


Savourer sa solitude 08 Des clowneries dans les moments sombres 10 Trouver sa place 12 Le bonheur au bout de la route







19 La quête des mots 06 Le bonheur est dans les prés 11 Sur la piste du bonheur

Savourer sa solitude 08 Des clowneries dans les moments sombres 10 Trouver sa place 12 Le bonheur au bout de la route
19 La quête des mots 06 Le bonheur est dans les prés 11 Sur la piste du bonheur
20 Le masque des masques
21 Je récidive 5
22 Dehors décembre
23 Comme une mélodie
24 Un merveilleux Noël
25 Hommage à Biquette
26 Attente latente
26 Mes rayons de soleil
27 Sac-poubelle
28 Le bonheur 29 Jasmine
30 Douce brûlure
31 Sans titre... hivernal
Spéculations 16 La sagesse populaire 17 Le bonheur et Félix 18 Laisse entrer la lumière 34 Des géantes discrètes : les bryophytes
L’Archipel d’Entraide, organisme à but non lucratif, vient en aide à des personnes qui, à un moment donné de leur existence, sont exclues du marché du travail ou vivent en marge de la société. Ces laissés pour compte cumulent différentes problématiques : santé mentale, itinérance, toxicomanie, pauvreté, etc. Dans la foulée des moyens mis en place pour améliorer le sort des plus défavorisés, l’Archipel d’Entraide lance, en 1995, le magazine de rue La Quête. Par définition, un journal de rue est destiné à la vente - sur la rue ! - par des personnes en difficulté, notamment des sans-abri. La Quête permet ainsi aux camelots de reprendre confiance en leurs capacités, de réaliser qu’à titre de travailleurs autonomes ils peuvent assumer des responsabilités, améliorer leur quotidien, socialiser, bref, reprendre un certain pouvoir sur leur vie.
L’Archipel d’Entraide, composée d’une équipe d’intervenants expérimentés, offre également des services d’accompagnement communautaire et d’hébergement de dépannage et de soutien dans la recherche d’un logement par le biais de son service Accroche-Toit.
Depuis sa création, La Quête a redonné l’espoir à quelques centaines de camelots.
Envie de faire connaître votre opinion, de partager vos poésies, de témoigner de votre vécu ? Nos pages vous sont grandes ouvertes. Envoyez-nous vos textes par courriel, par la poste ou même, venez nous les dicter directement à nos bureaux.
Faites-nous parvenir votre texte (500 mots maximum) avant le 1er du mois pour parution dans l’édition suivante. La thématique de mars : Déficience intellectuelle
Les camelots font 2 $ de profit sur chaque exemplaire vendu. Autonomes, ils travaillent selon leur propre horaire et dans leur quartier.
Pour plus d’informations, communiquez avec Francine Chatigny au 418 649-9145 poste 31
Nous vous encourageons fortement à acheter La Quête directement à un camelot. Toutefois, si aucun d’eux ne dessert votre quartier, vous pouvez vous abonner et ainsi nous aider à maintenir la publication de l’unique magazine de rue de Québec.
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Illustration : Denyse Toussaint
Conception graphique : Megan Martel
ÉDITEUR
Archipel d’Entraide
ÉDITEUR PARRAIN
Claude Cossette
RÉDACTRICE EN CHEF
Francine Chatigny
DIRECTRICE DE L’INFORMATION
Valérie Gaudreau
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION
Isabelle Noël
CHRONIQUEUR.SE.S
Philippe Bouchard, Maurane Bourgouing, Martine Corrivault, Claude Cossette, Isabelle Noël, Mathieu Rioux et Marc Émile Vigneault
JOURNALISTES
Célia Bali, Philippe Fortin, Mélodie Langevin et Gabrielle Pichette
AUTEUR.E.S
Kevin Besnard, Claude Cossette, Bertrand Cyr, Gaétan Duval, Christina Foisy, Martine Lacroix, MAD Âme M, Éric Nadeau, Jonathan Ouellet, Renée Perron, Véronique Rivard, Bernard St-Onge, Mélanie Tremblay et Christiane Voyer
AUTEUR DU JEU
Jacques Carl Morin
ILLUSTRATEUR.RICE.S
Benoit Gingras, Martine Lacroix et Denyse Toussaint
PHOTOGRAPHE
Alexis Roberge
RÉVISEUR
Benoit Arsenault
INFOGRAPHISTE
Megan Martel
IMPRIMEUR
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La Quête, Québec, Canada, 2014
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Le joyeux thème ensoleillé de cette édition a été choisi par Camille, le camelot de place Laurier. Des soucis de santé l’ont obligé à ralentir ses activités ces derniers mois et il n’a pas été en mesure de nous livrer un texte sur ce thème qui lui tenait à cœur. On lui souhaite de très vite recouvrer la santé et de pouvoir profiter de ce numéro à la couverture pétante de bonne humeur pour recommencer à travailler. Bonheur et solitude sont-ils compatibles ? Tout à fait, selon les interlocuteurs de Célia Bali qui cernent bien les bienfaits de la solitude.
Quoi de plus crève-cœur qu’un enfant hospitalisé. Pour apporter un peu de légèreté et quelques fous rires, mais surtout de l’espoir aux enfants malades, on peut compter sur un Dr Clown. Mélodie Langevin a discuté longuement avec Clothilde, récemment diplômée comme clown thérapeutique afin d’en apprendre davantage sur les nombreuses facettes que revêt ce métier.
Offrir une communauté d’accueil à des étudiants réfugiés est l’une des missions que se donne l’équipe d’Entraide universitaire mondiale du Canada. Gabrielle Pichette a rencontré le comité de l’Université Laval afin d’en apprendre un peu plus sur leurs activités.
L’été dernier, Philippe Fortin a enfourché sa moto et a sillonné les routes canadiennes jusqu’à Tuktoyak-
tuk. Le long périple constituait un défi, mais surtout l’occasion de partager d’agréables moments avec ses deux acolytes, vétérans comme lui.
DES CHRONIQUEURS EN FEU
Retour de l’Agité du bocal qui signe Spéculations Qui s’ennuyait de faire travailler ses neurones sera servi à souhait avec cette réflexion sur l’origine de la vie.
Les bryophytes, vous connaissez ? Ces petits mousses qui tapissent roches, troncs et autres surfaces sont fascinantes comme nous le révèle Maurane Bourgoing dans Quoi de neuf la nature ?
Isabelle Noël suggère de belles lectures pour trouver le bonheur, Claude Cossette signe un « hommage » à la nature, cette source de joie largement partagée, et Martine Corrivault nous invite à ne pas baisser les bras.
LA SAISON DES CONTES
Dans la section littéraire, on plonge dans l’imaginaire avec Éric Nadeau, Kevin Besnard et Claude Cossette qui nous livrent des contes pas piqués des vers. Véronique Rivard pour sa part nous offre son plus beau poème de Noël.
Bonne lecture !
FRANCINE CHATIGNY
En cette période de retrouvailles, de festivités et de retour à la lumière, nos pensées remplies de reconnaissance se tournent vers vous tous qui rendez possible La Quête d’un avenir meilleur à tous les camelots.
Nos vous souhaitons de doux et réjouissants moments avec les vôtres ! Que la santé et les petits plaisirs de la vie vous accompagnent en 2024.
En toute gratitude,
Carole-Anne Beaulieu et Francine Chatigny au nom de tous les camelots du magazine de rue La Quête
Cossette
La nature joue un rôle fondamental dans notre vie… d’autant plus que nous en sommes nous-mêmes une partie constitutive.
La nature suscite également maints ébahissements comme celui déclenché par la grisante odeur que livre la forêt après une pluie d’été, ou celui que cause un soleil se couchant sur un horizon boréal. J’aime aussi le fracas de la foudre qui craque sur un transformateur d’Hydro-Québec.
La nature, c’est en réalité tout ce qui existe, ce qui est minéral aussi bien que végétal ou animal. La nature, c’est donc nous également.
La nature est bienveillante. Ainsi, elle produit l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons, les aliments que nous mangeons et tous les matériaux dont nous avons besoin pour notre survie et notre bonheur.
La nature est également cruelle. Les blizzards, tremblements de terre, inondations et autres catastrophes naturelles peuvent nous entraîner dans la mort. Sans parler des maladies infectieuses, des insectes prédateurs, des plantes vénéneuses.
L’optimiste empereur-philosophe romain Marc Aurèle écrit dans ses Pensées : « La nature rend chacun de nous capable de supporter ce qui lui arrive ». Peu importe que l’environnement soit funeste ou clément, tous les humains repoussent la mort et, à la fin, regrettent de devoir quitter la Terre.
Sur le plan de la santé, la nature joue un rôle important. Des études ont montré que passer du temps dans la nature favorise la récupération physique et mentale. Les activités de plein air comme le sport, le jardinage ou la simple marche contribuent à avoir une vie plus équilibrée.
Les activités extérieures sont d’ailleurs souvent associées à des moments de détente, de plaisir, de joie. Lorsque nous sommes exposés à la lumière du soleil, notre corps produit des endorphines, ces hormones qui favorisent la sensation de bien-être. Que ce soit une journée à la plage, une ballade dans la neige folle ou simplement une pause-détente, de tels moments suscitent un sentiment de contentement.
La nature, c’est la santé selon l’épidémiologiste Marcia P. Jimenez qui a fait le recensement des recherches sur le sujet. Elle concluait dans A Review of the Evidence que
le contact avec la nature diminue les risques de maladies cardiovasculaires, de dépression, protège les fonctions cognitives, ainsi de suite.
La nature est une source infinie de beauté dont la diversité et la grandeur sont à couper le souffle. Pensons à ces Rocheuses qui dressent leurs pics enneigés, à nos forêts laurentiennes toujours renaissantes au printemps, aux flamboyants couchers de soleil sur le Saint-Laurent.
Puis il y a ces beautés qui charment l’oreille : les gazouillis du chardonneret à l’aurore, le bruissement d’un tremble dans la brise, le bouillonnement d’une rivière après l’orage.
Puis il y a les beautés tactiles : la froide inertie du granit, le rugueux de l’écorce d’un érable adulte, la finesse de la peau d’un bambin, la fraîcheur de l’herbe sous les pieds nus. Il y a même une beauté dans le silence.
La beauté de la nature est aussi bien apaisante que stimulante. Émotif, le romancier Jean Simard fait une mise en garde : « Trop de beauté, c’est un peu comme trop de bonheur ; on se demande si l’on aura la force de le supporter ».
De nombreuses personnes trouvent de la satisfaction, de la joie, du bonheur même dans des activités de plein air comme l’observation des oiseaux, la pêche en eau vive, le camping en famille, la promenade dans un parc urbain ou simplement l’arrêt devant une platebande de tulipes. La nature détient le pouvoir d’éveiller des émotions intenses chez les êtres humains.
Il y a plus. La profondeur d’un noir ciel d’hiver peut déclencher une émotion au plus profond de notre être. Un jour, par une glaciale nuit de janvier, je me tenais au centre d’un lac gelé comme de la pierre, le regard rivé vers le ciel, fasciné par la profondeur de la nuit, du ciel piqueté d’une multitude d’étoiles multicolores. Un sentiment d’infini est venu me virer à l’envers. La nature me plongeait dans un instant de spiritualité.
La nature possède ce pouvoir de nous connecter avec quelque chose de plus grand que soi. De produire comme un instant de… dissolution. Une extase.
Paul Fort, un jour élu prince des poètes, a écrit : « Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite. Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, il va filer ».
L’instinct grégaire et les conditionnements culturels nous portent à croire que le bonheur ne se trouve que dans nos relations avec les autres. La solitude est ainsi souvent rattachée à des notions négatives, et non compatibles avec le bonheur.
Valérie Blanc, psychologue clinicienne et Pascal Dufeutrelle, ancien chef de service médico-social, nous aide à déconstruire l’aura négative que revêt la solitude.
En sociologie, trois paradigmes se sont succédé, chacun avec leurs limites pour comprendre l’enjeu sociétal de la solitude. On distingue, « vivre seul », « être seul » et « se sentir seul », ces trois approches ont permis de mieux cerner ce qu’était la solitude.
Selon Valérie Blanc, la solitude dans le fond est une sorte d’absence : celle de l’autre. Alors, c’est un état qui demande des ressources personnelles nécessaires pour avoir la patience d’attendre le retour de l’autre.
Être seul, c’est décider par soi-même de ce que l’on peut faire et ce que l’on va faire. L’absence de l’autre marque la liberté, on ne tient pas compte de quelqu’un d’autre, « je fais ce que je veux », déclare Pascal Dufeutrelle en évoquant l’état de solitude.
Dans la société du XIXe siècle, être seul est souvent associé au malheur, à la tristesse ou encore à l’abandon. Pour M. Dufeutrelle, les notions de groupe et de famille sont au cœur de nos sociétés et les Hommes tendent à adopter cette construction sociale. La solitude apparaît comme la contre norme, et suscite les questionnements. Valérie Blanc, elle, illustre cette idée de contre norme en opposant la personne seule avec le couple, « rapidement, on se questionne sur une personne qui n’est pas en couple, voire, on remet sa sexualité en ques-
tion tant il est surprenant de voir quelqu’un de seul ».
La solitude est en réalité bien loin de ce que dépeint l’imaginaire collectif. Les deux intervenants s’accordent sur un point majeur : cela permet de se ressourcer.
« Ne pas avoir de temps seul, c’est insupportable », insiste l’ancien chef de service. Pour lui, la présence de l’autre force à être dans le compromis. Valérie Blanc, complète ce discours en ajoutant que la solitude permet de ne pas être débordé par les autres et leur présence. En ce sens, être seul permet de se donner du temps pour souffler, créer et réfléchir.
Il faut donc apprendre à se ménager des temps à soi. Pour Pascal Dufeutrelle, il est nécessaire de ne pas en avoir peur, et d’être capable de les vivre. Ce sont des moments qui forment, entre autres, des moments de bonheur et qui ne devraient pas être culpabilisés. Il faut aussi ménager des espaces de solitude, ajoute-t-il, en illustrant l’activité de la marche, « le chemin devient l’espace de notre solitude ».
La psychologue clinicienne marque cependant une attention toute particulière à la limite entre l’isolement et la solitude. « Je suis attentive lorsqu’il y a un isolement géographique, social… si la personne est en mesure de remplir ses besoins », explique-t-elle, mais elle affirme avec entrain qu’être seul n’est pas une mauvaise chose, au contraire c’est nécessaire. Certaines personnes recherchent cette solitude d’eux-mêmes plus habituellement que d’autres. « Il existe des personnes solitaires aussi parce qu’elles ne veulent pas de conflits ».
Cela devient néfaste lorsque la notion de l’ennui entre en jeu. « La solitude et l’ennui, c’est un cocktail mortifère », estime Pascal Dufeutrelle. Valérie Blanc le rejoint sur ce point en précisant que la solitude est mauvaise lorsque la personne n’a pas de centre d’intérêt.
Les deux intervenants font la différence entre une solitude voulue et une subie. Pour Pascal, le temps joue un rôle essentiel, « Être seul ça va cinq minutes, mais être toujours seul, c’est plus dur », pour lui le temps amène à transformer une solitude recherchée en une solitude imposée.
Il devient alors nécessaire de savoir trouver un équilibre entre les relations sociales et les temps seuls. Apprendre à ne pas culpabiliser lorsque l’on passe une soirée seul, tandis que d’autres de nos amis organisent une soirée par exemple. La solitude représente des moments de vie utile qui permettent, eux aussi, de connaître une concordance des temps qui mène au bonheur.
CÉLIA BALI
La vie nous amène parfois à traverser des moments douloureux, sentis comme une lame bouillante traversant nos cœurs. En apparence, seule la noirceur règne dans ces moments, heureusement, certains professionnels sont là pour apporter la lumière. Rencontre avec Clotilde, clown de profession et ayant récemment terminé le processus de sélection et sa formation de clown thérapeutique avec la Fondation Dr Clown.
LA VOIE VERS LE CLOWNESQUE
Clotilde est passionnée par les clowns depuis sa tendre enfance. « J’écrivais les clowns, c’est la vie sur les murs de ma chambre », relate celle qui ne s’est toutefois pas lancée dès le départ dans une telle carrière. Dans la famille catholique et bourgeoise originaire de France dans laquelle elle a grandi, être clown n’était pas considéré comme une réelle profession. Elle s’était donc plutôt dirigée vers le secteur médical et scientifique, jusqu’à son arrivée à Montréal en 2009. Devant la découverte du milieu du cirque de la métropole rempli de vivacité, sa passion a refait surface. En septembre, elle a terminé sa formation avec la Fon-
dation Dr Clown et elle a débuté ses fonctions en octobre.
En pensant à Dr Clown, on aurait tendance à penser que c’est un service uniquement destiné aux enfants malades, mais il en est tout autrement. La Fondation Dr Clown œuvre aussi en gériatrie avec le service La belle visite qui constitue parfois la seule visite du mois pour des personnes âgées. Et l’aide apportée ne bénéficie pas seulement aux patients, mais aussi à la famille et au personnel soignant. « C’est un privilège immense d’être dans la vie de ces gens-là. — On amène une diversion, de l’énergie positive, de la distraction. On essaie d’apporter de la joie à tout le monde. » Les parents d’enfants malades, qui vivent une situation bouleversante, peuvent être divertis par la venue de Dr Clown. Le personnel soignant voit leur travail allégé, demandant même parfois à un(e) Dr Clown de l’aide pour aider à convaincre un enfant de recevoir des soins.
QUE FAIRE QUAND LES GENS
N’ONT VRAIMENT PAS LA TÊTE À RIRE ?
L’objectif d’un(e) Dr Clown n’est pas nécessairement de faire rire, de donner une prestation et de faire un show. Il arrive bien souvent que les gens ne rient pas. Le but est plutôt d’entrer en relation avec les gens, d’apporter de la légèreté et de créer un lien « C’est la relation qui fait du bien, pas le rire », avance Clotilde à qui vient en tête une anecdote vécue par l’un de ses formateurs qui, en apparence, pourrait être perçue comme une prestation ratée.
La visite, relate-t-elle, avait lieu dans la chambre d’une petite fille que le Dr Clown n’a pratiquement même pas vue, car elle était cachée sous ses couvertures. « Il a discuté surtout avec les parents et créé une petite histoire imaginaire. Il n’y eut vraiment aucune réaction de la petite fille, de laquelle on ne voyait qu’un œil dépassant de la couverture, poursuit Clothilde. Il avait eu l’impression de ne pas avoir réussi sa mission. » Or, dans les semaines suivantes, les parents sont venus le remercier, car la visite avait en fait beaucoup marqué la petite fille qui en avait parlé pendant plusieurs jours.
« On (les Drs Clowns) peut avoir un grand impact, mais il n’est pas mesuré par la quantité et la force du rire, c’est plus subtil. »
Si ce qui ferait du bien à l’enfant, c’est d’envoyer promener le clown, il le peut. Parfois, la prestation se résume au clown qui reste dans le cadre de porte, insistant gentiment et rigolant pour pouvoir entrer, afin de donner le pouvoir à l’enfant de le laisser entrer ou non.
LES CLOWNERIES, EST-CE VRAIMENT INDISPENSABLE ?
Selon Clotilde, oui. Cela donne de l’espoir aux gens. Là où la Pyramide des besoins de Maslow nous présente des éléments de base comme boire, manger, dormir, etc., ou même des besoins plus psychologiques tels que l’accomplissement de soi, elle croit qu’un besoin comme avoir de l’espoir devrait aussi y figurer. « Nous vivons dans une époque où les gens vivent de plus en plus isolés. Raison de plus d’avoir des métiers qui rassemblent les gens. Rire ne devrait pas être une option. On devrait rire CHAQUE jour. C’est indispensable. »
Les retours positifs des équipes soignantes démontrent à quel point le travail de la Fondation
Dr Clown est important. Actuellement, une cinquantaine d’artistes œuvrent au Québec avec la Fondation et des clowns thérapeutiques sont également présents aux États-Unis, en France et partout dans le monde. Le secteur est en développement, prouvant que le besoin est là.
En travaillant au quotidien entouré de personnes vivant des moments difficiles, comment ne pas se laisser atteindre et garder le sourire malgré toute la douleur aux alentours ? Tous les artistes de la fondation sont des clowns professionnels d’expérience et ils apprennent les techniques clownesques spécifiquement liées aux soins. Prendre soin de soi afin de maintenir sa vitalité d’aidant est fortement encouragé, que ce soit par des lectures plus psychologiques, bien manger, bien dormir et avoir une bonne vie sociale.
Clotilde confirme qu’il est important, après un quart de travail, de prendre un moment pour soi, un moment tampon de transition entre la vie professionnelle et personnelle. La Fondation Dr Clown étant consciente de ce point, du support psychologique est offert aux clowns par l’entremise de formations psychosociales mensuelles, de table ronde ou de service d’écoute en privé.
Il faut savoir prendre du recul. Clotilde a malheureusement déjà vécu des situations difficiles avec des patients sur le point de mourir ou avec des traumatismes dans son ancienne vie de soignante. « C’est jamais facile. Tu es là pour aider les gens. Si tu as de la peine, tu ne peux pas aider. Si tu es toimême malheureux, comment apporter de la joie aux autres ? Moi, je ne peux pas changer ce qui s’est passé, mais je peux aujourd’hui apporter un peu de joie. Si pendant 5-10 minutes, l’enfant pense à autre chose, redevient un enfant, joue et rit, je m’accroche à ça. »
Clown, est-ce un métier à faire à vie ? Clotilde vit au jour le jour et n’en est pas encore à penser à sa retraite. Du moins, son ressenti du jour l’amène à croire qu’elle effectuera cette profession… « jusqu’à ce que mort s’ensuive », dit-elle à la blague. C’est pour elle un projet à long terme. Voyant beaucoup d’amis qui sont Dr Clown depuis longtemps et ce que cela apporte dans leur vie, elle est d’autant plus motivée à poursuivre dans ce métier.
« Je suis vraiment heureuse de faire une différence. »
MÉLODIE LANGEVIN
Prendre la décision de quitter son pays, sa famille et ses repères n’est pas facile. Pourtant, c’est le choix de milliers de jeunes chaque année qui décident de laisser derrière eux ce qu’ils connaissent pour étudier à l’étranger. L’organisme L’Entraide universitaire mondiale du Canada (EUMC) aide les étudiants réfugiés, originaires de plus de 39 pays, à faire face à leur nouvelle réalité. Le bureau de l’EUMC de l’Université Laval explique à La Quête en quoi consiste son Programme d’étudiantes et étudiants réfugiés (PER).
« Prendre le temps de s’installer » ce sont les mots de Victoria Baer, co-présidente du comité de l’Entraide universitaire mondiale du Canada à l’Université Laval (EUMC-LAVAL). Ce comité accompagne les étudiants vers une autonomie complète. Comptant une vingtaine de membres, il supporte financièrement, émotionnellement et académiquement, ces nouveaux arrivants. Le système de parrainage s’effectue sur un an, cependant la majorité des étudiants s’impliquent à leur tour les années suivantes.
Les étudiants acceptés au PER reçoivent le statut de résident permanent grâce à une entente entre l’EUMC et le ministère Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada. Si ce statut facilite leur intégration, les étudiants doivent tout de même faire face à une réalité qu’ils ne connaissent pas. Patricia Issack, étudiante parrainée en 2022, explique une grande différence entre le système scolaire de la Tanzanie et celui du Canada. Des cours sont donnés dans un français qu’elle ne connaissait pas, dit-elle. « Ça allait vite ! ».
Elle estime avoir vécu une première session universitaire difficile et avoir été précipitée dans ses études. Arrivés à la fin du mois d’août, les étudiants réfugiés n’ont que quelques semaines pour s’installer et s’habituer au système de l’Université Laval, ce qui peut engendrer un sentiment
d’anxiété chez les nouveaux étudiants qui ne sont pas encore réellement installés dans leur nouvelle vie.
L’Entraide universitaire mondiale du Canada à l’Université Laval est considérée comme une communauté par ses membres. Chaque semaine, une rencontre est offerte aux nouveaux étudiants pour un après-midi de thé. Il s’agit d’un moment pour discuter des difficultés de la semaine, du quotidien et plus encore. « Ils peuvent s’entraider entre eux et ils sont proches des étudiants parrainés de l’année dernière. » Victoria Baer, co-présidente de l’EUMC-LAVAL, estime offrir une communauté aux étudiants.
Gagnante d’une bourse en Tanzanie, Patricia Issack, s’inscrit au programme EUMC pour devenir infirmière. Elle veut changer les choses dans le milieu hospitalier. Son but : contrer la négligence. Elle choisit ce métier pour le contact humain et contribuer au bien commun. Malgré un sentiment de solitude au début de son parcours, Mme Issack estime avoir atteint un certain niveau de bonheur. Elle s’épanouit dans ses études et voit ses objectifs professionnels se développer. Patricia Issack est certaine qu’elle reverra sa famille bien que celle-ci habite dans un camp de réfugiés en Tanzanie. Cet espoir lui apporte la force nécessaire pour foncer dans ses études.
« Si j’atteins mes objectifs, j’atteins mes rêves, c’est ça le bonheur. »
L’EUMC-LAVAL organise des activités pour réunir les étudiants pour contrer le sentiment de solitude que certains pourraient vivre. « C’est
la communauté qui m’a aidé le plus quand je suis arrivée », exprime Mme Issack.
« Prendre du temps pour soi et découvrir le Québec. » C’est le conseil principal que Victoria Baer donnerait aux étudiants internationaux. Elle explique l’importance de sortir de l’université et de laisser les devoirs de côté pour se divertir. Vivre sur le campus, étudier sur le campus et manger sur le campus peut devenir répétitif et engendrer un état de stress. La Ville de Québec regorge d’activités et de lieux qui ne demandent qu’à être explorés.
Le deuxième conseil de la co-présidente serait de poser des questions. « Il y a plein de ressources à l’université ». Les étudiants ne doivent pas rester seuls avec leurs problèmes et poser des questions reste la meilleure solution pour être aidée.
Selon Patricia Issak, il faut accepter les défis. Accepter qu’il y ait des embûches et prendre le temps d’y faire face. Précipiter les choses n’est pas la solution et ralentir reste le mot d’honneur dans son discours. S’adapter à cette nouvelle vie restera un défi, qu’il faut accepter.
Le bonheur, c’est comme Charlie, le fameux monsieur à la tuque et chandail rayés rouge et blanc dans les albums de notre enfance : tout le monde le cherche. Et dans les deux cas, c’est souvent en s’enfargeant dans les détails autour qu’on le perd de vue. Je vous propose donc ce mois-ci des suggestions de lecture pour zoomer sur l’essentiel, passer un bon moment, et peut-être… enfin trouver où est Charlie?
Le classique : Le piège du bonheur par Russ Harris Médecin, psychothérapeute et conférencier, Russ Harris se penche sur la quête du bonheur et ce qu’elle a comme effet sur notre santé mentale. Selon lui, cette volonté d’être heureux à tout prix causerait en fait plus de stress, d’anxiété et de dépression qu’un véritable bien-être. Construit comme un outil d’accompagnement à une psychothérapie, ce livre comprend des exercices concrets à réaliser, des trucs et astuces pour se débarrasser de nos schémas négatifs, ainsi que des techniques pour trouver un sens au mot « bonheur ».
Explorer son côté spirituel avec Matthieu Ricard
Dans son livre Plaidoyer pour le bonheur, le scientifique devenu moine Matthieu Ricard propose de voir le bonheur sous la lentille des enseignements bouddhistes : le pouvoir du moment présent, le détachement de nos valeurs individualistes et la connaissance de soi. Ici, on aborde le sujet du bonheur à vol d’oiseau, d’un regard plus vaste, inspiré des grands sages tibétains, tout en restant ancré dans la culture occidentale. Un livre parfait pour élargir sa conscience tout en y puisant des trucs pour la vie quotidienne et ses tracas ordinaires.
Vivre 100 ans de Justine Latour et Marie Noëlle Blais
Bien que cet ouvrage ne porte pas sur le bonheur per se, la sagesse qui se dégage de chaque texte est absolument inestimable. Simple et percutant à la fois, ce petit bijou rassemble les témoignages de douze centenaires et ce qu’ils estiment être le secret de leur longévité. Pour certains, ce sera de chanter à pleins poumons, pour d’autres, le secret est de jouer à la pétanque, d’aimer son prochain ou de suivre ses passions. J’ai tiré plusieurs leçons de vie en lisant ce livre, et je les garde précieusement pour parcourir le chemin qui me mènera peut-être… jusqu’à 100 ans !
101 essais qui changeront votre façon de penser de Brianna Wiest
Ce livre n’est pas devenu viral à travers le monde pour rien. Chaque chapitre, ou essai, aborde un sujet différent, ou un angle portant à réflexion. Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis arrêtée pour noter un passage, ou pour me dire « Pourquoi je n’avais pas pensé à ça ? », « C’est donc bien dit ! » ou simplement « Wow ». L’écriture à la fois directe, logique et universelle de Brianna Wiest est un baume pour qui traverse un moment difficile. Malgré les difficultés et les mauvaises passes, on découvre qu’il est possible de s’arrêter en chemin et de se dire que tout est parfaitement imparfait.
Il est également possible de trouver son bonheur dans la fiction. En voici quelques exemples : Femme forêt d’Anaïs Barbeau-Lavalette. La famille, la nature, la beauté : quand on est confronté à la mort, la définition de ce que signifie « être vivant » se précise.
Faire les sucres de Fanny Britt. Un couple en crise, une érablière, et un combat contre la solitude.
C’est quand le bonheur ? de Martine Delvaux. Une amitié qui survit à la vie, aux tempêtes.
La liste de mes envies de Grégoire Delacourt. Estce qu’on devient plus heureux quand on gagne à la loterie ?
La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules de Philip Delerm. Souvent, les petits bonheurs sont les plus beaux.
Bonheur d’occasion de Gabrielle Roy. Tant de manières de trouver le bonheur… et tant de manières de le rater.
Le premier jour du reste de ma vie de Virginie Grimaldi. Quitter son mari infidèle, partir loin, puis se retrouver.
Bonne lecture !
ISABELLE NOËL
Mettre tout sur pause l’instant d’un voyage s’avère encore être un remède efficace contre le poids quotidien de la vie qui passe trop vite. Le faire à moto amplifie les sensations vécues, pour le meilleur et pour le pire. C’est avec la tête remplie d’aventures que notre groupe de trois motocyclistes a pris la route en direction de l’océan Arctique. Un trajet de plus de 19 000 km nous attendait.
Le 23 mai 2023, nous partions pour un long voyage. Ce périple allait nous amener à l’endroit le plus au nord accessible par route au Canada, Tuktoyaktuk. Ce village d’environ 900 personnes, dans les Territoires du NordOuest, est unique. Il est le seul au pays qui est en bordure de l’océan arctique et connecté au reste du monde par une route. La distance pour s’y rendre à partir de Québec
est intimidante. Le faire à moto représente un défi de taille.
Notre petite équipe se compose de trois vétérans, amis de longue date. Se retrouver pour une aventure de ce genre est une occasion rêvée pour plonger dans de nouvelles situations uniques, difficiles et à la fois merveilleuses. Quel lien à faire avec le bonheur ? Celui de croire qu’il se trouve dans la réalisation d’objectifs, dans les relations humaines enrichissantes et lorsque des défis sont surmontés.
Ce voyage comprenait quatre étapes distinctes. La traversée de l’Ontario et des Prairies d’abord, la Colombie-Britannique et l’île de Vancouver ensuite. Le troisième segment était la vraie raison de ce voyage, la route Dempster jusqu’à l’océan Arctique. Et enfin, le retour à la maison. Pour avoir encore plus de plaisir, nous
avons choisi de faire du camping presque tout le temps.
De longues journées s’enchaînaient à franchir les kilomètres interminables qui traversent le pays. Les soirées de camping, les blagues autour du feu et les anecdotes loufoques nous donnaient envie de recommencer le lendemain.
Nos yeux demeuraient rivés au nord vers le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest. À la fois excités et anxieux, nous avions tous des papillons dans le ventre. L’ascension vers le cercle arctique a commencé par la traversée de Port Hardy jusqu’à Prince Rupert, en Colombie-Britannique. Routes sinueuses presque toujours à une seule voie, perte du réseau cellulaire fréquente et points de ravitaillement éloignés, les routes du
Nord sont d’une autre nature. Il faut demeurer prudent. Une chute à moto, un coup de chaleur, un bris mécanique sont tous des incidents qui prennent une ampleur différente en région éloignée.
Un arrêt à Dawson City, au Yukon, est un incontournable. Cette petite municipalité charmante est le lieu historique de la ruée vers l’or de la fin du 19e siècle. C’est aussi la fin de la route pavée. Les prochains kilomètres seront les plus difficiles. Presque 880 km de chemin de terre jusqu’à la destination visée. La réputation de la route Dempster n’est plus à faire. Les conditions peuvent être catastrophiques selon la météo. Il est d’ailleurs fortement recommandé de ne pas s’y aventurer à moto s’il pleut tellement la chaussée devient boueuse et glissante.
Nous avions une fenêtre météo favorable de quelques jours en quittant Dawson City. Afin d’éviter les
problèmes, nous avons complété le trajet plus rapidement que prévu. Atteindre enfin notre objectif commun a été un véritable soulagement. Il faisait froid à Tuktoyaktuk, 4 degrés Celsius. On imagine à peine la réalité d’y vivre à l’année. On se sentait comme si nous étions au bout du monde. Les 150 derniers kilomètres avaient été très difficiles, le gravier était mou, et les motos lourdes et instables. Mais nous avons su éviter les chutes.
Les célébrations ont été de courte durée. Pour des raisons encore liées à la météo, nous repartions une heure plus tard pour passer la nuit à Inuvik. Le lendemain, notre dernier segment sur la Dempster se terminait au magnifique parc national de Tombstone.
Le retour à la maison a été long et les feux de forêt nous ont forcés à modifier notre itinéraire de retour. Une collision avec un ours a
même obligé un membre de notre groupe à revenir, malgré tout sain et sauf, à la maison en avion. Dans quelques jours, nous serions tous de retour dans nos vies quotidiennes qui commençaient à nous manquer.
C’est donc rempli de bonheur que nous rentrons chez nous. Remplis de bonheur d’avoir osé tenter notre chance sur une des routes les plus dangereuses au pays. Remplis de bonheur aussi d’avoir pu nous accomplir, réaliser un rêve commun d’aventure et d’avoir persévéré jusqu’au bout. La vie est un parcours difficile pour tout le monde. Mais elle est aussi ce qu’il y a de plus merveilleux. Trouver le bonheur qui l’accompagne est une responsabilité bien personnelle. Pour nous, il s’est retrouvé sur la route, le temps d’un voyage entre amis.
PHILIPPE FORTIN
La vie est un petit courant électrique alimenté par le soleil.
– Albert Szent-Györgyi
Je laisse de côté le bonheur qui me semble un sujet trop fatiguant à traiter. Il reste donc le soleil et ses rayons. J’y reviendrai plus bas.
Penchons-nous d’abord sur une des plus grandes énigmes à laquelle notre intelligence puisse se confronter, celle de la bio-poiesis — le processus de développement d’organismes vivants à partir de la matière non vivante. Comment passe-t-on du minéral au vivant ? D’où vient la vie ? Quand surgit-elle ? Darwin imagine que dans quelques « mares chaudes » contenant les produits de base : sels phosphoriques, ammoniac, lumière, électricité, chaleur, etc., auraient pu « se former chimiquement un composé protéique prêt à subir des changements encore plus complexes ». D’autres cherchent au-delà de la Terre : la théorie de la panspermie défend l’idée selon laquelle la vie aurait commencé autre part. La présence des briques élémentaires du vivant sur quelques fragments de météorites échoués sur Terre, ou rapportés par nos sondes, ravive l’intérêt porté à cette vieille idée qui remonte à Anaxagore : des germes primordiaux (sperma), disséminés aux quatre coins de l’Univers, auraient créé plusieurs Terres ainsi que toutes formes de vies. Une sorte d’éjaculation cosmique finalement. Dans les faits, la Terre s’est effectivement prise une giclée de météorites durant son premier milliard d’années. Or, l’existence de microorganismes capables de survivre aux conditions extrêmes d’une traversée de l’espace et du temps est désormais une réalité empirique. Les bactéries dites extrêmophiles résistent à tout : froids et chaleurs terminales, milieux radioactifs ou acides, absence quasi complète d’eau, privation d’oxygène, pressions démesurées, vide spatial… Même si une météorite peut mettre des millions d’années avant de percuter une planète, certaines bactéries peuvent attendre tranquillement l’impact en faisant la sieste durant 25 millions d’années avant de reprendre vie ! L’exobiologie, qui étudie les phénomènes liés à l’apparition de la vie ailleurs que sur Terre, est donc une candidate crédible, mais elle ne fait que déplacer le problème, puisqu’on ne sait pas plus expliquer son apparition en cet ailleurs…
De plus en plus de biologistes penchent plutôt pour une naissance provoquée par l’énergie géothermique du fond des océans. D’autres complexifient l’idée de la soupe marécageuse darwinienne en y ajoutant la contribution spécifique de la forme sphérique : lorsqu’on mélange de l’huile et de l’eau, des bulles ressemblant à des cellules enveloppées d’une membrane
se forment d’elles-mêmes. Il est donc aisé d’imaginer la constitution spontanée de semblables bulles dans les eaux troubles de l’océan primitif, petites vésicules membranaires graisseuses qui auraient développé une faculté d’autoconservation, et seraient parvenues à se distinguer du milieu originel indifférencié, amorçant la séparation entre l’intérieur et l’extérieur. « On peut penser que l’énergie solaire passa d’abord par le biais de ces petites gouttes ; un flot contrôlé d’énergie déboucha au bout du compte sur les structures qui devinrent des cellules vivantes », écrit la microbiologiste Lynn Margulis. Caressées par les rayons solaires, ces petites quantités d’intérieurs protégées par leur forme devinrent les incubateurs de l’opération chimique miraculeuse qui allait enclencher le hapax fondamental de la grande copulation démiurgique des éléments. Comme si la puissance morphologique était l’unique modalité dénichée par l’élément aqueux pour interagir avec son environnement. De l’écume barbotant à la surface de la soupe prébiotique naquit ainsi la première monade vitaliste. Cette hypothèse a évidemment ma faveur puisqu’elle constitue un exemple magistral de ce que j’appelle la morphologie magique : le mystère de la forme y joue un rôle essentiel, la rondeur contribuant au phénomène d’encapsulement énergétique que devient ici la vie. Le secret de la genèse cellulaire se trouverait en définitive dans l’interaction énergie/morphologie. Ou comment le soleil fit l’amour à une forme...
L'AGITÉ DUBOCAL
Enquêtede sens
Mais comment passe-t-on des briques chimiques élémentaires aux êtres vivants ? Et plus généralement, comment est-il possible que les nombreux paramètres qui conditionnent la vie soient réglés au poil de cul près pour en permettre le surgissement ? Il suffirait d’une infime variation dans le réglage d’une seule des constantes fondamentales de l’Univers pour que la vie y soit rigoureusement impossible. Les scientifiques appellent ce phénomène l’ajustement fin. Modifiez la vitesse de la lumière, la masse du proton ou la charge de l’électron, la vie devient impossible. Changez la quantité de matière dans l’Univers, la distance moyenne entre les étoiles de notre Galaxie, ou même leur manière de briller… pas de vie. Le reste du cosmos est indispensable aux êtres vivants. L’Univers, qui est en expansion, l’est pile-poil à la bonne vitesse : plus rapide, aucune structure n’aurait pu se former ; plus lente, il se serait effondré sur lui-même avant que la complexité puisse se développer.
Le Soleil aussi prend part à ce miracle statistique reconduit à chaque instant et permettant que tout cela tienne depuis plus de quatre milliards d’années. La nature du Soleil (composition, orbite galactique, luminosité) est très surprenante comparée à celle des autres étoiles. Sans ces excentricités, la vie aurait également été impossible. Il se situe juste à la bonne place : à mi-chemin du bord de la Galaxie et entre deux de ses bras en spirale. Plus près du centre, les vivants auraient été soumis à des radiations dangereuses, plus éloigné, ils n’auraient simplement pas pu émerger, les matériaux lourds nécessaires à leur agencement ayant manqué.
Parasite du Soleil, la Terre retient une partie de l’énergie solaire dans l’atmosphère. Juste assez pour permettre un réchauffement de sa surface jusqu’à une température moyenne de 15 °C, qui s’avère parfaitement compatible avec la vie telle que nous la connaissons. Sans ce piège à chaleur, la Terre serait une boule de glace oscillant plutôt autour de – 18 °C.
J’ai connu plusieurs moments de petits bonheurs en famille, au travail, dans les sports, avec les ami.es. Bref des petits bonheurs quotidiens. Cependant, j’ai toujours pensé qu’un bonheur total était impossible sur terre et qu’on pouvait l’atteindre seulement en rêves ou en pensées. Bien que la nature et les êtres qui font du bien aux autres me procurent une certaine réjouissance.
Plusieurs personnes aujourd’hui, stimulées par les modèles offerts par la société, associent le bonheur à la réussite affichée par la classe supérieure. Je n’ai jamais vécu avec cette mentalité du gain.
Le travail que j’ai fait pendant 25 ans m’a procuré très peu de bonheur, mais la satisfaction du travail bien fait. Le bénévolat m’a apporté beaucoup plus, car il m’a permis d’être mieux dans ma peau et de me créer un bien être intérieur qui frôlait le sentiment du bonheur.
C’est à 50 ans que le grand bonheur — mon rayon de soleil — arriva dans ma vie. J’assistais à un spectacle quand j’aperçois une femme qui me regarde… je ne sais pas pourquoi. Je me retourne plusieurs fois, chaque fois elle me regarde. À la fin du spec-
La vie n’est qu’un effet secondaire du confort climatique provoqué par l’effet de serre.
Bonheur ou pas, à l’origine de nos existences se trouvent le Soleil et sa lumière.
MATHIEU RIOUX
tacle, je sors rapidement et je me retrouve près d’elle : nos regards se sont comme fixés dans le temps. Un vrai coup de foudre ! Je fais connaissance avec cette femme, pleine d’amour sincère sans jugement, et très souriante. Pendant nos sept années de fréquentation amoureuse, malgré ses problèmes et les miens, qui devenaient les nôtres, nous avions juste à nous regarder pour ressentir le bonheur. Plus rien n’avait d’importance, on vivait le moment présent en amour, et ce malgré l’opposition de la famille qui provoqua deux ruptures de raison. Pas de cœur.
Mon cœur à garder cette pensée du bonheur vécu avec mon ange aux beaux yeux. Cet amour restera dans mon âme jusqu’à mon dernier souffle de vie.
Cet ange terrestre est venu à moi pour nourrir mon cœur et je repense souvent à tout le temps que nous avons passé ensemble, sans querelles et à vivre de bon moment.
Je t’aime ! Longue vie à toi qui sait aimer sans jugement pour les autres. Que le reste de ta vie soit des plus heureuses. Vive le bonheur et beaucoup de rayons de soleil. Que ces rayons viennent caresser nos cœurs et teinter nos regards de tout l’amour que nous avons vécu tous les deux. xxxxxxx
BERTRAND CYR
Corrivault
Plus ça change, plus c’est pareil ! Voilà une sage observation souvent répétée de diverses manières, mais dont le sens reste le même malgré le temps qui passe.
L’histoire l’attribue à un certain Alphonse Karr, contemporain et ami de Victor Hugo et touche-àtout renommé à son époque pour sa forme d’humour. À quelqu’un qui se plaignait qu’avec les roses viennent les épines, il répondait qu’il faut plutôt être heureux que les épines aient des roses. Nous savons tous qu’il existe bien d’autres espèces de fleurs et qu’une variété de dahlias porte le nom de Karr en l’honneur de ce monsieur.
À l’heure des bilans de fin d’année, la boutade d’Alphonse Karr résume bien, aujourd’hui encore, l’état du monde qu’il connaissait sauf que l’humanité sait désormais ce qui l’attend si rien ne change. Le problème reste toujours que les autres en sont responsables. En même temps que l’on prêche l’urgence de mieux prendre soin de la planète, on multiplie les sources de dangers et les occasions… de pêcher comme on disait autrefois.
Là où règne une paix relative, les besoins de développer l’économie prévalent même quand le simple bon sens signale les risques inhérents. Quand surviennent les catastrophes pourtant annoncées, les désastres naturels et les pénuries d’éléments essentiels, peut-on vraiment s’étonner de l’exode des populations vers des zones présumées moins périlleuses ? Les actualités ont même un nom pour ces gens : les réfugiés climatiques.
Ailleurs, ce sont les inégalités et les injustices qu’on a préféré ignorer, mais qui semblent s’allier pour qu’éclatent des conflits qui mènent aux guerres. Et tous les jours, les bulletins d’information des télévisions du monde montrent pourtant des images de désastres, les démolitions, la panique des populations, le sang des blessés, les cadavres gisant à travers les ruines… Mais en temps de guerre, les balles touchent plus souvent l’enfant qui joue dans la rue que le général de l’armée et les politiciens qui la financent pour exercer leur pouvoir.
Les États investissent des sommes pharaoniques pour conquérir l’espace, mais prétendent manquer de fonds quand il s’agit d’assurer le bien-être des peuples de la planète. Comme s’ils planifiaient quo-
tidiennement son autodestruction. Les auteurs de science-fiction du siècle dernier ont largement raconté comment ça pourrait se passer et voila que la réalité actuelle rejoint ce qu’ils ont imaginé. Mais le pessimisme ne doit pas empêcher de vivre. Même si l’on entend de plus en plus souvent les jeunes gens en âge de mettre des enfants au monde, affirmer que l’état du monde les fait refuser de courir le risque de l’optimisme. Et des personnes plus âgées avouent également s’inquiéter de ce que l’avenir réserve à leurs descendants.
L’homme est un animal qui peut ultimement s’adapter à toutes les conditions : l’évolution des espèces au fil des millénaires l’a prouvé abondamment. Mais les enfants gâtés que nous sommes pourront-ils survivre, apprendre à vivre autrement ? Divers mouvements inspirés des principes des survivalistes surgissent dans les pays prospères où ils tendent à se regrouper en cellules de survie autonomes, selon des préceptes bien tentants pour les gens inquiets.
Pourtant, des chercheurs, en étudiant le phénomène surtout en évolution depuis les deux dernières décennies, auraient observé qu’on ne les trouve pas dans les régions en crise ou en guerre. Question de prudence, évidemment.
Au moment de quitter 2023 et d’entrer dans 2024, on peut choisir de regretter ce qui fut et d’avoir peur de ce qui sera, ou bien décider que la vie doit se vivre une journée, un moment à la fois. Quoique l’on décide, si l’on ne peut pas changer les choses, la manière de les percevoir et de les recevoir nous appartient. Mais là commence le territoire des philosophes où, pas si bête, mon ignorance me dit qu’il est inutile de m’engager. Ce qui ne m’empêchera pas d’encore poser des questions lorsque se produisent des événements que redoutait cette sagesse populaire que ne savent ni entendre ni écouter ceux qui auraient pu empêcher le pire d’advenir. Si l’on ne fait plus de chair à canon, on pourrait se battre pour obtenir des réponses.
En attendant, on peut toujours se souhaiter une bonne et heureuse année 2024… S’cusez-la !
Ce mot provoque une sensation qui envahit l’esprit de l’être humain par ce qui est bon et ce qui le rend heureux. Évidemment, chaque être humain est différent et le chemin qui lui fera atteindre le « Bonheur » est lui aussi différent. Atteindre ses aspirations dans la vie, les buts et les objectifs qu’on se fixe sont tous des espoirs de bonheur.
Le bonheur c’est une étincelle qui s’allume dans votre cerveau, il peut durer quelques instants ou peut se prolonger parfois très longtemps. Cette flamme qui s’allume peut-être génératrice de nombreux projets qui risquent de vous rendre heureux, qui peuvent vous faire connaître la satisfaction, l’enchantement, l’euphorie, l’extase, le plaisir, le bien — être, le ravissement, le contentement, le plaisir, et même la béatitude.
Le bonheur est bien différent, et il varie différemment dans le cœur de chaque individu. De la joie à la peine, ses façons de s’exprimer sont très variées. Le bonheur est une émotion qu’on pourrait qualifier de positive, mais qui parfois à un bonheur contrarié se rattache souvent à des émotions négatives. Dans ce cas, le fameux bonheur se transforme en peine. Pour analyser mieux cette situation, rien de tel que ceux qui ont laissé des écrits sur le vécu de leurs émotions. Ils expriment assez bien leurs sentiments vis-à-vis cette expérience qui dans la balance n’apporte pas toujours l’espoir qui était attendu.
L’exemple qui me fascine le plus est « Le P’tit Bonheur » de Félix Leclerc. Ce dernier, dans une envolée d’émotions, raconte les différentes péripéties vécues avec un petit bonheur en pleurs qu’il avait ramassé sur le bord d’un fossé, ce dernier criait « Monsieur ramassez-moi. » Sympathiquement Félix s’exécute, et sous ses haillons il l’apporte à sa maison. « Alors le petit bonheur a fait sa guérison. » En même temps que le petit bonheur guérissait, Félix s’améliorait également, « Mes jours, mes nuits, mes deuils, mes
peines, mon mal, tout fut oublié. Ma vie de désœuvré j’avais l’dégoût d’la recommencer. » Dans ces tristes moments, Félix prenait son petit bonheur, et lui disait « c’toi ma reine ». Son bonheur a fleuri, il a fait des bourgeons, pour Félix ça s’voyait sur son front. Mais un beau matin, le bonheur est parti sans lui donner la main, Félix se ramassait avec un grand trou au fond du cœur, pendant que le p’tit bonheur s’en allait, tête haute, sans joie, sans peines. Félix pensait mourir de chagrin et d’ennui, il lui restait l’oubli, le mépris, mais le plus important, il lui restait la vie. La finale est un peu spéciale, et je désire vous l’épargner, avec le plus grand respect pour ce grand artiste.
Concernant toujours ce fameux « Bonheur » bien des écrivains l’on exprimé de différentes façons. Il en est ainsi de la plume de l’écrivaine Gabrielle Roy. Son volume « Bonheur d’occasion » fut sans contredit une excellente observation du milieu de la classe ouvrière qu’elle décrit avec justesse. Il est de toute évidence que cette période qu’elle décrit est le miroir d’une société représenté à une certaine époque, mais il en résulte qu’il est et demeure un chef-d’œuvre de ce temps.
Le mot « Bonheur » est toujours fascinant, il appartient à ceux qui vivent d’espoir, de réussites, de gloires, d’amours, etc.
C’est ce que je souhaite à tous ceux qui auront l’occasion de me LIRE.
PHILIPPE BOUCHARD
« Chaque mot dit avec bonté est comme une goutte de rosée magnifiée par un rayon de soleil. »
Pas facile de penser à mon propre bonheur quand tout ce que je vois et que j’entends dans l’actualité c’est le malheur des peuples ukrainiens, israéliens ou palestiniens qui sont en plein désarroi. Lorsque je songe à tous ces peuples à travers le monde, africains ou autres, qui voient leurs proches tomber comme des mouches. Mes pensées sont avec eux bien sûr, mais ma chronique c’est « l’Espoir au cube » et pas question de me laisser abattre dans ces premiers jours de décembre.
L’hiver est à nos portes et le soleil se montre le bout du nez moins longtemps de jour en jour. Le solstice d’hiver arrivera bientôt et nous vivrons la journée la plus courte de l’année. Tant mieux ! Puisque tout de suite après, les journées recommenceront à s’allonger pour nous rapprocher du solstice d’été, ma journée préférée dans l’année.
Le solstice d’été prend un sens particulier pour moi, c’est un rappel de mon engagement amoureux. L’engagement envers moi-même d’abord, l’amour de mes capacités retrouvées, l’amour de la vie que j’ai choisi il y a 25 années déjà. J’ai choisi les chemins moins fréquentés ; ceux qui nous ouvrent les portes du cœur et de l’émotion. J’ai appris à reconnaître mes propres états émotionnels et à comprendre l’impact de mon comportement sur les autres. J’ai appris à me mettre à la place de l’autre. J’ai découvert ce que Peter Salovey et Jack Mayer nomment l’intelligence émotionnelle.
Depuis toutes ces années, j’ai tenté de transmettre mes valeurs à ma progéniture. Je suis un père très fier. Je vois mes trois enfants avancer et mordre dans la vie chaque jour. Si les tempêtes sont inévitables, la manière dont nous choisissons de les traverser nous est propre. J’ai confiance qu’ils trouvent leur petit rayon de soleil dans chacune des situations qu’ils vivent au quotidien.
Je reconnais aussi le droit à mes proches et à mes amis de faire leur choix de vie. Je n’ai pas à être en accord ou en désaccord avec leur choix. Je n’ai pas à juger de leur propre capacité de jugement. Mon rôle c’est d’être un père, un frère, un oncle, un ami et de
Proverbe amérindien
leur faire sentir que je serai toujours là, quoiqu’il arrive. Mon rôle c’est de pointer le rayon de soleil, de faire tomber les œillères qui le cachent, de valoriser l’intensité de la lumière qui émerge derrière chacune des situations que nous prenons le temps de clarifier afin d’en faire resurgir le côté positif.
Je suis comme ça, j’aime que les choses soient claires. J’ai besoin pour rayonner de savoir que les gens que j’aime savent que je les aime aussi et que je les soutiens à ma façon. Je suis heureux lorsque je me sens utile sans être intrusif, j’ai besoin de ça. J’aime comprendre ce que l’autre traverse. J’apprends à écouter avec bienveillance, en tout cas, j’y travaille ardemment avec sincérité.
Je l’ai souvent dit, je suis un homme de service. Je trouve ma valorisation dans ce que je peux apporter aux autres, mais, pour pointer le soleil, je dois prendre un peu de recul, voir comment je peux prendre soin de moi tout en donnant de mon temps et de mon énergie aux autres. Je cherche à maintenir l’équilibre entre mon besoin et celui de l’autre. C’est ainsi que je peux rayonner et permettre à d’autres de profiter de ma propre lumière et…
Lorsque sur le sentier de la vie s’installent
Dans nos corps la beauté du temps qui nous a façonnée,
Dans nos cœurs le rêve qui devient une concrétisation de l’amour tant désiré,
Dans nos âmes, la voie du bonheur qui apparaît si rayonnant que nous ne pouvons l’ignorer. Il nous reste à actualiser totalement ce que la Nature a si généreusement ensemencé en nous pour nous mener,
Petit à petit, pas à pas, vers ce qui en fait ressemble étrangement à ce que nous sommes devenus : Des cultivateurs de bonheurs…
Simplement,
MARC ÉMILE VIGNEAULT
PAR JACQUES CARL MORIN
CE JEU CONSISTE À REMPLIR LES RANGÉES HORIZONTALES AINSI QUE LES COLONNES 1 ET 20 À L’AIDE DES DÉFINITIONS, INDICES OU LETTRES MÉLANGÉES OU DÉJÀ INSCRITES. CHAQUE CASE GRISE REPRÉSENTE UNE LETTRE QUI EST À LA FOIS LA DERNIÈRE LETTRE D’UN MOT ET LA PREMIÈRE LETTRE DU SUIVANT…
Verticalement :
1- Plante ornementale à grandes bractées rouges aussi appelé étoile-de-Noël.
20- Ornement.
Horizontalement :
1- Brioche italienne traditionnellement servie à Noël. « À bon..., salut ! ». Opération éclair.
2- Pommade. Glande endocrine. Couvert de flocons.
3- Stupide. Voyage intérieur. Partie d'une table. Réservé, circonspect (TIRESCD). Peur d'acteur.
4- Acteur français (TIRENO). Hors d'oeuvre à l'espagnol. Désert africain. Art martial (OIDKAI).
5- Fromage anglais (LOSINTT). Pâte alimentaire (LINOELU). (S)' embrouiller (METRERPE).
6- Cagouille, limaçon, hélix. Défaite désastreuse (FATRARAGL). République d'Afrique.
7- Exposé universitaire. Fermer un appareil. Pas de danse (CHATTEREN).
8- Rendre l'âme. Grand chapelet. Frayeur, frousse.
9- Vacciné. Compost, fumier. Chapeau mexicain.
10- Abscons. Trou d'animal. Langue parlée à Bucarest. Réponses
La grande mascarade annuelle commençait pour la famille Champion, vivant au 24 de la rue Décembre, dans le quartier Passif-Agressif, en Haute-Ville.
En cette période de l’année, parures, costumes et masques sont en vente dans les magasins, et Chloé en avait acheté plus qu’elle ne pouvait en porter. Car la pression était au maximum pour montrer ses meilleurs atouts : Joker, As, Valet et Reine de cœur. À date convenue, les avatars en place, le jeu des identités commença au rythme des bruits de coutellerie sur la table familiale. Au milieu du réveillon, Chloé décida de faire une démonstration de sa nouvelle collection de façades hivernales. Mais voulant trop en faire, elle mit trop de masques à la fois, et la corde céda d’un seul coup : tous ses masques tombèrent au sol. « Tu n’as pas mis de mascara ce soir ? », dit l’un. « Tu devrais mettre une corde plus solide la prochaine fois », dit l’autre. Derrière son masque, sa mère éméchée finit par lui reprocher en fin de soirée : « Tu sais très bien que cette soirée devait être masquée, je veux dire marquée, par la perfection, ça vaut cher pour moi ». Et Chloé dut porter la carte de « deux de pique ».
Sur ce, la mère finit son verre de vin Culpabilité 12 %, et Chloé mit un masque de « diversion » pour sauver la face. Quand la soirée se termina, Chloé était épuisée par les demandes incessantes de sa famille. Elle attendait l’autobus en portant le carton « Qui suis-je vraiment ? », très peu vendu dans les magasins. Elle réfléchissait : « Est-ce qu’on m’aime vraiment, si tout ce qu’on attend de moi, c’est un masque ? »
L’autobus arriva et son anxiété recommença. « Tous les gens dans l’autobus vont voir que mon masque de “joyeuse” s’est brisé. Que vais-je faire ? Devrais-je mettre mon masque de “hautaine”, ainsi personne ne verra ma solitude. Et s’il me reste assez de corde, je pourrais mettre mon masque de “penseuse”. Personne ne se rendra compte de rien ».
Mais une personne s’en rendit compte. C’était une enfant qui portait le masque d’Alètheia, la déesse de la « vérité ». Ce masque est très facile à porter, souple et bien ajusté. À un tel point qu’on l’oublie. Elle dit à Chloé :
« Je t’aime mieux lorsque tu es triste, mais je n’aime pas te voir triste. Tu es simplement plus intéressante comme ça. Pense aux animaux, ils ne portent pas de masque, et c’est pour ça qu’on les aime ».
Chloé lui répondit :
« Je ne savais pas que mon masque de tristesse m’allait bien, et que j’étais plus intéressante comme cela. Je pensais que c’était ennuyant. Je n’avais même pas réalisé que j’avais le droit de le porter. »
Puis Alètheia dit :
« C’est plus qu’un simple masque, c’est un “Soi”, il est ton “vrai toi”. Il est plus léger à porter, mais il requiert plus d’attention et d’amour, d’estime et de confiance. Le plus difficile, c’est d’avoir le courage d’enlever tes masques inutiles ».
Chloé se dit à elle-même :
« Mon masque de “gentille” est déjà revenu, et mon masque “authentique” est déjà oublié. Je voudrais tellement faire plaisir et être aimée, que je ne suis plus authentique. Toute ma vie, j’ai été le témoin de mon film, sans être l’actrice principale. J’ai toujours joué le scénario, mais les personnages de ma famille prennent trop de place. Pourtant, mes émotions ne blessent personne, et les gens autour de moi ne sont plus des enfants. Alors pourquoi serais-je coupable de quelque chose ? »
Chloé devra mettre en lumière son existence pour s’harmoniser, et avancer. Porter un masque ombrageux vaut mieux que de porter un faux Soi tout blanc. C’est pourquoi Chloé a pris comme résolution d’en parler à quelqu’un qui peut l’aider. Il y a plein de professionnels tout près de chez elle.
Si comme Chloé, tu as besoin d’aide, n’hésite pas à trouver la bonne personne et à faire comme moi, car ça m’est déjà arrivé.
ÉRIC NADEAU
Lundi 1er mai 2023 — La semaine passée, je dormais un peu pluss chaque nuit. 4 h, 5 h, 5 h 1/2 jusqu’à la nuit de samedi le 29. Je me suis réveillé dimanche à 2 h comme chaque nuit sauf qu’après j’ai sheeré solide.
À 2 h 30, j’ai téléphoné à CKRL parce que c’était l’émission L’autoroute, une émission de rock avec des demandes spéciales de minuit à 4 h. C’est une émission que mon ami Vincent animait à l’occasion. Vincent était un exégète du rock, surtout des années 1960-1980. Il est décédé autour du 1er septembre 2022 d’un infarctus foudroyant dans son sommeil. J’ai eu beaucoup de sanglots à son enterrement. Et là, j’en avais beaucoup parce que l’animateur l’avait bien connu, et que j’ai l’humeur à fleur de peau. Le terme médical est « humeur labile ».
À 4 h, j’ai téléphoné au Centre de nuit Demi-Lune à Limoilou. J’ai parlé 30 minutes avec l’intervenante. Puis vers 4 h 44, je me suis habillé pour aller à Demi-lune sur place. J’ai callé Taxis Coop et deux minutes après mon téléphone a vibré. Il était arrivé. Il est arrivé tellement vite que j’ai oublié mon parapluie et ma dose de médicaments du matin. Je suis arrivé à 5 h au centre Demi-Lune, à Limoilou au coin de la Canardière, de la 8e Rue et de la 4e Avenue. Il y avait la directrice que je connais depuis 25 ans, un intervenant que j’ai connu il y a 3-4 ans et l’intervenante avec laquelle j’avais parlé dans la nuit du 23 au 24 où je suis parti pour l’hôpital l’Enfant-Jésus en catastrophe. Mais surtout, il y avait un autre gars qui jouait au pool. On a sympathisé tout de suite. Il y a beaucoup de solidarité entre les maganés de la santé mentale.
Il y a beaucoup de solidarité entre les maganés de la santé mentale.
Moi et G. on a quitté à 6 h à la fermeture du centre. On a marché sous une bruine légère pour aller déjeuner à la Brûlerie de la 3e Avenue qui ouvrait à 6 h 30. (La directrice nous avait suggéré la célèbre et renommée cantine Chez Pierrot, ouvert 24 h, au coin de la 10e Rue et de la 1re Avenue. Mais je savais que Pierrot avait déménagé sur la 1re Avenue près de la 22e Rue en face de chez M. Balayeuse. J’ai googlé
la cantine qui est devenue un resto et j’ai vu qu’elle n’ouvrait qu’à 11 h du matin).
G. m’a payé la traite. Latté avec sandwich œuf jambon fromage. C’est un col bleu de la Ville qui avait des problèmes avec sa voisine cokée fournie par les motards. Je ne comprenais pas toute son histoire. Quand je lui ai dit que j’étais poète, journaliste et écrivain, il m’a pris au mot. Il m’a dit qu’avec sa vie il y aurait un livre à faire, une espèce de biographie rocambolesque. Il m’a confié qu’il s’était jeté en bas du pont de la chute Montmorency à un moment donné, avait été paralysé des pieds jusqu’au cou, mais s’en était réchappé. (À suivre ?)
BERNARD
ST-ONGE
Dehors décembre.
Le windshield de Nelligan s’engivre sur un chaud temps.
Le soleil, lui, c’t’un snowbird qui sacre son camp dans l’sud pour fuir l’hiver.
Ah ! Ostie de lâche pareil.
Astre que j’envie. Que j’envie. J’suis pas poète. Je casse les vers d’Émile pis je rends dommage à Dédé.
Non j’suis clairement pas poète. Je ne suis qu’un climatémotif qui hait l’hiver.
Un climatémotif, si tu sais pas c’est quoi, c’est un individu dont les émotions sont directement liées au temps qu’il fait dehors. Une maladie rare qui n’affecte que moi et une plurielle d’autres personnes.
En gros, tandis que y’en a qui ne jure que par l’horoscope pis à l’alignement des planètes, moi je me fie au mercure qui se rétrograde en p’tite boule dans le fond du thermomètre. Je ne suis qu’un bipolaire climatique dont le vague à l’âme oscille entre anticyclone et dépression.
Quand y fait beau, je suis motivé comme personne. Je peux me pointer aux Dragons pour les convaincre d’investir dans une startup qui récupère les excréments de mouches à fruits pour en faire de l’énergie propre. Persuadant les plus sceptiques que je peux contrer la pénurie de main-d’œuvre à grand coup de semaine de 4 jours pis de tables de babyfoot.
Si y fait frette, là c’est pas pareil. J’ai l’impression de manger des bouchées de sandwich à la garnotte 3/4 qui passent dans le mauvais trou tandis que Heimlich me regarde dans un coin en riant.
J’appréhende le gris du ciel autant que les huissiers qui viennent saisir ma raison de vivre lors d’un de ces fréquents lendemains de veille alcoolisée. Comme celui à l’agenda pour demain.
Car, depuis 17 h, à la nuit tombée, j’ai échoué dans un bar du quartier. Assis au comptoir, une pinte d’IPA à la main, j’observe la face du monde clignoter orange au rythme du spot d’opération déneigement.
Je sors de mon zieutage lorsqu’un nouveau client franchit la porte, accompagné d’un courant d’air mal élevé. Sans vergogne, il alpague tous ceux qui croisent son regard à grand coup de bonheur et de sourires fendant son visage d’un lobe à l’autre.
Il prend place au comptoir, gardant un tabouret de distance pour nous déparer. Même règle qu’à l’urinoir. S’adressant au barman avec une joie de vivre pouvant décaper 6 couches de peinture coagulée depuis 30 ans, il ne cesse d’aduler la saison du cipaille et des bas de soute. Mon antonyme fait perdre tout le bon goût de l’amertume que je porte à ma bouche. Il continue, narrant que les soirs de tempête lui rappellent de bons souvenirs. Que sans un banc de neige il n’aurait jamais eu l’occasion d’aider à dépêtrer celle qui deviendrait sa future femme et la mère de ses 2 enfants !
Tranquillement ça m’émeut. Je feins cependant de ne pas écouter. Supercherie ne dupant sûrement que très peu de crédules.
Je me demande si les inconnus savent qu’ils sont écoutés. Quelqu’un a-t-il déjà répété une de mes paroles qui ne s’adressait pas à lui ? Un peu comme nous n’étions que des auteurs de Ebook que l’on rédigeait à mesure.
L’inconnu s’en va. M’abandonnant seul avec mon malaise d’être dépendant affectif des éléments de la nature que je ne peux contrôler.
Ses paroles résonnent. Il a sans doute raison. Pas besoin de soleil quand on peut percevoir ce qui rayonne en toute chose. En toute personne.
C’est décidé. Je vais devenir une meilleure version de moi-même. Être climatémotif, c’est fini.
Demain je donne congé aux huissiers. On annonce du mauvais temps, mais je compte bien en profiter malgré tout.
J’t’en ressers une ? me lance le barman, interrompant mes pensées.
À moins que…
Le bonheur c’est un chemin et non une destination.
Ce que je veux dire c’est que les phrases du genre « quand je vais faire ceci je vais être bien, quand je vais être cela je vais être bien » je les entends trop souvent et un peu partout. Si être bien c’était ici et maintenant ?
Alors que le soleil nous réchauffe moins le bout du nez et le bout des pieds, qu’est-ce qui nous empêche d’y trouver le bonheur ? L’été nous sortons pour profiter de la chaleur, du soleil, des parcs et des drinks bien glacés.
Qu’est-ce qui nous empêche en hiver d’en faire autant ?
Et si on sortait prendre un bol d’air frais pour ensuite rentrer à la maison pour profiter de la chaleur et d’un café ? Et si on entrait dans la maison d’un ami pour y trouver la chaleur amicale ?
Partager une soupe ou un café même avec l’inconnu réchauffe l’âme.
Et si on ose donner un sourire gratuit en plein hiver qu’arrivera-t-il ?
On réchauffera l’un des soleils les plus universels : le cœur de l’autre.
Qu’est devenu notre cœur d’enfant qui s’émerveille de voir la neige ? D’être heureux d’un congé tempête ? Le mien je le retrouve chaque année, quelque part dans les décors du quartier Petit Champlain qui s’est mis sur son trente et un pour les fêtes.
Et vous ?
« Gaie robe claire, coiffures en nattes Doux flocons blancs sur mon nez écarlate ».
La La La La…
Il suffit de quelques mots et maintenant vous chantonner, sans l’avoir vu venir, une des pièces de la Mélodie du bonheur et moi, je souris en terminant ainsi !
On avait décoré le sapin de Noël
Il était magique avec des boules lumineuses
Il y avait aussi de belles guirlandes
Il y avait beaucoup de cadeaux sous l’arbre
Tous bien décorés avec amour
J’étais impatiente de les admirer
On était dans une atmosphère féerique
Il y avait de belles fantaisies
Quand j’ai vu mon cadeau, j’ai pleuré de joie
Pour remercier ma mère, je l’ai embrassée
J’étais folle de joie de voir mes autres cadeaux
J’étais belle comme un cœur dans mon nouveau pyjama
On a chanté des chansons de Noël
J’ai vu les rennes et le père Noël dans le ciel
Le père Noël était venu faire un tour
Il demandait aux enfants ce qu’ils voulaient pour l’année prochaine
J’étais comblée, entourée de merveilles
On était tous habillés en pyjama
La fête s’est étirée jusqu’à sept heures du matin
Pour souper, je souhaitais manger de la fondue chinoise
Mais on a mangé de la pizza avec fondue
Il y avait une bûche de Noël à la framboise
Il y avait des jeux de cartes dans le salon
Aussi un film de Noël jouait dans la salle de jeux
Il était beau à ravir les cœurs
La fête était merveilleuse
J’étais la plus contente de mon Noël
C’était un Noël magique.
Joyeuses fêtes ma belle ville, Bonne année à toute la communauté
Et prenons soin les uns des autres !
C’était d’abord un chien saucisse. Une petite femelle. Elle était le rayon de soleil de pas mal de monde dans le quartier.
Biquette faisait sa promenade tous les matins : elle se faisait caresser au passage. Son maître lui avait même acheté une remorque pour mettre après son bicycle. Il lui suffisait de dire « monte » pour qu’elle saute dans son palace pour se rendre aux chutes Momorency et y faire un pique-nique.
Un ami qui avait un chien du nom de Moka m’a présenté Biquette, il y a un an et demi. Comme j’ai de la difficulté avec les relations sociales, Biquette était là pour moi dans le but que je m’épanouisse et que je brise mon isolement.
Lorsque j’ai appris son décès, des larmes ont coulé sur mes joues. Tous ceux et celle qui connaissaient Biquette me disaient : « ah non ! ». Elle laisse un grand vide. Ses amis canins déplorent son décès : Tom et Moka ont de la peine que Biquette ne soit plus là.
Comme elle avait une maladie rénale, sa vie a été écourtée. Biquette a su qu’elle était aimée. Qui la voyait, ne pouvait faire autrement que de l’aimer. Je remercie mon ami maître de Moka de m’avoir permis de connaître Biquette. Elle sera toujours dans mon cœur.
Biquette, on peut dire que ta mission est accomplie. Pour ton maître, il a passé 8 ans avec toi. Et moi, je te connais depuis 1 an et demi.
Tu es notre ange gardienne. Tu veilles sur nous tous. Merci Biquette pour ton dévouement. Tu as été mon ami, mon rayon de soleil.
Je t’aime Biquette et je ne me lasserai pas de t’aimer même au ciel.
Tom et Moka s’associent à moi pour t’envoyer des milliers de bisous.
Tu vas me manquer.
P.-S. Son maître allait au parc d’Alys Robi. Biquette aimait se promener, s’amuser!
En cette période de festivités et de repos, ouvrons nos cœurs et prenons soin les uns des autres. Permettons-nous d’imaginer la ville de nos rêves et bâtissons-la tous ensemble, car Québec est forte et inspirante, tout comme les gens qui y habitent.
Je vous souhaite de belles Fêtes et une nouvelle année sous le signe de la joie et de la solidarité.
BRUNO MARCHAND Maire de Québec
La vie est remplie d’écueils
Parfois, on ne peut se cacher de ses feuilles toxiques
On reste ainsi paralysé sur le seuil des portes entrouvertes
Au risque qu’elles se referment sur notre nez
Bien plus que quelques fois
On reste immobilisé aux fins fonds du breuil
Ayant subi trop de secousses
Voilé par l’influence de l’indifférence
Contrecarrer le temps qui nous abîme
Sans s’interposer dans la frivolité
Des faux sourires qui ne semblent pas réels
Pour des opportunités qui pourraient ne pas perdurer
La petite lumière est toujours disponible
Mais pas immédiatement
Il faut l’atteindre
Lorsque passe le marchand d’étoiles des espoirs cachés
MAD ÂME M ♥
Lorsque je me réveille le matin, mes voiles sont ouvertes. Le soir, les craques de mes voiles me font peur, je me recache sous mes draps.
Le sourire des amies et de la famille fait un bonheur dans ma vie.
Les rayons de soleil peuvent être autre chose : pour moi, mon rayon est ma maman Paula.
Dans la vie, le bonheur est important pour beaucoup de choses.
Les rayons de soleil tournent aussi vite que le temps avance entre deux temps.
Lorsque j’écris dans ce magazine, mes lèvres se lèvent et mon sourire fait mon bonheur. Ça « fait ma journée ! »
MAËLLE
GIROUX
L’homme donne un violent coup de volant, mais n’arrive pas à éviter la silhouette apparue dans le faisceau de ses phares. Du pneu avant droit, il entend un boum étouffé par la neige. En même temps qu’il appuie à fond sur les freins, il sent l’adrénaline mordre ses reins. Sans dévier, l’auto s’arrête dans un effluve de caoutchouc brûlant et de neige fondue. L’homme reste immobile dans son siège. Pétrifié, sans mots, sourd.
Petit à petit, l’ouïe lui revient : le grésil cogne contre le pare-brise et est balayé par les essuie-glaces qui ronronnent. Il reprend ses esprits et réalise ce qui vient de se passer. Un frisson lui chatouille alors l’échine.
Il s’extirpe de l’habitacle pour se retrouver dans un grand silence noir seulement coupé par les deux raies blanches des phares. La ville semble désertée hormis, seules debout, les murs de brique et de béton qui l’encerclent.
Rassuré de n’apercevoir pas âme qui vive, l’homme réfléchit : tout en ignorant comment gérer la suite, il doit constater les dégâts. D’un pas alourdi, il fait le tour du capot. À demi coincée sous le pneu, il y voit une silhouette de haillons et de plastique vert. L’horreur.
Un coup d’œil panoramique ne révélant rien d’inquiétant, l’homme prend son courage à deux mains, se penche, agrippe le tas informe et tire. La masse se dégage en révélant un simple sac poubelle éventré qui dégorge de chiffons. Un petit rire commence à lui chatouiller la trachée, puis enfle, enfle jusqu’à produire un rire tonitruant, gargantuesque, les éclats se répercutant d’un côté de la rue à l’autre.
L’homme lance le sac au-delà du trottoir, contre le mur du bâtiment le plus proche. Il va remonter dans sa voiture
quand il perçoit un bruit, plutôt un son, fluet comme celui qui s’échappe d’une poupée. Il tend l’oreille et entend clairement : « Qu’est-ce qu’il y a de si drôle ? » Ouvrant grand les yeux, il réalise que la question émane d’un sac de haillons semblable à celui dont il vient de se débarrasser.
Apeuré, il hésite un moment, mais curieux, il s’approche de la masse informe. « Qu’est-ce qu’il y a de si drôle ? » répète la voix qui est celle d’une jeune femme, emmitouflée de haillons et d’un sac vert, et calée sur un tapis de journaux. « Il n’y a rien de drôle, dit l’homme. Je suis simplement soulagé de constater que je n’ai tué personne. Toi, que fais-tu ici seule dans la nuit et le froid ? »
« Je suis de passage. Pas de place au refuge. J’ai pas une cenne. Toi, d’où viens-tu seul dans ton gros char noir ? »
« Je suis chef comptable dans une multinationale et j’arrive d’un party de bureau. Au Château », répond l’homme, un brin condescendant.
« Tu peux m’aider à me payer une chambre ? », dit la fille.
L’homme hésite : agir selon sa tête ou écouter son cœur ? Conformément à sa nature et à son métier, il calcule d’abord : avec un revenu de moins de 125 000 $ cette année, faut pas que je garroche mon argent par les fenêtres, raisonne-t-il. Puis, un sentiment ambigu l’étreint — reconnaissance ou pitié. Je viens de frôler la catastrophe, évalue-t-il ; je pourrais bien lui donner quelque chose en signe de gratitude envers la vie. Et il opte pour la générosité : il sort son portefeuille et en tire un billet de 20 $.
« Tiens, dit-il. Ça me fait plaisir ».
« Merci », dit la fille.
L’homme quitte la place dans un vrombissement de moteur. « Elle ne s’étouffe pas de reconnaissance, crisse ! » grogne-t-il. Il n’a pourtant pas été chiche, évalue-t-il : il n’a pas garroché le 2 $ convenu, il a été généreux, décidant de donner dix fois plus. Dix fois plus, merde !
La fille ramasse ses guenilles se disant : je ne dormirai pas à l’hôtel cette nuit, mais je pourrai au moins me payer une petite bouffe et un bon café chaud dans le premier McDo que je trouve ouvert. Elle sent déjà le chatouillement que le plateau imaginé déclenche dans son estomac. Elle se lève et marche dans la direction que son instinct lui pointe. * * *
La berline noire est immobilisée au carrefour, témoins de freins rougeoyant dans la nuit blanche. L’homme patiente pour le feu vert. Il se remet à calculer sa largesse : « Bah, conclut-il, 20 $ n’est finalement que 1,6 % de 1/100e de mon revenu ». Il pouffe de rire.
Reprenant son sérieux, il se parle : « Une prochaine fois, je pourrais quand même y mettre plus de cœur ».
CLAUDE COSSETTE
Un jour, j'ai lu cette belle citation d'un auteur inconnu : « Le matin, je me lève de bonne heure et de bonne humeur, car je veux cultiver le bonheur à chaque instant de ma journée. »
Tout part de soi, de notre attitude intérieure, mais nous savons que ce n’est pas toujours facile. Le vrai Bonheur avec un grand B est passager, furtif. Je préfère cultiver les petits bonheurs quotidiens, comme le fait de prendre conscience que je suis encore en vie après une bonne nuit de sommeil, que j’ai un toit sur la tête, que je mange à ma faim, et que j’ai mes deux jambes pour marcher, de bons yeux pour lire mes livres préférés et voir les beautés des quatre saisons, de bonnes oreilles pour entendre les chants des oiseaux et la voix des personnes aimées, que j’ai la possibilité de visiter les membres de ma famille, de voyager, de déguster des mets d’autres pays et tant d’autres petits bonheurs.
Bien sûr, j’ai de la compassion pour toutes les personnes qui ont différents handicaps ou maladies, pour celles qui vivent des situations difficiles dans les pays en guerre, sous dictature ou dont la vie est en danger, pour eux ou leurs proches. Je leur souhaite qu’un jour, elles aient le bonheur d’immigrer
dans un pays d’accueil leur offrant l’essentiel et plus encore.
Je suis toujours admirative en voyant des personnes handicapées qui ne se laissent pas décourager. Il y a quelques années, j’achetais des cartes de Noël aux gens qui peignent avec leur bouche ou leur pied, de beaux tableaux créés avec minutie et patience. C’est un petit bonheur, une grande satisfaction pour eux, de partager leur talent, d’être reconnus malgré leurs handicaps.
Nous trouvons aussi agréable de nous faire aider quand nous tombons malades. J’ai expérimenté ce petit bonheur lors de mon séjour à l’hôpital au début de septembre. Les médecins, les infirmières et les préposés aux bénéficiaires m’ont donné de bons soins et m’ont guéri. J’ai vu toute leur bonne volonté, leur empathie, leur professionnalisme. C’est une vraie vocation, comme on dit et ils méritent notre admiration, notre appui pour leurs compétences et pour leur courage.
Au fond, le bonheur est dans la gratitude et la reconnaissance, dans l’entraide et le partage de nos talents.
C’est une très belle femme noire.
Son éternel sourire
Réussit à faire fuir
Tout désespoir.
Ses grands yeux sont couleur aveline
Elle se nomme Jasmine.
Elle est partie avec ses deux enfants
De la Côte d’Ivoire, d’Abidjan
Son mari au Canada, l’attendant.
L’exil qu’elle a volontairement consenti,
Était pour venir chercher travail ici,
Meilleure qualité de vie.
Cependant, elle ne reniera jamais son ancien pays
De là-bas, elle conserve des souvenirs exquis.
Dans la jeune trentaine
De joie de vivre respire cette grande Ivoirienne.
La sculpture de son joli corps d’ébène
À la beauté des « Chloé » d’Athènes
Des siècles en arrière nous ramène.
Tous ceux qui rencontreront cette majestueuse Africaine
Devineront qu’elle a un cœur de porcelaine
Qui détruit toute haine
Ils auront de la veine.
De saisons inachevées
Comme frimas de soleil
À éclair de lune
Ton sang a rougi mon cœur
Comme flamme endiablée
Sur timide peau
Dénudée tu m’as vêtue de perles
Dérobées au rose et bleu de profonde mer
Mon cœur reposait sur satin soyeux couleur de feu
De nuits enrubannées tu m’as fait valser
De promesses enluminées
Mon être s’immobilisait
Il était trop tard
Pour qu’il soit assez tôt
J’ai repris ma lumière vacillante
Aux étincelles de ma flamme
Je brûle désormais mon âme
Comme douce guerrière retrouvée
RENÉE PERRON
Hébergement
De retour cette année
Les doigts tu viens nous geler
Nous remettre la goutte au nez
ET nous rebrancher sur la télé.
Il faut changer les pneus,
Si on veut que les freins servent mieux
Il faut être plus consciencieux
Si on veut espérer vivre vieux
Ils tombent, tombent les flocons
Pour qu’enfin du ski nous fassions,
Que sur la glace nous dérapions
Et le hockey nous écoutions.
Vos cadeaux sont-ils achetés ?
Car bientôt Noël on va fêter
Le retour du Boxing Day
Toutes nos poches, il va vider
Il va falloir se mettre dedans
Parce qu’après, c’est le jour de l’An
Les résolutions que tout le monde prend
Vont suivre les années durant.
JONATHAN OUELLET
Références communautaires
Service d’information et de référence qui vous dirige vers les ressources des régions de la Capitale-Nationale, de la Chaudière-Appalaches
Tél. : 2-1-1
Aide sociale
ADDS
Association pour la défense des droits sociaux
301, rue Carillon, Québec
Tél. : 418 525-4983
Aide aux femmes
Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) Formé pour vous épauler ! 418 648-2190 ou le 1 888-881-7192
Centre femmes aux trois A Pour la réorganisation sociale
270, 5e Rue, Québec
Tél. : 418 529-2066 www.cf3a.ca
Centre femmes d’aujourd’hui
Améliorer les conditions de vie des femmes
1008, rue Mainguy, Québec
Tél. : 418 651-4280 c.f.a@oricom.ca www.centrefemmedaujourdhui.org
Rose du Nord
Regroupement des femmes sans emploi 418 622-2620 www.rosedunord.org
Support familial Flocons d’espoir Écoute et aide pour les femmes enceintes 340, rue de Montmartre, sous-sol, porte 4 Tél. : 418 683-8799 ou 418 558-2939 flocons.espoir@videotron.ca
Alphabétisation
Alphabeille Vanier
235, rue Beaucage, Québec
Tél. : 418 527-8267 info@alphabeille.com www.alphabeille.com
Atout-lire
266, rue Saint-Vallier Ouest, Québec
Tél. : 418 524-9353 alpha@atoutlire.ca www.atoutlire.ca
Le Cœur à lire
177, 71e Rue Est, Québec
Tél. : 418 841-1042 info@lecoeuralire.com www.lecoeuralire.com
Lis-moi tout Limoilou 3005, 4e Avenue, Québec
Tél. : 418 647-0159 lismoitout@qc.aira.com
La Marée des mots
3365, chemin Royal, 3e étage, Québec
Tél. : 418 667-1985 lamareedesmots@oricom.ca membre.oricom.ca/lamareedesmots
Centre de jour
Relais d’Espérance
Aider toute personne isolée et en mal de vivre
1001, 4e Avenue, Québec
Tél. : 418 522-3301
Rendez-vous Centre-ville Centre de jour 525, rue Saint-François Est, Québec
Tél. : 418 529-2222
Détresse psychologique
Centre de crise de Québec
Tél. : 418 688-4240 ecrivez-nous@centredecrise.com www.centredecrise.com
Centre de prévention du suicide 1310,1 re Avenue, Québec
Tél. : 418 683-4588 (ligne de crise) www.cpsquebec.ca
Tel-Aide Québec
Tél. : 418 686-2433 www.telaide.qc.ca
Tel-Jeunes
Tél. : 1 800 263-2266 www.teljeunes.com
Hébergement
Maison de Lauberivière
Pour hommes et femmes démunis ou itinérants
485, rue du Pont, Québec
Tél. : 418 694-9316
accueil.hommes@lauberiviere.org www.lauberiviere.org
Maison Revivre
Hébergement pour hommes 261, rue Saint-Vallier Ouest, Québec
Tél. : 418 523-4343 maison.revivre@gmail.com maisonrevivre.weebly.com
SQUAT Basse-Ville
Hébergement temporaire pour les 12 à 17 ans 97, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec
Tél. : 418 521-4483 coordo@squatbv.com www.squatbv.com
Gîte Jeunesse
Hébergement temporaire garçons 12 à 17 ans
Résidence de Beauport 2706, av. Pierre Roy, Québec
Tél. : 418 666-3225
Résidence de Sainte-Foy 3364, rue Rochambau, Québec
Tél. : 418 652-9990
YWCA
Hébergement et programme de prévention de l’itinérance et de réinsertion sociale pour femmes Tél. : 418 683-2155 info@ywcaquebec.qc.ca www.ywcaquebec.qc.ca
Réinsertion sociale
Carrefour d’animation et de participation à un monde ouvert (CAPMO)
435, rue du Roi, Québec
Tél. : 418 525-6187 poste 221 carrefour@capmo.org www.campo.org
Fraternité de l’Épi
Aide aux personnes vivant de l’exclusion par la création d’un lien d’appartenance 575, rue Saint-François Est, Québec
Tél. : 418 523-1731
La Dauphine
Pour les jeunes de 12 à 35 ans 31, rue D’Auteuil, Québec
Tél. : 418 694-9616
courrier@ladauphine.org www.ladauphine.org
Insertion professionnelle
À l’aube de l’emploi (Lauberivière)
Formation en entretien ménager commercial/buanderie 485, rue du Pont, Québec 418 694-9316 poste 248 alaubedelemploi@lauberiviere.org
Recyclage Vanier
Emploi et formation (manutentionnaire, aidecamionneur, préposé à l’entretien) 1095, rue Vincent-Massey, Québec tél.. : 418 527-8050 poste 234 www.recyclagevanier.com
Prostitution
La Maison de Marthe 75, boul. Charest Est, CP 55004 Tél. : 418 523-1798 info@maisondemarthe.com www.maisondemarthe.com
P.I.P.Q.
Projet intervention prostitution Québec 535, av. Des Oblats, Québec
Tél. : 418 641.0168 pipq@qc.aira.com www.pipq.org
Soupe populaire
Café rencontre Centre-Ville 796, rue Saint-Joseph Est, Québec (Déjeuner et dîner)
Tél. : 418 640-0915
Maison de Lauberivière (Souper) 485, rue du Pont, Québec Tél. : 418 694-9316
Soupe populaire Maison Mère Mallet (Dîner) 945, rue des Sœurs-de-la-Charité Tél. : 418 692-1762
Santé mentale
Centre Social de la Croix Blanche 960, rue Dessane, Québec Tél. : 418 683-3677
centresocialdelacroixblanche.org info@centresocialdelacroixblanche.org
La Boussole
Aide aux proches d’une personne atteinte de maladie mentale 302, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 523-1502
laboussole@bellnet.ca www.laboussole.ca
Centre Communautaire l’Amitié Milieu de vie 59, rue Notre-Dame-des-Anges, Québec Tél. : 418 522-5719
info@centrecommunautairelamitie.com www.centrecommunautairelamitie.com
Centre d’Entraide Émotions
3360, de La Pérade, suite 200, Québec Tél. : 418 682-6070 emotions@qc.aira.com www.entraide-emotions.org
La Maison l’Éclaircie
Troubles alimentaires
2860, rue Montreuil, Québec
Tél. : 418 650-1076 info@maisoneclaircie.qc.ca www.maisoneclaircie.qc.ca
Le Pavois
2380, avenue du Mont-Thabor, Québec
Tél. : 418 627-9779
Téléc. : 418 627-2157
Le Verger 943, av. Chanoine-Scott, Québec Tél. : 418-657-2227 www.leverger.ca
Ocean
Intervention en milieu
Tél. : 418 522-3352
Intervention téléphonique
Tél. : 418 522-3283
Parents-Espoir
363, de la Couronne, bureau 410, Québec
Tél. : 418-522-7167
Service d’Entraide l’Espoir 125, rue Racine, Québec
Tél. : 418 842-9344 seei@videotron.ca www.service-dentraide-espoir.org
Relais La Chaumine 850, 3e Avenue, Québec Tél. : 418 529-4064 chaumine@bellnet.ca relaislachaumine.org
Toxicomanie
Al-Anon et Alateen
Alcoolisme
Tél. : 418 990-2666 www.al-anon-alateen-quebec-est.ca
Amicale Alfa de Québec 75, rue des Épinettes, Québec
Tél. : 418 647-1673 alphadequebecinc@videotron.ca
Point de Repères
225, rue Dorchester, Québec
Tél. : 418 648-8042 www.pointdereperes.com
VIH-Sida
MIELS-Québec
Information et entraide dans la lutte contre le VIH-sida
625, avenue Chouinard, Québec
Tél. : 418 649-1720
Ligne Sida aide : 418 649-0788 miels@miels.org www.miels.org
PARTENAIRES OR
• Centraide
PARTENAIRES ARGENT
• Bruno Marchand, maire Ville de Québec
• CKRL FM 89,1
• Étienne Grandmont, député de Taschereau
• Les Impressions Stampa
• Jackie Smith, conseillère municipale de Limoilou
• Jean-Yves Duclos, député fédéral de Québec
PARTENAIRES BRONZE
• Audiothèque
• Centre femmes aux 3A
• Intermarché St-Jean
• La Place Gourmande
• Services Harmonia
• Syndicat canadien de la fonction publique
PARTENAIRES INCONDITIONNELS
• Bal du Lézard
• Maison Revivre
PARTENAIRES AD VITAM AETERNAM
• Claude Gallichan, chiropraticien
• Yves Boissinot
Lorsque l’on songe aux espaces naturels ou à la végétation en général, on pense rarement aux bryophytes. Pourtant, présentes partout, elles contribuent grandement à la biodiversité végétale, aux services écosystémiques et aux fonctionnements des écosystèmes.
Par bryophyte, on désigne plus communément les mousses, ces petites plantes habituellement vertes et très petites (moins de 10 cm en général) qui croissent dans une foule d’habitats et qui colonisent plusieurs types de substrat différents. Les bryophytes se reproduisent à l’aide de spore contrairement aux plantes « à fleurs » qui se reproduisent par la production de graines. Elles ont également pour caractéristique de n’avoir aucun organe ou des organes très rudimentaires permettant la circulation des nutriments et de l’eau. Elles sont ainsi dites « non vasculaires » puisqu’elles ne possèdent pas de vaisseaux conducteurs. De plus, elles ne possèdent pas de racines permettant l’absorption des nutriments contenus dans le sol. Toutefois, contrairement aux plantes vasculaires, elles ont la capacité d’absorber l’eau et les nutriments par toute la surface de leur feuille qui absorbe l’eau et les nutriments contenus dans les airs. Comme il me plaît à dire, ces plantes vivent d’amour et d’eau fraîche.
Étant donné que les bryophytes absorbent l’eau présente dans l’air plutôt que dans le sol, on les retrouve généralement dans des milieux humides bien que plusieurs soient adaptées à des milieux plus arides. D’ailleurs, elles ont la capacité d’arrêter le processus de photosynthèse, la fabrication de nourriture nécessaire à leur croissance, et de se dessécher. Ainsi, en dormance, elles pourront reprendre la photosynthèse lorsque les conditions d’humidité redeviendront suffisantes. Cela dit, des périodes trop prolongées de sécheresse peuvent mener à leur mort définitive. Chaque espèce possède une tolérance différente à la sécheresse et répond rapidement au changement de leur environnement. C’est, entre autres, cette capacité qui fait des bryophytes de bon indicateur des changements des conditions de l’environnement. Par exemple, à la suite d’une coupe forestière, il est possible d’examiner les changements de l’environnement qui ont été induits en regardant le type d’espèce qui s’y trouve suite aux perturbations. Le fait que les bryophytes ne possèdent pas de racines leur permet de coloniser des milieux qui ne peuvent l’être par les plantes vasculaires. Ainsi, elles peuvent pousser sur les roches, coloniser les sols nus, les trottoirs, les animaux en décomposition et même pous-
ser sur la surface des feuilles des plantes vasculaires ou le toit des maisons. Fait intéressant, plusieurs des bryophytes spécialisées dans la colonisation des animaux en décomposition et des excréments sécrètent une odeur qui attire les insectes qui se nourrissent de ces substrats pour permettre la dispersion de leur spore. Ainsi attirés par l’odeur de ces bryophytes, les insectes, principalement des mouches, se retrouveront avec des spores collées à leur abdomen qui seront déposées lors de leur prochaine visite pour se nourrir sur des cadavres ou des excréments. Ce type de dispersion n’est retrouvé chez aucune autre plante se reproduisant par spore. Comme mentionné en début d’article, les mousses sont très importantes pour les écosystèmes et nous rendent de très grand service, ce qu’on appelle les services écosystémiques. Lorsqu’elles colonisent un milieu, elles permettent l’installation d’une grande diversité d’organisme tel que de nombreuses espèces d’animaux microscopiques, des insectes, des champignons et des lichens. Elles contribuent donc grandement à la biodiversité.
Le pouvoir absorbant et isolant des mousses est utilisé par de nombreux rongeurs et oiseaux qui l’utilisent pour tapisser leur terrier et leur nid. C’est ce même pouvoir absorbant et isolant qui permet aux mousses de régulariser les conditions de température et d’humidité présentes en milieu forestier. Elles ont également un grand impact sur la colonisation par d’autres espèces en bloquant physiquement les ressources nécessaires à la germination d’autres espèces ou au contraire en favorisant les conditions pour d’autres espèces. Puisqu’elles transforment et régularisent l’habitat qu’elles colonisent, les bryophytes sont souvent considérées comme des ingénieurs naturels. Par exemple, les sphaignes qui ont un très grand pouvoir absorbant sont à la source de la création des tourbières où elle domine le parterre. Elles créent et maintiennent des conditions de vie particulière en acidifiant l’habitat et en remontant à la surface l’eau se trouvant sous le sol : elles contrôlent ainsi le type d’espèces pouvant s’y installer. Ces milieux permettent la filtration de l’eau naturellement en agissant comme une usine de traitement des eaux.
MAURANE BOURGOING
Mme Odrée Couture-Bédard, directrice générale de l’Archipel d’Entraide, M. Philippe Pelletier, vice-président de Lambert Somec, M. Maxime Robert, président du C.A. de l’Archipel d’Entraide, et M. Stéphane Moisan, également membre du C.A. et retraité de Lambert Somec.
Le 6 novembre dernier, M. Philippe Pelletier, vice-président de Lambert Somec s’est rendu dans les locaux de l’Archipel d’Entraide pour se familiariser avec le vécu quotidien de l’organisme et également remettre un don de 5 500$.
Depuis 7 ans, Lambert Somec soutient la mission de l’Archipel d’Entraide en lui remettant des dons en argent, mais aussi en organisant une collecte de produits d’hygiène auprès de son personnel. Le fruit de cette récolte sera remis aux personnes utilisant les services de l’Archipel d’Entraide.
Lambert Somec inc., dont le siège social est situé à Québec, est un entrepreneur spécialisé en électricité et mécanique de bâtiment et de procédé et exécute des projets sur tout le territoire de la province
Merci Lambert Somec!!!
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