’Office des étudiants olim au ministère de l'Intégration, précise :
L'enseignement supérieur en Israël est dispensé au sein d'une variété d’établissements : les universités, les instituts académiques, les écoles technologiques, les écoles de formation pour enseignants, les campus pour public religieux, les filières en langue anglaise et les formations diplômantes. Les établissements délivrant des diplômes académiques en Israël sont supervisés par le Conseil de l'enseignement supérieur (Moatsa léAaskala guevoha – MALAG). Celui-ci valide, supervise et subventionne ces établissements et leur confère le pouvoir de délivrer des diplômes académiques. Les écoles délivrant des diplômes professionnels non académiques dépendent du ministère correspondant au domaine étudié. Enfin, il est intéressant de noter que le diplôme universitaire (toar) est reconnu et accepté en Israël et dans le monde, qu'il soit délivré par une université ou par un institut académique non universitaire.
PAR ESTHER AMAR Les fondamentaux

Lechers…constat
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La chute de l'euro est bien évidemment la préoccupation de beaucoup d'entre nous. De très nombreux olim ont une partie de leurs revenus, voire tous leurs revenus basés sur la monnaie du Vieux Continent. La chute de cette dernière entraîne donc naturellement des difficultés pour ceux qui ont choisi de vivre dans le pays où coulent le lait et le miel – qui sont, il est vrai, de plus en plus est clair. La hausse des prix est réelle dans le monde entier, et pas seulement en Israël. D'un autre côté, la France reste capable d'octroyer des aides que pratiquement aucun pays au monde – et pas Israël non plus – ne peut apporter. Pourtant, les olim en difficulté ont peut-être droit, en Israël, à des aides qu'ils ne soupçonnent pas. En effet, si en France les aides sont plus grandes, elles sont également attribuées de façon presque automatique, sans que le bénéficiaire ait quoi que ce soit à faire, un peu comme la manne qui tombait du ciel et que nos ancêtres n’avaient qu’à ramasser le matin au réveil durant leurs quarante ans de pérégrinations suite à leur sortie d'Égypte – puis en arrivant en Israël, il leur a fallu labourer, semer et récolter, en s'entraidant les uns les autres. L'Israël moderne propose lui aussi des solutions, certes moins généreuses que la France ; mais elles ne tombent pas du ciel et il faut parfois aller les chercher et même les réclamer, sans espérer qu'elles arrivent directement de la bureaucratie israélienne. Pour cela, les ministères, les municipalités et les associations ont une palette d'outils variés destinés à accompagner les gens afin de les aider à recevoir… des aides. Des bénévoles très efficaces sont là, présents tous les jours pour permettre aux nouveaux immigrants de comprendre de quoi il en retourne, de connaître les aides dont ils peuvent bénéficier et de les Maisrecevoir.chercher qui peut les aider afin qu'ensemble ils parviennent à des résultats qui permettront à beaucoup de s'accomplir en Israël demande évidemment un effort de la part des olim ; il est vrai que ce n'est pas facile, surtout lorsqu'on ne connaît pas le système et qu'on ne maîtrise pas la langue. Toutefois, un switch mental peut leur permettre d'arriver à leurs fins, en sachant se faire aider, en étant déterminés et en ne baissant jamais les bras. Moïse les avait levés pour ouvrir la mer Rouge, à nous maintenant de le faire pour vivre sur la Terre promise. La difficulté existe, nous devons la surmonter ensemble et, contrairement à ce qui s'écrit sur la Toile, la grande majorité des olim ne quitte pas Israël. Certains, malheureusement, le font – et nous ne les blâmons pas. Mais ils sont une très petite minorité. L'immense majorité s'accroche avec beaucoup de courage. n
LPH ACTUJ 989 2928 LPH ACTUJ 989 CARTES SUR TABLE Soudés face à l'euro PAR ARIEL KANDEL Recevez chaque matin, par mail,L’INFO EN DIRECT D’ISRAËL 24h/24 et 6j/7 Pour s’inscrire à notre newsletter quotidienne, envoyez-nous un mail à : contactisrael@actualitejuive.com ou par tel : 058-461 62 62



ZouguiZoum :
quand la technologie se met au service de l’amour Plateforme virtuelle de rencontres entre hommes et femmes qui a vu le jour à la suite des restrictions dues au Covid-19, ZouguiZoum offre de nouvelles perspectives aux célibataires. ZouguiZoum est composé du mot « zoom » (« focus », en anglais, ici francisé en « Zoum »), qui a donné son nom à la célèbre application, et du mot « zougui » qui, en hébreu, désigne ce qui est relatif au couple. La particularité du ZouguiZoum réside dans le fait que les participants n’ouvrent pas leur caméra au cours de la première partie de la rencontre et qu’ils se présentent sous des noms d’emprunt. Ce n’est que dans la deuxième partie, après avoir fait leur choix suite à une vraie discussion, que les participants pourront se rencontrer virtuellement via Zoom – mais libre à eux d’ouvrir ou non la caméra. C’est le moment d’échanger les coordonnées et de fixer les éventuelles prochaines rencontres. C’est à Chochana Behar, qui organise depuis de nombreuses années des rencontres au sein de la communauté Beth Yehouda du rav Oury Cherki, à Jérusalem, que l’on doit cette idée originale. Connaissant les difficultés rencontrées par les personnes à la recherche de l’âme sœur, et plus encore pendant la crise sanitaire, lorsque les gens étaient enfermés chez eux, elle a eu l’idée du Zoom. Avec Hanna Benssoussan et Esther Zavodnik, consultante digitale, le projet s’est mis en place. Chochana Behar a également fait appel aux compétences de Hagit Bialistoky, coach professionnelle, et d’Ofra Avraham pour l’animation et la diffusion du projet. Selon les organisatrices, « le côté mystérieux et anonyme de ZouguiZoum a beaucoup d’avantages. La première impression, qui se veut être la plus authentique possible, se fait à partir de l’écoute de la voix et de la présentation personnelle, deux éléments reflétant l’identité profonde des participants. L’impression souvent erronée de l’apparence est supprimée et grâce au ZouguiZoum, tout le monde a sa chance, même les moins photogéniques ! »
Soirée d’information et réservations : 5 septembre à 20h (gratuit)
Autre avantage, l’optimisation du temps : « Les célibataires se rencontrent depuis leur espace privé (domicile, bureau…). Ils ont la possibilité de rencontrer plusieurs personnes dans une même soirée sans se déplacer, l’emplacement géographique n’étant alors plus un obstacle. Enfin, ce moyen de rencontre permet également aux participants d’être décontractés et de s’exprimer sans stress. » Les participants sont sélectionnés selon l’âge et les affinités (niveau de pratique religieuse, origines, aspirations…). Le nombre de participants étant limité à 28, le choix se fait plus aisément, comme nous l’enseigne le paradoxe du choix multiple. Afin de mettre toutes les chances de leur côté, les personnes intéressées sont conviées à participer au webinar préparatoire (gratuit) durant lequel Hagit Bialistoky va les coacher et les préparer efficacement au ZouguiZoum. À noter : le montant de la participation financière aux soirées ZouguiZoum est équivalent à un café-croissant !
Prochains événements ZouguiZoum : 13 et 19 septembre Pour pouvoir adapter les ZouguiZoum à chaque public, il est important de s'inscrire à l'avance. Tél. : tzeirimtzeirot@gmail.com052-3828665
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Dans le cas d’une rencontre positive lors d’un ZouguiZoum, les participants pourront évidemment poursuivre comme bon leur semblera ! n Après un fort succès en hébreu, les organisatrices invitent les francophones à participer aux ZouguiZoum en français !



ENTREPRENEURIAT
PROPOS RECUEILLIS PAR DAVID BENDAYAN
Qu’est-ce qu’une mutation professionnelle réussie ? Être au plus près de son désir, ne plus se sentir en porte-à-faux, mais dans une adéquation reposante, harmonieuse. Transgresser le fantasme des parents incrusté en nous et faire entendre sa voix intime. Faire un métier qui nous ressemble. Pouvoir dire : j’en réponds. Parler de réussite, est-ce aussi évoquer les possibles trébuchements ? Absolument. Il importe avant tout d’être honnête, sincère quant à son cheminement. L’authenticité de notre parcours contribue à la réussite. L’identification à l’autre repose sur un transfert. Écouter les récits de ceux qui ont surmonté des écueils – se dire : « Ils l’ont fait ! » – est stimulant. Les épreuves nous construisent.
Pensez-vous que tous les prétendants à l’alya se retrouvent dans ce secteur ? La création d’emplois que génèrent les start-ups est réelle et elle devrait motiver ceux qui se préoccupent de leur atterrissage en Israël. Connaître l’éventail des possibles qui s’offrent à vous est apaisant. Les nouvelles technologies symbolisent du viable et de l’avant-garde – tout Le 18 septembre se tiendra un colloque intitulé « Réussir en Israël », qui se propose d’être « un état des lieux enthousiasmant pour les récents immigrés » et « un relief stimulant pour les hésitants qui hoquettent encore en Diaspora ». Vanessa De Loya Stauber, l’une des organisatrices, nous en dit plus sur les motivations de cette journée destinée à promouvoir l’entrepreneuriat des olim de France en Terre sainte.
Je les admire. Avoir une mission est une des plus belles motivations pour se lever à l’aube.
LPH ACTUJ 989 3332 LPH ACTUJ 989 ENTREPRENEURIAT Réussir en Israël quand on est olé : c'est possible !
Israël représente une renaissance qui rajeunit, et une fois l’écran de fumée dissipé, on peut y retrouver de l’enthousiasme et un regard neuf.
Le choc culturel entre la France et Israël est très présent dans le monde du travail… Certes, mais le pays vit à une cadence tellement plus prolifique ! La concrétude est la signature d’Israël : du rendement, de la solidarité et de l’essentiel – pas de fioritures ! La devise : « Lo 'hasser li kloum » – « il ne me manque rien », une devise anticapitaliste criante d’éthique. On la doit aux survivants emplis de gratitude. Je connais autour de moi des pédiatres et des psychiatres qui travaillent sans répit et vivent très modestement.
Dans quel but organisez-vous ce colloque ? Nous voulons distiller de l’énergie et de l’optimisme. Nous sortons d’une phase de suspension et il importe de rebondir. Mon ambition est de défroisser et de revisiter les nombreuses idées préconçues sur Israël qui circulent ici et là.
Eretz Israël est un projet à accomplir, la racine du mot « Eretz » étant la même que celle du mot « laroutz », qui signifie « courir » – ne courons-nous pas vers notre destinée ? Découvrir tous les recoins d’Israël, un nouveau pays à explorer : quoi de plus inspirant ? L’enjeu de ce colloque est de contrecarrer le rapport négatif qu’on fait les explorateurs envoyés par Moïse en Canaan. Aujourd’hui, découvrons les aspects positifs de ce pays. Plus que le lait et le miel prédits, on y trouve de l’eau, « mayim », au pluriel en hébreu : rien de moins que la fertilité ! n
Vous avez ciblé ce colloque sur la réussite des start-ups et choisi des intervenants de haut niveau.
Quel regard portez-vous sur l’intégration des Français en Israël ? Ils ont tendance à se regrouper entre eux. Cela relève d’un « instinct » propre à toute minorité, et l’on peut observer ce même phénomène à New York, Montréal ou Los Angeles. Un temps d’intégration s’impose pour retrouver le désir du récepteur : « ratson lekabel », avant de s’enivrer de la seconde phase : celle du donneur – « ratson léachpiya », désir altruiste. Notre culture française contribue parfois à une inflation narcissique. Nous inspirer de la société israélienne, nous y intégrer, peut nous rendre plus humbles et nous rapprocher de l’incomparable capacité de résilience des Israéliens. En plus d’encouragements, de quoi les « hésitants en Diaspora » ont-ils besoin pour franchir le pas, selon vous ? Il faut qu’ils prennent conscience qu’Israël représente une renaissance qui rajeunit, et qu’une fois l’écran de fumée dissipé, on peut y retrouver de l’enthousiasme et un regard neuf. Ils doivent faire le deuil de l’insécurité, des attaques antisémites subies. Les femmes, plus naturellement exposées aux mutations et aux cycles vécus dans leur corps, contribuent davantage au passage à l’acte. Les hommes, eux, ont tendance à être plus sédentaires.
StauberLoyaDeVanessa©DR
La facilité est indécente et pauvre, alors que la persévérance vivifie et nous maintient sur des rails, sujet vivant, alerte. Parmi les invités de ce colloque, quel est celui dont le parcours vous inspire le plus ? Ils m’inspirent tous, aussi singuliers et dissonants soient-ils. J’ai immigré en 2020 de Californie où, à un moment donné, la vie dorée de Malibu m’est apparue déplacée. Le « Lekh lekha » nous appelle à sortir de nos limites, à sortir de Babel et de son bilboul ! Revenir à la maison, « haBaïta », signifie aussi se défaire du superflu, élaguer, savoir perdre pour s’élever à un quant-à-soi plus riche de sens.
Quel lien entre la psychanalyse (votre profession) et l’économie ? Au même titre que les sociologues, les psychanalystes sont témoins des reliefs et des dysfonctionnements de la société, et l’une de leurs fonctions est de les « sous-titrer ». Se documenter avant d’aborder un domaine qui nous est étranger et vérifier des informations avant de les divulguer me semblent relever d’une indispensable rigueur épistémologique.


ÉCONOMIE
D’après la Banque de France, les investissements directs français en Israël sont de 3,2 milliards d’euros, faisant d’Israël le quarantième récipiendaire des investissements français à l’étranger. Mais alors, pourquoi la France a si peu investi en Israël ? Selon Dan Catarivas, directeur général des relations internationales du patronat israélien, ce retard résulte d’une « méconnaissance du marché israélien » : « En se fondant sur la superficie du pays et sa population de 9 millions d’habitants, moins que le Portugal, certaines entreprises françaises se sont dit que cela ne valait pas le coup d’investir en Israël. » Même analyse pour Paribas : une influence limitée en Israël
PAR DANIEL ROUACH
Le Groupe BNP Paribas, actif en Israël depuis plus de vingt ans, possède dans le pays une agence de représentation très réputée. Avec près de 190 000 employés dans le monde, la banque est organisée selon trois grands domaines d’activités : Commercial, Personal Banking & Services (CPBS), Investment & Protection Services (IPS) et Corporate & Institutional Banking (CIB). BNP Paribas est la première banque européenne par son activité et sa rentabilité, avec 3080 milliards de dollars d'actifs, et le huitième groupe bancaire international, présent dans 65 pays. Si BNP Paribas fait partie intégrante de la stratégie de développement international des firmes françaises dans le monde, elle a malgré tout une influence limitée en Israël. Il y a quelques années, elle employait 60 personnes à Tel Aviv. À présent, c'est seulement une microéquipe qui se trouve dans la capitale économique du pays. Nous avons testé la notoriété de BNP Paribas auprès d'industriels israéliens. Peu connaissaient vraiment ce groupe incontournable en Europe et jouissant pourtant d’une excellente réputation auprès des groupes israéliens implantés en Europe.
BNP
Fintech et BNP Paribas La « Fintech Week » de Tel Aviv, dont la dernière édition a eu lieu au Stock Exchange (la Bourse de Tel Aviv), intéresse toutes les banques du monde. La technologie financière (fintech) désigne l’ensemble des innovations technologiques dans le secteur financier, proposant des alternatives améliorées pour les différents services et produits bancaires et financiers. Barclays, Citi et Visa Europe ont ainsi mis en place des centres d’innovation ou des accélérateurs à Tel Aviv. De fait, le secteur ne manque pas d’attrait. Forte de quelque 400 start-ups, la fintech israélienne a levé l’an passé des millions de dollars. S’appuyant sur un écosystème de pointe sur le Big Data, le « risk management » ou la sécurité, elle compte plusieurs leaders mondiaux, à l’image d’Actimize (lutte antifraude), Fundtech (solutions de transactions bancaires) ou encore Trusteer (cybersécurité).
LPH ACTUJ 989 3534 LPH ACTUJ 989 ÉCONOMIE
Il est vrai qu’il est difficile de lui attribuer des actions exceptionnelles en Israël, dans un marché principalement dominé par un quasi-monopole des banques israéliennes.
Les banques françaises en Israël, confrontées à un environnement bancaire dansd'initiativessont-elleshyperconcurrentiel,lescatalyseursmajeuresla
Start-up Nation ?
L’exemple de BNP Paribas
Édouard Cukierman, PDG de Catalyst Funds, qui invoque une « différence de culture » : « Contrairement à d’autres pays européens, comme l’Allemagne, qui ont compris le potentiel du marché israélien et l’ont envisagé comme une plateforme technologique forte en innovations, la France a longtemps privilégié une approche capitalistique, avec l’implantation d’un certain nombre d’entreprises comme Air France, le Club Med ou des marques de luxe. » À cela s’ajoute enfin un facteur politique : la France a longtemps été frileuse dans ses échanges économiques avec Israël, sans doute pour ne pas se mettre à dos ses « amis » palestiniens et arabes.
Si BNP Paribas observe la scène financière israélienne sans paraître vouloir y jouer un rôle majeur, le groupe français serait en revanche bien plus actif dans la fintech, comme le montre quelques transactions que nous avons repérées. Ainsi, BNP Paribas a signé un partenariat en novembre 2022 avec la jeune pousse Curv pour le transfert sécurisé d’actifs numériques. Curv, dont le siège est situé à Tel Aviv, a été fondée par Italy Malinger, son directeur général, et Dan Yadin, actuel directeur technologique. Elle est spécialisée dans le stockage sécurisé d’actifs numériques grâce à sa technologie « multi-party computation » (MPC). En pratique, elle propose un service basé sur le cloud, permettant d’accéder aux portefeuilles numériques sans avoir besoin d’un périphérique matériel. Ce service s’adresse aux courtiers, aux gestionnaires de fonds d’actifs numériques, aux banques et aux fintechs. Autre exemple : la start-up israélienne Rewire propose une plateforme bancaire mobile permettant aux étrangers d’effectuer des transferts de fonds à l’international sans avoir besoin d’un compte bancaire local. La start-up, créée en 2015 et spécialisée dans les services bancaires, a levé 12 millions de dollars. Ce financement a été réalisé grâce à Viola Fintech, la branche d’investissement dans les fintechs du groupe israélien, Viola dans lequel participe… BNP Paribas SA ! Il est clair que l’excellence d’Israël en matière de cybersécurité intéresse tous les groupes bancaires du monde. Dans un univers bancaire mondial marqué par l’émergence de nouvelles technologies, BNP Paribas n’a donc pas d’autre choix que de « mettre les pieds » en Israël, pays qui s’impose désormais comme un réel leader dans la fintech. n Daniel Rouach est professeur à l'ESCP ( Paris) et président de la Chambre de Commerce Israël-France


» – « Que vous puissiez mériter d’acheter une maison en Israël ! » n לארשיב ןמאנ תיב תונבל וכזתש! A+ la chaîne israélienne francophone CHAINE 13 SUR ET SUR FACEBOOK ET INSTAGRAM : @APLUSLACHAINE L’ÉMISSION DE DIVERTISSEMENT ET D’INFOS PRATIQUES PRÉSENTÉE PAR STÉPHANE CALVO ET TOUTE SA BELLE ÉQUIPE DE CHRONIQUEURS "BIENVENUERETROUVEZCHEZ VOUS" TOUS LES DIMANCHES À 18 H CRÉDIT PHOTOS © OVLAC
36 LPH ACTUJ 989 FORCES VIVES « Que vous puissiez mériter de construire une authentique maison en Israël ! »
PAR MALAHIE TEBOL Chaque mois, la nouvelle génération s'exprime sur un sujet de société Dans l’Israël de 2022, ce souhait, que l’on adresse aux couples qui s’unissent sous la 'houpa, revêt une toute nouvelle dimension, tant l’acquisition d’un appartement, pour un jeune couple, s’apparente désormais à la quête du Graal. En effet, les belles histoires de jeunes couples qui achètent à des prix dérisoires des appartements neufs prenant rapidement de la valeur sont à ranger définitivement dans le placard à légendes. Envolée des prix de l’immobilier, hausse des taux de crédit, obligation de 25 % d’apport et autres embûches sur le chemin de ce véritable parcours immobilier du combattant en découragent plus d’un. La principale difficulté est bien souvent cet apport initial de 25 % nécessaire à l’obtention d’un crédit. Pour peu que l’on ne se décide pas à s’exiler dans l'extrême périphérie d’Israël, cet apport s’élève rapidement à plusieurs centaines de milliers de shekels – et rares sont ceux qui disposent d’une telle somme au début de leur vie d’adultes : « Tant mieux pour ceux qui ont une famille aisée qui peut les financer ; mais pour les autres, c’est un rêve qui s’éloigne au fur et à mesure », constate, dépité, ce jeune D’autres,couple.plus audacieux, tentent de trouver des solutions alternatives pour constituer cet apport : emprunts à court terme auprès des banques ou des sociétés de crédit, voire même emprunts étudiants contractés en France (solution à la limite de la légalité), toutes les options sont bonnes pour les plus déterminés. Mais ces solutions ne sont pas sans dangers : « Attention au risque d’étranglement financier ! », nous prévient Yonathan, conseiller en crédit immobilier, car les conséquences peuvent être difficiles pour ces jeunes foyers sans réelle stabilité financière. Cette situation pousse de nombreux couples à choisir la voie de la périphérie, plus accessible, ou bien l’investissement à la location ailleurs que dans leur zone d’habitation. « Je ne pourrai jamais m’acheter un bien dans lequel je peux vivre, alors je préfère investir et rester dans une location dans laquelle je me sens bien », nous explique un autre couple sur le ton de la Heureusement,résignation.certains, parmi cette jeunesse, ne se contentent pas de contourner le système mais comptent bien parvenir à le changer en profondeur. Hadar Mokhtar en fait partie. Star de la génération TikTok, elle a récemment créé son parti politique : « Tseïrim boarim » (« La jeunesse en colère »), afin de lutter contre la cherté de la vie. Douée d’un talent politique et d’une aisance médiatique, elle investit avec son équipe les plateaux de télévision et les débats à la Knesset afin de rappeler aux politiques leurs responsabilités envers la nouvelle génération et de dénoncer le manque d’action des gouvernements successifs sur cette problématique centrale. Elle met en lumière les difficultés de la jeunesse à vivre dignement dans l’Israël de 2022 et n’hésite pas à être cinglante lorsqu’elle est confrontée à un homme politique : « Vous avez pu acheter une maison pour vous et vos enfants. Pour nous, cela sera impossible ! » est sa réplique favorite. Il faut avouer qu’hormis le program me de « Me'hir LaMichtaken » (système de tirage au sort permettant à un nombre restreint de gagnants d’acquérir un appartement à des conditions plus favorables), pas grand-chose n’a été fait à ce sujet, par exemple pour réduire l’apport obligatoire ou abaisser significativement le prix de Àl’immobilier.laveillede nouvelles élections et grâce à la protestation montante, cette question devient cependant une des préoccupations principales et oblige les partis politiques à s’y atteler plus sérieusement. Des programmes sont proposés qui laissent peut-être entrevoir la fin du tunnel pour ces jeunes familles rêvant d’un réel chez-soi en Israël. En attendant ces changements si nécessaires à notre établissement en Israël, nous souhaiterons cet été aux jeunes mariés : « ! לארשיב ןמאנ תיב תונקל וכזתש














Nous sommes le 23 août 1929 à Jérusalem. La mosquée al-Aqsa est pleine à craquer ; c'est la prière du vendredi. Les fidèles écoutent attentivement le discours du cheikh Hassan Abou Saoud. À la fin de chacune de ses phrases, la foule s'exclame : « Allahou akbar ! » Pendant quarante minutes, le cheikh incite ses coreligionnaires à la haine et à la violence contre l'ennemi sioniste, l'envahisseur juif. Au milieu de l’assemblée, un jeune homme lève discrètement son bâton de bambou. De loin, de très loin, sur une montagne alentour, ses complices captent son signal. Ils comprennent qu’il y a danger. La foule va se diriger vers le quartier juif de Yemin Moché pour s’y livrer à un déferlement de haine. Aussitôt, ils envoient leurs émissaires avertir les habitants de ce quartier : ils seront saufs. Ce jeune homme, c'est Aharon Haïm Cohen, l'un des pionniers de l'espionnage israélien. Son activité a débuté lorsque les dirigeants du Yichouv ont compris qu’il était vital d’espionner l'entourage arabe pour recueillir des informations précises sur les incitations à la haine et aux actions antijuives qui se tramaient au sein de la population arabe, afin de prévenir des événements meurtriers et de sauver des vies juives. Rachel Yanaït Ben-Zvi connaissait Aharon Haïm Cohen et c’est elle qui l’a présenté à son mari, Yitzhak Ben-Zvi, commandant dans la Haganah et futur président de l'État d'Israël. Peu avant les émeutes de 1929, Yitzhak Ben-Zvi, conscient du potentiel de ce jeune homme, l'envoie effectuer des missions d'espionnage au sein de la population arabe. Aharon Haïm Cohen est né à Jérusalem, dans le quartier de Mousrara. Son père est monté en Israël depuis l’Iran, et sa mère appartient à une famille d'origine marocaine arrivée en Israël plusieurs générations auparavant. Il a grandi dans la pauvreté la plus totale, son père n'arrivant pas, malgré ses voyages d'affaires à travers le monde, à subvenir aux besoins de sa famille. Celui-ci est même resté bloqué à l'étranger lorsque la Première Guerre mondiale a éclaté, contraignant le jeune Aharon Haïm à travailler pour subvenir aux besoins de sa mère et de sa petite sœur, qui n’y a pas survécu. Devenu adulte, Aharon Haïm Cohen travaille en tant qu'imprimeur. Intelligent et ambitieux, il est vite acquis aux idéaux sionistes socialistes, qu'il a découverts en lisant livres et journaux. Il crée le bureau hiérosolomytain du HaNoar HaOved. Autodidacte, il acquiert des connaissances sur le judaïsme et l’islam, apprend l'anglais, plusieurs dialectes arabes et l'arabe littéraire. Ce sont ses qualités d'arabisant ainsi que le fait qu’il ait côtoyé depuis son plus jeune âge la population arabe locale et qu’il soit familier avec sa culture qui font de lui l'espion idéal pour la Haganah ; et au fil des ans, Aharon Haïm Cohen accumulera les succès. Mais ce n’est pas sans risques : une nuit de 1929, quelques jours avant les événements, il est envoyé dans le quartier du Chiloa'h, à l'est de Jérusalem, pour rendre compte de la situation des Juifs qui y vivent. Sur place, il se retrouve malencontreusement au milieu d'une réunion d'Arabes qui s'entraînent au tir ; il lève les mains en l'air et il est aussitôt suspecté du pire. Mais Aharon Haïm Cohen reprend ses esprits et explique qu'il se promène la nuit car, atteint d'une maladie, il a besoin de prendre l'air. Ses assaillants n'accepteront de le laisser partir que lorsqu'il aura récité par cœur l'Al-Fatiha, la première sourate du Coran. Il s'en sort mais un collègue de la Haganah le retrouvera évanoui de
Aharon Haïm Cohen
DR©
HISTOIRE stress près de la porte des IntimeImmondices.deHaïm Arlozoroff, puis, après son assassinat, de son successeur Moché Sharett, Aharon Haïm Cohen est resté longtemps oublié de la mémoire collective. Ce n'est qu'en 2020 que deux de ses filles, Choulamit Amir et Hani Biran, ont effectué des recherches et édité un livre retraçant l'épopée de ce précurseur à qui le sionisme doit beaucoup : un livre intitulé HaMistaarev, qui fait d'Aharon Haïm Cohen le premier des « mistaarvim », ces membres d’unités spéciales de Tsahal formés à se fondre dans la population arabe pour y mener des opérations. n
LPH ACTUJ 989 3938 LPH ACTUJ 989 HISTOIRE
PAR YOEL HADDAD
Histoire d'un pionnier de l'espionnage israélien
Aharon Haïm Cohen fut le premier des « mistaarvim », ces membres d’unités spéciales de Tsahal formés à se fondre dans la population arabe pour y mener des opérations. DR©



LPH : Roselyne Déry, comment définiriez-vous votre mission d’attachée pour le livre ? Roselyne Déry : Le soutien à la publication d'œuvres de langue française en hébreu est au cœur du travail de coopération autour du livre. L’industrie du livre est la première industrie culturelle française. Ce n’est pas un hasard si la France propose un des dispositifs les plus performants à l’international pour promouvoir sa Parlittérature.lebiaisde différents acteurs (Institut Français, ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Centre National du Livre, ministère de la Culture), nous proposons plusieurs types de soutiens financiers : une aide à la cession (prise en charge de l’avance sur le droit d’auteur négocié à la signature du contrat), gérée par l’Institut Français Paris, ou une aide à l’extraduction, proposée par le Centre National du Livre et pouvant soutenir jusqu’à 70 % du montant de la Localement,traduction.lesInstituts Français mettent en place des Programmes d’Aide à la Publication. Destinés à soutenir la publication d’œuvres de langue française en langue étrangère, ils s’inscrivent dans la politique de soutien au livre français mise en place dans les années 1990 par le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, le livre étant considéré comme un élément essentiel de la diplomatie culturelle à la française : des attachés livre sont nommés à travers le monde, une charte des médiathèques françaises à l’étranger est élaborée, des bourses de séjour de traducteurs en France sont proposées, les « bourses Stendhal » offertes aux écrivains français sont lancées…
Centre professionnel pour les immigrants et les résidents de retour
Après vingt-sept ans passés à diriger la politique du livre de l’Institut Français d’Israël, Roselyne Déry, attachée pour le livre, nous parle de cette mission qu’elle a menée avec passion : transmettre en Israël, dans le pays où elle a choisi de vivre, son amour de la littérature française. Roselyne Déry, attachée pour le livre, reçoit l’ordre national du Mérite en octobre 2014.
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Yaël Abecassis sur la scène du Théâtre Cameri pour le festival Livres en Scène en mars 2011
BOUILLON DE CULTURE à élargir ce soutien à une collaboration avec les collèges de l’ORT (institution juive d’éducation et de formation) pour l’enseignement de la philosophie dès les classes de collège, avec des stages pour former des enseignants et la publication d’un « livre du professeur » en hébreu, préfacé par l’ambassadeur de France en Israël à l’époque, monsieur Christophe Bigot. Autre exemple particulièrement éclairant : le soutien apporté aux éditions Bookworms pour la publication en hébreu d’une série de monographies de psychanalystes français (publiées aux éditions PUF) pas même publiées en anglais. Elles sont venues enrichir une pensée psychanalytique israélienne jusque-là fondue dans la pensée anglo-saxonne. Mieux encore : à la suite de ces publications, complétées par l’invitation de psychanalystes français en Israël (Jean-Bertrand Pontalis, par exemple), un thesaurus des termes de psychanalyse en hébreu, totalement inédit, a été réalisé, sous la houlette de l’excellent traducteur Noam Baruch. lll
Le livre, un outil d’influence de la diplomatie culturelle française
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En Israël, l’Institut Français crée en 1994 le Programme d’Aide à la Publication « Eliezer Ben Yehuda », associé aux dispositifs de soutien décrits plus haut. Depuis, plus de 800 titres ont été traduits du français vers l’hébreu, soit deux fois plus que durant la période 1948-1993. Par ailleurs, on compte désormais plus d’une trentaine d’éditeurs israéliens partenaires ; c’est considérable et c’est un véritable acquis. Avez-vous le sentiment que le livre exerce en effet un rôle d’influence, en particulier en Israël ?
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RégeardAntoine©
R.D. : En partie, oui. En 2011, nous avons par exemple soutenu les éditions Daniella De-Nur pour la publication en hébreu de la collection « Philo z’enfants », du philosophe Oscar Brenefier, publiée par les éditions Nathan. Or, en Israël, la philosophie n’est pas enseignée, sauf en option pour le baccalauréat. En coopération avec l’éditrice, nous avons participé
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MA’ALOTdeRésidentsimmigrants?Nouveauxretour?
Les services sont destinés aux nouveaux immigrants, jusqu’à 10 ans en Israël et aux résidents de retour jusqu’à deux ans, afin de créer une entreprise ou de développer une entreprise existante et sont soumis à l’approbation de l’éligibilité par le Ministère de l’Aliyah et de l’intégration.
La plus secrète mémoire des hommes, de Mohamed Mbougar Sarr (prix Goncourt 2021)
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Jean-Pierre Marielle sur la scène du Théâtre Cameri en septembre 2012 pour le festival Livres en Scène © Tomer Appelbaum
R.D. : Oui et non. Lorsqu’on juge qu’une initiative locale sur le modèle français pourrait avoir un impact positif majeur en Israël, il faut se préparer à défendre ardemment ses arguments, et avec plus ou moins de succès. Ce fut le cas lorsqu’en 2013 la Knesset a officiellement adopté une loi sur le prix unique du livre (renommée « la loi française » en Israël), à l’instar de la loi Lang de 1981. Cette loi a fait l’objet d’un intense travail de lobbying auprès des professionnels du livre et des instances politiques locales pendant huit ans ! Il faut noter ici la généreuse implication d’Antoine Gallimard, alors président du SNE (Syndicat national de l’édition) et directeur des éditions Gallimard, entre autres partenaires français venus soutenir cette action. Cette loi stipule d’instaurer un prix unique du livre, fixé par les éditeurs au moment de sa publication, prix que les distributeurs ne peuvent pas modifier dans les deux ans suivant la parution de l’ouvrage.
On imagine clairement les conséquences, pour les éditeurs aussi bien que pour les distributeurs, d’une loi qui ouvre et diversifie la création en interdisant la folle politique de promotions pratiquée par le duopole de la distribution israélienne, Steimatzky et Tsomet Sfarim. « Le livre est un produit culturel et pas uniquement commercial » : cette phrase écrite en préambule de la loi constituait en soi une véritable révolution pour une société israélienne où le mot de « régulation » était absent du discours social et économique du pays. Sa longévité fut courte puisque trois ans plus tard, en 2016, cette loi a été abrogée par la ministre Miri Regev, dans un esprit purement populiste. Pour autant, cet épisode a frayé une voie et innové, notamment quant à la perception du livre en Israël et au rôle que peut jouer la France : un rôle d’expert ou de « passeur d’expérience » auprès des professionnels locaux. Et le public israélien ? Pensez-vous avoir réussi à le conquérir et à lui faire aimer la littérature française ? R.D. : Je crois que j’ai toujours cherché à transmettre ma propre passion. C’est ainsi qu’en 2011, nous avons créé le festival Livres en Scène en Israël, en collaboration avec le Théâtre Cameri de Tel Aviv. Ce festival s’inspire d’une tradition européenne de lecture de textes de fiction sur scène, et nous proposons un format analogue sur la scène du Théâtre Cameri, dans une version complètement bilingue : des comédiens de France et d’Israël viennent lire des extraits d’ouvrages de langue française et de langue hébraïque en traduction. Il faut comprendre qu’à l’époque, en Israël, l’idée était totalement inédite et peu comprise par le public israélien qui n’était pas habitué à écouter des lectures à voix haute. Aujourd’hui, ce festival réunit un millier de spectateurs. Et au sortir du festival, c’est immédiat : on a envie de lire et de découvrir dans son intégralité la suite des extraits qu’on vient d’y entendre. Dans le cadre de ce festival, nous avons reçu en Israël des acteurs comme Jean-Pierre Marielle, Nicole Garcia, Agnès Jaoui, Sylvie Testud, Édouard Baer, Pascal Elbé, Amira Casar, mais aussi, en 2018, lors d’une édition spéciale à la faveur de la « saison croisée France-Israël », les acteurs de la Comédie-Française Guillaume Gallienne, Claude Mathieu et Éric EnGénovèse.2021,nous avons lancé Livres en Scène Junior, un projet de lectures sur scène sur le modèle français Guillaume Gallienne au festival Livres en Scène, en partenariat avec la Comédie-Française, en novembre 2018
Pensez-vous qu’en Israël on soit sensible à ces invitations au changement venant de France ?
LPH ACTUJ 989 4342 LPH ACTUJ 989 BOUILLON DE CULTURE lll Ainsi, notre rôle se comprend dans un mouvement plus large où la pensée française, les œuvres et leurs auteurs participent au débat local et, au-delà, international. C’est un soutien à la fois financier et intellectuel, qui inclut l’édition ainsi que la promotion des œuvres.
a beaucoup dynamisé la publication d’œuvres d’auteurs israéliens en français, et cela continue aujourd’hui à un rythme plus ou moins soutenu mais régulier. Comment envisagez-vous la suite ? R.D. : C’est le début d’un chemin qui sera riche, inventif, et toujours au service du public francophone et hébréophone, jeune ou moins jeune. C’est à nous de réinventer nos métiers, encore et encore. Le livre restera l’outil d’influence qu’il a toujours été, ainsi qu’un objet de dialogue interculturel, grâce à la formidable mobilisation des éditeurs mais aussi des traducteurs. n Pour lire en français, La Closerie est la seule médiathèque française en Israël. Elle propose plus de 8000 documents, titres et DVD, un fonds unique en Israël d’ouvrages français traduits vers l’hébreu, un calendrier d’événements avec des auteurs, mais aussi la mise en place d’une coopération dynamique avec les établissements scolaires et les apprenants le français en Israël. Elle abrite également une collection unique d’ouvrages de langue française publiés en hébreu et une collection tendant à l’exhaustivité de titres d’auteurs israéliens publiés en France.
AppelbaumTomer©
Adresse : 6 rue Herzl, Tel Aviv. Ouverte les lundis, mardis, mercredis et vendredis de 9h00 à 13h00 et les jeudis de 14h00 à 18h00. Accès au catalogue en ligne http://institutfrancais-lacloserie.com/:Institutfrancais-israel.com
Qu’en est-il en France ? Y a-t-il de la même façon une influence de la littérature israélienne ? R.D. : Oui ! Le meilleur exemple – et l’un des moments les plus émouvants de ma carrière – en fut le Salon du Livre de Paris en 2008, où Israël était le pays invité d’honneur. Le président Shimon Peres avait fait l’ouverture officielle du salon, en insistant d’ailleurs sur l’importance de la traduction littéraire comme outil de la paix. Ce fut un moment historique car il a permis au public français de découvrir le meilleur des écrivains israéliens contemporains et de pourlivrespointfutdeslivres,qu’Israëlcomprendreétaitautrechosequelepaysduconflitisraélo-palestinien.ZeruyaShalev,EtgarKeret,MeirShalev,DavidGrossman,A.B.Yehoshua,AmosOz,SayedKashuaetbiend’autressontvenusparlerdeleursquiabordentsujetsuniversels.Ceunvéritablesuccès,auqu’iln’yavaitplusdeenstock–unepremièrecesalon!Cetteinvitation
BOUILLON DE CULTURE des « Petits champions de la lecture », avec la participation des élèves de CM2 et de sixième des écoles Meiron, du collège français Marc Chagall et de l'École des Frères de Jaffa. À l’issue de ce concours de lecture à voix haute, les lauréats ont été invités à lire sur scène un ouvrage de l’autrice Susie Morgenstern pendant le Festival Livres en Scène. L’objectif est d’inscrire au sein des programmes d’encouragement à la lecture la pratique de la lecture à voix haute, qui est peu, voire pas du tout mise en valeur au sein du système éducatif israélien. Dans le même esprit, nous avons lancé en 2022 le concours Molière en Israël, pour célébrer les 400 ans de la naissance du dramaturge : un concours national d’interprétation d’extraits de pièces de Molière, avec un accompagnement musical live, ouvert à des adolescents âgés de 14-15 ans issus de classes d’apprenants de français. 40 enfants issus d’une douzaine d’établissements scolaires israéliens se sont présentés. Les lauréats ont été invités à Paris à la Comédie-Française pour assister à la représentation du Bourgeois Gentilhomme de Molière. La poursuite de ces actions auprès de la jeunesse me tient vraiment à cœur. Nous avons de nombreux autres projets en cours, comme par exemple « BookTubers », un exercice de critique littéraire en vidéo, qui s’adresse aux élèves de 9-11 ans et qui est animé par La Closerie, la médiathèque de l’Institut. Cette initiative mêle plusieurs enseignements : la prise de parole publique à l’oral, la critique argumentée, la lecture et la compréhension écrite. Je salue au passage la contribution de tous les auteurs, intellectuels et universitaires qui, à notre invitation, participent à ces événements : ces vingt-sept dernières années, nous avons reçu près de 300 auteurs et intellectuels français à l’Institut !


Réflexions sur l'accompagnement des personnes en fin de vie
Pour la personne en fin de vie, le récit est une d’habitertentativeànouveausavie,deselaréapproprier.
Le terme le plus couramment employé pour évoquer la relation avec des personnes en fin de vie est le verbe « accompagner ». Ce mot fait naître spontanément à l’esprit de chacun une représentation toute simple : accompagner, c’est « faire route avec quelqu’un ». L’accompagnement comme tel ne constitue donc pas une activité exceptionnelle et il est bon de toujours s’en souvenir. L’accompagnement des mourants, même s’il est profondément marqué par le tragique de la fin de la vie et l’intensité du travail de deuil, n’en reste pas moins toutcirconstance.unartificiellementsel’aidantcontraindreneÀparmiaccompagnementund’autres.cetitre,ildevraitpasàcomposerpersonnagedeDansaccompagnement, il convient d’abord de rester soiCettemême.similitude posée, il faut en même temps garder à l’esprit le caractère spécifique de la relation avec les personnes en fin de vie et les grands malades. Il ne peut être question de minimiser ou de dissimuler les bouleversements qui jalonnent leur chemin et qui font que leur accompagnement requiert un surcroît de tact, de la délicatesse, du désintéressement, de la disponibilité – d’autant plus difficiles pour les aidants que dans cette entreprise, ils sont confrontés à l’épreuve de leur impuissance et de leur propre vulnérabilité.
En effet, avec son lot de souffrances, la fin de vie ou la maladie grave déstabilisent l’histoire de chacun ; elle déroute, induit une crise d’identité ; elle obscurcit l’avenir. Dès lors que, dans la proximité de la maladie et de la mort, tout bouge, que peut signifier le projet d’être ensemble sur un même chemin ? Le témoignage de ses proches dit assez combien le malade devient autre et parfois méconnaissable en un temps difficile à
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Vivre jusqu'au bout
UN RABBIN DANS LA CITÉ
personne en fin de vie dont les comportements ne correspondent pas à leurs attentes. Peut-être le moment est-il venu de suggérer ici, non pas en quoi pourrait consister la mise en application d’un modèle du « bien mourir », mais plutôt la mise en œuvre d’un projet d’accompagnement des personnes en fin de vie. Certes, il n’y a pas de description possible, ni d’ailleurs souhaitable, d’un parcours d’accompagnement « modèle ». Une remarque peut cependant orienter notre réflexion. Elle porte sur l’importance, pour un malade en phase terminale, d’un récit qui ne peut se faire qu’en présence d’un Leaidant.mot « récit » n’est pas à prendre en un sens trop immédiat. Il ne signifie pas que la personne en fin de vie va écrire des choses concernant sa biographie ni qu’elle va meubler la conversation. Cela signifie qu’elle va mettre dans son récit ce qui l’habite intérieurement, son vécu présent. Et ce récit est fondamentalement guidé, orienté, par ses besoins et ses désirs. C’est donc un récit qui va aller à un certain rythme, le rythme même de cette personne, un récit qui va connaître des allers et des retours, des répétitions que, dans les pratiques d’accompagnement, on refuse quelquefois. Un tel récit n’a rien à voir avec un transfert d’informations, du genre : « Je vais vous raconter ce que je faisais à vingt ans » ou « quand j’ai fait mon service militaire… » C’est un travail personnel d’élaboration que le malade ou la personne en fin de vie est en train de faire, au prix d’une forte dépense d’énergie psychique, pour questionner sa vie, éventuellement se réconcilier avec elle, le plus souvent essayer d’assumer tel ou tel événement de son existence qui lui fait difficulté. Il y a de nombreux exemples de censure du récit de la personne en fin de vie de la part des aidants, qui lui font comprendre que ce qu’elle leur dit, ils le savent déjà, qu’elle l’a déjà raconté, qu’elle s’étend trop longuement et qu’ils n’ont pas le temps – ou bien que ce qu’elle dit n’est pas bienvenu car de nature à la démoraliser… En réalité, le récit remplit une fonction de mise au clair, d’exploration de la mémoire, de mise en chaîne des événements de la vie. Pour la personne en fin de vie, il est une tentative d’habiter à nouveau sa vie, de se la réapproprier. Tout au long de cette « recherche d’identité », elle retrouve ce qui, dans sa vie, peut la rendre plus forte devant la mort (ce qu’elle a fait de bon, de juste, de fécond…). Elle retrouve également ce qui a été une préfiguration de la mort, voire des expériences de « petites morts » (échecs, imperfections, mensonges). Remise en cause par ce versant négatif de son existence, la personne en fin de vie peut encore choisir de s’engager dans une démarche de réparation, de « tikoun » de sa vie ; elle peut tenter de surmonter une dernière fois ses limites, et peut-être même de renaître. Ainsi, au terme de sa vie, elle peut comprendre son existence, espérer, engager sa vie sur des valeurs par lesquelles elle tente de s’accomplir. Cela aussi est une expérience spirituelle. n
UN RABBIN DANS LA CITÉ
pratiqueslorsqu’ilsdramatiquementvivre,courtoudramatiquementlong.Danscemêmetemps,euxaussiseperçoiventdifférents,contraintsàdeschangementsintérieurssouventviolentsauxquelsilneleurestpaspossibled’échapper.Defait,lesmédiasetlalittératurecontemporaine,traitentdesd’accompagnement des personnes en fin de vie, donnent de nombreux exemples de mise en œuvre de ce que certains appellent « une bonne mort ». À savoir : la mort doit être sans souffrance, le mourant doit être lucide, l’entourage doit rester chaleureux, la famille doit être réconciliée, chacun doit être soutenu activement dans son travail de deuil... Mais ce modèle de la « bonne mort » est souvent mis en échec, pouvant alors induire chez les aidants des déceptions ou des rigidités qui risquent de les engager sur de mauvaises routes et de les mener à une désolidarisation, voire même à faire preuve d’agressivité à l’égard de la PAR LE GRAND-RABBIN GILLES BERNHEIM


Pour la première fois à la période contemporaine, des intellectuels juifs d’expression française sont retournés aux sources de la tradition juive pour apporter des réponses aux questions qui se posaient dans l’actualité. Ce faisant, ils ont redonné leurs lettres de noblesse au corpus du judaïsme, en l’insérant dans le grand débat des cultures. Après la tentative d’extermination du judaïsme européen et d’Afrique du Nord, repenser l’identité juive moderne à la lumière de la tradition était une réponse à tous ceux qui se demandaient ce que signifiait être juif.
PAR SANDRINE SZWARC, HISTORIENNE
Quelle a été la particularité du renouveau intellectuel juif en France au mitan du vingtième siècle ?
Le plus jeune de ce groupe des quatre était Léon Askénazi (1922-1996), lequel a navigué entre les deux éléments qui composaient l’École française de pensée juive : l’École Gilbert-Bloch d’Orsay, dont il a été élève de la première promotion, puis, quelques années après seulement, le directeur. Également membre du comité directeur des Colloques des intellectuels juifs de langue française, ce magistral orateur a marqué plusieurs générations d’étudiants par la clarté et la pertinence de ses communications.
Quand cette « École » a-t-elle vu le jour ? Paradoxalement, ses origines remontent à l’Occupa tion nazie. Puis elle s’est pleinement développée à la Libération, et elle a pris son nom plusieurs années après sa naissance.
été des organisateurs et des intervenants de premier ordre des Colloques des intellectuels juifs de langue française. Pourquoi l’expression d’« École de pensée juive de Paris » est-elle à dépasser ? Parce que certains des membres de cette « École » ne se trouvaient pas à Paris. C’était le cas d’André Neher, Théodore (Théo) Dreyfus et Benjamin (Beno) Gross, installés en Alsace, de Rabi, magistrat à Briançon, ou d’Éliane Amado Lévy-Valensi, née à Marseille et vivant essentiellement à Aix-en-Provence. Ainsi est-il préférable d’utiliser le titre fédérateur d’École française de pensée juive. Qui en furent les principales figures ? Des noms sont passés à la postérité, comme celui du philosophe Emmanuel Levinas (1906-1995), membre du comité préparatoire des Colloques des intellectuels juifs de langue française et lecteur du Talmud dont il transmettait les lumières dans ses célèbres « leçons talmudiques ». Son alter ego, la philosophe et psychanalyste Éliane Amado Lévy-Valensi (1919-2006), à la formation académique poussée, s’est illustrée comme seule femme et cheville ouvrière des Colloques des intellectuels juifs de langue française, où chacune de ses communications a été remarquée. Son livre La racine et la source peut d’ailleurs être considéré comme le manifeste de l’École française de pensée juive.
Qui fut le principal inspirateur de cette École ?
C’est incontestablement l’intellectuel Jacob Gordin (1896-1947) qui a été le principal inspirateur de l’École française de pensée juive. La dialectique de ce philosophe letton formé à l’Académie des Sciences du Judaïsme à Berlin a séduit un grand nombre d’intellectuels juifs, qui ont à leur tour formé des générations d’élèves. lll
Elle a été légitimée par Emmanuel Levinas qui l’a employée à plusieurs reprises dans ses articles parus dès le début des années 1960, notamment dans Les Cahiers de l’Alliance Israélite Universelle, la revue de l’AIU, et dans la préface à ses Quatre lectures talmudiques (1968). Plus tard, elle est devenue la référence pour désigner la renaissance de la pensée juive en France après la Shoah.
L’École française de pensée juive : entre Textes et contexte
MODERNE
LPH ACTUJ 989 4746 LPH ACTUJ 989 PENSÉE JUIVE MODERNE
De gauche à droite : le grand-rabbin Hazan, André Neher, Léon Askénazi (Manitou), Éliane Amado Lévy-Valensi DR©
Elle s’est articulée autour de deux expériences principales. D’abord, l’École Gilbert-Bloch d’Orsay (1946-1970), école des cadres des Éclaireuses Éclaireurs Israélites de France (EEIF), mais aussi leur laboratoire de pensée, qui a ouvert ses portes à la rentrée universitaire d’octobre 1946, à l’initiative de Robert Gamzon. Elle a engendré un « esprit d’Orsay » entré dans la légende : le ressourcement aux sources de la tradition juive allié au développement de la culture générale et à un souci de convivialité propre au Lesscoutisme.célèbresColloques des intellectuels juifs de langue française (1957-2007) ont été la seconde grande expression de la renaissance de la pensée juive en France. Cette véritable institution a réconcilié les intellectuels de confession juive de tout bord avec leur judaïsme, qui a cessé d’être considéré comme un archaïsme pour devenir une pensée digne de Cettel’Occident.pensée s’est également développée dans d’autres lieux : notamment l’École Normale Israélite Orientale (ENIO), dirigée par Emmanuel Levinas, le Département d’études hébraïques de Strasbourg, avec à sa tête André Neher, et le Centre Universitaire d’Études Juives (CUEJ), conçu par Léon Askénazi avec le soutien du grand-rabbin Sirat qui l’a prolongé. Quelles sont les confusions à ne pas faire ? Parfois, l’École d’Orsay est confondue avec le tout alors qu’elle n’en est qu’un élément. Ainsi, insistons sur le fait qu’Emmanuel Levinas, Éliane Amado LévyValensi ou André Neher n’ont pas été des figures de l’École d’Orsay et qu’ils n’y ont pas enseigné (comme on le lit parfois à tort). En revanche, ils ont
Concrètement, comment s’est incarnée la renaissance de la pensée juive en France ?
Son ami André Neher (1914-1988) a été une autre des figures emblématiques de cette aventure. Initiateur des Colloques des intellectuels juifs de langue française avec Edmond Fleg, Léon Algazi et Aaron Steinberg, il en a été le président du comité préparatoire jusqu’en 1969 et en est resté l’âme.
La renaissance de la pensée juive en France à la Libération suscite un regain d’intérêt. Portée par des personnalités charismatiques (Levinas, Amado Lévy-Valensi, Askénazi, Neher…), l’expérience actualisait la tradition juive à la lumière de la culture occidentale.
PENSÉE JUIVE
D’où vient la dénomination d’« École de pensée juive de Paris » ? Elle a été forgée par l’intellectuel Wladimir Rabi [Rabinovitch] pour désigner la diversité de ses participants : c’était, sous la forme d’une boutade, une référence au mouvement artistique de « l’École de Paris » qui, au début du vingtième siècle, a réuni dans la capitale française des artistes de tout horizon.

UNE ANNÉE AVEC LA CABALE
PENSÉE JUIVE MODERNE
Cette École française de pensée juive existe-t-elle encore ? Lorsque les principales figures de l’École française de pensée juive ont fait leur alya après la guerre des Six Jours – Léon Askénazi, Éliane Amado LévyValensi, André Neher… –, la scène intellectuelle juive française s’est retrouvée esseulée. Alors que la notion même d’intellectuel tendait à s’éclipser en France – on y parlait de la « mort des intellectuels », après celle de Jean-Paul Sartre, Raymond Aron, Louis Aragon, puis Michel Foucault –, l’émergence de la « nouvelle philosophie » a changé la donne et le terme d’« intellectuel » a revêtu une connotation péjorative. Quant à l’intellectuel juif né à la Libération d’une réflexion en gestation pendant la Shoah, l’éloignement chronologique de 1945 a transformé ses attentes. Par ailleurs, l’arrivée massive des Juifs d’Afrique du Nord a modifié l’identité du judaïsme français, qu’ils ont revivifié. Après la fermeture de l’École d’Orsay en 1970, c’étaient désormais essentiellement les « leçons talmudiques » d’Emmanuel Levinas – dont la dernière a été prononcée en 1989 – qui attiraient du public aux Colloques des intellectuels juifs de langue française, à la renommée pourtant prestigieuse. L’expérience s’est-elle poursuivie en Israël ? Oui, après l’alya de Neher, Amado Lévy-Valensi et Manitou, deux colloques d'intellectuels juifs francophones ont été proposés à Jérusalem en 1968 et en 1970, conjointement organisés par la section de Jérusalem de l’Union des Olim de France et d’Algérie, présidée par le Dr Touboul et Jacques Cohn, et par la section française du Congrès Juif Mondial. Cette tentative s’est accompagnée de la création d’une revue, Torah Va'alyah, dirigée par Lionel Bertin Lehman, dont un numéro unique a paru en juillet 1970. Malheureusement, l’accueil n’a pas été celui que les initiateurs avaient espéré avant de décider de couper le cordon avec la France. Dès lors, plutôt que de cultiver le passé, ces intellectuels d’expression française se sont tournés vers l’avenir, dans le désir de se faire une place dans le paysage universitaire israélien – avec des résultats inégaux. Éliane Amado Lévy-Valensi, devenue directrice de département à l’Université BarIlan, est incontestablement l’intellectuelle juive venue de France qui s’en est le mieux sortie. Et qu’en est-il aujourd’hui ? L’École française de pensée juive fait toujours rêver. Il y a eu diverses tentatives de recréer des Colloques des intellectuels juifs de langue française à Paris, mais sans suite. En Israël, en revanche, Shmuel Trigano, un des derniers représentants des CIJLF originels, prolonge l’expérience. Les colloques pluridisciplinaires de haut niveau imaginés par l’association Schibboleth-Actualité de Freud, présidée par Michel-Gad Wolkowicz, poursuivent eux aussi cet esprit de dialogue entre textes juifs et universels dans l’exigence intellectuelle et la pluralité des opinions. L’École française de pensée juive demeure un modèle inspirant de dialogue possible entre judaïsme et universalisme, entre des intellectuels de tout horizon et de divers courants du judaïsme. Mais il nécessite de se renouveler à l’aune des nouveaux enjeux du XXIe siècle. n Sandrine Szwarc est l'auteure de Les intellectuels juifs de 1945 à nos jours (Éditions Le Bord de l’eau, 2013), Éliane Amado Lévy-Valensi. Itinéraires (Éditions Hermann, 2019) et Fascinant Chouchani (Éditions Hermann, 2022).
Est-ce que des femmes ont participé à la renaissance de la pensée juive en France à la Libération ? Elles ont malheureusement été rares, mais quelques noms peuvent être cités. La plus emblématique est Éliane Amado Lévy-Valensi, qui a profondément marqué ce mouvement par la qualité de sa pensée, entre dialogue philosophique et exégèse biblique. Il y a également eu l’historienne Renée-Rina NeherBernheim dont l’œuvre doit se lire conjointement à celle de son mari, André Neher. Et l’on pourrait également citer Liliane Atlan ou Sylvie Jessua-Amar.
Juger bien Bien juger
LPH ACTUJ 989 4948 LPH ACTUJ 989 lll À l’Alliance Israélite Universelle, au Séminaire rabbinique, à l’École des Prophètes, à l’École d’Orsay et dans des cours privés, cet érudit polyglotte a introduit en France l’historiosophie (la philosophie de l’histoire) et le dialogue des cultures entre pensée juive et humanisme.
Pour la tradition ésotérique, « choftim, des juges, et chotrim, des policiers, tu te donneras à chacune de tes portes. » Ce sont les organes des sens : les yeux, les oreilles… Ils nous connectent à la réalité par ces « portes » et permettent d’évaluer une situation, une personne. L’homme est ainsi fait que dès qu’il entend, voit ou sent, il éprouve des sensations et émet un jugement en son for intérieur. C’est avec cette capacité de jugement que le Saint béni soit-Il nous a conçus. Le jugement a une grande valeur ; son contraire est l’indifférence, et elle est répréhensible. Il est louable d’être sensible et touché par ce que l’on voit et entend. Juger est une chose bonne et nécessaire. Mais tout le travail que nous sommes supposés faire avec la structure de jugement dont nous sommes dotés, c’est de juger bien. Il s’agit d’enrichir notre point de vue, de travailler la perspective pour compléter l’image et lui restituer toutes ses dimensions, afin de juger la personne dans son ensemble, en voyant tout : le mauvais et l’excellent, le moyen et le bon. Il faut fournir un effort mental pour retourner la focale et bien voir les qualités malgré les défauts. Car le jugement peut être terrible ; il peut briser. C’est là qu’interviennent les policiers ; ils sont chargés de rappeler à l’ordre, de faire des reproches sur l’inconduite. Tout l’art sera de trouver des paroles qui viennent du cœur. Pourquoi le jugement est-il si important ? Au-delà de l’évidence que sans jugement rien n’a de valeur, il est important de bien juger (sans erreur) et de juger bien (avec bienveillance) parce que c’est par les jugements que nous émettons… que nous-mêmes serons jugés ! À 120 ans, lorsque notre âme passe en jugement au Tribunal céleste et que notre vie est évaluée, nos jugements sur nous-mêmes et sur les autres sont les poids et mesures de notre propre évaluation. Si nous avons passé notre vie à nous mésestimer, à ne voir que nos mauvais côtés, nos faiblesses et nos échecs, si nous avons critiqué nos contemporains sans faire l’effort de considérer leurs qualités et leurs réussites, nous pouvons être certains que c’est à cette aune que nous serons jugés. Alors comment échapper au piège du mauvais jugement sur moi-même et sur les autres ? En choisissant un machpiya, une personne de bonne influence, plus élevée que moi sur le plan spirituel. À son contact, ma perception de la réalité se modifiera, la réalité elle-même évoluera. Ceux que je jugeais mal, je les trouverai semblables à moi par certains aspects et mon jugement s’adoucira. « Son époux est considéré aux portes de la ville », dit le poème Échet 'Hayil. « L’épouse » désigne le for intérieur qui voit tout, évalue et décide. Son époux la représente à l’extérieur, il est son expression. Tout est une question de perception, même nos épreuves, y compris celle de se mal juger ! Ce sera le travail d’une vie de faire coïncider le ressenti et l’expression, d’exprimer qui l’on est profondément, de modifier notre perception des êtres et des Prendreévénements.conscience du mal qui existe, mais juger bien. n
Promesse : Pardès, le Verger, ce sont les quatre niveaux d’étude de la Torah. Ariela Chetboun met par écrit l’enseignement oral reçu de ses maîtres en Kabbala et en 'Hassidout. Que cet éclairage vienne compléter ce que nous avons appris jusqu’à aujourd’hui, דייסב.
Y en a-t-il eu d’autres ? Parmi les autres inspirateurs, on pourrait citer le nom du philologue Joseph Gottfarstein (19001980), encore trop méconnu. Sa correspondance, qui se trouve dans les archives du Mémorial de la Shoah à Paris, montre qu’il était lié avec les plus grandes personnalités de cette période, dont il était le professeur, le maître ou le conseil (Fleg, Amado Lévy-Valensi, les époux Neher, Manitou, Baruk et tant Ond’autres).peutégalement évoquer le fameux Monsieur Chouchani (1895-1968), dont le vrai nom était Hillel Perelman et qui a été l’enseignant en matières juives de toute une génération dans les années d’aprèsguerre en France. Son influence sur Elie Wiesel et Emmanuel Levinas est attestée.
PAR ARIELA CHETBOUN
Parachat Choftim : les cinq sens, portes de l’âme sur le monde Une année avec la Cabale. Secrets de la Torah et des Fêtes juives Six petits livres en vente sur www.belles-ames.comAmazon

Chabbat Ki Tetsé 9
Le rav Yoel Benharrouche nous révèle le sens de chaque mois du calendrier juif.
Chabbat Ki Tavo 16
Être en phase avec la Techouva, c'est aller dans le sens même de la vie, en retrouvant son identité initiale tout en respectant son libre choix, et comprendre que toutes les mitzvot qui nous incombent correspondent au divin qui nous anime et sont là pour nous permettre de réaliser la nature divine qui est en nous. Cela ne peut se faire qu'à la condition de vivre au rythme de son peuple, Israël, car l'Éternel ne se réalise que par son prisme et à travers lui. Aimer Israël, c'est aimer l'Infini, c'est voir le bien dans toutes les étapes de la Gueoula n Rav Yoel Benharrouche, artiste peintre, enseignant www.orotvekelim.com
Les lettres hébraïques du nom du mois d’Eloul font référence à un verset du Chir HaChirim dans lequel s’exprime le dialogue et le lien éternel entre le peuple juif et le Créateur : « Ani léDodi véDodi Li J’appartiens à mon bien-aimé et mon bien-aimé m’appartient.
Un rendez-vous mensuel précieux pour nous permettre de comprendre les secrets et la force du temps selon le judaïsme.
»
יל ידודו ידודל ינא » –
Jérusalem
Tel
Jérusalem
ELOUL
LPH ACTUJ 989 5150 LPH ACTUJ 989 Le signe de la vierge (« betoula », en hébreu) est associé au mois d'Eloul et à la notion de Techouva. Tout comme la vierge, représentant la pureté et la limpidité, Eloul désigne le « temps-souple », celui qui permet le modelage des êtres. Cette souplesse nous offre la possibilité de nous adapter aux changements de la vie ainsi qu'à ceux de la nouvelle année. Eloul est le dernier mois du calendrier hébraïque. Il en est l’axe qui permet le lien entre le passé, le présent et le futur ; les générations des pères et des fils, des causes et de leurs effets, peuvent se retrouver sur cet axe temporel précis. Eloul est le point de jonction entre le début et la fin. La Techouva est profondément liée à cette idée, car son but est d'indiquer la direction vers le moi profond de l'être ; elle marque le sens du retour vers soi-même, les retrouvailles entre les êtres et leur essence. Il ne s'agit pas d'un mouvement de pénitence, mais bien du secret de la vie elle-même, puisqu’on évoque ici le retour vers notre vitalité originelle.
Tel Aviv 18h33 19h32 Netanya 18h34
Netanya 18h43
'HODECH TOV sens Choftim 2 septembre 2022-6 Eloul 5782 18h26 19h43 Aviv 18h42 19h41 19h42 septembre 2022-13 19h34 19h32 septembre 2022-20 Eloul 5782 18h08 19h24 Tel Aviv 18h24 19h22 Netanya 18h24 19h22 Chabbat Nitsavim 23 septembre 2022-27 Eloul 5782 Jérusalem 17h59 19h15 Tel Aviv 18h15 19h13 Netanya 18h15 19h13
Eloul 5782 Jérusalem 18h17
«
La Techouva est le sens du bonheur retrouvé grâce à la prise de conscience de ce que nous sommes à la base. Eloul permet de se reconnecter avec l'identité de mon être tel que l’Infini l’a conçu et Lacréé.
du bonheur retrouvé HorairesChabbatde Chabbat
Techouva , qui est intrinsèque à la Création et qui l’a même précédée ( Talmud Pessa'him , 54), est en réalité une manière pour l’homme de susciter le « retour » de la lumière infinie dans ce monde. Eloul est le mois qui assemble les contraires. Étant capable d’unir les contradictions de la vie, il les embrasse toutes. Les lettres d’ לולא le prouvent : אל recouvre d’une part la notion de négation et d’autre part la notion d’appartenance : ול אל =לולא Cette souplesse de vie est la caractéristique essentielle du mois qui invite l'homme et la femme d'Israël à être présents et actifs tout en restant discrets et capables de lâcher-prise. Eloul est le temps qui nous permet de parler en silence, d'agir dans la passivité… C'est le mois qui respecte le rythme secret de l'existence et l'équilibre fragile de la vie. Cette énergie réapparaît chaque année à cette même période transitoire entre ce que je suis et ce que je deviens, entre la pensée initiale et sa concrétisation, entre l'être et le paraître. C’est la raison pour laquelle la notion de Techouva est si complexe et si simple. D’ailleurs, « Techouva » se traduit à la fois par « Réponse » et par « Retour » ; ces deux notions sont deux phases de la Techouva Selon la Kabbala, l’Éternel a introduit en ce mois le secret du renouvellement et la capacité à renouer les liens qui existent entre les différents mondes : celui de l'esprit et celui de la matière, celui de la pensée et celui de sa réalisation. La Techouva s’entend ainsi comme l'élan de vie qui pousse à la complétude et au dévoilement de la lumière divine dans tous les mondes. Elle est logiquement liée à la délivrance d'Israël et du monde tout entier. Elle représente le Retour des exilés et la reconstruction après toutes les destructions ; elle comble tous les manques et contient en elle le souvenir de l'éternité.
ou le




• Ensuite, ajoutez la farine et la levure tamisée.
Décoration Sirop de la boîte d'ananas Cerises confites (facultatif)
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• Mettez le sucre, l’eau et le jus de citron dans une casserole, portez à ébullition et laissez cuire pendant 15 minutes jusqu’à obtention d’un caramel.
• Tapissez le fond d’un moule à manqué légèrement huilé du caramel liquide.
• Versez la préparation sur les rondelles d’ananas.
• Décorez avec les cerises confites et laissez refroidir avant de déguster.
• Fouettez l’huile, le sucre et la vanille pour obtenir une belle crème.
• Préchauffez le four à 180°.
• Sortez le gâteau du four, laissez-le refroidir sur une grille, puis démoulez-le sur un plat de service.
• Enfournez pour 40 minutes.
INGRÉDIENTSPRÉPARATION DR©contracuellenon–illustrativePhoto DOMINATEURPÉRIPÉTIES ÉLÉGANCEVITALITÉ DÉGOURDIDANSL’ÉGLISE L’ATTENTIONATTIRERPOUR DESSOULALETTREGRECQUE MILITAIRECHEFSANSEFFETS CONTRARIERFROMAGEDESALPESDÉPLACÉSPASFUTÉ RUMINANTÉTAINAULABO FIGURE GÉOMÉTRIEDE GUERRIERENRAPPORTRESSORTMATHSEMBAR-CADÈREMONGOL FLÉCHÉS 15x15 • N°1390 • © FORTISSIMOTS 2015 http://www.fortissimots.com RÉTRIBUERAS SAUVAGECANARD ÉGYPTIENDIEU PÉRIODECHALEURDE BAGUETTEL’AFFAIREFERAAMASELLEMARCHEÀLA POSSESSIF CRI VICTOIREDE RÉFUTEZ DANS RICHESSEGAMMELA COUTURIERGRANDNÉGATION FUSELÉGREC DEUNEINDIQUESUITEÉLEMENTPOULIE HOMOGÈNENOMBRE ÉTENDUECANOND’EAU AUCIRCULEBRÉSILPRENIEZLAVAGUE CONDITIONJEUDECARTES BAIGNÉAMÉRICAINSOLDATDANSL’HUILE COUPA BLOCSRUBANLEDEPIERRE JEUX 1390MF-Fortissimots© COCPULEFLTOTEHG CACHEMIREBIRMANESBELOTEALORSALCHIMIE EUPHORIEESCORTEEMPIREDICTONDIABOLO PLACIDEPLACEPHOBIEOCCULTEMUSULMAN www.fortissimots.com ARAEILCREUCIVRE NEPENZAATICDREV IIRMCRLGPHUEEOR FTISIOPIEOLRVUG BRCISTDLHMTCENM IAERISBECMETIOU RUXPFASARAAGBTS MQUTUCCILGNEOCU AIEORHPUEEOLHIL NAIERMSSJOAIPDM ETCEMTOLESBROLA SIEIMHCLAATBOUN EDRENCVIEUREJAM ELPCAIDEEFEFIRG COCPULEFLTOTEHG CUIVRECREDITCOUPLECHEPTELCERCLECENDRECASTORCARTABLECAPRICECANIFCACHEMIREBIRMANESBELOTEALORSALCHIMIE MODERNEMALUSMAJEURJOGGINGINCISIFHOMMAGEGRIFFEGHETTOFRAGILEFEBRILEEUPHORIEESCORTEEMPIREDICTONDIABOLO VERVEVERDICTTABOUSENATEURSCHISTEQUARTIERPRISMEPRECIEUXPOSITIFPLACIDEPLACEPHOBIEOCCULTEMUSULMAN www.fortissimots.com ARAEILCREUCIVRE NEPENZAATICDREV IIRMCRLGPHUEEOR FTISIOPIEOLRVUG BRCISTDLHMTCENM IAERISBECMETIOU RUXPFASARAAGBTS MQUTUCCILGNEOCU AIEORHPUEEOLHIL NAIERMSSJOAIPDM ETCEMTOLESBROLA SIEIMHCLAATBOUN EDRENCVIEUREJAM ELPCAIDEEFEFIRG Découvrez le mot mystère... 400MM-Fortissimots© Détendez-vous ! Solutions des jeux page 58
RECETTE Tatin à l'ananas
150 g de farine 110 g de sucre 3 œufs 1 sachet de levure chimique 8 cl d’huile 1 boîte d'ananas au sirop Caramel 100 g de sucre 30 ml d'eau 1/2 jus de citron
• Mettez les rondelles d’ananas sur le caramel (réservez le sirop).
• Versez doucement tout le sirop d’ananas sur le gâteau de manière uniforme.
• Ajoutez les œufs un par un tout en fouettant.


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