Actualité Juive Edition Yom Kippour

kippour 1973

Ces jours où

Israël

a tremblé

PRIS DE COURT, L’ÉTAT JUIF RIPOSTE MAIS LE TRAUMATISME

RESTE VIF

• Comment la guerre de Kippour a recomposé le paysage politique israélien

MONDE

L'entente Iran-Russie inquiète Israël p. 19

• Choc pétrolier, boycott par la Ligue arabe, paix avec l’Égypte : les conséquences internationales

Édition

Les souvenirs de Henri Hajdenberg

p. 17

• Les témoignages de Ron Huldaï, Dan Meridor, Yuval Niv, Schmuel Rabinovitz, Yoel Sharon

styles

« Rehov Charlotte », des dîners secrets

p. 44

A l’attention des survivants de la Shoah

Si vous êtes un survivant de la Shoah et que vous n’avez reçu aucune indemnité (ni de la Claims Conference, ni des gouvernements allemand ou autrichien), veuillez nous contacter immédiatement. Vous pourriez y avoir droit.

La Claims Conference a négocié avec le gouvernement allemand les libéralisations suivantes des critères d’accès aux fonds d’indemnisation.

FONDS DE PRÉCAUTION - PAIEMENTS SUPPLÉMENTAIRES

Les victimes juives nazies éligibles au Fonds de préjudices peuvent obtenir des indemnités supplémentaires annuels d’environ 1.200 euros entre 2023 et 2027. Si vous avez déjà reçu un paiement supplémentaire au titre du Fonds pour les victimes de la guerre (c’est-à-dire des paiements de 2.400 euros sur deux ans), vous n’avez pas besoin de présenter une nouvelle demande. Il vous suffira de fournir la preuve que vous êtes en vie. Inscrivez-vous auprès de Paneem pour le paiement de 2023 (vous devrez le faire chaque année jusqu’en 2027). Nous vous contacterons pour valider votre inscription via Paneem. Si vous avez déménagé ou si vous n’avez pas de nouvelles de notre part, veuillez nous contacter. Si vous n’avez jamais fait de demande, la date limite pour le paiement de 2023 est le 31 décembre 2023.

Les survivants de la Shoah qui n’avaient pas droit au paiement du Fonds supplémentaire pour les victimes de la Shoah parce qu’ils recevaient des paiements uniques du gouvernement allemand (par exemple des Länderhärtefonds) peuvent maintenant demander le paiement supplémentaire. Les survivants qui reçoivent une pension allemande ou autrichienne pour persécution lors de la Shoah (BEG, Fonds de l’article 2, Programme régional spécifique (RSP), Pension autrichienne des victimes (Opferausweis)) ne sont pas éligibles pour recevoir le paiement supplémentaire du Fonds pour les difficultés des familles.

GHETTOS OUVERTS NOUVELLEMENT RECONNUS

Les survivants juifs de la Shoah qui ont été persécutés dans les ghettos ouverts identifiés ci-dessous, pendant au moins trois mois, peuvent prétendre à une pension mensuelle du Fonds de l’article 2 ou du Fonds des PECO :

• En Roumanie, les survivants persécutés à Bucarest, Adjud, Beiuş, Blaj, Caracal, Dumbrăveni, Făgăraş, Haţeg, Luduş, Mediaş, Nălaţ-Vad, Oraviţa, Păclişa, Piteşti, Şărmaşu, Sighişoara, Târnăveni, Tinca, Turnu Severin, Arad, Braila, Brasov, Buhusi, Călărași, Deva, Dorohoi, Fălticeni, Huși, Ilia, Lugoj, Ploeşti, Podul Iloaiei, Sibiu, Suceava, Târgu Frumos, Timisoara, Turda, Alba Iulia, BaCau. Barlad, Botosani, Buzau, Costanta, Craiova, Focasni, Galatz, Harlau, Iasi, Pascani, Piatra Neamt, Roman, Romanicu Sarat, Stefanesti, Targu Mures, Targu Neamt, Tecuci et Vaslui, entre août 1941 et août 1944 ;

• En Bulgarie, les survivants persécutés à Dobrich, Kazanlŭk, Kŭrdzhali, Lovech, Nevrokop (alias Gotse Delchev), Nikopol, Plovdiv, Popovo, Preslav, Provadiya, Turgovishte et Yambol (Jambol), entre septembre 1942 et septembre 1944.

En outre, tous les bénéficiaires de pensions qui se trouvaient dans l’un des ghettos ouverts de Roumanie ou de Bulgarie mentionnés ci-dessus et qui sont nés après le 1er janvier 1928 peuvent avoir droit à un versement unique du Child Survivor Fund administré par la Claims Conference.

Remarque : les victimes juives nazies de ces ghettos ouverts en Roumanie et en Bulgarie peuvent également avoir droit à une pension du ZRBG (pension de ghetto). Cette pension n’est pas gérée par la Claims Conference. Veuillez contacter l’ambassade ou le consulat allemand le plus proche de chez vous ou https://www.germany.info/us-en/service/07-Pension/ghetto-financial-compensation/920638

FONDS DE SURVIE DES ENFANTS

En plus des autres demandeurs éligibles énumérés ci-dessus, le Fonds de survie des enfants peut également fournir un paiement unique à ceux qui font partie des Mille enfants, d’un montant de 2.500€ (environ 2.500$) par personne. Environ 1.400 enfants ont été forcés de se séparer de leurs parents lorsqu’ils ont été sauvés de l’Allemagne nazie et des pays occupés par les nazis et emmenés aux Etats-Unis. Veuillez nous contacter pour connaître les détails de l’éligibilité.

PAIEMENT AUX CONJOINTS DES BÉNÉFICIAIRES DE L’ARTICLE 2/CEE FUND DÉCÉDÉS

La Claims Conference versera des indemnités aux conjoints éligibles des bénéficiaires décédés du Fonds de l’article 2 et du Fonds de l’Europe centrale et orientale (FEC).

Le conjoint d’un bénéficiaire du Fonds de l’article 2/CEE peut, au décès du bénéficiaire du Fonds de l’article 2/CEE, avoir le droit de recevoir des paiements pour une période maximale de 9 mois, en trois versements trimestriels, si les conditions suivantes sont remplies :

1. Le conjoint doit être en vie à la date du paiement ;

2. le conjoint était marié au bénéficiaire du Fonds de l’article 2/CEE au moment du décès du bénéficiaire du Fonds de l’article 2/CEE ; et

3. Le bénéficiaire du Fonds Article 2/CEE est décédé à n’importe quel moment pendant qu’il recevait un paiement du programme.

Le conjoint d’un survivant de la Shoah doit être en vie au moment de chaque versement. Les autres héritiers, y compris les enfants, n’ont droit à aucun paiement. Pour télécharger un formulaire électronique de demande, consultez le site internet www.claimscon.org/apply

Le gouvernement allemand a mis en place un programme similaire pour les conjoints survivants des pensions mensuelles d’indemnisation de l’Holocauste versées en vertu de la loi fédérale allemande sur l’indemnisation, d’autres lois fédérales allemandes sur l’indemnisation ou de programmes gouvernementaux (parfois appelé Wiedergutmachung), pour les survivants de la Shoah décédés le 1er janvier 2020 ou plus tard. Pour plus d’informations, adressez-vous à la BADV ou télécharger le formulaire électronique de demande sur le site web de la BADV https://www.badv.bund.de/DE/OffeneVermoegensfragen/UebergangsleistungenEhegattenNSOpfer/antrag.html

PENSION DE PERSÉCUTION RÉGIONALE (PRR)

Un programme de pension a été créé pour les survivants qui ne reçoivent actuellement pas de pension et qui ont été, pendant au moins trois mois :

1. présents lors du siège de Leningrad,

2. persécutés en Roumanie,

3. ou se cachant en France.

Les critères de revenu/actif des Fonds de l’article 2/CEE s’appliquent. Le fait de répondre aux critères de persécution du RSP donne droit à un paiement du Fonds pour les enfants survivants si le critère d’âge (né en 1928 ou après) est rempli.

Pour plus d’informations, veuillez contacter : Claims Conference Postfach 90 05 43 60445 Frankfurt am Main, Deutschland

Tel: +49-69-970-7010 Fax: +49-69-9707-0140

E-mail: A2-HF-CEEF2@claimscon.org

Alexis Lacroix

Raymond Aron, l’amour d’Israël

Il y a 40 ans, le 17 octobre exactement, disparaissait un des intellectuels majeurs du vingtième siècle, le philosophe et sociologue

Raymond Aron.

Depuis lors, son œuvre n’a cessé de croître en importance ; ses disciples et ses épigones sont nombreux ; sa postérité, internationale. À juste titre, on se remémore son opposition résolue aux totalitarismes - nazi , puis soviétique - qui ont enténébré son époque.

Reste néanmoins, dans son œuvre féconde, un angle moins exploré, moins connu – un angle presque aveugle : son discret, mais tenace et constant, amour d’Israël. Il est né à l’aube du vingtième siècle, dans une famille de la moyenne bourgeoisie juive, originaire des Vosges. Dans cet habitus ashkénaze profondément juif, bien que non observant, le franco-judaïsme, c’est-à-dire le républicanisme juif, était comme l’air que l’on respire. Gustave, le père francmaçon, et Isidore-Fernand, le grand-père, étaient des adeptes de la IIIème République. Ils estimaient que les principes de 1789 parachevaient la vision des prophètes. Ce substrat, très français, va imprégner les engagements de Raymond Aron. Ainsi, au tournant des années 1960, celui qui est devenu éditorialiste au Figaro, s’il ne considère pas le sionisme, c'est-à-dire le projet d’une alyah, comme une option personnelle, n’en qualifie pas moins la survenue d’Israël de «grand événement » pour «tous les Juifs » . Il ajoute : «À beaucoup d’égards, l’œuvre des Juifs en Israël fait honneur au peuple juif et à l’humanité » Juin 1967. L’attaque concertée des armées arabes, qui encerclent sans coup férir le petit État juif, confronte nombre de Juifs français à l’imminence traumatisante de l’anéantissement d’Israël. Son ton se fait plus émotionnel : « Je n’ai jamais été sioniste », admet-il certes, avant d’ajouter aussitôt : « Mais je sais aussi, plus clairement qu’hier, que l’éventualité même de la destruction de l’État d’Israël (qu’accompagnerait le massacre d’une partie de sa population) me blesse jusqu’au fond de l’âme. ». Un an avant la guerre de Kippour, et alors qu’il reçoit le doctorat honoris causa de l’université hébraïque de Jérusalem, le célèbre professeur laisse éclater dans son discours des harmoniques de vibration affective, d’une sincérité absolue : « Français, j’avoue que, dans certaines circonstances, j’éprouve à l’égard d’Israël, de l’État juif, une dilection particulière… ». Cinq décennies ont passé. Et pourtant, le franco-judaïsme proisraélien d’Aron est demeuré une ressource de sens pour nous. n

Mémoire

31 Ginette Kolinka à l'honneur de la République

CULTURE

36 Rencontre avec Alexis Michalik Portrait

40 Mendel Wonder, Rabbi de la soul music

Débats&opinions

42 Yaël Hirsch : « Les frères Goldman face aux fantômes du judaïsme français »

43 Richard Prasquier : « Qui se préoccupe du Haut-Karabakh ? »

Sports

45 Peretz, un baptême du feu réussi au Bayern

Résolutions }

Christophe BARBIER

Carrefour corse

Dans le laboratoire corse, depuis 1975, on fabrique des cocktails Molotov et des pains de plastic. Et voici qu’aujourd’hui, il est question d’y mitonner des avancées juridiques et des amendements constitutionnels. L’activité est plus silencieuse, mais pas forcément moins explosive… En proposant « l’entrée de la Corse dans notre Constitution », le président a pris son risque. Les indépendantistes qui haïssent la France, ainsi que les nationalistes qui attendent la disparition de l’État pour mettre l’île en coupe réglée, ne veulent pas de « l’autonomie » proposée par Emmanuel Macron, celle qui doit s’inscrire « dans la République ». Ils nourrissent la fiction d’un « peuple corse » qui n’existe pas, d’autant moins que la population se réduit comme peau de chagrin à cause d’une fécondité catastrophique. Ils entretiennent l’utopie d’une indépendance qui ne serait que ruine, tant la Corse est incapable de dégager les ressources suffisantes pour financer des services publics. Sans la France, elle serait condamnée à se livrer aux mafias qui la couvriraient de casinos, de « resorts » et d’autres machines à blanchir l’argent du crime.

Agnès Buzyn livre sa vérité

Trois ans et demi après avoir quitté le ministère de la Santé et son échec aux municipales à Paris, Agnès Buzyn publie son journal, tenu au jour le jour durant l’épidémie de Covid-19. Dans ce livre choc de 500 pages – Agnès, tu as fait peur au président » (Flammarion), elle se défend des accusations de mauvaise gestion de la crise sanitaire en publiant les SMS et emails échangés avec Emmanuel Macron. L’ancienne ministre répète qu’elle n’a cessé d’alerter sur l’épidémie qui montait en Chine sans être entendue au sommet de l’État. Pour sa part, elle regrette d’avoir cédé à l’Élysée qui la pressait de quitter le gouvernement pour se lancer dans la bataille électorale. « Quitter le ministère de la Santé a été la pire erreur de ma vie », confesset-elle aujourd’hui.

Philippe Aghion aux commandes de l’IA

L’ économiste Philippe Aghion co-dirigera avec Anne Bouverot, la présidente du conseil d’administration de l’École normale supérieure, le comité d’experts sur l’intelligence artificielle (IA) nommé par Matignon. Composé d’une quinzaine de personnalités, ce comité devra remettre dans les six mois ses « recommandations » pour faire de la France un leader en matière d’IA et éviter de subir la domination d’autres pays. Professeur au Collège de France, à l’INSEAD et à la London School of Economics, Philippe Aghion a aussi enseigné à Harvard et Oxford. Ancien conseiller économique du président François Hollande, il a ensuite apporté en 2017 son soutien à Emmanuel Macron.

L’autonomie, c’est-à-dire la décentralisation poussée le plus loin possible, est la seule réforme qui peut concilier les aspirations politiques des électeurs régionaux avec leur protection par l’État central et par la solidarité nationale. Elle permet aux Corses de décider ce qui est bien pour eux sans que cela soit nuisible aux autres Français. Elle oblige les élus à prendre leurs responsabilités et à résoudre les problèmes au lieu de râler contre le continent et d’invectiver Paris… Une bonne autonomie ferme la porte à l’indépendance, cette chimère.

Si la Corse veut prouver qu’elle est un pilote viable de son destin au sein de la France, il faut certes qu’elle soit autonome, mais il faut aussi qu’elle soit adulte. Tel est le défi qui s’avance pour les élus insulaires, à commencer par Gilles Simeoni, qui s’est montré depuis dix ans aussi malin que raisonnable, et doit désormais être plus raisonnable que malin. Il doit en fait cesser d’être un politicien d’envergure régionale pour devenir un homme d’État de dimension nationale.

Le chemin est encore long. Il faut que les élus de Corse et le ministère de l’Intérieur, en six mois, rédigent un texte modifiant la Constitution. Lequel devra être ratifié par le Congrès aux trois cinquièmes des votes, c’est-à-dire avec l’approbation de la droite, puis validé sans doute par référendum auprès des Français. D’ici là, surenchères nationalistes et sursauts jacobins tenteront d’enrayer la mécanique de révision constitutionnelle. Il faut aller vite… n

Le steak de Didier Toubia arrive en Europe

Co-fondateur de la startup israélienne Aleph Farms, pionnière dans l’agriculture cellulaire, Didier Toubia s’attaque au marché européen en commençant par la Suisse. Il vient de déposer une demande d’approbation réglementaire auprès des autorités helvétiques dans le but de commercialiser ses steaks de bœuf cultivés en laboratoire. Aleph Farms s’est alliée à la chaîne de supermarchés Migros - la plus grande enseigne suisse de distribution - qui est entrée dans son capital en 2019, afin d’explorer le potentiel de cette nouvelle technologie. Diplômé de Harvard, de l’ESCP (Paris) et d’Agro Sup Dijon, Didier Toubia est très confiant dans l’avenir du « steak de culture ». Il a déjà déposé des demandes d’autorisation en Israël, aux USA et à Singapour. « La Suisse est le premier pays d’Europe », confient les dirigeants d’Aleph Farms. Sans doute pas le dernier.

Si la Corse veut prouver qu’elle est un pilote viable de son destin au sein de la France, il faut aussi qu’elle soit adulte

N° 1706 - 5 octobre 2023

par Martin Perez

Pierre Moscovici tance le gouvernement

Ancien ministre de l’Économie et des Finances de François Hollande, il fut également trésorier du Parti socialiste, c’est dire si Pierre Moscovici est un homme qui n’ignore rien de la comptabilité. Investi aujourd’hui des prestigieuses fonctions de premier président de la Cour des comptes et de président du Haut Conseil des finances publiques, il veut incarner la rigueur et n’a pas hésité à mettre en garde le gouvernement. Mettant en doute à mots feutrés les conjectures «optimistes » d’Élisabeth Borne, il a tiré la sonnette d’alarme sur la question de la dette dont le paiement s’avère un insondable gouffre. « Payer pour le remboursement de la dette constitue la dépense publique la plus inutile par excellence », a martelé « Mosco » lors de la conférence de rentrée.

André Chervin expose à New York

Il est – paradoxalement – le plus réputé et le plus discret des joaillers new-yorkais. À 95 ans, André Chervin a accepté, sur l’insistance de ses enfants, d’exposer une cinquantaine de ses œuvres à la New York Historical Society. Né à Paris en 1927, ce petit juif laïc, comme il se définit lui-même, a débuté comme apprenti joailler avant de tenter sa chance en Amérique en 1951. Il y fonde une marque, Carvin French, et devient, au fil des ans, le fournisseur de grands clients internationaux et des bijoutiers de luxe, tels Tiffany and Co, Van Cleef and Arpels, Cartier, Bulgari…Les pièces exceptionnelles exposées sont de sa collection privée. « Des bijoux et objets que j’ai conçus et fabriqués sans la contrainte de la commande d’un client. C’est mon art, mon expression, ma vraie liberté », confie le modeste nonagénaire qui a toujours fui la vie publique et les interviews.

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Les Gens

Cyril Hanouna donne rendez-vous aux politiques

Cyril Hanouna ne manque pas de projets pour la nouvelle saison audiovisuelle qui démarre. L’animateurproducteur prépare pour C8 une nouvelle émission politique qui rassemblera autour d’une table tous les courants politiques

sans exclusion. Ce programme hebdomadaire reviendra sur l’actualité de la semaine afin de voir « comment chaque courant réagit à ce qu’il s’est passé. Ça sera du débat », assure Hanouna. « Aujourd’hui, je commence à

constituer la bande. Pour l’instant il ne nous manque que les Insoumis ». L’émission est annoncée pour janvier mais pourrait arriver plus tôt à l’antenne si le projet est ficelé avant la fin de l’année.

REVUE DE PRESSE

Un train de banlieue tant attendu

La liaison ferroviaire de Bat

Yam à Petah Tikva commence enfin à fonctionner, mais pas le jour du chabba t

Les bruits de protestation ont résonné et le scanner de billets a mal fonctionné, tandis que la ministre des Transports d’Israël, Miri Regev, accompagnait les journalistes à la découverte du train tant attendu à Tel Aviv.

Le projet historique, qui a coûté près de 5 milliards de dollars,

promet de remodeler l’expérience des déplacements domiciletravail à Tel Aviv... La ligne rouge, dont le tracé traverse Bat Yam, au sud de l’agglomération, en passant par Tel Aviv jusqu’à Petah Tikva, est désormais ouverte.

Le pays a changé depuis. Maintenant, les ministres du gouvernement ne peuvent pas faire des apparitions publiques sans attirer les protestations des Israéliens opposés à la réforme judiciaire. Pour de nombreux résidents, l’un des principaux problèmes qui assombrit l’inauguration du train léger est qu’il ne fonctionnera pas le jour du chabbat.

Neuf étudiants sur dix victimes d’antisémitisme

D’après un sondage de l’IFOP commandé par l’Union des étudiants juifs de France, plus de neuf étudiants juifs sur dix (91%) affirment avoir déjà été victimes d’actes ou de remarques antisémites

la chronique américaine

Une nation fatiguée

Les Américains affichent volontiers leur optimisme. N’ont-ils pas créé un monde nouveau, qui rayonne sur le reste de la planète ? Ne bénéficient-ils pas d’une insolente prospérité ? Leurs institutions politiques, économiques, culturelles ne sont-elles pas plus ou moins imitées, comme si les États-Unis offraient un modèle au reste du monde ? Et pourtant, de récents sondages du Pew Research Center nous apprennent que les Américains sont de plus en plus pessimistes, qu’une majorité d’entre eux ne sont plus satisfaits de leur système politique, qu’ils déplorent

les fractures sociales, qu’ils s’interrogent sur le bien-fondé de leur présence dans le reste du monde. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Près des deux tiers expriment leur pessimisme sur les critères moraux de la nation, sur le système éducatif, sur le fonctionnement des institutions politiques. Un peu moins de la moitié des personnes interrogées ne croient pas que les États-Unis parviennent à coopérer avec les autres nations. Les Noirs et les Asiatiques, plus encore que les Hispaniques et les Blancs, sont convaincus que la société ne peut plus assurer l’égalité entre les citoyens. Le pessimisme

Les étudiants interrogés racontent que les stéréotypes sur les Juifs ou les blagues sur la Shoah sont légion dans les universités françaises. Ils sont 91% à penser que la haine d’Israël est très répandue dans les universités françaises et 77% concernant l’antisémitisme. 45% des étudiants juifs indiquent avoir déjà subi des insultes antisémites. 43% témoignent avoir subi des agressions physiques ou des menaces verbales relatives à Israël. 7% assurent avoir déjà été physiquement agressés, pour une raison antisémite, selon cette enquête. L’enquête IFOP permet aussi de mettre en lumière que les étudiants juifs craignent beaucoup plus l’extrême gauche – 83% – que l’extrême droite – 63% – concernant l’antisémitisme.

Crimes, la cote

d’alerte atteinte

Le nombre de meurtres dans le secteur arabe israélien est en constante augmentation, ce qui constitue un défi sécuritaire majeur.

Le nombre de meurtres, dans les communautés arabes israéliennes, a continuellement grimpé au cours des neuf dernières années atteignant un niveau record cette année avec 188 homicides

est nettement plus marqué parmi les citoyens qui votent républicain, tandis que les électeurs démocrates conservent une plus grande confiance dans les institutions sociales et politiques. On pourrait allonger la liste des doutes, des craintes, des regrets qui expliquent le mal-être d’une grande partie de la population. La nation est fatiguée, inquiète,

profondément divisée, impuissante face à ces millions de Sud-Américains qui tentent par tous les moyens de franchir la frontière qui les sépare des États-Unis et de pénétrer dans ce paradis dont ils rêvent. Pour une majorité d’Américains, le paradis n’est pas encore l’enfer, mais une sorte de purgatoire. Ils redoutent les changements climatiques. Les incendies gigantesques qui ont enflammé la Californie, la dégradation des conditions de vie qui frappe des territoires jusqu’alors à l’écart comme le Montana, voilà qui crée l’anxiété, le pessimisme. Le président Joe Biden a évoqué « une menace existentielle ». Elon Musk prépare un refuge

sur une autre planète pour les survivants du cataclysme annoncé. La presse ne cesse pas de se faire l’écho des menaces imminentes et irréversibles. L’épidémie de Covid a accentué l’anxiété. La fermeture des établissements scolaires, le port du masque, le bouleversement des relations sociales ont aggravé les inquiétudes. Sur les campus, les étudiants et leurs professeurs doivent surveiller leur langage, éviter des mots qui fâchent et des règles de grammaire qui ne seraient pas adaptées aux nouvelles relations sociales. Dans la vie quotidienne, hommes et femmes affrontent des situations jusqu’alors inconnues. Et présentes dans tous les secteurs de la vie sociale, les drogues en

DR Miri Regev

Meurtres dans le secteur arabe israélien

enregistrés. (…) Les experts israéliens de la sécurité s’accordent à dire que cette situation prend sa source dans la grande disponibilité des armes dans les localités et dans les villes arabes. Quelque 400 000 armes à feu illégales circulent en Israël, et, comme le notait un rapport commandé par la Knesset en 2020, la plus grande partie dans les secteurs arabes.

Roger Waters, le documentaire accablant

Un nouveau documentaire sur l’ancien chanteur de Pink Floyd présente des interviews et des e-mails permettant aux téléspectateurs de se faire une idée de son antisémitisme foncier

L’ancien chanteur de Pink Floyd Roger Waters a proposé

par André Kaspi

tous genres bouleversent la société, détruisent les rapports sociaux qui étaient traditionnels, mettent à mal l’existence des individus, les liens familiaux et, plus largement encore, les fondements de la société. La brutalité de la vie politique accentue le mal-être. D’après les sondages, 65% des personnes interrogées expriment une opinion négative sur les politiciens, sur le gouvernement fédéral, sur l’action des « intérêts spéciaux » qui l’emportent

Ils ont dit

d’écrire « Dirty K***e » sur le cochon gonflable omniprésent qui flotte au-dessus du public lors de ses concerts, selon un documentaire publié mercredi intitulé « The Dark Side of Roger Waters ». Le documentaire, préparé et publié par la Campaign Against Antisemitism (CAA), association basée à Londres, indique que la proposition a été envoyée dans un courriel antisémite à son personnel, dans lequel il a également proposé de « bombarder » le public avec des confettis en forme de croix gammées, d’étoiles de David et de signes de dollar.

Gabriel Attal

Ministre de l'Éducation

« C'est insupportable d'avoir des élèves qui vont à l'école la boule au ventre parce qu'ils sont harcelés. Je veux leur dire : vous n'êtes pas seuls, on vous écoute et on va agir ». TF1, le 28 septembre

Biden

sur l’intérêt général. Ils ne sont que 4% à juger que le système politique fonctionne correctement. Un an avant les élections présidentielles de novembre 2024, 2 personnes interrogées sur 3 expriment leur méfiance à l’endroit des deux grands partis politiques - tout autant que leurs contradictions sur l’avortement, sur les armes à feu, sur la criminalité, sur la protection de l’environnement, sur l’inflation, sur les menaces que la Chine fait peser.

Les jeunes et les minorités raciales affichent leur indifférence sur le débat politique. Dans toutes les catégories de la population, une certitude l’emporte : c’est que « les intérêts spéciaux », en un mot les principaux soutiens financiers des partis, font la pluie et le beau temps ; l’argent tient le rôle principal dans la vie politique. Reste que le fossé qui sépare républicains et démocrates ne cesse pas de diviser profondément la société. Le match retour

Didier Leschi

Directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration « Il n’y a jamais eu autant d’immigrés en France qu’aujourd’hui ».

CNews, le 28 septembre

entre Joe Biden et Donald Trump ne provoque aucun enthousiasme – loin de là. La campagne que Trump mène inlassablement depuis 2020 – pour ne pas dire : depuis 2016 – contribue à approfondir le fossé entre les deux camps, et sans doute à fatiguer davantage encore l’électorat. Retrouver en 2024 les deux principaux candidats de 2020, presque aussi âgés l’un que l’autre, n’est nullement exaltant. Les deux camps approfondissent leurs différences politiques, comme si le conflit revêtait les allures d’une tragédie. L’attitude sur le soutien des États-Unis à l’Ukraine fournit une illustration de cette « guerre » entre les partis. Les républicains

Président américain « Si vous vous taisez, je vous rencontrerai immédiatement après. D'accord ? (...) La démocratie n'est jamais facile, comme nous venons de le démontrer ». Discours sur la démocratie en Arizona au cours duquel il a été interrompu à plusieurs reprises par des militants écologistes, le 29 septembre

sont de plus en plus réticents à l’égard de l’aide matérielle des États-Unis. Donald Trump ne cesse pas de clamer que s’il est élu, ou plutôt réélu, il mettra fin en quelques heures au soutien des ÉtatsUnis, donc au conflit armé. Un exemple parmi d’autres qui illustre « la fatigue » d’une nation, qui aspire à retrouver son équilibre, son dynamisme et sa confiance dans l’avenir. n

Professeur honoraire à l’université Paris-Sorbonne, auteur, entre autres, de Lesjuifsaméricains (Seuil)

Joe

Pour une majorité d’Américains, le paradis n’est pas encore l’enfer, mais une sorte de purgatoire

DR Roger Waters

à la une

Pages réalisées par Nathalie Sosna-Ofir

RÉCIT

6 octobre 1973. Yom Kippour. Les Israéliens sont à la synagogue ou chez eux. À 14 heures, les sirènes retentissent.

« Les forces égyptiennes et syriennes ont lancé une attaque dans le Sinaï et sur les hauteurs du Golan », annonce le porte-parole de Tsahal.

Pour la Syrie et l’Égypte, il s’agit de reconquérir des territoires perdus lors de la guerre des Six Jours, en juin 1967. Pour Damas, les hauteurs du Golan et pour Le Caire, une bande de terre sur la rive occidentale du canal de Suez. Mais aussi de laver l’affront subi six ans plus tôt. Les dirigeants israéliens n’anticipent pas l’offensive ; ni la Première ministre Golda Meir, ni son ministre de la Défense Moshé Dayan, et ce malgré plusieurs indices. Dans les jours précédant Kippour, les exercices égyptiens s’intensifient près du canal de Suez et des manœuvres sont observées à la frontière syrienne. Mais les généraux israéliens, Moshé Dayan en tête, auréolés de la victoire de la guerre des Six Jours, sousestiment la capacité militaire des pays arabes qui se sont pourtant rééquipés en matériel moderne soviétique, et sont persuadés que l’Égypte n’attaquera pas tant que

Guerre de Kippour : une anti-épopée

Sommaire

Le 6 octobre 1973. Le Jour du Grand Pardon, Israël subit une attaque surprise par une coalition militaire arabe menée par l’Égypte et la Syrie. Récit de la guerre de Kippour qui constitue pour toute la société israélienne un véritable choc. p8

Entretien avec Ron Huldaï, actuel maire de Tel Aviv, qui dirigeait l’escadron 201 de Tsahal durant la guerre de Kippour. p9

Suite à la guerre de Kippour, le paysage politique israélien, avec à sa tête Golda Meir et Moshé Dayan, a été totalement bouleversé. Il en sera de même pour Tsahal contraint à un examen de conscience stratégique et organisationnel. p10-11

Jean-Benoît Barou’h Picard, alors réserviste, est allé remplir son devoir de citoyen en participant à la guerre de Kippour. Il n’est jamais revenu. Témoignage poignant de son épouse Jacqueline Picard. p14-15

25 septembre, le roi Hussein de Jordanie rencontre Golda Meir et la prévient d’une attaque imminente. « Il y a 99 % de chances

que la guerre commence demain, elle sera lancée simultanément sur le front égyptien et le front syrien », prévient l’espion égyptien

Achraf Marwan lors d’une conversation, la veille de l’offensive, avec le chef du Mossad Zvi Zamir, dont la retranscription vient d’être déclassifiée, entre autres documents liés à la guerre de Kippour. Un autre protocole révélé datant de ce même jour évoque la faible probabilité que les Égyptiens aient l’intention de reprendre les combats et celle d’une action syrienne indépendante.

Dans la matinée du 6 octobre, à 9

Carte des principaux protagonistes

La guerre en chiffres…

Israël Coalition arabe*

soldats 313 000 785 360

morts 2 689 env. 20 000

blessés 7 251 env. 35 000

prisonniers 294 8 811

avions de combat 476 1 342

chars 2 1005 382

canons de calibre de 100 mm et plus 570 2 685

Légendes

la suprématie aérienne d’Israël est maintenue. Ainsi, en dépit de ces signaux, le ministre de la Défense ne juge pas opportun de mobiliser en masse, nombreux sont donc les soldats en permission à l’occasion de Kippour, et les forces en première ligne sont loin d’être préparées à une guerre. Les avertissements affluent. Le

Offensives égyptienne et syrienne le 6 octobre 1973

Ligne Bar-Lev

Territoires sous contrôle des forces israéliennes le 6 octobre 1973

Offensives israéliennes du 11 au 24 octobre 1973

* Égypte, Syrie et contingents étrangers : Maroc, Algérie, Tunisie, Jordanie, Irak, Arabie saoudite, Koweït, Cuba, Corée du Nord, Soudan, Libye, Pakistan, Ouganda.

Territoires occupés par Israël lors du cessez-lefeu du 24 octobre 1973

Territoires occupés par l’Égypte lors du cessezle-feu du 24 octobre 1973

Les généraux israéliens ont sousestimé la capacité militaire des pays arabes

N° 1706 - 5 octobre 2023

heures, une nouvelle évaluation, elle aussi déclassifiée, met en lumière le doute persistant d’Israël quant à une éventuelle attaque surprise de la part de l’Égypte et de la Syrie quelques heures plus tard. « La guerre est peu probable, voire moins que peu probable », affirme cependant le chef du renseignement militaire israélien Eli Zeira, lors de la réunion de l’état-major général de l’armée le jour de l’offensive, et qui avait reçu

ENTRETIEN

la veille un rapport mentionnant la fuite précipitée de la région de nombreux Soviétiques, mais ne l’avait pas mentionné pendant plus de 10 heures. Néanmoins, l’hypothèse d’une offensive qui aura lieu vers 18 heures se renforce. Le matin du 6 octobre, à l’aube, la présomption d’une offensive vers 18h00 se précise mais pour Jérusalem, il n’est pas question d’une opération préventive qui lui attirerait les foudres internationales et surtout celles de l’administration Nixon. Six heures plus tôt que prévu, la 4ème guerre israélo-arabe était déclenchée.

Durant les premiers jours, Tsahal perd du terrain, alors que les Égyptiens progressent dans le Sinaï et que les Syriens parviennent à contrôler la moitié du Golan avant qu’Israël ne se reprenne, se réorganise et ne retourne la situation à son avantage. Il faut dire que le pays bénéficie du soutien militaire des États-Unis qui organisent l’opération « Nickel Grass », un pont aérien mis en place dès le 14 octobre par l’US Air Force, afin de livrer armes, chars, artillerie, munitions et matériel militaire à Israël pour compenser les pertes importantes dans le Sinaï. Une réponse également au pont aérien organisé quatre jours plus tôt par les Soviétiques pour ravitailler en armes les Syriens.

L’attaque surprise arabe est finalement contrée grâce à l’opération «Gazelle» lancée par

Au déclenchement de la guerre de Kippour, Ron Huldaï, pilote de chasse chevronné et actuel maire de Tel Aviv, dirigeait l’escadron 201 de Tsahal, connu sous le nom « Ha Achat » ou « The Number One », le premier escadron de Phantom en Israël qui jouera un rôle crucial dans les combats aériens et les opérations défensives contre les attaques conjointes égyptiennes et syriennes. Pourtant, Ron Huldaï n’a que très rarement évoqué cette période de sa vie. 50 ans plus tard, c’est avec modération, qu’il accepte de parler.

«Quand éclate la guerre, je dirige depuis la fin du mois de septembre par intérim l’escadron, car notre commandant, le lieutenant-colonel Yiftah Zamir, est en formation aux États-Unis. Il sent que la situation sécuritaire lui permet de partir, une sorte de sentiment de «qu’est-ce qu’il peut bien arriver». Les pilotes de cet escadron sont très doués et c’était

Ariel Sharon sur le front sud qui permet à Tsahal de traverser le canal de Suez et d’établir une tête de pont sur la rive africaine. Parallèlement, l’armée parvient à repousser les Syriens du Golan et reprend le contrôle du front nord. Alors que Tsahal est à une trentaine de kilomètres de Damas et à 70 du Caire, les efforts diplomatiques, sous la pression de Washington et de Moscou, parviennent à stopper l’avancée israélienne. Le 25 octobre, c’est le cessez-le-feu.

une grande fierté d’appartenir au premier escadron de Phantom en Israël, l’équivalent à l’époque du F35 actuel. Nous, les pilotes de cet escadron, étions adulés, tout le monde voulait nous fréquenter. Ces jours-là, j’apprends encore tout ce que je dois savoir pour remplir parfaitement mon rôle. J’étais confiant, sûr de moi, empli de la volonté de faire du bon travail. À ce moment-là, on ne mobilise pas encore les pilotes de réserve. Personnellement, je suis de ceux qui pensent qu’il n’y aura pas de guerre. Samedi matin, jour de Kippour, nous sommes appelés. Je suis sûr qu’il s’agit de réaliser

La guerre, qui aura duré près de trois semaines, se termine sur une victoire militaire d’Israël, une victoire amère. Le bilan est lourd : 2 689 soldats tués, 7 251 blessés, 294 prisonniers. Les Israéliens réclament des comptes à leurs dirigeants pour négligence et sortent dans la rue. Cette guerre aurait pu, en effet, se terminer en débâcle ; certains craignaient même pour la survie d’Israël. Heureusement, cela n’a pas été le cas, mais cette guerre a sérieusement ébranlé le mythe de l’invincibilité de Tsahal

une frappe préventive en Syrie. Nous préparons alors les avions dans cet objectif, quand on nous demande de les préparer en mode défense et non plus d’attaque. Quand, à 14 heures, retentissent les sirènes, les avions ne sont pas encore prêts pour des combats aériens ; c’était le balagan. Je sais que je dois prendre le contrôle et faire ce pour quoi nous avons été entraînés toute notre vie. Quand le contrôleur dans le Sud me demande que l’on vienne patrouiller au-dessus de Mitzpe Ramon, je comprends qu’il se passe quelque chose d’extraordinaire. La guerre avait commencé. Alors que nous opérons sur le front sud, on nous demande de faire demi-tour et de nous diriger vers le Nord. 1000 tanks syriens viennent d’entrer sur le Golan. Après l’opération Tagar dans le Sud, suivra l’opération Dougman 5 dans le Nord. La dernière photo fournie par les services de renseignement date d’il y a 48 heures. Entre-temps, l’image avait changé compte tenu des forces syriennes qui étaient en mouvement. On ne pouvait donc pas cibler parfaitement les objectifs.

L’escadron a effectué 758 sorties pendant la guerre ; il est celui qui a abattu le plus grand nombre d’avions ennemis, 35, mais a subi de lourdes pertes. À la fin de la journée du 6 octobre, je m’adresse aux pilotes de l’escadron dans la salle des opérations : «Regardez sur les côtés, sur votre droite, sur votre gauche, ceux qui sont assis ici ne seront pas tous là à la fin de la guerre». L’avenir m’a malheureusement donné raison. Le peuple israélien a une immense dette envers l’escadron ». n

Propos recueillis par N. S.-O.

et de l’infaillibilité des services de renseignement. Un succès pour les puissances arabes malgré leur échec militaire.

L’année suivante, Golda Meir démissionne. Cette guerre laissera un traumatisme profond dans la mémoire collective d’un pays qui, quelques mois plus tôt, avait célébré avec fierté son 25ème anniversaire.

D’ailleurs, à ce jour, aucune rue en Israël ne porte le nom de guerre de Kippour, alors que beaucoup évoquent celles de l’Indépendance ou des Six Jours n

L’attaque surprise arabe est finalement contrée par l’opération « Gazelle »

Le peuple israélien a une immense dette envers l’escadron

Ron Huldaï :

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N° 1706 -

5 octobre 2023

POLITIQUE

La guerre de 1973 a durablement recomposé le paysage politique israélien.

La guerre de Kippour a-t-elle conduit à la victoire de la droite ? Si ce n’est pas le seul facteur, on ne saurait en sous-estimer l’importance dans le processus qui a permis l’arrivée au pouvoir du Likoud en 1977. La guerre avait été largement perçue comme un échec : celui de l’échelon militaire qui n’a pas su lire la menace, celui du pouvoir politique

Un grand tournant pour l’État hébreu

qui a été pris de court, celui d’un aveuglement général après l’ivresse de la victoire de la guerre des Six Jours. Dans la conscience israélienne, une brèche s’est formée. Si Tsahal restait invincible, la direction du pays, elle, n’était pas infaillible. Et la critique devait s’exprimer. Elle a débuté par celle d’un homme seul, Moti Ashkénazi, le réserviste qui a campé sous les fenêtres de la présidence du Conseil pour réclamer la démission du gouvernement. Jusqu’à ce que sa protestation trouve un écho public et conduise à la nomination de la Commission Agranat. La commission d’enquête d’État a conclu à la responsabilité du chef des renseignements militaires et du chef d’état-major de Tsahal sur les mois qui ont précédé le déclenchement de la guerre et les trois premiers jours du conflit. Et si la responsabilité du gouvernement a été exonérée, Golda Meir et son ministre de la Défense Moshe Dayan allaient pourtant perdre leur crédibilité politique. Et le succès électoral de la gauche en 1974 ne serait que le début de la fin. C’est la génération des fondateurs de l’État, une élite ashkénaze laïque et pour les plus anciens encore nés en Diaspora, qui allaient laisser la place à un nouveau personnel politique,

Suite à la guerre de Kippour, la Première ministre Golda Meir et son ministre de la Défense Moshe Dayan ont perdu toute crédibilité politique DR

né en Israël et à l’émergence des Juifs orientaux, ceux qui avaient été relégués dans la périphérie et

auxquels le Likoud – sur l’initiative d’Yitzhak Shamir – avait ouvert ses portes et ses bras.

Dans le même temps, un autre mouvement qui allait acquérir une influence politique considérable, commençait également à prendre son essor : celui du Goush Emounim – le Bloc de la Foi. S’il est apparu au lendemain de la guerre des Six Jours, le mouvement nationaliste religieux est réellement devenu actif après celle de Kippour. Après 1967, les premières implantations se sont édifiées avec l’accord du gouvernement travailliste, en restant sur la

La remise en question de Tsahal

STRATÉGIE

L’après-guerre de Kippour a contraint Tsahal à un examen de conscience stratégique et organisationnel.

La guerre d’octobre 1973 n’aura pas été la plus longue : 19 jours de combat.

Elle aura été la plus meurtrière sur le bilan total : 2981 tués, en comptant les morts en captivité.

Mais sur le bilan rapporté au nombre quotidien de victimes, la guerre des Six Jours aura été presque aussi terrible. On ne peut évidemment pas réduire un conflit de cette gravité à des statistiques.

Cela permet toutefois de constater que le traumatisme qu’il a

provoqué n’est pas le seul résultat des hostilités. Le chaos des trois premiers jours de guerre a laissé

une empreinte profonde. Et même si le chef d’état-major de Tsahal, David Elazar s’est rapidement ressaisi, le pays ne lui pardonne pas. D’autant qu’après le cessez-le-feu, il reste encore à ramener les prisonniers, environ 300 soldats capturés par la Syrie et par l’Égypte. Ils reviendront en novembre 73 puis en juin 74.

La Commission Agranat, nommée par le gouvernement sous la pression de l’opinion, diagnostiquera l’échec d’une « conception », celle de la vision stratégique des intentions de la Syrie et de l’Égypte au cours des deux années qui ont précédé la guerre et dont elle rendra

Ce n’est qu’après 73 que la jeunesse religieuse sioniste est allée contre la volonté de la gauche

Le chef d’état-major de Tsahal, David Elazar DR

ligne de défense « Alon ». Ce n’est qu’après 73, que la jeunesse religieuse sioniste a commencé à aller contre la volonté de la gauche et à s’établir plus profondément en Judée-Samarie et dans la bande de Gaza.

Et si le paysage politique s’est recomposé, la perception d’Israël dans son environnement régional aussi. L’influence exercée sur Israël par les États-Unis et qui ne devait plus se démentir, a poussé à un règlement diplomatique du conflit pour stabiliser la région et en écarter l’Union soviétique.

C’est ce qui a conduit au traité de paix avec l’Égypte, dont les préliminaires avaient commencé avant l’élection de Menahem Begin, mais que le Premier ministre Likoud a repris jusqu’à la signature en 1979 du premier accord séparé avec un État arabe. Le bouleversement économique qu’a connu Israël a, lui aussi, été indirectement causé par la guerre de Kippour. Après 1973, les dirigeants israéliens se sont lancés dans une modernisation de Tsahal qui a plombé les finances publiques et contribué à la crise financière et à l’inflation record du début des années 80. C’est le tour de vis de l’État et le retour à une politique budgétaire

Les conséquences internationales

CHOC PÉTROLIER

La guerre de Kippour aura été le premier conflit d’Israël à avoir eu des répercussions mondiales. Les pays arabes de l’OPEP instrumentalisent la guerre contre Israël pour augmenter de 70% le prix du baril de brut et menacer d’une réduction de l’approvisionnement mondial jusqu’à ce qu’Israël se retire des territoires conquis en 1967. Le chantage durera plusieurs mois.

BOYCOTT Outre l’ostracisme économique, l’isolement d’Israël pratiqué par la Ligue arabe s’est encore aggravé en octobre 73, et conduit notamment de nombreux États d’Afrique à rompre leurs relations avec Israël, sous la pression des pays arabes et de l’URSS.

ISRAËL ENJEU GÉOSTRATÉGIQUE

Le Proche-Orient devient un des théâtres de la guerre froide que se livrent les États-Unis et l’URSS. Et c’est avec la guerre de Kippour que s’est confirmée et consolidée la dépendance stratégique d’Israël aux États-Unis. Après le pont aérien qui a permis à Tsahal de recevoir le matériel dont il manquait, Israël est devenu l’un des pivots du dispositif américain, face aux pays arabes soutenus et armés par l’Union soviétique.

beaucoup plus rigoureuse qui ont assaini l’économie, l’ouvrant à la croissance jusqu’à son accession à l’OCDE en 2010. n Pascale Zonszain

LE RETOUR DE L’ARME PALESTINIENNE

Abandonnés par les pays arabes après la guerre de 1948, les Palestiniens redeviennent un atout dans leur jeu contre Israël. C’est au Liban, mais surtout en Syrie, que les organisations palestiniennes trouvent un soutien et une base d’attaque contre Israël. C’est après la guerre de Kippour qu’Israël va commencer à affronter les attentats terroristes meurtriers et les prises d’otage des commandos de l’OLP et du FPLP.

PAIX AVEC L’ÉGYPTE

C’est la guerre de Kippour qui a rendu possible l’option diplomatique. Anouar el-Sadate comprend que l’Égypte peut récupérer le Sinaï sans avoir à tirer un coup de feu. Menahem Begin décèle l’occasion de briser le front arabe contre Israël grâce à un accord de paix séparé. Et pour les États-Unis, c’est l’occasion de sortir l’Égypte de l’orbite soviétique pour la placer sous leur influence. n PZ

responsables les services d’analyse des renseignements de Tsahal. La veille de Kippour, le chef des renseignements militaires affirmait à la cheffe du gouvernement que « la probabilité d’un conflit était basse ». Eli Zaïra le paiera de son poste.

Cette conception erronée pointée par la Commission d’enquête d’État est la résultante de plusieurs facteurs : le manque de préparation et d’organisation de l’échelon militaire qui a retardé sa réaction, et dans une certaine mesure le manque de communication entre l’armée et le pouvoir politique, mais

également à l’intérieur de l’armée. Par extension, cette « conception » défaillante s’est aussi appliquée au gouvernement qui n’a pas su pousser les militaires dans leurs retranchements et exiger d’eux d’autres scénarios. C’est d’ailleurs une des recommandations de la Commission Agranat qui a conduit au format du cabinet restreint de sécurité, dont s’entoure depuis le chef du gouvernement pour examiner et débattre des enjeux sécuritaires. La doctrine de défense de Tsahal était restée bloquée sur une vision stratégique qui correspondait à celle de 1948 et d’une jonction des forces arabes pour la destruction d’Israël. Depuis 50 ans, cette vision a évolué vers un isolement des fronts ennemis et une supériorité technologique militaire. Le rapprochement avec le monde arabe et la menace iranienne devraient encore la modifier. Depuis 73, la « conception » est devenue dynamique. n PZ

La veille de Kippour, le chef des renseignements affirmait que la probabilité d’un conflit était basse

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Kippour, le traumatisme d'Israël

La guerre de Kippour a cassé quelque chose chez les Israéliens. Une blessure qui ne s'est jamais refermée et qui a laissé des traces dans leur moral, comme une ombre de peur existentielle, irrationnelle mais profonde. Au bout de trois jours de « ca tastrophe », comme l'avait reconnu le chef d'étatmajor « D ado » E lazar, Tsahal s'était pourtant repris et l'ennemi repoussé dans le Sinaï et sur le Golan. Mais le mal était fait. L'euphorie de juin 1967 avait été aspirée dans le siphon de la guerre comme si elle n'avait jamais existé. Le geste héroïque des soldats, l'énergie puisée aux tréfonds d'eux-mêmes pour « déf endre la maison », n 'ont pas suffi à effacer des jours d'angoisse pour les com battants sur le front dont les familles restaient sans nouvelle, ni la crainte lancinante pour le sort des prisonniers qui allait durer de longs mois. Et quand ils sont rentrés, l'armée les a d'abord traités en suspects, qui auraient pu livrer des secrets à l'ennemi. C'est à cette occasion que des psychologues ont commencé à s'intéresser aux blessures invisibles des combattants et à découvrir les ravages des syndromes posttraumatiques.

En Israël, depuis 50 ans, le nom de « Kipp our » n 'évoque plus seulement le jour le plus sacré du calendrier juif. Ce dernier des « jour s redoutables » y a pris une résonance spécifique. Celle du châtiment pour un péché qu'il faut rajouter à la litanie de ceux que l'on récite ce jour-là à la synagogue. Le péché collectif d'hubris, d'arrogance, d'aveuglement. Kippour a la voix de Leonard Cohen, venu chanter pour les soldats de Tsahal dans le Sinaï. Kippour a le goût amer de la défaite, peu importe dans quel domaine, au point d'être passé dans le langage courant. Kippour reste le mètre étalon de la catastrophe, la ligne rouge qu'il ne faut plus jamais approcher. Comme un avertissement biblique. PZ

Le lourd impact sur la société israélienne

CONSÉQUENCES

La guerre de Kippour demeure un chapitre mémorable et déterminant dans l’histoire d’Israël. Elle a non seulement marqué les champs de bataille, mais a profondément influencé le tissu social, culturel et politique de la nation israélienne. Plusieurs personnalités ont accepté de partager leurs réflexions avec Actualité Juive.

L es expressions artistiques et la réflexion collective sur cet événement demeurent les moyens essentiels de comprendre le traumatisme laissé par cette guerre. « Dans la prière solennelle de Kol Nidrei, nous nous présentons devant le Saint-Béni, ainsi que devant notre communauté, implorant l’annulation de tous les vœux, les interdits, les serments et les contraintes que nous nous sommes imposés depuis le dernier Yom Kippour jusqu’à celui-ci », nous rappelle Shmuel Rabinowitz,

israéliens ont été précipités dans l’âpre combat du Golan et du Sinaï. Bien que cela ait abouti à une victoire de Tsahal, le prix à payer fut immense. Depuis cette guerre, Yom Kippour, jour d’introspection individuel, est devenu le jour de bilan pour la société israélienne tout entière. Chaque année, en ce jour, nous nous rappelons la menace qui a plané sur nous. Après la guerre des Six Jours et les prodiges qui l’ont accompagnée, un sentiment de grande puissance s’était emparé d’Israël. Nous n’avons pas alors institué la prière de « Al Hanissim » pour remercier et louer le SaintBéni, mais avons rendu hommage à Ses émissaires - les chefs de l’armée, les pilotes et les officiers. Nous pensions être suffisamment forts. Puis survint la guerre de Kippour, et cette fierté victorieuse se transforma en une cruelle réalité qui nous empêcha de percevoir et d’évaluer correctement le danger

à temps. Notre force militaire est indéniablement importante et mérite d’être renforcée, mais elle ne peut être le fondement de l’État juif. Nous devons comprendre notre place et notre rôle - envers nousmêmes, nos voisins et le monde entier et aborder la réalité mondiale avec humilité».

Sur le plan artistique, la guerre de Kippour a également eu un impact marquant. Les cinéastes israéliens ne l’ont que très peu traitée. Pour Aner Preminger, réalisateur de renom, il leur était très difficile de faire face à une blessure encore si sanguinolente dans des films de fiction. Les cinéastes israéliens, dans leur grande majorité, se sont donc auto-censurés. Les

rabbin du Kotel et des lieux saints. « Ces paroles, poursuit-il, prennent un sens encore plus profond depuis Yom Kippour 5733, ce jour redoutable où, peu avant 14 heures, les cieux se sont déchirés au son des sirènes, et des centaines de milliers de citoyens

réalisateurs qui s’y sont prêtés, l’ont fait par besoin de thérapie. Amos Gitaï explique qu’il a attendu 27 ans pour faire le film Kippour car, dit-il, « j’ai vécu la guerre de près et ait été blessé. Dans un premier temps, j’ai voulu l’oublier, mais je faisais des cauchemars, alors j’ai fait le film ». Pour celui qui estime que l’on est encore aujourd’hui dans la période post-

Une diaspora également traumatisée

E n France comme aux États-Unis et partout où vivent des Juifs, l'émotion ressentie est intense. Cette guerre, voulant atteindre Israël par la date choisie, atteint l'ensemble des Juifs, meurtris en ce jour le plus important de leur calendrier. La crainte pour

la survie du pays ravive aussi les blessures, de la Shoah. La guerre de Kippour, contrairement à celle des Six Jours, pose la question de la survie d'Israël et par-delà, du peuple juif tout entier. Entre incompréhension à l'égard de l’État juif et volonté

d'alignement sur les pays arabes par crainte des conséquences sur le cours du pétrole, elle est aussi, comme l'écrit le journaliste Roger Ascot, « notre propre guerre, cette guerre que, depuis des millénaires, le monde fait aux Juifs ». L .E.

Depuis cette guerre, Yom Kippour est devenu le jour du bilan pour la société israélienne

Yoel Sharon DR

Dan Meridor DR

traumatique, la guerre de Kippour a été le dernier grand événement collectif fédérateur dans la société israélienne et a marqué le début de la prise de conscience de la nécessité de s’engager dans la voie du dialogue, ouvrant une ère de clivages profonds et d’amertume. Le consensus était brisé. « Une ère de grand scepticisme qui a permis l’émergence d’écrivains et de cinéastes critiques », affirme Gitaï. D’autres films ont parlé de Kippour, entre autres Shell Shock de Yoel Sharon, blessé

lui aussi pendant la guerre. Un film qui explore les difficultés psychologiques du retour à la vie normale.

Quant aux chansons d’aprèsguerre, elles reflètent le changement profond dans la société israélienne, soulevant des questions sur l’identité nationale et la recherche de sens dans un contexte de désillusion politique. Yuval Niv, journaliste et chercheur en musique israélienne, nous fait remarquer que « les albums sortis après la guerre se sont principalement concentrés sur le deuil et l’espoir d’un avenir meilleur ». La musique

israélienne de l’époque cherchait à offrir du réconfort et de l’espoir, délaissant la critique. « Du point de vue politique et stratégique, la guerre de Kippour a entraîné des répercussions significatives sur la perception de la force militaire et de la sécurité en Israël », explique

quant à lui Dan Meridor, ancien ténor du Likoud, plusieurs fois ministre d’Yitzhak Shamir et de Benyamin Netanyahou. Durant la guerre de Kippour, celui qui deviendra une grande figure de la droite israélienne était réserviste

dans les blindés et a été blessé à deux reprises. « Quand j’entends notre commandant, Rafoul, qui deviendra plus tard chef d’étatmajor de Tsahal, nous dire ‘Tenez bon !’, je me dis : Tsahal ne doit pas ‘tenir bon’, Tsahal frappe, Tsahal gagne, je comprends alors que nous sommes au cœur d’une guerre d’une autre dimension et que notre invincibilité est à rude épreuve ! ». Pour lui, la guerre de Kippour a ébranlé la confiance en l’armée et les services de renseignement, mais, ajoute-t-il, « en Israël où la sécurité est une préoccupation vitale, il faut aussi psychologiquement se dire que Tsahal est capable de tout pour ne pas douter, tout en se rappelant qu’une autre guerre est possible, d’où la nécessité de s’y préparer ». Politiquement, Dan Meridor maintient que, malgré le désastre, la guerre n’a pas eu d’influence décisive. D’ailleurs, rappelle-t-il, aux élections de décembre, en dépit du désastre, « c’est le Ma’arach mené par Golda Meir qui l’emporte à nouveau ». n Nathalie Sosna-Ofir

Shmuel Rabinowitz DR

Yuval Niv DR

Une ère de scepticisme qui a permis l'émergence d'écrivains et de cinéastes critiques

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Mon mari, Barou’h Picard – Hachem

TÉMOIGNAGE L

Ce devait être une absence de quelques jours pour remplir son devoir de citoyen soumis à l’obligation de réserviste.

Barou’h (JeanBenoît) n’est pas revenu. Avec Daniel Weil, lui aussi de Strasbourg, il fut l’un des 2 400 soldats israéliens tués, dès les premiers jours de la guerre de Kippour. Son épouse Jacqueline raconte.

e 23 septembre 1973, le lendemain de mon anniversaire, Barou’h (Jean-Benoît), est parti pour les Milouïm, appelé comme réserviste. On était à dix jours de Roch Hachana. Il savait qu’il allait être envoyé sur le canal de Suez. Du point de vue de l’armée, c’était un endroit calme et sûr : son ami Jocelyn Hattab y avait déjà effectué une période de réserve et l’avait prévenu : « On s’y ennuie ferme ! P rends des livres pour passer le temps… ». Depuis longtemps, Barou’h avait voulu lire le livre de Tolstoï : Guerre et Paix. Il n’emporta que le premier tome, Guerre… Par téléphone, il me prévint que toutes les permissions avaient été annulées pour Roch Hachana. Le cœur lourd, j’ai allumé les bougies de Roch Hachana, pensant avec tristesse à ces trois jours de fête qui s’annonçaient particulièrement difficiles, certes avec mes parents et mes enfants mais sans la présence de mon mari …C’est alors que la porte s’ouvrit et que Barou’h arriva ! Ce fut trois jours extraordinaires : Tachli’h à Chiloa’h, la prière au Kotel… Au cours du repas, Barou’h raconta qu’on lui avait proposé de prendre une permission pour Yom Kippour mais qu’il avait préféré prendre Roch Hachana donc trois jours en famille plutôt qu’un jour à passer à la synagogue … Il raconta aussi que, de son poste dans les fortins sur le canal, il avait remarqué beaucoup de mouvement du côté égyptien. Quand il en avait parlé avec ses supérieurs, on lui avait répondu que tout cela n’était que de l’entraînement, qu’il n’y avait pas de quoi s’inquiéter… Il repartit le dimanche. Yom Kippour tombait chabbat. Avec mon

bébé Ra’hel de six mois, je ne pouvais pas aller à ma synagogue habituelle et j’ai donc préféré rejoindre ma mère dans sa synagogue. À 14 heures, nous avons entendu les sirènes, juste pendant la pause entre Moussaf et Min’ha. De fait, j’avais remarqué qu’il y avait beaucoup de trafic sur l’avenue et cela m’avait semblé bizarre pour un jour de Yom Kippour mais je n’y avais pas prêté trop attention. Nous sommes descendus dans l’abri sous l’immeuble. Il y avait là un journaliste ; il m’a rassurée : apparemment, il se passe quelque chose dans le Golan au Nord… Il savait que Barou’h était sur le canal de Suez, au sud et il ne voulait pas m’inquiéter. C’est alors que quelqu’un vint prévenir notre voisin Jocelyn qu’il devait à nouveau se présenter de toute urgence aux Milouïm

À la sortie du jeûne, nous nous sommes précipités pour écouter les nouvelles : il y avait une guerre dans le Sud, des soldats avaient été faits prisonniers…

Un de nos voisins, un ‘Habad, ancien refuznik, sorti récemment de Russie, se proposa pour construire notre Soucca. Les jours suivants, je n’avais toujours pas de nouvelles mais les maris de mes

amies et voisines avaient donné de leurs nouvelles et je commençai à m’inquiéter sérieusement…

Je crois que c’est le lendemain de Sim’hat Torah qu’on m’informa que des officiers de l’unité de Barou’h viendraient me rendre visite à la maison. Effectivement, Yankele, un garçon d’environ 25 ans, me raconta que mon mari avait été blessé dès le début des combats et avait été allongé avec les autres blessés du fortin. Le deuxième jour, ils avaient reçu l’ordre d’évacuer le fortin alors qu’il y avait déjà deux tués et plusieurs blessés. Ils proposèrent à Barou’h de l’évacuer sur une civière mais il refusa, annonçant qu’il pouvait marcher malgré sa blessure. 25 hommes sortirent, passèrent près de Kantara puis se divisèrent en deux groupes : Yankele prit la tête du groupe qui continua la route et qui se cacha à un moment donné dans un cimetière. On leur tira dessus et un des soldats comprit que c’était Tsahal qui tirait : il sortit en brandissant un talith pour signaler qu’ils faisaient partie eux aussi de Tsahal et qu’il ne fallait pas leur tirer dessus ! C’est ainsi que ce groupe, celui de Yankele, fut sauvé.

Barou’h était resté avec l’autre groupe. Yankele ne savait pas ce qu'il se passa avec cet autre groupe. Nous ne l’avons appris que plus tard. De fait, ce groupe se trouva à Kantara, encerclé par les forces égyptiennes. L’un des jeunes soldats prit la tête et s’improvisa commandant du groupe. Il emmena le groupe dans une maison où ils se cachèrent. Barou’h était blessé au genou et ne pouvait pas marcher aussi vite que les autres. Il y avait plusieurs blessés

Yikom Damo

Barou'h était blessé au genou et ne pouvait pas marcher aussi vite que les autres

dans ce groupe et ils souffraient beaucoup de faiblesse et de faim. Durant la nuit, les Égyptiens les encerclaient toujours, tandis que les soldats espéraient être bientôt délivrés par des renforts de Tsahal. À un moment, les Égyptiens comprirent que des soldats israéliens se cachaient dans la maison : immédiatement, ils ouvrirent le feu, jetèrent des grenades à l’intérieur. Un des combattants suggéra de se rendre, 9 soldats israéliens avaient été tués – parmi lesquels Barou’h. D’autres furent blessés et faits prisonniers.

Durant cette guerre de Kippour, des milliers de soldats juifs furent

Mes amis allèrent parler avec les prisonniers libérés qui avaient été hospitalisés pour tenter d’apprendre ce qu'il s’était passé. En décembre, on annonça officiellement que Barou’h avait été tué bien qu’on ne dispose pas de sa dépouille. J’espérais encore qu’il se trouvait quelque part en Égypte, sans connaissance.

À Tou Bichvat il y eut des élections municipales. Je rentrai du travail et aperçus une jeep militaire qui m’attendait à côté de la maison. On m’annonça que le corps avait été retrouvé : les Égyptiens avaient enterré les corps qu’ils avaient trouvés dans la maison à Kantara et avaient dernièrement permis à la Rabbanout militaire israélienne de venir les identifier et de les récupérer. Barou’h avait de bonnes dents et, peu de temps avant son enrôlement, les avait fait soigner chez un de nos amis dentiste. Ce sont les radios de celui-ci qui permirent d’identifier formellement son corps.

Nous avons prévenu la famille, mes beaux-parents sont arrivés en catastrophe. Le lundi, 19 Chevat, il pleuvait pour l’enterrement. Je ne voyais rien. À cause de la pluie et parce que je ne voulais rien voir. Mon beau-père, Ariel et Avi ont récité un kaddich déchirant… Nous sommes rentrés et nous nous sommes assis juste une heure comme le demande la halakha ; de même nous n’avons pas procédé à la Kria (déchirer le vêtement supérieur) car la mort avait eu lieu plus d’un mois auparavant.

Nous avons reçu un coup de téléphone de Londres : ma belle-sœur Sarah (la sœur de Barou’h) venait de mettre au monde une petite fille. Elle fut appelée Bra’ha Haya…

Une sélection de livre, film, série et podcast pour comprendre

Par Lætitia Enriquez

Shaa’at Neila, la série la plus réaliste

Sortie en 2020, cette série, dont le titre évoque la prière de la fin de Kippour (et dont la traduction choisie en français est "La vallée des larmes") a bouleversé le public israélien par l'extrême exactitude avec laquelle elle s'est attachée à contextualiser les faits. Jamais une œuvre n'avait représenté cette guerre avec autant de puissance et de réalisme. Sans doute estce parce que le père de

l'un des scénaristes, Amit Cohen, faisait partie de l’unité de renseignement pendant les combats

Ashraf Marwan agent double de la Guerre du Kippour

Ce podcast, disponible sous ce titre sur le site de France Culture, fait le récit de l'action d'Ashraf Marwan, longtemps connu sous le nom de

et que la sœur de Yaron Zilberman, un autre scénariste, avait perdu l’homme de sa vie au combat.

Une série qui fait le récit de trois jours de combat dans le nord d'Israël (sur le plateau du Golan, à la frontière de la Syrie, de la Jordanie et du Liban), à travers des personnages tout à fait représentatifs de la société israélienne de l'époque. À voir absolument.

tués et, au début, on ne sut pas du tout ce qu'il leur était arrivé. À Tel Aviv, à Beth Sokolov, on rassembla des photos et des films tournés par les Égyptiens afin que les familles puissent identifier éventuellement des visages connus. Ce furent des séances éprouvantes, décevantes. Des semaines plus tard, en novembre, les Égyptiens relâchèrent des prisonniers. Barou’h ne figurait pas parmi eux. Je ne comprenais pas encore ce que cela signifiait. Je gardais encore espoir. C’est alors qu’arriva chez nous notre ami, le docteur Kaufman. Il me fit une piqûre calmante. Il y avait beaucoup de monde autour de moi et je ne comprenais pas trop pourquoi. Comment pouvais-je envisager la vie sans lui ?

Des centaines de gens sont venus nous rendre visite bien qu’il n’y ait pas eu officiellement de Chiva mais je ne veux plus me rappeler de cette période.

Ce fut très difficile. Je ne veux pas trop me souvenir de ces moments : mes parents tentèrent de m’aider à surmonter cette période, ma mère s’installa chez moi, s’occupa des enfants tandis que je reprenais le travail.

Tous m’ont énormément aidée, moi et les enfants : mes parents, mes amis, mes voisins, les anciens Strasbourgeois… n

Jacqueline Picard

(Il y a deux ans, Jacqueline a fêté ses 80 ans, entourée de ses trois enfants, de nombreux petits-enfants et d'arrière-petits-enfants...)

l'ange et/ou de gendre. Celui, en l’occurrence, de Nasser, qui aurait i nformé les Israéliens des plans d'attaque établis au Caire.

La déchirure de Susan Sontag Également connu sous son titre original « Pr omised Lands ». L a cinéaste new-yorkaise s'était, très rapidement après le déclenchement de la guerre, rendue en Israël pour les traces de cet événement traumatique. Mêlant des images saisissantes d’un pays en guerre à des scènes intrigantes de la vie ordinaire, Susan Sontag capture le choc profond provoqué en Israël par les nombreuses pertes humaines et livre un document abrupt, parfois troublant et demeuré très peu connu, mais qui reste incontournable.

La guerre spirituelle de Yom Kippour, du rav

Meir Chlomo Lubecki

Écrit par le fils de notre amie et collaboratrice Feiga Lubecki, ce livre est dédié à la mémoire de Barou'h ben Issa'har Picard, tombé lors de la guerre de Kippour, le 12 tichri 5734- 1973. Il raconte cette terrible guerre telle que l'ont vécue le Rabbi (qui

œuvra sans relâche pour prévenir la guerre, puis pour en assurer la victoire) et ses 'Hassidim. Les réactions, les conseils, les interventions discrètes ou publiques, les encouragements à une nation désespérée et pessimiste.

Il y avait beaucoup de monde autour de moi et je ne comprenais pas trop pourquoi

Barou'h et son bébé Ra'hel

FRANCE

l’œil de Moati

Des sites web juifs attaqués la veille de Kippour

CYBERATTAQUE

Afrique

Ah,mon Afrique « blanche » ou « noire ». L a blanche fut, bien sûr, celle de ma naissance en Tunisie. La noire fut celle du jeune homme que j'étais devenu, coopérant au Niger, pays que j'adorais et dans lequel j'ai vécu avec passion trois belles années, de 17 à 20 ans. Là-bas, je me suis fait des amis pour la vie. En ce moment, cette Afrique noire connaît une avalanche de coups d'État et manifeste une sorte de haine antifrançaise en cette époque dite « pos tcoloniale ». Ces t emps-ci, je repense à « mon » Niger. Notre ambassadeur est contraint de quitter le pays, après avoir été séquestré en sa résidence de fonction. Même chose pour nos militaires présents là-bas pour protéger le pays des menées violentes et djihadistes. Tout ceci me bouleverse. Je fus « c olon », moi ? À l'époque, je n'y ai fait que transmettre ma passion du cinéma et tenter de former des jeunes gens de mon âge, filles et garçons, à devenir cinéaste, acteur ou écrivain. Métiers qu'ils exercent toujours avec talent ! Cer tains d'entre eux sont mêmes devenus ministres ou ambassadeurs. Pourquoi cette haine anti-France si brutale ? Pour quoi, dans les rues enfiévrées de Niamey, capitale du Niger, ces pancartes : « D égage la France » ? Pourquoi ces manifs si violentes ? On murmure avec insistance que la Russie et ses troupes Wagner, avec à leur tête celui qui fut le trop célèbre Prigojine, sont derrière tout ça. Moi, je n'en sais rien. Je ne comprends pas cette haine de la France. Je suis allé souvent tourner, bien sûr, au Niger, mais aussi au Mali, au Tchad, au Burkina Faso, qui ont connu les mêmes révolutions anti-françaises. Un mystère. Et surtout une colère, tant j'aime ces pays et cette jeunesse qui entre deux coups d'État ne rêve, d'ailleurs, que de filer en France, en franchissant les déserts et la Méditerranée au péril de sa vie. Non, vraiment, je n'y comprends rien. Pardon, amis d'AJ. n

Bien connus de la communauté, les sites Akadem et LPH.Info ont notamment été victimes d’un hacking sans précédent dans la nuit du 24 au 25 septembre dernier.

«Le site LPH. Info a été victime d’une virulente attaque», confie Caroll Azoulay, directrice du site d’information basé en Israël, qui appartient à Actualité Juive. Des photos non-appropriées portant atteinte à la pudeur sont ainsi apparues à l’écran de manière intempestive. « La date choisie pour lancer cette attaque ne laisse aucune place au doute quant aux intentions des hackers, d’autant que d’autres sites communautaires ont été attaqués au même moment », poursuit-elle. Le choc et l’émotion ont laissé place à la réparation des dégâts et à la détermination des équipes. Tout est ainsi revenu à la normale, trois jours plus tard, après un travail acharné. Du côté d’Akadem, la consternation est toujours vive. Aujourd’hui, le site ne fonctionne toujours pas. « Cet événement nous a tous ébranlés, reconnaît Sigalit Lavon, la directrice adjointe d’Akadem. Un nouveau site était déjà en préparation. Cette cyberattaque n'a fait qu'accélérer son développement. Il sera mis en ligne très prochainement ». Même s’il est difficile d’identifier les auteurs, des plaintes ont été déposées en France et en Israël. Une enquête « sérieuse» est en cours. « Ce sont de vrais professionnels qui ont agi. Ils ont attaqué le jour de Kippour, donc ils connaissaient le calendrier juif », ajoute la responsable. « Nous avons perdu l’architecture du site mais pas les données. Notre site comporte 17 ans d’archives, ce qui rend la restauration extrêmement laborieuse. Mais nous avons fait le choix de déployer toute notre énergie pour accélérer

la sortie de la nouvelle plateforme, initialement prévue en 2024 ». Cette nouvelle plateforme verra le jour dans un mois et en attendant, les utilisateurs peuvent suivre la production d’Akadem sur sa page Youtube.

L'objectif des hackers est de faire de l'exfiltration de données

Expert en cybersécurité Rafael De Mendoza souligne, pour Actualité Juive, que ce type d’attaques arrive fréquemment. Les chiffres font froid dans le dos : 36 000 attaques

par heure dans le monde et 25 millions par mois. « L’objectif des hackers est de trouver des failles de sécurité afin de faire de l’exfiltration de données ou de s’introduire dans le système pour glaner des informations ou ralentir l’accès aux sites ». Il insiste par ailleurs sur le fait que beaucoup de sites ne sont pas maintenus à jour de façon récurrente. « Les mises à jour visent avant tout à prévenir et à sécuriser les failles qui auraient été détectées».

Pour l’expert, s’agissant des attaques ayant visé des sites juifs le jour de Kippour, il ne fait pas de doute que « tout a été préparé en amont dans le but de nuire ». « La fréquentation du site étant moindre ce jour-là, tout cela montre que les hackers ont surtout voulu toucher à la symbolique de cette date centrale du calendrier juif ». n

Jonathan Nahmany

Les souvenirs de Henri Hajdenberg

AUTOBIOGRAPHIE Dans

Une voix politique juive française, le fondateur du Renouveau juif et ancien président du CRIF revient sur l’histoire récente de la communauté et la façon dont son leadership a joué un rôle à la fois politique et diplomatique.

Le nom Hajdenberg est indissociablement lié à l’histoire de la communauté juive de la seconde partie du XXème siècle. Celui de Serge (décédé en 2021), fondateur de Radio J, la première radio juive de France en 1981. Celui de Henri, fondateur du Comité juif d’action, puis du Renouveau juif et devenu président du CRIF en 1995 et ce pendant six ans. Avec la publication de ce livre document, Henri Hajdenberg accomplit aussi un travail d’historien totalement novateur. Il fait le récit de cette période allant de la guerre des Six Jours jusqu’au début des années 2000, en revenant sur le sens – et la nécessité - des actions menées, en les contextualisant avec une grande exactitude. Ainsi ce livre fait-il le récit de l’histoire de la communauté juive dans la grande Histoire nationale.

Récit

Au sujet de cette période si proche mais déjà révolue, on ne se rend peut-être pas assez compte des métamorphoses qu’elle a engendrées. Et l’on mesure aussi le rôle joué par Henri Hajdenberg, initiateur d’actions, pour le moins audacieuses, de la part d’un dirigeant communautaire. Il a vingt ans et étudie le droit à la faculté d’Assas lorsqu’éclate la guerre des Six Jours. À la peur de voir l’État d’Israël disparaître, succède l’indignation que provoque la phrase du général de Gaulle, «peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur ». Pour lui comme pour d’autres, la guerre de 67 constitue « le déclencheur psychologique du militantisme pour soutenir Israël », qui se renforce, cinq ans plus tard avec la guerre de Kippour, ainsi que face au mouvement gauchiste important à cette époque et déjà antisioniste.

On redécouvre avec plaisir

la campagne menée par le Renouveau juif visant à un vote sanction à l’encontre de Valéry Giscard d’Estaing, candidat à sa succession en 1981 contre François Mitterrand. « Un an avant ces présidentielles, nous avions déjà annoncé, lors de notre opération des ‘Douze heures pour Israël’ qui rassemblait des dizaines de milliers de personnes, que nous allions nous mobiliser politiquement étant donné la progression de la politique proarabe. Depuis la guerre de Kippour et le chantage au pétrole des pays arabes, nous étions dans un processus français d’accentuation d’une politique anti-israélienne. La France venait aussi de livrer à l’Irak de Saddam Hussein un centre de recherche nucléaire pouvant être utilisé à des fins militaires. Israël devenait ainsi en danger de par la politique française pro-arabe. Dès lors, je décide de porter, pour la première fois, en 1980, un discours politique très fort appelant au vote sanction contre Giscard d’Estaing du fait de sa politique dangereuse à l’égard d’Israël », confie Henri Hajdenberg à Actualité Juive. Et le fait est que VGE est battu par un écart de 500 000 voix. Sa défaite est « consécutive à un rejet plus large que celui des électeurs juifs et il n’y a pas lieu de se l’attribuer », précise l’initiateur de ce vote sanction. Il n’empêche que la communauté juive prend alors conscience de la mobilisation politique dont elle peut être à l’origine.

Suivent les années Mitterrand, l’émergence du Front national, les procès Bousquet, Papon, les accords d’Oslo, la déclaration de repentance de l’Église de France et le discours du Vel' d’Hiv du président Chirac. Autant de séquences à

1995

travers lesquelles on assiste à « une reconnaissance sociétale et politique d’une possibilité pour les voix juives de revenir sur le passé, de mettre en cause la responsabilité française et de soutenir l’État d’Israël », précise Henri Hajdenberg. Ce récit rappelle aussi la singularité de la voix juive française qui soutient Israël mais qui sait aussi se faire entendre. Le voyage pour la paix organisé par le CRIF, en 1999, dans les capitales arabes, restera dans les annales de l’histoire communautaire. Il importait à l’auteur de rappeler les raisons des engagements communautaires, à l’égard des nouvelles générations notamment. C’est

réussi avec brio. n Laëtitia Enriquez

1  Le président Jacques Chirac et Henri Hajdenberg le 4 juillet

2  Avec le président égyptien Hosni Moubarak le 2 février 1999

3  Henri Hajdenberg et Yitzhak Rabin à l'hôtel Crillon (Paris) en juin 1995

4  L'affiche du vote sanction contre Giscard en 1981

Unevoixpolitiquejuivefrançaise Éditions Hermann, 290 pages, 22 euros

Le pari d'Israël à Gaza

SÉCURITÉ

Le gouvernement israélien pourrait suivre les recommandations des services de sécurité sur des concessions économiques à la population de Gaza. Pour désamorcer l'escalade du Hamas et pour ne pas compromettre le processus saoudien.

Le 1 er octobre, Benyamin Netanyahou réunissait son ministre de la Défense et les principaux responsables de la défense israélienne pour un point sécuritaire. À cette occasion, ce sont Tsahal et le Shin Bet qui ont recommandé au chef de l'exécutif de considérer des allègements pour la bande de Gaza. Il s'agit de faire la distinction entre l'activité terroriste du Hamas et l'amélioration des conditions de la population gazaouite. Les responsables de la sécurité estiment notamment qu'il faudrait augmenter le nombre des journaliers de Gaza autorisés à travailler en Israël. Ils sont actuellement 17 500 et leur nombre pourrait être relevé à environ 20 000 dans les prochains mois. C'est aussi ce que recommandent l'Égypte, le Qatar et l'ONU, qui ont participé ces derniers

Des travailleurs palestiniens font la queue au point de passage d'Erez rouvert vers Israël, après qu'Israël a mis fin à l'interdiction des travailleurs de Gaza

jours à une médiation entre Israël et le Hamas, en vue de désamorcer les tensions. Cela faisait un peu plus de deux semaines que le Hamas avait réactivé les émeutes sur la barrière de sécurité, pour faire pression sur Israël. Avec des jets de pierres, de bouteilles incendiaires, mais aussi de charges piégées et des tirs à balles réelles contre les soldats de Tsahal et avec des lancers de ballons incendiaires sur les champs de l'ouest du Néguev, le Hamas avait mobilisé sa « jeunesse révolutionnaire» pour multiplier les incidents, escomptant faire plier Israël, mais aussi obliger le Qa-

tar à augmenter son aide financière au territoire côtier.

Le chef du gouvernement israélien pourrait envisager favorablement quelques concessions à la population de Gaza. Le 29 septembre, Tsahal avait rouvert pour une journée le terminal d'Erez, seul point de passage autorisé aux habitants de Gaza pour entrer en

Les Israéliens n'aiment pas la polémique de Kippour

POLITIQUE La classe politique, majorité et opposition confondues, a dû faire machine arrière et renoncer à la controverse sur les événements de Kippour, dénoncés par l'opinion.

Attention ! terrain miné.

C'est ce qu'ont découvert assez rapidement les politiques après leur surenchère sur les incidents de Kippour à Tel Aviv. Dans la coalition comme dans l'opposition, il n'aura pas fallu longtemps pour renoncer à

capitaliser sur cet épisode et pour troquer l'indignation contre l'appel au calme. Car les Israéliens n'ont pas du tout apprécié les scènes de la place Dizengoff et ont préféré renvoyer dos à dos les activistes religieux, à l'origine de l'office de Kippour et les militants laïcistes, venus perturber la prière. Même chez les Israéliens non pratiquants, il y a un attachement à la tradition qui ne s'éteint pas. Les grandes fêtes du calendrier juif sont toujours célébrées et quand il s'agit de se rendre à la synagogue, la plupart préfère un rite traditionnel à la prière égalitaire ou réformée. Selon un sondage réalisé par la chaîne N12 au lendemain des

événements de Tel Aviv, 48% des Israéliens se disent favorables à la prière séparée pour les hommes et les femmes. Ce lien à la tradition qui veut aussi que la prière ne soit pas instrumentalisée par la politique, a fini par arriver également aux oreilles d'Itamar Ben-Gvir, qui a finalement renoncé à organiser sa « prière de protestation » sur la place Dizengoff en réponse aux « anarchistes qui veulent expulser le judaïsme de la sphère publique ». Il faut dire que le ministre et leader du parti Puissance juive avait même fait l'objet de pressions au

Israël. Le terminal avait été fermé pour les fêtes de Rosh Hachana et maintenu fermé à la suite des émeutes. Les responsables israéliens demeurent toutefois circonspects. Le soutien économique à la population de Gaza ne se fera pas au prix de la sécurité. Et des mesures supplémentaires seront conditionnées par un retour au calme durable sur la barrière de sécurité. Par ailleurs, une stabilisation sur le front de Gaza serait utile pour la poursuite du processus de normalisation engagé avec l'Arabie saoudite, que toute nouvelle escalade face aux Palestiniens pourrait torpiller ou compromettre. Mais c'est surtout le comportement du Hamas qui sera déterminant. L'organisation islamiste palestinienne pense qu'elle est en position de force et qu'Israël est trop enlisé dans sa crise politique intérieure pour risquer une opération militaire majeure contre Gaza, et qu'elle peut donc à sa

guise attiser les braises sur l'ouest du Néguev, mais aussi en Judée-Samarie et à Jérusalem. Mais une provocation de trop pourrait avoir le résultat inverse, car Benyamin Netanyahou sait qu'il aura le soutien de sa coalition s'il ordonne à Tsahal de frapper les groupes terroristes de Gaza.n Pascale Zonszain

« Les deux camps doivent faire leur examen de conscience », a déclaré Benny Gantz

sein de la coalition et jusqu'au Premier ministre qui lui a enjoint d'abandonner sa provocation. Et du côté de l'opposition, c'est Benny Gantz qui a repris le rôle de « l'adulte responsable ». « Les deux camps ont voulu se faire justice et le respect mutuel a disparu. Les deux camps doivent faire leur examen de conscience », a recommandé le leader d'Unité nationale. n P. Z.

Le Hamas avait mobilisé sa jeunesse révolutionnaire pour multiplier les incidents escomptant faire plier Israël

Le high-tech israélien guette la reprise

ÉCONOMIE Après 18 mois de recul constant, le secteur enregistre des premiers signes de stabilisation. Mais pas encore de sortie de crise.

Et si l'embellie s'approchait ?

Pour la troisième fois consécutive, les rapports périodiques sur les performances de la tech israélienne constatent que les investissements ne chutent plus. 1,7 milliard de dollars pour le 3e trimestre, 1,9 pour le 2e et 1,7 pour les trois premiers mois de l'année. Et pourtant, il n'y a pas encore de quoi pavoiser. Surtout si l'on compare les investissements du 3e trimestre, en recul de 40 % par rapport à ceux de la même période l'an dernier. Mais après bientôt deux années de marasme,

à prendre. C'est toujours le secteur du cyber israélien qui reste le plus attractif et qui rafle à lui seul près d'un quart des investissements et qui représente plus des trois quarts des acquisitions, avec 1,3 milliard de dollars sur un montant total de 1,6 milliard en transactions pour les mois d'avril à juin. On reste toutefois très loin des performances passées de la Start-up Nation, qui n'a produit depuis janvier qu'une seule licorne –entreprise valorisée à un milliard de dollars – sur les 59 nouvelles venues sur le marché mondial. Et les exits sont, selon les experts, davantage ceux d'un marché d'acheteurs que de vendeurs, car les startups qui se vendent le font surtout, faute d'avoir pu réunir un financement suffisant pour poursuivre leur développement. D'ailleurs, Israël a perdu depuis 2022 environ un tiers de ses fonds

Netanyahou veut qu'Israël atteigne la troisième place mondiale dans l'AI

de capital-risque et même 40% des établissements étrangers qui opéraient sur son territoire. Il faudra aussi que le capital d'amorçage retrouve un vrai dynamisme, avec davantage de financement pour les » avant que le secteur de la haute technologie israélienne puisse considérer que la crise est

SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

terminée. Les premiers signes de reprise pourraient commencer à apparaître au 1er ou 2e trimestre 2024.

Peut-être le nouveau projet très ambitieux du Premier ministre contribuera-t-il à booster le secteur. Benyamin Netanyahou veut en effet qu'Israël atteigne la troisième place mondiale dans l'intelligence artificielle. Le chef du gouvernement avait rencontré le mois dernier le milliardaire Elon Musk pour tenter de convaincre le magnat de la technologie d'investir dans l'IA en Israël. Benyamin Netanyahou promet en tout cas la publication prochaine d'un plan de développement au niveau national.

Israël et l'OTAN inquiets de la coopération Russie-Iran

DIPLOMATIE L'amiral

Rob Bauer, président du comité militaire de l'OTAN était en Israël les 27 et 28 septembre pour des entretiens avec le ministre de la Défense, le chef d'étatmajor et d'autres officiers supérieurs de Tsahal.

Le plus haut officier et numéro deux de l'Alliance atlantique était venu discuter des moyens de renforcer la coopération stratégique entre l'OTAN et Israël, qui en est depuis 1987 l'un des 19 États alliés majeurs non-membres. Mais selon la radio publique israélienne Kan, l'essentiel des entretiens de l'amiral Bauer avec les responsables de la défense israélienne a porté sur une nouvelle menace majeure qui préoccupe au même titre Israël et l'Alliance atlantique : le rapprochement constant de la Russie et de l'Iran. À Jérusalem comme à Bruxelles, on estime en effet que l'Iran devrait livrer des missiles à la Russie. On sait que l'accord a déjà été conclu entre les deux pays, qui attendent apparemment pour le concrétiser la levée de l'embargo du Conseil de sécurité de l'ONU. Un embargo qui doit expirer à la mi-octobre. Et à Moscou comme à Téhéran,

on préfère attendre l'échéance pour donner à la transaction une forme de légitimité, même si les deux pays n'avaient pas eu les mêmes scrupules quand la Russie avait eu besoin des

L'Allemagne signe pour l'Arrow 3

COMMERCE Yoav

Gallant était à Berlin le 28 septembre pour formaliser avec son homologue Boris Pistorius l'acquisition par l'Allemagne du système de défense antimissile Arrow-3 pour un montant total de près de 4 milliards d'euros.

Le système, développé conjointement avec les États-Unis, représente la plus importante transaction jamais réalisée par l'industrie de défense israélienne. « Cela va aider la défense aérienne allemande à être prête pour le futur », s'est félicité le ministre israélien de la Défense. Yoav Gallant et son homologue allemand ont également signé une déclaration conjointe de coopération renforcée dans le domaine de la défense. « C'est un moment d'émotion d'être ici, sur la terre allemande, pour moi qui suis fils et petit-fils de survivants de la Shoah. Ce moment d'histoire s'appuie sur

L'amiral Rob Bauer

Vu de Jérusalem { }

par Ariel Kandel Directeur général de Qualita

Aide-toi, le ciel t'aidera

drones iraniens pour frapper l'Ukraine. Le ministre russe de la Défense était d'ailleurs à Téhéran le 20 septembre. Sergueï Choïgou avait alors affirmé que les r elations bilatérales de défense avaient franchi une nouvelle étape. « Nous projetons toute une série d'activités, malgré l'opposition des États-Unis et de leurs alliés occidentaux. La pression des sanctions contre la Russie et l'Iran a montré son inutilité », avait déclaré le ministre russe. La défense israélienne estime que l'Iran veut tester ses missiles contre l'Ukraine avant de pouvoir les utiliser contre Israël. n Pascale Zonszain

notre passé et forge notre avenir commun » , a déclaré le ministre israélien. L'acquisition du Arrow 3 doit défendre l'Allemagne contre des attaques de missiles à longue portée que pourrait lancer la Russie. Elle s'inscrit également dans le programme European Sky Shield Initiative, déjà signé par 15 pays et qui doit établir une défense antimissile européenne commune. La France ne s'est pas jointe à l'initiative, qui s'appuie sur des équipements non européens. n P. Z.

Pessa’h nous rappelle la sortie d'Égypte, Chavouot - le don de la Torah, Pourim et ‘Hanouka - les essais de nos ennemis de nous exterminer physiquement et spirituellement. Quel événement historique marque la fête de Souccot ? Pour certains, il s'agit du fait que nos ancêtres ont construit des cabanes dans le désert après la sortie d'Égypte. Mais si tel est le cas, nous aurions alors pu et dû vivre toute l'année dans une cabane puisque c'est durant 40 ans qu'ils y résidèrent. C'est ainsi que pour d'autres, cette fête indique qu'il s'agirait de nous souvenir d'un autre moment historique : l'implantation du camp militaire du peuple juif à la veille de la conquête de la terre de Canaan après 40 ans de pérégrinations dans le désert. Ce serait donc le début d'un combat que nous commémorons. Aussi, d'après un 3ème avis, ces Souccot symbolisent le miracle des colonnes de nuées qui protégeaient les juifs dans le désert et qui disparurent lors de l'entrée en Terre sainte. Dans ce cas également, c'est un combat qui commençait : celui de l'homme adulte qui se devait d'œuvrer pour réussir. L'homme qui devait cultiver la terre afin de se nourrir après que la fameuse « manne », nourriture céleste, a disparu également après l'entrée en Israël. Car l'essence même de cet événement, de ce passage, était l'effort. À la sortie des fêtes, c'est ce sentiment qui devra surgir. Plutôt que le spleen lié à la fin des fêtes, c'est la joie de prendre les choses en main qui doit régner. Le passage de témoin entre Dieu et l'être humain est essentiel. La présence divine qui règne durant le mois de Tichri laisse la place à l'action humaine afin qu'ensemble nous puissions œuvrer. Les explorateurs à l'époque de Moché ne voulaient pas entrer en Israël car ils profitaient des miracles et ne voulaient pas mettre la main à la pâte. La fête de Souccot est une occasion en or de se connecter à la nature et de nous associer à Dieu sur la terre qu'Il nous a donnée. Et c'est surtout une transition avec la suite, l'accomplissement de notre mission. Bonnes fêtes à tous et bonne sortie de cabane. n

À Jérusalem comme à Bruxelles, on estime que l'Iran devrait livrer des missiles à la Russie

Inquiétude des localités frontalières du nord de la Samarie

La région du Gilboa qui borde le nord de la Samarie, en passe de suivre le modèle des localités du pourtour de Gaza ? Plusieurs kib-

boutz frontaliers ont été visés par des tirs en provenance de localités palestiniennes, causant jusqu'à présent seulement des dégâts matériels. Mais les habitants s'inquiètent de la détérioration sécuritaire qui dure depuis

BRèves

près de six mois. Le 30 septembre, ils ont tenu une prière près du village palestinien de Jilabun, pour obliger Tsahal à intervenir et attirer l'attention des autorités.

Le Shin Bet démantèle une cellule terroriste iranienne

3 Palestiniens et 2 Arabes israéliens ont reconnu avoir été recrutés par un ressortissant jordanien opérant pour le compte des services iraniens. Ils devaient faire passer des armes en Israël, mais aussi collecter des informations en vue d'assassiner des personnalités israéliennes, dont le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir. Ils y avaient renoncé à cause du dispositif de protection rapprochée du ministre.

Le patriarche de Jérusalem fait cardinal par le pape François Mgr. Pierbattista

Pizzaballa fait partie des 21 ecclésiastiques nommés lors du consistoire du 30 septembre par le chef de l’Église catholique. Il devient le premier patriarche latin de Jérusalem élevé à cette dignité. " Un signe de l'attention du pape et de

l’Église à Jérusalem, qui est le cœur du monde, mais aussi la périphérie " a déclaré le nouveau cardinal.

Tsahal traque les armes palestiniennes

À Bitunia, près de Ramallah, le 1er octobre, les forces de sécurité ont découvert et détruit cinq tours dans un atelier clandestin de production d'armes. Un atelier similaire avait déjà été détruit le mois dernier. Tsahal, le Shin Bet et les gardes-frontières ont également procédé à l'arrestation de plusieurs terroristes recherchés dans la région du Binyamin en Samarie.

La dépouille d'un combattant de 48 identifiée Le 13 mai 1948, Dov Bruder, conducteur de blindé de la brigade Alexandroni, participait à la prise du village de Kfar Saba. Les soldats en nombre inférieur face aux Arabes doivent reculer. C'est Dov Bruder qui est chargé de leur transmettre l'ordre, mais son véhicule est touché par un tir d'obus. Et son corps n'a pas pu être identifié. Le jeune homme avait été enterré au cimetière de Petah Tikva, sous la mention « inconnu ». Sa veuve, Batya, n'avait jamais perdu l'espoir que son mari soit un jour identifié. 75 ans plus tard, la vieille dame de 95 ans a obtenu satisfaction. PZ

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Nous avons récemment ouvert un programme destiné aux jeunes actifs voulant très tôt épargner. Ces profils, au cœur du système israélien, nous assurent un suivi des évolutions.

Dans le contexte actuel caractérisé par des taux d’intérêt élevés, quelle stratégie recommandez-vous ?

Nous préconisons des fonds obligataires à échéances définies, sélectionnés auprès de maisons de gestion les plus performantes d’Europe. De plus, la participation à des club deals immobiliers offrent des rendements attractifs à court terme. Enfin, nous sélectionnons des solutions en Israël indexés sur l’inflation qui permettent d’améliorer la rémunération de nos clients.

Mgr. Pierbattista Pizzaballa

Page réalisée par Steve Nadjar

Fragilisée économiquement, l’Égypte revient aux urnes

PRÉSIDENTIELLE

L’élection aura lieu en décembre, dans un contexte de crise sociale et économique qui ne fait pas les affaires du président alSissi.

Un retour aux urnes plus tôt que prévu. L’élection présidentielle égyptienne se tiendra du 10 au 12 décembre prochain, les résultats étant publiés le 18 décembre. Un éventuel second tour sera organisé du 8 au 10 janvier 2024, le résultat devant être proclamé au plus tard 6 jours après. L’issue du scrutin ne laisse cependant pas de place réelle au suspense. Pas encore candidat déclaré, Abdel Fattah al-Sissi devrait briguer un troisième mandat, six ans après sa victoire à la dernière présidentielle.

Une élection anticipée - le printemps 2024 avait un temps été envisagé par plusieurs ministres - qui interviendra dans un contexte social délicat pour le président sortant. Tous les indicateurs sont au rouge. L’inflation a atteint le seuil des 40% sur un an au mois d’août. Les prix de l’alimentation ont explosé de 72% dans un pays de 109 millions d'habitants où 60% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Et la guerre entre l’Ukraine et la Russie n’a rien arrangé, du fait de la forte dépendance égyptienne au blé des deux belligérants. La hausse des prix est également sensible dans les transports (15,2%) et l’habillement (23,6%).

Une paupérisation accrue par la perte de pouvoir d’achat consécutive à la dévaluation de la livre égyptienne de 50%. Celle-ci avait été exigée par le Fonds monétaire international en échange d’un prêt de 3 milliards de dollars, accordé à la fin de l’année dernière. Attendues en début d’année prochaine, les huiles du FMI attendent toujours les réformes également promises par le pouvoir. Un effondrement monétaire qui pèse lourd dans les budgets des ménages et des entreprises, dont les importations de biens sont pour grande partie réglées en dollars.

La crise est profonde et inquiète le régime qui ne ménage pas ses efforts pour mobiliser une population dont

LA PHRASE DE LA SEMAINE

J'espère que les acteurs sont conscients qu’il faut trouver une sortie, sinon ils vont être mis au ban de la communauté internationale. Plus personne ne voudra les voir et ce ne sera plus la peine d’aller chercher des appuis ici ou là. Le pronostic vital de l’État libanais luimême est engagé. Il y va de la survie du Liban

les priorités semblent être ailleurs. « Exprimez-vous dans les urnes et décidez de votre sort qui est entre vos propres mains ; soyez un modèle pour les peuples comme le monde a eu coutume de nous voir », a martelé le président de la Commission électorale, le juge Walid Hassan Hamza. « Les électeurs auront probablement un choix passionnant entre celui qui a conduit l’économie dans le fossé ou celui qui a conduit l’économie dans le fossé; un bouc émissaire sponsorisé par l’État et l’éternel numéro des élections arabes, le vote blanc », ironise de son côté sur X le correspondant au Moyen-Orient de The Economist, Gregg Calstrom. La candidature d’al-Sissi (68 ans) ne faisant aucun doute, reste à définir qui lui sera opposé, même si personne ne fait même semblant d’envisager une alternative crédible. On devrait ainsi atteindre, peut-être dès le 1er tour, les scores obtenus par le maréchal en 2014 et 2018, soit plus de 90% des suffrages. Face à lui alors, une candidature fantoche, quand d’autres opposants dormaient en prison ou subissaient des menaces suffisamment explicites pour ravaler leurs ambitions.

Le même scénario est en train de se dessiner. Le chef de l’opposition libérale, Hisham Kassem, a été condamné la semaine dernière à six mois de prison ferme par un tribunal égyptien; même s’il a fait l’appel, ce verdict lui obstrue les portes de la campagne présidentielle. Quant à Ahmed Tantawi, le laboratoire Citizen

Lab de l’université de Toronto vient de révéler que l’ancien député avait vu son téléphone portable piraté par le logiciel espion Predator. Ce dernier est un produit de la société Cytrox, basée

en Macédoine du Nord, et devenue une filiale de l’entreprise AVELEDO LTD. Anciennement dénommée

WiSpear, celle-ci est basée à Chypre et est détenue par un ancien général du renseignement militaire israélien, Tal Dilian. La lettre “Intelligence Online” présentait ce dernier, à la tête du groupe cyber Intellexa, comme le “nouveau héraut des cyberindustries israéliennes", dans une note publiée en janvier dernier.

M. Tantawi se dit lui malgré tout « déterminé » à briguer la présidence, même si “ces derniers jours le rythme et la gravité des actions illégales et immorales entreprises par les forces de sécurité contre [sa] campagne se sont intensifiées”. Ce n’est probablement qu’un début. n

L’AGENDA INTERNATIONAL

MERCREDI 4 OCTOBRE

SUÈDE : Annonce du prix Nobel de chimie à Stockholm

JEUDI 5 OCTOBRE

ESPAGNE : Troisième sommet de la Communauté politique européenne

SUÈDE : Annonce du prix Nobel de littérature

VENDREDI 6 OCTOBRE

MOYEN-ORIENT : 50e anniversaire du début de la guerre israélo-arabe d'octobre 1973 déclenchée par l’Égypte et la Syrie

DIMANCHE 8 OCTOBRE

ISRAËL/RÉPUBLIQUE TCHÈQUE : Visite à Prague du Premier ministre israélien

Jean-Yves Le Drian, envoyé spécial d’Emmanuel Macron pour Le Liban, dans un entretien au quotidien L’OrientLe Jour. L’ancien ministre français de la Défense et des Affaires étrangères appelle le président du Parlement Nabih Berry à convoquer la Chambre des députés « à des séances consécutives et ouvertes, comme il s’y est publiquement engagé ». Le pays du Cèdre n’a plus de président depuis la fin du mandat de Michel Aoun il y a un an. Les 12 tentatives des parlementaires pour lui trouver un successeur ont toutes échouées, traduction de la fragmentation confessionnelle de l'espace politique libanais.

Benyamin Netanyahou

ARABIE SAOUDITE : Semaine du climat

MENA 2023 organisée à Riyad

LUNDI 9 OCTOBRE

BELGIQUE : Ouverture à Bruxelles du procès de deux responsables rwandais accusés d'avoir pris part au génocide de 1994

SUISSE : Le chef des droits de l'homme des Nations unies présente une actualisation de la situation en Ukraine

MARDI 10 OCTOBRE

LIBYE : Conférence internationale organisée par les autorités non reconnues de l'Est sur la reconstruction de la ville.

Abdel Fattah al-Sissi, l'actuel président égyptien

HOMMAGE

Disparition de la sénatrice Dianne Feinstein

C’est en 1978, que Dianne Feinstein, née Dianne Goldman, en 1933, a fait pour la pr emière fois la une de la presse, lorsqu’elle était présidente du conseil des superviseurs de San Francisco et qu'elle a découvert le corps d'un autre superviseur, Harvey Milk.

Celle qui fut maire de San Francisco de 1978 à 1988, membre du Parti démocrate et sénatrice de la Californie au Congrès des États-Unis de 1992 à 2023,était alors apparue devant les caméras les mains tachées du sang de Milk.

Le père de Feinstein était un médecin juif et sa mère était mannequin, née dans une famille juive mais élevée dans la religion orthodoxe russe.

À l'âge de 20 ans, elle a choisi le judaïsme « parce que j'aimais sa simplicité et son caractère direct »,

rapportait-elle alors. Mariée à trois reprises, elle a été deux fois veuve et une fois divorcée, ses trois maris étaient juifs. Dans un communiqué publié à la suite de son décès, la Fédération juive d'Amérique du Nord a déclaré : « Pour les juifs américains, en particulier les femmes juives, Feinstein a brisé les plafonds de verre en tant que femme politique puissante, animée par ses valeurs juives et défendant les droits des femmes à Washington ». Mme Feinstein, qui avait récemment fait l'objet de critiques pour être restée au Sénat en dépit d'une santé manifestement défaillante, était âgée de 90 ans. Le président Joe Biden a ordonné que les drapeaux soient hissés à la Maison-Blanche et dans les bâtiments gouvernementaux et militaires le jour de son enterrement. n

Hambourg : renaissance de la synagogue Bornplatz

«La synagogue Bornplatz renaîtra et deviendra un monument du souvenir, servant de centre visible de la vie juive dynamique dans notre ville ». Cette déclaration est celle de Shlomo Bistrizky, grand rabbin de la ville de Hambourg en Allemagne. Ce dernier est avec Daniel Sheffer, entrepreneur d’origine israélienne et président honoraire de la Fondation pour la reconstruction de la

synagogue, à l’origine de cette opération. La synagogue Bornplatz, autrefois la plus grande synagogue d'Europe du Nord, fut incendiée durant la Nuit de cristal les 8 et 9 novembre 1938. 85 ans plus tard, la communauté juive de Hambourg a donc pris possession du site du bâtiment et s’apprête à commencer sa reconstruction. Tout a commencé il y a quatre ans dans la boutique d’un

antiquaire de la ville. Sheffer découvre un Keter en argent, une couronne qui orne le Sefer Torah, gravée d’une dédicace à Markus Hirsch, le premier rabbin de la synagogue Bornplatz. C’est alors qu’il prit, avec le rabbin Bistrizky, la décision d’une campagne pour la reconstruction de la synagogue. L’opération sera financée par la municipalité de Hambourg, le gouvernement allemand et des dons privés.

Page réalisée par Laurent Cohen-Coudar

JEU VIDÉO Depuis vingt ans, Luc Bernard est un concepteur autodidacte de jeux vidéo. Complètement imprégné par la volonté de transmettre la mémoire de la Shoah au plus grand nombre, il allie sa plus grande aptitude à son but, et le concrétise. Il a créé le premier musée virtuel de la Shoah pour être intégré dans le jeu vidéo Fortnite, l’un des jeux les plus joués à travers le monde.

Pour la première fois dans l’histoire du jeu vidéo, un musée virtuel dédié à la Shoah est mis à la disposition de tous les joueurs dans « Fortnite » Luc Bernard, concepteur de jeux vidéo français établi aux États-Unis, présente un mémorial de la Shoah avec Epic Games, société française créatrice du jeu Fortnite , l’un des jeux vidéo les plus populaires au monde. Très investi dans le devoir de mémoire en ayant déjà créé un jeu vidéo début 2023 intitulé « The Light in the Darkness » (La Lumière dans les Ténèbres, voir encadré), il fut accueilli à bras ouverts par Epic Games lorsqu’il leur a proposé le projet. Annoncé sur son compte X (ex-Twitter), les réactions ont été extrêmes. La communauté Internet et des gamers a très bien pris l’idée, saluant son initiative. Contrairement aux mouvements suprémacistes blancs américains qui se sont ligués contre lui et l’ont menacé de mort, jusqu’à en inquiéter les médias et ses collaborateurs de travail. « Ils ne me font pas peur. Je constate que la grande majorité des Américains n’y connaissent presque rien à l’histoire de la Shoah, et encore plus la partie de la Shoah qui concerne les Juifs séfarades. Car eux aussi ont été des victimes, mais on en parle moins »,

Un musée de la Shoah introduit dans Fortnite

L’Holocauste déjà dans un premier jeu vidéo

L e musée « Voices of the Forgotten » n’est pas la première initiative de Luc Bernard pour le devoir de mémoire dans le monde du jeu vidéo. Début 2023, il sortait, toujours en synergie avec Epic Games « The Light in the Darkness» (La Lumière dans les Ténèbres).

Le jeu est disponible gratuitement sur le store de la société française : « J’ai créé ce jeu dans un cadre caritatif, car on ne peut pas gagner d’argent avec la Shoah » , explique le concepteur. «Le jeu est un peu comme un film, tout en étant un jeu vidéo. Le joueur ne peut pas changer le cours de l’Histoire,

car on ne change pas la Shoah » . Le protagoniste est membre d’une famille juive originaire de Pologne, et vivant dans la France de Vichy, puis se faisant rafler au Vel’ d’Hiv en 1942. Vivant d’autres moments-clés de la guerre, le joueur découvre une histoire dans l’Histoire.

explique-t-il. Le jeu vidéo aux 350 millions de joueurs « est un merveilleux canal complémentaire à la télé et à Internet, permettant à tout le monde d’accéder à cette partie de l’Histoire et s’y instruire, le joueur ne peut que visiter le musée. Il ne peut pas y perpétrer d’actions. Une vraie visite

Disponible en trois langues: « Le jeu a eu un succès incroyable au Maroc et en Arabie saoudite, je ne m’y attendais pas du tout. Des gamers m’ont remercié de leur avoir fait découvrir ce qu’était la Shoah qu’ils ne connaissaient pas », conclut L. Bernard. n S.B.

virtuelle pour découvrir une partie de l’Histoire qu’il n’aura pas apprise à l’école ».

Le devoir de mémoire avant tout, même face aux menaces de mort Très attaché aux détails de chaque élément exposé sur les murs virtuels,

Luc Bernard a consacré énormément de temps à la recherche. « Pour me documenter, j’ai discuté avec beaucoup de personnes se disant spécialistes de la Shoah. Elles m’ont raconté tellement de bêtises que j’en ai eu marre et j’ai commencé à faire mes recherches tout seul. Arolsen Archives, la plus grande source au monde sur toute l’ère nazie m’a même proposé de venir en Allemagne pour me donner accès à toutes leurs archives. Cela sera très utile pour moi quand je pourrai y aller », explique Luc Bernard.

Le musée est accessible à travers toutes les consoles en tapant le code suivant dans les menus dédiés : 1511- 8598-6202. On se retrouve propulsé sur l’esplanade du musée et de son annexe dédiée à Gidon Lev, un survivant défendant le devoir de mémoire habitant en Israël. Chaque aile du musée est consacrée à une thématique : les Justes à travers l’Europe et le Maghreb. Les Tziganes, les juifs homosexuels et non-binaires, ou les juifs issus de tous les milieux du spectacle sont, entre autres, mis en lumière. Des plaques informatives sur des pogroms commis à travers le pourtour méditerranéen y sont placardées. Les photographies sont d’un réalisme saisissant: « Je tenais à ce que l’on voit chaque détail des visages, pour qu’on ne les oublie pas. Ces personnes qu’on ne connaît pas ont existé, elles existeront toujours à travers ce musée ». n

Sarah Bismuth

Le jeu aux 350 millions de joueurs est un canal complémentaire à la télé et Internet

Justice

Plainte contre X (ex-Twitter)

Plus de 100 militants juifs, parmi lesquels le caricaturiste Eli Valley et Ruth Messinger, ancienne présidente de l’arrondissement de Manhattan et ancienne candidate démocrate à la mairie de New York, ont signé une lettre appelant les principaux annonceurs à mettre fin à leur relation avec X (ex-Twitter), dont le propriétaire est Elon Musk, qualifiant la plateforme de « terrain fertile pour l’antisémitisme qui représente un des plus grands dangers pour les Juifs depuis des années ». Les signataires appellent également Apple et Google à supprimer la plateforme de leurs magasins d'applications, ce qui rendrait l'application X inaccessible à la grande majorité des utilisateurs mobiles. Cet appel intervient après des semaines, au cours desquelles Elon Musk a interagi avec des

suprémacistes blancs et écrit une série de messages attaquant la Ligue antidiffamation (ADL), l’organisation juive de défense des droits civiques, qui a critiqué sa suppression des garde-fous contre les discours de haine sur le site. L'ADL avait également appelé les annonceurs à suspendre leurs investissements sur X l'année dernière, et Musk a menacé de poursuivre le groupe en justice pour, selon lui, avoir réduit les revenus publicitaires de X.

« Nous avons vu avec horreur une nouvelle étape du discours antisémite se propager comme une traînée de poudre sur l'un des plus grands réseaux sociaux d'Amérique », indique la lettre, dirigée par Elad Nehorai, un activiste juif progressiste .

« Tout cela a été facilité et permis par son propriétaire : Elon Musk », a-t-il ajouté.

90000

En dollars, le montant des subventions reçues par une organisation, Phoenix Center for Research and Field Studies, créée en mars 2021, sous les auspices de l'université de Gaza, et qui soutient les terroristes palestiniens, via le département d'État du président Joe Biden. Cette information a été révélée par le groupe de surveillance israélien, NGO Monitor.

Le Phoenix Center affirme qu’il « s’agit d’une institution palestinienne indépendante à but non lucratif, établie dans le

cadre de sa responsabilité envers les communautés palestiniennes pour répondre à leurs besoins politiques, économiques et sociaux » Cependant, NGO Monitor, basé à Jérusalem, a déclaré

que le Phoenix Center s'était associé aux dirigeants du Jihad islamique palestinien (JIP) et du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), désignés comme groupes terroristes par le département d'État en 1997.

Page réalisée par Laurent Cohen-Coudar

en direct d'Israël

Supplément de l’édition israélienne d’Actualité Juive

Sommaire

Le message de l'Ambassadeur

Frédéric Journès à Actualité

Juive p.II

Les Juifs d'Algérie célébrés à Ashdod p.III

Agenda des sorties p.V-VI

N° 1706 - 5 octobre 2023

Pages réalisées par Raphaël Hassine

En direct d'israËl

Mot de l’ambassadeur Frédéric Journès pour Actualité Juive

RELATIONS BILATÉRALES

L’ambassadeur de France en Israël, Éric Danon, a quitté ses fonctions après un mandat de quatre ans marqué par la gestion de la crise de la Covid-19, et le renforcement des liens entre l’ambassade de France et des associations, dont Qualita. Son successeur, Frédéric Journès, qui a récemment pris ses fonctions, a souhaité s’adresser aux Franco-Israéliens dans Actualité Juive. Voici ses mots à l’intention cette communauté.

La chronique éco

Conseiller économique et financier des olim pour Qualita, Qualitime et Mitsouy zekhouyot

Petite révolution dans les cartes de crédit : virements à l'étranger

Les détenteurs de cartes de crédit Mastercard, Visa et American Express peuvent dorénavant virer des fonds d'Israël vers l'Union européenne et le Canada à des particuliers, sans passer par le système bancaire. Ce nouveau service, particulièrement destiné à des virements à la famille ou aux amis et pour des frais d'écolage, est disponible sur les applications de ces compagnies : il suffit de choisir la fonction « Virement à l'étranger », d’y inscrire la somme, la monnaie dans laquelle on veut effectuer

CHÈRES LECTRICES ET CHERS LECTEURS D’ACTUALITÉ JUIVE, Je m’appelle Frédéric Journès, j’ai 54 ans et ai pris officiellement mes fonctions comme ambassadeur de France en Israël le 19 septembre dernier, en remettant mes lettres de créance au président Isaac Herzog. Je tiens aujourd’hui à vous dire la joie immense qui est la mienne d’être nommé en Israël, pays où je me suis rendu à plusieurs reprises et qui m’a toujours fasciné par son énergie et sa richesse, pays sans doute à nul autre pareil.

Vous le savez, la France et Israël ont en commun soixante-quinze ans d’amitié, de coopération et d’échanges : stratégiques, économiques, scientifiques et culturels, certes, mais humains avant tout. Nous ne sommes pas d’accord sur tout, mais notre lien humain, intellectuel et aussi de cœur est plus fort que nos différences. Notre ambassade est au service de ce lien ; et j’aurai à cœur, avec mon équipe,

le virement, ainsi que le numéro de carte de crédit du correspondant, et l’on reçoit des textos qui sécurisent la transaction. Le bénéficiaire peut choisir d'utiliser cette somme en ef fectuant des achats par l'intermédiaire de sa carte de crédit ainsi chargée, ou de la transférer sur son compte bancaire. Le principal avantage de ce nouveau système par rapport à une transaction bancaire, en dehors de sa rapidité (généralement dans la demi-heure, mais cela dépend de la carte du bénéficiaire), est son coût. En effet, quel que soit le montant du virement, la commission ne dépasse pas quinze shekels, alors que le coût moyen d'une telle opération, lorsqu'elle s'effectue entre banques, est de cinquante shekels. De plus, il est précisé que le cours du change est attractif. Par contre, il existe des restrictions relatives au montant du virement, qui ne peut dépasser 3000 shekels par versement, 10 000 par mois et 20 000 par an, et il est impossible d'annuler la transaction après sa confirmation. n

de le renforcer dans tous les domaines. Pour mener à bien cette mission, je sais que je pourrai compter sur vous, nos compatriotes d’Israël, vous qui incarnez au quotidien la vitalité de cette relation. Je mesure la chance d’avoir une communauté française parmi les plus importantes et dynamiques au monde, présente dans tous les secteurs de la société. En ce mois de Tichri et à l’approche des fêtes de Souccot, je souhaite vous adresser mes vœux les meilleurs. Puisse cette nouvelle année 5784 se placer sous le sceau de la bienveillance et de la solidarité, et inscrire vos noms dans le Livre de la Vie.

À tous nos compatriotes français et partenaires israéliens, vous pouvez compter sur mon engagement personnel à votre service, au service de l’amitié franco-israélienne. À bientôt à votre rencontre, pour partager d’heureux moments ensemble ! n Frédéric Journès Ambassadeur de France en Israël

en direct d'Israël

Les Juifs d’Algérie célébrés à Ashdod

PATRIMOINE

Ashdod se prépare à accueillir une journée en l'honneur des Juifs d'Algérie. Cet événement, qui se tiendra le 25 octobre 2023, s’annonce comme un moment de réflexion sur la transmission intergénérationnelle de l’héritage des Juifs d’Algérie.

UNE

Depuis dix-sept ans, l’Espace Francophone d’Ashdod facilite l’intégration des olim 'hadachim à Ashdod. « Nous organisons des événements, des activités culturelles et sociales, et des cours d’hébreu », expose Danielle Taieb, présidente de l’Espace Francophone. « Nous avons constaté que la ville d’Ashdod organisait des événements

pour honorer de nombreuses communautés, mais pas pour les Algériens. Le maire nous a confié le soin d’organiser une célébration annuelle pour cette communauté », explique Jean-Claude Bensoussan, membre fondateur de l’Espace Francophone. 400 personnes ont participé à la première édition de cet événement l’année dernière. Désormais, ces journées seront organisées tous les ans entre le 24 octobre, date du décret Crémieux, et le 8 novembre, date de l’opération Torch.

TRANSMISSION INTERGÉNÉRATIONNELLE

Pour ce deuxième colloque, les organisateurs ont choisi de mettre l’accent sur la transmission intergénérationnelle : « Que reçoiton et que transmet-on ? Comment se perpétue cette culture, cette histoire, cette identité des Juifs d’Algérie ? », questionne Jacques Soussan, membre fondateur de l’Espace Francophone. Valérie Abécassis, présentatrice sur

Bientôt une ligne bleue du tramway de Jérusalem !

Quelques semaines après l’ouverture de la ligne rouge du tramway de Tel Aviv, Actualité Juive a une bonne nouvelle à annoncer à ses lecteurs de Jérusalem : le projet de la ligne bleue du tramway de Jérusalem avance à grands pas ! Les ministères des Finances et des Transports ainsi que la Municipalité de Jérusalem ont annoncé que c’est le consortium JTrain qui a été choisi comme lauréat de l'appel d'offres pour la construction de la ligne bleue du tramway de Jérusalem. Le consortium JTrain est composé de l'entreprise de construction Danya Cebus, de l'entreprise de transports publics Dan et de la société espagnole d'infrastructures COMSA. Ce projet sera mené

selon la méthode de partenariat public-privé, JRail construisant, exploitant, entretenant et finançant le projet. Le projet de la ligne bleue du tramway de Jérusalem comprendra la construction et la pose des voies de trois lignes s'étendant sur 31 kilomètres, de Guilo et Talpiot, au sud de Jérusalem, à Ramat Eshkol et Ramot au nord de la ville, avec une section souterraine de

deux kilomètres depuis le centre-ville, sous Gueoula et Méa Shéarim, jusqu'à Sanhédriah. La ligne comportera 53 stations, dont trois souterraines. JTrain estime que la construction du projet coûtera 9 milliards de shekels. Selon l'annonce, la ligne bleue entrera en service par étapes entre 2028 et 2030, même si certaines sources du secteur estiment que ces dates cibles sont trop ambitieuses n

i24NEWS, animera ce colloque. Les participants assisteront à plusieurs conférences ainsi qu’à une table ronde avec le professeur Yossi Charvit, Maître Jean-Charles Benichou, le docteur Hervé Rehby et Hélène Trigano. « Nous avons également recueilli des témoignages du grand-rabbin de France Haïm Korsia, du rabbin Oury Cherki, de Paul Amar, de GeorgesMarc Benamou, d’Alexandre Arcady, d’Élie Chouraqui… Nous accueillerons des groupes de jeunes de deux mekhinot francophones pour leur transmettre cet héritage », raconte Jean-Claude Bensoussan. Les organisateurs ont envoyé un sondage portant sur le thème de l’événement à 1500 personnes en France, en Israël et ailleurs. Les résultats seront rendus publics pendant le colloque et serviront de base factuelle aux

discussions. Le colloque se conclura par un apéritif dînatoire en musique, suivi de la diffusion du film Le petit blond de la Casbah, d’Alexandre Arcady. n

S alons Beit Yad Lebanim 3 rue HaBanim

Mercredi 25 octobre 2023 à 14h

70 shekels

Inf os et réservations : 052-51448502

Le Campus Francophone du Collège Académique de Netanya fait sa rentrée

ÉDUCATION Le Campus

Francophone du Collège

Académique de Netanya a dévoilé son programme pour l’année 2023-2024. Quelques semaines avant l’événement inaugural de la nouvelle session de conférences autour du thème de la démocratie, Actualité Juive a rencontré Claude Brigthman.

QU’EST-CE QUE LE CAMPUS FRANCOPHONE ?

Claude Brightman a fondé le Campus Francophone du Collège Académique de Netanya il y a vingt ans. Sa principale mission est l’intégration des étudiants francophones. « Nous avons mis au point une enveloppe assez unique qui a eu d’extraordinaires résultats académiques et humains. Cette enveloppe est composée d’un accompagnement pédagogique extrêmement bienveillant et très rigoureux. Nous faisons profiter nos étudiants de tuteurs israéliens qui

des rendez-vous francophones avec les plus grandes voix de France et d’ailleurs sur des thèmes qui bouleversent nos sociétés. « Nous avons eu le thème de la résilience avec Boris Cyrulnik, celui de l’engagement avec le baron David de Rothschild; nous avons eu l’année dernière le thème du symbolique, avec une magnifique séance sur la compréhension des trois grandes religions avec un imam de France, un grand-rabbin etl’ambassadeurÉricDanonqui était là en tant que catholique bien que d’origine juive», raconte Claude Brightman. Cette année, le Campus Francophone a choisi le thème de la démocratie : « C’est d'une actualité brûlante en Israël et ailleurs. Nous aurons tout au long de l’année des conférences avec des personnalités des médias, des psychanalystes, des historiens, Raphaël Enthoven mais aussi Manuel Valls».

19 novembre 2023 à Netanya et sera introduite par une allocation enregistrée du président Isaac Herzog. Olivier Véran, porteparole du gouvernement français,

sera présent lors de cette séance inaugurale. «Nous prévoyons une cérémonie lors de laquelle nous ferons monter sur scène les futurs membres du conseil d’administration du Centre de Diplomatie. Nous les appellerons “'haver”, c’est plus qu’un ami, cela a un sens très profond en Israël», précise Claude Brightman. L’historien Georges Bensoussan, le professeur Gérard Rabinovitch de l’Institut européen Emmanuel Levinas et le docteur Emmanuel Navon feront un tour d’horizon des grandes questions que pose aujourd'hui le concept de démocratie dans le monde. n

Séance inaugurale le dimanche 19 novembre Infos et inscriptions au Collège Académique de Netanya

Sabine Aiache, directrice : 09-86 07898

Anaia Ouaki, coordinatrice : 09-86 07417 francophonie@netanya.ac.il https://www.netanya.ac.il/

reçoivent eux aussi des bourses», explique Claude Brightman. Le Campus Francophone lance cette année une Licence en Business School avec une première année entièrement en français – une première en Israël –, financée presque complètement par l’Agence Juive et le ministère de l’Alyah et de l’Intégration.

DES CONFÉRENCES SUR LES GRANDS ENJEUX DE NOTRE MONDE

Le Campus Francophone met également en place chaque année

À LA DÉCOUVERTE DU CENTRE DE DIPLOMATIE INTERNATIONALE FRANCOPHONE

Le Campus a également développé le Centre de Diplomatie Internationale Francophone : «Nous avons fédéré tous les pays francophones, l’Afrique francophone, le Québec, l’Europe francophone, autour d’un triptyque: inviter des étudiants de ces pays à un stage académique de trois semaines pour faire la connaissance de l’identité israélienne, des tables rondes scientifiques et la création d'un forum tous les deux ans dans l’un des pays partenaires». La première rencontre se tiendra le

Nous fédérons tous les pays francophones, le Québec, l'Europe et l'Afrique francophone

DR Claude Brightman

en direct d'Israël

Où sortir ? Que voir ?

L’agenda des sorties

JÉRUSALEM

INAUGURATION DE LA PISTE CYCLABLE DU DEREKH HAÏM KOLITZ

pour les jeunes compositeurs. Venez découvrir les œuvres des grands gagnants lors d’une soirée de musique classique exceptionnelle !

S alle Rina Shani

39 rue Rambam

Mardi 10 octobre de 19h30 à 21h30

40 shekels

Infos et réservations : 04-6 303311 ou classicfest.hadera@gmail.com https://www.hadera.muni.il/

La Mairie de Jérusalem vous convie à l’inauguration de la nouvelle piste cyclable du Derekh Haïm Kolitz – une bonne nouvelle pour les amateurs de deux roues de la capitale israélienne !

Plac e Vaaknin

Dimanche 8 octobre, rassemblement à 16h30, début de la cérémonie à 17h Gratuit

Infos : https://www.jerusalem.muni.il/

MAALEH ADUMIM

SPECTACLE POUR ENFANTS : LE SECRET DE PAPI EPHRAÏM

RAANANA

ACTIVITÉ SCIENTIFIQUE POUR LES ENFANTS

apprendre l'autodéfense et faire face à des situations violentes. Au cours du stage, les participantes apprendront à surmonter des situations stressantes et à renforcer leur confiance en elles. Centre Communautaire Collier 19 rue Tsin

Tous les mardis entre le 17 octobre et le 28 novembre, de 18h30 à 20h Gratuit

Inscription obligatoire : 08-63 31018 https://eilatmuni.smarticket.co.il/

TEL AVIV

COURS DE PREMIERS SECOURS EN FRANÇAIS

NETANYA

SOIRÉE DANSANTE ORGANISÉE PAR L’ASSOCIATION EZRA-EL

L’association Ezra-El vous convie à une soirée dansante exceptionnelle présentée par Charles Benguigui, en présence de la chanteuse Larusso. Une soirée dîner-gala animée par un super DJ, à ne pas manquer !

OYA forevent

2 rue Shulamit

Lundi 16 octobre à 19h

Billets à prendre impérativement à la permanence de l’association Ezra-El, 14 Kikar HaAtzmaout, de 10h à 12h30 230 shekels pour les adhérents Ezra-El 250 shekels pour les non-adhérents

ARIEL

CONCERT : SHIMON BUSKIL A

Une passionnante adaptation d’un des épisodes de la série best-seller Les enfants de la cabane dans les arbres , de l’écrivain israélien Ran Cohen Harounoff. Les enfants découvrent le coffre-fort du grand-père de Maya, mais il ne contient ni or ni bijoux… seulement des objets mystérieux liés à l’enfance d’Ephraïm en Perse.

Le spectacle dure une heure et est adapté aux enfants de plus de deux ans.

Salle culturelle de Maaleh Adumim

5 Derekh Midbar Yehouda

Lundi 16 octobre à 17h30

De 55 à 120 shekels

Infos et réservations : 02-5 444100 ou https://htma.smarticket.co.il/

HADERA

CONCERT DE MUSIQUE CLASSIQUE

Le conservatoire municipal de Hadera a organisé une compétition internationale

Votre enfant est un petit scientifique en herbe ? Cette activité est faite pour lui ! Venez voir, essayez, et découvrez des phénomènes scientifiques. Au programme : la force de friction. Qu’estce que la friction et pourquoi est-elle créée ?

C onvient aux enfants à partir de la deuxième année de maternelle.

Eshkol Pais

46 rue Ha'Hayil

Mardi 10 octobre à 17h

45 shekels pour un enfant Gratuit pour un parent accompagnateur Infos et réservations : 09-7742515 ou nimrodb@raanana.muni.il ht tps://tickets.raanana.muni.il/

EILAT

STAGE DE KRAV MAGA POUR LES FILLES

Le Centre communautaire Collier, en coopération avec le programme de promotion de la condition de la femme de la Municipalité d’Eilat, vous invite à un stage de six séances de Krav Maga destiné aux filles de 13 à 18 ans. Le Krav Maga est la méthode la plus efficace et la plus rapide pour

La plupart des accidents se produisent à la maison, il est donc important que vous sachiez donner les premiers soins afin de sauver la vie de vos proches en cas de besoin. Le cours de secourisme dure trois heures, au cours desquelles vous seront enseignés des outils pour la réanimation cardiopulmonaire des nourrissons, des enfants et des adultes. L'apprentissage comprend une expérience pratique sur des mannequins professionnels. Ce cours s’adresse aux adultes.

Le lieu du cours vous sera communiqué après le paiement de votre inscription

Vendredi 13 octobre à 13h

10 shekels

Infos et réservations : 05-2 9101578 ou olim@mail.tel-aviv.gov.il

P age Facebook : Oli m francophones de Tel Aviv

Shimon Buskila, immense chanteurcompositeur, est l'un des piliers de la musique israélienne de ces quinze dernières années. Né à Ofakim, Shimon Buskila a grandi à Netivot. Cofondateur du groupe Sahara, il est l’auteur des paroles, pour lui-même et pour d’autres, de nombreux succès. Venez vous réchauffer le cœur lors d’un concert que seul un chanteur comme Shimon Buskila peut offrir !

Heikhal HaTarbout

5 rue HaAtzmaout

Jeudi 2 novembre à 21h

115 shekels

Infos et réservations : 03- 9083333 https://www.arieltarbut.co.il/

ASHDOD

ÉPARGNER, PROTÉGER, TRANSMETTRE… COMMENT S’ORGANISER EN SHEKELS ?

Comment diversifier son patrimoine en profitant de l’économie israélienne ?

Comment organiser sereinement une transmission en Israël ? Quelles sont les classes d’actifs à privilégier pour investir en Israël ? La maison Herez Israël et le cabinet Eli Haddad répondront à ces questions et exposeront leurs

VI

N° 1706 - 5 octobre 2023

Jeudi 26 octobre à 21h

De 170 à 240 shekels

Infos et réservations : 03-9 155632 https://www.festival-horizons.com/

PIÈCE DE THÉÂTRE : PETITS CRIMES CONJUGAUX

En direct d'israËl

125 shekels

Infos et réservations : 03-7626666

https://www.zappa-club.co.il/

C.A.F.A.I ASHDOD

FESTIVAL : SOUND OF THE SEA 2023

observations sur le marché immobilier. La conférence sera suivie d’un cocktail. L’adresse vous sera communiquée après votre inscription

Mardi 17 octobre à 19h

Gratuit

Infos et réservations : 053- 3201898 https://share-eu1.hsforms. com/1NUmNW-xtRDCNjMCN5Y1Wpgg17xs

TEL AVIV ET JÉRUSALEM

PIÈCE DE THÉÂTRE : SÉLECTIONNÉ

Ne manquez pas Petits crimes conjugaux , la pièce d’Éric-Emmanuel Schmitt, interprétée par Maria Fernanda Cândido et Bernard Bitan ! Lorsque, à la suite d'un accident, Gilles perd la mémoire, il lui faut tout réapprendre, redécouvrir sa vie. Sa femme Lisa lui raconte leur intimité, son charme fou, leur complicité. Mais chacun se met à douter de l'autre et le marivaudage prend peu à peu l'allure d'un affrontement sans merci. Découvrez les secrets de ce couple atypique, dans une intrigue qui vous tiendra en haleine.

Jérusalem

Théâtre Nava Bibi – Kikar HaMusica

12 rue Yoel Moshé Salomon

Lundi 23 octobre à 20h30

De 170 à 230 shekels

Tel Aviv

les péripéties inattendues de Lalla Messaouda qui se retrouve dans des situations comiques auxquelles, du haut de ses 80 ans, elle n’aurait jamais dû être confrontée !

L alla Web est une comédie bilingue (français/marocain).

Tel Aviv

ZOA House – Beit Zionei America

1 rue Daniel Frisch

Dimanche 22 octobre à 20h30

De 130 à 180 shekels

Netanya

Heikhal HaTarbout

4 Derekh Raziel

Lundi 23 octobre à 20h30

De 130 à 180 shekels

Infos et réservations : 03- 9155632 https://culturaccess.com/

BEER-SHEVA

CONCERT : AVI TOLEDANO

Ce festival accueille cette année Laima Vaikule, célèbre chanteuse lettone au style unique, associé aux tubes des années 1980 et 1990, Jenny Berggren, la chanteuse suédoise du groupe Ace of Base, qui a conquis le monde avec des tubes comme « A ll That She Wants » , « T he Sign » et « B eautiful Life » , mais également Alla Reed, chanteuse de jazz russe à qui sa voix de contralto confère un charisme unique.

Amphi Ashdod

1 rue Mafkura

Jeudi 12 octobre à 20h

De 40 à 80 shekels

Dans le cadre de la sixième édition du Festival du Théâtre Français en Israël, du 25 octobre au 31 octobre 2023, découvrez Amir Haddad dans un one-man-show bouleversant. Le célèbre chanteur retrace le destin d’Alfred Nakache, l’un des plus grands nageurs français. Arrêté par la Gestapo puis déporté à Auschwitz, il a nagé dans les bassins insalubres du camp dont sa femme et sa fille ne sont pas revenues. En leur mémoire, ce survivant de l'horreur s’est relevé et a repris la compétition jusqu’à récupérer son titre de Champion de France et représenter de nouveau son pays aux Jeux olympiques.

Tel Aviv

Théâtre Beit Ha'Hayal

60 rue Weizman

Mercredi 25 octobre à 21h

De 170 à 420 shekels

Jérusalem

Kikar HaMusica

Maavar Beit HaKnesset

Théâtre Suzanne Dellal

5 rue Yehieli

Mardi 24 octobre à 20h30

Mercredi 25 octobre à 20h30

Jeudi 26 octobre à 20h30

De 190 à 280 shekels

Infos et réservations : 052- 3060863 https://eventbuzz.co.il/

TEL AVIV ET NETANYA

PIÈCE DE THÉÂTRE : LALLA WEB

Lalla Web , c’est l’extraordinaire histoire de Messaouda Bou'hbout, âgée de 80 ans, qui, lors d’un séjour chez sa fille au Maroc, découvre par hasard et grâce à Sophie, sa dame de compagnie et bonne à tout faire, les infinies possibilités d’Internet. Sans l’avoir cherché, elle devient une grande vedette du monde virtuel. Son frère Samy, chanteur, et sa fille Rachel, guide pour touristes VIP, essaient non sans peine de gérer

Le légendaire Avi Toledano remonte sur scène pour un concert lors duquel il chantera ses plus grands classiques, mais également des titres issus de son dernier album. Né à Meknès en 1948, Avi Toledano a fait son Alyah en 1965 avec des membres de l’HaShomer HaTzaïr. Au cours de son immense carrière, il a sorti 35 albums et remporté six fois le titre de chanteur de l’année en Israël ! Il est également célèbre pour ses reprises en hébreu des chansons de Charles Aznavour. Une soirée nostalgie à ne pas manquer !

Z appa

1 rue Hita

Lundi 23 octobre à 21h30

Dans le numéro d'Actualité Juive du 27 septembre 2023, nous avons publié une photo d’illustration pour l’article sur l’accompagnement des olim 'hadashim dans des hôpitaux de Netanya et Jérusalem. Il s’agit d’une photo de Régine Tugennes, bénévole Qualita, et non de Sabine Grinfield.

en direct d'Israël

Replay Les émissions à voir et à revoir sur Studio Qualita

UNE ALYAH HORS DU COMMUN

APPRENEZ L’HÉBREU AU KIBBOUTZ !

PROGRAMME DE RECONVERSION POUR DEVENIR INFIRMIER

LIBÉREZ VOS ÉMOTIONS ENFOUIES

Dvorah Mizrahi a grandi dans un petit village français dans les Cévennes. « Ma mèr e est israélienne, elle a rencontré un Français, ils se sont mariés et se sont installés en France », r aconte-t-elle. Dvorah explique son attachement à Israël depuis son enfance et son irrépressible envie d’y vivre. Elle descend d’une illustre famille israélienne originaire d’un petit village à côté d’Odessa, dont les ancêtres ont immigré en 1919. Une très riche histoire personnelle et familiale à découvrir absolument !

Dans AlyahStory du 21 septembre, présenté par Cathy Choukroun

Découvrez le programme d’oulpan au kibboutz Tzuba à travers le témoignage de Naomie Lévy, qui partage son enthousiasme au micro de Cathy Choukroun : « Je suis à l’oulpan-kibboutz à Tzuba depuis trois mois. Je vis une super-expérience, j’ai appris l’hébreu et je me suis intégrée à la communauté du kibboutz. Il y a deux classes : une Aleph et une Beth. » Le saviez-vous ? Il y a qua tre autres lieux où l’on peut faire un oulpan-kibboutz en Israël ! Pour en savoir plus : https://kibbutzulpan.org/ Dans Programmed’intégration du 20 septembre

Vous avez envie de vous reconvertir professionnellement ? Eva Cohen, directrice des Hubs de l’emploi Qualita, vous présente un nouveau partenariat exceptionnel avec l’hôpital Sheba Tel-HaShomer pour devenir infirmier. « L a formation pour la promotion septembre-octobre 2023 va être 100 % subventionnée ! », e xplique-t-elle à Cathy Choukroun. Ce programme est destiné aux personnes détentrice d’une licence reconnue en Israël. Pour en savoir plus : 02-5020444 ou emploi@qualita.org.il Dans Hubdel’emploi du 18 septembre

Julia Lévy est praticienne en soins vibratoires avec une méthode appelée « la tr ame ». D ans l’épisode 442 de Coup de pouce , elle explique son travail et l’origine de cette appellation, ainsi que les différences entre la trame et le reiki. « C’est pour tout le monde : les femmes, les hommes, les enfants et même les femmes enceintes ! » , affirme-t-elle.

Contactez Julia Lévy : 050- 4467144

Instragram : originfrequency Dans Coupdepouce du 19 septembre, préparé par Cathy Choukroun

l’Espace Francophone et la Ville d’Ashdod ont le plaisir de vous inviter à l’édition 2023 dont le thème est

wNON wNO sj; wNON wNO sj;

Mercredi 25 Octobre 2023 Mercredi 25 Octobre 2023 à 14h00 dans les Salons «Bet Yad Lebanim» d’Ashdod

Programme

14h00 Exposition de photos «Focus sur les Juifs de Ghardaïa»

14h50Colloque : Conférences suivies d’une Table Ronde

19h00 Cocktail dinatoire

20h00 Projection du film «Le petit blond de la Casbah»,d’Alexandre Arcady

« « Héritages Héritages des Juifs des Juifs d’Algérie d’Algérie » »

«La transmission intergénérationnelle»

Par Jacky Milewski

Rabbin de l'A.C.T.I Montevideo

RÉFLEXION

Si les fêtes de Roch Hachana, Kippour et Souccot se démarquent par des injonctions particulières (choffar, jeûne, soucca, loulav…), le sens ultime de Chemini Atseret se dévoile sur un autre plan…

Chemini Atseret : le jour d’un autre monde !

Si le chiffre sept représente le monde matériel dans lequel nous vivons, le huit renvoie au monde à venir. Chemini Atseret renvoie à une dimension supérieure à celle de l’univers des hommes puisque le terme « chemini » veut dire : huitième. Ce jour est donc celui d’une incursion particulière du monde spirituel ici-bas. C’est un jour où la pensée et la prière nous propulsent dans le monde des âmes, vers la quête de l’absolu divin, source de vie. C’est bien en ce jour que l’on commence à invoquer la pluie que le Créateur fait tomber sur la terre ; la pluie représente précisément le lien entre le ciel et la terre ; elle renvoie à l’inspiration céleste qui sème ses graines dans les cœurs. Quant au terme Atseret, il provient de la racine « A-TS-R » qui veut dire : retenir. Il s’agit de retenir tous les gains spirituels du mois de Tichri, de s’en imprégner profondément, de les inscrire en nous ; il s’agit de

retenir une idée directrice qui nous guidera dans notre comportement quotidien pour ne pas que la fête soit, tel un nuage, poussée par le vent. « Chemini Atseret » signifie dès lors l’attachement à une vision de la vie, vision nécessairement décalée par rapport à tout ce qui peut surgir au regard au premier abord. On s’attache à un ailleurs. On comprend alors que les fidèles tiennent en main les rouleaux de la Torah, expression même de cet Ailleurs révélé au mont Sinaï. Car il faut bien comprendre que finalement, la vie juive est déterminée selon des critères qui n’appartiennent pas à ce monde. Le judaïsme n’est pas le produit d’une histoire ; il ne s’inscrit pas dans un contexte social et culturel ; le judaïsme résulte d’une révélation. La Torah, c’est du ciel posé sur terre. C’est toute cette dimension du huit qu’il nous faut conserver (Chemini Atseret=conserver le huit) au plus profond de nous, au cœur de l’hi -

Par Diane Myriam Koskas

Par cette 54 ème et ultime Paracha du cycle de l’année, je vais clôturer ma réalisation des calligraphies que je me faisais un plaisir et un privilège de vous offrir.

Bien que dernière, celle-ci est reliée aux Parachiot précédentes. Nos commentateurs font ainsi le lien entre les Parachiot comprises entre Ki Tetsé et Vezot Haberakha.

Ki Tetsé : lorsque tu sortiras (de ce monde), Ki Tavo: tu viendras (dans le monde futur), Nitsavim: tous se tiennent (devant le tribunal céleste), Vayelekh: il se rend Haazinou : si vous avez écouté (les paroles de Torah), alors vous mériterez ceci :

Zot Haberakha : voici les bénédictions.

Ma calligraphie rappelle un rouleau de Sefer Torah en perpétuel déroulement, d'ailleurs sitôt terminée la lecture de Vezot Haberakha,

nous entamons le Sefer Béréchit.

La dernière lettre de la Torah est un ל, la 1ère un ב, qui forment le mot לב, coeur, tout notre amour pour la Torah.

Les bénédictions de Moché sont d’inspiration divine et vont se réaliser.

Moché va gravir le mont Nebo pour y rendre son âme.

Moché voulait tant entrer en Erets Israël, il pria tellement fort : 515 prières. Se peutil que ces prières soient restées stériles ?

Dans Bamidbar, les tribus de Gad et Reouven demandèrent de ne pas passer le Jourdain et ainsi cette bande de terre devint partie intégrante d’Erets Israël.

Et Moché fut enterré dans cette terre.

Moché n’est pas allé en Erets Israël, c’est Erets Israël qui est venue à lui. Regardez la force de la prière !

ver qui s’annonce et de la nuit qui tombe, temps de confusion, période de l’histoire qui entend briser la dimension spirituelle de la Torah pour en faire un simple livre au sujet religieux, temps où soufflent les vents en tout sens, remettant en cause les principes intangibles de l’Être et de Sa Loi au prétexte que les temps ont changé. C’est au jour de Chemini Atseret que l’on commence à mentionner l’expression liturgique selon laquelle D.ieu fait souffler le vent (roua’h), et aussi l’esprit divin dont l’écho ne saurait disparaître de l’horizon humain. On comprend alors que sitôt la lecture de la Torah terminée, on en recommence – au jour de Sim’hat Torah – la lecture au début ; retour aux origines, à la Cause de tout ; mystère du recommencement et de tous les fondements. C’est par et pour la Torah que Dieu créa le monde. Chemini Atseret ou Retenir l’essentiel, l’essence suprême des choses et de la vie ! n

Hochana Raba L’étude, pour rester en veille

7

ème jour de la fête de Souccot, ce jour-là, le verdict qui a été rendu à Roch Hachana et Yom Kippour est finalisé. Le jugement divin est scellé et la nouvelle année est déterminée. À Hochana Raba, l’étude de la Torah et les supplications sont multipliées. C’est la raison pour laquelle nous veillons pour étudier, mais également lire le ‘Houmach Devarim et après ‘Hatsot Layla (le milieu de la nuit – aux environs de 1h40) le Sefer Tehelim (selon les minaguim). Comme il est dit dans le Midrach : « Hachemadità Avraham Avinou : Je suis unique dans Mon monde et tu es unique dans ton monde. Dans le futur, Je donnerai à tes enfants un jour spécial afin de réparer leurs fautes, c’est Hochana Raba. Si les fautes de tes enfants n’ont pas été réparées pendant Roch Hachana, elles le seront à Yom Kippour. Sinon, elles le seront à Hochana Raba» Suite à la veillée (nuit du jeudi 5 au vendredi 6 octobre) et après la prière de moussaf, on prendra cinq Aravot (branches de saule) attachées ensemble, dont la longueur est au moins de trois téfa’him (24 cm), et on les frappera cinq fois, et pas plus, sur un sol non carrelé, afin de perpétuer l’usage que les Neviim ont instauré pour le peuple. n L.C.-C.

La paracha illustrée

N° 1706 - 5 octobre 2023

CALENDRIER DE LA FIN DES FÊTES DE SOUCCOT

(Chemini Atseret et Sim’hat Torah)

Parole

sagesse de Souccot : le couronnement de Roch Hachana et Yom Kippour sur un pied

n VENDREDI 6 OCTOBRE

HOCHANA RABA

On agite les arba minim en récitant la bénédiction 5. On récite les Hochanot pendant la Tefila du matin. On mange dans la Soucca en récitant la bénédiction 4.

VEILLE DE CHEMINI ATSERET

Allumage des bougies : on récite les bénédictions 1 et 3.

Paris : (avant) 19H01 - Jérusalem : 17H38 - Tel

Aviv : 17H58 - Marseille : 18H53 - Strasbourg : 18H41.

Dans certaines communautés, on récite les Hakafot. À partir de ce soir, on mange dans la Soucca sans dire la bénédiction.

n SAMEDI 7 OCTOBRE CHEMINI ATSERET

Prièr e de Yizkor et Tefilat Haguechem (la pluie).

Fin de la fête en Israël.

Jérusalem : 18H53 - Tel Aviv : 18H55

Allumage des bougies (à partir d’une flamme déjà existante) : on récite les bénédictions 2 et 3.

Paris : 20H05 - Marseille : 19H52 - Strasbourg : 19H43

À partir de ce soir, on ne mange plus dans la Soucca. Hakafot et on danse avec les Sifrei Torah.

n DIMANCHE 8 OCTOBRE

SIM’HAT TORAH

Hakafot le matin. Fin de la fête.

Paris : 20H03 - Marseille : 19H50

Strasbourg : 19H41

On récite la Havdala sans bougie et sans épices odorantes.

BÉNÉDICTIONS

n 1/ Barou’h ata ado-naï elohénou mélè’h haolam achèr kidéchanou bémitsvotav vétsivanou léadlik ner chabbat vé chel yom tov

n 2/ Barou’h ata adonaï elo-hénou mélè’h haolam achèr kidéchanou bémitsvotav vétsivanou léadlik ner chel yom tov

n 3/ Barou’h ata ado-naï elo-hénou mélè’h haolam

chéhé’héyanou vékiyémanou véhiguianou lazémane hazé

n 4/ Barou’h ata adonaï elo-hénou mélè’h haolam achèr kidéchanou bémitsvotav vétsivanou léchev bassoucca

n 5/ Barou’h ata ado-naï elohénou mélè’h haolam achèr kidéchanou bémitsvotav vétsivanou al netilat Loulav

Un non-Juif demanda un jour au grand Sage Hillel de le convertir au judaïsme à condition de lui enseigner toute la Torah pendant qu’il se tiendrait « Al Regel E’had », sur un pied. É trange condition, n’est-ce pas ? Apparemment, l’homme connaissait déjà nombre de traditions et de lois juives. Un seul point le tracassait : quelle est la signification de « Regel E’had », l’une des fêtes de pèlerinage, en l’occurrence celle de Chemini Atseret, le

huitième jour de Souccot ? En effet, les autres fêtes rappellent des événements historiques (sortie d’Égypte, don de la Torah, pérégrinations dans le désert) mais la Torah ne donne aucune explication pour cette fête spécifique. C’est là qu’intervient le besoin de transmission orale: Rachi explique que, quand s’achève la fête de Souccot – et que toutes les nations retournent à leurs occupations quotidiennes – Dieu retarde d’un jour le départ du peuple juif en suppliant : « Votre séparation

m’est difficile ! ». C’est-à-dire les séparations et les tensions qui existent entre vous, Juifs, Me sont difficiles, Je ne supporte pas les dissensions entre vous ! C’est pourquoi Hillel répondit : « Tu aimeras ton prochain c omme toi-même, telle est toute la Torah ! ». Et tel est le sens de cette fête de Chemini Atseret qui doit renforcer notre unité avant notre élan pour une nouvelle année, une année de paix à l’intérieur du peuple juif.

F eiga Lubecki (d’après Rabbi Israël de Rougine)

Une étude quotidienne du Séfer Hamitsvot du Rambam (Maïmonide)

instaurée par le Rabbi de Loubavitch pour l’unité du peuple juif

Jeudi 28 septembre – 13 Tichri

Mitsva positive n° 63: Il s'agit du commandement qui nous a été ordonné à propos de la procédure de chaque holocauste.

Mitsva négative n° 146: C'est l'interdiction qui nous a été faite de manger la chair d'un holocauste.

Mitsva positive n° 64: Il s'agit du commandement qui nous a été enjoint d'offrir l'expiatoire, quel qu'il soit, de la manière prescrite.

Vendredi 29 septembre – 14 Tichri

Mitsva négative n° 139: Il est interdit aux prêtres de manger la chair des sacrifices expiatoires [dont il a été] fait [aspersion du sang sur l’autel] à l’intérieur [du Heikhal], comme il est dit : « Mais tout expiatoire dont le sang sera introduit »

Mitsva négative n° 112: Il nous est interdit de détacher la tête du volatile offert comme expiatoire pendant la « Mélika » (rupture de la tête à l'endroit de la nuque).

Mitsva positive n° 65: C'est le commandement qui nous a été enjoint selon lequel l'offrande délictive doit être offerte de la manière prescrite.

Samedi 30 septembre – 15 Tichri

Mitsva positive n° 89: Il s'agit du commandement qui a été ordonné aux prêtres de consommer la viande des offrandes expiatoires et délictives, qui sont des sacrifices d'une sainteté supérieure. (Kodchei Kadachim)

Mitsva négative n° 145: C'est l'interdiction qui nous a été faite de consommer la chair des offrandes expiatoires et délictives hors de l'enceinte du Temple. Elle s'applique aussi aux prêtres.

Mitsva négative n° 148: Il est interdit à

un non Cohen de consommer les sacrifices

Kodchei Kadachim .

Dimanche 1er octobre – 16 Tichri

Mitsva positive n° 66: Il s'agit du commandement qui nous a été enjoint d'offrir l'offrande de paix de la manière prescrite.

Mitsva négative n° 147: C'est l'interdiction qui nous a été faite de consommer la chair des sacrifices de sainteté inférieure avant l'aspersion du sang.

Mitsva positive n° 67: Il s'agit du commandement qui nous a été enjoint que l'offrande de l'oblation (Min'ha) soit présentée selon les rites prescrits, en respectant chacune de ses catégories.

Mitsva négative n° 102: Il est interdit d'employer de l'huile pour l'oblation offerte comme expiatoire.

Mitsva négative n° 103: Il est interdit d'ajouter de l'encens à l'oblation offerte comme expiatoire.

Mitsva négative n° 138: C'est l'interdiction qui nous est faite de manger l'oblation d'un pontife.

Lundi 2 octobre – 17 Tichri

Mitsva négative n° 124: Il nous est interdit de faire cuire avec du levain les restes des oblations.

Mitsva positive n° 88: Il s'agit du commandement incombant aux prêtres de consommer les restes des oblations.

Mitsva positive n° 83: Il s'agit du commandement qui nous a été enjoint d'accomplir la totalité des devoirs nous incombant lors de la première des trois fêtes de pèlerinage qui se présente à nous.

Mitsva négative n° 155: C'est l'interdiction qui nous est faite de tarder dans l'accomplissement d'un vœu, de dons volon-

taires et des autres offrandes que nous nous sommes engagés à faire.

Mardi 3 octobre – 18 Tichri

Mitsva positive n° 84: Il s'agit du commandement nous incombant d'apporter tous les sacrifices au Temple exclusivement.

Mitsva positive n° 85: Il s'agit du commandement qui nous a été ordonné d'apporter au Temple toute offrande nous incombant, qu'il s'agisse d'un sacrifice expiatoire, d'un holocauste, d'une offrande délictive ou d'un sacrifice rénumératoire, même si la décision d'apporter cette offrande a été prise en dehors du pays d'Israël.

Mitsva négative n° 90: C'est l'interdiction qui nous est faite d'immoler aucun animal destiné au sacrifice en dehors du parvis du Sanctuaire. C'est ce que l'on appelle « immoler à l'extérieur ».

Mercredi 4 octobre – 19 Tichri

Mitsva négative n° 89: Il nous est interdit d'offrir aucun sacrifice à l'extérieur, c'està-dire en dehors du parvis du Sanctuaire.

Mitsva positive n° 39: Il s'agit du commandement qui nous a été enjoint d'offrir chaque jour en sacrifice au Temple deux agneaux.

Mitsva positive n° 29: Il s'agit du commandement qui nous a été enjoint d'entretenir chaque jour le feu sur l'autel et de manière continue.

Mitsva négative n° 81: Il nous est interdit d'éteindre le feu qui est sur l'autel.

Mitsva positive n° 30: C'est le commandement qui a été ordonné aux prêtres de retirer chaque jour les cendres de l'autel.

Vous pouvez consulter l’étude du Séfer Hamitsvot sur le site du Beth Loubavitch www.loubavitch.fr. Retrouvez l’étude quotidienne du Rambam sur le serveur vocal LE’HAIM : 01 76 34 77 77

Vous pouvez également commander le livre du "Sefer Hamitsvot" sur le www.editions-loubavitch.fr

Regards

Les religions s’engagent contre les violences sexuelles

Par Janine Elkouby

Agrégée de lettres

Ancienne vice-présidente du CIBR Présidente de l'Amitié judéo-chrétienne de Strasbourg

Tristesse

À Kippour, des affrontements entre juifs ont éclaté à Tel Aviv, sur une place, lors de prières publiques. En cette journée vouée au retour sur soi, à la quête de lucidité, à un effort pour se débarrasser des idoles qui encombrent nos vies, en prennent subrepticement le contrôle, travestis parfois sous les costumes les plus honorables, l’engagement, la fidélité, la persévérance, le courage, la justice, l’honnêteté, costumes qu’il est si gratifiant, d’endosser…

En cette journée particulière entre toutes, en cette journée que les juifs, pour la plupart d’entre eux, si différents soient-ils, reconnaissaient comme leur bien commun, en cette journée que l’effort des uns comme des autres avait préservée de l’affrontement, de l’invective, de l’appropriation exclusive et de la contestation hargneuse, voici qu’en cette journée, pour la première fois, à ma connaissance, des juifs s’en sont pris, verbalement, physiquement, à d’autres juifs. Les organisateurs, contrevenant aux décisions de la municipalité et de la Cour suprême, entendaient imposer à la prière dans l’espace public l’ordre de la synagogue et exigeaient une mehitsa, une séparation entre hommes et femmes. Ce sont les drapeaux d’Israël qu’ils ont prétendu utiliser, détournant le symbole de l’unité de la nation en symbole même de la division. De là, le refus violent de cette coercition. Le Premier ministre a chargé les « méchants gauchistes », coupables selon lui de rébellion contre le judaïsme. Il est vraisemblable que cette rébellion contre la mehitsa n’était pas le fait d’antijuifs, que certains, beaucoup, avaient jeûné, qu’ils essayaient à leur mesure, comme nous tous, de vivre leur Kippour. Et que d’autres, avec une indéracinable et pieuse bonne conscience, les ont privés de ce Kippourlà. N’est-ce pas ce que nous appelons, en bonne théologie juive, un péché ? n

SOCIÉTÉ La Conférence des responsables de culte en France (CRCF) a officiellement engagé un travail commun pour lutter contre ce fléau.

C’est une rencontre qualifiée d’historique par les organisateurs et les participants qui s’est tenue le 19 septembre dernier, sous l’égide de la CRCF. Pour la première fois, les représentants des Églises chrétiennes (catholique, orthodoxe et protestante), de l'islam et du judaïsme, se sont réunis pour engager un dialogue sur les violences sexuelles et la responsabilité religieuse.

La rencontre s’est déroulée en présence de la cheffe du Bureau central des cultes au ministère de l'Intérieur, Juliette Part, et du juge Édouard Durand, président de la CIIVISE, la Commission

indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants.

Les représentants des cultes ont accepté de s’emparer ensemble du sujet des violences sexuelles. Les violences qu’un responsable religieux pourrait commettre sur l’un ou l’une des fidèles, mais aussi les violences intra-familiales et les violences conjugales. La révélation de plusieurs scandales que l’on avait cherché à dissimuler ainsi que la publication, en 2021, du rapport Sauvé (rédigé

Le Dr. Alain Toledano, invité de Copernic

MÉDECINE Le fondateur de l’Institut Rafaël – Maison de l’après cancer sera interrogé le 10 octobre prochain, à JEM Copernic, par la journaliste Yaël Hirsch.

I«ntégrer pour Soigner », c’est le thème de la rencontre qui sera organisée avec le Docteur Alain Toledano le 10 octobre prochain. En août dernier, le médecin confiait au magazine Chema, emmené par Yaël Hirsch, sa vision de la médecine et du soin. « La santé, ce n’est pas l’absence de maladie ou le silence des organes. La santé est à la fois sexuelle, sociale, psychologique et environnementale. Pour intégrer ces dimensions de la santé, il faut combiner ce qu’il y a de mieux dans la médecine conventionnelle ainsi que dans

par une Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église) ont abouti à la reconnaissance de l’existence de ces violences qui n’épargnent par le monde religieux. Les responsables se sont entendus sur la mise en place d’une formation interreligieuse pour sensibiliser les ministres du culte et autres responsables religieux sur les questions de violences, leur processus d'identification et la recherche de solutions. Un code de déontologie devrait être prochainement rédigé. Une enquête scientifique sur l’impact du facteur religieux en cas de violences sexuelles sera également menée.

Dans le cadre d’un échange de bonnes pratiques, le grand rabbin de France Haïm Korsia a présenté à ses confrères la Commission déontologie mise en place dans le cadre du Consistoire central. n

Laëtitia Enriquez

l’individu au centre et qui se révèle particulièrement précieuse dans le domaine de l’oncologie ». Il sera à la synagogue de Copernic pour « expliquer ce qu'est la médecine intégrative et nous raconter concrètement comment les soins se passent dans l'Institut Rafaël qui révolutionne et adoucit la vie de patients malades de cancer et de leurs familles depuis 2018 », précise la rédactrice en chef de Chema.

Radiothérapeute et cancérologue, le Docteur Alain Toledano a cofondé en 2018 l’Institut Rafaël –Maison de l’après cancer. Il dirige cet institut unique en Europe, ouvert sur fonds privés, et qui a pour objectif de passer d’une médecine centrée sur la maladie à une médecine centrée sur l’individu et son projet de vie. Les parcours de soins personnalisés sont « coconstruits » avec des coordinatrices en tenant compte de la vie et de l’histoire de chaque patient. n

les médecines complémentaires, intégrant les interventions non médicamenteuses. C’est comme cela que nous élaborons une médecine intégrative, qui place

Yaël Scemama

La maison Moadon au service de le jeunesse juive Galith Touati, au revoir les enfants

INSTITUTIONS

Après dixhuit ans à la direction de l’association Yad Layeled, Galith Touati intègre l’équipe de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Je n’aurai raté ce rendezvous pour rien au monde. Ce pot de départ, comme on dit dans le langage du travail, et qui va si mal à Galith Touati, directrice de Yad Layeled, qui a donné dix-huit ans de sa vie à cette association. Elle l’aura animée avec passion et dans un engagement total. Patience et force tranquille sont les deux

ÉDUCATION Depuis

2006, la maison Moadon accueille des enfants et des adultes, tout au long de l’année, pour des activités en lien avec la vie juive.

mots qui la définissent le mieux. Pourtant, elle semble si fragile et déliée, avec ce regard lointain, aimant : « l’historienne émotive » comme le dira si bien ce soir-là Béatrice Rosenberg, l’ancienne présidente et cofondatrice, avec Ada Tuchbant, de Yad Layeled, qui nous reçoit dans sa demeure

verdoyante au cœur de Paris. Dédiée à l’enseignement de l’histoire de la Shoah, en particulier auprès des enfants dans les écoles élémentaires, l’association s’est fait connaître grâce à un outil de base, qui fait le tour des établissements scolaires : une mallette pédagogique. Mais parmi ses nombreuses autres actions, il y aussi la visite du kibboutz Beit Lohame Hagethaot dans le nord d’Israël, où se niche comme un champignon blanc, ce petit musée à la portée des enfants. Alors, ils sont venus nombreux lui dire au revoir, elle qui part pour d’autres horizons et qui rejoint l’équipe de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, emmenée par Philippe Allouche. Galith Touati sera remplacée par Yaël Sztybel, tout en sourire, et prête pour cette passation n Hélène Schoumann

Un rabbin Dans l’actu

La Neila est le moment où nos cœurs se serrent, où les prières atteignent leur apogée, et où nos promesses à Dieu prennent une résonance particulière. C'est un moment de communion, où chaque personne présente se sent liée au destin du peuple juif.

Mais la véritable apothéose arrive après, lorsque les synagogues débordent d'une foule fervente, de jeunes et de personnes âgées, de riches et de pauvres. Tous, de toutes conditions, de tous âges,

Âgé de 31 ans, Élie Oiknine est directeur de Moadon depuis avril 2023. « C’est un retour aux sources. J’ai été enfant, animateur, directeur. Après un passage chez Disney, j’ai souhaité revenir vers un métier qui a du sens. Moadon est un mouvement qui a comme fil directeur l’éducation informelle et la transmission des valeurs juives ». Animé par quinze professionnels et de nombreux bénévoles, la maison Moadon accueille près de 300 enfants par semaine dans divers cours et activités comme le krav-maga, l’hébreu et la peinture. Les adultes ne sont pas oubliés : des activités bridge et informatique sont proposées aux aînés. « Les jeunes viennent et amènent le reste de leur famille », confie Élie Oiknine. Pour les vacances de la Toussaint, Moadon prévoit un centre aéré multiactivités. En attendant, la Soucca accueillera chaque jour jeunes et moins jeunes pour des Soucca Partys. Située dans le 17ème arrondissement, la maison dispose d’une synagogue et de salles modulables sur 900 mètres

carrés. « Nous proposons un judaïsme traditionnel, ouvert sur le monde, et respectant le minimum commun. Chaque jeune peut s’y retrouver avec des amis et grandir en toute confiance. Nous transmettons des valeurs juives et citoyennes comme la solidarité ou l’écologie. Nos actions s’adaptent à chacun afin d’aider les jeunes à grandir et à se développer ». La maison propose aussi, avec le soutien des Loubavitch, une cantine cacher qui accueille 100 enfants chaque midi. Elle vit au rythme des temps forts du calendrier juif et continue à envoyer 1500 enfants en colonies de vacances chaque été. « Cette année, en Israël, nous avons mis en place des actions de solidarité », précise Élie Oiknine qui ne tarit pas d’éloges sur Moadon « ce lieu de rencontre de jeunes et cette école de la responsabilisation ». n

Ilan Levy

Réflexions au lendemain de Yom Kippour

convergent vers cet instant où le choffar retentira, où la tradition et l’histoire fusionnent en une expérience sacrée.

C'est à ce moment que nous nous souvenons de l'histoire du Grand Prêtre de Jérusalem qui entrait une fois par an le jour de Kippour dans le Saint des saints pour implorer le pardon divin pour le peuple juif, gardant le silence à cet instant précis.

Parmi cette foule variée, on trouve également ces juifs

qui ne fréquentent pas la synagogue tout au long de l'année, mais qui viennent, en ce jour sacré, se joindre à la diversité de la communauté juive. Tous se réunissent, des pratiquants assidus et ceux qui se reconnectent à leurs racines, dans ce moment si intense. Ces membres peu assidus des synagogues rejoignent, dans un élan de solidarité, les sentinelles de notre tradition, et leur présence est un hommage vibrant à notre

héritage et à notre identité. Tous incarnent la flamme ardente de notre peuple, une flamme qui a survécu à travers les âges, une tradition qui persiste dans l'obscurité. En ces instants de dévotion, de force et de détermination. Cette diversité constitue aussi la fierté de notre communauté, les gardiens de notre âme, les témoins vivants de notre lien profond avec notre histoire, un acte béni de tolérance et de paix.

Par Mikaël Journo

Rabbin de la synagogue

Chasseloup-Laubat

Aumônier général israélite des hôpitaux de France

L'association s'est fait connaître grâce à une malette pédagogique

DR

DR

Galith Touati

Élie Oiknine

communauté

ENTREPRISE SpareEat est une application créée par des olim de France dans le but de lutter contre le gaspillage alimentaire et de permettre aux consommateurs de faire des économies. Rencontre avec sa co-fondatrice.

Pourriez-vous nous présenter SpareEat ?

Laëtitia Fischer : SpareEat est une solution pour lutter contre le coût de la vie et le gaspillage alimentaire. L’application permet aux utilisateurs d’avoir accès à de la nourriture fraîche et de qualité à moitié prix car elle n’a pas été vendue pendant la journée. Les clients achètent des paniers surprises. Nous avons des paniers avec des sandwichs, de la viennoiserie, du pain mais aussi des repas faits maison dans des restaurants, des restaurants de houmous, des cafés, des bars à salades, des produits de chez le primeur et des produits arrivant à date d’expiration. Les paniers changent tout le temps en fonction des invendus. Dans les

Laëtitia Fischer : « SpareEat préserve le pouvoir d’achat et la planète »

Comment avez-vous eu l’idée de créer cette application ?

L.F. : Nous avions créé l’application en 2019 peu avant la pandémie de Covid-19, qui nous a contraints d’arrêter. Nous l’avons relancée en juin 2023. Le coût de la vie augmente de manière folle en Israël et nous voulions lutter contre le gaspillage alimentaire. La combinaison des deux a fait que nous avons décidé de relancer l’application.

Comment un commerçant rejoint-il SpareEat ?

tout prêts invendus à la fin de la journée. C’est gratuit pour eux de s’inscrire sur l’application. Ils pourront transformer leurs invendus en revenus et en nouveaux clients. Les utilisateurs doivent se déplacer pour récupérer le panier à emporter. Ils viennent découvrir des marchands locaux qu’ils ne connaissaient pas.

Quelles sont vos projets pour SpareEat  ?

filtres de l’application, les utilisateurs peuvent sélectionner en amont de l’achat les magasins cachers ou végan. Nous avons 65 000 utilisateurs et 150 magasins partenaires.

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L.F. : C’est très simple ! Les marchants nous contactent et nous décidons de les intégrer s’ils correspondent à la philosophie de l’application et s’ils ont des produits

L.F. : Nous avons commencé à Tel Aviv mais le projet s’étend aujourd’hui à Ramat Gan, Givatayim et Rishon LeZion. Notre ambition est d’être partout en Israël et de permettre à chaque business de sauver de la nourriture à la fin de la journée. n Propos recueillis par Raphaël Hassine

Ivrit express

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Cette semaine, une bonne nouvelle pour tous les fans de la série israélienne Fauda

PHONÉTIQUE

A’hshav ze rishmi: ha’sidra ha’ahuva ‘hozeret le’ona ‘hamishit

TRADUCTION

Maintenant c’est officiel : la série tant aimée revient pour une cinquième saison

VOCABULAIRE CLÉ

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N° 1706 - 5 octobre 2023

Adieu Birkenau, un bijou didactique sur la vie de Ginette Kolinka

ÉDITION

Une table ronde, animée par Victor Macé de Lépinay, s’est déroulée mercredi 27 septembre, au Mémorial de la Shoah, consacrée à la présentation de la BD : Adieu Birkenau, de Ginette Kolinka.

Ginette Kolinka était entourée de Jean-David Morvan et de Victor Matet, auteurs du scénario et de l’historien Tal Bruttmann. Ils évoquèrent le périple et sa mise en images, sous forme d’un album, de cette survivante désormais passée à la légende dans l’univers scolaire. Cette BD, publiée par Albin Michel, dotée de dessins que l’on doit à Cesc F. Dalmases et Richard Efa, accompagnée de couleurs aux tons justes de

Hommage

Roger Surroca, possède cette grâce de restituer le réel sans se départir d’un contexte où domine l’humanité de Ginette, avec son humour, son parler vrai et son attention généreuse à faire en sorte que son vécu passe bien auprès des élèves. Autant le dire sans retenue: cette BD est un bijou dont la portée didactique ne fait aucun doute.

C’est en octobre 2020, alors que Ginette accompagnait, comme elle le fait depuis 20 ans, des élèves à Auschwitz, avec le journaliste Victor Matet et le créateur de BD, Jean-David Morvan, que fut décidé ce jour-là, le projet de réaliser un album dans lequel Ginette raconterait ce que fut sa vie avant, pendant et après la Shoah. Et telle est bien l’originalité de cette BD qui nous entraîne de façon haletante à revivre avec Ginette tous les stades de sa temporalité, à l’instar de ce que vit l’esprit, qui ne découpe pas la durée psychique. Ginette raconte et soudain l’entourage des jeunes est tout ouïe, comme

Ginette la magnifique, à l’honneur de la République

Le mercredi 27 septembre, au Mémorial de la Shoah, Ginette Kolinka, née Cherkasky, le 4 février 1925, à Paris, a reçu des mains de Serge Klarsfeld, après l’accueil chaleureux de Jacques Fredj, directeur du Mémorial, les insignes de commandeur dans l’ordre national du Mérite, en présence de

Beate Klarsfeld, Arlette Testyler, Raymond Heimburger de l’UDA, Michel Azria de l’AJEA, Gabrielle Rochmann, directrice adjointe de la FMS, Marion Ruggieri, les historiens Alexandre Doulut et Tal Bruttmann, et un auditorium comble d’amis et de proches.

Arrêtée avec son père, son frère

Zakhor

Cette petite fille, tenant la main de ses parents, que l’on voit sur cette photo, extraite du Mémorial des enfants juifs déportés de France de Serge Klarsfeld, s’appelait Monique Makowski. Elle était née le 6 octobre 1941, à Nice, où elle habitait. Elle fut déportée avec sa mère à Auschwitz, le 7 décembre 1943, par le convoi 64, où à l’arrivée, toutes deux furent conduites à la chambre à gaz.

nous le sommes, tant le déroulé de ce qui se donne à voir et à entendre s’appréhende avec quelque chose de plus qu’un film, car la patte du dessinateur, crève, si l’on peut dire, l’écran, tout en restant pudique. Nous ne reviendrons pas sur chaque séquence. Ginette est royale de simplicité et de bonne humeur tout en trouvant un ton grave quand remontent en sa mémoire ces fameux souvenirs-écrans dantesques. À la fin de l’ouvrage, on trouve un dossier établi par Tal Bruttmann, fort utile, pour suivre la descente en enfer de Ginette sur le plan historique à l’aide de documents et de photos, où on la suit d’Avignon à Drancy, puis Auschwitz, Birkenau et, enfin, de Bergen Belsen à Paris. Une réussite. À recommander. On notera qu’à partir de cette BD, une exposition itinérante est visible actuellement au Mémorial de la Shoah. C haque panneau reprend une séquence du parcours de Ginette, documentée par des textes, des photos, des

dessins et des articles de presse. À travers son itinéraire, celui de sa famille et de ses compagnes, dont Simone Veil et Marceline Loridan, de nombreux thèmes accompagnent cette exposition qui est présentée depuis le 1er octobre jusqu’au 21décembre au Mémorial de la Shoah de Drancy.

Il convient de saluer également la BD signée de l’étudiante Aurore D’Hondt intitulée Ginette Kolinka, récit d’une rescapée d’Auschwitz-Birkenau, publiée par l’éditeur « Des ronds dans l’O », soutenue par la FMS. Les séquences graphiques adaptées aux jeunes brillent par leur fraîcheur et leur empathie créative. n

et son neveu, puis incarcérée à la prison d’Avignon et des Baumettes, à Marseille, Ginette Kolinka fut ensuite transférée à Drancy, avant d’être déportée à Auschwitz avec eux, le 13 avril 1944. Elle seule est revenue. Aujourd’hui, Ginette témoigne quasiment tous les jours de l’année.

Comme le déclara Serge Klarsfeld en s’adressant à elle : « Ton fils, légende du rock (Richard Kolinka –Ndr) a la chance d’avoir une mère, adolescente de 98 ans, qui est

devenue elle aussi, une légende pour les collégiens, les lycéens et leurs professeurs. Ils t’écoutent Ginette, ou te lisent les yeux écarquillés, et sont bouleversés… Tu es une des dernières rescapées, peut-être l’ultime, dont la voix porte et résonne… Tu as dû patienter longtemps avant que la société ne réclame enfin ta parole, mais ton humour dévastateur, ta longévité, ta sincérité et ta joie de vivre ont fait le reste et la République sait le reconnaître… ».

Page réalisée par Claude Bochurberg

Ginette Kolinka, Adieu Birkenau, Albin Michel. 120 pages 21,90 euros.

Tikoun lam

Président de l’association « JudaïQual – Réparons le monde » www.judaiqual.org reparonslemonde@gmail.com

Souccot, la fête environnementale par excellence

Si l’on interroge aussi bien des rabbins que des fidèles sur la fête juive qui symbolise au mieux l’écologie et le rapport à la nature, il y a toutes les chances que les réponses seront toutes orientées vers Tou Bichvat. Et pourtant, Souccot est sans doute plus que toute autre date du calendrier celle qui contribue le plus à rappeler à chacun(e) d’entre nous la fragilité de la condition humaine, en phase avec celle de la nature.

Les deux éléments les plus hautement symboliques des célébrations de la Fête des Cabanes sont là pour nous le rappeler, si on accepte d’intégrer nos pratiques non comme un automatisme rituel mais comme une préparation à un engagement spirituel, un acte dédié au Tikoun Olam, à la réparation du monde.

Le skah - toit de la cabane - est un assemblage de végétaux qui ne sont en contact qu’avec d’autres végétaux : du bois, des feuilles, des chevilles en bois qui remplacent les clous, de la colle végétale, des ficelles végétales, etc. Nous vivons donc huit jours dans un univers végétal qui nous soumet aux intempéries. Entre le ciel et nous, il n’y a donc ni métal, ni plastique, mais un toit ombragé, suffisamment peu dense pour laisser passer la pluie.

Quant aux quatre espèces qui permettent, une fois qu’elles sont toutes les quatre assemblées, de les agiter dans les six directions pour effectuer la bénédiction du loulav.

Y a-t-il un symbole plus fort de la biodiversité et de l’unité de l’univers, la preuve qu’au cœur même de la pratique juive, il y a une place pour l’universalisme planétaire ? n

Un jour dans l’Histoire...

Par Jean-Serge Lubeck

5 octobre 1985

Le « m assacre de Ras Burka » s’est produit le 5 octobre 1985. Ce jour-là, 12 voyageurs israéliens sont victimes d’une fusillade dans la station balnéaire de Ras Burka dans le Sinaï. Le bilan est de 7 morts, dont quatre enfants

(photo de l’une d’elles ci-contre). Le soldat égyptien responsable de l'attaque, condamné à la prison à vie, s'est suicidé dans une prison égyptienne. Un timbre commémoratif a été émis en son honneur en Iran...

6 octobre 1981

Le 6 octobre 1981, au Caire, le défilé de la victoire célèbre le huitième anniversaire de la traversée du canal de Suez (dans le cadre de la guerre de Kippour). Profitant du survol des avions, une grenade lancée par un groupe d’assaillants est lancée vers Anouar el-Sadate. Le président et 10 autres personnes sont tués dans l'incident, 28 personnes sont blessées dont le vice-président égyptien Hosni Moubarak et un agent du Shin Bet qui sécurisait l'ambassadeur israélien.

7 octobre 1940

Bien qu'aucune troupe d'occ upation allemande ne se trouve en Algérie française, la décision d’abroger le décret Crémieux est prise dès le 7 octobre 1940 par le gouvernement de Vichy, faisant perdre aux ifs d’Algérie leur nationalité française. Leur carte d'identité portera dorénavant la mention : « N ationalité : juive algérienne » . Ils sont également privés de leur citoyenneté et leur statut est réglé par celui de l'indigénat.

Les origines des noms de famille

on beau-père, Meyer Banon, aimait bien me raconter son Maroc natal au travers de ces patronymes qui se ressemblaient tant, d’origine arabe ou berbère, portés dans cette communauté juive parfois nichée dans les contreforts de l’Atlas. Il me parlait des Sayag, des Essayag ou des Assayag, l’orfèvre, le bijoutier. Il ne les confondait jamais avec les Sebag, les Sabbag ou les Essebag, littéralement le teinturier. Un peu différents, les Seraf étaient plus souvent des Assaraf ou Asseraf,

Mlittéralement le changeur avec souvent un Benaseraf ou Benazeraf, le fils du changeur. Il évoquait aussi les Amzallag ou Amzalag, plus rarement Amzalak en berbère, le fabricant de colliers. Dans le Haut-Atlas, Meyer Banon me confirmait la présence de familles Amouzeg parfois Amozig et Amozigh, voire Benamozigh, des hommes libres en berbère, patronyme porté par des juifs mais plus fréquemment par des musulmans. Et quand l’arabe était plutôt un hispanoarabe, Meyer Banon m’expliquait qu’il connaissait un Azahar, patronyme magnifique mais rare, littéralement la fleur d’oranger. Les

Azahar qu’il connaissait étaient professionnellement dans la pâtisserie, sans doute spécialistes des cornes de gazelle à la fleur d’oranger, une spécialité qu’il aimait consommer en m’emmenant humer les odeurs du souk de Casablanca. À mon tour, je lui rappellerai qu’un camarade de classe s’appelait Chlomo Buzbib. Meyer Banon était sur le champ formel ! Buzbib ou Abuzbib, en arabe z’bib, le raisin sec. Donc ce Buzbib était « le père du raisin sec ». Surprenant. N'oublions pas, au XIXème siècle, c’est un certain Issakhar Assaraf, originaire du Maroc, qui fut grand rabbin de la communauté marocaine à Jérusalem. n

Par Alain Kaminski Secrétaire général de la FSJF

Jean-François Strouf

10 octobre 2021

Lors d’une rencontre à Jérusalem, le 10 octobre 2021, en présence de la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre Naftali Bennett a promis que l’État juif ne permettra pas à l’Iran de se doter de la bombe atomique. « Je veux utiliser cette opportunité pour souligner que le sujet de la sécurité d’Israël sera toujours d’une importance déterminante, un sujet central pour les gouvernements allemands » , a déclaré Angela Merkel.

8 octobre 1990

Le 8 octobre 1990, alors que 3 000 musulmans sont rassemblés sur le mont du Temple, le « M ouvement des fidèles du mont du Temple » veulent poser la première pierre du Troisième Temple, alors que des milliers de juifs se trouvent devant le Kotel. Une bombe lacrymogène déclenchée par erreur par un policier déclenche les émeutes du mont du Temple.

9 octobre 1982

Selon de nombreux documents déclassifiés des services secrets SISDE (Renseignement intérieur), le gouvernement italien connaissait l'attaque de la synagogue de Rome du 9 octobre 1982 et n’a pas tenté de la déjouer. Un enfant de deux ans avait été tué et une trentaine de personnes blessées par un commando. On découvre également que l’OLP et le FPLP avaient promis de ne pas mener d'attentats sur le sol italien en échange du soutien politique aux Palestiniens.

Chronique du monde séfarade

11 octobre 2020

L'expertise ayant conclu à l'abolition de son discernement, le prévenu a été hospitalisé en psychiatrie sous contrainte. Ressortissant géorgien, il avait, le 11 octobre 2020, dessiné en rouge une vingtaine de croix gammées sur les colonnes des arcades de la rue de Rivoli, à Paris. Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur) avait, sur Twitter, dénoncé d’« i gnobles tags nazis en plein Paris » et remercié les policiers pour leur réactivité.

Épisode

Meknès, la petite Jérusalem du Maghreb (deuxième partie)

L e 20 ème siècle marque l’épanouissement de la communauté juive de Meknès. Dans les années 1980, cinq synagogues étaient actives et le souvenir du dernier grand rabbin Raphaël Baroukh Toledano reste vivant. On se souvient que chaque vendredi dès 15h de l’après-midi, il faisait le tour des boutiques juives et avec sa canne intimait aux commerçants

l’ordre de fermer leur établissement afin de préparer l’arrivée du chabbat.

La communauté juive était unie et solidaire, ainsi tous les juifs de la ville participaient à chaque bar-mitzva et à chaque mariage dans la grande salle du centre communautaire.

Mais à partir de 1990, après la fermeture de la dernière école juive, il y

33

Par PIERRE MAMOU Directeur de l’Institut européen de recherches marranes

eut un début d’émigration massive car pour les parents juifs, il était inconcevable que leurs enfants qui baignaient dans l’étude de la Torah

soient obligés de fréquenter les écoles laïques et de devoir enfreindre le chabbat. Malgré les regrets et les souhaits des autorités marocaines de faire revenir les familles juives sur leur décision de partir, la quasi-totalité de la communauté juive émigra.

En 2022, signalons qu’à la suite de la réhabilitation du vieux cimetière juif de la ville, érigé en 1682, qui était tombé en décrépitude, une grande Hiloula fut organisée sur les tombes des nombreux célèbres rabbins qui y reposaient, et pour la première fois depuis 60 ans, de nombreux pèlerins juifs

affluèrent de France, de Belgique, du Canada et d’Israël.

Cette réhabilitation est intervenue dans le cadre d’un programme de rénovation de plus de 160 cimetières juifs du Maroc voulu par le roi Mohammed VI en 2010. À Meknès fut effectuée en même t emps, en 2022, l’inauguration du musée juif dans l’ancien mellah de la ville. n

en régions

Welcom Chabbat : une ode au partage

Marseille

Les Rencontres méditerranéennes terminées ont permis de construire des ponts entre les différentes confessions par des actions inédites à l’exemple du Welcom Chabbat organisé par le Fonds social juif unifié (FSJU) en partenariat avec le Consistoire dans la grande synagogue Breteuil Beth Yossef.

Ce n’est pas un hasard si les Rencontres méditerranéennes se sont tenues dans la cité phocéenne. En effet, la ville prône depuis 26 siècles l’ouverture et le partage en recevant sur son territoire des femmes et des hommes de tout le pourtour méditerranéen. Aujourd’hui, cette mosaïque a

Lyon

À l’UCLY, l’université

catholique de Lyon, une exposition intitulée « Du cri du cœur à la voix des Justes » montre le formidable travail de sauvetage des catholiques, à l’initiative notamment de Monseigneur Saliège.

«LesJuifs sont des hommes, Les Juives sont des femmes. Tout n’est pas permis contre eux », c’est avec ces mots incroyables que Monseigneur Saliège, archevêque de Toulouse, lance son appel en août 1942, après les grandes rafles dont celle du Vel’ d’Hiv.

L’exposition itinérante, organisée par Yad Vashem et la Conférence des évêques de France, se veut pédagogique et explique au grand

permis de façonner une identité marseillaise où chacun a sa place dans les tribulations d’une grande ville. Ici plus qu’ailleurs, on sait que l’identité ne peut se construire sans altérité, qu’un bonheur se forge en s’ouvrant à l’autre, et qu’une rencontre partagée à hauteur de visage procure de la joie. Alors, le

Welcom Chabbat dans la grande synagogue a résonné comme une évidence pour les organisateurs, en l’occurrence le FSJU. « L’instance a été sollicitée par le diocèse pour participer à des réflexions et à des travaux en lien avec les Rencontres. Nous sommes fortement ancrés dans la Cité et nous avons une expertise à apporter et à partager dans les domaines de compétence qui sont les nôtres, à savoir le social, l’éducation et la culture, savoir que nous avons mobilisé à travers une exposition, une conférence avec Marek Halter et Welcom Chabbat », souligne le président du FSJU MarseilleProvence Lionel Stora. L’effervescence était palpable, ce vendredi soir, veille de chabbat, entre les fêtes de Tichri dans la grande synagogue où se sont

réunis des élus, des responsables communautaires, des fidèles, des femmes et des hommes de toutes les religions. La soirée a débuté par la prise de parole du rabbin de la

grande synagogue Yohann Sabbagh. Pendant plus d’une heure, il a expliqué de manière chaleureuse et pédagogique les raisons de l’observance rigoureuse du chabbat pour l’ensemble de la communauté et a ajouté que ce jour était l’un des préceptes essentiels du judaïsme. Les convives enthousiastes et après la prière commune se sont retrouvés pour le repas de chabbat partagé. Une expérience réussie qui mérite notre attention. n

Gilbert Gabbay

Une exposition sur les Justes

public, notamment aux étudiants, cette histoire souvent méconnue de l’engagement des catholiques français dans le sauvetage des Juifs. Grâce à de nombreux réseaux, mais aussi des actions locales de l’Église, plus des trois quarts de la communauté juive française sera sauvée ; de nombreuses actions de sauvetage sont aussi organisées par des

associations juives, protestantes ou de simples citoyens révoltés par l’injustice faite aux Juifs. L’exposition revient en détail sur le parcours de Mgr Saliège qui a demandé à Sœur Denise Bergon d’organiser le sauvetage des enfants juifs dans le Sud-Ouest. Elle abrite 83 enfants dans le couvent Notre-Dame-de-Massip à Capdenac. Faisant preuve d’un sang-froid extraordinaire, elle parvient à s’opposer aux Allemands, venus chercher les enfants, au péril de sa vie. Totalement désintéressée, elle rend, après la guerre, l’argent et les bijoux déposés par les parents. L’exposition lyonnaise raconte le parcours de ces Justes, leur histoire, leur action, le danger

Si la France compte 4 150 Justes reconnus par Yad Vashem, beaucoup restent anonymes

auquel ils ont dû faire face. Elle retrace aussi le parcours de l’Église qui a, en 1997, fait acte de repentance pour ne pas avoir assez agi contre le nazisme.

Si la France a compté 4150 Justes reconnus par Yad Vashem, de nombreux sauvetages sont restés anonymes et non reconnus. n

Ilan Levy

25 septembre- 20 octobre UCLy – Lyon Catholic University 10, place des Archives - Lyon 2

Nous avons une expertise à partager dans le domaine social, l'éducation et la culture

Afin d'éviter l'isolement des Juifs éloiignés de toute communauté, l’association « Partager la Lumière » a sillonné plusieurs villes, et a permis à de très nombreuses personnes de prier tout au long des fêtes de Tichri.

Plus de 90 bénévoles de l’association « Partager la Lumière » travaillent depuis des mois pour les fêtes de Tichri. Leur but, permettre à plusieurs dizaines de Juifs à travers la France d’être entourés le temps d’un office, d’un Seder ou d’une future prière sur les 4 espèces de Souccot. L’association s’est donné cette mission, d’aller « là où il n’y a pas de communauté, car les Juifs se trouvent partout en France. Nous essayons, à notre petit niveau, d’être présents auprès de toutes les merveilleuses institutions communautaires qui font déjà tant pour les Juifs de France », explique Nathanaël Attal, directeur de l’association. Pour Roch Hachana, des colis alimentaires ont été distribués à travers une vingtaine de villes, comme Valenciennes (59) ou Pulnoy

Angoulême nice

Pendant près de 40 ans, il avait dirigé la vénérable institution sociale de la communauté juive à Nice, La Colline. Une plaque commémorative est érigée en sa mémoire.

Natif du Maroc, Jean-Jacques Perez débute sa carrière à Aix-les-Bains en 1978, avant d’arriver à Nice, en 1979, pour diriger pendant 40 ans La Colline, la seule maison de retraite juive de Nice, qui accueille 176 pensionnaires. Toujours élégant, proche des gens, il a su professionnaliser les équipes qui l’entouraient et a fait de la cause des aînés, une cause prioritaire. Il a mené de nombreux combats politiques afin d’obtenir les meilleures conditions d’accueil pour les aînés. Tout en maintenant le caractère juif de l’EHPAD, Jean-Jacques Perez a initié

Lumière » à travers la France pour Tichri

minyan là-bas. C’était incroyable, l’émotion était particulière pour ces deux villes », détaille N. Attal.

Deux « Soucca Bus » pour Souccot, dans l’Est et l’Ouest français

actualitejuive.com

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Actualité Juive est une publication de la société Almanacc Éditions RCS : 888 826 849

Siret : 888 826 849 00018

Présidente : Lucile Astel

Directeur de la publication et de la rédaction : Alexis Lacroix Rédactrice en chef : Yaël Scemama

(54). Dans une quinzaine d’entre elles, l’association a pu réunir assez de personnes pour un minyan (ndr : réunion de 10 hommes), entraînant les offices pour Kippour, pour Roch Hachana et faire ses Sedarim, notamment à Périgueux (24). « On a organisé les offices de la synagogue (ACIP) avec l’aide du Beth Habad de Bordeaux, c’était une première depuis quinze ans. Situation encore plus belle, ce fut à Angoulême (16). Nous étions une soixantaine, alors qu’on n’arrive pas à remonter à la dernière fois où il y a eu un

La dernière fête de Tichri n’est pas en reste. Pour Souccot, l’association va sillonner avec deux « Soucca Bus » deux zones. Une à l’Ouest en comptant la Bretagne, le Pays de la Loire, le Poitou-Charentes et le Centre. La seconde se tournera plus vers l’est avec la Champagne, l’Ardenne, la Lorraine et l’Alsace. Remorquée par un camion, cette « Cabane Solidaire » a pour objectif de « rassembler les Juifs pour Souccot le temps d’un après-midi ou d’une soirée. Faire la fête ensemble et bénir ses 4 espèces emblématiques », indique le directeur. n

Sarah Bismuth

Pour connaitre les horaires et dates des déplacements de la cabane itinérante, suivez l’association « Partager la Lumière » sur ses réseaux sociaux

Disparition de Jean-Jacques Perez

toujours faire plaisir aux résidents comme à ses amis ». Il aura fortement contribué au développement de l’EHPAD La Colline, qui existe depuis 1949 et qui bénéficie aujourd’hui d’une excellente réputation. Sous son concours, a aussi été créé un accueil de jour (Pôle d’activités et de soins adaptés) pour maintenir en activité et autonomes les malades souffrant de la maladie d’Alzheimer. Il était aussi au sein du CASIP-Cojasor, le directeur de la Villa Jacob à Nice, qui accueille 38 personnes dans des appartements autonomes.

Secrétaire de rédaction : Laurent Cohen-Coudar

Rédaction : Esther Amar, Christophe Barbier, Carol Binder, Sarah Bismuth, Claude Bochurberg, Jean-Yves Camus, Michaël Darmon, Laëtitia Enriquez, Monic Feld, Gilbert Gabbay, Raphaël Hassine, Alain Kaminski, André Kaspi, Nathan Katz, Éric Keslassy, Anna Landau, Ilan Levy, Michèle Levy-Taïeb, Feiga Lubecki, Serge Moati, Jonathan Nahmany, Steve Nadjar, Martin Perez, Ranson, Hélène Schoumann, Robert Sender, Nathalie Sosna-Ofir, Pascale Zonszain

Ont également contribué à ce numéro : Raphaël Elmaleh, Ariel Kandel, Marc Knobel, Diane Myriam Koskas, Jean-Serge Lubeck, Philippe Meyer, Jacky Milewski, Anne-Sophie Sebban-Bécache, Jean-François Strouf redaction@actualitejuive.com

Maquette, rédaction graphique : Olivier Frampas, Jimy Rullier Impression : POP – La Courneuve 93 (France) ISSN : 0291 1159

Dépôt légal : Octobre 2020 Commission paritaire : 0328 C 85691

Abonnements : abonnement@actualitejuive.com

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Actualité Juive Israël

la réhabilitation du Pavillon Alpern en 2012 et a construit les pavillons Sarah et Ortense. Déborah Zakine, qui lui a succédé après 40 ans de mandat, loue ses qualités : « Nous avons exercé pendant un an ensemble nos mandats prudhommaux, c’est quelqu’un d’écoute, de proximité avec les gens, qui souhaite

Une plaque sera inaugurée à la synagogue de l’EHPAD La Victoire, le 5 octobre, à 14 h ; elle laissera la trace indélébile de celui qui aura marqué pendant 40 ans la vie communautaire niçoise. Il s’est éteint à l’âge de 76 ans. n I. L.

Synagogue de l’EHPAD, La Colline, 181 Route de Saint Antoine à Nice

Directrice du développement : C aroll Azoulay caroll@actualitejuive.com

Publicité Israël : contactisrael@actualitejuive.com

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Correction Cahier Israël : Carine Brenner

L’association « Partager la

RENCONTRE

Alexis Michalik était en Israël pour assister à la représentation de sa pièce: « Une histoire d'amour », adaptée en hébreu sur les planches du théâtre Beit Lessin à Tel Aviv. À Paris, sa pièce est actuellement donnée au Splendid et tourne dans d'autres lieux en régions.

Le « Golden Boy », le plus bankable, le prodige, l'enfant chéri du spectacle français, cette surenchère de superlatifs vous fait plaisir ou vous embarrasse ?

Alexis Michalik : Il faut préciser que la plupart proviennent de ma mère !

Une mère juive ?

A.M. : Non, même pas, britannique (il rit). Plus sérieusement, je pense qu'il est essentiel de prendre du recul, des compliments comme des critiques pour éviter les ulcères.

Vous êtes acteur, dramaturge, metteur en scène, scénariste, réalisateur et écrivain, quel rôle préférez-vous ?

A.M. : C'est comme pour les plaisirs de la table, j'aime picorer, passer d'un met à un autre, aucun ne prédomine. Cependant, chaque plaisir est différent. Celui d'acteur est un plaisir de l'instant, je suis heureux quand je joue. Celui d'auteur survient après avoir achevé l'écriture. Celui de metteur en scène, c'est un peu entre les deux, plus un plaisir de chef d'équipe. J'aime aussi aller vers ce que je ne connais pas.

Vous n'avez que quarante ans et cependant on ressent chez vous une sorte d'urgence. À quoi est-elle due ?

A.M. : Vous dites que je n'ai que quarante ans, mais dans ma tête, je me dis que j'en ai déjà quarante ! J'ai toujours ressenti cette hyperconscience de la mort et donc ce désir ardent de réaliser autant de choses que possible, de peur de ne pas avoir le temps après. Menant une vie saine, j'ai de surcroît toujours beaucoup d'énergie à investir dans le travail. Et plus j'avance, plus ça me donne l'opportunité d'aborder des aventures de plus en plus chouettes, faire des films, écrire des romans, jouer. Et puis, plus on réussit, plus c'est excitant.

L'engagement émotionnel semble jouer un rôle crucial dans votre processus de création artistique.

A.M. : Je recherche avant tout à susciter l'émotion du public. S'il n'y a pas d'émotion, il n'y a pas de connexion avec une œuvre. Elle peut bien sûr varier, selon qu'il s'agit d'une comédie, d'un drame, d'une histoire d'amour ou autre, mais l'émotion reste l'objectif.

Toute création commence-t-elle par une bonne histoire ?

A.M. : Oui, complètement, c'est la base. Mon métier principal est conteur d'histoires et je m'arrêterais si disparaissait mon envie foncière de raconter une histoire qui m'aurait porté afin de la partager avec le public.

D'où puisez-vous votre inspiration ?

A.M. : Principalement au fil de mes voyages, de mes rencontres, de mes lectures.

L'actualité influence-t-elle votre travail ?

A.M. : J'estime que pour bien raconter des histoires, il faut un certain recul par rapport à l'actualité. Aujourd'hui, on réagit et on commente à chaud. Je ne suis pas

journaliste et quand je parle d'un sujet j'ai besoin qu'il fasse un peu partie du passé.

Avez-vous des rituels qui nourrissent votre créativité ?

A.M. : J'écris toujours mieux lorsque je suis en voyage, dans l'avion, le train, à l'aéroport ou à l'étranger car chez moi, à Paris, ma vie est très chargée à l'image de celle d'un manager. D'ailleurs, j'ai terminé la réécriture de mon prochain spectacle hier dans un petit café du Shouk Hacarmel à Tel Aviv.

« Une histoire d'amour » est la première de vos pièces à être adaptée en hébreu. Avez-vous été impliqué dans son adaptation ?

A.M. : Pas du tout, je ne parle pas du tout la langue. Cependant, j'ai été profondément touché et impressionné par la mise en scène d'Ido Rosenberg et le jeu des acteurs. Même sans comprendre l'hébreu, j'ai pu ressentir les émotions et l'humour de ma pièce originale. Ainsi que par les réactions du public.

Comment avez-vous imaginé cette histoire d'amour ?

A.M. : Elle est née d'une rupture amoureuse. Après cette séparation douloureuse, j'ai ressenti le besoin d'explorer ce qui reste après l'amour, que fait-on après, un chagrin d'amour est-il surmontable, comment recommence-t-on à aimer ? Une sorte d'exorcisme du malheur à travers le sarcasme, l'ironie, l'humour.

La pièce connaît le succès en Israël, d'où les prolongations. Qu'est-ce qui, selon vous, a touché le public israélien ?

A.M. : Les thèmes universels qu'elle aborde : l'amour, la mort, la résilience.

Qu'espérez-vous que les spectateurs retiennent de la pièce, notamment dans le contexte culturel du pays ?

A.M. : Qu'ils soient émus. Si c'est le cas, cela signifie qu'ils ont été en empathie avec les personnages et qu'ils les ont donc compris. Cette histoire entre deux femmes, Katia et Justine, prend une résonance particulière à Tel Aviv, mais au-delà, si un public, pas nécessairement le plus réceptif à une histoire d'amour homosexuelle, est ému, bouleversé, je serai heureux d'avoir quelque peu fait bouger les lignes.

Que pourriez-vous puiser en Israël qui saurait inspirer un prochain projet ?

A.M. : Des choses diffuses. L'inspiration naît d'une situation anodine, d'une rencontre ou d'une personnalité qui m'inspire un personnage. Cependant, Israël m'a déjà très inspiré. Une histoire d'amour jouée à Tel Aviv, est, comme je vous l'ai dit, née d'une rupture amoureuse avec une femme, et cette femme était… israélienne. Grâce à elle, je suis venu souvent en Israël et y ai des attaches. D'ailleurs, quand j'ai reçu, en 2020, le Molière de la meilleure mise en scène pour cette pièce, je l'ai remerciée de m'avoir permis de recevoir cette récompense. n Propos recueillis par Nathalie Sosna-Ofir

Sans parler l'hébreu, j'ai pu ressentir les émotions et l'humour de ma pièce originale

Alexis Michalik : « Je suis avant tout un raconteur d’histoires »

Barbra Streisand, l’année de la consécration

VARIÉTÉS Pour Barbra Streisand, cet automne aura les couleurs du printemps, avec la remise du Prix Genesis et la publication de son autobiographie

«Babs » va avoir au moins trois occasions de se réjouir dans les jours qui viennent. Le Prix Genesis, considéré comme le prix Nobel juif, va lui être remis à Los Angeles. Il récompense des personnalités qui se sont engagées pour la promotion des valeurs juives et leur contribution à l’humanité. Premier récipiendaire du Prix Genesis en 2013, l’ancien maire de New York, Michael Bloomberg a salué «l’engagement passionné de Barbra Streisand en faveur du Tikoun Olam, la réparation du monde.» Car celle qui est une artiste complète – elle a vendu plus de 150 millions d’albums depuis 1963 qui lui ont valu 15 Grammy Awards, obtenu deux Oscars et deux Golden Globes au cinéma, un Tony Awards au théâtre et 5 Emmy Awards à la télévision, dont un pour une série consacrée

à des sauveteurs de Juifs pendant la Shoah - est une humaniste juive « décomplexée ». Dotée d’une solide éducation juive et sioniste, elle a financé le Centre d’études juives de l’université hébraïque de Jérusalem

qui porte le nom de son père qu’elle a perdu alors qu’elle n’avait que 15 mois. Ouverte vers le monde, elle a choisi de faire don de son prix d’un million de dollars à quatre ONG œuvrant sur des terrains aussi divers que le soutien au peuple ukrainien, la protection de l’environnement, la santé des femmes et la lutte contre la désinformation.

Le 27 octobre, on pourra se procurer deux nouveaux albums : Evergreens : Celebrating Six Decades sur Columbia Records, une compilation inédite et Yentl : 40th Anniversary Deluxe Edition à l’occasion de la célébration de la sortie du film Yentl

Marie de Lattre : « Aujourd’hui, je me sens à ma place »

RENCONTRE Directrice

artistique dans l’édition, Marie de Lattre a vécu une enfance faite de silence avec son père, Jacques, dont les parents naturels étaient deux juifs russes, Frieda et Kogan, morts en déportation.

Votre livre s’intitule La Promesse. À sa lecture, ne pourrait-on pas parler de promesse(s) ?

Marie de Lattre : Bien sûr, tout à fait. Mon livre devait s’appeler « N’oublie pas l’enfance », phrase que je retrouve dans les lettres de mes grands-parents. Avec mon éditeur, nous avons trouvé que "Promesse" était plus ouvert, plus porteur d’espoir. Ces promesses correspondent aux promesses que se sont faites mes quatre grands-parents paternels de s’aimer, c’est aussi la promesse que Pierre et Madeleine ont

faite à Frieda, ma grand-mère, d’élever mon père comme leur fils. C’est ensuite la promesse inconsciente que j’ai faite à mon père de ne rien dire quand il m’a raconté son histoire à mes 13 ans ; celle-ci je ne l’ai pas tenue. J’ai récupéré son histoire pour lui. C’est enfin celle

que j’ai faite à mes enfants afin qu’ils connaissent leurs origines sans en porter le poids. Mon père n’en a jamais parlé, sauf cette fois à mes 13 ans. Il fallait que j’écrive cette histoire afin qu’elle soit conservée et que je puisse l’oublier pour vivre. Toute sa vie, il a vécu avec la peur que l’on découvre ses origines juives, il faisait tout pour les cacher avec notre nom digne d’un maréchal et nos prénoms catholiques. Je comprends ce que les adultes ont fait, ils avaient besoin de se protéger, mais, pour exister, ils nous ont entravés.

Comment avez-vous découvert votre histoire ?

MDL : À la mort de mon père, j’avais 20 ans, ma mère m’a donné une grande

en novembre 1983 aux États-Unis. La bande originale du film composée par Michel Legrand lui avait permis de remporter un Oscar l’année suivante. Il avait fallu 14 ans pour que Barbra Streisand adapte, joue et réalise Yentl à partir de Yentl, le garçon de la Yeshiva écrit en 1962 par l’immense écrivain yiddish Isaac Bashevis Singer, prix Nobel de littérature en 1978. Et ce n’est pas tout. « Babs » publie le 7 novembre ses mémoires My Name Is Barbra dont l’édition française ne devrait pas tarder. 2023 sera sans doute pour Barbra Streisand « sa plus belle année ». n Haïm Musicant

enveloppe où elle avait écrit « Jacquot », le surnom de mon père ; c’était toute la correspondance croisée de mes grands-parents avant la guerre, puis à Drancy. Je l'ai laissée de côté. Après mon premier enfant, j’ai fait ce travail de mémoire.

Avez-vous rencontré l’antisémitisme depuis que vous avez découvert vos origines juives ?

MDL : Oui, à deux reprises dans des salons littéraires. Des gens sont venus regarder le livre, m’ont fait des remarques antisémites sur la Shoah. L’un m’a même dit : « Y' a du relent juif là-dedans!» Ces mots m’ont glacée. Je me suis même dit que je donnais le bâton pour me faire battre, que j’exposais ma famille. Je me suis sentie en danger. Aujourd’hui, je me sens à ma place, j’ai souhaité apprendre le yiddish, aller en Ukraine, j’étais attirée. Avec le livre, je ne me sens pas spécialement juive, je me sens à ma place. n Propos recueillis par Ilan

Levy

Marie de Lattre, La Promesse , Robert Laffont, 235p, 20€

à mort

LITTÉRATURE

Survivants de la Shoah, Maud et Ezra Kerr décident de mettre fin à leur jour. C’est l’histoire du dernier roman d’Émilie Frèche : Les amants du Lutetia. Surprenant.

Je viens de finir le livre d’Émilie Frèche, qui fut un temps ma cousine par alliance. Je la revois avec ses fils. Il y en avait un tout blondinet que j’appelais Hamoudi. Émilie et cette générosité instantanée, cette pugnacité toute inondée de droiture, ses mille et un projets achevés. Au bout de la route, elle y va sans se retourner, et sans complexe comme le prouve ce dernier roman Les amants du Lutetia, que je lis à bout de souffle. Je sens son énergie à chaque détour des pages. D’autant plus que c’est presque le premier d’elle que j’ai entre les mains… J’ai fermé les yeux. Un mot me vient intraduisible : Liebestod, La mort d’amour, ainsi Isolde suivra Tristan dans les ténèbres. Bon, je ne devrais pas citer l’opéra de Wagner pour les héros, qui est ce couple d’octogénaires, juifs polonais, dont toute la famille est morte dans les camps. On va dire que Tristan est à part dans l’œuvre du plus grand antisémite de l’univers, et que cette mélodie qui accompagne ce dernier acte ne me quitte pas. Chaque récit a son propre chant, ses piyyoutim, pour citer Raphy Marciano. Un fil rouge qui chante en nous ….

Le coup de cœur d'Hélène Schoumann

Maud et Ezra Kerr se suicident dans un hôtel de luxe parisien : le Lutetia, là où tout a commencé pour eux. En 1945, ils iront là-bas, jeunes adolescents ils se connaissent déjà, mais ne retrouveront aucun membre de leur famille. C’est à cet endroit que la Croix-Rouge avait organisé le rapatriement des survivants des camps. Combien de personnes ont attendu le cœur battant, un des leurs, ma mère aussi faisait partie du lot, personne n’est revenu comme les Kerr, qui, à 88 et 86 ans, rejoignent les grands amants maudits de l’histoire ; et ont mis fin à leur existence. Maud et Ezra sont rattrapés par leur histoire qu’ils ont effacée un temps. Je pense évidemment à Stefan Zweig qui, un jour de février 1942, avec sa femme Lotte, dans cette contrée verdoyante du Brésil, avalera du Véronal, ne pouvant plus faire face à ce qui se préparait en Europe. Mais il y a aussi les solitaires, Primo Levi, Bruno Bettlelheim, Paul Celan... Pourquoi un matin ou un soir, les douleurs du passé se révèlent insoutenables : c’est à cette question qu'Émilie Frèche tente de répondre à travers le personnage central du roman leur fille, Éléonore. Elle va démêler l’écheveau de la vie de ses drôles de parents qui ont fait

fortune dans la publicité et ne se sont jamais quittés, étant fusionnels à l’excès. De leur passé douloureux qui rejoint le sien également difficile, elle ne sait rien et découvre, ébahie, que c’est à Simon Epstein, son fils, qu’ils ont tout dit, tout laissé.

Dans les années 80, Maud et Ezra sont insouciants ; c’est l’époque de la liesse et des liasses, tout semble facile… Se griser pour oublier, c’est ce qui se glisse à chaque page.

Habilement, Émilie Frèche va se servir de tous les outils modernes, et semer dans le texte tel le Petit Poucet, des éléments amusants comme

l’Instagram « Lesamantsdu Lutetia » ou des mails reproduits, tels quels, ainsi que des articles. J’y découvre avec surprise et bonheur, à la page 87, entre Libération et L'Humanité, Actu J daté du 3 septembre 2018, qui brièvement raconte l’histoire des Kerr, enfants cachés. Bien sûr tout est inventé puisque ces amants-là ne sont pas réels, mais on finit par y croire et se dessine en toile de fond l’idée du suicide et du droit à disposer de sa personne. En tous cas, Émilie Frèche a réussi ce roman étrange et dérangeant qui nous ramène toujours à la porte de notre histoire. n

Les amants du Lutetia, d’Émilie Frèche, Albin Michel, 21,90 euros, 384 pages.

La grande vadrouille d’un petit Yid

LITTÉRATURE Surprotégé

et mal à l’aise, le héros adolescent du nouveau récit de Jean-Pierre Gattégno décide, à l’adolescence, de se libérer en faisant l’école buissonnière.

Seule la montre reçue à sa bar-mitzva pourrait attester que Raoul Sévilla, né dans une famille juive venant de Salonique, n’est plus un enfant : malingre, émotif et complexé, le jeune garçon est surprotégé par sa mère qui multiplie les efforts pour le « maintenir en vie » à grand renfort de consultations médicales, de médicaments, de congés maladie et de mots d’excuse aux professeurs. Partout, Raoul se sent « de trop » et encombrant : dans la classe de 3eB où il est harcelé par le dénommé Larruche et sa bande qui le traitent de « sale Juif » et lui promettent une sévère correction ; dans son immeuble, dont la

concierge peu philosémite le terrorise ; dans l’escalier où son voisin Jacob Frydman le traite de shmok, et jusqu’à chez lui où son père, confectionneur, le destine à la coiffure, parce que c’est un métier qui ne connaît pas de morte saison. Premier en rédaction, grand lecteur sensible à la syntaxe, à la ponctuation et aux sonorités, Raoul caresse le rêve de devenir écrivain. Et, tant qu’à faire, un grand écrivain. Il n’y a que l’amour secret ressenti pour sa cousine Paula pour le rattacher à la morne banlieue parisienne où il vit, incompris, entouré de brutes

Programmes

n Jeudi 5 octobre :

14h49 : le billet du grand

Rabbin Fizon

15h-16h30 avec Cyrielle Sarah

Cohen : Invité : David Voinson pour sa série et son spectacle

menaçantes, de sa mère envahissante, de son frère méprisant et de son père, obsédé par l’antisémitisme et les pogroms « qu’il n’avait jamais subis ». C’est pour échapper à la dérouillée promise par les élèves que Raoul finit par sauter le pas et qu’il prend la décision de faire l’école buissonnière. Ainsi débute L’étrange journée de Raoul Sévilla, parcours initiatique à travers le Paris de 1960 : Gare du Nord, République, Opéra, Madeleine, Saint-Michel, autant de quartiers qui sont pour lui l’occasion de savourer une liberté inédite et de découvrir le monde, des prostituées de la rue Saint-Denis aux restaurants chics aux tables recouvertes de « nappes plus épaisses et plus blanches que celle de la table de shabbat », en passant par une pissotière peu fréquentable. La saveur du récit doit beaucoup à la brochette de rencontres mystérieuses et inquiétantes que Jean-Pierre Gattégno, auteur des Aventures de l’infortuné marrane Juan de Figueras (Antilopoche), sème,

L'étrange journée de Raoul Sévilla. Éditions de l'Antilope, 240 pages, 21 euros

avec humour, sur le chemin de Raoul. Parmi elles, une inénarrable vieille femme parlant yiddish, clocharde fantasque, bavarde et altière, dont le Rastignac en herbe ne parvient à savoir s’il s’agit véritablement d’une ancienne diva ou d’une mythomane très inspirée. Ce qui est certain, c’est qu’elle revient « d’un endroit d’où très peu de gens sont revenus ». À travers ces rencontres imprévues, Gattégno offre à son jeune héros la matière qui fait les bons livres. Il lui donne également la force de retourner au collège affronter cette brute de Larruche, suspecté, par la magie d’une paronymie, d’être un Barruch caché auquel Sévilla, fort d’une maturité fraîchement acquise, pourrait bien montrer qui c’est Raoul… n Carol Binder

RADIO J DU JEUDI 5 AU MERCREDI 11 OCTOBRE 2023

n Vendredi 6 octobre :

6h40 : Microsion par Xavier Nataf. Thème :

7h20 : La chronique hebdomadaire d’Elie Korchia, président du consistoire de

France.

8h45 : « A table avec Pudlo » la chronique gastronomique de Gilles Pudlowski.

9h12 : « Un jour, une synagogue » par Maya Brodsky et Léa

Moscona. Thème : la synagogue de Wilshire Boulevard à Los Angelès

10h06: « Affaires publiques » présentée par Alexis Lacroix. Invité : Benjamin Stora, pour son livre « L’arrivée de Constantine à Paris »

n Lundi 9 octobre : 7h05 : La chronique High Tech de Daniel Rouach

9h35 : « Teva, nature et santé » par Céline Touati et Léa Moscona.

15h-16h30 avec Cyrielle Sarah

Cohen : Invité : Christophe Alévêque pour la pièce « Moi et François Miterrand »

n Mardi 10 octobre : 6h35 : Dvar Torah présentée par le Rav Mévorah Zerbib

09h12 : « J comme culture » de Léa Moscona et Hélène Schoumann.

14h45 : « Israël business », la chronique d’Eric Lewin au micro

de Steve Nadjar

15h-16h30 avec Cyrielle Sarah

Cohen : Invitée : Sheila pour son 60e anniversaire de carrière

21h00 : Refoua, l’émission médicale de Serge et Nicolas Rafal. Invité : Mr Boris Gourevitch, chercheur en neurosciences au CNRS et à l’institut Pasteur, auteur de « 70 questions de (futurs) parents », CNRS éditions.

n Mercredi 11 octobre :

9h35 : « Des livres, des enfants

» par Nathalie Zylberman et Léa Moscona. Invité : Eric Faye pour « Le Golem » avec le traducteur qui sera à l’antenne Eric Faye chez Hachette

14h10 : La chronique d’Arnaud Benedetti

14h50 :« Judaïsme dans la cité » par le Rav Haim Nisenbaum

15h-16h30 avec Cyrielle Sarah Cohen : Invitée : Gregory Cohen, parrain de la semaine du gout du 16 au 22 octobre 2023

Jean-Pierre Gattégno

Mendel Wonder

Rabbi de la soul music

Par Laëtitia Enriquez

Avec sa barbe flamboyante, son look travaillé et ses sublimes interprétations musicales, Mendel Hababou, alias Mendel Wonder, s’est fait un nom et une place au firmament, sur les réseaux comme dans nos fêtes.

Musicien, singer, songwriter. Puis la mention « One God One King ». Voilà comment Mendel Wonder se présente sur sa page Instagram que suivent plus de 17 600 personnes. Chaque mot a son importance dans cette description, qui, tout comme son look, soigne l’esthétique. Ainsi est-il. Musicien et religieux. Deux univers qui pourraient paraître éloignés mais qui, chez lui, s’imbriquent naturellement et créent le meilleur.

Deux univers dans lesquels le jeune artiste – il vient tout juste de fêter ses 30 ans – a toujours baigné.

Chez les Hababou, son vrai nom, la musique et la Torah font partie des murs. « Mon grand-père était le percussionniste de Claude François, il l’attendait d’ailleurs sur le plateau télé à côté de Michel Drucker le jour de sa mort. Il a transmis sa passion de la musique à mon père, premier prix du Conservatoire de Nice à l’âge de 10 ans. À l’âge de 18 ans, il a fait Techouva. La musique religieuse s’est ainsi fait une place parmi tous les styles musicaux joués à la maison », raconte-t-il.La partition et le livre de prière. Stevie Wonder et les Nigounim. Le sens de la fête et la joie des célébrations. Un univers empreint de fun, de spiritualité et d’exigence, dans lequel le jeune homme, toujours célibataire, évolue, lui qui n’a jamais voulu choisir entre devenir rabbin ou devenir musicien. Après un passage par la yeshiva de Brunoy, il obtient, à l’âge de 20 ans, son diplôme de rabbin à la yeshiva du Beth ‘Habad de Vincennes, sous la direction

directe du rav Taïeb. S’étant mis au chant quelques années plus tôt, il évolue aussi dans le monde musical où, alliage sublime de sa double vocation, il tente de rapprocher des âmes juives égarées par le biais de la musique. Dans la bienveillance et avec humilité, évidemment. Il parvient aussi à rencontrer les artistes qu’il admire et qui l’inspirent. Dont le chanteur israélien Mati Caspi avec lequel il collabore ou encore Daniel Levi, malheureusement décédé en 2022. « Nos univers étaient convergents et nous sommes très vite devenus d’excellents amis. Nous avons joué ensemble des nuits entières. Je pourrais dire que j’avais une recette pour faire un plat mais je n’avais que les ingrédients essentiels. Daniel a rajouté les assaisonnements qui donnent du goût ». Ces assaisonnements, que l’on retrouve dans l’univers de l’un comme de l’autre, c’est l’authenticité et la spiritualité vers laquelle tend leur musique.

Le design et la mode l’intéressent

Son livre de chevet

aussi. Mendel Wonder entre en 2015 chez The Kooples et travaille à la création des bijoux de la marque. Sa rencontre avec les frères Elicha (Alex, l’aîné, deviendra son meilleur ami - Ndr) le structure dans le look qu’il se travaille. Un mélange de rock’n roll et d’audace qui conserve un sens de la modestie et qui a contribué à la construction du personnage qu’il est profondément. « Je travaille énormément mon image et je l’assume totalement. Je sais que mon chapeau, ma barbe et mon style tout entier vont parfois davantage interpeler et toucher les gens que ma musique. Et si mon apparence montre que l’on peut être branché et religieux, et ainsi donner envie de se rapprocher de la Torah, alors j’aurais réussi dans ma mission. Parce qu’après tout, mon but est de montrer qui je suis à travers la musique, c’est-à-dire un ‘hassid du Rabbi ». Une conviction qu’il s’est aussi forgée après des périodes de doute, bien que les rabbins avec lesquels ils discutent l’encouragent

1993

Naissance à Paris le 21 septembre

2013

Diplôme de rabbin de la yeshiva du Beth ‘Habad de Vincennes

à poursuivre dans sa voie et de faire de son don artistique un outil au service du projet divin. Il sait pourtant et il en est convaincu, qu’ « un peu de lumière repousse de beaucoup l’obscurité », comme cela est écrit dans le Tanya, le premier livre de la philosophie ‘Habad. Néanmoins, il s’interroge et vers la fin des années 2010, décide de suspendre ses activités musicales et de s’éloigner des réseaux sociaux. Pour mieux y revenir ensuite. Avec Gad Elmaleh, rencontré sur Instagram, après avoir repris l’une de ses vidéos sur laquelle il avait rajouté un arrangement musical, ils décident, en plein confinement dû au Covid, d’enregistrer une vidéo ensemble. Leur interprétation, exceptionnelle du tube de Stevie Wonder, Isn’t she lovely, devient virale. Mendel Wonder a, depuis, renoué avec ce qu’il sait faire de mieux. Propager la joie autour de lui, que ce soit sur les réseaux ou dans les fêtes dans lesquelles il joue. Sans jamais se prendre au sérieux mais tout en travaillant énormément. n

2015

Rencontre avec les frères Elicha

2020

Rencontre avec Gad Elmaleh

Il tente de rapprocher des âmes juives égarées par le biais de la musique

Son film culte La légende du pianiste sur l’océan de Giuseppe Tornatore

Histoire Sainte Illustrée à l’usage de la jeunesse israélite du rabbin Arthur Weil

Son héros Michael Jordan

débats&opinions

CULTURE ENGAGEMENT

Les frères Goldman face aux fantômes du judaïsme français

Cet automne, on entend beaucoup parler de Goldman. Pas seulement de « JJG » indétrônable personnalité préférée des Français à qui Ivan Jablonka dédie un « tube » littéraire. Mais aussi son demi-frère aîné, figure de la gauche radicale, que le film de Cédric Kahn, sorti mercredi dernier, replace au cœur de l’actualité. Et si, par-delà leurs différences, l’ancien scout laïc et le révolutionnaire avaient tous deux une manièr e frappante de raconter l’histoire juive-ashkénaze du siècle dernier ?

Pierre et Jean-Jacques ont le même père, Alter Moshe Goldman, venu en 1925 depuis la Pologne en France, pays de la liberté qu’il a toujours adoré. C’est un héros de la Résistance

FTP-MOI, décoré de la Légion d’honneur en 1988. Ils n’ont pas la même mère : celle de Pierre est polonaise, résistante également et repart vivre à l’est après la guerre, mais le papa part chercher son fils et l’élève en banlieue parisienne. Jean-

d’Amiens est le sujet du film de Cédric Kahn). Il est assassiné à 35 ans en 1979. De son côté, Jean-Jacques se revendique « boy-scout », passe son diplôme d’école de commerce pour faire plaisir à ses parents et ne s’éloigne pas trop du magasin de sport

Souvenirs obscurs d'un juif polonais né en France l’antisémitisme comme axe personnel de défense. Or, après avoir fait la une des médias, chaque frère a brusquement disparu de l’espace public. Mais sans sombrer dans l’oubli.

Jacques, lui, a une maman enfant cachée d’origine allemande.

Pierre multiplie les actes violents : guérillero au Venezuela à 24 ans, condamné pour trois vols à main armée, qu’il reconnaît, il est innocenté en deuxième instance du meurtre de deux pharmaciennes (ce procès

Des frontières et des femmes

Qui n’a jamais pensé partir un jour de son pays natal pour aller visiter d’autres contrées et conquérir d’autres mondes avec des rêves plein la tête ? Qui n’a jamais envisagé un avenir meilleur au-delà de ses frontières pensant que la vie est plus clémente ailleurs ? Qui n’a pas souhaité une vie meilleure pour ses enfants en quittant une situation difficile socialement ou économiquement ? Enfin, qui n’a jamais envisagé de se faire soigner et, ou simplement, de bénéficier de traitements impossibles dans son pays ?

Mais les images du monde entier nous livrent chaque jour des histoires saisissantes d’effroi lorsque nous voyons des femmes et des enfants dans des navires de fortune quitter leur pays en pleine nuit pour un monde meilleur... Ces exodes économiques, climatiques et socio-politiques sont en réalité notre miroir quotidien à nous tous qui vivons dans les pays industrialisés car ces « migrants » sont notre part d’ombre.

familial de Montrouge où les héros survivants font « profil bas » Jean-Jacques a signé des tubes, avant de disparaître de l’espace public il y a 20 ans. Il a peu parlé et surtout pas de son judaïsme. Pierre, lui, s’est réclamé de son identité et a proposé dans le best-seller écrit en prison,

Ces deux fantômes sont semblables à des sujets de livres de Maurice Blanchot ou de Georges Perec : d’autant plus puissants et révélateurs qu’ils parlent depuis l’envers de nos décors. Être juif ashkénaze en France au 20ème siècle c’est être là, après avoir disparu. n

pays de misère et qui ont cru à notre démocratie.

Nous devons faire la différence entre les femmes et les enfants qui cherchent une terre d’accueil et un refuge et tous ces hommes venus de terre d’islam pour la majorité qui déstabilisent les sociétés modernes. En effet, si nous ne devons jamais oublier que « qui sauve une vie, sauve l’humanité » , nous souhaitons aussi préserver notre concorde et nos libertés.

Je plaide pour une discrimination positive des femmes et des enfants venus d’ailleurs et une aide pour les résistantes, les résilientes, les combattantes. Les petites filles seront demain les ambassadrices de nos libertés si nous les éduquons. Nous devons d’abord sauver les êtres humains avant de vouloir sauver la planète car les milliards d’euros et de

Ce dilemme est absolu et éternel car il est cornélien d’accepter plutôt des femmes et des enfants et pas des hommes célibataires. À l’heure où nous vivons tant de maltraitance et de féminicides en France et en Europe, la priorité humaniste me semblerait aller naturellement vers les autres femmes qui ont risqué leurs vies dans leurs

dollars dépensés par les États depuis des décennies ont malheureusement oublié ces femmes et ces enfants. C’est ainsi que la tradition juive, qui confie sa lignée et sa transmission aux femmes, a un rôle à jouer pour que la place des femmes soit enfin reconnue à sa juste place et à sa juste valeur à l’échelle de l’humanité. n

Après avoir fait la une des médias, chaque frère a disparu de l'espace public sans sombrer dans l'oubli

Les exodes économiques, socio-politiques et climatiques sont en réalité le miroir quotidien de ceux qui vivent dans les pays industrialisés

Yaël Hirsch

Universitaire, enseignante et auteure Fondatrice et directrice du site toutelaculture.com Rédactrice en chef de Chema, le magazine de JEM

Lynda Asmani Cheurfa

Consultante en relations publiques internationales

L’offensive sur le HautKarabakh a été un plein succès pour l’Azerbaïdjan. Elle a entraîné plusieurs centaines de morts du côté arménien, surtout des civils. Asphyxiée depuis avril par le blocus du corridor de Lachin, l’enclave ne pouvait pas résister. Les Russes, l’allié historique, étaient aux abonnés absents quand le corridor a été bloqué, alors qu’ils étaient les garants de l’accord de novembre 2020 par lequel, à la suite d’une guerre de 44 jours, le Karabakh vaincu avait déjà perdu une partie de son territoire.

L’Arménie était trop faible et son chef de gouvernement, qui va rencontrer à Grenade le président azéri avait lui-même déjà reconnu la souveraineté azérie sur le Haut-Karabakh, dont le sort est scellé.

Ses habitants - ils étaient 120 000, beaucoup sont déjà partis depuis 2020 - quittent une région où leurs ancêtres étaient installés il y a des milliers d’années. Pourquoi une enclave arménienne dans un territoire azéri ? Un sous-produit de la politique des nationalités de l’URSS. Lorsque en 1922, celle-ci créa une République de Transcaucasie associant Géorgie, Arménie et Azerbaïdjan (qui deviendront des Républiques en 1936), le Karabakh, majoritairement arménien, fut incorporé à l’Azerbaïdjan. À l’époque, il était malvenu de rappeler des conflits ethniques, le marxisme scientifique devant éliminer ces reliquats du passé. Mais les souvenirs étaient frais et ils étaient terribles : en 1920, un dirigeant azéri avait déclenché

des massacres qui ont culminé avec le pogrom de Choucha, la capitale historique du Karabakh, qui fit plusieurs milliers de victimes arméniennes. La mémoire des atrocités associée aux discriminations

Sur

subies par les Arméniens dans la République d’Azerbaïdjan a provoqué, quand l’URSS s’est disloquée, une révolte des populations arméniennes

et les dirigeants azéris juraient de la faire disparaître. Ils viennent d’y arriver. Poids du passé, absence de protection, abîmes religieux et linguistiques, tous les karabaghis qui le pourront vont partir. Il s’agit de l’exil volontaire d’une population, avec ce qu’a d’ambigu le terme de « volontaire » quand l’exil est provoqué par la peur, ou à tout le moins la pensée

vient à juste titre à l’esprit s’agissant d’Arméniens n’a pas sa place - pour l’instant, disent les pessimistes. Sur le plan géopolitique, l’Arménie n’est pas l’Ukraine et aucun État ne bougera, comme d’ailleurs aucun État

du Haut-Karabakh soutenues par l’Arménie nouvellement indépendante. Celle-ci remporta une guerre longue (1991-1994) et violente : près de 10 000 morts du côté arménien et 400 000 réfugiés, plus de 20 000 morts et 800 000 réfugiés du côté azéri. Le Haut-Karabakh vécut sous administration arménienne. Son indépendance, sous le nom de Artsakh, ne fut pas reconnue internationalement

qu’il n’y pas d’avenir dans la nouvelle donne politique. Depuis un siècle, il y a eu de nombreux exodes de populations qui ont abouti à une épuration ethnique : celui des Grecs d’Asie Mineure, des Allemands de Pologne de l’Ouest, des Juifs d’Afrique du Nord en sont des exemples, alors que la mémoire collective n’a retenu que les Palestiniens pour les raisons que l’on sait. Mais le mot « génocide », qui

n’aurait bougé si les plans de Poutine d’opération éclair à Kiev avaient réussi. Certains, et peut-être en Arménie même, considéreront in petto qu’une épine est retirée et que les relations entre les deux États pourraient s’engager sous de meilleurs auspices. Beaucoup concluront que dans un monde où dominent les rapports de force, la faiblesse est une faute. Pour les Arméniens, c’est l’angoisse à l’idée des futurs projets des Turcs et des Azéris : constituer une unité territoriale en reliant au travers de l’Arménie le Nakhitchevan à l’Azerbaïdjan ?

Éliminer l’entité arménienne, maintenant que son allié russe l’a abandonnée ? L’Europe compte pour rien et les ÉtatsUnis n’interviendront pas, surtout si Trump est élu. Quant à Israël, il pense qu’il ne peut se donner le luxe de la sensibilité émotionnelle quand l’alliance avec l’un des deux pays (l’Azerbaïdjan) est nécessaire à sa lutte existentielle contre l’Iran. Pour les Juifs, que faire d’autre que d’apporter notre solidarité d’individus aux réfugiés du Karabakh ? Les Arméniens, ce sont des frères de mémoire…. n

le plan géopolitique, au-delà des déclarations, l'Arménie n'est pas l'Ukraine et aucun État ne bougera

Richard Prasquier Président d’honneur du Crif et du Keren Hayessod France

& Médecine judaïsme

Sous la Soucca,

Souccot est une période agitée pour les services d’urgence des hôpitaux israéliens. Les couloirs regorgent de blessés de tous les âges, victimes d’accidents à l’occasion de la construction de souccas. On ignore trop souvent les dangers auxquels s’exposent ceux qui construisent avec ingéniosité et efficacité les souccas et en particulier leur fameux toit (skah). Malheureusement, il y a des risques d’accident à connaître et des moyens de les éviter. Tel a été le constat des autorités sanitaires israéliennes qui ont publié une série de conseils pour faire en sorte d’éviter que cette formidable fête de Souccot ne se termine à l’hôpital. En Israël, il a été rapporté des cas de fracture du rachis et des hémorragies cérébrales consécutifs à des chutes lors de la construction de souccas. La suspension d’ornements décoratifs sur le toit de la soucca doit être réalisée en faisant très attention car l’espace restreint et le manque d’équilibre peuvent avoir des conséquences tragiques. On ne le sait pas, mais il a été signalé de nombreux cas d’électrocution dans les souccas. Voilà pourquoi lorsque vous branchez des lumières dans la Soucca, évitez de toucher les fils endommagés ou dénudés ou les prises non sécurisées. On oublie trop souvent que la pluie ou la rosée peuvent endommager les appareils électriques. N’essayez pas de bricoler des raccordements ou d’utiliser des appareils électriques qui ne sont pas entièrement isolés ou qui ne disposent pas d’un câblage approprié. Vivre et passer de bons moments imposent de faire également attention au risque de brûlures lors de la manipulation des plats ou de boissons chaudes sous la soucca. Voilà pourquoi il convient de faire en sorte de ménager un passage suffisamment large de façon à ce que personne ne fasse trébucher la personne qui apporte les plats.

Pour terminer, il est important de ne pas présumer de ses forces. Ne dormez pas dans la soucca s’il fait trop froid et surtout pensez à apporter avec vous un vêtement chaud ou un pull-over. Cela serait dommage de tomber malade et de ne pas pouvoir assister à Simha Torah ! n

Styles

Les dîners secrets de Charlotte Hadjadj

Depuis trois ans, la jeune femme organise des dîners secrets à Paris et à Tel Aviv sous le concept « Rehov Charlotte ». Les convives ne savent rien du lieu, du programme et du menu. Et ça marche.

Les courses, la cuisine, la recherche du lieu insolite, la musique, la décoration des tables : Charlotte Hadjadj, 31 ans, diplômée de l’école hôtelière de Paris, prépare chaque soirée comme si c’était la première.

Avec le même plaisir renouvelé à chaque fois et l’envie de monter d’un cran dans ses propositions créatives. Son aventure a démarré en Israël, où elle a fait son Alyah en 2018, pendant la période du Covid.

À cette époque, le monde est à l’arrêt et Tel Aviv, d’ordinaire si dynamique, est étonnamment silencieux. « Un soir, j’ai posé une table dans la rue devant chez moi, à Yaffo, et j’ai cuisiné. Les voisins se sont assis et on a commencé à discuter. Tous les soirs, il y avait un peu plus de monde en alternance avec des gens que je ne connaissais pas. On n’était pas nombreux, mais on n’était plus seuls ! ».

L’existence de ce restaurant éphémère se répand par le

bouche-à-oreille, et très vite, les « réservations » augmentent. On est toujours en période de Covid et plus que jamais, les gens ont besoin de renouer avec des expériences simples et de partager des moments collectifs. Mais la table devient vite trop petite et au moment où le « monde d’après » redémarre, l’ancienne animatrice de colos –Charlotte a travaillé à Top Gan, le Silence des Justes – réalise qu’elle tient là un concept formidable. Les dîners quittent la porte de son studio pour gagner un bateau, sur le port de Yaffo. Pareil, le succès est au rendez-vous et le concept de « Rehov Charlotte » voit le jour Et si la jeune femme proposait ses services à des personnes en quête d’aventures dans des lieux tenus secrets jusqu’au dernier moment, avec des menus et un déroulé de la soirée surprises ? « Une heure avant le repas, ils reçoivent un message avec l’adresse à laquelle ils doivent se rendre et c’est tout ».

L’an dernier, Charlotte Hadjadj a exporté son concept à Paris, au rythme d’un dîner secret tous les trois mois. Les convives ne savent pas qui ils vont rencontrer et l’expérience qu’ils vont vivre. « Les dîners réunissent des Parisiens, mais aussi des touristes. Ces personnes sont à la fois très différentes et très semblables car elles recherchent toutes le dépaysement et à vivre une expérience inédite. J’aime beaucoup l’idée de transporter des gens dans un voyage hors du temps ». Les prochains dîners parisiens auront lieu les 16 et 23 novembre prochains. Charlotte aime préparer des plats qui s’inspirent de la cuisine méditerranéenne, à l’image de ses origines ensoleillées. Elle respecte les règles de cacherout mais elle ne dispose pas de « teouda ». Avant le terrible séisme au Maroc, le mois dernier, Charlotte Hadjadj avait programmé des dîners secrets à Marrakech, mais ils sont pour l’heure reportés. Elle reçoit également les demandes de groupes (familles, amis) qui lui réservent des soirées clés en main. Et son carnet de commandes ne désemplit pas. n Yaël Scemama

Contact WhatsApp +972 50 380 2366

Instagram @rehovcharlotte Paris : 16 et 23 novembre Les groupes privés peuvent directement choisir leurs dates

ne fais pas n’importe quoi !

Dr. Bruno Halioua président de l’Association des médecins israélites de France

Page réalisée par Jonathan Nahmany

Peretz, un baptême du feu réussi au Bayern

FOOTBALL Le gardien

international israélien de 23 ans a dernièrement effectué des débuts remarqués sous le maillot du champion d’Allemagne en titre lors d’une rencontre de Coupe nationale.

Sa première prestation officielle sous les couleurs du Bayern Munich n’est pas passée inaperçue. Encore moins en Israël où les faits et gestes de « la fierté du pays » sont décortiqués quasi quotidiennement dans les tranches d’infos et les talk shows des chaînes sportives. Daniel Peretz a gardé ses cages inviolées pour sa « pr emière » sous les couleurs du Bayern Munich en Coupe d’Allemagne face a Preussen Munster (D3), sèchement battu (4-0). « Parce que j'ai travaillé à l'étranger, je suis habitué à ce que le deuxième gardien ait sa chance en Coupe. C'est important pour Daniel. Son comportement est excellent. Toute notre équipe de gardiens de but est un supergroupe qui se pousse les uns les autres. Daniel mérite de jouer, nous l’avons recruté avec de grands espoirs pour l'avenir », avait déclaré le technicien Thomas Tuchel en

Chrono En hausse

Oscar Gloukh Souvent décisif en sélection d'Israël (3 buts en 7 capes) - il avait inscrit le but de l’égalisation en Roumanie (1-1) en éliminatoires de l’Euro 2024 - la jeune pépite israélienne du Red Bull Salzbourg continue de montrer l’étendue de son talent à l’Europe du football. Il a en effet marqué son premier but en Ligue des Champions pour sa toute première apparition dans la compétition la plus lucrative et prestigieuse du Vieux Continent. L’ancien du Maccabi Tel Aviv a signé le deuxième but de la victoire de son équipe sur la pelouse de Benfica (2-0). L’Inter Milan et la Real Sociedad, les autres adversaires de la poule, sont prévenus…

En baisse

Le Maccabi Haïfa

conférence de presse d’avantmatch. Au coup de sifflet final, l’exhomme fort du PSG et de Chelsea n’a pas été déçu.

2028

Daniel Peretz est engagé jusqu’en 2028 en faveur du Bayern Munich. Son transfert en provenance du Maccabi Tel Aviv avoisine les 5,5 millions d’euros.

L'histoire

L’Israélien a débarqué en Bavière cet été au sortir d’un éblouissant Championnat d’Europe des moins de 21 ans (il avait repoussé en match inaugural deux penaltys face à l’Allemagne, prélude à un tournoi d’exception : une place de demifinales de l’épreuve, synonyme

F inaliste de l’Euro des moins de 19 ans, demi-finaliste du Mondial des U20 et de l’Euro des U21, Israël bénéficie actuellement d’une prolifique génération de joueurs. Et pour couronner le tout, l’UEFA vient de confier à l’État hébreu l’organisation de l’Euro des moins de 19 ans en 2027. De quoi réjouir le président de la Fédération israélienne de football. « L e fait d’avoir été désigné montre la reconnaissance que nous avons obtenue auprès de l’UEFA. Chaque fois que nous avons eu le privilège d'accueillir un tournoi important, nous avons fixé des normes élevées et mis la barre plus haut », a déclaré Moshe Zuaritz, déjà « impa tient » de pr éparer cet événement d’envergure.

de qualification pour le tournoi olympique à Paris en 2024, ndlr). Malgré la concurrence à son poste (Manuel Nauer et Sven Ulreich), Peretz devrait encore profiter de temps de jeu, principalement en Coupe d’Allemagne. Son premier mois au sein du club le plus puissant de Bundesliga sonne comme positif. Comme le confirme d’ailleurs pour Actualité Juive, Alexis Menuge, correspondant en Allemagne du journal L’Équipe « Daniel fait bonne impression. Il est très apprécié pour sa mentalité , son côté winner. Au Bayern, beaucoup estiment qu’il pourrait devenir à moyen terme le successeur de Manuel Neuer. Au lendemain de son match en Coupe, la presse allemande l’a même encensé après sa solide copie » n

Auteur d’une piètre prestation sur le te rrain du Stade Rennais (3-0) en ouverture de la phase de groupes de Ligue Europa - considérée par beaucoup comme la pire sortie européenne dans l’histoire du club- le Maccabi Haïfa déçoit également sur la scène domestique. Messay Dego, le jeune coach des Verts (37 ans), est déjà fortement critiqué et pourrait prendre la porte en cas de nouvelles contre-performances. Le triple champion d'Israël en titre occupe, ap rès trois journées, la dixième place d'un Championnat aujourd’hui dominé par le Maccabi Tel Aviv.

M édaillé de bronze

J-299

L’info des JO

lors des Jeux de Pékin en 2008, le véliplanchiste israélien Shahar Zubari est aujourd’hui en charge de l’équipe israélienne féminine de planche à voile. Gal Friedman, également médaillé de bronze

lors des Jeux d’Atlanta en 2004, a, lui, en charge l’équipe masculine. La Fédération israélienne de planche à voile mise activement sur ce duo d’exception pour briller lors des Jeux de Paris, l’été prochain.

Daniel est apprécié pour sa mentalité, son côté winner

Société d’éditions

recherche son CHARGÉ(E) GESTION ABONNEMENT ET DIFFUSION

Gestion des abonnements, réabonnements et ventes (relations abonnés, dépositaires, routeur)

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