Actualité Juive Edition spéciale Glaives de Fer 11/10/23

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ÉDITION SPÉCIALE 12 octobre 2023 - 27 Tichri 5784 actualitejuive.com N° 1707 7/10/2023 Édition Israël 10

l n’y pas de hasard. Quand le rav Adin Steinsaltz, si attaché à son pays, parlait d’Israël comme d’une « méta-famille », il savait ce qu’il faisait. Cet immense commentateur du Talmud savait que, dans une famille même élargie aux dimensions d’un pays, les disputes, bien que paroxystiques, n’annulent jamais les liens de solidarité essentiels. Il avait vu juste. Sous la menace de la sauvagerie de ses ennemis implacables, cette nation qui s’est durement divisée sur le projet de réforme judiciaire, s’est ressaisie. Instantanément. Admirablement.

D’aucuns demanderont des comptes à l’actuel exécutif, et l’on voit poindre des interrogations légitimes sur les alertes peut-être restées sans réponses des services, ou sur la dissimulation, la fameuse taqiya, mise en œuvre par le Hamas, dans le déploiement de son entreprise de mort.

Dans l’immédiat, ce qui importe, c’est l’unité du pays appelé à une épreuve de volonté. Si le cabinet d’union nationale met du temps à être formé, il faut bien avouer que, dans l’Israël « des profondeurs », aux réflexes intacts, l’état d’esprit de cohésion et de détermination l’a emporté - dès les premières heures. Comme aux pires moments de son histoire, Israël est passé en mode riposte, bien décidé à empêcher de nuire ceux qui, dans l’ombre du « parrain » iranien de la terreur, souhaitent son anéantissement. Aussi une course contre la montre est-elle engagée entre une nécessaire intervention dans Gaza et les risques non dénués de vraisemblance d’un embrasement à la frontière nord, que le Hezbollah pourrait actualiser. Les États-Unis, qui ne ménagent pas leur peine, l’ont bien compris : toute la famille des démocraties est déjà en dette envers une nation assiégée qui, en son avant-poste, défend une idée non négociable de la civilisation. Cette idée, le judaïsme l’incarne depuis des millénaires. n

PLEIN CŒUR EN TOUCHÉ ISRAËL

Terrifié par la violence et la cruauté d’une attaque au mode opératoire sans précédent dans son histoire, frappé dans la chair de ses civils désarmés, l’État juif, depuis la sinistre matinée de samedi dernier, fait fond sur des énergies positives et combatives. Le spectacle de l’élan de solidarité d’innombrables citoyens face à l’adversité radicale et destructrice le prouve heure après heure. Ce sursaut de vie contraste avec l’empressement macabre des terroristes, qui rappellent par là ceux de l’État islamique en 2015 et 2016, à « viraliser » leurs crimes atroces. Choqué, sonné, épouvanté par cette haine injustifable, Israël a ressoudé son unité. C’est une première victoire sur ses persécuteurs. Bien sûr, une fois achevées les différentes phases d’une riposte militaire et antiterroriste délicate et, peut-être, longue, l’heure sera venue des explications et du retour sur expérience, comme le souligne ici même notre ami le politologue Emmanuel Navon.4-7 Après l'attaque sanglante du Hamas, Israël prépare sa riposte. Benyamin Netanyahou forme un gouvernement d'urgence nationale

8-9 L'enfer des otages et le calvaire des familles. Des survivants des massacres témoignent

10-11 Cyberguerre et vidéos de propagande : la stratégie du Hamas sur les réseaux sociaux

12-13 Les condamnations unanimes aux États-Unis et en Europe... et le déshonneur - la honte - LFI

14-15 Protection des lieux de culte et des écoles juives : les risques d'une importation du conflit en France

16-19 Solidarité, bénévolat: l'immense résilience du peuple israélien, « Am Israel Haï ! »

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Par Alexis Lacroix Actualité Juive utilise l’impression de Transition Écologique sans sécheur sur papier recyclé
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à la une

Après le Israël prépare sa riposte cauchemar,

TERRORISME

Depuis le 7 octobre, Israël est en guerre, sous le coup d’une attaque sans précédent lancée sur son sol par le Hamas.

Comment prendre la mesure de l’offensive du Hamas qui a saisi Israël par totale surprise ce matin du samedi 7 octobre ? Peut-être par des chiffres : entre 800 et 1000 terroristes venant de la bande de Gaza ont pénétré en territoire israélien par quelque 80 points d’incursion différents. Répartis en commandos, ils ont attaqué simultanément 20 localités frontalières et 11 positions de Tsahal. À l’issue de trois jours de combat, il restait encore environ 70 terroristes actifs. On commence seulement à reconstituer ce qui s’est passé dans les premières minutes de l’attaque. Le Hamas a lancé un bombardement massif de roquettes destiné à couvrir le début de son incursion. Des terroristes sur des paramoteurs survolent la barrière de sécurité et larguent des grenades à fragmentation sur les caméras de surveillance. Les soldates aux postes de guet se retrouvent face

à des écrans noirs. Elles ont eu le temps de voir foncer une ou deux jeeps vers la barrière. Elles ne voient pas la colonne qui suit. Et pour prévenir qui et de quoi ? Les positions de Tsahal sont à 150 mètres de la barrière. Il est déjà trop tard. D’autres détachements palestiniens ont réussi à passer par des tunnels, à accoster sur les plages, même si la marine de Tsahal est parvenue à en neutraliser certains. Et les terroristes foncent à bord de jeeps, de pickups et de motos, avec des fusils d’assaut, des munitions, des lance-roquettes, des armes lourdes, des mines, des grenades. Face à eux, des soldats qui tentent de les arrêter, puis l’entrée dans les kibboutz, où les équipes de défense locales, avec quelques fusils, résistent héroïquement alors que le reste des habitants est barricadé dans les chambres fortifiées. Au même moment, près de 5000 jeunes, qui participaient à une rave party dans la forêt de Re’im, se trouvent pris au piège. Les terroristes les mitraillent au sol et depuis leurs ULM. On connaît la suite. Des exactions effroyables contre des civils sans défense, des familles avec des enfants, des personnes âgées massacrés, capturés, d’autres emmenés de force à Gaza. Aucune localité frontalière n’est épargnée, jusqu’à Sdérot, Netivot ou

Ofakim. La première ligne de défense a cédé. Pour la première fois depuis 1948, une force ennemie a pris pied en territoire israélien. Et le bilan est déjà hallucinant. À l’heure où nous mettons sous presse, on parle de 1 200 morts et de plus de 2 600 blessés. Et aussi de plus d’une centaine d’otages à Gaza, parmi lesquels 13 Français dont un enfant de 12 ans. Sans compter les victimes étrangères : des Français, des Américains, des Argentins et d’autres nationalités qui figurent aussi parmi les otages.

L’ÉCHEC DES RENSEIGNEMENTS

Pour Israël, ce n’est pas seulement une seconde guerre de Kippour. C’est son 11 septembre. En perpétrant délibérément des pogroms contre la population civile, le Hamas voulait toucher Israël sur son point le plus vulnérable et le tétaniser le plus longtemps possible. Et l’organisation islamiste s’était préparée depuis plus d’un an dans le plus grand secret. Même le Jihad islamique, l’autre organisation terroriste de Gaza, n’a été informé et ne s’est joint à l’offensive qu’à la dernière minute. Une organisation minutieuse qui a permis d’abuser les services de renseignement israéliens. D’autant qu’on a compris maintenant que le Hamas disposait d’une technologie qui lui permet d’écouter

[ 7 OCTOBRE : LES ATTAQUES LES PLUS EMBLÉMATIQUES ]

Massacres aux kibboutz de Be’eri et de Kfar Azar

Les habitants du kibboutz sont réveillés par des tirs de mortier et, très vite, des tirs d’armes automatiques qui se rapprochent. L’équipe de défense locale se précipite et voit des

dizaines de terroristes faire irruption dans le kibboutz. ILes habitants sont attaqués, capturés. Le bilan définitif des morts et des otages emmenés à Gaza n’est toujours pas connu, de

1 200 morts

2 600 blessés

les communications de Tsahal. Ce qui explique que l’effet de surprise ait été total. Il faudra encore établir com-ment une attaque d’une telle ampleur n’a pas été repérée à temps. Comment l’organisation de la riposte a été si longue à se mettre en place. Il s’agit non seulement d’un échec retentissant pour les capacités de renseignement et d’analyse et d’un très mauvais calcul des forces nécessaires pour protéger la ligne frontalière de Gaza. Mais il faudra aussi comprendre les choix stratégiques de l’échelon militaire et de l’exécutif. Depuis la 1ère Intifada à la fin des années 80, Israël avait laissé, voire encouragé, l’émergence du Hamas comme moyen de diviser et d’affaiblir le front palestinien. Depuis le retrait unilatéral de la bande de Gaza en 2005 et la prise de l’enclave par le Hamas en 2007, Israël a accepté que l’organisation islamiste terroriste soit aussi un acteur politique. Si le Hamas avait quelque chose à perdre, il deviendrait pragmatique. Une conception qui vient de donner la preuve de son échec.

Mais si le Hamas s’est organisé seul, cela ne veut pas dire qu’il ait agi de sa seule initiative. Pour Israël, il ne fait aucun doute que l’attaque porte la signature

La rave party tourne au cauchemar

même que le nombre de victimes de celui de Kfar Aza, particulièrement atroce, où des corps d’enfants décapités

ont été découverts. On dénombre 200 personnes tuées sur les 700 habitants et 40 enfants victimes de décapitation.

Plusieurs milliers de jeunes participaient à un festival de musique dans la forêt de Re’im depuis la veille au soir. Ils voient arriver des jeeps avec des hommes en armes qui ouvrent le feu. Les jeunes tentent de fuir, mais sont rattrapés par les terroristes, qui les attaquent au RPG et par des grenades jetées depuis des ULM. D’autres sont mitraillés à mort dans leurs voitures. D’autres encore

abattus jusque dans les arbres où ils se sont cachés. On retrouvera 260 corps, sans compter les otages emmenés à Gaza.

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de l’Iran. Et dans ce cas, ce n’est que le début d’un plan par étape qui doit ouvrir d’autres fronts : la Judée-Samarie, Jérusalem, le secteur arabe israélien et le front nord.

QUE VA FAIRE LE HEZBOLLAH ?

C’est d’ailleurs ce qu’avait promis le chef de la branche armée du Hamas, Muhammad Deff, dès le matin du 7 octobre, en annonçant le lancement du « Déluge d’al-Aqsa ». Pour la chercheuse Orna Mizrahi de l’INSS, l’entrée du Hezbollah dans le conflit est à peu près certaine. Ce qui l’est moins, c’est à quelle intensité. « Il y a trois scénarios. Le Hezbollah se limite à quelques actions ponctuelles pour marquer sa solidarité avec le Hamas. Il peut aussi entrer dans le conflit avec des objectifs limités. Ou il peut céder à la tentation d’engager une guerre totale. J’opterais pour une combinaison des deux premiers scénarios », estime Orna Mizrahi. Et le front nord a déjà connu plusieurs incidents, dont une tentative d’incursion en Galilée occidentale, revendiquée par le Jihad islamique.

Le gouvernement israélien a proclamé l’état de guerre. « Le Hamas, c’est Daech et nous le vaincrons comme le monde libre a vaincu Daech », promet Benyamin Netanyahou. L’aviation de Tsahal répand un déluge de feu sur Gaza pour dévaster l’infrastructure politique et militaire du Hamas. L’évacuation des localités frontalières de l’ouest du Néguev est en cours. Celle des habitants des localités de la frontière nord est en préparation. Un rappel général des réservistes pourrait suivre celui des 300 000 déjà mobilisés. Et les Israéliens espèrent que la formation d’un gouvernement d’urgence avec les partis d’opposition achèvera d’apaiser les tensions internes de ces derniers mois. Si la colère se mêle encore à la sidération, l’état de choc fait progressivement place à la conscience de la gravité historique de ce qui restera peut-être comme les heures les plus sombres d’Israël. Les comptes se feront plus tard. Maintenant, il faut se battre pour la maison. n

Entretien

Le géopolitologue israélien et président d’Elnet Israël répond aux questions d’Actualité Juive.

Comment expliquer qu’une offensive du Hamas d’une telle ampleur ait pu avoir lieu sans qu’Israël n’ait rien anticipé ?

Emmanuel Navon : Depuis 2009, la stratégie de Netanyahou a été de pactiser avec le Hamas et de le laisser se développer et parallèlement de miser sur la défense, avec une barrière de sécurité et un blocus maritime militaire en coordination avec l’Égypte. L’analyse était que tant que le Hamas dirige Gaza, cela contribue à la division entre l’enclave côtière et les territoires de Judée-Samarie sous contrôle de l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. Et la situation était gérable, malgré les attaques périodiques de roquettes et les contre-attaques de Tsahal. Mais cette conception s’est révélée biaisée. Le Hamas a fait la preuve de ses capacités, avec le soutien logistique, politique et financier de l’Iran. Il a attaqué Israël par air, terre et mer avec des conséquences catastrophiques, encore pires que celles de la guerre de Kippour en 1973. Avec des massacres de civils, d’enfants tués devant leurs parents, de vieillards pris en otage. Avec des missiles tirés jusqu’à Tel Aviv. Une humiliation bien

Sdérot en état de guerre Des terroristes qui entrent dans les rues de la ville. Ils ouvrent le feu et font plusieurs victimes. Les forces de sécurité, après de violents affrontements libèrent les habitants cernés dans leurs maisons. Les terroristes prennent d’assaut le poste de police et se barricadent avec des otages. Il faudra près de 20 heures de combat et l’intervention d’armes lourdes et d’un blindé pour libérer le poste et éliminer le dernier terroriste.

pire que celle infligée à Israël il y a cinquante ans.

Quel rôle a joué la crise politique intérieure qu’Israël traverse depuis dix mois sur fond de réforme judiciaire ?

E.N. : Ce n’est pas cela qui a affecté les capacités de défense d’Israël. Il s’agissait de manifestations légitimes contre une partie de la politique gouvernementale. Ce n’est pas cela qui explique que le Hamas ait réussi à neutraliser les capacités technologiques de Tsahal. C’est un échec de l’armée qui n’avait pas assez de forces sur le terrain. En revanche, dans la perception du Hamas, oui, la crise politique a joué un rôle. Le Hamas, comme toutes les organisations terroristes, ne comprend pas les sociétés libres. Il a interprété à tort les divisions sociétales comme un effondrement du pays. Parce que c’est comme ça que ça se passe chez eux. Mais chez nous, c’est l’inverse. Chez nous, la société resserre les rangs et refait l’union quand elle est attaquée.

Comment peut-on résoudre la tragédie effroyable des otages israéliens retenus à Gaza ?

E.N. : C’est un piège. Soit on négocie en position de faiblesse, soit on lance l’offensive avec le risque de toucher les otages et de perdre la possibilité de les libérer. C’est une catastrophe.

Quelles peuvent être les répercussions régionales de

cette guerre qui s’ouvre avec le Hamas ?

E.N. : Aucune espèce d’importance pour le moment. On est en guerre, ce n’est pas le problème.

Le soutien international s’est manifesté très rapidement et en particulier celui des États-Unis, mais pas seulement. Est-ce que ce soutien va durer quand les opérations militaires de Tsahal vont s’intensifier ?

E.N. : Le soutien américain est constant depuis la fin des années 60. Le président Biden a de nouveau prouvé dans les faits qu’il est l’allié d’Israël. Les États-Unis comprennent que l’Iran est derrière le Hamas et aussi que l’Iran est soutenu par la Russie et par la Chine. Donc, leur soutien n’est pas seulement motivé par leur amitié pour Israël. Ils comprennent parfaitement les conséquences possibles d’une victoire ou même seulement de points marqués par l’Iran. Exactement comme les conséquences qu’aurait une défaite de l’Ukraine face à la Russie. L’aide américaine est aussi importante dans l’éventualité d’une guerre sur

deux fronts. Quant à l’Europe, elle soutient aussi Israël car elle a compris que le but du Hamas n’est pas de mener une lutte pour l’autodétermination, mais qu’il s’agit d’une organisation barbare, ennemie des Juifs et de l’Occident. Pour la suite du soutien en Europe, cela dépendra évidemment des dirigeants des différents pays. Certains maintiendront un soutien inconditionnel, d’autres émettront probablement des réserves. Mais si l’on regarde la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni ou l’Italie, et même la cheffe de la diplomatie européenne, Ursula von der Leyen, on sait qu’on peut compter sur eux.

Un gouvernement d’union est-il indispensable ?

E.N. : Non. Pas pour la population qui soutiendra de toute façon le gouvernement et qui se battra. Car les Israéliens se battent pour leur pays, pas pour un dirigeant. Que l’opposition entre ou non au gouvernement, elle a déjà assuré qu’elle soutiendrait le gouvernement de l’extérieur. Mais il est vrai qu’un gouvernement d’union aurait des avantages. Notamment celui d’envoyer un message clair à l’ennemi. Mais il ne peut se former à n’importe quel prix. D’ailleurs, le jour où la guerre prendra fin, il faudra des élections. Ce gouvernement ne devra pas rester en place une minute de plus. n Propos recueillis par Pascale Zonszain

Hamas : acr onyme de Mouvement de résistance islamique

l Fondé en 1987 par la branche des Frères musulmans en Cisjordanie dirigée par le sheikh Ahmed Yacine. Objectif : fonder un État islamique sur le territoire de l’État d’Israël, la Judée-Samarie et la bande de Gaza par le djihad et la destruction d’Israël l Classé organisation terroriste par Israël, les É tatsUnis et l’UE

l Au cours de la seconde Intifada, il a perpétré 425 attentats qui ont fait 377 morts et 2056 blessés l 2000 : premières roquettes c ontre Israël

l Aux législatives de 2006, le Hamas emporte la majorité. L’AP ne reconnaît pas le résultat. En 2007, il prend le contrôle de Gaza après avoir renversé l’AP.

Organisation :

l Branche armée commandée par Muhammad Deff. Effectifs estimés : 20.000 hommes

l Direction politique de Gaza : Yahya Sinwar

l Direction politique extérieure : basée au Qatar sous la direction d’Ismaïl Haniyeh et de Salah Arouri, chargé de la Cisjordanie

l Financement : l’Iran participe à hauteur de 100 millions de dollar s par an l Arsenal estimé : 30 000 à 50 000

r oquettes

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Emmanuel Navon
Le Hamas a prouvé ses capacités avec le soutien de l’Iran. Mais il n’a rien compris à Israël
DR

Formation d’un gouvernement d'urgence nationale

POLITIQUE

Le 10 octobre, 4 jours après le début de la guerre, les partis de la coalition ont mandaté à l'unanimité Benyamin Netanyahou pour la formation d'un gouvernement d'urgence nationale. Dans l'espoir que l'union politique facilite les décisions et renforce le moral de la population.

Les massacres perpétrés par les terroristes du Hamas contre des centaines d'Israéliens pris au piège sont probablement une des épreuves les plus difficiles qu'ait eu à affronter un gouvernement israélien. Dans sa première allocution à la nation le 9 octobre au soir, Benyamin Netanyahou a énuméré les objectifs prioritaires : finir de nettoyer la zone du pourtour de Gaza de tous les terroristes, passer à l'offensive contre le Hamas et stabiliser les autres fronts. Des objectifs qui sont de fait en cours d'exécution depuis le 7 octobre. L'aviation de Tsahal conduit des frappes intensives toutes les quelques heures sur des points différents de la bande de Gaza. Après la proclamation de l'état de guerre, le gouvernement a également placé le territoire côtier

sous blocus total. Les estimations sont qu'à compter du 11 octobre, la bande de Gaza devait être totalement privée d'eau et d'électricité, faute de carburant pour alimenter ses centrales électriques et de désalinisation. Reste à prendre les décisions les plus complexes sur la suite des opérations qui exigeront autour de Benyamin Netanyahou un cabinet composé de membres expérimentés et au fait des questions militaires.

Le Premier ministre avait d'ailleurs appelé à « former un gouvernement d'urgence nationale sans conditions préalables », sur le modèle de l'entrée de Menahem Begin au gouvernement Levy Eshkol lors de la guerre des Six Jours. Mais le chef de l'opposition Yaïr Lapid n'est pas prêt à siéger aux côtés des deux ministres nationalistes Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich. Quant à Avigdor Liberman, il réclame

l'engagement exprès du gouvernement à éliminer définitivement le H amas. Seul Benny Gantz a fait preuve de souplesse, mais souhaite être intégré au forum restreint du chef du gouvernement avec le ministre de la Défense et le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer. Il participe-

ger « ceux qui portent la responsabilité de la situation actuelle », avant de lever son veto sous la pression de ses collègues de la coalition. Difficile en tout cas de comprendre que la formation d'un cabinet élargi n'ait pas été prise au premier jour de la guerre. Benny Gantz va donc rejoindre le gouvernement. Les autres partis d'opposition pourraient suivre le mouvement.

« Les divisions sont terminées », assurait pourtant Benyamin Netanyahou. Et il est vrai que dès qu'ont été connues l'ampleur et l'horreur de l'attaque du Hamas, la population et la classe politique israéliennes ont oublié leurs querelles de la veille. La mobilisation citoyenne a été immédiate. Les prises de parole sur les exactions du Hamas ont été univoques. Si tous les partis arabes n'étaient pas dans le chœur des condamnations, il faut citer Mansour Abbas, le leader du parti islamiste

Avigdor Liberman réclame l'engagement du gouvernement à éliminer définitivement le Hamas

rait à ce mini-cabinet de sécurité avec deux élus de son parti, Gideon Saar et Gadi Eisenkot, ancien chef d'état-major de Tsahal. Itamar Ben-Gvir a tout d'abord refusé qu'une autre instance que le cabinet de sécurité existant soit mise en place, pour ne pas y voir sié-

Ra'am, qui a exprimé son horreur et sa solidarité avec les familles des victimes et appelé les organisations palestiniennes à libérer immédiatement les otages : « L'islam nous interdit d'emprisonner des femmes, des enfants et des vieillards » n P.Z.

Le silence des responsables civils et militaires au début du conflit

DÉFAILLANCE

Dans les premières heures de la guerre, la communication défaillante du gouvernement et des institutions a ajouté à l'angoisse de la population.

Les Israéliens n'ont pas compris comment, à l'heure de l' ultra-communication, leurs institutions ont pu rester silencieuses durant des heures. Le fait que le Hamas ait lancé son offensive à 6h30 un matin de chabbat et de fête de Sim’hat Torah n'explique pas qu'il ait fallu attendre quatre heures après le début de l'attaque contre les kibboutz frontaliers et les tirs de milliers de roquettes sur Israël une première déclaration du ministre

de la Défense, annonçant la mise en place d'une « situation spéciale » dans un rayon de 80 km autour de la bande de Gaza. Ce n'est qu'à midi que le Premier ministre a pris la parole dans un bref message vidéo pour affirmer que « le pays est en guerre ». Et puis, plus rien. Aucun ministre, aucun représentant officiel civil ou militaire n'a plus communiqué sur la situation jusqu'au lendemain. L'unité de protection rapprochée des membres du gou -

vernement leur avait interdit de se déplacer dans le sud, mais rien ne les empêchait de s'exprimer dans les médias pour expliquer à qui s'adresser, que les institutions continuaient à fonctionner. Ce n'est que le 8 octobre, en fin d'après-midi, que le Premier ministre annonçait la nomination du général Gal Hirsch au poste de coordinateur pour les otages et les disparus. Après 36 heures de silence total face aux centaines de familles à qui personne ne répondait n P.Z.

à la une N° 1707 - 12 octobre 2023 6
À l'instar de Liberman, Benny Gantz s'est rallié au gouvernement d'urgence nationale au côté de Benyamin Netanyahou

STRATÉGIE

Comment Israël peut-il agir pour libérer les otages ?

Ce n’est pas la première fois que des Israéliens sont pris en otage par des factions palestiniennes à Gaza et destinés à servir de monnaie d’échange. Mais le nombre élevé de 130 Israéliens entre les mains du Hamas rend peu probable la conclusion d'un accord.

Tout le monde se souvient du soldat Gilad Shalit, capturé par un commando palestinien en 2006 et libéré après cinq ans de captivité en 2011 au prix de la libération de 1047 prisonniers palestiniens détenus en Israël. Une décision à laquelle

s'étaient alors opposés trois ministres craignant que cela ne fasse jurisprudence. Déjà certains experts se posent la question de savoir si Israël doit céder ou non à un éventuel chantage du Hamas pour la libération de prisonniers. Pour David Meidan, l'homme du Mossad qui a ramené Gilad Shalit en Israël, « ce n'est jamais de gaieté de cœur que l'on relâche des prisonniers, mais quand l'un de nos soldats est retenu vivant à Gaza, faut-il l'abandonner ou mener des négociations pour le libérer en essayant de payer le prix le plus faible possible ? Nous avons choisi la 2ème option ».

Mais cette fois, ce sont au moins 130 personnes qui sont aux mains du Hamas, chiffre qui pourrait augmenter étant donné que les

familles signalent encore 300 disparus. Si tant est qu'il y ait des négociations en vue de leur libération, on n'ose imaginer quel serait le prix à payer pour Israël et si le pays serait en mesure de l'accepter conformément aux recommandations de la commission Shamgar. Tsahal a nommé une équipe spéciale au sein de l'unité du renseignement pour tenter de recueillir des indices et savoir où les otages pourraient se trouver, notamment grâce aux terroristes qui ont été arrêtés en Israël et qui pourraient fournir des informations. L'un d'entre eux a d'ailleurs indiqué qu'il avait été prévu au moment de la préparation de l'offensive de les disperser dans plusieurs lieux de la bande de Gaza. Lundi, le Premier ministre

Benyamin Netanyahou a désigné Gal Hirsch, coordinateur des prisonniers et des otages. « Je ferai tout pour les ramener en Israël », a-t-il déclaré. Le problème des otages ne sera pas un obstacle à une incursion terrestre dans la bande de Gaza. Ici, les experts stratégiques estiment qu'il faut mener la guerre comme s'il n'y avait pas d'otages, même au prix de devoir en sacrifier une partie. À moins que Tsahal ne ranime la directive Hannibal élaborée en 1986 par des généraux de Tsahal et tenue secrète pendant 17 ans, qui permettait, si un ou des soldats étaient capturés, d'employer tous les moyens pour les libérer ; elle pouvait être déclenchée par les officiers sur le terrain. n Nathalie Sosna-Ofir

BEIT-HALOCHEM EN ISRAËL

(La maison du Combattant)

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7 N° 1707 - 12 octobre 2023
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56412 - 93169 Noisy Le GrANd CedeX
CERFA en retour) Pour Les Amis de Beit-HALoCHem FrANCe - Loi du 1er juillet 1901 et le décret du 16 août 1901 (Journal officiel du 2 mars 1972) jérusalEm tEl aViV haïfa bEErshEVa ashDoD (en cours d’achèvement)
d’une « enveloppe non affranchie » à Beit-Halochem France Autorisation
- (Reçu
Hubert HABIB, Président du Beit-Halochem France
urgEnt
B.P. 148 – 93161 Noisy-le-Grand Cedex Téléphone : 06 14 20 80 72 - Email : habib.hubert@orange.fr
!
La réalité quotidienne du conflit avec Gaza nous rappelle à nos Devoirs de Solidarité, entre autres, avec les nouveaux soldats blessÉs et handicapés qui vont venir, hélas, grandir le nombre de membres des Centres de BEIT-HALOCHEM, leur «deuxième Maison».

à la une

Ils ont survécu à l’enfer

Les rues se sont vidées de leurs habitants. Il règne, en Israël, une atmosphère apocalyptique. Après l’euphorie des fêtes, la stupeur s’est abattue sur le pays.

Jamais autant de portes n’ont été verrouillées de la sorte dans ce pays où on oublie le plus souvent de les fermer à clé. Les stores sont baissés et chacun guette le bruit d’une roquette, d’une sirène d’alerte et, pour les plus exposés, dans le sud, le bruit d’une fusillade.

C’est la guerre. Les centres commerciaux ne restent ouverts que parce qu’ils contiennent des koupot holim , des pharmacies et des cabinets médicaux.

Les mariages sont annulés, les événements culturels reportés. Israël a connu cela pendant la pandémie, mais là, il y a en plus la peur.

Les autobus fonctionnent de manière restreinte, les lignes de tramway sont vides. Les messages envoyés par les mairies rapportent la liste des services disponibles, les numéros d’urgence, les services d’aide psychologique. Les gens s’envoient des messages courts. « Tout va bien ? Donnez des nouvelles » Ici, un père et un fils mobilisés, là, trois fils appelés. Le pays a le cœur brisé.

Si plus rien ne fonctionne, les nouvelles, elles, circulent comme des fusées sur les groupes WhatsApp et les réseaux sociaux, fiables ou pas. Il faut savoir faire le tri et réfréner son impulsion de les faire circuler afin de protéger ses proches. Solidaires, les Israéliens agissent chacun à leur manière pour se sentir utiles, au-delà de leur immense tristesse devant le chiffre des décès qui ne cesse d’augmenter et les rumeurs, insoutenables, sur le supplice des civils kidnappés.

TÉMOIGNAGES

Les survivants du massacre perpétré par les terroristes du Hamas rapportent des témoignages bouleversants, entre horreur et désespoir.

U

n concert de musique techno en pleine nature qui tourne au cauchemar. C’est ce qu’ont vécu samedi matin Laura B., 24 ans, franco-israélienne, et son mari lors du festival « Tribe of Nova » qui avait démarré la veille à minuit dans un champ à proximité de Gaza. Soudain vers 6h30 du matin, alors que la fête battait son plein, ils ont entendu des missiles exploser au-dessus de leurs têtes. Les organisateurs ont stoppé la musique et demandé aux participants de sortir et de s’éloigner des voitures qui pourraient exploser. De retour à leur caravane garée dans la forêt pour ranger leurs affaires et rentrer chez eux, Laura et son mari ont perçu des coups de feu. Beaucoup de jeunes avaient bu et dansé toute la nuit et n’ont pas compris le danger. Mais ayant effectué sept ans d’armée, Laura a vite compris qu’il fallait quitter les groupes et se cacher. « Tous ceux qui fuyaient en voiture se sont retrouvés coincés dans un immense embouteillage. Personne n’était armé. Des dizaines de terroristes sont arrivés et ont tiré surles gens en hurlant Allah Akbar ! Allah Akbar ! Nous nous sommes cachés dans notre caravane », témoigne-t-elle pour Actualité Juive. Dans cet espace étroit, il faisait une chaleur terrible. « J’avais peur de m’évanouir. J’étais couchée à même le sol et j'entendais les terroristes tout près de moi, juste derrière les parois », poursuit Laura. Les assaillants tentent de forcer la porte avec un marteau. « Avec mon mari on s’est regardé et on a pensé que c'était la fin ». Les terroristes se mettent à poursuivre d’autres jeunes, puis reviennent tirer sur la caravane pour les faire sortir. Toujours plaquée au sol, Laura, qui avait envoyé des messages à sa famille, à des amis, à la police, se dit « c’est foutu. On ne savait pas si on serait kidnappé ou tué ». Tout s’est joué à quelques secondes près. Enfin arrivée sur les lieux, l’armée

israélienne commence à lutter contre les terroristes. Vers 13h30, un silence de plomb s’abat sur le lieu des festivités. Laura et son compagnon entendent alors les soldats leur crier : « sortez les mains en l'air et courez vers nous pour qu'on voit vos visages ». À l’extérieur, ils ne peuvent que constater le carnage, partout des corps ensanglantés. « J'ai fait face à beaucoup de choses dans ma vie, mais c'est la première fois que je suis dans un tel état de choc. Je cherche encore les amis qui étaient avec nous au festival », explique Laura, la voix noyée de larmes. D’autres participants du festival racontent « avoir été poursuivis par des terroristes armés jusqu’aux dents, s’être cachés dans les toilettes chimiques, en haut des arbres ou avoir fait les morts en respirant juste assez pour ne pas suffoquer ». Les messages envoyés durant les massacres sont tout aussi poignants : « Que Dieu protège tous nos soldats. Je pense fort à toi. Ici tout va bien b"h, il ne reste plus beaucoup d'hommes dans le yishouv » ou bien « le neveu de D.N. a été tué. Il laisse quatre jeunes enfants derrière lui ». À la télévision, une jeune femme a témoigné « être restée cachée 27 heures avec son bébé d’un mois dans une pièce ». La famille d’un jeune garçon de Shilo, enlevé dans le sud, a reçu une vidéo depuis le portable récupéré par les terroristes. Sans doute possible, cette « guerre » a atteint des sommets de cruauté et de barbarie. n Esther Amar

À la télé, les journalistes en direct avec les victimes

DÉTRESSE

Samedi, dès 8h30, la chaîne d’information nationale Aroutz 12 a diffusé en direct des séquences d’une violence inouïe.

D

Les Israéliens dans l’horreur décrivent les coups de feu, les coups dans les portes, les hurlements et les Allah Akbar. Certains chuchotent, d’autres murmurent. « S’il vous plaît, je suis enceinte avec un enfant de 2 ans et demi, je les entends, je me cache dans la chambre blindée, j’ai peur, je ne sais pas quoi faire, où sont la police et Tsahal ? », a témoigné une jeune femme en direct. Au bord des larmes, le journaliste, Danny Kouchmaro se décompose. « Sois courageuse, les secours vont arriver ». Bientôt, le journaliste prend à l’antenne un autre

témoignage. Tamar raconte son supplice. « Je suis cachée sous le lit avec un couteau », dit-elle au journaliste qui lui a demandé si elle était armée. À l’antenne, on peut entendre les salves de tirs. Le journaliste tente de rester digne, mais ses yeux sont embués par les larmes quand il entend un message d’adieu. « Je ne sais pas si j’en sortirais vivante, je veux dire merci et à tous mes proches que je les aime » Devant le poste de télévision, c’est la sidération. Les Israéliens ne comprennent pas ce à quoi ils assistent. n

Caroll Azoulay

Stupeur N° 1707 - 12 octobre 2023 8
Laura Blajman Kadar

Otages, ces visages qui nous hantent…

Plusieurs dizaines d'Israéliens ont été pris en otage. Le visage de certains d'entre eux nous a été révélé à travers des vidéos filmées par leurs ravisseurs.

Noa, à l'arrière d'une moto, entre deux hommes, visage effrayé, hurle et implore ses ravisseurs : « Ne me tuez pas», tandis qu'elle tend la main vers son petit ami, Avinathan, mains ligotées, entouré de terroristes. Impuissant, il la regarde partir sur cette moto qui l'emmènera à Gaza. Tous deux participaient à un festival de musique organisé près du kibboutz de Ré’im. « Toute ma vie, j'ai protégé Noa. C'est mon enfant unique », a déclaré son père, accablé de douleur, à la télévision israélienne. Shani, elle aussi, était au festival. Presque entièrement dénudée, inconsciente ou sans vie, jetée au sol à l'arrière d'un pick-up qui roule dans Gaza, et encerclée d'hommes armés. L'un lui tire les cheveux, un autre crache sur sa tête en sang. C'est

sa mère, Ricarda, qui l'a reconnue à ses tatouages et ses dreadlocks noires aux pointes blondes. Un petit garçon roux, 6 ou 7 ans, pieds nus, dans Gaza, entouré d'enfants qui se moquent de lui car il pleure, le tapent sur la tête, lève sa main pour protéger son visage d'un coup de baguette. Yaffa, 85 ans, assise dans une voiture de golf conduite par un terroriste, une couverture sur ses jambes. Des dizaines de Gazaouis entourent la voiture, l'interpellent et l'insultent. Elle arbore comme un sourire, incrédule. C'est dans sa maison que les terroristes sont venus la chercher, un kibboutz qu'elle a fondé de ses mains, nous a confié sa petite-fille, Adva. « Des terroristes ont réussi à emmener ma grand-mère à Gaza sans être inquiétés. Elle qui aime tant ce pays qui l'a abandonnée doit être jetée quelque part, sans ses médicaments, sans manger, sans eau, morte de peur, seule. Je veux que son visage se grave dans tous les esprits, notamment dans ceux des membres du gouvernement qui sont déconnectés de la réalité. Je veux qu'ils ne dorment pas la nuit et retournent chaque parcelle de terre pour qu'elle et tous les otages reviennent à la maison », confie-telle à Actualité Juive. À part ces

Huit Français décédés et vingt disparus

Alors que le bilan global des pertes ne cesse de s’alourdir et que l’on découvre que figure une multitude de nationalités parmi les victimes, le quai d’Orsay a établi, selon les informations recensées mardi en fin de journée, à huit le nombre de victimes françaises ou franco-israéliennes tuées dans les attaques terroristes et à vingt, le nombre de « compatriotes dont la situation est considérée comme très inquiétante, dont certains ont très probablement été enlevés ».

Parmi les victimes lâchement assassinées, figurent Noémie, 20 ans, originaire de Créteil, avec sa famille. Également Binyamin Loeb, soldat originaire de la communauté ‘Habad de Yerres. Il était le fils du rabbin Nethanel Loeb et de son épouse Judith. On sait qu’il est tombé au combat à Kfar Aza, après s’être porté volontaire. Sa bravoure a permis d’arrêter l’avancée des terroristes et de secourir de nombreux blessés. Avidan Torjman, 26,

vidéos diffusées sur les réseaux sociaux (voir article page 14), aucune nouvelle, aucune intervention d'une quelconque instance internationale ou humanitaire. Pourtant, étrangers et binationaux font partie des capturés, américains, allemands, français, entre autres. Une précision qui pourrait s'avérer importante dans le cas d'éventuels pourparlers en vue d'un échange de prisonniers

ou si des plaintes devaient être déposées contre le Hamas auprès de tribunaux internationaux. Pour les familles, l'inquiétude est incommensurable. « Nous demandons des réponses et voulons le retour de nos enfants et des familles le plus rapidement possible », implore Ori, dont les deux filles ont été enlevées. Les visages de Noa, Yaffa, Shani, de ce petit garçon roux, de ces soldats, dont nous ignorions l'existence il y a à peine quelques jours, vont nous hanter pour longtemps. n Nathalie Sosna-Ofir

Les Franco-Israéliens cherchent à rejoindre le pays

ans, originaire de Bordeaux avec sa famille figure, lui aussi, parmi les victimes. Il avait d’abord été indiqué qu’il figurait parmi les otages avant que sa mort ne soit confirmée.

L’identité de Nathane Lyard, jeune homme franco-israélien, a également été annoncée comme faisant partie des victimes tuées.

« Nathane était un enfant de notre communauté de Vincennes, dans laquelle il a grandi et à laquelle il était attaché », a précisé un message. Parmi ceux dont les proches restent toujours sans nouvelle, figurent Céline Ben David Nagar, une Franco-Israélienne de 32 ans, mère d’un bébé de 6 mois et qui se rendait avec un couple d’amis au festival de musique, un jeune FrancoIsraélien de 25 ans, originaire de Marseille et installé en Israël avec sa famille depuis une vingtaine d’années, et un mineur de 12 ans, qui était avec sa famille franco-israélienne au moment des faits.

Parce qu’ils avaient soit décidé de revenir vivre en France après avoir effectué leur service militaire en Israël, soit voulu venir passer les fêtes de Tichri en famille en France, un grand nombre d’anciens soldats ont essayé de rentrer en Israël au plus vite après l’annonce de l’attaque du Hamas. Certains ont été directement appelés par leurs chefs d’unité et comptent parmi les réservistes (mardi soir, 360 000 Israéliens au total - Ndr), d’autres ont pris d’eux-mêmes les devants pour se porter volontaires. Sauf qu’hormis El Al, toutes les compagnies aériennes assurant les liaisons entre la France et Israël ont décidé de suspendre leurs vols. Sur les groupes de discussion Facebook, WhatsApp et autres réseaux sociaux, on tente de trouver des billets.

De récupérer ceux des personnes qui avaient prévu de partir et qui, vu la situation, préfèrent décaler leur voyage. Bien que le ministère israélien de l’Alyah et de l’Intégration ait mis en place un numéro d’urgence à l’attention des Israéliens vivant à l’étranger et souhaitant rentrer, l’affluence des demandes est telle que trois jours après le drame et le début de l’état d’urgence, des ressortissants israéliens n’ont toujours pas pu embarquer. Sur Instagram, l’actrice israélienne Swell Ariel, connue notamment pour son rôle dans la série La Belle de Jérusalem, a ouvert un fonds pour financer les billets de retour, extrêmement chers, de tous ces soldats et anciens soldats expatriés afin qu’ils puissent venir défendre leur pays. L .

9 N° 1707 - 12 octobre 2023
ENFER
E.

Inonder les réseaux sociaux, la stratégie diabolique du Hamas

PROPAGANDE

Le mouvement terroriste a habilement utilisé tous les canaux de diffusion offerts par les réseaux sociaux pour galvaniser ses soutiens.

Ils ont diffusé les vidéos de leurs exactions quasiment en direct, les armes dans une main et le téléphone dans l’autre. Des mises en scène sordides et d’une cruauté sans nom, au point que certains des visages des victimes sont devenus emblématiques : ce petit garçon apeuré, harcelé par des enfants palestiniens, cette vieille dame emmenée dans une voiture de golf, cette jeune femme dévêtue et jetée à l’arrière d’une jeep, cette autre jeune femme affolée, enlevée à moto sous les yeux de son compagnon,

+ Pour

ou cette fillette d’à peine deux ans, moquée par des hommes armés. Mardi matin, nos confrères du Parisien affichaient en une ces « visages qui nous hantent » et ils nous hantent effectivement aujourd’hui. La stratégie du Hamas a, en partie, fonctionné. Ces vidéos ont été partagées des centaines de milliers de fois principalement sur X mais aussi sur TikTok. Maintenant qu’Elon Musk, le patron de X, a ouvert les vannes de son réseau social au nom de la liberté d’expression, tous les contenus, mêmes les plus sordides, sont diffusés sans filtre et sans modération. L’homme a licencié la plupart de ses modérateurs de contenu tout récemment. Le Hamas a bien compris que pour électriser les foules, fédérer ses soutiens et recruter, il fallait s’appuyer sur la puissance, l’hyperpuissance des réseaux

sociaux. L’exaltation de la terreur par écrans interposés était aussi « interactive » : il fallait lire les commentaires sur X, aucun d’entre eux n’a été supprimé. Cette

@AvivaKlompas

Co-fondatrice de Boundless.

Ancienne responsable de la rédaction des d iscours de la mission israélienne à l’ONU

hyperdiffusion maléfique avait, évidemment aussi, pour objectif d’effrayer la population civile israélienne et de la maintenir sous pression, en instaurant un climat de peur et de terreur. D’attirer également l’attention des médias,

ce qu’il a obtenu. Cela dit, il faut saluer l’utilisation parfaitement maîtrisée de ces vidéos sur les chaînes d’information françaises depuis samedi. Floutées, coupées, les vidéos étaient présentées comme des images fournies par le Hamas, donc des images de propagande. Depuis samedi, le National Cyber System (l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) a mis en garde de ne pas diffuser les images et les vidéos non sourcées. Il a également prévenu qu’il ne fallait pas ouvrir les liens suspects dans les e-mails ou sur WhatsApp pour éviter la géolocalisation. Enfin, il ne faut pas répondre aux appels provenant des numéros +0022 ou +1866, et à tout appel qui prononce son nom et demande d’appuyer sur n’importe quelle touche pour obtenir de l’aide. Depuis samedi, ces appels se sont multipliés. n Yaël Scemama

@AdinHaykin1

@YosephHaddad

Directeur de l’organisation «Together Vouch for Each Other », qui œuvre pour créer des liens entre la communauté arabe et la société

israélienne

@emilykschrader

Écrivaine, féministe et journaliste

israélo-américaine chez @ynetnews

Directrice de l’agence

@SocialLCreative, spécialisée dans les entreprises solidaires

@visegrad24

Agence de médias spécialisée dans l’actualité, la politique, l’histoire et la culture d’Europe centrale et orientale

à la une N° 1707 - 12 octobre 2023 10
Ils ont diffusé les vidéos en direct, l’arme dans une main et le téléphone dans l’autre
Sur X, les comptes bien informés et à suivre aller loin
Ancien soldat de Tsahal

« Nous

ENTRETIEN

Oleg Brodt est directeur R&D et innovation au Cyberpark de l’université Ben Gourion du Néguev, pôle mondial de la cyberdéfense, visité chaque année par des dizaines de décideurs et entrepreneurs. Il constate de nombreuses attaques par déni de service en marge du conflit « conventionnel » qui oppose le Hamas à Israël.

Avez-vous constaté une recrudescence des attaques depuis samedi ?

Oleg Brodt : Chaque fois que nous sommes confrontés à un conflit militaire, les cyberattaques augmentent en Israël. Et cette guerre avec le Hamas ne fait pas exception. Nous avons été témoins de nombreuses attaques par déni de service dirigées contre des établissements universitaires, des entreprises, des gestionnaires de réseaux… pour voler des données. Un déni de service consiste à rendre inaccessible un serveur grâce à l'envoi de multiples requêtes pour le saturer ou à exploiter les failles de sécurité afin de provoquer

développent des capacités cyberoffensives.

L’Iran est-il en cause ?

O.B. : Ce n’est un secret pour personne, le régime iranien a triplé et même quadruplé ses efforts pour attaquer Israël ces dernières années. Le responsable de la direction nationale israélienne de la cybersécurité a envoyé une alerte à toutes les organisations pour qu’elles se préparent aux cyberattaques. Nous nous attendons donc à des attaques massives. Par ailleurs, nous voyons sur les réseaux sociaux de nombreux professionnels israéliens se constituer en groupes de cybersécurité pour être avertis à temps des différentes

pour les localiser et savoir s’ils sont en vie. Il semblerait également que des groupes tentent d'organiser des missions de sauvetage, ce qui devrait être laissé au gouvernement et aux autorités compétentes car ce sont des missions à haut risque.

Comment la cybersécurité a-t-elle évolué ?

O.B. : Les concepteurs d’Internet n’avaient pas intégré de dimension de protection en termes de cybersécurité. Ce « péché originel » de la technologie Internet s’amplifie et les défis croissent de façon exponentielle. Au point que ce réseau « intelligent » devrait être requalifié de « vulnérable » Rénover la structure existante mondiale représenterait un coût astronomique. Aujourd’hui encore,

d’innombrables solutions et lignes de code non sécurisées, notamment pour l’IA, sont développées sans intégrer la sécurité dès la conception. Je pense aux objets connectés, entre autres. Au départ, les États utilisaient le cyberespace à des fins d’espionnage. Mais désormais les cybercriminels ont appris à monétiser leurs intrusions et exigent le paiement de rançons via des crypto-monnaies difficiles à tracer. Les dommages ne concernent plus uniquement les systèmes d’information mais aussi les infrastructures physiques impactant la vie des individus. Au point que le Pentagone a baptisé le cyberespace de « cinquième domaine », après la terre, la mer, l’air et l’espace. n Propos recueillis par Esther Amar

une coupure ou une qualité de service fortement dégradée. Plusieurs groupes ont menacé d’attaquer Israël, comme le groupe russe Killnet, par exemple, ou des hackers qui soutiennent les terroristes islamistes. Les médias ont rapporté qu'une unité de hackers du Hamas située dans un bâtiment à Gaza avait tenté de bloquer le déploiement du Dôme de fer de Tsahal. Il est bien moins coûteux de former quelqu’un à la cyberguerre que de construire et de tirer un missile. De nombreux pays

attaques qui sont sur le point de se produire. Il y a quelques années, il fallait un missile pour détruire une usine. Aujourd’hui, il suffit d’appuyer sur un bouton. Au moins la moitié des 500 start-ups israéliennes de cybersécurité travaillent dans des domaines tels que la détection des intrusions et les antivirus de nouvelle génération. C’est un atout majeur.

Les cybertech peuvent-elles aider à retrouver les otages ?

O.B. : Certains groupes essaient d'aider les familles des otages à Gaza

11 N° 1707 - 12 octobre 2023 DR
Oleg
sommes témoins
Brodt :
de nombreuses cyberattaques »
ILS ONT BESOIN DE NOUS ! C’EST LA GUERRE ! AU MOINS… QU’ILS MANGENT A LEUR FAIM !!!! Aider Meir Panim c’est assurer une assistance alimentaire urgente à tous ceux en Israël qui en ont désespérément besoin… FRANCE 250 € = 50 REPAS - 500 € = 100 REPAS - 5 000 € = 1000 REPAS LES AMIS DE MÉIR PANIM - 76/78, av.des Champs-Elysées Bureau 302 75008 Paris Tél. : 01 42 25 59 27 - www.meirpanim.fr • PAR CHÈQUE (ordre Amis de Méir Panim) • PAR VIREMENT BANCAIRE (IBAN : FR76 3005 6002 6402 6400 7853 846) • PAR CB EN LIGNE (paiement entièrement sécurisé) FAITES UN DON (REÇU CERFA)
Ce n'est un secret pour personne : le régime iranien a triplé et même quadruplé ses efforts pour attaquer Israël

L’implication vigilante de l’Amérique

ALLIANCE

Quelques semaines après avoir rencontré Benyamin Netanyahou à New York, le président des États-Unis, Joe Biden, montre une sollicitude active pour Israël.

L’heure du réengagement américain aux côtés de son allié israélien a sonné. Pour un temps, sont dissipées les divergences, voire les mésententes, entre Washington et Jérusalem. Le symbole le plus éloquent de ce rapprochement dans l’adversité est naval : la présence d’un porte-avions géant - le plus grand du monde - qui a commencé à croiser en Méditerranée orientale dans la journée de dimanche. La veille, le président américain, Joe Biden, après avoir passé un coup de téléphone à Benyamin Netanyahou, avait assuré le gouvernement israélien du « soutien gravé dans le marbre et inébranlable »

des États-Unis face à ce qu’il a qualifié d’« horribles attaques terroristes du Hamas ». Lors d’une allocution solennelle, l’hôte du Bureau ovale l’a martelé : « Israël a le droit de se défendre, point à la ligne ». Difficile d’être plus net quant à la légitimité morale des opérations que l’État juif va devoir mener … Ce soutien va se manifester par un appui militaire. Les contacts au plus haut niveau entre responsables américains et israéliens sont intenses depuis le début de l’offensive nommée par le Hamas « Déluge d’al-Aqsa ». Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré que le Pentagone travaillerait à s’assurer qu’Israël dispose des moyens de se protéger contre l’attaque. Le chef de la diplomatie américaine, le secrétaire d’État Antony Blinken, s’est entretenu avec son homologue égyptien. Son souhait : que l’Égypte joue les émissaires auprès du Hamas afin de convaincre ce dernier de mettre fin à son offensive. Concernant le tableau d’ensemble géopolitique, il va de soi évidemment que la survenue de cette guerre constitue, à plusieurs titres, une mauvaise surprise stratégique, dont l’administration Biden est parfaitement consciente. Si elle ne

Les pays qui applaudissent le Hamas

Syrie, Iran, Algérie, Yémen, Liban, Irak, Qatar, Koweït, Oman, Tunisie…

Les pays « neutres » et silencieux

Libye, Somalie, Mauritanie, Djibouti, Comores, Chine, Russie, Turquie, Brésil, Égypte

remet pas en cause les paramètres géopolitiques globaux de la région, la guerre qui assaille l’État juif met entre parenthèses, pour un temps, le parachèvement d’un grand dessein : le

Unanime dans sa condamnation, diverse dans ses actions

UNION EUROPÉENNE

Face à la barbarie sans nom du Hamas, l’UE comme l’ensemble des capitales du Vieux Continent n’ont pu qu’exprimer leur indignation et leur soutien à Israël, sans pour autant s'accorder sur un arrêt des subventions, qui s'élevait à 1,2 milliards d'euros sur la période 2021-2024.

Sur X (ex-Twitter), le président Emmanuel Macron a publié son message de condamnation et de soutien en trois langues, français, anglais et hébreu, pour que tout le monde le comprenne. « Je condamne les attaques menées depuis Gaza contre Israël, ses soldats et sa population. La France est solidaire d’Israël et des Israéliens, attachée à leur sécurité et leur droit à se défendre », a-t-il publié, le 8 octobre. Un message auquel la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna a fait écho. « Rien ne justifie le terrorisme, jamais. Israël a le droit de se défendre, et la France rappelle ce droit imprescriptible », a-t-elle affirmé à la presse. Pour la présidente de la Commission européenne aussi, - et bien évidemment - Israël a « le droit de se défendre », face à des attaques qui relèvent, a-t-elle

précisé, du « terrorisme dans la forme la plus méprisable ». Charles Michel, le président du Conseil européen a ajouté que ces « attaques aveugles lancées contre Israël et son peuple [ont infligé] terreur et violence à des citoyens innocents » Si à l’intérieur de l’UE, les différentes capitales s’entendent sur ce message qui tient à la fois de la condamnation du mouvement terroriste et du soutien à Israël, certaines vont plus loin en remettant en question leur soutien financier aux Palestiniens. Ainsi, Berlin a annoncé, lundi 9 octobre, qu’il suspendait « provisoirement » l’aide au développement des territoires palestiniens, dans l'attente d'un «contrôle » de son utilisation.« Israël a toute notre solidarité et le droit, garanti par le droit international, de se défendre contre le terrorisme », avait auparavant rappelé la ministre des Affaires étran-

« deal », cher à Biden, entre Jérusalem et Riyad, qui partagent une même inquiétude envers le développement du programme nucléaire iranien. Concernant la possibilité que le Hamas ait déclenché les hostilités afin de saper les discussions entre Israël et l’Arabie saoudite, Blinken n’a pas écarté cette éventualité : « Cela pourrait faire partie des motivations. Regardez, qui s’oppose à la normalisation ? Le Hamas, le Hezbollah, l’Iran » n Alexis Lacroix

gères allemande Annalena Baerbock. Une attitude adoptée en tout premier par l’Autriche, dès l’annonce de la barbarie commise. Samedi 7 octobre, le drapeau israélien avait été hissé au-dessus du bureau du chancelier et du ministère des Affaires étrangères. « L'ampleur de la terreur est si horrible [...] que nous ne pouvons pas reprendre le cours normal de nos activités. Nous allons donc geler tous les paiements de la coopération autrichienne au développement pour le moment [et qui s’élèvent à environ 19 millions d’euros] », a également déclaré le ministre autrichien des Affaires étrangères Alexander Schallenberg, précisant ne pas faire de distinction entre l’aide apportée à Gaza et celle accordée aux autres territoires sous autorité palestinienne. L'executif de l'Union européenne semblait prêt à prendre cette mesure au niveau global sauf que l'opposition de certains de ses membres (la France et l'Espagne notamment) l'a contraint à n'envisager qu'un simple réexamen de ses paiments. n

à la une N° 1707 - 12 octobre 2023 12
Cette guerre constitue une mauvaise surprise stratégique dont l'administration Biden est parfaitement consciente

France : à l’extrême gauche, l’extrême honte RÉACTIONS

Si l’ensemble de la classe politique française a condamné sans ambages l’attaque terroriste du Hamas, l’extrême gauche a évidemment trouvé le moyen de justifier l’inacceptable.

Depuis le centre gauche jusqu’au bout de la droite, la réaction politique française va dans le même sens. Un soutien total à Israël et au peuple israélien et une condamnation absolue de l’attaque terroriste abominable organisée par le Hamas. « Les exécutions de civils, les prises d'otage, les tirs de roquettes - plus 'habituels' mais d'une intensité jamais atteinte - montrent qu'un cap a été franchi dans l'horreur et la volonté belliqueuse », a également commenté le maire de Cannes David Lisnard. À l’extrême gauche en revanche, ce sont des réactions plus abjectes et odieuses les unes que les autres qui se sont fait entendre. Depuis celles du Parti des Indigènes de la République à celles des députés et leaders de La France insoumise en passant par celles du Nouveau Parti anticapitaliste de Philippe Poutou : « Que la résistance palestinienne qui mène son action avec détermination et confiance dans des

pour résister. Nous lançons un appel à l’organisation rapide de mobilisation de soutien au peuple palestinien », indique le communiqué dudit parti publié samedi 7 octobre et finissant par un « Intifada ! » en guise de signature. Mardi, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin annonçait l'ouverture d'une enquête pour apologie du terrorisme. Le communiqué de presse du groupe parlementaire LFI choque, quant à lui, par le relativisme qu’il exprime ainsi que par l’accusation, éternelle, portée à Israël. « L’offensive armée de forces palestiniennes menées par le Hamas intervient dans un contexte d’intensification de la politique d’occupation israélienne à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem- Est», indique-t-il, d’emblée. Aucune mention du caractère terroriste du Hamas ni de son action ne figure, bien entendu. Un choix des mots qui a provoqué le malaise des socialistes de la Nupes et l’écœurement du reste de la classe politique.

conditions héroïques reçoive en ces heures terribles toute notre fraternité militante. La Palestine vaincra, et sa victoire sera la nôtre », a twitté ce dernier, dès le lendemain de la barbarie commise par le Hamas. « Le NPA ne se joint pas à la litanie des appels à la prétendue “désescalade” (et) rappelle son soutien aux Palestinien.ne.s et aux moyens de lutte qu’ils et elles ont choisi

La nausée provoquée par ces prises de position est telle qu’elle oblige à aller au-delà de la riposte verbale. Interpellée, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet a d’ores et déjà annoncé que Maryam Abou Daqqa, membre du FPLP (le mouvement terroriste palestinien) et invitée par Ersilia Soudais à venir prendre la parole dans l’enceinte de l’hémicycle parlementaire le 9 novembre prochain serait interdite d’entrée. Reste néanmoins à voir si cette décision sera suivie d’effet. La semaine dernière, cette même personne avait pu

venir prendre la parole à l’université de Lyon II, alors que Nathalie Dompnier, la présidente de l’université s'était engagée par écrit à veiller à ce que Maryam Abou Daqqa ne soit pas invitée par les organisateurs islamogauchistes.

Le maire de Reims Arnaud Robinet (Horizons) a appelé à une levée de l’immunité parlementaire des députés LFI étant donné qu’ils ont « franchi la ligne rouge de l’apologie du terrorisme palestinien ». Sur les réseaux sociaux, il a invité le Crif et la Licra à porter plainte pour faciliter le processus de levée d’immunité. « Ceux qui justifient l’ignominie qui se déroule en Israël doivent être poursuivis pour apologie du terrorisme ! », a lui aussi considéré Éric Ciotti à la tête des Républicains.n Laëtitia Enriquez

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Ceux qui justifient l'ignominie doivent être poursuivis pour apologie du terrorisme
Mélenchon et ses amis de LFI ont dépassé toutes les limites

à la une

Alain Bauer : « À

ce stade, il est difficile d’estimer les risques de diffusion de la crise à l’étranger »

ENTRETIEN

Pour le professeur de criminologie, Alain Bauer, responsable du pôle Sécurité et Défense au CNAM, l’impact du conflit au Moyen-Orient sur les Français juifs est difficile à estimer, à ce jour, avec précision.

Comment la guerre déclenchée par le Hamas contre Israël pourrait-elle « impacter » la France et menacer ses citoyens juifs ?

Alain Bauer : Depuis le 3 octobre 1980, qui avait marqué le premier attentat contre des juifs à la synagogue de la rue Copernic à Paris, la France est régulièrement le théâtre d’attentats ou de tentatives d’attentats liés aux conflits du Moyen-Orient. Ils sont planifiés ou exécutés par des organisations palestiniennes ou proches, soit par des agents agissant pour des États, incluant la Libye, l’Iran, la Syrie… Tout événement au Proche ou Moyen-

victimes d’agressions ou d’insultes. À ce jour, il est difficile d’estimer les risques de diffusion de la crise, mais il est certain que la conjonction rare

La France a-t-elle un rôle à jouer dans le conflit en cours ?

A.B. : La posture diplomatique de la France et sa relation particulière avec le Qatar pour aider à libérer ses otages et les autres otages pourraient lui permettre de redorer son image et de reprendre sa place parmi les nations ou même, sur les ruines des accords d’Oslo, de sauver les « accords d’Abraham »

Chacun est encore terrifié en France par la violence des attaques du Hamas. Qu’est-ce qui a changé depuis le 11 septembre 2001 ?

lors de l’intervention au Kosovo, il s’est réduit à six mois. Le temps d’alerte est fonction de la menace, de l’ennemi. Depuis les attentats du 11 septembre, le massacre de Beslan, le conflit en Syrie, l’annexion de la Crimée, la tuerie du Bataclan ou encore l’offensive de l’Azerbaïdjan et de la Turquie dans le HautKarabakh, le temps d’alerte est désormais presque nul. Demain, les armées n’auront que peu ou pas de temps pour réagir. C’est ce que nous venons de voir en Israël.

Justement. Comment cette nouvelle guerre et la « surprise stratégique » qu’elle représente s’articule-t-elle avec l’état global, si instable, des relations internationales, selon vous ? Y a-t-il un risque de contagion mondiale ?

Orient ne provoque pas de résurgence des attentats, même si des poussées d’antisémitisme plus fortes se font sentir depuis quelques années, avec une croissance du nombre de

d’acteurs (palestiniens, libanais ou iraniens) ayant déjà opéré contre les intérêts français ou la communauté juive en France impose une très grande prudence.

A.B. : Par le passé, au seuil d’une guerre « conventionnelle», les armées disposaient d’un temps d’alerte, c’est-à-dire d’une période relativement longue avant d’engager le combat (Temps d’alerte = T décision + T préparation + T entraînement + T déploiement). Pour ce qui est de la Première Guerre mondiale, on peut estimer un temps d’alerte de quatre années. Pour la Seconde, environ de dix mois, c’est la « drôle de guerre ». En 1990, lors de la guerre du Golfe ou en 1999,

À l’étranger, les citoyens israéliens appelés à la prudence

C onfirmant les craintes du Conseil national de sécurité israélien, deux touristes israéliens ont été tués dimanche par un policier égyptien à Alexandrie, en Égypte. Ce dernier aurait tiré à l’aveuglette sur un groupe de dix-sept Israéliens en visite dans le pays. Le Conseil national de

sécurité avait appelé dans un communiqué les ressortissants israéliens à éviter les destinations sensibles.

« À la lumière de la guerre qui a éclaté à la suite de l’attaque terroriste meurtrière du Hamas contre Israël » , le Conseil national de sécurité a fait part de son « inquiétude »

face à « la motivation accrue de terroristes et d’assaillants solitaires pour mener des attaques dans divers pays ».

Appelant « les Israéliens à reconsidérer leurs voyages prévus à l’étranger » il les appelle « à faire preuve de prudence et à réduire – autant que possible – leur

A.B. : L’humanité semble vouée à vivre éternellement entre conflits et intermèdes pacifiques. Depuis l’avènement de l’ère de l’Anthropocène, les sociétés humaines se complexifient mais les guerres tribales, régionales, continentales ou mondiales n’ont pas cessé pour autant. Comme je l’explique dans mon dernier livre*, « le cœur du monde bat au rythme de conflits qui arrachent constamment à l’inventivité humaine des progrès nouveaux, autant pour détruire que pour restaurer, autant pour tuer à coup sûr que pour mettre en sûreté, autant pour conquérir que pour sanctuariser » n Propos recueillis par Esther Amar

* Au c ommencement était la guerre, Ed. Fayard, 486 pages, 23,90 €

présence dans les espaces publics » Et de conclure : « À la lumière des développements et des événements, les Israéliens pourraient avoir de plus en plus de difficultés à rentrer dans leur pays compte tenu du nombre réduit de vols étrangers vers Israël » n Caroll Azoulay

N° 1707 - 12 octobre 2023 14 DR
La conjonction d'acteurs ayant déjà opéré contre les intérêts français ou la communauté juive impose la prudence

En France, la sécurité renforcée devant les lieux communautaires

PROTECTION

Le ministre de l’Intérieur et le SPCJ ont, dès samedi matin, déployé des effectifs supplémentaires devant les synagogues. Des mesures parties pour durer.

C’est en voyant un renforcement des voitures de police postées aux abords des synagogues samedi matin que les fidèles religieux ont pressenti que quelque chose s’était produit. Dès le début de la matinée, des patrouilles du SPCJ ont sillonné les synagogues, particulièrement remplies en ces deux jours de fête de fin de Souccot et de Sim’ha Torah pour prévenir de ce

qu’il venait de se produire en Israël et appeler à la vigilance. Une vigilance de rigueur : une vingtaine de faits antisémites auraient, quand même, été recensés pendant ces deux jours, a précisé, lundi 9 octobre, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, à l’issue de sa rencontre avec les dirigeants de la communauté juive. Dix personnes auraient aussi été interpellées. Mardi matin, jour de rentrée de la plupart des écoles juives de France après les fêtes de Tichri, la sécurité était effectivement renforcée au moment de l’arrivée des élèves le matin. Le ministre de l’Intérieur assure avoir demandé à la police, à la gendarmerie et à l’armée d’être « extrêmement présentes sur les 400 lieux communautaires recensés à travers le territoire ». On ne sait toutefois pas s’il s’agira d’une présence

ponctuelle aux heures de pointe ou statique tout au long de la journée. Au niveau local, des mesures sont prises également. Le maire de Marseille, Benoît Payan, a indiqué avoir demandé à la police municipale d’aller sécuriser toutes les écoles de la ville.

« Il y a aura devant chaque école, des unités de police nationale et municipale

ainsi que devant une cinquantaine de synagogues et lieux de culte », a-t-il affirmé sur la radio juive de Marseille.

« Si vous constatez un déficit de protection dans les prochains jours, n’hésitez pas à nous en informer «, a, pour sa part, demandé le SPCJ. L’organisation officielle de protection de la communauté juive a rappelé aussi les règles élémentaires que chacun doit appliquer. « Procédez à un contrôle d’accès au site très rigoureux et maintenez les accès fermés». « On invite également toutes les personnes à venir se former à la vigilance », rappelle aussi John, son directeur général. À la tribune de l’Assemblée nationale, la Première ministre, Élisabeth Borne, a appelé à une mobilisation renforcée : « Je veux rassurer tous les juifs de France, nous les protégeons ». n

EN PREMIÈRE LIGNE

POUR SAUVER DES VIES

Alors qu’Israël est engagé dans une guerre violente, toutes les équipes du C.H.U. Hadassah de Jérusalem se battent pour sauver le maximum de vies.

A ce jour, 79 blessés, adultes et enfants, dans un état grave à critique, ont été admis dans nos 2 Hôpitaux, Ein Kerem et Mont-Scopus.

Services des Urgences, Soins Intensifs, Neurochirurgie, blocs opératoires, Orthopédie... tous les Services sont mobilisés.

Il est vital d’acquérir des équipements supplémentaires de très haute technologie pour les soigner.

MERCI D’ADRESSER VOS DONS (Reçu Cerfa) :

n En ligne, sur la plateforme sécurisée Allodons : www.allodons.fr/hadassah-france en flashant le QR code ci-contre :

n Par virement bancaire :

IBAN : FR76 3000 3030 1000 0372 9179 260

n ou par chèque, à adresser à : HADASSAH FRANCE, 49 rue Pergolèse, 75116 Paris

Au nom des équipes de Hadassah, au nom du Peuple d’Israël, MERCI POUR VOTRE SOUTIEN URGENT, INDISPENSABLE POUR SAUVER CES VIES !

15 N° 1707 - 12 octobre 2023
HADASSAH
DR

à la une

Ils soutiennent Israël de tout leur cœur

SOLIDARITÉ

Artistes et intellectuels se sont mobilisés avec vigueur en soutien à l’État juif et à sa population.

Bernard-Henri Lévy, avant de se rendre sur le terrain, a appelé avec force à soutenir Israël : « Quand les dictatures avancent, elles s’octroient un permis de tuer comme à Gaza, mais quand les démocraties se reprennent comme Israël aujourd’hui, tout bascule dans l’autre sens », a-t-il affirmé. Toujours aux côtés d’Israël, le grand écrivain Marek Halter s’est inquiété : « Quand Israël est en danger, les Juifs le sont aussi ». Il a appelé à « la création d’un gouvernement d’union nationale dans un premier temps ». Les deux hommes ont été rejoints par Arno Klarsfeld, Gilles-William Goldnadel et l’imam Hassan Chalghoumi. Toujours actif sur les réseaux sociaux, Vincent Chebat, qui dirige le département francophone de NGO Monitor, n’a pas caché son soutien plein et entier à l’État hébreu et à son peuple.

s’est dit « horrifié par ces images de terreur et de haine aveugle », Dominique Farrugia, légendant une photo de lui touchant les pierres du Kotel, a promis de se rendre en Israël bientôt. Elie Semoun a déploré, de son côté, la haine et la violence : « Ça ne s’arrête jamais, c’est infernal ! ».

sportif, ils ne sont pas nombreux à soutenir Israël, seul Oleksandr Zinchenko, un joueur ukrainien d’Arsenal en Angleterre, s’est placé aux côtés d’Israël.

Vu de Jérusalem

Du côté des artistes, ils sont nombreux derrière le peuple d’Israël face à ses souffrances. Patrick

Le metteur en scène, Steve Suissa, toujours proche d’Israël, raconte avec une très vive émotion : « L’invasion de 300 Mohammed Merah en même temps pour tuer des Juifs. Il est impossible de ne pas être solidaire du peuple d’Israël ». Très ému, entre colère et haine, il a expliqué ne pas comprendre que le monde entier « ne se mobilise pas pour Israël face à ce déferlement de haine ». Côté

Le mot de la fin - ou plutôt le dessin - revient au dessinateur Joann Sfar qui a publié, dès samedi matin sur les réseaux sociaux, une calligraphie hébraïque formant le mot vie en hébreu avec cette légende : « Cela veut dire « Nous vivrons ». Il fustige par là même « celles et ceux qui ont depuis des années ouvert les bras au Hamas, ils ont sur les mains le sang des pogroms de ce matin ». Un chaleureux merci à lui de nous avoir autorisés à reproduire ces dessins devenus viraux. n

Le « monde juif global » à pied d’œuvre

RIPOSTE Dans les médias et sur les réseaux sociaux, les organisations juives mondiales agissant pour la compréhension et la défense d’Israël intensifient leur communication.

#standWithIsrael , un mot-clé en guise de cri de ralliement pour tous ceux qui, institutionnels comme individuels, s’engagent sur le terrain médiatique de la défense. Il faut, en effet, trouver les mots qui convainquent et percutent, pourtant de l’évidence. En ce sens, les organisations juives

et israéliennes sont sur le pont. À commencer par Tsahal lui-même qui, sur les réseaux sociaux, multiplie les vidéos courtes et explicatives sur

sa riposte. Sur Instagram, idfonline, est suivi par plus de 355 000 abonnés. Israelairforce par plus de 274 000. L’un comme l’autre diffusent plusieurs messages par jour pour permettre de suivre la contre-offensive et de déjouer la propagande palestinienne. StandWithUs, organisation internationale qui lutte contre l’antisémitisme et défend Israël (plus de 683 000 abonnés), alerte en même temps qu’elle sensibilise, en publiant notamment des visuels qui percutent et deviennent souvent viraux.

Les chiffres qui assomment. Quelques témoignages aussi, mais encore trop rares hélas, de rescapés. Il faut souligner aussi la mobilisation du Congrès juif mondial ou de l’American Jewish Committee. En France, Jewbuzz entend aussi mettre à profit sa popularité sur les réseaux sociaux pour publier les informations essentielles et vérifiées. Cette guerre « e st aussi une guerre d’images et de l’information. Il faut inonder les réseaux sociaux de drapeaux d’Israël et de messages de soutien » , rappelle-t-il. n

Nous vivons ensemble un des moments les plus terribles de l’histoire moderne du peuple juif. Nous pleurons ceux qui ont été assassinés et prions pour la guérison des blessés et le retour de nos frères et sœurs capturés. Certains de nos parents, frères, sœurs, fils et filles ont été mobilisés dans les rangs de Tsahal, armée de défense d’Israël. Que Dieu fasse qu’ils reviennent tous sains et saufs. Beaucoup d’autres se demandent ce qu’ils peuvent faire. Chaque action est importante, il faut juste agir, c’est la force du peuple juif. Prier pour la guérison des blessés, donner de son temps, de l’argent, emballer des colis pour les soldats. Pour ceux qui sont en Diaspora : écrire des messages d’encouragement sur les réseaux sociaux, aller à des manifestations de soutien, écrire des lettres aux habitants d’Israël. Chaque bonne action apportera à l’édifice qu’il est nécessaire de bâtir en ces temps si difficiles. C’est essentiel et vital. Surtout ne pas se dire que son action est petite et insignifiante, mais au contraire qu’avec l’aide des actions des autres et l’aide de Dieu l’effet sera grand. L’action dans l’unité est la seule réalité à l’instant présent. En demandant à Dieu de nous aider selon les mots du Roi David dans les psaumes : « Adochem oz léamo iten, adochem yévarèkh èt amo bachalom » « Que l’Éternel donne la force à son peuple ! Que l’Éternel bénisse son peuple par la paix ! » n

N° 1707 - 12 octobre 2023 16
« Que l’Éternel donne la force à son Quepeuple !l’Éternel bénisse son peuple par la paix ! »
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Sur les réseaux sociaux, les dessins de Joann Sfar sont devenus viraux

« Nous sommes debout, bien vivants ! »

OPINION

Notre ami Claude Bochurberg s’est rendu dimanche à la synagogue de la place des Vosges, à Paris, pour Sim’hat Torah. Il raconte.

Dimanche, en ce jour d’épouvante, de désolation innommable où des images de chiens assoiffés de sang abattent impitoyablement nos B’nei Israel, je me suis rendu à la synagogue Charles Liché, lors de Sim’hat Torah. J’ai le cœur crevé, miné par l’effroi et la colère, taraudé par une nuit sans sommeil. Je sais que la tradition instituée par le grand rabbin Olivier Kaufmann, qui officie depuis plus de vingt ans, veut que l’on danse avec

les rouleaux autour de la place des Vosges lors de la 7ème Hakafah. Mais, j’avoue n’en avoir pas le cœur. Je suis trop mal.

Et puis, le grand rabbin, après les prières pour les victimes, les otages et les soldats de Tsahal déclare : « Nous sommes debout, bien vivants, rien ne sera en mesure de s’opposer à la perduration de la flamme juive. Le deuil commence un jour plus tard, selon la halahka, tant que les morts

ISRAËL EST EN GUERRE

Gilet pare-balles - Produits d’hygiène Ambulances blindées - Colis alimentaire

Équipements de premiers secours

Paires de Téfilines - Livres de prières Chargeur de téléphone ...

ne sont pas inhumés. Nous allons continuer à montrer au monde que la chaîne de notre source de vie ne s’interrompt pas. Nous allons sortir, les fiancés de la Torah en tête avec moi pour entonner notre chant de paix… La sécurité est prévenue, nous serons encadrés par les forces de police ».

Je regarde le grand rabbin. De son être-corps et de ses paroles s’échappe un halo de lumière. Je vois - et j’entends - un grand de notre peuple. Un maître capable de galvaniser les fidèles sous le signe de l’espérance et du Haïm ! Moment magique ! D’un seul coup, mes cellules meurtries se remettent à battre à l’unisson de la systole de vie….

Debout et bien vivants, « Evenou Shalom » aux lèvres, nous allons malgré tout à la rencontre du monde, en ce jour de barbarie. Et par miracle, dans la proximité de notre berger, fidèle à l’injonction de célébrer la source de vie, nous trouvons la force de montrer qu’elle est plus forte que la mort. n Claude Bochurberg

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17 N°
1707 - 12 octobre 2023
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FRANCE
DR
Rien ne sera en mesure de s’opposer à la perduration de la flamme juive

Francophones : la force des réseaux d’entraide

ASSOCIATIONS

Qualita se mobilise pour soutenir les olim de France pendant la guerre. Sarah Simha Benkemoun et Sabine Grinfield expliquent les actions menées par l’association.

Quelques heures après la stupéfaction, les Israéliens relèvent la tête et les manches pour soutenir leurs compatriotes dans la difficulté. La communauté des olim de France peut compter sur le soutien de nombreuses associations, dont Qualita. Toute l’équipe de l’organisation est mobilisée. « Nous avons mis en place une ligne ouverte du dimanche au jeudi de 9h00 à 17h00. Les membres de Qualita répondent à toutes les questions. Ils procureront une aide pour toutes vos demandes: relogement, accueil pour chabbat, courses pour des personnes isolées et obtention de tous les renseignements possibles», explique Sarah Simha Benkemoun, responsable de Qualitime.

L’équipe de Qualita se relaie pour répondre aux appels téléphoniques.

Ces

« Nous avons réuni douze thérapeutes qui ont accepté d’écouter des francophones dans la détresse ou qui souhaitent tout simplement parler. Ils seront disponibles de 9h00 à 19h00 pour donner les premiers secours émotionnels. Les thérapeutes vous rappellent si vous n’arrivez pas à les joindre directement», ajoute Sabine Grinfield, responsable des bénévoles de Qualita. L’association distribue, enfin, des sacs de couchage aux soldats dans des bases militaires détruites par les attaques. « Des bénévoles distribuent aussi des vêtements et des produits hygiéniques aux soldats». Ces actions sont menées en collaboration avec l’association « Amour du bien ». De plus, Qualita centralise toutes les informations recueillies auprès de nombreuses associations. « Nous partageons sur

notre site Internet, sur nos réseaux sociaux ainsi que par des newsletters des informations comme par exemple comment donner du sang au MDA», précise Sarah Simha Benkemoun. Qualita lance également un appel afin que de nouveaux bénévoles se manifestent. « Il faut contacter Sabine si vous voulez aider, même depuis la France!». Qualita poursuit sa mission Tsedaka et a débloqué une enveloppe pour les familles démunies des localités du Sud n Raphaël Hassine

EN PRATIQUE

l Ligne ouverte Qualita du dimanche au jeudi de 9h00 à 17h00 : 054-8909314

l Ligne d’écoute par les thérapeutes de Qualita : 077-6039363

l Ligne d’assistance psychologique d’urgence du ministère de l’Alyah et de l’Intégration en français : *3201

l Vous souhaitez devenir bénévole ?

Contactez Sabine Grinfield : 054-8276800

l Yedidim - aide pour adapter vos abris de sécurité - 24h sur 24h au 1230

bénévoles qui veulent agir à tout prix

MOBILISATION Une incroyable chaîne de solidarité s’est mise en place au sein de la communauté francophone pour aider les soldats au front et les blessés.

l’œil de Moati

Mon Israël

I

l y a des chaînes de tehilim, des soirées afrashat hala géantes et des collectes de couvertures, de denrées alimentaires, ou de gilets pare-balles. Appels aux dons de sang, offres de soutien psychologique ou d’hébergement, confection de repas cuisinés, collecte d’argent : chacun œuvre comme il peut pour participer à l’effort de guerre.

Entre les demandes qui émanent directement des unités envoyées par les soldats à leurs familles afin qu’elles les répercutent autour d’elles et les initiatives spontanées, une vraie fourmilière du don s’est mise en place, sans tableau Excel, ni directeur des opérations, sans publicité, ni planification. Souvent orchestrées par des mères de famille ultra- efficaces, ces opérations sont menées dans des appartements, des cours de maisons privées ou des espaces publics.

« Nous ne pouvons pas rester les bras croisés pendant qu’ils partent risquer leur vie pour

nous défendre », explique Yaël depuis Jérusalem. Chacun met à contribution sa propre voiture et son temps, n’hésitant pas à recruter les enfants pour les poster aux sorties des supermarchés et les maris pour faire les livraisons. Quelques heures après le début de la guerre, Élie Scemama a spontanément voulu aider. Il a effectué des dizaines d’allers-retours dans le Sud pour apporter une quantité impressionnante de denrées alimentaires aux soldats. Il a également contribué à l’achat de gilets pare-balles homologués par le ministère de la Défense. « N ous francophones, qui avons

fait notre Alyah, ne pouvons pas être appelés en milouim alors le moins que l’on puisse faire, c’est d’agir en faveur des familles évacuées qui n’ont plus rien, des soldats et des rescapés » . Aider, dit-il, est le seul moyen pour lui de supporter la guerre.

À citer également, les initiatives de restaurants, de boulangeries et autres commerces qui prennent part à l’action. Dernière en date, celle d’Optical Center qui propose aux soldats « q ui ont besoin de lunettes d’urgence ou de lentilles de les leur faire gratuitement en 15 minutes dans les 40 magasins d’Israël » n Caroll Azoulay

Même mon stylo pleure. Israël, mon Israël. Je ne dors plus. Je suis hébété et perdu. J’ai appelé mes amis là-bas. Et je n’ai entendu que des larmes du côté de ma famille et le courage de mon ami Daniel Shek, ex-ambassadeur, démocrate et travailliste. Tous, oui, tous, étaient de toutes les manifs, semaine après semaine, contre la réforme judiciaire... Tout cela paraît maintenant préhistorique. C’était avant ces images de morts, d’enfants étranglés et de femmes écartelées. Que dire ? Que f aire ? Je ne sais pas. Il n’y a que la guerre, rien que la guerre comme seul horizon. Le Hamas est sorti, plein de haine, des greniers et des caves de Gaza. Il a attaqué par surprise et tué tout ce qui se trouvait sur son passage. Au loin, l’Iran applaudit. Bien sûr, il convient d’éradiquer le Hamas. Ce que je viens d’écrire ne me ressemble pas. Je n’ai jamais haï aucun Palestinien de ma vie. Jamais. Je les ai beaucoup filmés et souvent considérés comme des malheureux. La paix future, on y croyait malgré son enlisement fallacieusement protecteur entre guerres multiples et crises sporadiques. Aujourd’hui, le mot « paix » semble êtr e relégué au dictionnaire des idées perdues. En trois jours, 1 200 repères du Hamas viennent d’être ciblés à Gaza par Tsahal, enfin sorti d’une torpeur peu habituelle. Et au moins plusieurs centaines de terroristes du Hamas ont été tués mais leurs sympathisants silencieux sont, là et partout ailleurs, très nombreux. Alors, la paix : jamais ? Je ne v eux pas y croire. Et vous, amis d’AJ, vous y croyez encore ? E lle est nécessaire. Et vitale. Mais avec qui, et quand ? n

à
une N° 1707 - 12 octobre 2023 18
la
DR

ENTRETIEN

Spécialiste israélien des psycho-traumatismes, fondateur du Centre international de prévention du stress à Kiryat Shmona, Mooli Lahad apporte son expertise à Actualité Juive.

Les Israéliens, compte tenu de la situation sécuritaire, ont-ils développé une résilience accrue ?

Mooli Lahad : Les études prouvent qu'en général, une fois la menace

Professeur Mooli Lahad : « Le traumatisme restera ancré pour toujours »

dissipée, ils retrouvent en effet le contrôle de leur vie plus rapidement. Cependant, cela dépend de la longueur de la menace. Plus elle perdure, comme pendant la pandémie, plus le nombre de personnes en situation de stress augmente de façon significative. Quant aux plus jeunes, il est très fort probable que les traumatismes de ceux qui ont connu ou vu l'horreur mènent à un trouble de stress post-traumatique chronique pour la plupart d'entre eux. Certains récupéreront et réussiront à construire une vie, mais le traumatisme restera ancré pour toujours.

Comment renforcer la résilience individuelle et collective ?

MOBILISONS-NOUS POUR ISRAËL !

M.L. : Se focaliser sur le présent. Réfléchir à ce que l'on peut faire au niveau personnel, familial et organisationnel. Élaborer un plan d'action et de communication au sein de la famille et maintenir une certaine routine quotidienne. Il faut aussi réduire l'exposition aux images choquantes diffusées sur les réseaux sociaux, limiter la consommation des médias, exprimer ses émotions. Il est important de reconnaître que l'on vit des moments éprouvants mais comprendre que l'on a le pouvoir de chercher de l'espoir même dans l'obscurité. Soutenir les autres et agir dans sa communauté aide. C'est ensemble que nous renforçons notre résilience.

Peut-on s'attendre à un traumatisme collectif similaire à celui qui a suivi la guerre de Kippour ?

M.L. : Le traumatisme actuel ressemble plus aux traumatismes post-attentats que post-guerres. La réalisation de la fragilité du pouvoir, du sentiment de supériorité et de toute-puissance est liée à la rupture d'un mécanisme central de confiance en soi. Cela, lié avec le peu de confiance en la capacité du leadership à gérer, aura un impact significatif sur les processus sociaux qui se sont déjà estompés cette dernière année. La tristesse, le sentiment de désespoir et d'impuissance se réveilleront avec force une fois les combats terminés. n Propos recueillis par Nathalie Sosna-Ofir

Le travail du FSJU depuis le début des événements est d’agir en coordination avec nos partenaires historiques, notamment Latet, la Havaya Israeli et le FSJU Israël, pour la société civile israélienne.

Les populations soutenues en priorité :

• Les appelés situés aux points de ralliement pour accès aux produits hygiène et alimentation

• Les populations nécessiteuses – familles, personnes âgées et survivants de la Shoah

• Les évacuées des localités entourant Gaza

• Les familles contraintes de rester dans les abris antimissiles

Durée de l’opération :

Notre soutien - Alimentaire et hygiène :

(Selon notre évaluation et cartographie des besoins sur le terrain avec la coordination de la Sécurité Intérieure « home front »)

• Nourriture

• Produits d’hygiène

• Médicaments et matériel médical

• Jeux de relaxation pour enfants

Selon les premières estimations, le besoin d’une assistance d’urgence perdurera pendant au moins 8 à 12 semaines.

L’expertise du FSJU (partenaire du réseau Olam) et Latet dans la gestion de crises permet le ciblage précis des besoins et la sécurisation des dons.

Le FSJU est une association reconnue d’utilité publique. Certifiée Label IDEAS, attestant de bonnes pratiques en matière de gouvernance, finances et d’évaluation. Membre de France générosités

19 N° 1707 - 12 octobre 2023 DR
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Giladi

à la une

SOLIDARITÉ

Pour soutenir le peuple israélien en état de guerre, le CRIF a organisé des manifestations de soutien dans plusieurs grandes villes du pays.

Le 9 octobre, à Strasbourg, Nancy, Tours, Nice, Lille, Montpellier, Marseille, Bordeaux et Paris. Le 10, à Lyon, et le 11 à Toulouse, le CRIF a organisé des manifestations en soutien à Israël. Le 9 octobre, à 18h30, trente-cinq mille personnes ont entamé une marche en partant de la place Victor Hugo. Des milliers de Juifs, d’élus, d’anonymes et de personnalités civiles, de toutes les origines, étaient présents comme un seul homme pour Israël.

Scandant « Israël vivra, Israël vaincra ! », « Stop au terrorisme ! », brandissant des drapeaux des deux pays et des pancartes avec des messages de paix. En tête de cortège, les nombreuses personnalités politiques portaient des banderoles claires : « Terrorisme, ici, là-bas, même combat, soutien à Israël ».

Manuel Valls, ancien Premier ministre, s’exprime, catégorique : « C’est très important que les Français dans leur ensemble manifestent leur solidarité avec l’État d’Israël. Les Israéliens sont victimes d’une attaque criminelle, sauvage, d’une organisation islamiste, nous avons aussi connu le terrorisme. Nos amis israéliens sont dans une période très difficile et il faut le dire: Israël a le droit de se défendre et il faut

Des rassemblements partout en France

que la communauté internationale intervienne pour libérer les otages, et que la France soit au premier rang », confie-t-il à Actualité Juive Anne Hidalgo, maire de Paris, l’ancien président Nicolas Sarkozy et son épouse, Carla Bruni, des députés, des ministres et des élus, notamment, Yaël Braun-Pivet, Éric Ciotti, Xavier Bertrand, Olivier Véran et Valérie Pécresse, ainsi que des dizaines de représentants de la République, de tous les bords politiques, étaient présents. « J’ai même constaté que des élus communistes et du Rassemblement national étaient là. Tous ont compris qu’il fallait être ensemble, c’est quelque chose d’important qui montre qu’on peut discuter. Car lorsque Israël va attaquer et défendre sa population, certains nous tourneront le dos. Israël sera à son tour accusé de meurtre, et là nous

leur rappellerons ce qu’ils ont fait », insiste Gil Taïeb, vice-président du CRIF.

Tous les représentants des institutions communautaires étaient également présents : le Consistoire, l’UEJF, le FSJU, le B’nai B’rith, la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, le Maguen David Adom et bien d’autres. De nombreuses personnalités ont également grossi les rangs de la marche, notamment Arthur, qui s’est étonné du « silence » de ses amis du spectacle. On a également vu Amir, Marek Halter, Alexandre Arcady, Steve Suissa, Enrico Macias.

Patrick Bruel a expliqué avec émotion sa présence. « J’ai souhaité montrer une solidarité, un accompagnement, on est à l’heure du recueillement, des larmes, des interrogations, de la colère aussi. Tout événement qui réunit les gens et apporte de la chaleur est

Des témoignages de soutien venus de toute part

Attristés par la situation endurée par les Israéliens, de grandes entreprises françaises et des institutionnels ont témoigné leur solidarité envers le peuple israélien et la communauté juive française, en agissant concrètement.

La SNCF s’est dite « atterrée par la tragédie à laquelle Israël est confronté. Les morts se comptent par centaines. À n’en pas douter, certaines familles françaises seront

endeuillées et si ces familles souhaitent rejoindre Israël et habitent en province, elles pourraient désirer rejoindre Roissy-CDG par le train ». La SNCF invite les personnes à se manifester.

Mathias Vicherat, le directeur de Sciences Po, a quant à lui rendu hommage à Omri Ram, un jeune étudiant de 28 ans qui avait effectué son année d’échange académique sur le campus de Paris, l’an

dernier. « Ces événements suscitent une immense émotion à Sciences Po et nous condamnons fermement et avec la plus grande vigueur ces attaques terroristes », indique Mathias Vicherat qui invite à un moment de recueillement le vendredi 13 octobre, à 12h15, dans le cloître du campus de Saint-Thomas et au sein de chacun des campus en région. Ajoutons également que

important, sous l’image de la tour Eiffel parée des couleurs du drapeau israélien, je trouve que la France est aux côtés d’Israël, à part certaines minorités politiques qui s’illustrent une fois de plus, c’est coutumier ». Des particuliers non juifs étaient aussi présents pour soutenir les Israéliens, « Je ne suis pas juive, je ne suis pas forcément d’accord avec la politique locale, mais ce qu’on fait aux civils est intolérable. On touche aux femmes et aux bébés, aux grands-parents, c’est contre la barbarie que je suis là », indique Anna V., une étudiante venue de Chelles (77). Et l’imam Hassan Chalghoumi de renchérir : « celui qui ne réagit pas à ce qui a été commis a perdu son âme. On n’a pas le droit de détruire un peuple, dans ce cas-là, on a trahi l’islam ». L’événement sur l’esplanade du Trocadéro a été suivi de la lecture du kaddich pour les victimes, de prières pour Israël, puis de la Hatikva et La Marseillaise, face à la tour Eiffel, illuminée aux couleurs du drapeau israélien. Mardi 10 octobre, un office de prières a été organisé à la grande synagogue de la Victoire, à l’initiative du Consistoire de Paris. n

l’opérateur français SFR (Altice) a annoncé samedi la gratuité de tous les appels RED/SFR vers Israël pour la semaine et saluons le geste de la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a illuminé la tour Eiffel aux couleurs de l’État d’Israël, lundi soir, et celui de Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, qui a aussi revêtu lundi soir les couleurs du drapeau blanc bleu n Yaël Scemama

N° 1707 - 12 octobre 2023 20
SARAH BISMUTH DR SARAH BISMUTH

Les appels aux dons se multiplient

MOBILISATION

KKL, FSJU, MDA, Keren Hayessod : les associations sont toutes au chevet d’Israël.

«Nouslançons une grande collecte de fonds parce que nous avons besoin de tout, explique Victor Wintz, le directeur du MDA en France. Des pansements, de l’essence pour nos hélicoptères qui tournent en permanence au secours des victimes. Nous décuplons en Israël ce que nous faisons habituellement, en particulier dans la collecte, le traitement et la distribution de sang, qui coûtent très cher ». Préparer la suite est aussi important pour le MDA. « Nous devons refaire nos stocks en vue d’une guerre »

Le KKL lancera une collecte dans les

semaines qui viennent, explique Robert Zbili, son président. « Beaucoup de nos réalisations autour de Gaza sont détruites. Quand il faudra reconstruire, nous serons là bien évidemment pour des abris mobiles et pour tout ce dont Israël aura besoin ». Mardi, le KKL officialisait le lancement de sa campagne de dons pour répondre aux besoins de la population israélienne. Organisation de collecte officielle d’Israël, le Keren Hayessod est plei-

nement tourné vers Israël. Par son fonds d’urgence, il répond aux besoins essentiels des victimes : logement, équipement, assistance psych ologique. « Le cœur de la Diaspora bat à l’unisson avec celui d’Israël. Nous aidons les victimes à relever la tête et nous poursuivrons cette aide à plus long terme tant que cela sera nécessaire », expliquent ses co-présidents Judith Oks et Dan Serfaty. Le FSJU se mo-

bilise, lui-aussi, avec l’association Latet, son partenaire israélien, pour le soutien aux familles du Sud en leur fournissant tout le nécessaire pour survivre : de l’hygiène de base aux jouets pour les enfants, traumatisés par la situation.

D’autres associations juives apportent l’aide indéfectible de la communauté juive de France à Israël. Parmi elles, le Libi France, 100% Layahal, le Cœur des Mamans et Lev Tov. Toutes lancent des appels aux dons pour Israël et d’autres structures locales qui ne ménagent ni leur temps, ni leur énergie au service d’Israël. Le grand peuple juif… n Ilan Levy

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21 N° 1707 - 12 octobre 2023 2021 € ISRAËL La grande angoisse du variant « Delta » Après la déchirure, la renaissance française des Juifs d'Afrique du Nord Les grandes heures de la vie juive séfarade en banlieue Une période de défis pour le leadership communautaire Avec les témoignages d'Alexandre Arcady, Raphaël Elmaleh, Serge Moati… Séfarades, le roman d'une intégration p.34 Robert Badinter passion théâtre culture actualitejuive.com 16 Israël mobilisé à la COP26 Environnement Juifs, démographie d’un peuple résilient Fondateur Serge Benattar 2 actualitejuive.com L'homme de la cave, film courage cinéma Fondateur Serge Benattar 2 € culture p. 24-27 La Soucca, fragile et éternelle demeure judaïsme Philippe Apeloig, la mémoire vive d'un designer Le nouveau Moyen-Orient, mirage ou réalité ? un an après les « accords d'abraham » Comment Joe Biden veut reprendre l’initiative après le retrait d’Afghanistan Vers une extension des accords à de nouveaux pays ? Une analyse de Denis Charbit et un entretien avec Uzi Rabi 5781 Fondateur Benattar € actualitejuive.com cahier jeux Tubes de l'été, agenda culturel, sagas et portraits Notre édition spéciale Énigmes, sudokus, anagrammes pour toute la famille p. Été 2021 Le temps retrouvé 2 € Comment la situation bouleverse l’organisation manifestation Les équipes israéliennes dans les starting-blocks Les analyses de Renaud Longuèvre et Alex Gilady Les JO à l’épreuve du COVID 2021 28 Tamouz 5781 Fondateur Serge Benattar 2 € N° 1606 Israël L’ASI fête Notre sélection du Festival Grand Angle Cinq ans après la disparition du prix Nobel de la paix, un héritage immense Une œuvre majeure pour la transmission de la mémoire Comment le hassidisme l’a inspiré toute sa vie L’hommage de ses contemporains ÉLIE WIESEL Conscience de notre temps 2021 Fondateur Benattar 2 € actualitejuive.com BONNES FEUILLES ISRAëL JUSTICE L'encyclopédie des Espions d'Alain Bauer p. 44 Vers un deuxième procès Mireille Knoll p. 16 26-28 Antisémitisme l'Europe se mobilise à Auschwitz GRAND ANGLE Les effets de la hausse du shekel p. 22 Retrouver le sens de la fête Au cœur de l'hiver, les Lumières de Un temps pour retrouvailles Dinim lois, rituels Avec les analyses Mickaël Azoulay, Rivon Krygier et Jacky Milewski 'Hanouka 5782 Fondateur actualitejuive.com europe CULTURE Menaces sur l'abattage rituel 24 Le rendez-vous jazz de l'Ecuje Benjamin Stora et sa nouvelle BD bonnes feuilles Déjouer les embûches du système bancaire Heureux comme un juif en Allemagne ? Pourquoi République de attire à nouveau Juifs Comment Angela Merkel a intensifié relations avec son histoire, important travail mémoriel Avec les analyses Beate Klarsfeld, Daniel Cohn-Bendit Alexandre Adler Septembre 2021 Fondateur actualitejuive.com JUSTiCE MONDE COMMUNAUTé Le fondateur d’ Ils sont partout » mis en examen Rabbin Daniel Farhi, disparition d’un mensh » Hommage aux déportés sur France 2 TéléVISION Afghanistan géopolitique d’une débâcle p. 20-22 HAÏM KORSIA « Un pays qui se réinvente a toujours de l'avance » entretien exclusif Grand rabbin de france Pourquoi la République doit tracer un chemin d’espérance Des projets futurs conduire avec le Consistoire Covid-19 vaccination, seule Israël, une extrême modernité qui fait rêver ABONNEZ-VOUS Retrouvez nos formules d'abonnement sur notre site internet www. actualitejuive .com ✆ 058-461 62 62 contactisrael@actualitejuive.com Pour nous contacter : 25 Iyar Fondateur Benattar 2 actualitejuive.com 1645 p. 34-35 Séjours et colos, faites votre choix été 2022 yom yeroushalaïm l'éternité d'une ville-monde Jérusalem Chaque 28 iyar, Israël célèbre la fête nationale qui marque la réunification de Jérusalem Une mosaïque unique de populations et modernité Entretien exclusif avec le maire, Moshe Léon mémoire Élie Buzyn, la disparition d'un géant p. 36-37 Fondateur 2 € 6-7 14 Le courage de Manuel Valls face à la haine politique Pourquoi accords Le réveil de l'Afrique partenariats avec Israël ENTRETIEN avec Joël Mergui Sa vision de la communauté et ses projets pour le Consistoire de Paris p. 26-28 La révolution défense Iyar 5782 Serge Benattar actualitejuive.com Pourquoi les guerres de demain seront d'abord des guerres digitales Les technologies israéliennes à l'avant-garde Ukraine-Russie la ligne de front numérique Avec les analyses de Jean-Yves Le Drian, Julien Roitman et Alain Bauer cyber 12 janvier Serge 2 actualitejuive.com p. 16 Israël Tempête sur la Cour suprême Affaire HouellebecqMusique classique Mémoire vive La médiation de Haïm Korsia Sur les traces du judaïsme tunisien p. 28-29, Ces compositeurs juifs oubliés p. 36 Sobriété énergétique MODE D'EMPLOI Comment les ménages français et israéliens font face l’explosion En France, la grande angoisse À la maison pendant Chabbat et dans les synagogues, comment Israël mise sur les énergies renouvelables pour produire CULTURE DéBATS-OPINIONS DéFENSE A.B. Yehoshua, disparition d'un géant p. 37 Face à l'Iran, les F35I de Tsahal p. 20 Israël, pourquoi tant de haine? 42-43 2022 17 Fondateur Serge 2 actualitejuive.com 40-41 Cyril Benzaquen, le roi du ring BOXE God Save The 350 ans Jews de vie juive en angleterre De Benjamin Disraeli Amy Winehouse, une pléiade de talents exceptionnels La menace antisémite sur les campus universitaires La Grande-Bretagne et Israël, une relation dents de scie Avec les analyses d'Alexandre Adler, de Haïm Musicant et du Grand-Rabbin de Grande-Bretagne, Ephraïm Mirvis 28 Fondateur Benattar 2 € actualitejuive.com N° p. 38 Culture Philip Roth, nouvelle biographie Coalition Qatar/Maroc Portrait Le calvaire de Benyamin Netanyahou 18 Alexandre Kominek, l’humour sans limites p. 40 Corruption présumée au Parlement européen p. 23 Le miracle de l'hébreu Une improbable renaissance l’incroyable persévérance d’Eliézer Ben-Yéhouda L’hébreu moderne a sauvé l’hébreu biblique, par le linguiste Claude Hagège Enseignement public comment la matière tente de se maintenir Un numéro spécial illustré par le calligraphe Frank Lalou 2022 Fondateur Serge 2 € actualitejuive.com BANDE DESSINÉE ÉMIRAts ARABES UNIS Coupe du monde La prise d’otage d’Entebbe revisitée p. 38-39 Le Maroc, chef de file des Palestiniens p. 22 Dernière ligne droite pour Netanyahou COALITION Les zones d'ombre de l'affaire Ethan Fitoussi p. 23 Transmettre la lumière 'Hanouka 5783 Les lumières de ‘Hanouka symbolisent l’obligation de donner nos enfants une éducation qui transmette la tradition Historiquement, la révolte victorieuse du peuple juif contre l’oppression hellénistique Un entretien avec l’historienne Mireille Hadas-Lebel, auteur de Récits et légendes des mondes juifs (Yodea) Les contributions de Jacky Milewski, Haïm Nisenbaum, Yaacov Spitezki Beignets de ‘Hanouka, demandez la recette Dinim et horaires je souhaite m'abonner à M.Mme Nom Prénom Adresse CodepostalVille
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Des collectes pour l'achat de produits d'hygiène ou de matériel militaire : les besoins sont énormes

Les conséquences des images de guerre sur les enfants

PSYCHOLOGIE

Notre chroniqueur, le médecin Bruno Halioua, explique pourquoi il faut tenir éloignés les enfants le plus possible des images qui circulent sur les réseaux sociaux.

Nous sommes rivés sur nos smartphones, nos radios et nos télévisions à suivre en famille avec attention l’évolution de la situation en Israël. Nous avons tous été choqués par ces scènes de violence perpétrées par les membres du Hamas à l’encontre des civils israéliens. La peur dans le regard de cette jeune fille, tirée de force hors de la voiture par les cheveux, nous emplit d’effroi. L’humiliation de cette femme âgée exhibée comme un trophée de guerre nous plonge dans la tristesse.

Il convient toutefois de faire attention aux conséquences que peut avoir chez les enfants la visualisation de ces images violentes et choquantes, en particulier à l’âge préscolaire. C’est ce que vient de montrer une récente étude canadienne réalisée par l e professeur Linda Pagani de l’université de Montréal (J Dev Behav Pediatr. 2023 Jan 1;44(1) : e1-e11.). Elle vient de démontrer les effets néfastes à moyen et long terme de la visualisation de ces images violentes sur les jeunes enfants. Les auteurs de ce travail ont identifié au sein d’une population

PARENTS, OUVREZ L’ŒIL

L’influenceur « HugoDécrypte »… déraille

« H ugoDécrypte » , de son vrai nom Hugo Travers, né le 6 avril 1997, à Versailles, est un vidéaste web franco-britannique qui connaît une grande notoriété grâce à sa maîtrise parfaite de la plateforme YouTube (plus de 1 million d’abonnés) et des réseaux sociaux TikTok, X ou Instagram. Ses vidéos, qui totalisent des millions de vues, rencontrent un grand succès, notamment auprès des jeunes. Un jeune qui explique de façon « pédagogique »

la marche du monde, c’est séduisant. En vérité, les vidéos « HugoDécrypte » sont une véritable entreprise de désinformation et de propagande, voire de complotisme. Il raconte, à sa manière, l’actualité, entre autres, les raisons du conflit israélo-arabe. Un narratif simpliste et quelques dates, une allure jeune et branchée, et ça marche. Les jeunes l’adorent et prennent son discours pour argent comptant. Morceaux

socialement isolé et de difficultés scolaires. Selon cette étude, la violence perçue et reçue peut entraîner des détresses émotionnelles et une distorsion de la réalité avec, pour conséquence, une passivité dans leur parcours scolaire. Les jeunes enfants confrontés à des images violentes ont du mal à distinguer le réel du fictif, et les images télévisuelles, même limitées à un écran, montrant des corps ensanglantés, peuvent leur sembler réelles, influençant potentiellement le comportement et les choix de vie de l'enfant et du futur adolescent.

Le caractère flou des images qu’on voit à la télévision est susceptible d’ac -

de 978 filles et de 998 garçons, âgés de 12 ans, ceux qui ont déclaré avoir visualisé des émissions télévisées violentes à l'âge préscolaire (entre 3 et 5 ans). Ils ont ensuite interrogé les parents et les enseignants de ces enfants qui avaient vu des images violentes et ceux qui n’avaient pas vu d’images violentes à l’âge préscolaire. Ils se sont aperçus que la visualisation d’émissions télévisées violentes à l'âge préscolaire était associée à un risque plus important de détresse émotionnelle, de troubles de l’attention, d’un comportement

croître l’horreur de la situation avec des conséquences non négligeables. Il devient donc essentiel de surveiller et de limiter l'exposition de son enfant aux écrans et à la visualisation d’images violentes. C’est ce que nous faisons en cas de projection d’un film ou d’une série violents. En revanche, nous ne faisons pas autant attention au moment des actualités. La prévention et la communication demeurent les meilleures défenses face à la profusion d'images circulant sur Internet et les écrans. Ne l’oublions pas. n Bruno Halioua

choisis : « En 1929, 180 000 juifs s’installent en Palestine après l’effondrement de l’Empire ottoman » . Hugo Travers oublie de préciser que les juifs avaient acheté légalement de nombreuses terres, laissant supposer qu’ils ont « colonisé» cette région hostile, remplie de marécages et de moustiques transmettant la malaria. Autre extrait : « Les partis de droite israéliens et le Hamas se sont opposés aux accords

d’Oslo », omettant de dire que les assassinats de juifs n’ont pas cessé après la signature des accords. « HugoDécrypte » se veut à lui tout seul un concurrent direct de « Brut » et « Konbini ». Au grand dam de ces médias en ligne qui n’en reviennent pas de voir une équipe restreinte s’imposer avec un minimum de moyens. Parents, si vous entendez vos enfants ou vos ados citer « HugoDécrypte », soyez en alerte !

à la une N° 1707 - 12 octobre 2023 22
La visualisation d'émissions violentes est associée à un risque plus important de détresse émotionnelle

EXPERTISE

Pédopsychiatre à Tel Aviv, le docteur Michaël Larrar donne des conseils pour tenter d’avoir la meilleure attitude possible vis-à-vis de nos enfants.

«Entant que parent, il ne s’agit pas de culpabiliser dans notre façon de gérer la situation avec nos enfants ni d’être trop sévère avec soi-même. Nous sommes tous dans un moment traumatique et nul n’est naturellement préparé à gérer un état de guerre.

Le temps de l’immédiateté est celui

réfléchir et de tenter de répondre au mieux aux questions de nos enfants, en fonction de leur âge.

Pour les plus jeunes et jusqu’à environ 10 ans, on ne les laisse pas trop sur les réseaux sociaux, parce qu’il y a des images terribles, y compris sur TikTok. À cet âge, on peut encore beaucoup les protéger de ce qu’ils peuvent savoir. Et normalement, ils ne savent pas les atrocités que l’on a vues, ni qu’une guerre, sans doute sans précédent, s’annonce. Ils ne savent pas tout cela et je ne vois pas l’intérêt qu’ils le sachent. Ça va juste leur faire très peur. Il faut aussi beaucoup les rassurer. Ce qui les inquiète est de savoir si cela va leur arriver à eux. On leur répond non, que l’on est les plus forts. On leur rappelle que le pays est très armé, bien plus que ses adversaires. On a eu beaucoup de peine parce

qu’on a été pris par surprise mais on va gagner, c’est certain, il n’y a pas de doute. Il faut jouer un peu la comédie mais il faut leur donner cette impression. Il y a ce qu’on va leur dire et comment on va le leur dire. Tenter de minimiser cette angoisse, en n’étant pas trop accrochés à l’information lorsqu’ils sont près de nous.

Les adolescents, connectés en permanence, vont évidemment voir tout ce que l’on ne voulait pas qu’ils voient. Il faut leur offrir un espace de parole qui ne résout pas tout mais qui fait du bien. Se poser et discuter avec eux, sans avoir l’idée que parce que l’on est parent, on aurait des réponses à apporter à tant d’horreur. Mais le fait de parler apaise et écouter fait du bien. Discuter aussi de la réalité de l’humanité qui a malheureusement aussi un côté monstrueux. On va discuter avec eux du bien, du mal, de la civilisation des hommes et de ceux qui ne sont pas toujours civilisés. Débattre est une manière de reprendre de façon intellectuelle quelque chose qui est insupportable

23 N° 1707 - 12
octobre 2023
savoir Michaël Larrar : SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX actualitejuivehebdo actualitejuivehebdo Actualite_juive www.actualitejuive.com SUIVEZ-NOUS
Il faut parler aux enfants, mais ils ne doivent pas tout

{Résolutions }

Christophe BARBIER

Les mobiles du pire À

n’être plus surpris par l’ignominie de La France insoumise, on n’en est pas moins écœuré après son absence de condamnation des dernières attaques terroristes du Hamas. La position de LFI est simple, ses motivations, ses mobiles, sont multiples. La ligne officielle du mélenchonisme est claire et tient en une consigne : il s’agit de renvoyer dos à dos le Hamas et l’État israélien, dans une sorte de match nul de la violence. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon inscrit un signe « égal » quand il s’émeut de « toute la violence déchaînée contre Israël et à Gaza ». En ajoutant que « la violence ne produit et ne reproduit qu’elle-même », il sous-entend que c’est ici le mystère de la poule et de l’œuf, comme si l’on pouvait comparer les exactions barbares commises par le Hamas et les actions militaires menées par l’armée israélienne pour sécuriser les frontières et empêcher les attentats. Derrière cet intolérable relativisme se cachent plusieurs motivations. La première est de « blanchir » le Hamas de l’accusation de terrorisme. Le communiqué officiel de LFI repeint ainsi l’attaque du mouvement à la solde de l’Iran en « offensive de forces armées

Francis Szpiner, un ténor du barreau au Sénat

Il a connu deux échecs aux législatives, la troisième élection aura été la bonne : Francis Szpiner (69 ans) a été élu sénateur (LR) de Paris. Ce pénaliste réputé, ténor du barreau, a été, depuis sa prime jeunesse, un militant politique chevronné. Membre de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), rompu aux arts martiaux, il a laissé le souvenir d’un élément très combatif à la faculté parisienne d’Assas où il a fait ses études de droit. En vertu de la loi de non-cumul des mandats, Francis Szpiner a indiqué qu’il abandonnera son siège de maire du XVIe arrondissement de Paris pour se consacrer pleinement aux batailles de la droite républicaine au palais du Luxembourg.

Le secret de famille de Daniel Ben David

Il a grandi à Bat Yam dans la banlieue de Tel Aviv. Ce n’est qu’à l’âge adulte que Daniel Ben David a appris l’histoire de sa famille. Son grandpère, Ibrahim Shahin et son père Nabil étaient des Égyptiens musulmans d’origine palestinienne, installés à El Arish en Égypte et travaillant pour le Mossad. Dans les années 70, ils transmirent de précieuses informations au renseignement israélien avant d’être démasqués et de s’enfuir en Israël. Convertis au judaïsme, les Sahin Ben David se sont adaptés à leur nouvelle vie. « Nous avons grandi dans une famille juive israélienne à tous points de vue. Nous fêtions Roch Hachana, Souccot », a expliqué Daniel Ben David à la 12e chaîne israélienne qui a réalisé un documentaire sur ce destin hors du commun. Daniel Ben David qui se considère pleinement juif et israélien n’a qu’un souhait : que l’histoire de sa famille soit parfaitement reconnue à l’instar des autres sagas héroïques de l’histoire d’Israël.

palestiniennes », comme si le Hamas était l’ar mée légale d’un État souverain. La deuxième est d’entraîner les citoyens français dans le piège du coupable mais pas responsable : le Hamas est coupable de violences condamnables, mais le véritable responsable est le gouvernement israélien, par les divers aspects de sa politique envers les Palestiniens. Bref, derrière « la poule et l’œuf », les mélenchonistes dénoncent le vrai nid de la guerre, et il est selon eux à Jérusalem. Le député Louis Boyard, jamais en retard d’une provocation, accuse même la France de ne pas savoir choisir son camp : « Trop longtemps que la France ferme les yeux sur la colonisation et les exactions en Palestine. » Souhaite-t-il que Paris déclare la guerre à Israël ?

Le tr oisième mobile de LFI est, comme d’habitude, le renforcement de son arrimage dans l’islamogauchisme : il s’agit de céder toujours plus à l’islam politique, d’être dans la cécité complaisante à l’égard de l’islamisme, pour capter le vote des banlieues musulmanes et espérer le soutien des imams radicaux lors du Grand Soir révolutionnaire. Stratégie suicidaire pour le parti autant que funeste pour la République, mais désormais centrale dans le mélenchonisme.

Qu’elle soit consciente ou non, la position de LFI a enfin une conséquence : elle mène à r endre le juif responsable, au bout du compte, des malheurs qui lui adviennent. La compassion feinte cache mal une accusation systématique, sur le thème « Ils l’ont bien cherché ». Cela, c’est l’essence même de l’antisémitisme. n

Drew Weisman et Katlin Kariko prix Nobel

Tous deux professeurs à l’université de Pennsylvanie, Drew Weisman et Katlin Kariko sont les co-lauréats du prix Nobel de Médecine 2023. Par leurs travaux sur l’ARN messager, les deux chercheurs ont grandement aidé à la mise au point d’un vaccin anti-Covid qui a pris de vitesse toutes les technologies antérieures. « Nous avons modifié l’ARN messager et nous avons eu les honneurs, mais les vaccins sont basés sur plus de vingt ans de travail pour Katy et moi et sur le travail de centaines, voire de milliers d’autres scientifiques », souligne modestement Drew Weisman. L’Américain et la réfugiée hongroise se sont rencontrés en 1988 autour d’une photocopieuse de l’université. Après avoir évoqué leurs travaux respectifs sur l’ARN, ils ont décidé de poursuivre leurs recherches en tandem.

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partis pris
© PHOTO : RICARDO ESTEVES POUR LRM
Pour LFI, il s’agit d’être dans la cécité complaisante à l’égard de l’islamisme, pour capter le vote des banlieues musulmanes

N° 1707 - 12 octobre 2023

Les Gens

Magali Berdah sous mauvaises influences

Comme il est loin le temps où Magali Berdah, « la papesse des influenceuses », rayonnait sur l’univers de la téléréalité ! La femme d’affaires et fondatrice de l’agence Shauna Events a été placée en garde à vue fin septembre à Nice dans le cadre de diverses malversations financières pour lesquelles elle comparaîtra devant le tribunal correctionnel le 18 novembre prochain. Magali Berdah est soupçonnée d’avoir organisé frauduleusement la faillite de l’une de ses sociétés avec un passif de 2,4 millions d’euros. Ses déboires judiciaires ne sont pas les premiers. En 2018, la businesswoman avait été condamnée à un an de prison avec sursis pour blanchiment et abus de faiblesse.

Amir Badran vise la mairie de Tel Aviv

Les téléspectateurs de la télévision franco-israélienne i24News le connaissent pour sa participation régulière aux Grandes

Gueules MoyenOrient (GGMO). Sur le plateau, il passe un peu pour le « bad cop » de l’émission. Avocat installé à Yaffo, Arabe israélien, très marqué à gauche, Amir Badran n’hésite pas à exprimer sa solidarité avec « la résistance » palestinienne. En coulisse, il est, paraît-il plus jovial et conciliant. Déjà conseiller municipal de Tel Aviv, il vise

cette fois le poste de maire à la tête d’une liste « judéoarabe » soutenue par le parti Hadash, lors des élections qui se tiendront fin octobre. « Pour la première fois dans l’histoire d’Israël, un Arabe est candidat à la mairie de Tel Aviv » claironne Amir Badran qui demeure moins disert sur ses chances de l’emporter.

Tom Darmon loin de son grand-père

Il est bien décidé à se faire un –prénom – dans le cinéma et assure n’être ni un « fils de » ni encore moins un « petit-fils de… ». Pourtant, Tom Darmon le concède : « Toute ma famille est dans l’audiovisuel. J’ai une mère maquilleuse, un père chef électricien, un grand-père comédien et une grand-mère qui a fait du théâtre donc j’ai baigné là-dedans ».

Mais pour le reste, son grand-père Gérard n’y est pour rien. « Avec mon grand-père, on cloisonne vraiment. Il ne m’a jamais mis sur la voie de quoi que ce soit, il ne m’a pas glissé de nom d’agent, de théâtre ou de directeur de casting. J’ai fait mon truc, j’ai trouvé mon école de théâtre. Il s’avère qu’il l’avait faite mais parce qu’on vient de Montmartre tous les deux et cette école se trouve à Montmartre. »

25

Ça roule

Elles sont désormais interdites à Paris. Alors la société Dott, opérateur de trottinettes électriques franco-néerlandais, a décidé d'envoyer ses trottinettes de la capitale française à celle de la trottinette par excellence - Tel Aviv - devenue, en 2020, la première municipalité au monde à adopter des réglementations destinées aux sociétés de trottinettes électriques partagées afin de renforcer la sécurité.

ÉCO, BUSINESS, TECH...

Diplomatie de l’innovation

Israël a créé un poste diplomatique pour promouvoir ses entreprises technologiques à l'échelle mondiale. Fleur Hassan-Nahoum, adjointe

au maire de Jérusalem, a été nommée par le ministre de la Diplomatie envoyée spéciale pour l'innovation d'Israël. Sa première

mission : la COP28 des Nations unies aux Émirats arabes unis fin novembre pour aider les entreprises israéliennes à présenter leurs technologies qui répondent aux défis environnementaux mondiaux.

Un

peu de décence !

LE CHIFFRE tops/flops

3 % de croissance mondiale

Selon l’OCDE, la croissance mondiale sera de 3 % en 2023, en repli par rapport aux 3,3% de 2022, avant de reperdre 0,3% en 2024. Sont prévus pour 2023, 2,2 % aux États-Unis, 0,6 % en zone euro avec -0,2 % en Allemagne et 1 % en France. La plus forte croissance cette année encore, l'Inde avec 6,3%. Quant à Israël, 3,1 %.

Pour vivre décemment en France - subvenir à ses besoins essentiels, hors loisirs, et avoir une vie sociale - le salaire d'une personne doit être de 1 630 € par mois, estimation qui prend en compte l’inflation, selon

l’Institut de recherches économiques et sociales. Or le SMIC est à 1 329 €, un écart qui se creuse avec les années. Un retraité seul a besoin de 1 836 €, un couple sans enfant 2 300 € et avec deux enfants, 3 744 €.

 TVA sur les œuvres d’art « Ber cy maintiendra la TVA à 5,5 % sur les œuvres d’art afin que la France reste au centre du marché mondial », a dé claré le ministre de l'économie Bruno Le Maire.

 Le covoiturage

Ça ne roule pas pour le covoiturage en France qui représente 3 % des trajets quotidiens, donc loin de l'objectif de 3 millions par jour en 2027 prévu dans le plan du gouvernement.

la chronique américaine

Le meilleur ami d'Israël

Dans les circonstances tragiques que traverse l'État d'Israël, les États-Unis restent l'allié le plus sûr. Ce qui ne veut pas dire que d'autres États n'expriment pas, eux aussi, leur soutien diplomatique, voire matériel. Mais entre Washington et Jérusalem, l'alliance n'est pas seulement politique ; elle repose, aussi et surtout, sur des liens qu'on serait tenté de qualifier d'indissolubles. Le président Joe Biden, le secrétaire à la Défense, le secrétaire d'État ont prononcé de fortes déclarations qui témoignent de leur soutien à l'État d'Israël. Il est plus que vraisemblable

que les communications téléphoniques ont été nombreuses et déterminantes entre les responsables politiques et militaires.

Les liens avec les États-Unis remontent à la création de l'État d'Israël. Le président Harry Truman fut, en 1948, le premier chef d'État à reconnaître l'existence du nouvel État. Mais jusqu'en 1967, c'est la France qui manifestait la plus grande sympathie pour Israël et son soutien diplomatique. Depuis lors, Washington a remplacé Paris. L'aide matérielle, qu'elle soit économique, financière, militaire revêt une ampleur impressionnante.

Chaque année, l'aide des États-Unis à Israël dépasse les 3 milliards de dollarsdont les trois quarts doivent être dépensés au profit des entreprises américaines, plus de 500 millions pour la construction de missiles et un milliard pour équiper le Dôme de fer. Les relations économiques, universitaires, scientifiques et culturelles sont intenses.

Les deux tiers des veto, que les États-Unis ont opposés à des résolutions de l'ONU entre 1991 et 2011, évitaient à Israël une condamnation de l'organisation internationale. Sans doute la présidence de Barack Obama, de 2009 à 2017, a-t-elle été marquée par un refroidissement. Son successeur, Donald Trump, en revanche, est parvenu à faire signer les « accords d'Abraham » aux Émirats arabes unis, à Bahrein, au Maroc et au Soudan - une véritable révolution dans les relations diplomatiques du Proche-Orient, une victoire pour Israël. Le transfert de l'ambassade des ÉtatsUnis à Jérusalem est un autre symbole majeur. Le rapprochement entre Israël et l'Arabie saoudite, les États-

Unis en sont, en grande partie, responsables. Autrement dit, plus que jamais Israël tient une place majeure dans cette région du monde, et le doit, en grande partie, à ses liens avec les États-Unis.

Joe Biden n'a pas bouleversé la place d'Israël dans la géostratégie américaine. Il a, toutefois, infléchi la réflexion stratégique. La guerre d'Ukraine, les menaces chinoises sur Taïwan ont affaibli la présence, politique, voire économique, des États-Unis au Moyen-Orient. Jusqu'à une date récente, il semblait que les Américains y tenaient un rôle moins décisif. La Maison-Blanche s'emploie, tant bien que mal, à empêcher que l'Iran accède à la puissance nucléaire. Y réussira-t-elle ? Elle tente,

partis pris N° 1707 - 12 octobre 2023 26
DR DR DR

Partenariat Russie/Israël dans le secteur du cinéma

LaRussie et Israël ont conclu un accord pour faciliter la collaboration entre les cinéastes des deux nations, malgré le boycott international de l'industrie du divertissement russe suite à l'invasion de l'Ukraine en 2022. Cet accord favorisera les échanges d'expériences, la co-création de films et la collaboration entre les archives cinématographiques. Néanmoins, d'aucuns dénoncent cette décision considérant qu'elle survient dans un contexte inapproprié compte tenu de la situation actuelle et alors que de nombreuses sociétés de production internationales ont suspendu leurs opérations en Russie en signe de protestation contre l'invasion de l'Ukraine.

Le mot de la semaine Intelligence artificielle La bonne idée

J érusalem et Londres ont signé un accord de coopération en matière de recherche scientifique et d'innovation de 2 millions d'euros qui porte sur l'intelligence artificielle, la santé, l'environnement et l'informatique quantique. Le protocole a été signé par le ministre israélien de l’Innovation, des Sciences et de la Technologie, Ofir Akunis, et son homologue britannique George Freeman qui s'est dit ravi de cette collaboration avec « l'une des économies les plus innovantes au monde ».

non sans difficultés, de rapprocher l'Arabie saoudite et l'État hébreu. Enfin, la Maison-Blanche continue de défendre, contre vents et marées, la solution des deux États, un État israélien et un État palestinien, vivant côte à côte. Quoi qu'il en soit, dans les circonstances tragiques que traversent les Israéliens, les déclarations amicales n'ont pas manqué du côté américain. Elles sont sincères. Le soutien américain sera renforcé, qu'il s'agisse d'une aide matérielle,

Des embryons humains à partir de cellules souches

Des chercheurs de l'Institut Weizmann, en Israël, ont créé des modèles d'embryons humains à partir de cellules souches, sans ovules fécondés ni utérus offrant ainsi des perspectives de recherche sur l'infertilité, les fausses

couches, la médication, les malformations ou encore la production de tissus pour transplantation, et permettant d'étudier les premières semaines du développement embryonnaire, période encore peu connue.

Le Paris de l’Innovation

d'un appui politique, d'un réconfort moral. Joe Biden, Lloyd Austin, le secrétaire à la Défense, Antony Blinken, le secrétaire d’État, n'assortissent leurs propos d'aucun bémol. Les démocrates, à l'exception de leur aile gauche - au demeurant très minoritaire, les républicains, Donald Trump à leur tête, sont sur la même longueur d'onde. Mais il n'est pas question, du moins pour le moment, d'une intervention militaire des États-Unis dans le conflit

Le première édition du Paris de l'Innovation aura lieu le 19 octobre. Les acteurs de l’innovation au service de la transition écologique et socialeentreprises, incubateurs, startups, acteurs publics, grands groupes – sont attendus à l'hôtel de Ville pour réfléchir aux défis identifiés par la

municipalité et aux changements nécessaires dans les politiques publiques pour mieux vivre à Paris. Au programme, huit conférences dont une qui présentera les défis de la RATP en matière de mobilité urbaine, et démonstration d'innovations responsables adoptées par la ville.

israélo-palestinien. Les Juifs américains sont-ils responsables de cette amitié, voire de cette connivence ? Sans doute ne faut-il pas négliger leur présence dans les milieux économiques, culturels et politiques. De même qu'il serait contraire au bon sens d'oublier l'action des organisations juives, qui savent utiliser tous les moyens légaux pour influer sur les politiques et, plus largement, sur l'opinion publique. Encore que la plupart de ces

Nir Barkat

Le ministre israélien de l'Économie a eu l'honneur de sonner la cloche emblématique de clôture de la Bourse de New York, le 19 septembre dernier.

organisations expriment des penchants de gauche qui ne sont pas, aujourd'hui, favorables au gouvernement israélien - et moins encore aux réformes dont débat l'opinion israélienne. Des milliers d’Israéliens vivent aux États-Unis et participent activement à la vie économique, scientifique, culturelle du pays. Au-delà des hésitations, des fâcheries et des commentaires parfois acides, Israël est pour les Américains un allié sûr, la seule véritable démocratie au Moyen Orient, une démocratie stable, une nation bâtie par des pionniers venus du monde entier, un peu comme les États-Unis, imprégnée de références bibliques, qui tient dans l'histoire

du monde un rôle unique, qui attire les regards sympathiques ou haineux de la planète tout entière. Cette amitié durable entre deux États, entre deux peuples, ne fait pas oublier l'antisémitisme qui survit dans l'opinion publique, la sympathie pour les Palestiniens au sein des minorités ethniques, l'indifférence qui prévaut ici et là. n

Professeur honoraire à l’université Paris-Sorbonne, auteur, entre autres, de Lesjuifsaméricains (Seuil)

27 N° 1707 - 12 octobre 2023
DR DR
Le soutien américain sera renforcé, qu'il s'agisse d'une aide matérielle, d'un appui politique, d'un réconfort moral
En Israël se trouve l'avenir économique du monde, ceux qui y investiront ont énormément à gagner

en direct d'Israël

Supplément d’Actualité Juive édition

Israël, Préparé avant le déclenchement du conflit

Sommaire

Un plan pour faciliter l'intégration professionnelle des olim p.II

Hochana Rabba avec le CNEF p.IV

Qualita, le replay p.VII

N° 1707 - 12 octobre 2023 I

N° 1707 - 12 octobre 2023

direct d'israËl

Un plan pour faciliter l’intégration professionnelle des olim 'hadachim

EMPLOI

Le gouvernement a récemment approuvé une proposition du ministre de l'Alyah et de l'Intégration, Ofir Sofer, pour aider les olim 'hadachim à s'intégrer sur le marché du travail en Israël.

En raison de la grande diversité des exigences en matière de licences d’exercice selon les pays, les olim doivent prouver leur niveau professionnel et parfois même suivre une formation complémentaire, même s'ils exercent leur profession depuis de nombreuses années. Ces procédures se caractérisent par une lourde bureaucratie qui rend difficile le processus et conduit même certains olim à abandonner leur métier. La proposition vise à sup-

HIGH TECH

Nanovel, une jeune start-up israélienne fondée en 2020 à Tel Aviv, a récemment fait sensation en dévoilant un robot autonome de récolte de fruits. Cette technologie révolutionnaire, encore en phase de développement, conjugue l'intelligence artificielle (IA), la vision par ordinateur et la robotique pour une tâche apparemment simple, mais cruciale : la récolte de fruits mûrs dans les vergers. Ce robot, équipé d'une caméra sophistiquée, parcourt les vergers à la recherche de fruits prêts à être cueillis. Lorsqu'il repère un fruit mûr, il utilise un bras robotisé pour le prélever avec une précision qui garantit la

primer les obstacles à l'obtention d'une licence d’exercice, à encourager l'emploi des olim et à réduire la bureaucratie dans les professions réglementées. Le plan sera soumis à l’approbation du gouvernement en janvier 2024. « Je salue cette décision importante qui facilitera considérablement l'intégration des olim 'hadachim. Les capacités et les talents uniques des olim ont grandement contribué à l’industrie et

à l’économie israéliennes. Nous avons l'intention d'encourager l'emploi des olim et d'éliminer autant que possible les obstacles à l'obtention des licences d’exercice, ce qui permettra une intégration optimale et appropriée dans la société », a déclaré Benyamin Netanyahou. L’Alyah contribue à la prospérité de l’économie israélienne. Ces dernières années, plus de 7000 ingénieurs, 3500 programmeurs et ingénieurs logiciels, 4000 profes-

sionnels de la santé, 4000 enseignants et autres professionnels essentiels ont fait leur Alyah. L’État d’Israël bénéficie des nombreuses compétences des olim et de l’expérience qu’ils ont acquise dans leurs métiers dans leurs pays d’origine.

préservation de la qualité du fruit et celle de l'arbre. Le robot Nanovel constitue une avancée des plus significatives qui montre l'immense impact potentiel de l'IA dans la récolte des fruits : non seulement il peut contribuer à améliorer la qualité des récoltes en minimisant les dommages, mais il peut également apporter une solution tangible à la pénurie de main-d'œuvre agricole, qui est un problème persistant et un défi majeur dans de nombreux pays aujourd’hui. Nanovel incarne parfaitement l'ingéniosité et l'esprit

innovant d'Israël dans le domaine agricole. L'entreprise est bien positionnée pour devenir un leader mondial dans le développement de robots agricoles autonomes, illustrant comment la convergence de l'IA, de la robotique et de la vision par ordinateur peut transformer significativement l'industrie agricole. n

« Je n'ai aucun doute que l'assouplissement de la bureaucratie qui pèse sur l'intégration des olim encouragera les Juifs qui souhaitent venir en Israël à faire le pas de l’Alyah », s’est félicité Ofir Sofer, ministre de l'Alyah et de l’Intégration. Selon une étude réalisée par la société Deloitte en 2022, l'amélioration de l'intégration dans le domaine professionnel pourrait rapporter 4 milliards de shekels à l'État dans les dix ans à venir. D’après cette enquête, 4000 postes sont vacants dans le domaine des professions réglementées. n Tel: 077-600-1240

II
En
DR
Une
Tal Zana, développeur full stack
start-up israélienne révolutionne la récolte des
fruits avec l'IA
DR

en direct d'Israël

Hochaana Rabba avec le CNEF

COMMUNAUTÉ

Le CNEF a accueilli plus de mille personnes à Jérusalem, Tel Aviv et Raanana dans la nuit du 5 au 6 octobre pour la veillée d’étude d’Hochaana Rabba. Au lendemain de cette nuit d’une grande richesse spirituelle, Actualité Juive a interviewé Sam Kadoch, directeur du CNEF.

Pourquoi le CNEF organiset-il chaque année des événements pour Hochaana Rabba ?

Sam Kadoch : Le CNEF a pour mission principale l’accompagnement des jeunes olim 'hadachim. Nous organisons des activités toute l’année, dont des chabbats et des conférences. Nous guidons également ces jeunes dans leur orientation. La veillée d’Hochaana Rabba est ouverte à tous, jeunes et moins jeunes. Elle marque le coup d’envoi de nos

activités annuelles, quelques jours avant la rentrée universitaire. Les cours de la veillée sont en français, afin d’inclure les olim 'hadachim qui ne comprennent pas encore l’hébreu.

Que retenez-vous de ces trois veillées ?

S.K. : Nous organisons cet événement à Jérusalem depuis plus de trente ans, c’est une tradition ! Les participants ont été accueillis Kikar Safra, dans la plus grande soucca du monde. Cette soirée dans la capitale était organisée en partenariat avec la Midreshet Yehouda-Manitou. De nombreux rabbins se sont succédé pour donner des cours dès 22h et jusqu’à 4h30. Des participants ont

Bruno Mars se produit à Tel Aviv

P our sa première en Israël, Bruno Mars n’a pas déçu : le chanteur s’est produit devant plus de 60 000 fans lors d’un concert à guichets fermés au Park HaYarkon de Tel Aviv, lors desquels la superstar de la pop américaine, accompagnée de son groupe The Hooligans, a épaté la foule pendant près de deux heures avec ses tubes, montrant tous ses talents de musicien et de danseur à un public émerveillé. «

Les Hooligans sont arrivés en Israël ! » , a-t-il annoncé en guise d’introduction, avant de se lancer, avec son groupe, dans une interprétation envoûtante et énergique de « Finesse ». Le chanteur a bien sûr annulé le second de ses concerts en raison des événements. Se connecter avec ses fans

israéliens était important pour Bruno Mars, qui a pris la peine d'en apprendre davantage sur la culture israélienne – et même un peu d'hébreu – avant son arrivée en Israël. Environ une demi-heure après le début de sa performance, Il est apparu sur scène avec un énorme téléphone portable doré à l’ancienne, en forme de brique, dans lequel il a dit en plaisantant : « Salut Maman, c'est moi, bébé Bruno. Je suis à Tel Aviv en ce moment.

Ani ohev otakh ! » – ce moment fort du concert a déjà fait le tour des réseaux sociaux dans le pays ! Lors de cette soirée inoubliable, Bruno Mars a interprété ses plus grands classiques dont « Locked Out of Heaven », « Just the Way You Are », et bien sûr l’inévitable « Uptown Funk » Et quand il a lancé son tube « Marry You », des jeunes, dans le public, ont déployé une banderole en criant : « Je veux t'épouser, Bruno ! » n

ensuite marché jusqu’au Kotel pour prier, à l’aube, avec des centaines de milliers d’autres fidèles. La synagogue Toledot Yitzhak du rav Yonathan Seror a accueilli la veillée à Tel Aviv, en collaboration avec le Houg Benno Gross. Nous sommes heureux d’avoir également organisé une veillée à Raanana, avec la participation du rav Yoel Benharrouche – une grande première ! Le rav Elie Kling a commencé la veillée à Raanana puis s’est rendu à Jérusalem à 2h

du matin pour y donner son cours !

Quels ont été les grands thèmes abordés dans les cours ?

S.K. : Il y a eu des cours sur la fête de Souccot et le sens de cette veillée d'Hochaana Rabba. Plusieurs rabbins ont évoqué l’état de la société israélienne et des jeunes ont posé des questions, notamment sur la perturbation de la prière de Yom Kippour par des manifestants à Tel Aviv. Les rabbins ont insisté sur l’unité et la fraternité, des valeurs fondamentales liées à la fête de Souccot. J’ajoute pour les olim : nous qui avons fait l’effort de monter en Israël, nous devons être unis quelles que soient nos différences. n Site internet du CNEF : https://www.cnef.org/ Facebook : CNEF – Centre National des Étudiants Francophones en Israël

N° 1707 - 12 octobre 2023 III
DR DR DR

Sauver des Juifs : la mission d’une vie

RÉCIT La vie de Georges et Aline Gutelman ferait un parfait scénario pour une série Netflix. Actualité Juive a rencontré Aline Gutelman pour vous raconter cette fabuleuse et trépidante histoire. Ces quelques lignes, bien insuffisantes, condensent un parcours hors du commun guidé par l’amour du peuple juif.

VOLER DE SES PROPRES AILES

Aline Gutelman est née à Liège, en Belgique, en 1945. Son mari, Georges Gutelman (1938-2019), était un ingénieur civil plein d’ambition. Il travaillait à la radio-télévision belge et avait une petite agence de voyages. Quelques années après avoir développé son entreprise, il a été invité à Bali par une compagnie aérienne, en remerciement de son travail. « Le patron lui a dit que grâce à lui, il avait acheté l’avion dans lequel ils voyageaient ! Quand mon mari est rentré, il m’a dit qu’il voulait acheter un avion ! », raconte Aline Gutelman. Le couple a alors écrit à Boeing, à Airbus et à Caravelle pour amorcer son projet. « Boeing a accepté de nous vendre un avion en leasing. Nous avons fondé Trans European Airways en 1971. Après quelques années, nous avions une flotte d’une cinquantaine d’avions ! »

ALLÔ ? C’EST LE MOSSAD

À L’APPAREIL !

Le couple Gutelman est contacté en 1984 par le Mossad pour prêter main-forte à une mission unique : « Nous étions connus par Israël comme de bons sionistes et de bons Juifs. Ils sont venus nous demander

si nous pouvions, dans le plus grand secret, évacuer des milliers de Juifs d’Éthiopie qui étaient dans des camps de réfugiés au Soudan ». La compagnie aérienne TEA organisait des vols vers La Mecque pour le Hajj depuis le Soudan. Ses avions atterrissaient fréquemment à Khartoum – une aubaine pour Israël ! Georges Gutelman n’hésite pas une seconde et accepte la proposition d’Ephraïm Halevy, chef du Mossad. « Nous avons fait une quarantaine de vols. 6 500 Juifs d’Éthiopie ont été évacués dans le plus grand silence jusqu’à ce que l’affaire sorte dans les journaux en Israël. Malheureusement, nous avons dû arrêter en urgence. » Après son décollage à Khartoum, l’avion faisait un arrêt à Bruxelles, avec l’accord des autorités belges, pour atterrir ensuite en Israël. Le vol suivant repartait de Tel Aviv vers Khartoum avec deux escales, à Larnaca et Bruxelles. « Notre participation à cette opération a causé du tort à la compagnie mais nous ne l’avons jamais regretté ; au contraire, c’est la plus belle chose que nous avons faite de notre vie ! »

AIDER LES RESCAPÉS DE LA SHOAH EN ISRAËL

Aline et Georges Gutelman font l’Alyah en 2010. Ils constatent la misère dans laquelle vivent certains rescapés de la Shoah. Georges Gutelman est très sensible à cette cause, lui qui a perdu sa mère à Auschwitz. « Cela nous a semblé une honte pour nous tous ! Nous avons alors créé l’association Amuta Gal, complètement bénévole ». Cette

association aide financièrement des milliers de rescapés de la Shoah. Les vingt bénévoles d’Amuta Gal contactent les Municipalités ainsi que d’autres associations afin d’élargir son aide. Ils effectuent des travaux chez les bénéficiaires et leur achètent notamment des climatiseurs. « Nous organisons des événements pour récolter de l’argent que nous redistribuons », explique Aline Gutelman. Un million de shekels a été distribué lors des trois dernières années. n

Site internet de l’association

Amuta Gal : https://www. amutagal.com/ Tél.: 054-6356753

amutagal@gmail.com

Facebook: Amuta Gal

En
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direct d'israËl
N° 1707 - 12 octobre 2023
6 500 juifs d'Éthiopie ont été évacués dans le plus grand silence jusqu'à ce que l'affaire sorte dans les journaux en Israël

en direct d'Israël

reports probables En raison de la situation

BAT YAM

Participez à une soirée exceptionnelle où vous découvrirez des opportunités dans le monde de l’emploi. Tout au long de la soirée, des stands de recruteurs seront sur place, prêts à vous proposer des emplois. Et pour terminer la soirée en beauté, le célèbre trio Ma Kachour se produira sur scène ! Salle culturelle de Bat Yam

3 rue Ophir

Jeudi 26 octobre à 19h

60 shekels (tarif réduit 20 shekels : soldats, démobilisés et réservistes)

Tous les billets incluent une bière et l'entrée au spectacle de Ma Kachour

Infos et réservations : 03- 5080031 https://www.coing.co/

RAMAT GAN

MINI-ABONNEMENT POUR TROIS ÉVÉNEMENTS CULTURELS

Bon plan culture : la Mairie de Ramat Gan vous propose un tarif préférentiel pour assister à trois événements culturels de la saison 2023/2024 dans différentes salles de la ville. Ce pass culture coûte 195 shekels pour les résidents de Ramat Gan et 220 shekels pour les nonrésidents.

Infos : 03-6121050

elad- av@ramat-gan.muni.il https://mbe-rg.smarticket.co.il/

ASHDOD

L’Espace Francophone d’Ashdod organise la deuxième édition de sa journée consacrée aux Juifs d’Algérie. Au programme : exposition de photos, conférences, table ronde, apéritif dînatoire en musique et projection du film Le petit blond de la Casbah, d’Alexandre Arcady. Les organisateurs ont choisi « l a transmission intergénérationnelle » comme thème de cette journée animée par Valérie Abecassis.

Beit Yad LeBanim

3 rue HaBanim

Mercredi 25 octobre à 14h

70 shekels

Infos et réservations : 052- 4584655

https://espacefrancophone-israel.com/

TEL AVIV

ATELIER DE CRÉATION DE BANDE DESSINÉE

L’atelier se tiendra durant 6 séances de deux heures les mardis de 18h à 20h, à partir du mardi 24 octobre 550 shekels (tarif réduit : 450 shekels pour les abonnés de la médiathèque) Infos et inscriptions : 03-7968002 lacloserie@ambfr-il.org

TEL AVIV ET JÉRUSALEM

PIÈCE DE THÉÂTRE : PETITS CRIMES CONJUGAUX

https://eventbuzz.co.il/

PIÈCE DE THÉÂTRE : SÉLECTIONNÉ

La Closerie, médiathèque de l’Institut Français d’Israël à Tel Aviv, vous propose une expérience artistique unique. Vous avez toujours rêvé de créer votre propre bande dessinée ? Cet atelier est fait pour vous ! Participez à des séances d’exploration artistique, de créativité et de partage d’histoires. Laissez votre imagination s’exprimer et créez une bande dessinée qui reflète votre essence. Le matériel est à la charge des participants. Ouvert à tous à partir de 16 ans, sans besoin de prérequis.

La Closerie

6 rue Herzl

Ne manquez pas Petits crimes conjugaux, la pièce d’Éric-Emmanuel Schmitt, interprétée par Maria Fernanda Cândido et Bernard Bitan ! Lorsque, à la suite d'un accident, Gilles perd la mémoire, il lui faut tout réapprendre, redécouvrir sa vie. Sa femme Lisa lui raconte leur intimité, son charme fou, leur complicité. Mais chacun se met à douter de l'autre et le marivaudage prend peu à peu l'allure d'un affrontement sans merci. Découvrez les secrets de ce couple atypique, dans une intrigue qui vous tiendra en haleine.

Jérusalem

Théâtre Nava Bibi – Kikar HaMusica

12 rue Yoel Moshé Salomon

l Lundi 23 octobre à 20h30

De 170 à 230 shekels

Tel Aviv

Théâtre Suzanne Dellal

5 rue Yehieli

l Mardi 24 octobre à 20h30

l Mercredi 25 octobre à 20h30

l Jeudi 26 octobre à 20h30

De 190 à 280 shekels

Infos et réservations : 052- 3060863

Dans le cadre de la sixième édition du Festival du Théâtre Français en Israël, du 25 au 31 octobre, découvrez Amir Haddad dans un one-man-show bouleversant. Le célèbre chanteur retrace le destin d’Alfred Nakache, l’un des plus grands nageurs français. Arrêté par la Gestapo puis déporté à Auschwitz, il a nagé dans les bassins insalubres du camp dont sa femme et sa fille ne sont pas revenues. En leur mémoire, ce survivant de l'horreur s’est relevé et a repris la compétition jusqu’à récupérer son titre de Champion de France et représenter de nouveau son pays aux Jeux olympiques.

Tel Aviv

Théâtre Beit Ha'Hayal

60 rue Weizman

l Mercredi 25 octobre à 21h

De 170 à 420 shekels

Jérusalem

Kikar HaMusica

Maavar Beit HaKnesset

l Jeudi 26 octobre à 21h

De 170 à 240 shekels

Infos et réservations : 03- 9155632

https://www.festival-horizons.com/

C.A.F.A.I ASHDOD

CONCERT : E VIATAR BANAI

N° 1707 - 12 octobre 2023 V
SALON DE L’EMPLOI ET SOIRÉE STAND-UP
« HÉRITAGES DES JUIFS D’ALGÉRIE »
JOURNÉE
Eviatar Banai est sans aucun doute l’un des artistes les plus appréciés et les
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VI

N° 1707 - 12 octobre 2023

plus passionnants d’Israël. Ses paroles expriment ce que beaucoup d'entre nous ont parfois du mal à dire. Il interprétera les plus beaux morceaux de son très riche répertoire.

Dune Community Center

90 rue KKL

Mardi 24 octobre à 20h45

70 shekels

Infos et réservations : *6452 ht tps://ashdod.smarticket.co.il/

EILAT

Le Centre communautaire Collier, en coopération avec le programme de promotion de la condition de la femme de la Municipalité d’Eilat, vous invite à un stage de six séances de Krav Maga destiné aux filles de 13 à 18 ans. Le Krav Maga est la méthode d’autodéfense la plus efficace pour faire face à des situations violentes. Au cours du stage, les participantes apprendront à surmonter des situations stressantes et à renforcer leur confiance en elles.

Centre Communautaire Collier

19 rue Tsin

Tous les mardis entre le 17 octobre et le 28 novembre, de 18h30 à 20h

Gratuit

Inscription obligatoire : 08-63 31018 https://eilatmuni.smarticket.co.il/

HAÏFA

STAND-UP : MENI OZERI

En direct d'israËl

dans un spectacle de stand-up original, rafraîchissant, hilarant et terriblement émouvant !

Beit Nagler

14 rue Yitzhak Ben Tzvi

Samedi 21 octobre à 21h30

129 shekels

Infos et réservations : 04-83 56356 https://tickets.comy.co.il/

NETANYA

CONFÉRENCE DU GRAND-RABBIN GILLES BERNHEIM

La Loge Bonei Israël du B'nai B'rith vous accueille pour la nouvelle édition de son fameux défilé de monde, un défilé unique avec des mannequins de tout âge. Venez découvrir les nouvelles collections femme et homme des boutiques partenaires de l’événement et soutenir les actions sociales du B'nai B'rith en passant une agréable soirée !

Salons Mac Donald

13 rue Mac Donald Jeudi 26 octobre à 19h 50 shekels

Infos et inscriptions : 054- 8156877 ou 050-6425070

SOIRÉE DANSANTE ORGANISÉE PAR L’ASSOCIATION EZRA-EL

Renseignements auprès d’Ariéh Betito au 053-6756415

OFFRE D’EMPLOI

Coordinateur/trice de la communication interne/ externe (H/F)

Lieu : Région de Tel Aviv

Descriptif du poste : Une résidence pour séniors francophones recherche un(e) coordinateur(trice) pour gérer la vie quotidienne des résidents et assurer la logistique des appartements.

Missions : l Être l'interlocuteur privilégié des résidents et gérer leurs requêtes relatives à leurs besoins médicaux et quotidiens (logistique, restauration…) l Faire le lien entre les résidents et la direction l Organiser les réunions hebdomadaires des résidents

Venez assister à une conférence exceptionnelle du grand-rabbin Gilles Bernheim sur le thème : « L a liberté religieuse nuit-elle à la démocratie ? » – un sujet d’actualité ! Cet événement est organisé par la Loge Bonei Israël B'nai B'rith Netanya. Les bénéfices de la soirée iront au profit de l’éducation et du bien-être des enfants de familles défavorisées.

Auditorium de la bibliothèque

60 boulevard Binyamin

Mercredi 8 novembre

60 shekels

Infos et réservations : 054- 5907559 ou 050-6425070

L’association Ezra-El vous convie à une soirée dansante exceptionnelle présentée par Charles Benguigui, en présence de la chanteuse Larusso. Une soirée dîner-gala animée par un super DJ, à ne pas manquer !

OYA forevent

2 rue Shulamit

Lundi 16 octobre à 19h

Billets à prendre impérativement à la permanence de l’association Ezra-El, 14 Kikar HaAtzmaout, de 10h à 12h30 230 shekels pour les adhérents Ezra-El 250 shekels pour les non-adhérents

NAHARIYA

CONFÉRENCE SUR LES SYSTÈMES DE RETRAITE EN ISRAËL

l Gérer l'organisation du ciné-club l Travailler en coordination avec le service marketing francophone pour s'assurer de l'état des appartements à présenter et les faire visiter aux futurs résidents

Profil :

Hébreu : très bon niveau (lu/écrit/parlé)

Français : très bon niveau (lu/écrit/parlé)

Expérience administrative obligatoire Réactif, disponible, bon relationnel

Type de poste : Travail à temps plein du dimanche au jeudi de 12h30 à 19h et le vendredi matin de 9h à 12h

POUR POSTULER

L es sketches de Meni Ozeri sur YouTube font fureur. Ses capacités vocales, sa prestance unique, son esprit, son timing comique, ses improvisations et ses mille visages en ont fait l'un des plus grands humoristes en Israël. Venez le voir sur scène

DÉFILÉ DE MODE DU B'NAI B’RITH

Le Nahariya French Club vous propose une conférence pour tout comprendre sur les systèmes de retraite en Israël. Votre fiche de paie et les cotisations retraite sont un mystère pour vous ? Vous souhaitez mieux comprendre le système de retraite par capitalisation ? Que vous voyez salarié ou entrepreneur, vous serez guidé pour mieux construire votre retraite.

Nahariya French Club

16 rue HaDvoranit

Jeudi 2 novembre à 19h30

Entrée libre

Envoyez votre CV en hébreu ou en anglais et le numéro d'offre ainsi que son intitulé par WhatsApp : 058-7008732

STAGE DE KRAV MAGA POUR LES FILLES
Vous souhaitez annoncer un événement ? Un seul mail : raphael.actuj@hotmail.com DR

en direct d'Israël

Replay Les émissions à voir et à revoir sur Studio Qualita

SOPHIA GUERIN ET ISRAËL : UN AMOUR DE JEUNESSE

LE TROUBADOUR DE LA GUERRE DE KIPPOUR

S’INTÉGRER PAR LA CULTURE ISRAÉLIENNE

LUTTE DES CLASSES ?

Sophia Guerin découvre Israël à l’âge de 8 ans et se dit que c’est ici qu’elle vivra plus tard. Elle raconte que lors de ses voyages suivants, elle jetait systématiquement son passeport français dans la grande poubelle du quartier pour ne pas rentrer en France. À 18 ans, la jeune fille s’inscrit à la mekhina de l’Université de Tel Aviv où, pour son plus grand bonheur, elle rencontre des Juifs du monde entier. Découvrez la suite de son incroyable parcours !

Dans AlyahStory du 28 septembre, présenté par Cathy Choukroun

Quel est le lien entre Leonard Cohen et la guerre de Kippour ? D ans ce nouvel épisode de l’émission Un jour notre histoire, Éliana Gurfinkiel raconte comment le célèbre chanteur a choisi de venir en Israël pendant la guerre. Il a accompagné des artistes israéliens pour soutenir les soldats de Tsahal en chantant dans des bases militaires, et ces quelques jours ont profondément marqué sa vie et sa musique.

Dans Unjournotrehistoire du 28 septembre

« L a culture israélienne n’est pas toujours connue par les olim 'hadachim. Être intégré, ce n’est pas seulement savoir parler la langue au quotidien », explique Anat Chaskalovic, docteure en lettres et civilisation hébraïques. Elle organise des conférences hebdomadaires en hébreu sur la culture israélienne pour les olim 'hadachim au matnass de Baka. Tous les lundis entre 14h et 16h Inscriptions : 052-3747203

Dans Actualité Culturelle du 27 septembre, présenté par Cathy Choukroun

Richard Darmon reçoit Michel Gurfinkiel, géopolitologue et journaliste, pour analyser la sociologie des manifestants contre la réforme du système judiciaire : « Il y a un c ôté lutte des classes dans la crise actuelle. La ligne de partage des eaux se situe entre les élites du pays et un Israël plus populaire. Nous voyons une contre-révolution menée de manière organisée pour que les milieux populaires soient exclus de la décision politique », explique Michel Gurfinkiel. Il développe son propos en évoquant le célèbre ouvrage de Christopher Lasch, La révolte des élites – un livre prémonitoire de la crise actuelle en Israël ?

Dans IsraëlaucœurduMoyen-Orient du 26 septembre

N° 1707 - 12 octobre 2023 VII
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LE commentaire

Rabbin, spécialiste de la conversion

Le premier conflit de l’humanité

La Torah présente le premier conflit de l’humanité en des termes succincts : « Caïn dit à Hevel son frère. Mais il advint, comme ils étaient aux champs, que Caïn se leva vers Hevel son frère et le tua » (Berechit 4, 8). Rachi commente : « Il est entré en discussion avec lui par des paroles de dispute et querelle, afin de trouver un prétexte pour le tuer ». À partir du moment où l’on prend en grippe une personne, une dispute peut éclater pour n’importe quel prétexte futile. Au sein de la famille ou bien au sein d’une collectivité dans laquelle tout le monde se connaît depuis des années, il y a souvent un passif entre les uns et les autres. Or, ces tensions tapies dans l’ombre peuvent se réveiller subitement au moindre conflit. C’est précisément ce qui se passe entre Caïn et Hevel : il y a un sujet de discorde latent. Caïn ne désire pas en parler (vaydaber), il veut simplement dire (vayomer). Il est dans un monologue car il n’attend pas de réponse de la part de son frère. Son animosité est antérieure à son propos, aussi ses mots ne sont là que pour apporter une justification à la manifestation de son agressivité. Quel est le problème de fond ?

Caïn travaille la terre. Il offre un sacrifice à Hachem, mais celui-ci est repoussé. Hachem lui demande de ne pas se mettre en colère. S’il se laisse entraîner par la frustration liée à l’échec et s’en prend à son frère dont l’offrande a été agréée, cela entraînera sa perte (Ibid. 4, 6-7). En d’autres termes, le problème ici est la comparaison. Caïn éprouve le besoin de se comparer à son frère. Il s’est façonné un mode de vie qui lui convenait, mais il se trouve désormais remis en question par ce revers. Rachi rapporte que l’offrande refusée provient des fruits les moins bons (commentaire sur Berechit 4, 3). D’après cette explication, le problème n’est donc pas d’apporter un produit de la terre, mais le choix du produit. Caïn aurait donc dû réfléchir et se rendre compte qu’il est encore possible d’assumer son mode de vie, tout en modifiant son rapport à Dieu. Malheureusement, plutôt que de regarder en lui-même et de modifier son propre comportement, il choisit de regarder vers l’autre et de créer ainsi une dispute.

La Torah nous montre ainsi la première cause des conflits : un problème avec soi-même mal assumé que l’on projette sur les autres. n

Extrait du dernier ouvrage de Yona

Ghertman : Leçons de vie – Béréchit, la genèse des relations humaines.

Préface du grand rabbin de France

Haïm Korsia.

Editions Lichma. (lichma.fr)

Béréchit Le résumé de la Paracha

Dieu a créé le monde en six jours. Le premier jour, Il fit les ténèbres et la lumière. Le second, Il forma les cieux. Le troisième, Il rassembla les eaux et fit apparaître la terre. Le quatrième, Il fixa la position du soleil, de la lune et des étoiles qui « serviront de signes pour les fêtes, pour les jours et pour les années». Le cinquième, Il créa les poissons, les oiseaux et les animaux rampants. Les animaux terrestres, le bétail le seront le sixième jour. Il créa le premier couple de l'humanité, Adam et ‘Hava, puis se reposa le septième et sanctifia celui-ci comme jour de repos. Ces derniers furent installés dans le jardin d'Éden, recevant pour

seule consigne de ne pas toucher aux fruits de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Le serpent persuada ‘Hava de transgresser ce commandement et elle partagea le fruit interdit avec son mari. Les conséquences ne tardèrent pas à apparaître : Dieu frappa le serpent, ‘Hava et également Adam de diverses malédictions. Expulsés d'Éden, Adam et 'Hava ont deux fils ; l'aîné Caïn et le cadet ‘Hevel. Caïn se querella avec son frère et le tua. Il devint alors un fugitif, errant sur la terre. Adam et 'Hava ont d'autres enfants, dont le premier Seth, dont le descendant à la dixième génération, Noé, fut le seul Juste dans un monde totalement corrompu.n

Dans un texte hassidique intitulé Le cœur soulève les pieds (26 Tichri 5738 - 8 Octobre 1977), le Rabbi de Loubavitch déclare que « le 'Hassidisme explique que la fonction essentielle d'une route est de relier le coin le plus reculé du royaume à la capitale, au palais du Roi, et finalement à la chambre privée, la salle du trône du Roi Lui-même ».

Il en est de même pour le chemin du Juif dans la vie : le long du chemin, sa mission demande qu'il s'investisse dans les choses matérielles, profanes, pour connaître Dieu dans toutes ses actions, et dans tous ses chemins. En accomplissant la Volonté de Dieu, il relie les coins les plus reculés de la Création, même de ce monde, le plus bas de tous, avec la chambre privée du Roi des Rois, le Saint-Béni soit-Il. L'action est essentielle et chaque Juif doit aller sur son chemin à l'exemple de notre père Yaakov.

Quand il entendit la bonne nouvelle que Dieu avait assuré sa protection, 'son cœur fit lever son pied et il alla', même sur son chemin pour 'Haran (le lieu qui réveille la colère de Dieu). Il

alla avec la bonne nouvelle de la Torah de Vérité, la Torah de vie qui est un guide pour la vie... Pour toute commande de tableaux : yaakovabergel358@gmail.com

Ces petits gestes du quotidien

Où trouver la paix ?

F ace à son écran, certainement pas ! Les gens sont trop occupés à taper leur texte. Mais pourquoi le taper ? Ce texte n'a rien fait, en tout cas, pas encore. Entre la crème fouettée, le batteur et le fromage frais battu, on comprend que ce n'est pas à la cuisine que l'on trouvera la paix ! Peut-être alors, dans la rue ; mais qu'est-il écrit sur cette de-

vanture? « Liquidation totale » et sur une autre : «Tout doit disparaître ». Bon, décidément, tout cela fait froid dans le dos et l'on observe que la violence est présente dans le langage anodin des choses de la vie de tous les jours. Peut-être, sûrement, devrait-on trouver d'autres mots, d'autres expressions pour pacifier les hommes. n J. Milewski

judaïsme 28 N° 1707 - 12 octobre 2023
La paracha illustrée Par le Rav Yaakov Abergel

N° 1707 - 12 octobre 2023

À LA DÉCOUVERTE D’UN TSADIK

‘Hafets ‘Haïm

Rav Israël Meir Hacohen plus connu sous le nom du ‘Hafets ‘Haïm, du nom de son ouvrage le plus célèbre. Le ‘Hafets ‘Haïm naît à Zhetel, en Biélorussie, le 6 février 1838, dans une famille modeste mais érudite. Il part à la yeshiva de Vilna jusqu'à l'âge de 17 ans. En 1855/56, il s’installe à Radin, non loin de Vilna et de Grodno. Il se marie à cette époque. En 1862/63, il s’installe à Minsk, puis à Vilna où il gagne sa vie comme professeur de matières religieuses.

En 1868/69, il prend la tête de la yeshiva de Vachilitchok. Il revient ensuite à Radin où il fonde dans cette ville une yeshiva qu'il dirige jusqu’à ce que son expansion et son succès l’obligent à engager un rosh yeshiva. Il y enseigne l’éthique et le travail sur soi (moussar). En 1915, il est obligé de quitter Radin en raison de la guerre, et s’installe, avec une partie de sa yeshiva, en Russie, à Yirout.

En 1917, il est l’un des fondateurs d’une organisation encore en activité en Israël et dans le monde : l’Agoudat Israël, mouvement orthodoxe juif. Il refuse d’être ordonné rav et de percevoir le moindre salaire pour ses activités. C’est son humilité et son humanisme, couplés à l’ampleur et la profondeur de son œuvre qui lui valent une place parmi les plus grands rabbins dans l’histoire du peuple juif. Il s’éteint en 1933 à Radin où il est enterré, peu de temps avant l'ascension d’Hitler. On raconte à ce sujet qu'il avait souvent coutume de s'exclamer brutalement que « des millions de juifs allaient mourir et qu'on ne faisait rien », signe qu'il ressentait la montée de l'antisémitisme ambiant avant même qu'on ne parle de la Solution finale. Comme il est toujours important d’allumer des bougies le jour de la disparition d’un tsadik, la Hilloula du Hafets Haïm tombe le 24 Elloul. n

Vendredi 13 et samedi 14 octobre

Paris

Début ven. 18h48 Fin sam. 19h51

Chabbat Béréchit En librairie

Raconte-moi une histoire… Ces récits publiés durant des années dans une revue pour enfants ont été réunis dans une série de cinq livres contenus dans un élégant coffret. Ce sont des récits qui ont bercé l’imagination mais aussi la réflexion de milliers d’enfants au fil des générations et qui ont contribué à forger leur identité juive. Authentiques, ils mettent en scène des enfants et des rois, des mendiants et des érudits, des mères de famille et des pachas ; ils se déroulent en Terre sainte ou en Europe, aux États-Unis ou en Turquie – là où ont vécu des Juifs. Du courage, de l’émotion, une détermination inhabituelle, une fidélité scrupuleuse aux lois et coutumes de la Torah caractérisent ces trésors transmis de père en fils, de maître à élève. Il est bien connu qu’une histoire

de ven.à sam. de ven.à sam.

Tel Aviv 17h5118h47

Jérusalem 17h2918h46

Netanya 17h5018h47

Ashdod 17h5218h48

Lyon 18h4119h42 Strasbourg 18h2619h30

Marseille 18h4119h41 Nice 18h3319h33

racontée avec cœur influence non seulement les enfants mais même les adultes et suscite toujours l’émerveillement –souvent suivi d’une remise en question: aurais-je été capable de réagir ainsi ? Pourquoi ne m’a-t-on jamais appris cela?

D’où ces personnages, bien réels, ont-ils tiré la force de se dépasser ainsi? D’où provient cette confiance absolue dans les paroles parfois mystérieuses du Tsadik ?

Après tout, ces histoires répondent en partie au mystère de la survie du peuple juif, malgré l’exil et les persécutions. L’écrivain Nissan Mindel a su captiver des générations ; son souci du détail ainsi que l’apparente simplicité de son propos recèlent une sagesse ancestrale mise à la portée des plus jeunes. Un des meilleurs cadeaux à offrir pour toute occasion.

Raconte-moi une histoire – Nissan Mindel EditionsKehotFrance–8,rueMeslay 75003 Paris – tel : 01 48 87 87 12 info@kehot.fr

Chacundescinqvolumes: environ300pages–20euros

Une étude quotidienne du Séfer Hamitsvot du Rambam (Maïmonide)

instaurée par le Rabbi de Loubavitch pour l’unité du peuple juif

Jeudi 5 octobre – 20 Tichri

Mitsva positive n° 28: Il s'agit du commandement qui a été ordonné aux prêtres de placer de l'encens deux fois par jour sur l'autel d'or.

Mitsva positive n° 25: Il s'agit du commandement qui a été ordonné aux prêtres de maintenir perpétuellement allumées les lumières du Candélabre devant D.ieu.

Mitsva positive n° 40: Il s'agit du commandement qui a été ordonné au Grand Prêtre d'apporter en offrande permanente l'oblation du matin et de l’aprèsmidi, qui sont nommés les galettes du Grand Prêtre ou bien aussi « oblation du prêtre oint ».

Mitsva positive n° 41: Il s'agit du commandement qui nous a été ordonné d'apporter une offrande supplémentaire chaque Chabbat, en plus de l'offrande quotidienne, c'est le « Moussaf » du Chabbat.

Mitsva positive n° 27: Il s'agit du commandement qui nous a été ordonné de placer les pains de proposition de manière permanente devant l'Eternel.

Mitsva positive n° 42: Il s'agit du commandement qui nous a été enjoint d'apporter une offrande supplémentaire chaque Roch ‘Hodech, en plus de l'offrande quotidienne.

Vendredi 6 octobre – 21 Tichri

Mitsva positive n° 43: Il s'agit du commandement qui nous a été ordonné d'offrir un sacrifice supplémentaire, en plus de l'offrande quotidienne, pendant chacun des sept jours de Pessa'h.

Mitsva positive n° 44: Il s'agit de l'offrande de l'Omer. C'est le commandement qui nous a été ordonné d'apporter une offrande d'orge le 16 Nissan accompagnée d'un agneau âgé au plus d'une année comme holocauste.

Mitsva positive n° 45: Il s'agit du commandement qui nous a été enjoint d'offrir un sacrifice supplémentaire le cinquantième jour après l'offrande de l'Omer du 16 Nissan.

Mitsva positive n° 46: Il s'agit du commandement nous incombant d'apporter deux pains levés au Temple, ainsi que les sacrifices offerts en raison de l'offrande du pain, lors du jour fixé comme clôture et d'offrir les sacrifices comme cela est expliqué dans le Lévitique. Les prêtres consomment les deux pains après les avoir balancés, accompagnés des deux agneaux des offrandes de paix.

Mitsva positive n° 47: Il s'agit du commandement qui nous a été enjoint d'offrir une offrande supplémentaire le premier jour du mois de Tichri. C'est le « Moussaf » de Roch Hachana.

Mitsva positive n° 48: Il s'agit du commandement qui nous a été enjoint d'offrir une offrande supplémentaire le 10 du mois de Tichri.

Mitsva positive n° 50: Il s'agit du commandement qui nous a été enjoint d'offrir une offrande supplémentaire durant les jours de la fête de Souccot.

Mitsva positive n° 51: Il s'agit du commandement qui nous a été enjoint d'offrir une offrande supplémentaire le huitième jour de la fête de Souccot car il constitue une fête en soi.

Samedi 7 octobre – 22 Tichri

Mitsva positive n° 161: Il s'agit du commandement qui nous a été ordonné de compter l'Omer.

Mitsva négative n° 140: Il est interdit de manger des sacrifices devenus inaptes à cause d'un défaut corporel causé volontairement.

Dimanche 8 octobre – 23 Tichri

Mitsva négative n° 132: Il nous est interdit de manger du « Pigoul ». Ce terme désigne un sacrifice qui est devenu inapte à cause d'une pensée étrangère soit au moment où il a été abattu soit au moment où il a été offert, la personne qui s'en était chargée ayant eu à l'esprit qu'elle en mangerait au-delà du délai fixé par la loi ou qu'elle brûlerait au-delà de ce délai les parties qu'on est en droit de brûler.

Lundi 9 octobre – 24 Tichri

Mitsva négative n° 120: Il nous est interdit de garder la viande d'un sacrifice de reconnaissance jusqu'au lendemain matin (du jour où il est offert).

Mardi 10 octobre – 25 Tichri

Mitsva négative n° 131: C'est l'interdiction qui nous a été faite de manger du « Notar », c'est-à-dire ce qui reste de la chair des sacrifices, passé le délai prescrit pour sa consommation.

Mercredi 11 octobre – 26 Tichri

Mitsva négative n° 130: Il nous est interdit de manger des sacrifices devenus impurs.

Mitsva négative n° 129: C'est l'interdiction faite à une personne impure de consommer un sacrifice.

Vous pouvez consulter l’étude du Séfer Hamitsvot sur le site du Beth Loubavitch www.loubavitch.fr. Retrouvez l’étude quotidienne du Rambam sur le serveur vocal LE’HAIM : 01 76 34 77 77

Vous pouvez également commander le livre du "Sefer Hamitsvot" sur le www.editions-loubavitch.fr

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L.C.-C.

Regards

Les parents retournent sur les bancs de l’école Chné-Or

ÉDUCATION

La rentrée

Histoire juive de la France

Mercredi dernier au mahJ, était présenté l’ouvrage monumental et encyclopédique qui fera date Histoire juive de la France paru aux éditions Albin Michel sous la direction de Sylvie Anne Goldberg et qui réunit plus de 150 contributeurs internationaux. Mille et quelques pages qui retracent 2000 ans de présence juive sur le territoire de la France. Si le territoire français est le résultat d’une longue succession de conquêtes et d’annexions, l’histoire de la présence juive sur ce territoire est, quant à elle, le résultat d’installations, de migrations, mais aussi d’expulsions et autres funestes sorts. Ce que nous apprend l’ouvrage, c’est que si l’on ne peut décidément pas parler d’une communauté juive monolithique à travers les siècles, on peut par contre évoquer un esprit juif, voire une âme juive, qui s’est collée au destin français. Qu’ils soient hébreux, israélites ou juifs, ashkénazes ou séfarades, formés en communautés, émancipés ou intégrés, les juifs ont partagé l’Histoire de France, son royaume puis sa République, ont participé à sa construction et à son essor politique, économique, culturel, intellectuel, artistique…

Mais entre le peuple élu et cette Terre bénie de Dieu, c’est aussi une longue histoire de « je t’aime ...moi non plus », et même entre deux expulsions, la France garde dans sa chair, dans son sol, l’empreinte mémorielle de ses juifs, qui d’ailleurs ne seront jamais complètement partis. Alors est-ce que nous, juifs du XXIème siècle, sommes les descendants des contemporains de Rachi ou de Pompée la Juive (première femme juive « de France » dont la présence est attestée par son sarcophage retrouvé à Arles) ? Ce livre vient justement légitimer une identité plurielle des juifs de France tout en les rattachant au cordon d’une présence bimillénaire. La comprendre, c’est se connaître. n

2023 n’est pas que pour les moins de 18 ans à l’école Chné-Or. Cette année, l’établissement a mis en place une école pour les parents. Le but ? Harmoniser son foyer et (ré)-apprendre à communiquer avec son enfant à l’ère d’un monde qui va toujours plus vite.

Les enfants ne seront pas les seuls à suivre des cours à l’école Chné-Or cette année. « L’École des Parents » a été inaugurée dans les locaux de l’établissement, et ils ont déjà fait leur rentrée. L’objectif ? Mieux se reconnecter à ses enfants, quels que soient leurs âges. Créée et dirigée par le rav Israël Nisilevitch, cette école compte déjà une trentaine d’inscrits. « Tous les jours, nous avons un programme et des cours différents, comme dans une vraie école », indique le directeur. « Chaque parent a son emploi du temps et ne peut pas forcément venir tous les jours, on s’adapte à cela aussi pour qu’aucun ne soit lésé ». Après avoir déposé son enfant, le parent peut commencer sa journée autour d’un enseignement de « Torah Café ». « Le lundi soir est consacré à l’étude de la Paracha et du Tanya, puis à une séance de développement personnel. Les hommes, pour l’instant, peuvent choisir de terminer sur un cours de krav-maga », précise-t-il. Les mardis

constituent le cœur du programme, en proposant une formation diplômante dispensée par le Jewish Learning Institute (JLI) de New York, l’un des plus grands centres d’instruction juive. « C’est la seule partie de l’École qui est payante* actuellement. Chaque trimestre sera dédié à une thématique. On partira d’abord sur l’éducation, puis nous étudierons le chalom bayt (paix du foyer, ndr). Il y aura également des intervenants pour enrichir la formation, rabbins, psychologues... Je donne des exercices à faire à la maison. Développement personnel, déconstruction de croyances limitantes, notre objectif est que le parent puisse se recentrer sur lui-même, et cela se répercutera sur sa famille », explique I. Nisilevitch. Mercredi, c’est repos. Afin de changer d’atmosphère le jeudi, le concept de « Bikourey Bayt » (visite à domicile – Ndr) est mis en valeur. L’un des parents invite les

LittleDreammaintient sa soirée de gala

L’association « Little Dream » a annoncé maintenir sa soirée de gala du lundi 16 octobre, au Pavillon Gabriel, a fait savoir Maurice Bansay, son président français. Elle aura lieu en présence du grand rabbin de France, Haïm Korsia, et du chanteur Kendji. L’association « Little Dream » soutient l’enfance en difficulté en France et en Israël. Elle contribue au financement de séjours de vacances de jeunes des EEIF et au développement des centres Lassova, fondés par Sharon et Gilad Arish, un couple d’avocats dont une partie du temps est

consacrée au monde associatif. « Nous sommes tous bouleversés par l’attaque terroriste de grande envergure subie par Israël les 7 et 8 octobre. Ce cauchemar qui nous touche tous dans notre chair est une horreur absolue. Des familles, des femmes, des enfants, des hommes sont morts assassinés », a indiqué Maurice Bansay. « Nous avons tous une pensée émue et solidaire envers tous les proches de ces victimes et une énorme inquiétude pour tous les otages de cet immense crime. Little Dream maintient son gala du 16 octobre

autres chez lui, créant un climat chaleureux, le foyer étant le thème du jour. « Comment recréer une vraie atmosphère familiale chez soi, alors que tout le monde vit à cent à l’heure et que chacun a ses préoccupations ? Lorsque cela va bien à la maison, on affronte mieux la vie », explique Haya Nisilevitch, directrice des institutions Chné-Or. Les enfants seront ponctuellement intégrés à la formation des parents pour mettre en pratique l’enseignement et apporter une complémentarité. Chaque cours sera diffusé sur la chaîne YouTube de l’école : rav Yachpi. Toute structure propose ses activités, « nous allons organiser des voyages, des chabbat pleins et des excursions. Et bien sûr, en fin d’année, nous décernerons un diplôme ! », conclut-il. n

* 180 € par personne ou 300 € par couple

prochain au Pavillon Gabriel. Notre humanité, nos valeurs communautaires juives ne seront jamais contrariées par la barbarie. Nous vous attendons, venez sans crainte et nombreux pour, comme chaque année, aider des enfants juifs qui en ont besoin, mais aussi, cette année particulièrement, pour soutenir Israël dans cette terrible épreuve ». n Y.S.

À partir de 19h30, au 5, avenue Gabriel 75008 Paris.

Renseignements : 06.15.16.19.01.

N° 1707 - 12 octobre 2023 30
communauté
DR
Directrice du Centre Edmond Fleg (Paris)
www.littledream.fr

Mendel Narboni : « Mon but est de diffuser le judaïsme par les réseaux sociaux »

ENTRETIEN Mendel

Narboni, tiktokeur de 18 ans, détonne par le contenu de ses vidéos. Avec près de cent mille abonnés sur le réseau social chinois, il en a fait un canal d’apprentissage et de diffusion du judaïsme.

Pourquoi avez-vous décidé de vous lancer sur TikTok, et globalement sur les réseaux sociaux ?

Mendel Narboni : Quand le confinement est tombé, mon cursus de CAP pâtisserie a été mis sur pause. C’est là que j’ai remarqué que personne en France ne faisait d’explication du judaïsme de manière simple sur les réseaux sociaux, alors

que les Américains ou les Israéliens sont nombreux à le faire. J’ai longuement réfléchi et j’en ai parlé à des amis, qui m’ont parlé de TikTok. Je ne connaissais même pas TikTok. J’ai téléchargé l’application et j’ai

regardé comment cela fonctionnait. Le lendemain, j’ai pris mon meilleur ami et nous sommes sortis dans la rue filmer notre première vidéo. Aujourd’hui, on en fait jusqu’à cinq par jour.

Comment présentez-vous vos contenus ?

M.N. : Je cherche à être le plus varié possible d’afin d’intéresser autant les juifs que les non-juifs, et « simplifier » nos lois afin que le plus grand nombre comprenne. Je fais des mises en situation par exemple pour expliquer le déroulement d’un chabbat complet. Dans un autre contexte, nous sortons et proposons des challenges sous format de micro-trottoir, avec des jeunes musulmans surtout, dans le but de favoriser l’amitié judéomusulmane. S’ils répondent bien à la question, ils gagnent quelque chose,

Poussières d’étoiles : découvrir le patrimoine juif

L’association Poussières d’étoiles fait découvrir l’histoire et le patrimoine matériel et immatériel des juifs de France et du monde. Créée en 2021 par Audrey Alcabes, l’association propose un programme culturel riche et varié. « Salonique est notre destination phare », explique Audrey Alcabes, qui vient de passer guide professionnelle. « Nous organisons un séjour chaque été dans la Jérusalem des Balkans. En 2024,

nous traverserons la Grèce de Salonique à Corfou ». De nombreuses conférences sont proposées à Paris, notamment sur des thèmes liés aux voyages, comme celle de Martin Barzilai et son cimetière fantôme. En effet, à Salonique, le cimetière juif a été détruit et l’on trouve des traces juives partout. Un partenariat s’est noué avec la Maison Rachi et chaque mois, un week-end est organisé à Troyes, autour de thématiques chères à Rachi comme « vin et divin,

Un rabbin Dans l’actu

s’ils se trompent c’est moi qui suis gagé. Au début, ils sont surpris de me voir avec ma kippa et mes tsitsit, et après ils jouent le jeu et ça se passe bien.

Quels sont vos projets ?

M.N : On me réclame des formats plus longs, donc je vais aussi bientôt créer du contenu sur YouTube, en podcast ou en live. On va, par exemple, organiser des débats avec d’autres youtubers ou tiktokers juifs ou musulmans, toujours dans un but fraternel. Je projette également pour 2024 de prendre un local afin d’aider dans leur démarche les futurs créateurs de contenus juifs. Aider à la préparation de leurs projets, générer des partenariats et essayer de les propulser. n Propos recueillis par Sarah Bismuth

Le mois de septembre est déjà écoulé avec ses rendez-vous habituels et ses rentrées en tous genres. Les merveilleuses fêtes de Tichri viennent aussi de s’achever. Désormais, nous voilà, sevrés de forces uniques pour affronter le quotidien, les journées qui se raccourcissent et la grisaille de l’automne qui s’installe. Après ces moments d’émotion intense, nos enfants

vitrail et 'Hanouka, la grammaire française ».

À Paris, de nombreux parcours sont présentés sur « le Marais juif à travers les âges, le Marais juif en chansons, Être juif à Paris au Moyen Âge. « Bientôt, nous allons proposer un parcours incroyable sur les pérégrinations parisiennes de Georges Perec avec un atelier lecture : Perecrinations », s’enthousiasme, Audrey Alcabes. « Le clou de l’année approche

Écrire à l’encre de nos rêves

reviennent à l’école pour grandir. Tout au long de cette nouvelle année, ils vont vaillamment avoir l’occasion d’apprendre, enrichir leurs connaissances et multiplier les expériences. Mois après mois, ils vont évoluer pour devenir un peu plus, des grandes personnes, trop vite peut-être, car en même temps, sans y prêter attention, ils risqueront de perdre leur âme d’enfant. L’éducation moderne,

toujours plus rationnelle, toujours plus empressée, ne sait pas préserver ce trésor infiniment précieux, à l’origine de nos rêves et inspirations. C’est un élan impétueux, qui nous transcende, une invitation à dépasser nos limites et réaliser l’impossible.

Regardons par exemple du côté de chez Albert Einstein, Steve Jobs ou Elon Musk. L’âme

à grands pas, annonce, par ailleurs, la présidente de Poussières d’étoiles. Nous allons proposer, au mois de février, un voyage en Tanzanie à la rencontre de la communauté juive à Arusha et un chabbat monstrueux au Beth 'Habad de Zanzibar ». n

Infos : https://www.poussieresdetoileslesite.fr/

d’enfance touche à notre essence. Elle est la plume qui dessine nos rêves, et notre réalité s’écrit à l’encre de ces rêves. Alors, petits et grands, jusqu’au dernier souffle, prenons-en soin. Voici une piste pour la choyer ou la retrouver : étudier le commentaire de Rachi sur la Torah. C’est étonnant, l’ambition géniale ayant prévalu à la rédaction de cette œuvre. n

31 N° 1707 - 12 octobre 2023
DR DR

Mon père, Aron Nathan Gorsd

Hanna Gorsd Levy, née en 1979 à Paris, dont le père Aron Nathan Gorsd a quitté ce monde en septembre 2022, suivi de peu par son épouse, tient à lui rendre hommage, en faisant retour sur son histoire à travers ce texte qu’elle nous a fait parvenir.

Mon père Aron Nathan Gorsd est né en janvier 1930 à Paris. Sa mère issue de la dynastie Houminer était native de Jérusalem. Son père, Yakov Menahem, originaire de Lituanie, avait fui l’enrôlement forcé sous le régime du tsar. Il tenait une boucherie cacher dans le 9ème arrondissement de Paris. Son appartement était un refuge pour les juifs de l’Est. Chouchani fréquentait assidûment sa table sous le nom de Der Maguid. C’est dans cet appartement que la famille fut arrêtée le 3 juillet 1944.

«

Le policier chargé de l’opération recommanda à mon père d’aller faire un tour au square d’à côté. Il avait 14 ans. Les scellés furent ensuite posés sur la porte. À cette époque, l’école Lucien de Hirsh accueillait des enfants dont les parents avaient été arrêtés. La responsable de l’école invita mon père et ma tante Renée à la rejoindre, mais n’ignorant pas ce qui s’était passé le 6 avril de la même année à Izieu où avaient été raflés les 44 enfants et leurs éducateurs, ils ne donnèrent pas suite à cette invitation. Par chance, une voisine, madame Choquart, recueillit mon père, qui la suivit à la campagne et s’y cacha. Aussi, bien lui en avait pris, lorsque l’on sait que dans la nuit du 24 juillet, les enfants et leurs maîtres de l’école Lucien de Hirsch furent arrêtés et déportés. Ce sentiment d’être un survivant, doublé d’un sentiment de désolation envers ces enfants qui ne furent pas

Hommage

Une plaque en mémoire de Hans Isaac

Tout ce qui est entrepris pour sauvegarder le souvenir des nôtres mérite d’être souligné. À fortiori lorsqu’il s’agit d’un acte de mémoire d’un fils rendu à ses parents. Tel est le cas de Michel Isaac, qui s’est farouchement investi pour honorer la mémoire de son père, en faisant apposer une plaque, le 4 septembre, au 34

rue de Moscou, où il est désormais gravé : « Ici habitait Hans Isaac, né le 18 mai 1909, à Berlin. Arrêté le 16 juillet 1942 lors de la rafle du Vel' d’Hiv. Déporté par le convoi 7 du 19 juillet 1942 de Drancy à Auschwitz. Assassiné à Auschwitz en 1944 ». Au cours de ce dévoilement par sa petite fille, en présence de François Heilbronn, vice-président du

Zakhor

Cette adolescente que l’on voit sur cette photo, extraite du Mémorial des enfants juifs déportés de France de Serge Klarsfeld, s’appelait Rachel Bally. Elle était née le 11 octobre 1932, à Biarritz. Arrêtée lors de la grande rafle des Juifs français dans la région de Bordeaux, le 10 janvier 1944, Rachel fut déportée à Auschwitz avec ses parents le 20 janvier 1944 par le convoi 66. Le petit garçon qu’elle tient par le épaules, Isaac Halfon, fut le seul qui échappa à cette rafle, où il perdit ses parents.

dispersés à temps, mon père en fut habité toute sa vie. Au sortir de la Libération, il ignorait tout de son judaïsme. Il ignorait également ce qu’avaient subi les jeunes de Buchenwald croisés à l’OSE qui lui révélèrent l’ampleur de la catastrophe. Il retourna alors à ses racines. La rencontre avec le rabbin de Loubavitch et de ses émissaires accompagna son retour. Il fonda une famille forte de huit enfants et un centre cultuel et culturel à Brunoy avec son épouse Aliza (un Gan, un Talmud Torah, une bibliothèque, des conférences), et plus tard ils fondèrent le Heder à la yeshiva de Brunoy.

Mon père aimait profondément Israël, Yeroushalaim et aussi la France. Il n’avait jamais oublié ses sauveurs. En 2007, la fille de Madame Choquart reçut au nom de sa mère la médaille des Justes parmi les Nations. Mon père nous a transmis, et au-delà de ses enfants, sa fidélité à Israël et au peuple juif. Il s’est éteint le 17 Eloul 5782 et est inhumé sur le mont des Oliviers ».n

Mémorial et de Serge Klarsfeld, qui fut invité à prendre la parole, Michel Isaac rappela l’itinéraire de ses parents qui se sont fiancés à Berlin et qui gagnèrent Paris, avec la grand-mère paternelle, et un jeune oncle, où ils se marièrent en 1935. L’oncle s’engagea dans la Légion étrangère. En 1939, ses parents, apatrides, furent internés dans un camp sur la Loire et à Gurs. En 1940, après avoir été libérés, ils élurent domicile à l’hôtel situé 34 rue de Moscou.

C’est là que leur fils Michel est né le 8 juin 1941. Comme il en témoigne, « lors de la rafle, le 16 juillet, mon père a été arrêté au 34 rue de Moscou. Un policier a recommandé à ma mère de disparaître. Ma grand-mère, elle, s’est cachée dans les combles de l’hôtel. Je suis resté quelque temps chez la gardienne. J’avais un an. Après diverses péripéties, nous avons pu nous cacher dans un pavillon à Sèvres, sous une fausse identité, grâce à l’aide de la résistance ».

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N° 1707 - 12 octobre 2023
DR DR TÉMOIGNAGE
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Victime ou témoin de violences conjugales ? Un appel pour dire STOP aux violences conjugales ✆ 01 47 07 39 55 Du lundi au jeudi 10h - 16h | noaoserledire@hotmail.fr | www.noaoserledire.fr Ne laissez pas une vie se briser. Des professionnels sauront vous aider ! Contactez le service d’écoute de la communauté. Appel anonyme, confidentiel et gratuit.

Un jour dans l’Histoire...

Président de l’association « JudaïQual – Réparons le monde » www.judaiqual.org reparonslemonde@gmail.com

L’annonce de la création d’une nouvelle réserve naturelle en Israël est toujours une bonne nouvelle. Le Néguev est un riche réservoir de biodiversité, notamment d’une faune qui existe depuis les temps bibliques. L’Autorité israélienne de la nature et des parcs (INPA), dont le district sud est dirigé par Gilad Gabai, vient donc d’annoncer la création de Ramat Mazar qui permettra : « de mieux préserver et protéger la nature et le patrimoine et d’assurer leur croissance continue ».

D’une superficie de 90 km² dans le désert du Néguev, dans le sud d’Israël, la réserve est bornée par la route 25 au nord et les salines de Sdom au nord-est. Elle est la continuité de la réserve naturelle du désert de Judée qui se trouve au sud et à l’ouest ce qui va favoriser la circulation directe des espèces, sans nécessité d’établir des corridors entre les deux réserves et garantir ainsi un enrichissement optimal des caractéristiques génétiques de ces espèces

Parmi les espèces endémiques de cette région, on trouve des bouquetins de Nubie, des gazelles dorcas, la chouette hulotte du désert, des renards de Blanford, des caracals, des hyènes, des tarins qui sont de petits passereaux, des perdrix, des lézards, etc.

Au-delà de la richesse faunique, Ramat Mazar présente une gamme de paysages uniques : des chutes d’eau, des falaises, des canyons, autant de lieux à découvrir, notamment quand la réserve aura rejoint le Israel National Trail. n

12 octobre 2021

Lors de la conférence du Jerusalem Post , le 12 octobre 2021, le président Isaac Herzog a annoncé la création du Forum israélien sur le climat, qui comprendra des représentants du gouvernement, du monde

universitaire et des secteurs commercial et industriel. Herzog a également déclaré que le monde et Israël devaient « s e réveiller, changer les habitudes et empêcher la crise climatique de s’aggraver » .

14 octobre 2019

13 octobre 1843

Calquée sur les organisations maçonniques, l’Ordre indépendant du B'nai B'rith (« L es fils de l'Alliance » ) a été fondé à New York, le 13 octobre 1843, par douze personnes qui souhaitaient fonder un système d'entraide pour les juifs arrivant aux États-Unis et devant faire face à des conditions de vie difficiles. C’est la plus vieille organisation juive toujours en activité dans le monde.

La Cour de cassation a annulé le mois dernier sa relaxe et ordonné un nouveau procès de « c ontestation de crime contre l’humanité » . Le 14 octobre 2019, lors d’un débat sur Cnews avec Bernard-Henri Lévy, l’homme politique avait soutenu que le maréchal Pétain avait « s auvé des juifs français » pendant la Seconde Guerre mondiale.

Les origines des noms de famille

La barbe. On la retrouve souvent surtout quand elle est jaune. En yiddish, jaune c’est gelb et barbe jaune sera Gelbard ou parfois Gelbart ou encore Gielbard. Qui n’a pas connu, croisé ou entendu le patronyme Gelbard, barbe jaune, à ne pas confondre avec Gelbhar finissant par har, le cheveu jaune. Le jaune est très présent dans ces patronymes, sans doute devons-nous penser à des personnes blondes mais Gelb signifie bel et bien la couleur jaune.

Un Gilberg avec un g à la fin n’aura rien à voir avec le prénom Gilbert mais sera une déformation de Gielberg, la montagne jaune, et ce n’est pas mon ancien camarade de classe, toujours au lycée Jacques-Decour, le Dr Serge Gilberg qui en disconviendra. Certaines familles portaient les mêmes patronymes en polonais avec le jaune qui se dit ó ty; un ami de mon défunt père s’appelait Zoltobroda, barbe jaune. Ne confondez pas ó ty avec un point sur le z, un accent aigu sur le ó, une barre au milieu du et un y un peu fatigué à la fin, vous prononcerez donc jouétè, avec l’unité monétaire de la Pologne le z oty qui signifie doré

ou de l’or et qui a donné un patronyme à de nombreuses familles juives. Vous rencontrerez toujours un monsieur Zloto.

Mais revenons sur le jaune très yiddish qui vous expliquera pourquoi nous lisons souvent des noms qui n’auront plus de secret pour vous, Gielbojm l’arbre jaune, Gielbfogel, l’oiseau jaune, Gielblum la fleur jaune, très souvent Gielband le ruban jaune. Moi j’ai connu un Gailhor et ma vieille maman qui ne l’aimait pas beaucoup me disait que le gailhor n’était pas gentil. Peu importe, j’avais appris que cela voulait dire le rouquin, hor signifiant le cheveu en yiddish. n

N° 1707 - 12 octobre 2023 34
lam DR NOTRE TEMPS
Par Alain Kaminski Secrétaire général de la FSJF
Tikoun
DR Ramat Mazar, nouvelle réserve naturelle du Néguev
DR
DR
Jean-François Strouf

17 octobre 2021

Des avions de l’armée de l’air israélienne et de la Luftwaffe allemande ont survolé la Knesset à Jérusalem, le 17 octobre 2021. « C ela souligne le partenariat et les liens étroits entre les forces aériennes des deux pays ainsi que l’engagement à poursuivre la coopération à l’avenir » , a déclaré l’armée israélienne. En août précédent, les avions israéliens avaient survolé le camp de Dachau et l’aérodrome de Füerstenfeldbruck, où 11 athlètes olympiques israéliens avaient été tués par des terroristes palestiniens en 1972.

15 octobre 1906 Notre vieille Europe

18 octobre 1938

Le 15 octobre 1906, naissait, en Pologne, Pinchas Safir (Kozlovsky) qui fut le troisième ministre des Finances d'Israël. Considéré comme le meilleur de tous les ministres des Finances d’Israël, il a joué un rôle central dans la nomination de Golda Meir et d'Yitzhak Rabin comme Premiers ministres. Sapir a été président de l'Agence juive de 1974 jusqu'à sa mort en 1975.

16 octobre 2020

Il était auparavant dénommé Paul Painlevé : le square situé en face de la Sorbonne a été choisi par le Conseil de Paris en 2021 pour rendre hommage à Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie à Conflans-Sainte-Honorine, assassiné le 16 octobre 2020 par un terroriste islamiste.

Goldman, les années 70 et Lise Meitner

Inaugurée le 18 octobre 1938, l’École d'Acre pour officiers de marine compte environ 200 professeurs, pour 450 étudiants-cadets. Elle dispense son enseignement dans cinq domaines d'études : systèmes d’ingénierie maritime, électronique, voile, sports nautiques et sciences de la mer. 87 % de ces étudiants occupent des postes de commandement dans Tsahal.

yant lu les pages de Robert Sender sur le film de Cédric Kahn, j’ai vu « Le procès Goldman  ». J’avais aperçu les publicités mais elles m’avaient laissé indifférent. Et pourtant, les années 70 du siècle dernier, cadre de cette terrible histoire, méritent bien un retour en arrière. Souvenez-vous ou imaginez cette décennie s’ouvrant par la décision de Nixon de faire « flot ter » le dollar. Mais la monnaie US ne fut pas seule à rompre les amarres : il y eut la guerre du Kippour, suivie

A

de la hausse vertigineuse du prix du pétrole avec la fin des Trente Glorieuses en Europe, le coup d’État contre Allende au Chili, la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe, avec sa « c orbeille » sur les dr oits de l’homme faisant une brèche dans l’Empire soviétique, et, inaperçue ou presque, la création des zones économiques spéciales par Deng Xiaoping initiant la plus grande mutation économique du siècle, donnant au communisme sa claque finale, celle d’une

Chine « communiste » optant pour un capitalisme sauvage. En contrepoint, flotteront les mémoires, avec des films d’abord

« Le Chagrin et la Pitié » d’Ophüls, la série « Holocauste », alors que Lanzmann tourne « Shoah » ; avec le terrorisme ensuite où on verra des Allemands, fils et filles de nazis, assassiner des Juifs au nom des Palestiniens, et, en France, l’irrésistible montée de Le Pen.

Voilà le contexte du procès Goldman. Le génie du réalisateur est bien de montrer le retournement d’un coupable en victime, dépassé malgré lui par la prise de conscience

quasi planétaire de ce qu’a été la Seconde Guerre mondiale dont Auschwitz est le trou noir. Ici on retrouve le thème du film de Nolan, « Oppenheimer» : la guerre donc avec d’un côté le « révolutionnaire perdu », de l’autre des physiciens, juifs pour la plupart, luttant contre Hitler. Dommage que Lise Meitner ait été oubliée ! Juiv e autrichienne réfugiée en Suède, d’où elle découvrit avec Otto Hahn la fission nucléaire. Il eut le Nobel, pas elle. Z’l n

35 N° 1707 - 12 octobre 2023
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Journaliste et écrivain

en régions

Lyon

Jeune et dynamique présidente de l’Amitié judéo-chrétienne de Lyon, Ruth Ouazana évoque le changement de générations nécessaire à l’association, ainsi que l’année Jules Isaac.

Comment se porte l’Amitié judéo-chrétienne ?

Ruth Ouazana : L’association a joué un grand rôle pour le rapprochement et une meilleure connaissance des juifs et des chrétiens entre eux. Beaucoup de nos militants sont issus de cette période forte. Les relations ont été mauvaises entre juifs et chrétiens pendant 2000 ans. Les chrétiens ont souhaité comprendre les juifs et rencontrer le peuple dont est issu Jésus-Christ.

2strasbourg

L’écrivaine et enseignante Sonia Sarah Lipsyc était, mardi 3 octobre, l’invitée de l’association « Pour une communauté plurielle ». Cette Strasbourgeoise est ravie de vivre et d’enseigner la Torah depuis quinze ans an sein de la communauté juive québécoise vivante et pluraliste.

Le dernier café pluriel a rassemblé une bonne trentaine de personnes à la brasserie Au tribunal pour une rencontre intitulée « De Strasbourg à Montréal, un itinéraire entre étude juive et écriture ». Le riche parcours de cette écrivaine, enseignante, journaliste et surtout chercheuse perpétuelle, née au Maroc (d’une mère marocaine et d’un père ashkénaze) en 1955, a pris un tour nouveau en 2008, lorsqu'elle

Quel est son rôle aujourd‘hui ?

R.O. : Notre objectif est aujourd’hui de recréer du lien entre jeunes juifs et chrétiens, pas uniquement

catholiques, mais aussi protestants et orthodoxes, et d’aller à la rencontre des personnes plus jeunes pour leur faire prendre conscience que ce qui paraît évident ne l’était pas il y a à peine 80 ans. Il en va de l’avenir de l’Amitié judéochrétienne.

L’AJC a-t-elle permis aux juifs et aux catholiques de mieux se comprendre ?

R.O. : Oui, parce que les juifs y ont vu en direct l’évolution des catholiques depuis Vatican 2. Et, pour les chrétiens, ils ont su comprendre ce qu’est un juif actuellement.

Quels sont vos projets ? Cette année sera-t-elle centrée sur Jules Isaac pour les 60 ans de sa mort ?

R.O. : Oui, nous proposons des événements réguliers, comme une conférence sur le « Notre père, notre roi », « Avinou Malkenou », qui a été repris dans la liturgie chrétienne.

Grâce à l'AJC, les chrétiens ont su comprendre ce qu'est un juif actuellement

Bien entendu, nous préparons un grand moment sur Jules Isaac, notre fondateur. À Lyon, nous allons organiser un grand colloque les 28 et 29 novembre, à la mairie de Lyon 6 sur les combats de Jules Isaac et comment son message aide à combattre l’antisémitisme actuellement. Car le rôle de l’AJC est de lutter contre l’antisémitisme. n Propos recueillis par Ilan Levy

Étude juive de Strasbourg à Montréal

où elle a assidûment étudié auprès de plusieurs rabbins et érudit(e)s, le théâtre, l’écriture, le féminisme, la révolte parfois - elle est notamment revenue sur son exclusion de l’école Aquiba en classe de première et sur l’âpre combat pour permettre l’élection de femmes au Consistoire du Bas-Rhin. Elle n’a jamais cessé de se « référer au judaïsme orthodoxe qui a toujours été pluriel et riche des 70 facettes de la Torah » explique cette femme libre et courageuse qui précise : « mon niveau de pratique ne regarde que moi ».

traverse l’Atlantique pour ouvrir une nouvelle page de sa vie chez nos cousins québécois.

Après les mots élogieux prononcés par Françoise Hemmendinger et Yaël Boussidan qui présentaient cette « amie très chère », Sonia Sarah Lipsyc a évoqué son chemin spirituel complexe marqué par l’étude juive approfondie en France et en Israël

Elle est immédiatement « tombée en amour » (comme on dit joliment au Québec) du Canada, pays qui compte la quatrième communauté juive au monde, et vante « l’extraordinaire créativité culturelle du Québec ». Pour la communauté séfarade unifiée du Québec, elle a fondé et dirigé pendant de longues années l’institut d’études juives, pluraliste et égalitaire, Aleph. Elle poursuit

aujourd’hui son enseignement de la tradition au sein du cercle Ora – connaissance du judaïsme ainsi qu’à l’université de Montréal. Sonia S. Lipsyc dit le plus grand bien de la communauté juive montréalaise (90 000 personnes environ dont les trois quarts sont ashkénazim et anglophones) composée d’innombrables « congrégations » regroupant « absolument tous les courants du judaïsme ». Elle apprécie aussi la « conjugaison des cultures française et nord-américaine », qui porte, d’après elle, de beaux fruits, concernant notamment la place des femmes dans la vie juive.

Créée en 2020 et présidée par Janine Elkouby, l’association "Pour une communauté plurielle", en désaccord avec les orientations du Consistoire, promeut sa « conception pluraliste de la communauté juive, l’ouverture, le dialogue et le croisement des savoirs » à travers des manifestations régulièrement organisées. n Nathan Katz

N° 1707 - 12 octobre 2023 36 3 1
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DR Sonia Sarah Lipsyc
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Ruth Ouazana : « Recréer du lien entre jeunes juifs et chrétiens »

marseille

Après des mois de travaux et grâce à l’expérience d’un long travail avec les handicapés, Beyahad (ensemble) a ouvert en septembre un nouvel habitat partagé pour des adultes handicapés autonomes, afin de redonner du sens à leur existence.

Dans la société moderne et particulièrement dans la société juive, le handicap est perçu comme un tabou. Pour changer les mentalités, des associations naissent et tentent d’aider les familles à comprendre que le handicap n’est pas une fatalité. L’association Beyahad en fait partie : elle a été créée en 2011 par le rav Michaël Rosenthal avec sa femme Sheina du Beth Habad Loubavitch dans le 13e arrondissement, avec l’intention de mener un combat permanent pour améliorer la vie des handicapés. Depuis le début de leur projet et jusqu’à l’ouverture de cet habitat partagé pour adultes handicapés fragiles, le couple avait déjà mis en place une structure pour un accueil de jour de jeunes enfants handicapés aidés par des adolescents volontaires et des

Izieu

Un patrimoine historique et pédagogique rénové

Un nouvel habitat pour adultes handicapés

actualitejuive.com

L e 6 avril 1944, le sinistre Klaus Barbie envoie ses camions chercher les enfants juifs qui séjournent dans une paix relative à Izieu. Ils sont alors déportés et exterminés.Il ne reste que la maison comme symbole de leur bonheur et de leur fin terrible. Lors des Journées du patrimoine, un public très nombreux est venu visiter la Maison et l’exposition : « L’année 1943 à la colonie »

bénévoles ou des éducatrices spécialisées. Aujourd’hui, avec l’expérience acquise et une grande imagination, le rav, épaulé par le président de l’association Dr Alfred Guedj et les partenaires communautaires dont le Casim et le Fsju, propose depuis septembre un habitat partagé dans une villa nommée « Betty et Fortunée » avec tout le confort nécessaire à l’admission de sept résidents handicapés. Entièrement rénovée, la bâtisse se compose de sept chambres avec tout le confort moderne et un grand jardin pour vivre une vie paisible. À ce jour, six handicapés expérimentent ce nouvel habitat de vie.

Lyon

Dimanche fut l’occasion d’inaugurer, en présence d’élus locaux et de représentants de fondations, le four à pain situé entre la Maison et l’ancienne magnanerie (culture du ver à soi). Celui-ci, bien qu’attenant à la Maison, n’avait jamais fait l’objet d’une restauration jusqu’à aujourd’hui. Peu visible des visiteurs, il était probablement utilisé pour l’élevage des vers à soie et aurait ensuite été transformé en four à pain dans la tradition des fours banaux que l’on retrouve dans chaque hameau des villages du Bugey. n I. L.

« Ces adultes handicapés, bien que fragiles, demandent à acquérir de l’autonomie, veulent construire leur vie, et accéder à l’indépendance. Tout à leur honneur. En journée, les résidents peuvent participer aux activités de l’accueil de jour de l’association ou avoir leur propre programme adapté », souligne le rav. Cela sans oublier la vie juive qui permet une cohérence nécessaire à l’élaboration de leur identité et de leur équilibre. Cette réussite, première expérience en France, ne peut se faire sans le dévouement des professionnels, des partenaires et des donateurs. Au-delà, une prise de conscience collective et une solidarité communautaire aideront également l’handicapé à vivre sereinement sa vie d’homme. n Gilbert Gabbay

La Palestine juive

Àl’occasion d’une soirée B'nai B'rith, Michel Konig a évoqué l’époque où la Palestine était juive. Historien passionné d’histoire juive, Michel Konig qui a choisi de présenter un exposé argumenté sur une « h istoire méconnue et pourtant fondamentale, celle du mot Palestine, afin de tordre le cou à de nombreuses distorsions historiques » . M. Konig est revenu sur les révoltes juives en Judée contre l’occupant romain, ainsi que sur la destruction du Temple. « L a dernière révolte de Bar Kokhba en 132 conduit à la déportation des Juifs, à l’introduction du mot Palestine et à la volonté d’effacer toute la mémoire

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Ont également contribué à ce numéro : Raphaël Elmaleh, François Heilbronn, Ariel Kandel, Jean-Serge Lubeck, Jacky Milewski, Jean-François Strouf, Jacques Tarnero

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juive », insiste M Konig. S’appuyant sur des billets de banque, des coupures de journaux, y compris L’Humanité , l’historien montre que la Palestine est juive avant Israël. Il conclut en montrant que l’on parle de la Palestine, chiffres à l’appui, surtout à partir de 1964 quand l’OLP est créée. n

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37 N° 1707 - 12 octobre 2023
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I. L. DR DR
Michel Konig

Pourquoi Golda ne sort pas au cinéma

ENQUÊTE On se lève tous pour Golda, le long-métrage de Guy Nattiv, sera diffusé sur Canal + dès le 11 octobre ! Mais pourquoi donc, s’interrogent d’aucuns, cette absence du film en salle ? É léments de réponse.

Soirée de gala à la Berlinale, ouverture cet été au Festival de Jérusalem avec la présence d’Helen Mirren, projections multiples au Festival du cinéma américain de Deauville, Golda, le film du réalisateur israélien Guy Nattiv, oscarisé pour son court-métrage Skin semblait prometteur. S’il fait le buzz aux États-Unis avec une sortie nationale importante, en Israël aussi, mais avec un public frileux, il n’en est rien en France.

Que dire de l’Angleterre où le film sort et qui voit déjà les appels au boycott et le BDS aux portes des cinémas ?

En France, il sera sur Canal +, en prime time, dès le samedi 11 octobre, à 21hO5 et en replay. Une possibilité magnifique pour le distributeur du film Sébastien Auscher, fondateur de Program Store, ravi de cette aubaine : cela permet à une grande audience de le voir dans cette case où la chaîne ne diffuse que des films prestigieux en avant-première. Il nous raconte la genèse de cette aventure commencée il y a deux ans dès la lecture du scénario qu’il adore : À nous deux Golda. Il trouve la prestation d’Helen Mirren hallucinante ; elle est déjà sur la liste des Oscars comme meilleure actrice. La partie est gagnée désormais, il en devient distributeur et il va se battre. En France, pour une sortie en salle c’est compliqué, les portes se ferment. Golda se concentre essentiellement sur la guerre de Kippour. Malgré un casting international - Camille Cottin, Lior Ashkenazi et Liev Schreiber -, il est loin de faire l’unanimité : « trop théâtral », « trop téléfilm », « trop touchy », disent les distributeurs. Elle fume tout le temps, ajoute une grande dame du cinéma avec beaucoup d’humour. Sioniste convaincue, elle trouve bizarre que les grands généraux de la première heure s’expriment dans le film en anglais. Derrière cette déclinaison générale, y aurait-il d’autres raisons obscures de ne pas distribuer le film ? Comme un refus d’Israël, une haine diffuse ? Sébastien Auscher réfute cette théorie. Alors, il prend un temps de réflexion.

Il va se tourner vers les chaînes de télévision. Avec cette diffusion sur Canal +, il se réserve un succès plus avantageux qu’avec une projection en salle, toujours menaçante d’un échec cuisant. De surcroît, Sébastien Auscher peut espérer le diffuser, ensuite, sur une plus grande chaîne accessible à tous. Guillaume de Seille, producteur d’Arizona, qui, à son actif, a plus de 60 coproductions, s’insurge contre la diabolisation des sites de cinéma en ligne. « C’est formidable pour les jeunes qui sont en province et cela leur permet de voir des films même en avant-première et de citer MUBI, une plateforme branchée qui a permis de faire connaître Paul Mescal, une star ». Pour lui, cela fait partie des

outils contemporains, qui pérennisent l’existence d’un film. Il trouve Golda sombre. Et, pour lui, malgré le casting éblouissant, la mayonnaise n’a pas pris. Aussi juge-t-il sa présence sur Canal + très positive. Nombre de gros distributeurs achètent des quantités de films pour les diffuser directement sur la plateforme. Suggérer qu’il n’a pas été distribué en raison d’un biais négatif contre Israël n’apparaît pas, de loin, comme l’hypothèse la plus valide. Il faut préciser qu’il s’agit d’une coproduction anglaise et qu’il n’y a rien de très aventureux dans le film ou d’engagé, à part le profil de cette incroyable héroïne d’Israël, Golda. Israël, en outre, est devenu une véritable startup à séries, les longs-métrages y ont moins la cote.

Zabou dans la peau de Dorothy

THÉÂTRE

Deux femmes exceptionnelles : Dorothy Parker, romancière américaine, poétesse, résistante, féministe, chroniqueuse au New Yorker et à Vogue, et Zabou Breitman, comédienne et metteuse en scène qui l’incarne, se rencontrent sur une scène parisienne. Un régal.

Zabou Breitman, éblouissante, incarne le personnage de Dorothy Parker, née en 1933 et décédée en 1967. Sa mort, ellemême, a été une source de tracas car personne ne savait quoi faire de son urne funéraire jusqu’en août 2020 où elle a été récupérée à New York. Dorothy Parker a, en son temps, défrayé la chronique avec ses nouvelles, ses poèmes et ses articles caustiques au parfum de scandale. À l’heure de la prohibition et du maccartysme, elle mène une vie libre au milieu d’intellectuels et d'artistes

engagés, s’engage pour les droits des femmes et des Noirs et dissèque avec ravissement cette société urbaine et mondaine du XXème siècle.

Zabou Breitman devient tour à tour la narratrice de la vie de D. Parker puis les personnages de cinq de ses nouvelles et enfin se trouve en tête-à-tête avec elle- même, dans une effroyable solitude. Elle donne vie à cette femme de lettres qui frappe juste dans une fluidité narrative dans laquelle s’entrelace la petite histoire dans la grande. On assiste à tous les aspects de sa vie

Laissons à Sébastien Auscher qui adore ce film le mot de la fin. Il espère pour lui une large audience, la communauté juive en France, ajoute-t-il, n’est pas assez nombreuse pour le box-office dans les cinémas … n

Hélène Schoumann Canal +, en prime time, mercredi 11 octobre à 21HO5 et en replay

avec ses rencontres houleuses, ses extravagances, son attachement à Martin Luther King et la cause noire, ses combats féministes, mais aussi ses découragements amoureux, son blues de femme seule. Elle avait un style d’écriture bien à elle, d’une plume comme trempée dans du vitriol pour dénoncer, décortiquer, se moquer de cette société superficielle et cancanière new-yorkaise. Zabou incarne Dorothy jusque dans ses vêtements vaporeux qu’elle enfile tout au long de la pièce, telles des traces de sa vie houleuse et brillante. Belle rencontre théâtrale à ne pas manquer ! n MLT Dorothy . Théâtre de la Porte Saint-Martin. 18,bd Saint-Martin. 75010 Paris. Réservations au 01 42 08 00 32.

culture 38 N° 1707 - 12 octobre 2023

Il avait publié l’année dernière Les Rives de la mémoire aux éditions Bouquins, une autobiographie sans fard où il revenait sur son parcours étonnant depuis sa tendre enfance. On pouvait y voir une forme de testament, comme la chronique d’une mort annoncée peut -être. Son monde d’hier à lui était à la fois tendre, violent, commencé sous le soleil d’Oran en 1937, et finissant sous les sunlights des médias. Aujourd’hui, il s’est tu pour toujours, comme si la parole de

Et Jean-Pierre Elkabbach s’est tu…

HOMMAGE Il était le journaliste le plus charismatique et le roi de l’interview politique, Haïm Jean-Pierre Elkabbach s’est éteint à l’âge de 86 ans.

Georges Marchais s’était matérialisée à jamais : Taisez -vous, Elkabbach ! À force d’entendre cette voix célèbre, ce regard sombre et velouté, ce je ne sais quoi de sultanesque, de noire passion, on a fini par penser qu’un type comme lui ne pourrait jamais mourir ou que Dieu aurait oublié son dossier quelque part. Et même s’il n’apparaissait que de temps à autre, il vivait dans nos cœurs et faisait partie de l’histoire de la France. Un visage familier, un son qui rentrait dans les foyers, un

charisme si fort qu’on ne pouvait pas l’oublier. Un journaliste à l’ancienne, Agra sur l’épaule et micro à la main : son arme fatale. C’était les grandes heures d’Europe N°1 et il en devient le magicien car il était le roi de l’interview politique. Et l’art de l’entretien, il le maîtrise à merveille. Il va rencontrer le monde entier : de Gaulle, Yasser Arafat, Yitzhak Rabin, Shimon Peres… La liste est longue. Il y a aussi Anouar el-Sadate, Nelson Mandela, Audrey Hepburn, Vladimir Poutine qu’il voit en 2014 et dont la préoccupation n’est pas encore l’Ukraine mais le bloc URSS/ USA et bien sûr tous les politiques français. Une pointe d’amitié avec Jacques Chirac. Il était direct et savait donner les bons conseils. A moi jeune journaliste travaillant dans un journal de mode chic, il disait : «on ne discerne pas l’information de la publicité». Une manière de me dire, partez. Et d’autres conseils, que j’ai suivis. Son regard était bienveillant, prégnant. Puis, il aura occupé tous

les postes importants de la télévision jusqu’à créer Public Sénat, une chaîne privée. Récemment, il avait renoué avec le judaïsme. Il aimait avoir des conversations avec le grand rabbin de France

Haïm Korsia, avec lequel il avait, outre le même prénom hébraïque, beaucoup d’affinités. Sentait-il la fin du voyage ? J’aime l’imaginer maintenant auprès de son père Charles, mort un jour de Kippour à l’office de la synagogue. Il n’avait alors que onze ans et demi. Et sous le ciel d’Oran d’un bleu si éclatant, ils se retrouvent enfin dans un rêve d’éternité.n Hélène Schoumann

N° 1707 - 12 octobre 2023 39
NELLU COHN
On a fini par penser qu’il ne pourrait jamais mourir

ENQUÊTE Auteur de l’un des livres-événements de la rentrée, l’historien

Ivan Jablonka revient sur l’histoire du plus populaire, mais aussi du moins connu des Français. Plutôt que d’évoquer des détails intimes, l’auteur s’attache, en historien et en sociologue, à analyser la façon dont les chansons de Goldman ont changé nos vies et comment ce fils d’immigrés juifs polonais pénétrés d’idéaux progressistes a tendu un miroir à ses compatriotes. Entretien en chansons.

Goldman, c’est avant tout un nom, une identité : Comme toi; qui n’est pas ; Né en 17 en Leidenstadt ?

Ivan Jablonka : Comme toi est une chanson-clé du répertoire goldmanien, qui parle de l’assassinat d’une petite fille juive de 8 ans.

C’est une chanson sur la Shoah – sujet dont on ne parlait pas beaucoup – d’autant plus pudique et bouleversante qu’il n’y a pas les mots « juif », « guerre », « nazisme » ou «

Jean-Jacques Goldman,

la star discrète

La philosophie de Goldman pourrait-elle se résumer ainsi : “à coup de livres, je franchirai tous ces murs”? Autrement dit, aura-t-il incarné les moins que rien, l’armée de simples gens ?

génocide ». Et pourtant, tout est là ! Cette chanson est d’autant plus courageuse que Goldman démarre à peine sa carrière, en 1982, et qu’il la chante dans des émissions grand public, au moment même où il est critiqué comme un « chanteur à minettes ». Il a ce talent d’aborder des questions graves de manière poétique. Né en 17 à Leidenstadt nous envoie dans une

autre direction. C’est évidemment une réflexion sur le judaïsme, dans laquelle il se met à la place d’un Allemand en se demandant ce qu’il aurait fait sous le nazisme. Qu’un Juif se pose une telle question est audacieux, d’autant que son demifrère, Pierre Goldman, assassiné en 1979, se fantasmait comme un combattant du ghetto de Varsovie. Goldman se demande non pas ce qu’est un Juif, mais si, en tant que Juif, il serait capable de se mettre à la place d’autrui. C’est sans équivalent dans la chanson française.

Jean-Jacques Goldman a-t-il changé la vie ?

IJ : Goldman a réussi à unir une œuvre, une éthique et un engagement. Il se projette dans les valeurs de la social-démocratie, la justice sociale, la fraternité, la réciprocité, ainsi que la gratitude vis-à-vis du pays d’accueil de ses parents. Il a voulu « changer la vie » à travers des thèmes de la gauche libérale et pragmatique, laquelle a été plus efficace que les maoïstes, léninistes et autres trotskistes de Mai 68. Ces derniers ont prôné la révolution, mais ils n’ont pas changé grand-chose.

IJ : Les deux à la fois. Chez Goldman, il existe une mythologie de l’individu, homme ou femme, qui se fait tout seul, comme son père s’est exilé du shtetl pour émigrer en France, avant de participer à la Résistance et de s’établir comme commerçant en banlieue parisienne. Il a cette volonté de changer son destin, de s’arracher au confort d’une vie toute écrite. On le retrouve dans ses nombreuses chansons sur l’exil ou « Galout ». Mais le parcours de l’immigré serait incomplet sans les institutions qui l’aident à se réaliser, notamment l’école. Envolemoi est un hommage aux livres et à l’école. Énergie individuelle et accompagnement des institutions républicaines, voilà toute l’histoire des Goldman.

Comme toi , la Shoah chantée pour la 1 ère fois à la télévision à une heure de grande écoute.

Je te donne , l'un des plus grands succès du chanteur, un hymne à l'amitié tout simplement.

Il changeait la vie , une chanson pour les petits et les humbles qui changent le monde, devient l'hymne de la campagne de Jospin en 1995.

Rouge , en plein effondrement du communisme, le trio

Dans les années 1980, au moment où il devient une star, a-t-il effacé le chacun pour soi ?

IJ : Il me paraît évident que la chanson des Restos du Cœur et l’aventure des Enfoirés sont un hymne aux valeurs de solidarité et à la capacité d’entraide de la société civile. Cela vient de son parcours familial, du monde des petits commerçants-artisans où il a grandi et où l’on est toujours à la merci d’un déclassement. Goldman en a conçu une philosophie de la réciprocité. Comme le dit Yves Montand dans l’hymne des Restos « Demain nos noms peut-être grossiront la liste ».

le bonheur d'avoir ses dimanches, d'aller voir la mer et de faire la paix, accompagné des Choeurs de l'ex-Armée rouge.

Pour que tu m'aimes encore , succès planétaire pour cette chanson de Céline Dion, écrite par Goldman.

Les murailles , époque du désenchantement et des désillusions, politiques et personnelles.

Ensemble , alors que Le Pen est au 2 ème tour des

élections en 2002, Goldman continue à croire au vivreensemble. Dans son dernier album, Chansons pour les pieds , il rend hommage aux artistes de bal et à ses débuts, c'est sa dernière tournée.

culture 40 N° 1707 - 12 octobre 2023
BÉNÉDICTE ROSCOT Ivan Jablonka, Goldman , Seuil, 400 p., 21.9 €
Goldman se demande non pas ce qu’est un Juif, mais si, en tant que Juif, il serait capable de se mettre à la place d’autrui
Ivan Jablonka
Ivan Jablonka
Quand la musique est bonne, où un jeune homme inconnu de 30 ans devient une star
Fredericks Goldman Jones chante

Les années 1990, celles de ses immenses succès, sont-elles aussi celles de ce qu’il a nommé “nos actes manqués”?

IJ : Dans les années 1990, on entre pour Goldman dans une période d’introspection où il est question – au-delà de son divorce – de nos échecs, de nos failles et de nos errances. Cela peut être entendu comme une introspection collective au moment où la gauche est en difficulté et se remet mal du second septennat de Mitterrand. Ses chansons désabusées sont peutêtre le reflet de la crise personnelle d’un homme de gauche qui se sent trahi.

Puisque tu pars, ce tube de 1988, fut-il une chanson prémonitoire ?

IJ : Dès ses débuts, Goldman a expliqué qu’un jour il nous quitterait. D’autres chansons parlent de départ, de laisser les siens, la ville, la vie, pour partir vers d’autres rivages. Elles reflètent, avec une grande poésie, l’un des aspects les plus profonds du goldmanisme : être un enfant d’immigrés. Ce qui est intéressant, c’est que Puisque tu pars a aussitôt été interprétée comme une chanson de deuil, souvent passée

Bio express

l Né dans l'après-guerre d'une famille juive d'origine polonaise, la future star de la chanson française vit une adolescence calme à l'ombre de son frère, Pierre, le révolutionnaire juif, qui meurt assassiné. Il connaît la gloire à 30 ans et devient le patron de la scène française, enchaînant de 1981 à 2002 tubes et tournées.

l Il accompagne des générations en vantant tour à tour le collectif, le vivre-ensemble, l'amour, la féminité et l'école. En 2002, toujours au sommet, il se retire presque sans un bruit tout en restant l'une des personnalités les plus populaires de France.

lors des obsèques. Cela montre le profond écho que les chansons de Goldman ont dans la vie des gens. On trouve ses chansons à toutes les étapes de la vie : adolescence, jeunesse, amitié, amour, rupture, parentalité, vieillesse, deuil. Il est rare qu’un chanteur réussisse à ce point à entrer dans la vie des gens. De là provient une partie de sa popularité. Il a l’acuité d’un quasi-sociologue, à la manière de Norbert Elias, un Juif exilé capable de comprendre la société majoritaire parce qu’il a un pied dedans, un pied dehors. C’est la position des sociologues juifs allemands que l’on retrouve par exemple dans seul, Tout était dit, La pluie Elle a fait un bébé toute seule personnel, j’ai vraiment découvert ces chansons à l’âge adulte. Goldman m’a aidé à répondre aux questions que je me posais confusément sur la judéité, la masculinité, la gauche.

Comment quelqu’un qui a souhaité être minoritaire soit devenu majoritaire et mainstream ?

celle qui consiste à proposer aux enfants d’immigrés des injonctions contradictoires : « Réussis tout en restant discret », « Sois comme les autres, sans oublier d’où tu viens ». Cette contradiction se voit dans son répertoire, où il chante à la fois le fait d’être majoritaire et minoritaire. Goldman est l’auteur à la fois de Je marche seul et du canon Ensemble, soit un hymne à la solitude et l’autre au vivre-ensemble. Même chose pour Back to the City again, qui parle d’individualisme et de retour à la ville, en regard avec Famille, chanson sur la solidarité avec les humbles et les laissés-pour-compte. Ces chansons sont des paradoxes qui traversent le répertoire de Goldman et renvoient aux contradictions de l’intégration. Beaucoup, parmi elles, interrogent la place des minorités dans l’État-nation.

Finalement, n’a-t-il pas cherché, en disparaissant de la scène, à redevenir un petit bonhomme, “un peu loupé en somme, qui se croyait inutile” ?

IJ : Je n’ai pas été surpris par la sortie de Goldman sur mon livre. On sait tous qu’il veut redevenir

anonyme, qu’il a renoncé à son personnage public. Je lui ai écrit pour lui demander ses archives, je n’ai pas eu de réponse. Je comprends qu’il n’ait pas eu envie que l’on se penche sur son œuvre et son parcours. Ce qui l’attriste, au fond, c’est sa popularité persistante, alors qu’il a disparu de la scène depuis vingt ans ! On continue à écrire des livres sur lui, à entendre des disques et des spectacles de lui, mais sans lui. En revanche, en tant qu’historien, j’ai souhaité raconter cinquante ans d’histoire culturelle française. Un chercheur peut et doit écrire sur le parcours de cet artiste unique, ainsi que sur les années Goldman, car elles appartiennent à tout le monde. Il me paraît difficile d’être à la fois un chanteur à succès et un inconnu, une légende vivante et monsieur Tout-le-monde. Pour ce qui me concerne, j’ai évoqué Goldman en laissant Jean-Jacques tranquille. Personne ne peut échapper à l’histoire. Nous, les Juifs, le savons plus que quiconque. n Propos recueillis par Ilan Levy

IJ : Je crois qu’on est dans une des contradictions de la diaspora,

N° 1707 - 12 octobre 2023 41
Il a l’acuité d’un quasisociologue, à l’image de Norbert Elias
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débats&opinions

POLITIQUE

Pour qui se bat Israël ?

Auteur des films

Décryptage, Autopsie d’un mensonge, et du livre Nom de trop

Il y a des jeunes filles et des garçons qui dansent au son de la techno dans le désert en pensant que la vie est belle sous un ciel scintillant, vide de toute menace sans se rendre compte que la mort approchait. Comment imaginer cette scène hallucinante du carnage qui soudain s’est abattu sur cette rave party ? Ceux qui les ont attaqués et mitraillés, le faisaient-ils pour la Palestine ou parce qu’il y a une jouissance mortifère à tuer ces Juifs ?

L’amour de la haine d’Israël semble être le premier ressort, la première source de ce déchaînement pogromiste. Les disciples du Hamas l’ont écrit dans leur charte : détruire Israël est une mission sacrée. Construire un État palestinien n’est pas son objectif et le Hamas n’a que faire d’une cohabitation pacifique à côté d’Israël. Gaza est vide de toute présence israélienne depuis 2005 à la suite du départ décidé par Ariel Sharon de toutes les implantations qui s’y trouvaient. En 2007, à la suite d’un coup de force sanglant contre les forces du Fatah, le Hamas y prend le pouvoir. Qu’y a-t-il installé sinon une dictature islamiste éduquant les enfants à la haine ? On connaît la suite des diverses phases d’affrontements successifs. En 2006, l’enlèvement d’un soldat israélien Gilad Shalit provoque un blocus total du territoire et des offensives ponctuelles en 2008 puis en 2014, Israël attaque à nouveau pour faire cesser les tirs de roquettes. Ce dernier conflit déclenche en France de violentes émeutes antijuives à Sarcelles et à Paris. L’importation du conflit israélo-palestinien prend

désormais l’allure de pogroms antijuifs qui enterrent les incantations sur le « vivreensemble ». Les territoires perdus de la République occupent un espace qui va croissant sans que les pouvoirs publics n’osent en prendre la mesure de ce qui s’annonce ou n’osent qualifier ou nommer la menace.

L’assassinat de trois enfants juifs à Toulouse en 2012, puis le massacre de Charlie Hebdo, puis celui du Bataclan et des terrasses en 2015, vont installer l’horreur islamiste au sein de la douce France.

L’assassinat de Sarah Halimi, puis celui de Mireille Knoll, pour atroces qu’ils soient, ne provoquent pas de mobilisation massive, sauf au sein de la communauté juive. Assassiner de vieilles femmes juives aux cris de « Allah akbar ! » s’inscrit

et dont les démocraties en Occident sont la cible. Ce que personne n’ose encore penser ni exprimer, c’est que la première ligne de front de cette guerre se nomme Israël. Par couardise, par paresse intellectuelle, au nom de la nostalgie d’une « politique arabe de la France », au nom de la crainte d’un soulèvement général des banlieues comme en 2005, le pouvoir, les pouvoirs ont fait du déni de

dans le registre des faits divers auxquels les Français commencent à s’habituer. La psychiatrisation de ceux que les médias ou les pouvoirs publics s’empressaient de qualifier de « déséquilibrés » a ses limites. Les assassinats du colonel Arnaud Beltrame, du père Hamel, ou du couple de policiers à Magnanville, ou pire encore la tuerie au camion-bélier à Nice, écrivent dans le sang une autre histoire, celle du choc des civilisations dont un islam intolérant et agressif est désormais l’acteur principal

cette réalité le socle de leurs politiques. « Le feu est dans la maison mais nous regardons ailleurs » avait déclaré le président Chirac, sur un tout autre sujet… Seul José Maria Aznar osera cette si juste pensée : « Si Israël tombe, nous tomberons tous ».

La guerre actuelle fait-elle bouger les lignes ? A-t-on enfin compris que ce qui menace Israël menace la France ? A-t-on enfin compris qu’Israël NOUS protège ? Pour qui se bat Israël?

Il se bat pour se protéger, pour protéger ses enfants. Il se bat aussi pour nous !

Le malheur palestinien est réel. Le malheur arabe est réel, mais comment les États membres de la Ligue arabe ont-ils pu sans broncher réintroduire dans leur organisation la Syrie de Bachar al-Assad, grand massacreur d’Arabes et de Palestiniens ? Tant que le monde arabe n’aura pas admis qu’il faut chercher la source de son malheur, supposé ou réel, au sein de ce que LES Arabes ont fait de leur histoire, le sang continuera à couler. L’extraordinaire résilience du peuple juif est aussi exceptionnelle que sa capacité à surmonter toutes les épreuves que l’histoire lui a tendues. Est-ce pour cette raison que certains ne supportent pas l’énigme juive ? Est-ce parce que les Juifs ont aussi pour projet de réparer le monde que d’autres se proposent de le détruire ? Quel peuple peut vivre avec inscrit dans sa mémoire le souvenir de ses destructions successives et entendre autour de lui les cris de joie devant les massacres commis par le Hamas ? Quel peuple peut imaginer un avenir alors que le rêve de ses ennemis est son anéantissement?

Pour qui se bat Israël ? Il se bat pour l’humanité ! Il se bat pour la vie ! n

N° 1707 - 12 octobre 2023 42
Jacques Tarnero Essayiste, documentariste, ex-chercheur Cité des sciences/CNRS
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Est-ce parce que les Juifs ont aussi pour projet de réparer le monde que d'autres veulent le détruire ?
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Mon cœur saigne pour Israël

Depuis samedi matin, comme vous, j’assiste, sidéré, à l’impensable, l’inimaginable, l’indicible. J’assiste à ce cauchemar renouvelé, de hordes de pogromistes faisant la chasse aux Juifs dans les villages, villes et kibboutz de la Terre d’Israël. Oui, de la Terre d’Israël ! De ce sanctuaire reconstruit par le peuple juif, pour le peuple juif, pour ne plus jamais connaître les massacres de masse des croisades ou de l’Inquisition. Pour ne plus connaître les pogroms d’Ukraine, de Russie, de Pologne. Pour reconstruire un État juif souverain avec son armée de défense souveraine, pour ne plus laisser des populations juives sans défense devant des hordes assoiffées de sang juif, laissant libre cours à leur violence antisémite noyée dans la haine nihiliste la plus pure. Samedi, sur la Terre d’Israël, oui la Terre d’Israël, des centaines de Palestiniens formés et armés par le mouvement terroriste islamiste palestinien du Hamas, financé par le Qatar, armé et entraîné par l’Iran, le Hamas a lâché ces chiens de guerre dans les villes et villages d’Israël. Scènes d’un autre temps, où des commandos de la mort nazis allemands, les Einsatzgruppen passaient de ville en ville, de village en village, de shtetl en shtetl en Europe de l’Est pour massacrer en masse, chez eux, des Juifs en brûlant leurs maisons et en les abattant sur place. Comme hier, brûler des maisons, assassiner de sang-froid d’une balle dans la tête des civils juifs

extraits de leurs lits. Ces scènes de mort d’un autre temps ont eu lieu ce Chabbat noir, sur la Terre d’Israël. Dans ces villes et villages héroïques du sud d’Israël qui, depuis que la dictature islamiste règne à Gaza, depuis

portant avec leurs enfants. D’imaginer ces personnes âgées arrachées à leurs domiciles pour être exhibées en trophée devant des foules haineuses de Gazaouis en délire. De voir ces milliers de jeunes israéliens après une

Et je me rappelle, comme vous toutes et tous, nos rues de Paris martyrisées par la même barbarie du 7 au 9 janvier 2015 à Charlie, à Montrouge et à l’Hyper Cacher, le 13 novembre 2015 au Bataclan et dans les cafés et terrasses de Paris, comme le 14 juillet 2016 à Nice sur la croisette. Là, c’était Daech avec ses commandos de la mort pour tuer des

16 ans, vivent sous des bombardements sans fin. Mais samedi, l’horreur, le crime est encore monté d’un cran atroce. Les groupes mobiles d’extermination palestiniens

nuit de « rave party » courir dans le désert, poursuivis comme dans un mauvais film de Mad Max, par des tueurs à moto qui font feu sur eux. De penser à ces jeunes soldats, piétinés à mort. À cette jeune

étaient à l’œuvre. Plusieurs centaines d’entre eux, armés puissamment, ont déferlé dans des dizaines de kibboutz, villages et villes endormis en ce matin de chabbat, en ce dernier jour des fêtes de Souccot. Il est insoutenable de regarder ces mères de famille exécutées à bout

femme quasi nue enlevée à l’arrière d’une jeep. De cette autre jeune fille ensanglantée, pieds nus et traînée dans les rues de Gaza. De voir, oui voir, ces enlèvements de jeunes filles, comme l’enlèvement des Sabines à la création de Rome. Comme dans un temps barbare. Les barbares sont là.

dessinateurs, des Juifs, des policiers, puis toute la nation française. Samedi, ce sont les mêmes pulsions de mort. Les mêmes barbares, les mêmes criminels de masse, les mêmes islamistes fanatisés, qui se sont déchaînés dans presque tout le sud d’Israël. Samedi, les commandos de la mort palestiniens du Hamas ont inscrit leur crime dans une traînée de sang pour l’éternité. Le 7 octobre 2023 restera. Le samedi 7 octobre 2023 restera, hélas, dans l’histoire comme un composé de Pearl Harbor (une défaite par surprise), du déclenchement de la guerre de Kippour (une faillite totale du renseignement israélien et des responsables militaires ET politiques israéliens) et du 11 septembre 2001 (une attaque et un crime de masse coordonnés, financés par un islam radical contre la vie, la modernité, la liberté). Mon cœur saigne pour toutes les Israéliennes et Israéliens. Mais Israël vivra, Am Israël Haï ! n Texte publié dans La Règle du Jeu, dimanche 8 octobre

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François Heilbronn
DR ISRAËL Vous voulez réagir à un billet ? Écrivez-nous à : @ actualitejuivehebdo Actualite juive hebdo @Actualite_juive @ courrierdeslecteurs@actualitejuive.com Almanacc Editions, 45 r. de Courcelles, 75008 Paris
Professeur des universités associé à Sciences Po Vice-président du Mémorial de la Shoah
DR
Insoutenable de voir ces milliers d'Israéliens après une nuit de rave party courir dans le désert, poursuivis comme dans un mauvais film de Mad Max

Yoni Saada

Un chef au top

Il s’est fait connaître en participant à l’émission

Top Chef (saison 4) : Yoni Saada cartonne avec ses différents restaurants Bagnard, Zaza et Superblue. Il publie Sababa, son second livre de recettes aux éditions Solar.

«Àla maison, je n’avais pas le droit de toucher à la cuisine, je pouvais uniquement y entrer pour goûter et vérifier que tout allait bien », raconte le chef Yoni Saada. Né en 1981, rue des Rosiers, il grandit dans une famille de bouchers : « Mes grandsparents avaient l’une des plus vieilles boucheries de la rue des Rosiers », affirme-t-il. Son grand-père se fait accueillir par une famille ashkénaze à son arrivée en France, c’est comme cela que Yoni Saada explique le mélange culturel dans lequel il a grandi, au cœur du Marais. « À table chez nous, c’est atypique. Il y a aussi bien des spécialités marocaines que tunisiennes ou même du foie haché à l’ashkénaze avec des concombres aigre-doux ». Sa mère est marocaine et algérienne et son père tunisien, « moi je suis un mélange », résume le chef. L’art culinaire et la table sont très présents dans sa famille mais la passion pour la cuisine ne lui vient que sur le tard. À 19 ans, il se lance dans des études de cuisine et de boulangerie à l’école Grégoire Ferrandi. « La première fois que je suis rentré en école de cuisine, je ne savais même pas éplucher une carotte ! », assure Yoni Saada. Après l’obtention de son diplôme, il travaille au sein de prestigieuses brigades, telles que celles de Yannick Alléno à l’hôtel Meurice (***), William Ledeuil aux Bouquinistes (**) et surtout, celle de son mentor Frédéric Anton au Pré Catelan (***). À 25 ans, il ouvre son premier restaurant gastronomique et cacher, Osmose.

En 2013, Yoni Saada se fait approcher pour participer à l’émission Top Chef diffusée sur M6. Il participe alors à la quatrième saison où il se fait connaître du grand public et booste sa carrière.

« C’était il y a 10 ans ! » se rappelle-t-il : « Je me suis retrouvé dedans par hasard et je me suis éclaté à le faire.

On dépasse vraiment ses limites », assure ce passionné. Après l’émission, Yoni Saada ouvre le restaurant « Bagnard », une cantine street food aux accents méditerranéens. On y trouve des pains bagnats, notamment le fameux casse-croûte tunisien revisité appelé « François le goulettois » ! Il existe aujourd’hui trois restaurants Bagnard à Paris.

En 2017, ce touche-à-tout rejoint l’équipe du programme « Un chef à l’oreille », sur France 2, qu’il coprésente avec Élodie Gossuin. Suite au succès de la première saison, il s’envole pour la Tunisie, et fait découvrir la cuisine méditerranéenne aux téléspectateurs. En 2019, il devient le premier chef officiel du site Marmiton. La même année, Yoni Saada sort son premier livre, La Grande Bleue, aux éditions Solar.

« C’est une ode à la Méditerranée, au Maroc, à la Tunisie et à tous ces savoir-faire qui ont été perpétués au fil des ans », explique-t-il. « Je suis fasciné par les petits calepins de grand-mère qui se passent entre les générations. Les recettes sont mesurées en verres d’huile ou en cuillères à soupe. Ce n’est pas super précis mais je trouve ça très mignon et surtout, c’est la preuve qu’il y a un vrai tour de main ».

Yoni Saada aime partager sa passion pour la cuisine au sens large :

« L’accueil, c’est la colonne vertébrale de la communauté juive, c’est très représentatif de notre communauté et il ne faut jamais le perdre parce que cet art de recevoir, c’est ce qui fait notre force », analyse-t-il.

2013

Participe à l’émission Top Chef (saison 4) sur M6

2014

Ouvre le restaurant Bagnard, une cantine de street food

2017

Co-présente l’émission Un Chef à l’oreille sur France 2

2019 Publie son premier livre La Grande bleue (Éd. Solar)

2023 Publie son second livre Sababa (Éd. Solar)

Si Yoni Saada vit de sa passion, à la maison, ce n’est pas lui qui cuisine. « Au grand malheur de tous les gens qui vont nous lire, c’est ma femme qui est aux fourneaux et elle le fait incroyablement bien ! », sourit-il. « Lorsque l’on fait des très grandes tablées, je deviens même son commis », confie le chef. C’est ce plaisir de partager qu’il a voulu proposer dans son second livre Sababa, sorti le 28 septembre dernier aux éditions Solar. Le chef a imaginé un ouvrage généreux, à son image, où son savoir-faire est présenté par catégorie de kiffs : en famille, entre amis, brunch ou barbecue. On y trouve ses recettes de nikitouches, houmous, latkes ou hallah perdue, revisitées façon Yoni Saada. De quoi plaire à tous ! Et bien sûr à ses filles qu’on aperçoit dans le livre : « Elles sont une inspiration absolument extraordinaire pour moi. Elles sont mes plus grandes goûteuses », déclare le chef qui, enfant, était le goûteur de sa famille. La transmission est assurée. n

portrait N° 1707 - 12 octobre 2023 44
DE BOURGIES Son livre de chevet La promesse de l’aube, de Romain Gary Son film culte Le grand restaurant de Jacques Besnard avec Louis de Funès
STÉPHANE
Son
héros Serge Gainsbourg
Quand je suis rentré en école de cuisine, je ne savais même pas éplucher une carotte
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juillet Tamouz 5781 2 € N° 1605 ISRAËL La grande angoisse du variant « Delta » p. 14 Après la déchirure, la renaissance française des Juifs d'Afrique du Nord Les grandes heures de la vie juive séfarade en banlieue Une période de défis pour le leadership communautaire Avec les témoignages d'Alexandre Arcady, Raphaël Elmaleh, Serge Moati… Séfarades, le roman d'une intégration p.34 Robert Badinter passion théâtre culture 29 Fondateur Benattar 2 € actualitejuive.com p. 16 Israël mobilisé à la COP26 Environnement Juifs, démographie d’un peuple résilient Fondateur Serge 2 € actualitejuive.com p. 39-41 L'homme de la cave, film courage cinéma Fondateur Serge Benattar 2 € N° 1612 culture p. 24-27 La Soucca, fragile et éternelle demeure judaïsme Philippe Apeloig, la mémoire vive d'un designer Le nouveau Moyen-Orient, mirage ou réalité ? un an après les « accords d'abraham » • Comment Joe Biden veut reprendre l’initiative après le retrait d’Afghanistan Vers une extension des accords à de nouveaux pays ? • Une analyse de Denis Charbit et un entretien avec Uzi Rabi août 2021 Av 5781 Fondateur Serge Benattar 2 € actualitejuive.com N° cahier jeux Tubes de l'été, agenda culturel, sagas et portraits Notre édition spéciale Énigmes, sudokus, anagrammes pour toute la famille p. 40-47 Été 2021 Le temps retrouvé 5781 Benattar 2 € actualitejuive.com N° 1608 Pandémie Médias Monde Israël cherche sa voie face à la 4 vague Le flirt de l’Iran avec les Talibans p. 18 Antisémitisme sur Tik-Tok p. 13 Tokyo 2021 Comment la situation sanitaire bouleverse l’organisation de la manifestation Les équipes israéliennes dans les starting-blocks Les analyses de Renaud Longuèvre et Alex Gilady Les JO à l’épreuve du COVID 8 Juillet 2021 28 Tamouz 5781 Fondateur Serge Benattar Zal 2 € N° 1606 Israël Antisémitisme Le testament politique de Rivlin p. 16 L’ASI fête ses trente ans p. 26 p. 38-39 Notre sélection du Festival d’Avignon Grand Angle L’angoisse des juifs canadiens p. 23 Cinq ans après la disparition du prix Nobel de la paix, un héritage immense Une œuvre majeure pour la transmission de la mémoire • Comment le hassidisme l’a inspiré toute sa vie • L’hommage de ses contemporains ÉLIE WIESEL Conscience de notre temps GETTYIMAGES 18 novembre 2021 14 Kislev Fondateur Serge Benattar 2 € actualitejuive.com 1620 BONNES FEUILLES ISRAëL L'encyclopédie des Espions d'Alain Bauer p. 44 Vers un deuxième procès Mireille Knoll p. 16 p. 26-28 Antisémitisme : l'Europe se mobilise à Auschwitz GRAND ANGLE Les effets de la hausse du shekel p. 22 Retrouver le sens de la fête 'Hanouka 5782 'Hechvan Fondateur Serge 2 € actualitejuive.com europe CULTURE Menaces sur l'abattage rituel p. 24 Le rendez-vous jazz de l'Ecuje p. 38-39 p. 40-41 Benjamin Stora et sa nouvelle BD bonnes feuilles Déjouer les embûches du système bancaire p. 30 Heureux comme un juif en Allemagne ? Pourquoi la République de Berlin attire à nouveau les Juifs Comment Angela Merkel a intensifié les relations avec Israël Face à son histoire, un important travail mémoriel Avec les analyses de Beate Klarsfeld, Daniel Cohn-Bendit et Alexandre Adler PHOTO Septembre 2 € actualitejuive.com JUSTiCE MONDE COMMUNAUTé Le fondateur d’ « Ils sont partout » mis en examen p. 14 Rabbin Daniel Farhi, disparition d’un « mensh » p. 26-27 p. 24 et Hommage aux déportés sur France 2 TéléVISION Afghanistan géopolitique d’une débâcle p. 20-22 HAÏM KORSIA « Un pays qui se réinvente a toujours de l'avance » entretien exclusif Grand rabbin de france tracer un chemin d’espérance Des projets futurs à conduire Covid-19 la vaccination, seule Israël, une extrême modernité Retrouvez en lecture intégrale toutes nos précédentes éditions en vous connectant à votre compte personnel sur www. actualitejuive .com ABONNEZ-VOUS 26 mai 2022 25 Iyar 5782 2 € actualitejuive.com N° 1645 p. 34-35 Séjours et colos, faites votre choix été 2022 yom yeroushalaïm l'éternité d'une ville-monde Jérusalem Chaque 28 iyar, Israël célèbre la fête nationale qui marque la réunification de Jérusalem Une mosaïque unique de populations La capitale d’Israël entre traditions et modernité Entretien exclusif avec le maire, Moshe Léon mémoire enjeux et débats p. 16-17 Élie Buzyn, la disparition d'un géant CONCERT Ishay Ribo, confessions d'un prodige p. 38-39 p. 23 pour Emmanuel juin 2022 10 Sivan 5782 Fondateur Serge Benattar 2 € actualitejuive.com p. 6-7 et 14 Le courage de Manuel Valls face à la haine politique Pourquoi les accords ont renforcé surveillance les piliers israélien chercheuse Anne-Sophie Le réveil de l'Afrique partenariats avec Israël ENTRETIEN avec Joël Mergui Sa vision de la communauté et ses projets pour le Consistoire de Paris p. 26-28 La révolution défense Fondateur Serge Benattar actualitejuive.com N° 1644 Pourquoi les guerres de demain seront d'abord des guerres digitales Les technologies israéliennes à l'avant-garde Ukraine-Russie la ligne de front numérique Avec les analyses de Jean-Yves Le Drian, Julien Roitman et Alain Bauer cyber Fondateur Serge Benattar 2 € actualitejuive.com p. 16 Israël Tempête sur la Cour suprême Affaire HouellebecqMusique classique Mémoire vive La médiation de Haïm Korsia p. 14-15 Sur les traces du judaïsme tunisien p. 28-29, 40, 43 Ces compositeurs juifs oubliés p. 36 Sobriété énergétique MODE D'EMPLOI Comment les ménages français et israéliens font face à l’explosion du prix de l’électricité En France, la grande angoisse des boulangers À la maison pendant Chabbat et dans les synagogues, comment baisser la facture ? Israël mise sur les énergies renouvelables pour produire son courant CULTURE DéBATS-OPINIONS DéFENSE A.B. Yehoshua, disparition d'un géant p. 37 Face à l'Iran, les F35I de Tsahal p. 20 Israël, pourquoi tant de haine? p. 42-43 16 juin 2022 17 Sivan 5782 2 € actualitejuive.com p. 40-41 Cyril Benzaquen, le roi du ring BOXE God Save The 350 ans Jews de vie juive en angleterre De Benjamin Disraeli à Amy Winehouse, une pléiade de talents exceptionnels La menace antisémite sur les campus universitaires La Grande-Bretagne et Israël, une relation en dents de scie Avec les analyses d'Alexandre Adler, de Haïm Musicant et du Grand-Rabbin de Grande-Bretagne, Ephraïm Mirvis 22 décembre 2022 28 kislev 5783 2 € actualitejuive.com p. 38 Culture Philip Roth, nouvelle biographie Coalition Qatar/Maroc Portrait Le calvaire de Benyamin Netanyahou p. 18 Alexandre Kominek, l’humour sans limites p. 40 Corruption présumée au Parlement européen p. 23 L e m i ra c l e d e l ' h é b re u Une improbable renaissance l’incroyable persévérance d’Eliézer Ben-Yéhouda L’hébreu moderne a sauvé l’hébreu biblique, par le linguiste Claude Hagège Enseignement public comment la matière tente de se maintenir Un numéro spécial illustré par le calligraphe Frank Lalou Culture communauté Monde Mathilde Azoze photographie le judaïsme tunisien p. 36 Verdun, une ville chargée d’histoire juive p. 34-35 La violence dans la politique américaine p. 6-7 Fondateur Serge Benattar 2 € actualitejuive.com N° 1664 Qatar, les JO de la discorde DOSSIER p. 18-23 Comment le leader de la droite a cherché à revenir au centre du jeu politique Justice sociale, sécurité, terrorisme ces priorités qui ont pesé dans les urnes Le poids véritable des partis religieux Le Premier ministre va-t-il être l'« otage d'Itamar Ben-Gvir et de Bezalel Smotrich ? Avec les analyses d’Alexandre Adler, Daniel Bensimon, Dan Illouz, Ariel Kandel et Dan Meridor phénix Benyamin Netanyahou la renaissance du Abonnements 1 an à l'édition hebdomadaire + le magazine mensuel LPH n Éditions papier & digitale : 390 sh. n Abonnement mensuel* : 33 sh. * Accès au journal digital dès le mercredi matin * Abonnement renouvelable automatiquement. Annulation à tout moment en adressant un courriel à nos services. ✆ 058-461 62 62 contactisrael@actualitejuive.com Pour nous contacter : je souhaite m'abonner à M.Mme Nom Prénom Adresse CodepostalVille Téléphone E-mail Parrainé par OUI, Almanacc Éditions 10/12 Rehov Arav Agan Jérusalem 9422505 À retourner sous enveloppe à
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46 N° 1707 - 12 octobre 2023 divers
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n Samedi 7 octobre 2023, 14h00… Radio J prend l'antenne exceptionnellement Chabbat, pour diffuser une émission spéciale, animée par Ilana Ferhadian, Éva Soto et Pascale Zonszain consacrée aux attaques barbares des terroristes du Hamas contre Israël.

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